Nez à nez avec Redouane Bougheraba - C l’hebdo - 07/09/2024

Published: Sep 06, 2024 Duration: 00:12:21 Category: Entertainment

Trending searches: redouane bougheraba
Que tout soit fait pour eux à ce moment-là, c'est fantastique, mais il faut aussi que tout soit fait pour eux ensuite. Ce serait fantastique. - A.Casse: Merci. Parlons de vous, Redouane. Vous êtes un monument marseillais. Il y a le Vélodrome et il y a vous. Il y avait le feu. On va voir les images de ce moment incroyable. Vous pouvez mourir tranquille? - R.Bougheraba: Je pense que ça fait un moment que je peux mourir tranquille. Faire le Stade devant 40 000 spectateurs à Marseille, chez moi... Je suis né à Marseille. Je pense que c'est le climax de ma carrière. A aucun moment de ma carrière, Je me suis dit que j'allais me retrouver au Vélodrome. L'apogée, ce devait être les lettres en rouge à l'Olympia, Je me disais que c'était le maximum de ma carrière. Après, j'ai fait le Dôme de Paris, Bercy. - A.Casse: C'est quoi, la suite? - R.Bougheraba: A part la Lune, je ne vois pas. Il faut se mettre d'accord avec E.Musk. Je vais vers le cinéma. - A.Casse: Merci. On va regarder un extrait. Votre spécialité, c'est de rôtir les spectateurs au 1er rang. Vous les maltraitez. - R.Bougheraba: C'est parce qu'on les voit. Ils sont au 1er rang. Vous attaquez leur poids, leur tête. Vous vous en prenez à tous. - Frérot, comment tu es gros! La femme m'a dit qu'il n'y avait plus de pop-corn. C'est lui! Vous faites quoi? - Médecine générale. - Tu avais quoi, comme problème? - Tout. - J'ai compris. Elle avait des problèmes financiers. Ca se voit. - A.Casse: Les gens adorent. Parfois, les places du 1er rang s'arrachent au marché noir, à plus de 500 euros. Qu'est-ce qui fait qu'on aime autant se faire maltraiter? - R.Bougheraba: Il y a un petit côté sado maso. Les gens savent que ce n'est pas méchant. Il n'y a pas d'animosité. Les gens savent que c'est fait avec bienveillance. Les places au 1er rang s'arrachent. Il y a eu des critiques de gens qui s'étaient mis au 1er rang et qui ont dit qu'ils avaient été déçus car ils n'ont pas été vannés. - S.Kiberlain: J'aimerais beaucoup qu'il sorte une bonne vanne Ce qui est intéressant, c'est que ce n'est pas de la vanne gratuite. C'est très drôle. - R.Bougheraba: Merci, Sandrine. - S.Kiberlain: C'est le rire sur nous, sur tous. - N.Polony: Quand on vous voit, on se demande si vous sentez les limites. Vous avez peur de les dépasser? Vous venez de dire que c'est parce que les gens ont envie, sont consentants. C'est parce qu'on est consentant que ça passe. - R.Bougheraba: Exactement. Il n'y a pas de gens qui se retrouvent là par hasard. Je vois dans les yeux des gens si on peut y aller ou pas. "Non. J'ai été invité." On le voit dans les yeux des gens. Il y a une limite à ne pas dépasser. On flirte avec elles. Je ne dépasse jamais la limite. Les gens viennent pour passer un bon moment. Le but du jeu n'est pas de les vexer. - N.Polony: Est-ce que tu as peur de ne pas avoir d'inspiration, - R.Bougheraba: Je touche du bois. Il y a un spectacle écrit... - S.Kiberlain: C'est drôle, K.Kardashian et G.Jugnot... - R.Bougheraba: Ca vient, mais il y a un spectacle écrit. Ce n'est pas que de l'impro. - A.Casse: Vous saviez qu'il y aurait G.Jugnot? - R.Bougheraba: Je ne peux pas le savoir. Ce ne sont jamais les mêmes impros car ce ne sont jamais les mêmes gens qui viennent. Victor est très bien. C'est une émission qui passe à la télé. Il ne faut choquer personne. - N.Polony: Est-ce qu'il y a un côté défouloir dans cette scène? Un défouloir à dire des horreurs, et surtout de la part des gens, à entendre des horreurs. - R.Bougheraba: Oui. Les gens viennent pour ça. On est dans une société où on ne peut plus rien dire. On ne peut plus vanner personne. On est dans un humour aseptisé. On fait tout le temps la même chose. Là, il y a un vrai lâcher-prise. Après le covid... "Vas-y. J'ai les cheveux courts. On a envie de rire. Il n'y a pas de limite." C'est vrai qu'il y a ce côté défouloir, mais toujours avec la limite à ne pas dépasser pour ne pas vexer les gens. - A.Casse: Ici, on ne clashe pas. On fait du nez à nez. Ca vous dit? - R.Bougheraba: C'est comme le dos à dos. C'est les esquimaux! Ca va jusqu'où? - A.Casse: Vous êtes prêt? - R.Bougheraba: Oui. J'aimerais qu'on parle de votre famille. C'est une sacrée famille. Vous avez 5 frères et une soeur. Vous êtes 4 à faire de la comédie. 2 de vos frères ont réalisé "Les Segpa". L'un raconte que tout a commencé lors des repas de famille. Vos parents vous découpaient en rondelles tout le temps. C'était comme ça? - R.Bougheraba: Aux repas de famille, il y avait beaucoup de rires et de larmes, aussi. C'est vrai. Ca a démarré avec des repas de famille avec beaucoup de vannes. - R.Bougheraba: Le papa et la maman sont très à l'honneur. Ca a commencé comme ça. - A.Casse: Votre maman dit que votre père est le premier homme à l'avoir fait rire. - R.Bougheraba: Je crois. Je pense. - A.Casse: On a plusieurs photos de vous. Ca rappelle des souvenirs? - R.Bougheraba: Oui. Ce sont mes frères avec mon père. Circoncision à gauche. J'ai perdu un bout de moi ce jour-là. C'est toute la famille. C'est émouvant. - A.Casse: On a vu votre père. - R.Bougheraba: Smaïn. Là, mon frère Ali. Il est réalisateur et acteur. Là, c'est au lycée Victor-Hugo. - A.Casse: Vous êtes proche de qui? - R.Bougheraba: Je suis proche de tous. Je les aime pareil. - A.Casse: On vous a emmené chez les bonnes soeurs pour étudier? - R.Bougheraba: De la discipline, la notion de travail, la résilience, ne rien lâcher. L'école des soeurs m'a permis de marcher dans les rails. J'étais très turbulent et très dynamique. L'école des soeurs m'a calmé. C'était une éducation de main de fer dans un gant de boxe. - A.Casse: Vous vous êtes déjà égaré du droit chemin? - R.Bougheraba: Je pense que oui. C'est le catholicisme qui m'a remis... - A.Casse: Vous avez fait quoi? - R.Bougheraba: De petites bêtises. - A.Casse: Comme quoi? - A.Casse: On n'en saura pas plus? - R.Bougheraba: J'ai l'impression d'être au confessionnal, "Le Parrain"! J'ai péché. "'Trois'Je vous salue Marie.'" - A.Casse: Vous avez mis du temps à réussir. Vous dites qu'il vous a fallu 10 ans pour être connu, du jour au lendemain. Avant d'être connu, vous avez pensé à abandonner? - R.Bougheraba: N'importe quel artiste que vous voyez a beaucoup travaillé en amont. On le connaît une fois qu'il est connu. car ils n'ont jamais réussi à percer. Je crois que c'est Coluche qui disait qu'il fallait 10 ans, 20 ans pour être connu du jour au lendemain. A partir du moment où on a l'exposition... "C'est super." Non. Ca fait des années que je suis là. Je bosse. On est obligés de passer par l'apprentissage, par une période... - A.Casse: Il ne faut pas se décourager. Vous vous souvenez de votre pire bide? dans un café-théâtre. J'ai eu zéro rire pendant 7 minutes. Il n'y avait rien. Je me suis dit que c'était dur, que ça allait être difficile. Après, il y a 2 étapes: soit on lâche, soit on continue. On s'améliore pour que ça ne se reproduise plus. - A.Casse: Vous aimez le public parisien. Vous vous êtes forcé à parler en parisien? - R.Bougheraba: Non. Il n'y a pas de public. Marseille, Lille, Rennes... Les gens viennent pour rire. dans le Poitou-Charentes ou au Luxembourg. Pour le foot, oui. On est d'accord. C'est Marseille. Je pense que c'est à l'artiste d'être bon. L'excuse du public est facile. C'est l'artiste sur scène qui n'a pas été bon. Le public est là. Il a payé sa place. Il a prévu sa sortie à l'avance. Il vient. Il a envie de rire. - A.Casse: Vous pourriez être maire de Marseille un jour? - R.Bougheraba: Non. - A.Casse: Votre frère Hakim dit que c'est un enfer de marcher avec vous. Vous faites 600 bises par jour. On va faire un quiz sur Marseille. D'abord, on vous écoute parler de votre ville. - V.Dekyvère: Je vous propose un petit jeu: "Marseille, pas Marseille". Le principe est simple. Je vous pose des questions sur les Marseillais. Vous répondez. Voici une photo qui prouve ce que vous dites. Voilà. Est-ce qu'on est prêt à tout pour manger des pizzas à Marseille? - R.Bougheraba: Oui. - V.Dekyvère: Regardez aussi la photo qui le prouve. Est-ce qu'à Marseille, on est fier des fictions qu'on tourne là-bas? Tellement fier qu'on montre ces cochons. Est-ce que les Marseillais sont fidèles? - R.Bougheraba: Oui. - S.Kiberlain: J'ai envie de dire non, pour changer. - V.Dekyvère: Regardez Ricard, qui a failli sponsoriser... Ils se sont rétractés. - V.Dekyvère: Est-ce que les Marseillais sont revanchards? La réponse est oui. Regardez. - Sur toutes les bouteilles, on ne parlera plus de Ricard. - V.Dekyvère: Ils ont rétropédalé. - A.Casse: Cette histoire vous a ému.

Share your thoughts