Stéphane Guillon en a fini de rire - C à Vous - 04/09/2024

Published: Sep 03, 2024 Duration: 00:10:20 Category: Entertainment

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- A.-E.Lemoine: Ce n'était pas moi. C'était A.-S.Lapix. - M.Cymes: Tu as des problèmes de mémoire? - A.-E.Lemoine: Sur la couverture de l'autobiographie, vous avez un air mélancolique. On ne reconnaît pas l'humoriste sniper que vous avez été. Il n'y a plus de petit sourire en coin. Quand on vous lit, on comprend. On découvre un homme malheureux en amour parfois et malheureux en humour. L'humour que vous avez longtemps pratiqué sans concessions, ce n'était pas forcément un humour choisi. Vous dites que si vous avez été si méchant, c'est que vous avez attendu longtemps le succès. - S.Guillon: Oui, enfin, c'est une posture, mais à un moment donné, on m'a demandé de dézinguer les autres. Je l'ai fait et j'y ai pris goût. P.Lescure n'est plus là? - A.-E.Lemoine: Il reviendra demain. - S.Guillon: Ca m'a déstabilisé. - A.-E.Lemoine: Vous aviez pris un plaisir immense à dézinguer ceux qui avaient réussi, vous qui aviez longtemps attendu de réussir. - S.Guillon: J'ai beaucoup, beaucoup attendu mon heure. Quand on m'a passé le plat, je me suis bâfré. - A.-E.Lemoine: Quitte à vous prendre au sérieux à un moment? - S.Guillon: Oui. J'ai parlé d'arrogance. Je ne me supporte plus quand je vois mes interviews d'il y a 15 ans. - A.-E.Lemoine: Si on diffuse les portraits que vous avez faits sur France Inter... - S.Guillon: Pas tous. Celui sur D.Strauss-Kahn, je ne le regrette absolument pas. - A.-E.Lemoine: C'est celui qu'on va regarder. - S.Guillon: C'est pas vrai! Pour être honnête, il paraît que le fait de l'avoir appelé "petit pot à tabac" l'a blessé, mais il y a maldonne. Mon père possédait une très belle collection de pots à tabac. Chez les Guillon, "petit pot à tabac", c'est une marque d'affection. Dans quelques minutes, D.Strauss-Kahn va pénétrer... dans ce studio. On va faire un effet de sirène. A ce signal, je vous demande de vous diriger toutes sans exception vers les ascenseurs. - A.-E.Lemoine: Vous ne regrettez pas cette chronique. - S.Guillon: Je regarde P.Cohen, qui était mon plus grand fan à l'époque. Je sens de la nostalgie dans son oeil. - P.Cohen: Je n'étais pas à Inter, à ce moment-là. - A.-E.Lemoine: C'est celle qui vous a coûté votre place à France Inter, mais vous ne la regrettez pas. - S.Guillon: C'est normal que ça m'ait coûté la place. L'histoire ne m'a pas donné raison. Je me suis lourdement trompé! Ca fait 14 ans que... Si j'avais balancé l'abbé Pierre, j'aurais pris perpète. - A.-E.Lemoine: Vous racontez une anecdote avec votre petite fille au supermarché. Ca vous a atteint que la France entière pense que vous étiez un méchant. - S.Guillon: Ce qui est un exercice de style... Ca m'a joué des tours même professionnellement. Les gens n'avaient pas envie de m'engager, en pensant que j'allais faire chier sur le plateau. Vous qui me connaissez de façon intime, vous savez à quel point je peux être agréable avec les gens. Michel, qui m'a soigné à une époque, sait que j'ai un bon fond. - M.Cymes: Secret médical. - P.Cohen: Tu ne peux pas dire s'il a un bon fond. - A.-E.Lemoine: Ca se diagnostique, un bon fond? Cette plume, vous la retournez contre vous-même. Le livre commence par un mail de rupture. Vous êtes brisé, au point de songer au suicide. Mais là encore, vous n'oubliez jamais de nous faire rire. Vous tapez sur Internet "comment se suicider sans souffrance". - S.Guillon: J'ai regardé des tutos pour faire des noeuds coulants. C'était important que le rire vienne quasiment à chaque page. Je voulais éviter 2 écueils dans une autobiographie: le côté impudique et le côté prétentieux. Pourquoi raconter ma vie? Je n'ai pas inventé le vaccin contre le paludisme. Il fallait absolument faire rire de mes malheurs, de mes lâchetés, de mes turpitudes. - A.-E.Lemoine: De vos erreurs... - S.Guillon: De mes erreurs. C'était essentiel que ce livre reste drôle. - M.Bouhafsi: Ce livre, c'est surtout une déclaration d'amour aux femmes. "C'est drôle parce que je ne suis ni un coureur ni un collectionneur, mais j'ai grandi grâce à toutes ces femmes qui ont partagé ma vie." Vous dressez le portrait de certaines de ces femmes, à commencer par Babeth, pas la nôtre. Pour elle, vous avez tout enduré, y compris vous teindre en blond pour jouer Cloclo. - S.Guillon: J'avais 8 ans. Dès 8 ans, j'ai commencé à faire des conneries. Je me suis décoloré les cheveux, j'ai appris le répertoire de Claude... - A.-E.Lemoine: Il en reste quelque chose? - S.Guillon: Non. N'essayez même pas! J'étais tellement fan du chanteur... - M.Bouhafsi: Votre coeur a été pris, à l'adolescence, par une certaine Emmanuelle. Père chanteur célèbre avec qui vous étiez en cours de théâtre. On a compris le nom de cette personne: E.Béart. - S.Guillon: Je prends soin dans le livre de ne citer personne. - M.Bouhafsi: Si on tape sur Google, on trouve vite. - S.Guillon: Le portrait est tendre. J'étais à 17 ans avec elle en cours. Elle était sublime. Elle était incroyable. On voyait déjà la carrière qu'elle allait faire. - M.Bouhafsi: "Je me faisais mal en la regardant." - S.Guillon: Oui. - A.-E.Lemoine: Elle vous regardait? - S.Guillon: Oui, mais ça ne me faisait pas mal. - A.-E.Lemoine: Michel aussi, vous souffriez des femmes? - M.Cymes: Moi? - A.-E.Lemoine: La jeune femme au teckel. - M.Cymes: Oh là là! Oui... Non... Quel âge j'avais? 15 ans. J'étais amoureux d'une jeune fille à qui je n'avais jamais parlé et qui promenait son chien dans la rue. Je n'ai jamais réussi à descendre de chez moi pour promener le chien avec elle. Grosse histoire d'amour! - E.Tran Nguyen: On a envie d'avoir votre diagnostic sur Stéphane. Même si vous ne pouvez pas dévoiler quoi que ce soit sur le patient, vous avez dit que l'hypocondrie était la pathologie la plus partagée par les journalistes et les artistes. Stéphane est concerné? - M.Cymes: L'hypocondrie... Je reçois un nombre de coups de fil dans la journée de journalistes, d'artistes... On me demande mon avis. En général, on me dit: "Est-ce que tu connais un bon dermato?" Comme si j'allais les envoyer chez des mauvais. Systématiquement, "tu connais un bon dermato?" Je réponds que je n'en connais que des mauvais. Tous les métiers qui sont stressants, par exemple les comédiens, qui sont en tournée, qui ne peuvent pas se permettre d'être malades une journée... Il y a le stress d'être malade. Dès qu'il y a le moindre symptôme, ils m'appellent en me disant: Un pote vient de partir loin. Il fallait prendre un traitement antipaludéen. "Comment je peux tourner si j'ai mal au ventre?" C'est cette angoisse de tous les métiers où les gens sont stressés. - A.-E.Lemoine: Un médecin dans votre autobiographie a été très important. - S.Guillon: Oui. Jacques, Thierry et Michel sont très disponibles. On les appelle et ils sont là. Pour des vraies raisons. Il m'est arrivé d'appeler Michel 1 ou 2 fois. Il a été là, de bon conseil. Il a pris son temps. Il m'a rappelé une semaine après pour me demander si ça allait. Il n'a pas l'air, comme ça, mais c'est un médecin sérieux. C'est un très mauvais animateur, mais c'est un médecin sérieux. - E.Tran Nguyen: Vous avez aussi entamé une psychothérapie. Vous avez vu une voyante, aussi? 50 euros les 20 minutes? - M.Cymes: Moi, je prends moins. - S.Guillon: Je suis très cartésien. Tout ce qui pouvait m'aider, à l'époque, je l'ai fait. La voyance ou d'autres choses... Du moment que ça aide à aller mieux, faites-le. Je ne suis pas... dogmatique. - M.Cymes: Si tu as besoin de mots, tu me demandes. - A.-E.Lemoine: On rit quand même avec vous dans "Fini de rire". Pardon de rire de vos malheurs. On rit avec vous de vos malheurs. On est heureux de savoir que ça va mieux. C'est disponible depuis le 29 août. Vous êtes au théâtre. La pièce "Inconnu à cette adresse" reprend avec J.-P.Darroussin. Vous étiez venu avec lui la dernière fois sur ce plateau. - S.Guillon: Je vais forcer ma nature pour cette pièce.

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