c'est un un cadeau oui c'est un cadeau qu'elle
fait qu'elle s'est fait à elle-même puisqu'elle souhaitait elle avait ça en elle très très fort
de de laisser cette trace et même pour cette question de de mariage et bien avant d'être
malade elle avait déjà cette idée là laisser une trace laisser une trace écrite une trace de
nous pour qu'on on ait existé qui a quelque chose de matériel après c'est c'est un un cadeau entre
guillemets c'est c'est elle voulait être utile clé ça c'était quelque chose que toute sa vie elle a
souhaité et donc elle voulait être utile à ceux qui allaient traverser cette épreuve comme elle
et c'est c'est en ça je pense qu'elle qu' qu'elle voulait absolument laisser aussi cette trace pour
les autres et que c'était si important pour elle et que ça la nourr parce que ça lui a aussi comme
elle explique donné l'impression que le cancer ne faisait pas complètement ce qu'il voulait vous
dites que ce podcast c'était son il qui avait aussi au milieu du terrible des moments sublimes
oui bah oui parce que c'est le récit d'une d'une guerre longue difficile avec en effet des des
moments sublimes qui étaient ces moments dorés comme elle comme elle les a appelé et ces moments
elle a su savourer vraiment chaque seconde c'était c'était ça qu'elle se qu'elle se disait c'était ce
ce momentl il se reproduira peut-être pas j'aurais peut-être pas le temps donc vraiment profitons-en
ces moments doré ben je vous dirais par exemple le tout dernier ce qu'elle a appelé le dernier qui ne
figure pas dans le podcast puisque c'était après pour notre mariage la la témoin de clémentine
qui est son son amie de de jeunesse nous a offert un restaurant pour deux chez chez Yannick kaleno
Clémentine était une énorme fan de sushi elle m'a mangé ça pendant toute sa sa maladie il fallait
aller lui chercher des sushis au restaurant et euh donc Yannick Aleno a ouvert un restaurant avec un
chef étoilé donc avec deux étoiles et Clémentine voulait absolument y aller c'était absolument
impossible on pouvait pas l'emmener elle elle à l'époque elle avait déjà du mal à marcher elle
respirait avec de l'oxygène enfin vous imaginer mais c'était aussi quelqu'un de de très déterminé
j'espère que ça se sent bien dans les podcasts çaentend voilà et donc elle il fallait trouver une
solution donc on a contacté Yannick Aleno et j'ai demandé si je pouvais exceptionnellement faire
du takea évidemment il a refusé mais il m'a dit immédiatement enfin il a dit à la à la la Radio
France Info qui l'a contacté que c'est eux qui allaient venir dans la chambre d'hôpital d'accord
donc ils sont venus c'était 4 jours avant son décès et Clémentine a s'est concentré sur ses sur
ses goûts s'est concentré sur les explications la sentait vraiment très dedans la la la gourmandise
cétait un grand gourm encore manger al là jusqu'au bout ça a été son le plaisir de vie qui lui
est resté la nourriture le plaisir de manger elle demandait sans arrêt elle anticipait beaucoup
les repas et ça a duré 3h donc pendant 3h il faut imaginer qu'elle était déjà extrêmement fatiguée
elle s'était habillée maquillée elle avait mis sa belle robe bordeaux qui était assortie à ses
charantesses d'hôpital donc rien n'était laissé au hasard et et ça a été ce ce délice elle l'a
dit au directeur du restaurant a dit c'est mon dernier moment dé elle avait beaucoup d'humour ce
podcast on a l'impression qu'elle est qu'elle est avec nous on la STI proche de nous c'est parfois
cru parfois poétique et c'est parfois drôle et ça me fait penser à ce moment dans le podcast où
elle compare le cancer au braqueur de la Casa des papelles quoi elle dit ils ont toujours un coup
d'avance sur moi et à un moment elle sent que elle pourra pas le rattraper quand on parle des
moments dorés il y a aussi votre mariage est-ce que on peut réécouter sa voix est- est-ce que ou
est-ce que ça vous embête non on peut l'écouter quand elle raconte justement ce momentlà
alors on peut se marier à l'hôpital mais c'est dans des cas très précis c'est quand il y
a une menace pour la vie et donc quelques jours plus tard dans ma chambre d'hôpital de laquelle
on avait débarrassé à peu près tous les meubles y compris le lit pour que je sois en fauteuil avec
un official d'état civil oui avec son écharpe et qui a été parfaite dans ses mots parce qu'elle
en a pas fait trop mais les passages souign respect fidélité les passages du Code civil
qui sont l dans tout mariage bon voilà elle a à chaque fois rajouté un petit mot en disant que
quel souvenir gardez-vous de votre mariage siil y en avait qu'un seul mais c'est c'est ce souvenir
c'est c'est que c'était un vrai mariage on était peut-être dans un hôpital même dans un service
d'urgence puisque c'était le le service d'urgence cardiaque de l'hôpital henrymondor de créteille
mais c'était un véritable mariage il avait des invités des ballons il y avait de la joie vraiment
et elle était quand on la regardait le jour de ce mariage on naurait pas dit que quelques jours
avant elle était au seuil de la mort elle était absolument radieuse elle était magnifique elle
avait les yeux qui pétillaient elle avait son son immense sourire et puis il y a eu aussi
les l'équipe soignante qui était qui était très présente ils lui ont fait une haie d'honneur
j'avais jamais vu encore ça euh avec avec le le fauteuil roulant et et ça a été vraiment un moment
un moment qui n'était pas un moment de maladie dans un contexte qui est complètement dédié à la
maladie est-ce qu'on se met à aimer plus fort avec le mariage voulais dire ou non dans ces momentsl
parce qu'elle-emême elle dit je me construis des moments encore plus intenses que si je n'avais
pas été en fin de vie est-ce que vous-même vous avez l'impression que vous aimez encore plus fort
alors je dirais que maintenant oui après pendant le sur la fin de la maladie il se passe beaucoup
de choses dans nos têtes en fait à chacun et quand je vous disais tout à l'heure il y a un parcours
de solitude aussi à faire chacun c'est c'est comme deux cercles qui se qui se croisent mais qui sont
pas l'un sur l'autre il y a une partie commune mais il y a aussi deux grandes parties qui restent
à chacun pour elle c'était un parcours que moi j'ai eu du mal à à concevoir qui était il faut se
dépouiller de tout pour en arriver là quand vous avez 31 ans et que la vie est devant vous que
vous avez tout construit pour la saisir et que vous en arrivez à ce point il faut imaginer ce
qui se passe dans la tête des des malades à ce moment-là c'est c'est habissal Grégoire à mon sens
qui est extrêmement touchant si c'est d'entendre votre parcours vous des dents on comprend qu'il
faut aussi trouver sa place dans ce dans ce qu qutiiden qui se réorganise est-ce que vous avez
parfois eu l'impression de ne plus exister ou en tout cas d'être aussi avalé par la maladie oui
complètement je lui ai dit une fois d'ailleurs enfin je me suis un peu mal exprimé je lui ai
dit moi je suis malade de ton cancer aussi euh parce que c'est si vous voulez moi l'image que
j'ai c'est qu'on on vole en formation comme une patrouille elle elle est au cœur du nuage d'orage
elle se prend les grillons la foudre le vent tout euh mais quand elle tombe moi je tombe avec quand
elle remonte moi je remonte des fois elle remonte plus vite que moi mais en tout cas on volait
comme ça en formation moi au-dessus du nuage et elle dedans et moi je ressentais pas ces
souffrances physiques c'était ça la aussi une énorme différence et qui a fait qu'il a des fois
où on s'est pas compris parce qu'on ressentait pas les mêmes choses au même moment on avait pas
la même analyse des situations au même moment elle voulait parler de la mort elle raconte que
vous n'étiez pas as quand elle voulait parler de sa mort au début non parce que c'était il y a un
an elle sortait de de son premier traitement qui avait été un traitement très difficile pour elle
à supporter avec des conséquences difficiles et il y avait derrière la perspective de cette thérapie
ciblée et moi qui ne souffrais pas dans mon corps j'avais la disponibilité d'esprit de voir le
regard des médecins quand ils en parlaient et j'ai compris que cette thérapie ciblée c'était
un V itable espoir et que c'était pas juste on va vous proposer ça madame parce que bon ben
voilà que ils ont dit que c'était une chance de l'avoir et cetera clémentineelle elle était dans
un autre rythme les souffrances qu'elle éprouvait la fatigue qu'elle éprouvait la lassitude qu'elle
éprouvait l'ont déjà confronté à cette cette échéance et elle elle a elle n'était pas dans la
projection à ce moment-là sur une sur une nouvelle thérapie mais dans l'envie de de penser à ce qui
passer mourir très fort aussi quand elle raconte son soulagement quand les médecins lui disent
qu'en fait il n'y a plus besoin qu'elle se battre que qu'elle est condamnée elle dit ça m'a fait
énormément de bien oui c'est assez difficile à à concevoir quand on n'est pas malade pour moi c'est
je l'ai dit déjà extrêmement difficile d'accepter qu'une personne de 31 ans puisse en passer par
là puis on arriver à être soulagé parce qu'on lui dit qu'elle va mourir c'est la raison pour
laquelle on a décidé aussi de se mobiliser pour essayer de faire avancer la la recherche contre
ce cancer parce que on ne peut pas accepter ça c'est bizarre de l'annoncer d'ailleurs parce
que ça enlève toutes les armes pour combattre la maladie alors ça n'a pas été annoncé le mé moi
j'ai vécu ça avec ma mère il y a il y a il y a je sais plus combien 40 ans 50 ans on lui a annoncé
qu'elle était foutue quoi et à partir de là elle s'est plus battu alors nous on a eu beaucoup
de chance avec les médecins qu'on a crois durant tout ce ce parcours ça a été un constat
partagé Clémentine elle le sentait depuis plusieurs semaines que la situation avait basculer
et ils ont fait cette conclusion ensemble Grégoire est-ce que avant de mourir elle vous a parlé
de la suite vous êtes jeune et notamment de la suite de votre vie amoureuse ou non ça c'est
une conversation malheureusement qu'on n pas eu je dis malheureusement parce qu'aujourd'hui elle
me manque cette conversation cette conversation sur comment image les choses comment elle elle
imaginait la mort elle a un petit peu dit mais en réalité je pense que c'était plus complexe que
ce qu'elle a dit et et ma vie à moi non on l'a pas on l'a pas évoqué je je pense que pour Clémentine
c'était à la fois un sujet et en même temps il y avait une telle concentration qu'il fallait
qu'elleer sur elle-même pour abandonner tout ce qui fait que nous on est là en fait tout ces
ce qui fait qu'on vit qu'on qu'on respire qu'on a des plaisirs ouou des sentiments quoi donc la
force de ce travail à faire non elle était pas vraiment croyante alors elle elle explique que
visiblement ça s'est pas très bien passé chez elle avec les responsables du catéchisme local
ils la connaissait pas bien et ils l'ont mal géré mais est-ce qu'elle a dû se raccrocher à une
spiritualité pour accepter ce chemin vers le vers le départ quoi elle s'est raccroché à son amour
pour nous en fait et à l'amour qu'on était là pour lui donner est-ce qu'elle s'est pas aussi
justement raccroché au fait qu'elle a donné un sens à ces 31 années trop courtes et en même temps
qui ont plus de sens que parfois 100 temps de de vie par le podcast qu'elle a fait et et aussi vous
en avez parlé par l'aide pour la recherche vous avez vous avez vous vous êtes en train de récolter
des dons il y a déjà 60000 € de combien vous avez besoin pour aider la recherche pour ce cancer
donc qui est un cancer rare des voies bilières alors selon le le docteur cindinos qui est la
présidente de l'association qui de chercheurs qui lutent contre les cancers des voies bilières une
thèse c'est à peu près 130000 € donc on vise cet objectif dans un premier temps et puis après on
verra comment ça se passe mais nous pour le moment notre objectif c'est au moins d'arriver à financer
une thèse où est-ce qu'on peut donner pour les spectateurs qui n aujourd'hui il y a cette cette
cagnotte lichi qui a été lancée on est en train de de constituer administrativement une demande pour
faire ce qu'on appelle un fond de dotation qui va nous permettre d'aller voir des gros donateurs
et de les inciter à à eux aussi apporter des des sommes conséquente pour arriver justement à à ces
130000 € voir on espère plus parce qu'aujourd'hui il y a il y a quatre équipes en France qui
travaillent sur ce cancert c'est très peu euh si on peut multiplier ça mais ça ça donnera des
des chances aux malades vous vous allez comment bah moi c'est voilà c'est un un deuil enfin je
l'ai dit un petit peu qui est difficile à accepter tout deuil est difficile à accepter et quand vous
la voyez quand vous l'entendez est-ce que ça vous fait du bien est-ce que vous avez l'impression
qu' qu'elle est encore là honnêtement je sais pas c'est un petit peu des deux oui j'ai j'ai
besoin de l'entendre mais j'ai besoin de ne pas tout entendre j'ai récupéré grâce à Samuel aslanov
qui podcast les 4h55 d'enregistrement j'ai calculé que j'avais droit à 2 minutes par an pour que
toute ma vie il me reste quelque chose devant moi