🥈 Para-judo : le coup de Martinet manqué de peu ! - #QuelsJeux 5 septembre
Published: Sep 05, 2024
Duration: 00:12:58
Category: Entertainment
Trending searches: sandrine martinet judo
- M.Lartot: Je vous propose
de revoir sa journée et son immense carrière! - Après la pluie vient le beau
temps, toujours. S.Martinet le sait mieux
que quiconque. Jamais épargnée par les blessures,
les épreuves... Une combattante, une vraie. Devant sa famille pour son entrée
en lice en quarts de finale, la Française met
les pendules à l'heure. - Oui! - Une entrée en matière
excellente. - Combat expédié
en moins d'une minute. La Chinoiseest la prochaine
sur la liste. - La dernière fois, c'est
la Chinoise qui a gagné. - Elle n'avait pas de temps
à perdre ce matin. -1 heure 30 plus tard,
retour sur le tatami. La judokate de 41 ans
est dans le dur. Elle est menée au score. - Allez, maman. Tu peux le faire. - Moquée pour son handicap
dans sa jeunesse, la championne y puise sa force inébranlable,
son mental d'acier. - S.Martinet: Je peux distinguer,
un peu, comme ça. Il y a plein de choses,
j'ai l'habitude. Je voulais juste avoir un métier,
avoir quelqu'un qui m'aime un jour. Avoir des enfants. C'était ça, mon rêve. - A 21 ans, ses premiers
Jeux à Athènes, médaille d'argent. En 2007, à Rio, médaille d'or. Puis porte-drapeau
de la délégation française à Tokyo, et encore en argent. A Paris, dans la difficulté,
elle se qualifie pour une nouvelle finale
au golden score. - Oui! Il met le waza-ari. - L'émotion, ça vous prend? - Oui. La preuve. - Sandrine est en mission. Reste à vaincre l'invincible
Kazakh en finale. Elle est double championne
du monde en titre. - Elle l'a bien verrouillée. - Cette fois, la Française baisse
les armes face à plus forte, avec le sourire. - S.Martinet: Je travaille
pour une magnifique médaille d'argent. Je suis très fière. C'est la plus belle des 4. - Elle a tout donné. C'est beau quand même. - S.Martinet, médaille d'argent,
ceinture noire de résilience. Applaudissements. - M.Lartot: Quelle émotion! Cette dernière image du sujet,
elle en dit beaucoup, Léa. Sandrine, quelque part,
vous êtes aussi allée chercher cette médaille, en particulier
pour vos enfants. Votre fille n'avait jamais assisté
à l'un de vos combats, lors des Jeux. - S.Martinet: C'était la première
fois qu'elle pouvait venir. A Tokyo, c'était prévu,
mais on n'avait pas de public. C'est tellement dur,
dans le quotidien, d'être maman et sportive de haut niveau. Etre absente, blessée, fatiguée... On fait aussi énormément
de sacrifices. Pour moi, c'était important
que les 2 soient là. Qu'elles puissent comprendre
pourquoi on fait tout ça. Pourquoi on se lève le matin... J'attendais cette fin de journée et ce moment, les serrer
tous dans mes bras très fort. J'ai profité de chaque moment. - M.Lartot: Et pourtant,
cette année a été dure. Vous pouvez nous en parler? Vous aviez le dos bloqué. - S.Martinet: Il y a
quelques semaines, j'ai failli abandonner. Les premières infiltrations
n'ont pas marché. Avec tout le travail, en kiné,
ostéo, préparation physique, on a essayé d'adapter,
mais les douleurs restaient. Je faisais Des nuits
de 2 heures 30. J'étais obligée de partir marcher
pour calmer la douleur. Ca a été horrible. J'en ai eu des blessures,
mais celle-là, elle a été très compliquée. C'était un an de souffrance. - M.Lartot: Léa, vous pleurez. - L.Salamé: Non... - P.de Saint-Sernin: Il ne fallait
pas le dire. - L.Salamé: Je trouve
que ce que vous dites, sur le fait d'être
une athlète de haut niveau, les absences, les enfants,
ça parlera à beaucoup de femmes. La culpabilité... - S.Martinet: La culpabilité,
tout au long de ma carrière, je culpabilisais
de laisser mes enfants, mon mari. C'est quelque chose
qui m'a poussée, qui m'a rendue plus forte. Tout ce parcours d'athlète,
de judokate, ça m'a appris, ça m'a fait grandir. J'ai vécu tellement de choses
humainement extraordinaires... Il fallait que je sois à Paris. Il fallait que je sois là,
à la maison, que je ramène une médaille pour mes enfants,
pour tout le monde et pour moi aussi. Mes partenaires d'entraînement
ont également donné le meilleur d'elles-mêmes. Certaines ont eu des grosses
blessures. Elles ont toujours été là. C'est à nous, cette belle médaille. - P.de Saint-Sernin: Votre médaille
d'argent et ce que vous nous racontez
sur votre vie de maman, ça nous rappelle C.Agbegnenou. J'ai une question qui est un peu
naïve: à quel point vous voyez,
à quel point vous ressentez? Le judo, c'est beaucoup d'action,
de réaction... A quel pourcentage vous voyez? - S.Martinet: Sur la journée,
avec une adversaire en blanc, je ne voyais rien du tout. C'était très lumineux. Quand l'adversaire est en bleu, ça me laisse la possibilité
de voir la masse bleue foncée. - P.de Saint-Sernin: Ca, on ne peut
pas l'imaginer. - S.Martinet: Je n'avais
aucun repère. Le peu de vue que j'ai,
je vais l'utiliser à 2000 %. En demi-finale et en finale,
je ne distinguais rien du tout. Je suis très photosensible. Le judo, c'est un sport
de sensations. Quand on met la main sur le kimono,
on peut pratiquer ce sport. On est intégrés dans les clubs,
on est intégrés sur les structures de haut niveau valides. Que ce soit en pôle Espoirs, pôle
France, à l'Insep. C'est une force de notre sport,
en plus de nos belles valeurs. J'invite tous les enfants,
qu'ils soient en situation de handicap visuel ou pas, à venir
pratiquer le judo. Ca m'a appris à chuter, me relever. Ca m'a appris la résilience,
l'amitié. Ca m'a tellement construite. Le judo m'a permis de rencontrer
mon mari, découvrir que je pouvais être kiné. Ca m'a permis d'avoir
cette carrière extraordinaire. Humainement, ce que je vis depuis
plus de 20 ans aujourd'hui... Je ne les compte plus,
je me suis arrêtée à 20. C'est incroyable. Je n'ai qu'une envie, redonner
tout ce que le sport m'a donné, partager et inspirer un maximum. - L.Salamé: Vos enfants font
du judo? - S.Martinet: Mon fils fait
du judo. Ma fille en a fait un peu,
elle n'a pas accroché. Elle trouvera son sport,
sa passion. - L.Salamé: Est-ce que,
comme T.Riner, quand vous arrivez sur le tatami,
vous êtes une tueuse, vous avez envie qu'ils aient peur? - S.Martinet: On est des guerriers,
on ne lâche rien. Ce qui est important,
et que je souhaite à tous les autres athlètes
qui vont rentrer en compétition, avec notamment
mes copains parajudokas, c'est de tout donner,
ne pas avoir de regrets. A partir de là,
vous allez savourer. - E.Andéol: Je ne peux pas dire
mieux. Ca s'est vu dans cette journée. Tu es arrivée en mode guerrière,
tu étais déterminée. Tu attendais cette finale. Tu voulais la prendre en finale
pour tout donner. Ce que tu as montré,
même vis-à-vis des autres athlètes paras qui vont arriver en judo, c'est de tout donner et après,
on fera les comptes à la fin de la journée. - P.de Saint-Sernin:
Si tu entendais quelqu'un crier pendant ton combat, c'était elle. - M.Lartot: Tout à l'heure,
j'ai dit à Sami que l'on avait Sandrine
sur le plateau. Il m'a dit de te dire qu'un jour, il a parlé avec tes
sparring-partners et ils n'en peuvent plus. C'est comme ça que tu as construit
ta légende dans le parajudo. - S.Martinet: Cette année,
avec les douleurs, je me suis encore découvert
des possibilités que je ne pensais pas. A chaque entraînement,
à chaque fois je me disais: "Tu
es à 20 % de tes possibilités, et tu dois être à 100 %
de ces 20 %." J'étais loin de ma famille,
l'entraînement doit servir à quelque chose. Ca doit être positif,
tu dois sortir avec quelque chose de cet entraînement. Toute l'année,
malgré les difficultés, j'ai essayé de me mettre dans ce mode-là,
systématiquement. - R.Bachelot: C'est une leçon
humaine absolument extraordinaire qui nous est donnée. Ca dépasse de beaucoup
le parasport. Si on pouvait se dire
dans toutes les activités humaines: "Je suis peut-être à 20 %, mais il faut que j'aille
à 100 % de ces 20 %..." C'est formidable. Je voyais les larmes dans vos yeux. Je leur en veux,
à tous ces sportifs, j'ai passé ma semaine à pleurer. J'en ai ras le bol. - S.Martinet: J'ai la chance d'être
bien entourée, que ce soit par ma famille, mes proches,
mes partenaires. C'est un socle sur lequel
je peux me reposer et être confiante. C'est parce qu'eux ont confiance
en moi, que moi, j'ai appris à avoir confiance en moi. C'est important. Après, on se lâche. - R.Bachelot: Les prochains JO... - S.Martinet: Pour l'instant,
je n'arrête pas. Après, où l'aventure amènera... - P.Déroulède: J'ai une petite
question, on s'est croisées le soir de la cérémonie d'ouverture. Je t'ai demandé
quand tu combattais, tu m'as dit que c'était dans longtemps. Tu devais tenir ton régime. Maintenant, tu vas manger quoi? - S.Martinet: Plein de trucs. - P.de Saint-Sernin: Il n'y
a plus de Schoko-Bons... - S.Martinet: Je vais profiter
de tout, y compris