[Musique] Caroline Fourest bonjour bonjour bonjour et bienvenue sur Inter pour évoquer cet essai qui questionne le mouvement Mitou apparu il y a 7 ans Mitou sujet inflammable par excellence qui suscite depuis son origine des admirations enthousiastes comme des haines vicéral et qui opposent des camps irrécon irréconciliables pardon au milieu de ça vous tentez de faire on va dire un un bilan d'étapes qui rend hommage à la libération de la parole des femmes et qui regarde aussi les excès qu'elle peut engendrer vous dites que c'est l'un des livres les plus difficiles que vous ayez écrit vous aviez besoin de vous mettre au clair sur Mitou au risque de relancer des polémiques Caroline forest non j'ai besoin de me mettre clair parce que j'avais d'abord peur des retours de bâton contre Mitou à force de voir parfois des instrumentalisations où des gens mettent sous ce beau sous ce beau mot de myou des choses qu' n'y avait peut-être pas à y ranger de même qu'on a tendance à utiliser beaucoup l'expression violence sexuelle et sexiste mais à mettre sur le même plan des choses qui pour moi n'ont pas la même gravité qui n'appellent pas forcément la même réponse et puis surtout j'ai vu une bascule dans ma propre vie personnelle c'est-à-dire que moi j'ai passé quand même l'essentiel de ma vie la première longue partie de ma vie à recueillir les confidences d'amis depuis le collège d'ailleurs et même avant le collège ège j'avais signalé et aidé une amie à moi à porter plainte ou en tout cas à signaler le fait que son père abusait d'elle je n'ai depuis cessé d'entendre des femmes me raconter des viols des agressions sexuelles et avant Mitou on était seul je l'ai vécu évidemment dans l'affaire Ramadan aussi qui vient enfin d'avoir on va y venir ouais un jugement devant la justice mais pendant ce temps ça a été 15 ans de silence ou de combat et j'ai vu la bascule fabuleuse De Mitou et même de balance tonort parce que moi je ne suis même pas entièrement critique de balance tonort je pense qu'il y a le meilleur et le pire le meilleur c'est faire lever l'impunité quand ce mur était là de menace d'intimidation et puis par contre quandre un errique Brillon c'estàd quelqu'un qui a fait une remarque une proposition déplacée à quelqu'un qui n'était ni sa collègue ni sa salariée se retrouve mi au pilerie et encore aujourd'hui n'a plus de travail il est venu assister à une de mes conférences il est venu me raconter qu'il n'a toujours pas pu retrouver de travail bah évidemment là c'est pour moi c'est un abus de pouvoir et la féministe que je suis déteste les abus de pouvoir en réalité c'est un essai Caroline Fourest que vous voulez nuancer et argumenter vous revenez sur quasiment toutes les affaires les plus médiatisées en tout cas mais c'est aussi un essai où et on l'entend ce matin vous parler de vous vous expliquez comment Mitou a changé l'époque a changé le monde surtout le monde occidental d'ailleurs mais comment Mitou vous a changé vous vous distinguez d'ailleurs deux parties dans votre vie avant et après 40 ans en gros oui ça je crois que dans la vie d'une femme avant et après 40 Ansou confirmer en l'occurrence il se trouve que ça ça correspond à exactement ça a coïcidé effectivement dans ma vie avec ce tournant là et et clairement je suis passé de de conversations qui étaient nos conversations entre femmes on narrivait pas à franchir la barrière de faire comprendre à même à des amis garçons à quel point on vivait dans ce silence dans cette charade silencieuse qui nous reliait les unes les autres parce que ce mot aussi on l'entendait tout le temps de la part d'amis encore une fois qui avait quasiment toujours dans leur parcours quelque chose à confier de l'ordre d' et quand ce moi aussi est devenu public et si puissant évidemment c'est un changement de monde extrêmement enthousiasment et que j'ai envie de protéger que j'ai envie de prolonger et puis ça a permis complètement de voir que des gens qui n'osaient plus parler qui étaient intimidés ou qui avaient été menacés maintenant sont devant la justice et vous faites état Caroline forest de vos sentiments face à Mitou je vous cite la féministe se réjouit pleinement d'avoir vu la peur changer de camp la journaliste cherche désespérément une éthique pour couvrir ses faire sans commettre d'injustice et la réalisatrice c'est que le monde du cinéma ne se réduit pas à l'image que peuvent en donner certaines affaires surmédiatisées derrière cette complexité on on on on sent une forme de perplexité vous tâonz oui mais je le revendique j'ai beaucoup réfléchi pour écrire ce livre et surtout ces trois casquettes que vous avez mentionné Nicolas se sont beaucoup disputé la féministe que je suis qui est quand même peut-être la part la plus importante chez moi euh mais quand même avait beaucoup de choses à à dire à à la journaliste et la journaliste avit beaucoup de choses à dire à la féministe et notamment que le respect des faits passe avant toute chose et qu'on doit toujours enquêter à charge et à décharges avant d'exposer un nom sur la place publique et de fait je me suis retrouvé à me forger une éthique que j'avais eu un peu instinctivement lorsque des victimes de Tark Ramadan étaient venus me raconter des choses atroces qui m'ont hanté pendant pendant 15 ans la journaliste que j'étais leur a dit instinctivement je ne peux pas médiatiser ça je ne pourrais pas aller devant un micro porter votre parole si vous ne portez pas plainte parce que je ne peux pas être juge à la place des juges moi je suis journaliste je le critique sur ces discours je ne peux pas aller sur ce terrainlà et et il a il a fallu que le mur de la peur se brisee pour qu'elles aillent jusqu'à porter plainte et pour que je puisse en parler mais ce titre le vertige Mitou vertige au sens strict c'est la peur pathologique de tomber dans le vide il y a quelque chose dans le choix de votre titre qui n'est pas franchement positif non parce qu'il y a un tourbillon Grison dans lequel quand je dis que la peur a changé de camp c'est le meilleur mais la la honte a changé de camp la peur a changé de camp mais la meute aussi a changé de camp ce qui permet aujourd'hui d'avoir cette puissance d'accusation c'est parce qu'on est enfin écouté mais même on est cru sur parole et plus que cru sur parole il n'y a plus personne qui ose douter parfois et c'est normal parce que c'est un retour de balancier après des siècle encore une fois d'intimidation où on n' pas voulu entendre la parole de celle qui disait ce qui leur é é arrivé donc c'est normal qu'on en passe par là moi je pense ce vertige tout à fait évident et logique mais c'est notre travail en tant que journaliste éditorialiste de dire le problème c'est que là on a de plus en plus d'affaires de gens qui ont été effacés socialement mis à mort socialement pour des accusations de plus en plus légères et de moins en moins établies ce qui n'était pas le cas avant Mitou il y avait très peu d'accusations légères avant Mitou ou porter comme ça à l'emporte-pièce donc il faut bien qu'on réfléchisse ensemble je vous donne un exemple quand moi je j'ai au téléphone alors qu'elle a elle a parlé à personne depuis qu'elle vit recluse effacée retirée de tout Caroline Ray salmont qui est une pédiatre féministe qui s'est battu toute sa vie contre les violences faites aux femmes et aux enfants qui a accessoirement et la dame qui m'a examiné quand j'étais tabassé par Civitas à l'Hôtel Dieu et quand je l'appelle et qu'elle me raconte qu'elle a perdu ses cours à l'École Nationale de magistrature qu'elle a été rayée de la civise la la le comité qui lutte contre la violence faite aux enfants en moins de de 20 minutes elle a dû se retirer ses fonctions tellement la pression la polémique était forte parce qu'une plainte a été médiatisée contre elle pour viol que son nom est associé à celui de violeur parce qu'elle a examiné à la demande des tribunaux une jeune Louison de 25 ans qui a mal vécu cet examen où elle cherchait à aller dans le sens de sa version elle a elle a trouvé un Imen Ina que cette jeune fille P porait plainte pour inceste et en voulant essayer de de l'aider à établir sa version elle a essayé de mimer si ce n'était pas parce que ça arrive souvent aux jeunes enfants de confondre une pénétration avec une autre forme d'attouchement qui est tout autant une agression sexuelle mais qui ne se manifeste pas de la même manière et bien cette médecin a essayé de l'aider sans évidemment son examen n'était pas du tout une intention sexuelle c'était une intention médicale et légale et elle s'est retrouvé avec une plainte pour viol à être effacé socialement c'est très très très violent la plainte vient juste d'être classée sans suite et je me félicite je suis heureuse elle vient de récupérer ses cours mais sa vie ne sera plus jamais la même je vous cite encore Caroline fouress nous sommes passés d'une société de l'honneur imposant le baillon à une société de la pureté maniant le bûcher et la délation dans ce nouveau monde il suffit d'accuser pour exister fin de citation vous savez qu'en qu'en écrivant cela on pourra vous rétorquer que vous fragiliser la libération encore fragile de la parole des femmes après des des siècles où on leur a demandé de se taire et vous imaginez bien que c'est absolument pas ce que je fais dans ce livre et vous imaginez bien que c'est enfin réellement il y a il y a à la source de mon engagement il n'y a qu'une envie c'est que Mitou continue à être prise au sérieux pour ça il ne faut pas ridiculiser Mitou pour ça il ne faut pas justement qui ridiculisme tout et ben par exemple quand on encore une fois l'exemple que je viens de vous citer Lesa quand on porte plainte contre une médecin qui vous examine sans intention sexuelle ni d'agression dans le cadre d'une d'une autre plinte mais donc qui le fait c'est c'est c'est qui ben on a un dialogue à avoir et j'en ai envie et je le souhaite et j'espère qu'il sera possible parce que je sais que les gens sont terrorisés à l'idée de l'avoir parfois avec leurs propres enfants en fait donc moi j'ai de plus en plus de parents qui me disent mais j'aimerais avoir ce dialogue avec la jeune génération sur le fait de dire continueer à être ai vigilant que vous l'êtes soyez intransigent avec les prédateurs avec même aussi les les ceux qui qui sont des des dragueur compulsif et qui sexualisent l'espace de travail remettez-les en place mais adoptons pour une réponse graduée et ayant le sens encore une fois d'un féminisme juste c'est-à-dire que ça n'est pas parce que maintenant on a le pouvoir ce que nous n'avions pas avant le féminisme aujourd'hui a du pouvoir je m'en félicite je me battrai pour qu'on le garde mais le pouvoir ça vient avec une responsabilité on peut pas utiliser le féminisme pour broyer des innocents mais vous connaissez la dage Caroline Fourest on fait pas de révolution sans excès on fait pas de révolution sans casser des œufs c'est ce que disait en substance en avril dernier l'actrice Emmanuel Devos ceux qui ont abusé vont dégager c'est comme ça et bien sûr il y a des têtes qui vont tomber qui n'auraient peut-être pas dû tomber mais c'est ça les révolutions vous lui répondez quoioui mais je je je je le dis aussi c'est pour ça que j'utilise le mot vertige je pense que cette transition est absolument inévitable mais encore une fois on est puisqu'on est dans une démocratie et qu'on est entre gens qui cherchant à avoir des relations plus douces plus apaisées plus équitables on ne peut pas vouloir et souhaiter des abus de pouvoir ou des accusations à l'emportepièce le fait de ne pas contreenquêter ou de ne pas écouter simplement la parole aussi des accusés lorsque les encore une fois lorsque les accusations sont de plus en plus légères parce qu'on est on est chaque jour plus loin de l'affaire wenstein malheureusement dans certain Artic de PR pas toujours TS pasffire mais pas l'ffire Ramadan pas l'affaire non bien sûr que non mais justement moi je trouve ces affaires trop graves pour être mis sur le même pied qu'une proposition isolée déplacée qui s'est fait remarrer par exemple mais la question c'est ne pensez-vous pas que c'est trop tôt votre livre qu'en gros on est encore dans cette phase de révolution où il y a des excès que il faut encore vous dites on a pris le pouvoir les féinist vous êtes sûr que vous avez le pouvoir déjà non mais encore une fois on a beaucoup plus de pouvoir qu'avant et mieux mais le livre clairement plaide pour cette parole continue à être entendu à être écouté à être prise au sérieux et quand vous dites c'est trop tôt j'ai mis j'ai mis beaucoup de temps à écrire ce livre effectivement par exemple quand on m'a proposé de signer un jour un manifeste qui s retrouveré mal nommé pour la liberté d'importuner dans le journal Le Monde moi j'ai refusé de le signer j'aiété très choquée par ce texte qui arrivait réellement trop tôt aujourd'hui encore une fois je recueille tellement de paroles de gens mais licencier du jour lendemain quand on est progressiste on tient un peu au droit du travail aujourd'hui on utilise le féministe le féministme pour bafouer le droit du travail pour bafouer la présomption d'innocence et encore une fois pour se comporter parfois dans un dégagisme un peu règlement règlement de compte de façon tyraninique je préfère que ce soit du féminisme que vienne le fait de dire ça ça n'est pas du Mitou donc ne salissez pas Mitou avec ça plutôt que ça vienne de ceux qui sont contre mit tout on comprend votre objectif mais vous savez aussi qu'en choisissant les mots que vous avez choisi dans ce livre voilà ça va faire réagir vous dites d'ailleurs je veux le débat donc très bien euh les mots sont forts quand même quand vous écrivez de nos jours il suffit d'une seule rumeur devenue publique pour salir un être à jamais le risque étant de voir basculer mitour en un tribunal expéditif et cette belle révolution à laquelle je crois versé dans la terreur elle a déjà commencé la terreur elle a déjà tué des hommes et des œuvres elle promet déjà de générer rejet et retour de bâton au risque même de flatter la nostalgie pour l'ancien monde et sa culture de l'impunité des gens ont déjà été tués et exécutés déjà un chef cuisiné qui s'est suicidé après avoir été mis en cause alors je le dis dans le livre je reviens dans le détail de chaque affaire dans le contexte de chaque affaire c'est peut-être sa conception de l'honneur c'est peut-être ses propres remords et regrets qui l'ont poussé à commettre cet acte mais on ne peut pas faire comme si lorsque nous journalistes nous mettons en cause un nom d'une personnalité sur la place publique ça n'avait aucune conséquence les morts sociales peut-être qu'elles sont que de 10 ans ou de 20 ans pour certains mais elles existent regardez ce qui est arrivé à Ibrahim malouf il a passé 6 ans à s'expliquer sur des faits et je vois que quand la polémique revient et qu'il est des invités d'un juré de festival je suis frappé moi de voir que les journalistes ne rappelle pas les faits et ne rappelle pas le détail de la cour d'appel que j'ai lu attentivement et moi c'est parce que j'ai lu attentivement la cour d'appel comme je l'ai fait dans chaque affaire pour ce livre où je suis allé regarder chaque élément d'une instruction d'un contexte pour me demander si quelqu'un devait être mis à l'écart socialement par principe de précaution et je vais vous dire moi il y a des inalations qui ne me posent pas problème moi je je suis pas sûr comme réalisatrice avoir si on me l'avait proposé c'est pas le cas de travailler Gérard de pardieu il y a des il y a des a des en fait vous classer les les choses selon degré de gravité et du risque et du risque de récidif qui est un qui est un critère pardon là qui n'est jamais pris en compte c'estàdire que dans nos débats c'est la mise en cause qui compte et pour savoir si on doit accorder une seconde chance professionnellement j'entends on ne parle jamais du risque de récidive Ibrahim malouf ne présente aucun risque il n'est pas dangereux dans un jury et quand il a été relaxé ça n'est pas seul comme parfois malheureusement la justice parce qu'elle n'arrive pas à établir les faits c'est aussi parce qu'il a réagi il a lui-même reconnu qu'il s'était mis dans une situation avec une stagiaire de 14 ans nosé abonde et il a lui-même alerté son équipe pour ne plus jamais se retrouver seul avec cette jeune fille moi c'est cette réaction en tant que féministe pas seulement en tant que journaliste qui me donne envie de dire il a quand même le droit de reprendre sa vie sociale normalement allez on passe au standard d'Inter où nous attend Laurence bonjour Laurence bienvenue bonjour on vous écoute bah écoutez moi je voulais réagir ce ce matin enfin je suis désolée je suis un peu ému et euh je je suis une ancienne victime de et d'inceste et d'agression jalonné tout au long de ma vie et ce matin moi ça ça m'embête beaucoup ce d'entendre ça madame Fourest se positionne en tant que féministe bon ça ça ça désamorce de toute façon toute toute critique aussi hein euh comme elle peut le reprocher aux femmes qui qui parlent euh moi ça ça me gêne beaucoup parce que j'ai l'impression que ce matin on discrédite toute la parole des femmes alors évidemment que évidemment hein qu'il faut qu'il faut hiérarchiser mais c'est pas le moment là je suis désolée mais moi ce que j'observe c'est beaucoup de femmes qui se taisent encore et la nuance la nuance vous blesse la nuance non mais la nuance on n'est pas dans le moment de la nuance je veux dire et puis il y a une justice a une justice pour pour pour établir tout ça quand les femmes osent parler quand on on on on ose aller au-delà de l'omerta qu'on nous met sur la tête et et et qui est bien présente encore et moi là je ça me gêne beaucoup je je suis désolée on on peut pas avoir ce discours là pour quelqu Rais vous inviter à lire ce livre alors merci Laurence pour pour votre pour votre intervention mais Caroline F soit dialoguer avec vous moi je vais vous dire ce que vous venez de dire madame euh ça me brise en en 1000 morceaux en fait parce que le combat pour essayer de dire et c'est ce que je dis dans ce livre qu'il ne faut pas mettre tout sur le même niveau c'est certainement pas pour empêcher la parole des femmes qui ont été agressées sexuellement et victimes d'inceste depuis que j'ai 12 ans madame dans mon collège quand j'ai commencé à voir que que mes amis n'avaient pas forcément le même père que moi c'est la source de mon engagement de faire que cette parole puisse être entendue j'ai accompagné des femmes victimes de viol qui n'ont pas pu porter plainte toute ma vie et jeue à le faire toute ma vie parce que je ne crois pas moi qu'un hashtag meou et que quelques débats sur le cinéma français suffit justement à purger la conversation que nous devons avoir sur la racine de tous ces mots et la racine de tous ces mots c'est la pédocriminalité et la racine de tous ces mots c'est les viols qui brisent des êtres dès l'enfance et qui font qu'ils reproduisent des comportements de mise en danger de de d'addiction de violence et donc Madame s'il vous plaît je sais qu'on vit dans une société polarisée où on a plus le droit de battre de débattre dans la nuance mais ne croyez pas que quand on dit ne mettez pas sur le même plan une proposition déplacée et ce que vous vous avez vécu madame c'est pour nier ce que vous vous avez vécu c'est le contraire c'est pour dire que ce que vous avez vécu c'est grave que ça mérite un débat approfondi prolongé qu'on ait besoin de penser que ça se passe dans toutes les familles dans tous les milieux sociaux dans toutes les classes sociales qu'on arrête peut-être de croire que c'est aussi grave ou ça mérite le même traitement ou la même réaction que une maladresse une proposition on déplacé que l'on peut remettre à sa place non l'inceste et le viol en l'enfance c'est pas pareil Laurence vous souhaitez réagir oh mais écoutez moi je ne peux pas m'exprimer aussi bien que Madame four reste surtout dans l'état émotionnel dans lequel je suis là mais je pense que parler comme ça à une victime qui est en plein psychotrauma si vous avez accompagné plein de femmes je pense que c'est totalement dlé terire et je pense qu'aujourd'hui ça commence toujours toujours par une proposition déplacée et euh je ne su je suis pas d'accord avec ce discours on n est pas là loin de là dans la société alors peut-être dans 10 ans dans 20 ans dans 30 ans je ne sais pas dans quelle temporalité on pourra parler de nuances et moi dans mon quotidien je ne rencontre pas beaucoup de gens qui euh euh ne font pas la différence entre un viol une agression sexuelle ou un propos déplacé ce n'est pas vrai ça je ne le vois pas par contre tenir ce raisonnement-là pour moi de toute façon ça ça discrédite h parce que ça met de toute façon ça ça réembbrille voilà sur le doute sur ce que disent les femmes et on peut pas on peut pas dire à quelqu'un qui a subi quelque chose que pe PEI alors on peut pas discuter qu'est-ce que je suis en train de faire là madame four je ne discute pas je suis en train de discuter avec vous c'est pas parce que je ne suis pas d'accord avec vous que je ne discute pas je suis en train de vous expliquer ce que je ressens moi par rapport à votre propos en tant que victime ou voilà maintenant je suis désolée si on n'est pas d'accord voilà je vous remerci merci à vous d'être intervenu à l'antenne d'Inter encore un mot Caroline Fest vous voyez bien c'est d'ailleurs là c'est plus une responsabilité journalistique honnêtement parce que moi je suis pas sûr qu'on soit pas d'accord j'ai pas vu de désaccord dans ce qu'on disait j'ai vu juste opposer à un propos intellectuel un ressenti de victime et ça c'est tout ça ça résume tout toute nos société en fait c'est qu'on ne peut pas opposer à au fait de chercher une règle collective une éthique collective pour savoir quel cas on doit médiatiser ou pas un débat qui repose que sur l'émotion et sur le fait d'avoir été victime parce que du coup forcément le débat c'est qui est le plus victime et ça c'est valable pour tout c'est pas que sur ce sujet si le le débat c'est qui est le plus victime il y a pas de débat possible encore une fois il s'agit absolument pas de dire aux victimes d'agression sexuelle de se taire personne n'a jamais dit ça et certainement pas ce livre c'est le contraire et certainement pas vous Caroline forest vous ne le dites pas et c'est pour ça c'était important pour nous de rappeler tous vos combats et notamment vous avez été la première et la seule à mettre en cause Tark Ramadan en 2004 il y a 20 ans quand personne ne vous croyait donc il s'agit pas il s'agit aussi de revendiquer la la nuance mais ce qu'elle dit Laurence c'est sans doute ressenti par peut-être qu'on est encore dans le moment du ressenti en fait c'est peut-être ça mais oui mais même enfin ce ressenti peut continuer c'est pas la question la question c'est est-ce que parce que on a été victime d'agression sexuelle moi j'ai à mes conférences des gens qui viennent qui sont victime d'agression sexuelle et qui l'ont été et qui continuent à se battre mais qui comprennent et qui admettent que c'est pas une raison pour empêcher Caroline ressalmont médiatre pédiatre légiste féministe qui B se bat depuis 50 ans pour aider ses femmes de travailler parce que la jeune génération et ça pardon c'est un débat qui concerne victime pas victime ça concerne tout le monde est-ce qu'un examen gynécologique même ressenti douloureusement par quelqu'un est un viol vous écrivez au slogan je te crois il vaut mieux dire je t'écoute ça aussi ça peut interroger c'est-à-dire que je t'écoute mais je ne te crois pas automatiquement c'est ça que vous voulez dire je t'écoute et avant de te croire je suis obligé quand même d'examiner un un certain nombre de faits et je j'écoute aussi peut-être oui des fois la parole de l'accusé c'est venu d'une affaire très concrète l'affaire 5050 un collectif dans le cinéma qui a qui a qui s'est créé pour porter la parité pour dénoncer les violences j'en ai été sympathisante et comme beaucoup comme d'autres comme Agnès Jaoui et d'autres comme les fondatrices de ce collectif j'ai assisté à quelque chose eu rissant c'est que une partie de cette association au nom d'un je te crois absolu qui ne veut même pas examiner des faits auquel ils ont assisté c'est-à-dire une soirée avec 25 personnes autour d'un buffet où une comédienne a sédi victime d'une agression sexuelle de la part d'une productrice féministe elle-même victime de violence il y a a des années qu'elle a accusé pour un geste furtif que personne autour n'a vu elle est allée déposer plainte et cette productrice a passé 72 he en garde à vue pour un geste que personne n'a vu personne n'a entend et qui lui a valu d'être là aussi de traverser l'enfer et pourtant les gens qui étaient dans la même pièce et qui le soir même les procès verbournatest ont dit mais c'est pas c'est c'est peut-être elle t'a peut-être mis la main dans les cheveux t'a peut-être posé la main sur les cuisses mais l'intention était plutôt d'ailleurs indiérent sur le fait d'aller fumer dans la cour donc ça n'avait rien à voir mais parce que le jeu te croix ne peut plus même être discuté on a même plus le droit au doute cartésien qui est quand même à la base de notre démocrati ils sont allés une partie de l'association soutenir cette plainte qui a mis à mort socialement une autre femme je suis désolée le féminisme c'est lutter contre l'injustice et l'abus de pouvoir on ne peut pas se servir deiou pour être tyrannique pour refuser le droit du travail pour refuser le droit à la seconde chance et même pour refuser de dialoguer entre femmes du fait que ou pour faire croire que vouloir éviter de briser des vides et et et de briser des êtres c'est être du côté du refus de l'écoute des victimes c'est dégueulasse pardon de vous le dire c'est dégueulasse de présenter les choses comme ça et je et je suis peut-être la seule à oser dire que je me laisserai pas faire si on me fait ce genre de procès d'intention oui vous êtes vous êtes peut-être pas la seule mais il y en a PASP mais moi je vois beaucoup de gens qui viennent me dire mais on est tous d'accord en fait on est d'accord que bien sûr il faut ça mais personne n'ose le dire même dans le cinéma français beaucoup de gens pensent que il faut continuer à examiner les comportements tyranniques abusifs de gens qui se prennent qui pensent que leur autorité leur toutepuissance leur permet tout et de mélanger les genres et d'en abuser mais il ne faut pas non plus éviter une conversation qui est de dire encore une fois on ne peut pas à la moindre accusation à la première accusation au nom d'un je te crois dogmatique et absolutiste mettre à mort socialement les gens ou mettre à mort le droit du travail en tout cas les auditeurs sont très partagés Caroline Forest sur l'application d'Inter Nathalie vous remercie merci Caroline forest il faut de la nuance on doit toujours être dans le moment de la nuance et Laurence partage elle la parole de notre auditrice avec laquelle vous avez dialogué et estime que votre livre renvoie la parole des femmes dans l'ombre mais la lu parce qu'il vient de sortir tout matin vient de sortir c'est exactement ce que il faut le lire il faut lire parce que il y a beaucoup d'autres choses encore dont on va pas parl euh au moins on peut on peut dire que vous y allez quoi c'est dans le livre vous vous mettez à nu vous prenez le risque de prendre des coups euh mais vous y allez ou et puis vous prenez le risque de la nuance aussi et vous prenez le risque de la nuance je ne sais pas si on a le droit aujourd'hui je je vais vous dire on VI dans une époque où malheureusement tellement polarisé ou encore une fois l'émotion recouvre toute possibilité de raisonner que peut-être qu'on les dernières années où un livre peut encore permettre d'avoir une conversation plus élaborée sur des questions délicates qui méritent pourtant franchement je le pense C nuances le vertige Mitou publié aux éditions Grassé en librairie donc aujourd'hui merci Caroline forest d'avoir été à notre micro ce matin