Salut les judokas ! Aujourd'hui, je voudrais vous
parler de Cyril Jonard, ce judoka d'exception, vous parler de son livre mais surtout vous parler
de lui, comment je l'ai rencontré, qui est ce judoka... et pourquoi je vous recommande vraiment
vivement de lire son livre. Juste avant, je vous propose de vous abonner, ça m'aidera vraiment
à diffuser cette chaîne et ses vidéos au plus grand nombre. D'abord comment je l'ai rencontré
? En fait, j'ai presque un peu honte de le dire, parce que je l'ai rencontré par hasard et je
me demande encore aujourd'hui comment j'ai fait pour ne pas connaître plus tôt ce judoka
incroyable. Je l'ai rencontré au championnat du monde des sourds et malentendants 2021,
c'est une amie qui m'a dit "Ah Cyril Jonard, il est incroyable !". J'ai un petit peu regardé
sur internet, je suis tombé sur sa page wikipédia, et là je me suis vraiment dit "waouh, c'est pas
n'importe qui". Je suis allée à sa rencontre, j'ai eu la chance de pouvoir l'interviewer
et dès le soir même, je commandais son livre. Justement : qui est ce judoka ? Cyril a commencé
le judo à 8 ans, dans un club à Eymoutiers, juste à côté de Limoges, et il a tout de suite
accroché, ce qui n'avait pas été le cas jusqu'à présent avec le tennis ou encore le foot. Il
progresse très vite et a une vraie attirance pour cette discipline qui se pratique vraiment
au corps à corps, et comme il le dit lui même, toutes les sensations entrent en jeu dès
sa première compétition. Jeune adolescent, il gagne, et surtout, il découvre qu'il
adore ça, qu'il a l'esprit de compétition, et donc il va multiplier les tournois en minimes,
en cadets, au niveau départemental, régional, interrégional... Ça devient vraiment sa passion,
il pense judo, il dort judo, il mange judo, il rêve judo durant toute son adolescence. Il faut
dire que le judo semble faire écho à la vie de Cyril qui est né avec le syndrome d'Usher, c'est à
dire qu'il est né totalement sourd et mal voyant, sa vue va diminuer, disparaître petit à petit
progressivement, et j'ai été touchée d'ailleurs, lorsque Cyril parle de son adolescence sur
les tatamis. Il dit, et je le cite lui-même : J'aime bien ce passage, il vous révèle
déjà un petit peu la personnalité de Cyril, mais je reviens à son parcours. À 18 ans,
il obtient sa ceinture noire et surtout, il rencontre, dans l'établissement scolaire
dans lequel il est, un autre passionné d'arts martiaux qui est lui aussi sourd et qui lui fait
découvrir qu'il existe des championnats du monde pour sourds et malentendants. C'est comme ça qu'à
19 ans, il s'envole pour Miami aux États-Unis, premier grand voyage d'un grand adolescent, qui se
soldera par le titre la première marche du podium. Et là, c'est le début d'un parcours incroyable
à l'international. Alors je ne vais pas vous raconter toute la suite en détails parce
que Cyril le fait bien mieux que moi, mais juste pour résumer, depuis ses 18 ans, Cyril
a été champion paralympique en 2004 à Athènes, et d'ailleurs c'est ce qu'il dit être son
meilleur souvenir de toute sa carrière. Il a été vice champion paralympique à Pékin en
2008, il a aussi participé à trois deaflympics, donc ce sont les jeux pour les sourds et
malentendants, desquels il ramène quatre médailles donc oui, vous avez bien entendu,
quatre médailles pour trois participations, pourquoi ? Parce que Cyril a aussi participé
aux deaflympics kata, et donc il a ramené trois médailles d'argent et une médaille de bronze sur
ses quatre participations au niveau national. Il domine vraiment totalement le judo handisport en
gagnant les championnats de France de 2001 à 2009, et en plus il faut rajouter à cela les podiums
européens, sans compter que bien souvent, Cyril n'hésite pas à participer au championnat
toutes catégories alors que lui est en -81. Tous ces titres révèlent sans aucun doute la qualité et
l'efficacité du judo de Cyril c'est certain, mais ce que je trouve encore plus fou, c'est que ça
révèle combien il est passionné, sa persévérance, sa ténacité... et c'est d'ailleurs vraiment ce
qui transpire dans ce livre et ça va être l'une des raisons pour laquelle je veux vraiment vous
le conseiller. Cyril nous livre un récit qui est d'abord extrêmement facile et agréable à lire, je
tiens, à ce propos, a souligner sa collaboration avec Kevin Cao, qui est journaliste au service
des sports du Populaire du Centre à Limoges si je ne trompe pas, et vraiment bravo bravo à cette
collaboration, bravo aussi à Kevin Cao, parce que je trouve que quand un contenu est passionnant,
eh bien on y a d'autant plus facilement accès lorsque la forme est fluide et agréable à lire,
et là c'est vraiment vraiment le cas. Moi je l'ai dévoré en deux soirs, ce qui m'a fait me
coucher très tard, donc bravo à vous pour cette collaboration. Ensuite, la deuxième chose qui m'a
vraiment touchée, c'est la sincérité avec laquelle Cyril se livre, il parle autant de ses difficultés
que de ses joies et ses fiertés, sans filtre, on a vraiment l'impression d'une générosité...
ils nous donnent tout comme ça, dans ses lignes, et c'est ça qui laisse vraiment transparaître
sa personnalité tellement persévérante, acharnée, et avec une capacité de concentration
vraiment... mais surprenante quand même ! Parce qu'il travaille tous les jours avec une énorme
conviction, pendant dix, vingt, trente ans, c'est juste... c'est de la folie ! Et c'est ce que
j'ai vraiment aimé, c'est que cette conviction, ce coeur qu'il donne à l'ouvrage, il le
donne de façon... j'ai presque envie de dire "entremêlé" : dans un même paragraphe, il va nous
parler de son judo, de sa famille, autant de ses craintes que ses rêves ses difficultés, que ses
espoirs et tout ça est super entremêlé, et pour moi, c'est juste le reflet, vraiment, de qui il
est. Et c'est vraiment en ça que j'ai trouvé que c'était, j'ai vraiment envie dire, un très beau
cadeau de sa part que de partager ça avec son public. Alors aujourd'hui, si je vous conseille
ce livre en fait, c'est bien au delà du fait que c'est le parcours d'un judoka, bien sûr, moi c'est
aussi pour ça que j'ai adoré, parce que quand on est judoka, tout ce qu'il raconte, ça fait
écho... Mais c'est bien au delà de ça, je pense que beaucoup de lecteurs vous parleraient d'une
leçon de courage, d'une leçon de persévérance, d'une leçon d'un passionné, ce qui est tout à
fait vrai, je suis à 2000%t d'accord, mais moi j'ai presque envie d'aller encore plus loin :
pour moi, c'était un peu une leçon d'humanité, dans... exactement ce que je vous disais... dans
sa générosité, en fait, de se livrer sans filtre et d'oser être qu'il est. C'est vraiment ça qui
m'a marquée. Cyril avait cette passion, il a accroché sur cette discipline et il s'est exprimé
pleinement dans ce qu'il était, sans retenue, sans gêne, en allant chercher la place qu'il voulait,
et je trouve que ça... en fait, qu'on soit judokas ou pas, quel que soit son domaine d'expression,
quel que soit sa passion, c'est ça qui, je trouve, est la plus belle des leçons et qui, en tous
cas, moi, m'a boostée et m'a fait dire, au final, c'est un peu la leçon que je retiens, c'est
que quelle que soit sa passion, quel que soit le domaine on veut s'exprimer, tout est possible,
il ne tient qu'à nous ! Et c'est vraiment la leçon que je retiens de ce livre donc merci Cyril, merci
pour ton parcours, merci pour ta longévité dans le judo parce que je sais que c'est pas encore fini,
et surtout un immense merci pour avoir fait ce travail avec Kevin Cao, pour avoir pris le temps
de partager, parce que vraiment ça sert, je pense, des milliers de judokas qui peuvent s'inspirer de
ce que tu es, encore plus que de ce que tu fais.