à chaque fois que je pars sur un terrain de guerre effectivement je regarde mes enfants dans les yeux et je leur dis maman t'aime parce que je me dis toujours ben si je revenais pas suite Dorot lyrique grand reporter à France Télévisions je couvre principalement des terrains de guerre depuis plus de 25 ans de l'Afghanistan au Mali à l'Ukraine aujourd'hui ou encore un Tchétchénie et dans bien d'autres pays moi j'ai pas envie de me prendre une balle mais j'ai envie d'être là c'est un besoin d'être là où l'histoire s'écrit quand on se retrouve dans une tranchée c'est dingue moi j'avais l'impression d'être dans les tranchées le 14-18 comme dans mon livre d'histoire on court on court il y a des moments où le cœur bat parce que oui à un moment il y a un obus 2 obus trois obus 10 obus qui sifflent au-dessus de la tête et on est là ça peut être debout accroupi debout accroupi le reportage qui m'a le plus marqué c'est le Rwanda donc c'est en 94 mais à l'époque on le sait pas encore ce que c'est un génocide il y a des massacres quasiment un million de morts et tous les militaires qui sont allés au Rwanda ont été marqués moi j'ai encore les images très très nettes et moi je suis toute jeune journaliste et je me retrouve sur ce terrain j'avais jamais vu de cadavres et j'envoie des milliers couper à la machette des femmes enceintes éventrées des enfin ce que je souhaite à personne c'est corps qui était jetés avec des pelleteuses dans des charniers dans des fosses communes c'est des images qu'on n'oublie pas mais à ce moment là je pense que pendant ce reportage au Rwanda j'ai trouvé un sens à mon métier à sens ça m'a présence là c'est que moi je suis journaliste et je suis là pour témoigner pour raconter donc ok ça va être dur mais ma force c'est que je me projette pour le raconter pour le partager pour que les gens sachent [Musique] j'avais vraiment envie de mettre en avant ces femmes militaires que j'ai rencontrées sur les terrains de conflits et qui sont en général très discrètes qui n'aiment pas se mettre en avant et qui souvent font plus que les hommes et à cause de ça elles ont des histoires incroyables mais qu'elles gardent pour elle j'ai passé des heures et des heures d'entretien j'ai passé des weekends avec elle pour vraiment avoir l'essence de qu'est-ce qui se passe quand on est une femme militaire aujourd'hui elle elle part pour des opérations de quatre mois de six mois avec des enfants en très bas âge et il en faut du courage pour laisser un gamin et et se dire je vais le revoir dans 6 mois moi chaque fois que je pars sur un terrain de guerre effectivement je regarde mes enfants dans les yeux et je leur dis maman t'aime parce que je me dis toujours ben si je revenais pas que les femmes me disent qu'elles ont connu du harcèlement du sexisme des agressions sexuelles de la drague lourdingue en opération mais que ça vraiment c'est fini en tout cas ça n'a plus rien à voir aujourd'hui avec l'armée c'est tolérance zéro il y a une cellule justement qui a été créée en 2014 la cellule Thémis justement pour éviter ces cas de harcèlement et de et d'agression elle ne trouve plus de sens à leur mission quand elles reviennent en France je pense à Célia qui est officier dans le renseignement et qui après une longue mission au Mali ou à la perdue un de ses hommes ou ça a été très difficile où elle traque les djihadistes et bien elle revient elle se retrouve sur un tapis de jeu avec sa petite fille qui a 3 ans à empiler des cubes et elles font à l'arme elle se dit mais qu'est-ce que je fais là à quoi ça sert c'est stupide qu'est-ce que je suis là avec une gamine en train de donc elle perd son sa notion son rôle de mère elle va le retrouver mais ça passe par elle veut être avec ses hommes elle veut être avec ses gars il veut prolonger cette espèce de fraternité d'armes qui est très très forte chez les militaires il y a des moments durs mais il y a des moments tellement joyeux il y a des moments de fraternité alors c'est pas de la fraternité d'armes comme les militaires des moments de d'émotion énorme de partage un jour je vais dormir au pied d'un char à la belle étoile un jour je dormir dans un 5 étoiles un jour je vais couvrir le narcotrafic en Colombie un autre la guerre ou même un mariage royal en Espagne ou ailleurs donc ce qui fait la beauté de ce métier c'est que c'est que c'est très différent vraiment chaque jour il y a des aventures incroyables et des moments de partage des rencontres humaines donc qu'on raconte mais il y a beaucoup aussi qu'on regarde pour nous lise a dit qu'elle a eu plus peur quand son fils a appris à faire du vélo sans les petites roues que d'entendre les balles sifflets il y a aussi enji qui pilote d'hélicoptère dans les forces spéciales qui se retrouvent vraiment en première ligne à combattre qui dit qu'elle a plus peur de mourir écrasé par un bus en traversant la rue moi parfois quand je traverse Paris à scooter je vous cache pas que j'ai le coeur qui bat peut-être même plus que sur la ligne de front mais bon c'est un peu absurde mais ça veut dire que pour faire ce métier de toute façon faut pas être terrorisé parce que sinon on fait plus rien et on se met en danger et on se met en danger son équipe et les gens qui sont autour de nous je me dis j'aime ce métier passionnément et ça m'agace quand on me dit mais quand est-ce que tu veux arrêter bah je sais pas tant que je peux suivre des militaires sauter d'un blindé courir sous les balles donc la peur ne me paralyse pas tant que j'aime les gens j'aime raconter les histoires moi je trouve que je fais le métier le plus formidable du monde [Musique] [Applaudissements]