Matignon : Emmanuel Macron face au front des refus - C à vous - 03/09/2024

aux côtés de B.Chameroy. - C.Duplaissy: On va vous cuisiner une poitrine de porc avec une petite basquaise. - A.-E.Lemoine: Votre édito, Patrick? E.Macron face au front des refus. - P.Cohen: Le 7 septembre, il y aura 2 mois que les Français ont voté. Le refus absolu des compromis rend le problème du Premier ministre inextricable. Le constat n'exonère en rien E.Macron, qui avait justifié la dissolution par la nécessité d'une clarification et d'une "majorité claire pour agir dans la sérénité et la concorde". Quel succès! Macron n'a cessé de procrastiner, il a fait lanterner la gauche. De la part du président, beaucoup de temps perdu à en gagner pour lui-même. Du temps qu'il n'a d'ailleurs pas pris pour réfléchir avant de dissoudre. Mais maintenant que nous sommes dans le dur, avec des noms sur la table, les rejets pleuvent de toutes parts. La crise à tout prix plutôt que la moindre ébauche de conciliation! Ca a commencé dès le soir du 2d tour, à 20h05, quand J.-L.Mélenchon a écarté tout subterfuge, arrangement, combinaison et toute négociation sur le programme du Nouveau Front populaire. Les insoumis disent non au compromis. Le PS et les écolos disent non à l'idée de dire non aux insoumis. Les socialistes disent non à B.Cazeneuve. La droite et le centre disent non au ministre insoumis et à leur programme. La droite LR et L.Wauquiez disent non à une participation au gouvernement et le RN dit non à tout ce qui pourrait marcher. C'est sans doute là le plus paralysant. - A.-E.Lemoine: Le RN va jouer un rôle-clé dans cette nouvelle Assemblée? - P.Cohen: Oui. La question était de savoir si le RN, à défaut d'une majorité, pourrait former une majorité de blocage en mêlant ces voix à celle des insoumis. Une sorte de coalition des extrêmes pour faire tomber tout gouvernement adverse. La réponse est non. Si la gauche fait bloc, et pour l'instant elle continue de faire bloc dans ses refus, on pourrait atteindre 335, un chiffre suffisant pour censurer tout type de gouvernement. - A.-E.Lemoine: Le RN n'avait pourtant pas fermé toutes les portes? - P.Cohen: Ca vient de changer. X.Bertrand est considéré par le RN comme un ennemi. Il serait censuré d'office. B.Cazeneuve n'aurait pas plus de chance. "Pas de gouvernement de gauche", répète le RN. Pour l'outsider T.Beaudet, le porte-parole du RN L.Jacobelli avait esquissé une ouverture ce matin. - Vous allez donc censurer? - L.Jacobelli: Nous verrons bien. Nous sommes là pour protéger les Français. Si on a quelqu'un qui nous dit qu'il faut plus d'immigration et plus d'impôts, clairement, il y a peu de chance que... - P.Cohen: L.Jacobelli corrigé à la mi-journée par l'entourage de J.Bardella. T.Beaudet a pris position contre le RN et la loi immigration, donc c'est non. Le RN promet donc la censure automatique de tous les prétendants qui sont sur la table à Matignon et complique encore l'équation. - A.-E.Lemoine: Alors? Rien à attendre du RN et de LFI. E.Macron continue de dialoguer avec la droite et avec la gauche. O.Faure et B.Vallaud ont parlé au président au téléphone il y a une heure. Ils refusaient de le faire la semaine dernière, après la non-nomination de L.Castets. Mais les dirigeants PS ont sûrement évoqué un autre refus, source de blocage, celui du président