Alice Zeniter : «  Je suis une fille sans histoire ». Lecture intégrale.

Alice zénitire je suis une fille sans histoire lecture intégrale commençons peut-être par des présentations elles seront unilatérales car je ne peux malheureusement pas savoir qui vous êtes vous êtes vous et c'est ainsi que je vais vous désigner dans ce texte de mon côté je m'appelle Alice zénitire je suis écrivaine et pendant une centaine de pages je vais vous parler du récit c'est un sujet important pour moi pas uniquement parce que mon métier est d'écrire des histoires mais parce que les histoires les récits constituent une part énorme de nos existences et comprend peu le temps de les étudier ce texte est l'occasion de pouvoir partager avec vous quelques réflexions et quelques outils je suis très heureuse qu'il voit le jour car l'envie de l'écrire est née il y a plusieurs années déjà je me souviens que j'étais dans le train Saint-Brieux Paris je m'étais couché tard levé trop tôt et j'avais cru pouvoir compter sur le trajet de TGV pour rattraper une ou de heures de sommeil je me suis installé dans le carré famille côté fenêtre et j'ai essayais de dormir mais rien bien sûr moi je m'endormais plus je devenais nerveuse et moins j'avais de chance de pouvoir dormir donc au bout d'un moment je me suis levé pour aller chercher mon livre que j'avais laissé dans ma valise je suis allé jusqu'au compartiment à bagage qui était à l'autre bout du couloir j'ai ouvert ma valise et là et là et là normalement vous pensez qu'il va se passer quelque chose dès que je vous dis que j'étais dans le train je crée ce genre d'horizon d'attente le simple fait que je choisisse de parler de moi dans le train veut dire qu'il y a une histoire quelque chose qui vaut la peine d'être raconté en plus c'est un début d'ouvrage donc ça doit être captivant on l'espère pour moi j'ai dû choisir une sacrée bonne histoire sauf que moi quand je suis dans le train dans le carré famille côté fenêtre ou debout dans le couloir je ne suis pas en train de penser que je vis le début d'une histoire je ne me demande pas oh mais comment tout cela va-t-il bien se dérouler non je me contente d'être dans le train et ce n'est pas possible que vous compreniez ce que ça veut dire parce que dès que je commence à le raconter j'efface toute possibilité de simplement être être assise être dans le train être côté fenêtre et peut-être que ça veut dire que toute mise en récit est au moins en partie de la fiction c'est de ça que je voulais parler parce qu'on se raconte t des histoires tout le temps et on en écoute lit reçoit en permanence en réalité nous sommes pétris de mise en récit que nous ne détectons même plus nous avançons sur des lignes de texte là où nous croyons voir du réel là où nous pensons que nous avons les deux pieds bien plantés dans les faits pensez au band d'annonce des cinémas qui proclam que les films sont inspirés par des faits réels ou au fact checking qui est en train de devenir une branche à part entière du journal me il n'y a pourtant de rapport au fait que dans un nombre infime de cas les cinéastes qui s'inspirent de fait réel s'inspire du récit de fait réel qu'on a pu leur faire note de pas de page quand il tourne 127 he avec James Franco Danny Boy n'est pas resté coincé dans le grand cagnol avec un alpiniste pendant 127 he on lui a fait le récit de cette aventure et lui à son tour nous livre un récit de ce récit de leur côté les journalistes qui reprennent un homme ou une femme politique sur tel ou tel chiffre s'appuie sur une déclaration d'une communauté scientifique qu'ils estiment plus fiable que le politicien en question peut-être que nous sommes pris en permanence dans une lutte textuelle au quel cas la sémiologie la narratologie et la linguistique devrait être considéré comme des outils de première nécessité pour analyser les énoncés qui nous entourent je ne comprends pas pour pourquoi on les laisse dormir derrière les murs de l'université en estimant que ces disciplines n'intéressent que les quelques chercheurs qui mènent leurs travaux dans ces domaines parfois je la trouve tellement évidente tellement frappante dans cette lutte textuelle qui nous assaille que j'en vient même à penser que la sémiologie et la naratologie ne sont pas juste des outils ce sont carrément des sports de combat auquel cas ce texte est un cours d'initiation ce problème d'histoire hisire épidémique que je viens d'aborder n'est pas une tension récente loin de là même les hommes des cavernes se raconai à eux-mêmes avec les moyens du bord et ils ont laissé des peintures et des gravures sur les murs des grottes note de bas de page je suis désolé d'aller si vite ce que je fais là c'est l'équivalent d'un depuis la nuit des temps en début de dissertation ça va contre mon étos professorale et c'est scandaleux désagréable humiliant mais je suis moi-même prise dans une tension narrative on y reviendra et j'ai pas le temps de m'étendre il faut que j'avance et donc depuis la nuit des temps dès l'époque des peintures rupestre on peut repérer un problème de nonadéquation du récit et du réel note précision utile dans cet ouvrage je vais désigner par réel tout ce qui n'est pas transmis par le récit ou par un énoncé textuel quel problème précisément note de bas de page les notes de batpage sont addictives dans la théorie de la fiction panier l'autrice américaine Ursula leguin se demande comment notre civilisation de chasseur cueilleur a pu devenir le berceau de récit qui ne parle que des chasseurs elle met en balance le fait que la viande occupait une part minime de l'alimentation entre 65 et 80 % de la nourriture des humains étaient cueilliis et la place énorme occupée sur les parois des grottes et dans les esprits par les chasseurs de mamouth est énorme ce n'est pas parce que la viande était cruciale que les chasseurs se sont imposé c'est parce que leur histoire était bien meilleure et c'est vrai que les récites queillettes sont un peu délicats à construire à construire si je vous raconte par exemple que j'ai passé ma journée dans les bois que j'ai cueilli une RL et puis une autre et puis une autre ah et encore une autre et 10 ERL 20 ERL ce n'est pas trèpidant je peux bien sûr essayer d'y mettre un peu plus d'intensité aujourd'hui j'ai cueilli une ERL suivi d'une autre RL et soudain je suis tombé sur un merveilleux coin à RL elles étaient rouges et brillantes les plus belles de toutes les éelles et moi je les cueillais par poigné et bon autant l'avouer même si je rajoutais du passé simples des chiasmes des homéoté il y a de gros risques que je vous ennuie mais si je vous raconte qu'un mammouth monstrueux a foncé sur moi note de bas de page figure chéri de Victor Hugo le chiasme est un croisement de mots ou d'expression dans une phrase selon le modèle AB ba quant à la quant à l'oméotelut malgré son nom barbare il consiste uniquement dans la répétition de syllabes à la fin des mots ou des phrases ce qui crée des rimes internes et rapproché est-ce que je vous ennuie maintenant imaginons j'étais tapis dans une fausse gluante creusé pendant la nuit et quand il est arrivé tout près de moi énorme et terrifiant j'ai jailli d'un bon il a essayé de me donner un coup de défense BIM parade avec le bâton deuxème coup de défense esquive latérale roulé boulé balayette clé de bras je glisse entre ses pattes je plonge ma lance dans son ventre il y a du sang partout ça jaillli par torrent là bien sûr j'ai plus de chance d'avoir votre attention là il y a de l'action du conflit un héros c'est formidable mais c'est aussi un problème parce que ce type d'histoire n'est que l'histoire du héros avant que vous en soyez rendu compte écrivait Ursula leuin les hommes et les femmes dans le coin d'avoine sauvage leur enfant l'habileté des faiseurs les pensées des pensifs et les chants des chanteurs ne sont plus que des éléments de la nouvelle histoire appelé au service de la saga du héros à force d'entendre une histoire de chasseur on a oublié les cueilleurs et on a formé une sorte d'équation vie viande qui ne provient absolument pas des valeurs nutritives de la nourriture mais des formes séduisantes du récit partout note Le Guin cette histoire de violence s'est construite autour des instruments des guerriers c'est la lance ou la massue des peintures rupestres c'est le récit lui-même pensé comme une flèche partant d'ici et filant tout droit jusqu'à son but pourant la lance la flèche ou la Massu ne sont pas les premiers instruments conçus par l'humanité Le Guin cite Elizabeth Fischer qui a écrit un livre sur l'évolution de l'espèce humaine prenant en compte l'apport des femmes citation le premier équipement culturel a probablement été un récipient une sorte de panier de saladier ou de poche et une écharpe pouvoir le promener en bandoulière il aurait fallu inventer une fiction panier pas une fiction lance dit Le Guin alors peut-être que le récit n'aurait pas trahi le réel maintenant qu'on a vu le problème d'adéquation entre récit et réel à l'époque des peintures rupestres je vous propose que l'on fasse un bon de quelques milliers d'années pour s'intéresser à un autre type de récit je voudrais vous parler d'Aristote et plus précisément de la poétique la poétique c'est l'ouvrage dans lequel Aristote évoque la tragédie grecque et dresse une sorte de bilan qu'est-ce qui marche qu'est-ce qui ne marche pas dans le texte d'Aristote on trouve une définition de ce qu'est une bonne fable fable signifiant ici histoire un bon personnage une bonne péripétie et ses définitions sont encore utilisées aujourd'hui vous pouvez les trouver dans certains manuels américains d'écriture de scénario par exemple donc très loin de la tragédie grecque la poétique c'est un excellent moyen de comprendre quelle est la forme de récit sur laquelle se sont basé nos sociétés occidentales et par ailleurs en la relisant pour les besoins de ce livre je me suis dit qu'Aristote ressemblait à une version démoniaque et dictatorielle de moi quand je donne un atelier d'écriture chapitre 2 Aristote atelier Grèce Mo 335 avant Jésus-Christ une salle à colonnade ouverte sur Athène des gradins de Pierr en demi-cercle sur lesquels sont installés une dizaine de participants à l'atelier d'âge variés Aristote entre à cour ou à jardin peu importe d'un pas conquérant portant dans les bras les textes de ses élèves il regarde le premier texte sur le tas puis balaye la salle du regard Périclès tu es où Périclès ah oui merci Périclès merci d'avoir partagé ton texte avec nous les autres à partir de maintenant je ne veux que de la bienveillance on est tous là pour apprendre d'accord Périclès j'ai deux trois retours à te faire sur ton texte ça commence dans une cuisine en plein milieu d'une discussion il fallait pas si si bien sûr tu fais comme tu veux mais c'est osé il y a quand même quelques règles pour accrocher lecteur est-ce que et ce que moi je considère comme la première de toutes les règles c'est que les fables bien constituées ne doivent ni commencer ni finir à un point pris au hasard tu me suis périclè hoche d'cilement la tête j'ai continué à lire ton texte bien sûr mais je me disais oh là là ça dure ça dure ça dur pardon hein mais j'avais envie de te rappeler la règle numéro 2 pour les fables il faut une certaine étendu comme ça elle a l'air un peu abstraite mais je l'explique bien dans mon livre tu l'as lu mon livre Périclès tu l'as lu la poétique oui bien sûr je parce que ce que je dis dans le livre périclè ne me mens pas c'est qu'une belle fable c'est comme un bel animal et donc ce n'est ni trop petit ni trop grand une fourmi c'est très petit tu vois faut se Pancher pour pouvoir discerner comment ça marche et donc c'est pénible alors qu'une girafe c'est trop grand ça donne le vertige quand on arrive au bout du coup on a plus de force pour regarder la tête et c'est pénible oui et bien ton histoire c'est pareil repérant soudain une participante qui rit en haut des gradins Marguerite c'est pas la peine de te moquer hein j'ai dit bienveillance et puis peut-être que lui il a des problèmes détendus mais toi tu as des problèmes d'action c'est pas une fable ce que tu m'as rendu c'est une description bah c'est parce que je travaille sur Oui oui je sais tu m'as déjà expliqué ton concept de roman paysage mais tu peux inventer tous les noms que tu veux la vérité c'est qu'on s'ennuie en te lisant Marguerite ah si on s'ennuie moi j'ai besoin d'action je l'ai assez répété dans mon livre aucun de vous ne l'a lu ou quoi je suis très clair sur ce point ceux qui imitent représentent des hommes en action ils imitent des personnages qui agissent et au cas où tu aurais raté les deux premières occurrences Marguerite j'enfonce le clou sans action il ne peut pas y avoir de tragédie donc Marguerite deses personnages tu les crées tu leur crées des situations exceptionnelles tu m'écris de la péripétie et remarque qui est valable pour toute la classe n'hésitez pas à mettre un peu plus de suspense si je me demande ce qui va se passer vous êtes gagnant on l'a vu ça aussi hein pendant la première séance l'imitation a pour objet des faits propres à susciter la crainte et la pitié et ces passions sont émues surtout lorsque les faits se produisent contre notre attente Périclès faisant semblant de connaître la fin de la citation contre notre attente donc la prochaine fois surprenez-moi je vous en prie un peu de suspense ça Jana ça n'a jamais tué personne enfin si justement et là on a un nouveau problème j'ai lut vos productions j'ai 23 textes et il y a un mort il s'est passé quoi vous avez flanché quand vous commencez une histoire vous vous demandez deux choses sur le personnage qui est-ce qui meurt qui est-ce qui tue et vous avez l'embarras du choix un père qui tue son fils un fils qui tue sa mère un frère qui tue sa sœur même un oncle qui tue son neveu tu peux c'est grand une famille sera doucissant parce que à part ça à part ce problème de violence absente c'est pas mal en vrai c'est pas mal du tout il y a du rythme du champ de la mélodie c'est piquant ça me plaît il balaye les gradins du regarde et s'arrête sur un participant moussachu freidrich on a quand même un problème va falloir arrêter les points d'exclamation ça devient franchement illisible en plus tu commences à déteindre secours Louis Ferdinand qui maintenant me rend des textes où la ponctuation c'est une jungle donc si ça continue moi je vais vous séparer en atelier mais les autres ça va c'est bien c'est l'îné est super antinous ça stagne un peu Briséis c'est très très bien je vous distribuerai le texte de brisis à la fin de la séance les autres que vous puissiez voir le très très beau héros qu'elle nous a créé elle elle s'est souvenu que la tragédie est l'imitation d'homme meilleur que nous la tragédie est l'imitation d'homme meilleur que nous ainsi le poète quand il imite des hommes violents ou lâches ou qui ont n'importe quel défaut doit en faire des hommes remarquables citation comme tout ce qui est entre guillemets et là Périclès il faut que je revienne à toi pardon hein si je te mets un peu sur la Cellette mais tes personnages à toi c'est un esclave et une femme oui j'ai eu envie de changer h ils sont sympathiques hein ils sont si pardon ils sont clairement sympathiques ils sont même moralement bon sauf que tu vois périclè parmi les règles que j'ai posé dans la poétique il y a celle de la conformité au modèle existant je sais que ça va faire grincer des dents la conformité mais c'est absolument crucial pour élaborer un récit à moins que tu ne veuilles te vautrer dans la science-fiction Périclès périclè ouvre la bouche mais pas un mot ne sort si c'est le cas tu me feras le plaisir de te trouver rapidement are atelier parce que pas de ça chez moi mais si tu veux rester dans mes cour si tu veux conserver ta place ici sur ce gradin avec nous rappelle-toi toujours qu'une femme aussi peut-être bonne et aussi un esclave cependant la femme est un être plutôt inférieur et l'esclave un être tout à fait médiocre c'est cela la conformité il sort merci Aristote la poétique je l'ai étudié plusieurs années pendant mes Ann de théâtre je l'ai eu au programme du concours de Normal Sup aussi j'ai passé des centaines d'heures en compagnie d'Aristote à éplucher ce texte clairement ce que je viens de vous livrer c'est un résumé un peu grossier et tout à fait subjectif mais toutes les citations entre guillemets proviennent du livre et ce que pose Aristote comme vous l'avez vu c'est qu'une bonne histoire c'est l'histoire d'un homme remarquable qui fait des trucs de préférences violent si vous ajoutez ça au récit des chass ur avec des massus j'imagine que vous me voyez venir il y a un problème considérable d'inégalité des sexes dans les récits et d'ailleurs il existe un petit outil très simple et très pratique pour s'en rendre compte ça s'appelle le test de bchdelle du nom d'Alison bechdell qui l'a créé en 1985 dans une bande dessinée appelée l'essentiel desigines à suivre le test repose sur trois critères premièrement il doit y avoir au moins deux femmes nommées à l'égal des hommes dans l'œuvre c'est-à-dire disposant d'un état civil complet lorsque c'est le cas pour eux deuxièmement elle parle ensemble troisièmement et c'est en général laxas SCSE elle parle d'autre chose que d'un homme dans la bande dessinée de beigdell le personnage qui énonce ses règle et qui se trouve être Liss Wallas une amie de l'autrice d'où le fait que le testte soit aussi appelé bchd was Wallas pardon ne détaille pas le premier critère elle se contente de spécifier qu'il faut deux femmes je ne sais pas qui a rajouté par la suite que ces deux femmes devaient être nommées à l'égal des hommes un critère que je trouve tout à fait pertinent mais qui s'avère sans pitié pour un grand nombre d'œuvres dans lesquelles les femmes n'ont que des prénoms voire des diminutifs note parfois encore les personnages féminins vont nu totalement dépouillés d'identité comme dans la trilogie originale de la Guerre des étoiles où seule la princesse Leya connaît le luxe de porter un nom quoi qu'il en soit si les trois crit CR sont remplis le test est réussi si ce n'est pas le cas ça indique que l'œuvre est trop centrée sur ses figures masculines et dans certains cas on peut même déplorer ce qu'on appelle communément un syndrome de la schtromfette c'est-à-dire une histoire dans laquelle il y a un personnage féminin dont la seule caractéristique est d'être une femme face à 100 personnages masculins qui eux font des trucs quand elle a créé l'expression dans un article du New York Times Cathy Polyte a tapé sur les petits êtres bleus de pot et c'est vrai que la situation disproportionnée il est particulièrement clair mais quand on y réfléchit un peu polite aurait pu aussi baptiser le problème syndrome de la castafior où sont les femmes dans le monde de Tintin tout enfermé dans une cave géante du château de Moulinsard ou encore syndrome de oceans eleven pourquoi y y a-t-il 12 mecs pour une meuf dans chacun de ces films c'est pas du tout représentatif de la population américaine qui compte 0,97 % d'hommes pour une femme où sont les femmes manquantes dans ces films sont-elles enfermées elles aussi à Moulinsard ce qui constituerait une tepse étonnante mais on reviendra plus tard sur cette notion bref l'utilisation du test de beigedel se fait de plus en plus fréquente dans la presse notamment pour analyser les palmarès des grands événements de cinéma Cannes Berlin Oscar César et cetera on peut aussi trouver de nombreux sites qui recensent les œuvres célèbres ne passant pas le test le Seigneur des Anneaux avatar fight Club Le Roi Lion et cetera et cetera en 2014 un des pires millésim qui soit The Washington Post a testé les films en LCE pour l'Oscar du meilleur film sur neu seulement trois films passaient le test de bchdell Dallas Byers club Nebraska et Philomena les autres films dont le loup de Wall Street 12V slave he gravity échouait pitoyablement donc on peut rire du sexisme d'Aristote mais je préfère ne pas oublier que nos formes de récit actuelles en ont hérité une bonne histoire aujourd'hui encore c'est souvent l'histoire d'un mec qui fait des trucs et si ça peut-être un peu violent si ça peut inclure de la viande une carabine et des lances c'est mieux chapitre 3 le schéma narratif en fait si on opte pour une forme plus visuelle le schéma narratif de notre société ressemble à ça situation in élément déclencheur action montante dans laquelle on va trouver toutes les péripéties point culminant action descendante conclusion résolution situation de départ je suis un chasseur m'attribue à très fin donc élément déclencheur je pars chasser péripétie admettons que je repère le mamouth très tôt il est vraiment énorme mais que je me tende la cheville ce qui fait monter la tension narrative je le retrouve il m'échappe de nouveau et cetera point culminant également appelé climax le mammouth me fonce dessus et je le tue action descendante je traîne son gros corps jusqu'à la grotte ce qui peut 'entraîner là aussi un lot de péripétie mais qui seront la plupart du temps atténués puisque le sommet est passé résolution on mange tous ensemble le mamouth dans un grand banquet notez que vous pouvez remplacer le mamouth par un zombie un Storm Trooper ou n'importe quel méchant avec un accent exotique ça marche encore mais je vous déconseillerai je vous conseillerai d'éviter de le manger ce schéma narratif s'applique sans problème à une grande partie des textes classiques que vous avez étudié on peut par exemple utiliser pour l'Odyssée la situation de départ c'est Ulis qui part vers HAC puisque la guerre de tro est finie commence ensuite l'action montante emplie de péripéties et d'ailleurs l'Odyssée semble par fois naître qu'une succession sans fin de péripétie on croise une tempête charib des SAS un cyclope une nymhe amoureuse des disputes entre Dieu le point culminant selon moi et je conçois qu'il existe des désaccords arrive au moment où tout l'équipage estchangé en port par Circé puis en action descendante Ulis arrive à ITAC où il doit encore se cacher et éliminer tous les prétendants de Pénélope qui se sont installés chez lui il les descend à l'arc le sang jaillit en torrent grand classique quand à à la résolution j'ai un doute au moment d'écrire ces lignes et impossible de remettre la main sur mon exemplaire de l'Odyssée c'est peut-être une scène de sexe avec Pénélope non de toute façon c'est soit ça soit un grand banquet on n pas tellement d'options plus étonnant ce schéma narratif marche aussi avec le texte que vous tenez entre vos mains d'où la tension narrative dont je vous parlais dans la première note de bas de page note de pas de page je crois qu'il est plus ou moins interdit dans un ouvrage sérieux de faire référence aux notes de bas de page dans le corps du texte lui-même puisque les notes constituent un paratexte lequel se déploie parallèlement au texte ce qui exclut toute intersection situation initiale je suis Alice génitaire et j'ai envie de parler du récit ce que je fais d'entrée de jeu pour ce qui est des péripéties il va peut-être falloir réviser le sens du mot à la baisse mais disons que j'évoque les peintures rupestres puis que je donne soudain la parole à Aristote notons aussi que je tiens à peine 20 pages sans mentionner l'inégalité des sexes alors que je m'étais dit qu'il fallait faire gaffe ce n'est pas tout à fait mon sujet ensuite en continuant l'action ascendante je vous parlerai un peu de fiction et de sémiologie s'il y a véritablement une partie technique dans ce texte c'est celle-ci ce serait plus dense vous êtes prévenu je vousis évidemment mon point culminant sinon c'est pas drôle l'action descendante se focalisera sur la politique et les récits dominants vers la fin de la pente le livre prendra une teinte plus mélancolique même si j'essaierai de donner une autre couleur au dénouement parce que je déteste que les gens partent accablé par la vague de tristesse qui exude d'un texte et qui discrètement les broie dans la poitrine et leur filasse les jambes petite parenthèse on préfère parfois résumer les textes par un schéma actentiel plutôt que par un schéma narratif c'est visuellement encore plus simple sujet objet opposant adjuvant quête le sujet ou héros veut quelque chose que l'on désignera comme objet même si ce que veut le sujet s'avère une personne assez souvent une femme dans sa quête pour l'obtenir il est aidé par ceux que l'on appelle les adjuvant mais freiné par ceux que l'on appelle des opposants le texte est dans la plupart des histoires un homme remarquable comme celui qu'exigeait Aristote un homme qui n'est ni une femme ni un esclave donc ou pour le dire autrement dans un voc l'air plus contemporain même si ça risque de piquer un homme blanc les adjuvants et les opposants répondent à des critères moins stricts il arrive que les adjuvants soient des femmes par exemple mais elles sont souvent peu fiables comme les James Bond Girl les passes d'adjuvante à opposante ou l'inverse et puis retour ce qui permet de créer les péripéties nécessaires à un schéma précédent note de bas de page on notera aussi que comme adjvante les femmes apportent une aide limitée au héros en se contentant très souvent de hurler son prénom au moment où l'opposant dégaine une arme jusqu'àors caché dans un revers de vêtements ou derrière un élément de décor c'est très agaçant dans une grande partie de la production cinématographique américaine récente laadjuvant est le fameux black best friend un personnage intelligent drôle cool mais sans but qui lui appartiennent en propre à part aider le sujet et montrer que celui-ci n'est pas raciste dans la chasse au mammouth il aidera à creuser la fusse dans laquelle attendre l'animal et il se peut même qu'il fournisse les lances sans enjeu personnel le black best friend pourra facilement mourir au point culminant écrasé par le mammouth suscitant ainsi une émotion considérable mais sans perturber la quête sa mort viendra même en renforcer l'importance car le héros fait désormais de la chasse au mammouth une revanche obsédante même si un dessin animé où les humains existent très peu comme Shrek même ce dessin animé a reproduit cette division des rôles puisque l'âne adjuvant qui accompagne l'ogre sujet est doublé par un acteur noir Eddie Murphy dans la version originale et Med Ono dans la version française fin de la parenthèse revenons au schéma narratif il a l'air bête comme chou quand on le regarde avec un peu de recul non c'est un triangle en fait ou si on veut être poétique c'est une montagne toutes nos histoires ne peuvent quand même pas ressembler à une montagne on se dit mais attends Joyce a écrit Ulis depuis Duras a écrit tout Duras robgriet a rédigé un manifeste pour un nouveau roman et pourtant ce schéma narratif pointu et puissamment profondément ancré vous connaissez beaucoup d'histoires sans résolution c'est un peu comme une blague sans chute c'est une expérimentation des plus osées notre de bas de page un Américain un Belge et un Français sont en haut de la Tour Effel et il préci le paysage voilà ça s'excuse dans des cas de forces majeur incendie typhon pandémie ou si les nazis envahissent la Pologne et que vous devez fuir sans avoir rendu votre dernier chapitre c'est ce qui est arrivé à gombrovit avec les envoûtés mais ce sont des situations exceptionnelles moi moi ça fait deux fois que j'essaie d'écrire un livre qui abandonne une intrigue en son milieu dans juste avant l'oubli et dans comme un empire dans un empire parce que je me dis que ça doit créer une sensation incroyable chez les lecteurs une soif jamais étanché ce serait dingue de faire un livre comme ça mais j'y arrive pas je n'y arrive physiquement pas ça me donne des palpitation et dans les derniers mois avant de rendre le manuscrit je cours me cacher dans la résolution quant à la question des hommes remarquables qui aurait pour tâche de gravir la fameuse histoire montage montagne pardon est-ce qu'on l'a pas dépassé tout le monde a entendu parler du concept d'anti-héros Musil a carrément écrit un truc de 2000 pages qui s'appelle l'homme sans qualité et c'était il y a presque un siècle et bien là encore je crois que non lorsqu'il s'agit de dépeindre quelqu'un on se retrouve souvent pris dans un exercice d'admiration ou de moquerie le on ici ne désigne pas seulement les écrivains mais aussi nos êtres de tous les jours lancés dans des discussions avec des amis ou des collègues et bien sûr ce ont désigne également les journalistes le meilleur exemple à mes yeux de ce besoin tenace d'un homme remarquable c'est le moment où François Hollande déclare en 2012 qu'il veut être un président normal la fabrique du récit entre en crise parce qu'elle ne sait pas présenter un homme qui n'est ni admirable ni à isable non elle ne sait pas les journalistes n'ont pas su quoi faire de la volonté de Hollande alors que quelques années plus tard ils ont adoré le récit de l'ascension de Macron Mozart de la finance président jupitérien pour forger des expressions admiratives on sait faire j'ai retraversé les articles qui ont suivi la déclaration de Hollande et la plupart traite la normalité comme un va et vient entre l'héroïsme et la nullité d'un côté ils évoquent sa passion de la politique développée à l'adolescence ses études brillantes le combo grandiose HC Etna ses diverses fonctions prestigieux et ses longs mandats sans cesse renouvelés par la conscience et la confiance populaire mais d'un autre côté il nous rappelle qu'on l'a trouvé mou dépourvu de charisme qu'on l'a appelé flambi ou fraise des bois enfin dans une tentative affolée pour conclure un article sur sa normalité par une une affirmation normale L'Express nous apprend que François Hollande aime la compotte avec des morceaux chapitre 4 pleurer un personnage bien sûr là j'ai l'air de me moquer tout ça des personnages remarquables le schéma triangulaire affuté mais ça marche sur moi aussi j'y suis très sensible même je pleure beaucoup devant des films ou en lisant des livres si un personnage que j'aime meurt je fond en larme je n'ai aucun esprit critique dans ce moment-là je n'alalise pas les constructions je les prends en plein cœur ça vous arrive à vous aussi vous avez déjà pleuré sur la mort d'un personnage de fiction je me demande auquel vous pensez il se peut que nous en partagions quelques-uns nous partageons la tristesse causée par la mort de personnage n'ayant jamais exister n'est-ce pas un lien à part c'est ce dont je voudrais parler maintenant la relation qu'on entretient avec les personnages de fiction sa nature particulière pour ça je je vais m'appuyer sur un article d'Umberto ech quelques commentaires sur les personnages de fiction titre un peu haride mais le sous-titre de l'article est lui très joli pleureer Anna carinine Humberto echo en plus d'être l'inoubliable auteur du nom de la rose est un des pionniers de la recherche en sémiotique et cet article est pour moi l'une des études les plus brillantes et les plus précieuses qui existent sur le lien qui unit lecteur et lectrice au personn AG de fiction eo raconte qu'il a écrit ce texte après qu'une amie lui a posé la question suivante pourquoi alors que nous savons qu'an carenine est un personnage de fiction qui n'existe pas dans notre mond réel dans notre monde réel pourquoi pleurons-nous sur ces actes moi je va pas pleurer sur an cararénine elle m'agass pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire c'est une femme mariée qui tombe amoureuse d'un autre homme et qui se jette sous un train à ne pas confondre avec Madame Bovary qui est une femme mariée amoureuse d'un autre homme et qui s'empoisonne à ne pas confondre non plus avec la princesse de clè qui est une femme mariée qui tombe amoureuse d'un autre homme et puis son mari meurt donc elle pourrait épouser l'autre homme mais non elle entre au couvent pour mourir socialement clairement pour les récits de femmes qui font des trucs on n'est pas encore tout à fait au point an cararénine donc ne me fait pas pleurer mais la liste de personnages dont les noms pourraient remplacer le sien est très longue le tout premier dont je peux me souvenir c'est anjol ras des misérables qui meurt fusillé en 1832 après avoir tenu une barricade je ne sais pas si vous voyez qui est enjol ras dans Les Misérables c'est un des compagnons de Marius qui est l'amoureux de Cosette qui est la fille adoptive de Jean Valjean mais ce qui est important c'est que Hugo nous dit de lui c'était un jeune homme charmant capable d'être terrible il était angéliquement beau moi ça me su pour refuser qu'un personnage Meur je suis bonne lectrice au sens où on dit bon public on m'écrit il était angéliquement beau je crie sauvez-le sauve-le Victor je t'en prie c'est simple tu peux le faire jusqu'à la dernière ligne tu peux encore décider d'épargner angjol race mais non Victor Hugo persiste et signe et angjol race traversé de H de H coups de feu resta debout contre le mur comme si les balles lesusent cloué j'ai de fusiller une fleur dit un garde national en baissant son fusil en baissant son fusil et moi je pleure chaque fois je pleure mais pourquoi pleurons-nous a priori nous explique écho il s'agit d'une simple identification et projection nous pleurons sur la mort d'anjol ras ou d'Anna cararinine comme nous pleurons si nous sommes amenés à imaginer la mort d'un proche sauf que si nous imaginons que notre bien-aimé est mort ou morte nous pouvons certes pleurer mais si on nous demandait plus tard si l'amoureux en question est vraiment mort nous répondrions que non bien sûr que non avec une sorte de sursaut comme quand on se réveille d'un cauchemar par contre si vous me demandez si anna carenine est morte je vous répondrai toujours que oui comme si le fait qu'Anna s'est suicidé était vrai dans chaque monde possible nous avons donc à faire mon cher Watson à ceux qui semble à première vue un paradoxe à savoir par définition des textes de fiction parlent clairement de personnes et d'événements non existants donc une assertion fictionnelle devrait toujours dire ce qui n'est pas existant et pourtant nous nous ne considérons pas ces assertions fictionnelles comme des mensonges vous comprenez ce qui se joue ici c'est le statut très particulier de la fiction elle dit ce qui n'existe pas mais ce qu'elle dit n'est pas faux elle dit quoi alors qu'est-ce qui se joue dans un texte de fiction quand on aborde une œuvre de fiction nous rappelle écho on signe un pacte avec son auteur il ou elle prétend que quelque chose est vrai et nous demande de prétendre le prendre au sérieux il y a une sorte d'égalité dans le rapport auteur lecteur que je trouve très belle c'est un jeu qui se joue forcément à deux ce qui l'éloigne déjà du mensonge puisque les deux parties sont sont d'accord il y a consentement mutuel dans le cadre de ce pacte nous arrêtons de prendre comme référent un monde réel à l'épreuve duquel chaque phrase viendrait se mesurer au contraire chaque fiction invente un monde possible et tout nos jugements de vérité et de mensonge doivent se se référer à ce monde possible c'est peut-être un peu abstrait dit comme ça mais vous serez d'accord qu'il est fictionnellement vrai que Sherlock Holmes a vécu à Baker Street et est fictionnellement faux qu'il a vécu sur la canne bière certes vous pouvez me répondre merveilleux les lecteur et les lectrice d'un livre donné peuvent tomber d'accord entre eux sur ce qui se passe ou non dans les 200 pages du 10 livres génial c'est vraiment de la vérité de niche rappelez-moi de ne plus vous laisser faire des interventions imaginaires dans cette rouvage parce que pour commencer vous êtes trop sarcastique et qu'en plus vous avez tort en effet le monde possible créé par une fiction dépasse de loin le livre physique qui lui a donné naissance si je vous dis que Frodon est parti en quête de l'anneau vous voyez sûrement tous même vaguement à quoi je fais référence même si vous n'avez pas lu le livre de Tolkien ou vu les films de Peter Jackson vous savez que je parle du Seigneur des Anneaux ça marche aussi avec d'Artagnan Fifi brin d'acier Harry Potter beaucoup de personnages de fiction devenus populaires existent loin des textes où ils ont vu le jour c'est ce que chcho appelle des personnages fluctuants un personnage fluctuant entendons-nous bien ce n'est pas la même chose qu'une méthalepse narrative je n'ai pas vraiment peur que vous confondiez mais c'est une belle occasion de vous parler de méthalepse j'ai une passion pour les méthalepses je les trouve merveilleuses même le mot m'enchante méthalepse la langue fait trois petit bon contre le palais mais talepse note de pas de page pas vraiment c'est une blague sur l'inciipide de l'olita le roman de Nabokov encore de l'humour de niche un inpite c'est le début d'un livre mais inpite c'est plus beau que début et puis comme c'est un mot en trois syllabes on peut décliner la blague de niche c-dessus et écrire inipite la langue fait trois petits bonds dans le palais et ceci constitue une mise en habî arrêtez-moi s'il vous plaît je vous en prie donc les métalepses constittuent une grande famille certaines sont dites rhétoriques d'autres ontologiqu et je pourrais écrire un ouvrage entier dessus mais je vais tenter de résumer en aratologie la métalepse est une contamination un passage un bon entre des niveaux du récit qui sont normalement séparés par exemple le narrateur qui paraît être un narrateur omniscient séparé des personnage fait soudain une apparition devant ceci comme dans donquichot pour leur apprendre que c'est lui qui a écrit les deux premières parties du roman ou bien des personnages se mettent en quête de leur auteur comme chez pirandelo et font irruption dans son plan de la réalité ou encore chez corthazar un personnage lit un livre dans lequel l'amant d'une femme adultère tue le mari de celle-ci mari qui s'avère être le personnage qui lit le livre livre dans une moindre mesure parler d'une note de bas de page dans le corpus d'un texte est une métalepse puisqu'il s'agit d'une contamination entre des éléments du discours qui ne devrait pas communiquer c'est une métalepse de petite envergure on est d'accord une mini métalepse quoi qu'il en soit la métalepse relève d'une porosité des univers celui de la narration et celui du narré celui de la fiction et celui de la réalité elle explose les cadres elle peut aussi servir à faire des est bon entre des univers entièrement fictifs qui étaient supposément clos puisque le simple fait de les réunir est une action surprenante et voyante de la narration qui vient perturber le cadre premier celui dans lequel ils sont des mondes distincts Batman contre Superman peut tout à fait être considéré comme une métalepse irruption d'une nouvelle narration qui rend Gotham poreuse à Métropolis à moins que ce soit l'inverse alien contre prédateur aussi mais j'ai oublié le nom de la planète et avec ces exemples vous comprendrez que c'est la métalepse en elle-même que je trouve belle pas nécessairement ces applications mais reprenons ce que je vous disais des œuvres de fiction une insertion fictionnelle comme Karenine s'est suicidé ou Holmes via bckertrit se réfère toujours au monde créé par l'auteur elle est toujours de dicto à propos de ce qui est dit ou plutôt écrit en l'occurrence et non de R ou de facto à propos de la chose ou du fait sur mon schéma narratif on vient de monter encore un palier dans l'action ascendante je vous parle latin ne me lâchez pas ça veut dire qu'on approche du point culminant plus ou moins les affirmations de dicto ce sont des énoncés générés à partir d'autres énoncés du texte empilé sur du texte du métaadiscours on peut se demander qui ça intéresse à l'exception d'une poignée d'universitaire qu'on imaginera forcément poussiereux et portant du tweed sauf que si nous considérons notre vie quotidienne il faut bien admettre que la plupart des affirmations que nous émettons ou entendons ou acceptons sont elles aussi de dictau nous avons beaucoup moins de rapport au faits que nous ne l'imaginons si on se rencontre dans la rue ou dans une soirée et que je vous dis que je m'appelle Alice vous n'allez pas demander à vooir mes papiers d'identité et si plus tard vous parlez de moi quelqu'un en m'appelant Alice vous générrez un énoncé qui ne s'appuie que sur mon énoncé initial nos vies sont en grande partie faites de texte empilé sur du texte vous tous autant que vous êtes vous êtes tricotés de syntaxe et tissé de propositions subjonctives ou pour le dire avec les mots d'oupertochcho exception faite des jugements dépendants de mon expérience directe du genre il pleut tous les jugements que je peux émettre en me fondant sur mon expérience culturelle sont basés sur de l'information textuelle et bien qu'il semble exprimer de facto des vérités ils sont simplement de dicto je tiens cette information pour vrai parce que j'ai confiance en la communauté scientifique et que j'accepte une sorte de division sociale du travail culturel par laquelle je m'en remets à des gens spécialisés pour le prouver j'aime bien cette idée de division sociale du travail culturel aucun de nous ne se sent missionné pour questionner et valider par les expérience chaque énoncé appris au cours de sa vie vous n'avez pas pas tous refait les mesures pour savoir à quelle distance nous sommes du soleil ou pour prouver que la terre est ronde vous n'avez pas demandé à voir les osmans de François I aucun de vous n'était né en 1515 et pourtant nous pouvons deviser de la bataille de Marignon avec certitude une existence sans division du travail culturelle serait possible j'imagine mais elle serait harçante et inutile parce qu'une vie humaine ne peut pas Ret verset des millénaires d'apprentissage et de découvertees il faut donc accepter que nous vivons dans une sphère de connaissance fondée sur des affirmation de dicto nous sommes à tout moment jugés sur un empilement de texte mais cette division sociale du travail culturel est parfois problématique les énoncés que nous considérons comme des vérités scientifiques sont des récits construits à une époque donnée ils véhiculent les limites de leur temps et ils basculent parfois brutalement dans la fiction après avoir été tenu pour vrai pendant des siècles on a longtemps cru que la terre était plate par exemple Aristote qui faisait le malin avec la conformité au modèle existant était convaincu que les belettes accouchaient par la bouche Paracels philosophe et médecin du 16e siècle pensait que le sperme seul formait le fétus et que la femme n'était qu'un four ce qui le poussait à se masturber avec véhémence dans des lèches frites qu'il laissaient en plein soleil pour des rais résultat que vous pouvez imaginer plus récemment j'ai j'ai appris à l'école que lors de la reproduction les spermatozoïdes courageuses et véloces F fonçaient pour féconder un énorme obule ovule immobile or on sait désormais que l'ovule n'est pas un élément passif il choisit et enlasse le spermatozoïde qui va le féconder ce qu'on m'a enseigné est un récit de chasseur comme celui que décrivait su là Le Guin un enè réit de mec qui fait des trucs note de bas de page et ces mecs sont tellement forts que même leurs gamettes font des trucs un récit qui s'insère dans le récit plus large d'une époque patriarcale dans laquelle l'homme est pensé comme conquérant et la femme comme domestique je sais que j'avais dit que l'inégalité des sexes n'était pas tout à fait mon sujet mais là c'est important c'est important parce que je suis marqué par ça je suis forcément marqué par ce que j'ai appris et récité à l'école P pendant des années même si je ne peux pas déceler de quelle manière et peut-être que ça va me rester à vie même si je démonte ce récit devant vous dans ces pages même si j'en ris peut-être que c'est trop tard et que ça m'a fait prendre un certain pli que je ne pourrais jamais défaire peut-être que c'est pour ça qu'une partie de mes propres livres ne passe pas le testte de bechedel parfois ça me rend furieuse d'avoir à penser et à porter toutes les conséquences de ce récit qu'on m'a fait seriner ça nous montre quo quoi qu'il en soit que même les assertions encyclopédiques peuvent être fragiles et là on se retrouve un peu paumé tout ou presque récit mais aucun récit ne peut se targuer de porter la vérité puisque même les énoncés scientifiques sont changeants alors quoi on tombe dans le relativisme absolu tous les récits se valent et au fond il ne valent rien on se laisse submerger par une soupe dénoncer qui nous monte jusqu'au menton qui menace de nous noyer je n'avais pas du tout l'intention d'en AR à ça heureusement dans cette marée de texte je peux trouver un rocher auquel m'accrocher et curieusement cette prise solide qui me reste quand toutes les autres s frites c'est celle de la fiction mais pour comprendre comment c'est possible il faut faire un peu de sémiologie chapitre 5 le jeu de Sherlock Holmes au départ la S olie est une branche de la médecine qui s'occupe des signes de la maladie mais avec Ferdinand de saucur au début du 20e siècle elle devient l'étude de la vie des signes au sein de la vie sociale et ça c'est très large parce que beaucoup de choses font signes même le corps si j'avais dû présenter la semmio à un groupe d'étudiants en première année c'est ce dont j'aurais parlé je leur aurais dit le corps peut se lire comme un récit et moi j'appelle ça le jeu de Sherlock Holmes note de bas de page je parle beaucoup de Sherlock Holmes il y a une raison très simple à ces répétitions je suis amoureuse de lui à un moment de ma vie de lectrice j'ai quitté enjol race pour lui en quelque sorte même si aucun des deux ne le sait c'est évidemment un des gros avantages des relations amoureuses avec des personnages fictives elles ont aussi leurs inconvénients le jeu de Sherlock Holmes c'est quand on lit le corps de l'autre comme une histoire si je me tenais en face de vous vous pourriez lire sur moi énormément de choses sans pour autant le formuler de manière consciente par exemple vous verriez que j'ai des cheveux courts et pas bien coiffés je ne m'épile pas les sourcils je ne suis pas maquillé vous pourriez en déduire que je ne me soucie pas beaucoup d'un certain nombre de critères qui définissent la beauté féminine canonique si vous poussiez un peu vous pourriez mettre l'hypothèse que je suis féministe vous n'auriez pas tort quoi d'autre vous remarqueriez sans doute que je ne me tiens pas très bien et que je suis plus grande que la moyenne des femmes de ma génération vous pourriez déduire de cette combinaison de maladresse et de hauteur que je ne sais pas vraiment quoi faire de mon grand corps qu' a poussé trop vite à l'adolescence et que je ne sais toujours pas comment me mouvoir vous pourriez en déduire aussi que toujours à l'adolescence ça n'a pas été facile être plus grande que les garçons ça n'est pas facile vous pourriez me plaindre un peu si vous le vouliez mais tout ça ce sont des observations basiques si on veut vraiment jouer à Sherlock Holmes il faut affuter le regard il faut me scruter plus attentivement peut-être que certains parmi vous remarquent l'ombre étrange projeté par mon cou et qui me dessine toujours comme un collier elle indique que j'ai la gorge anormalement enflée à la base donc là vous vous dites des règlements thyroïdiens note de bas de page j'ai pas à proprement parler un problème de thyroïde j'ai une thyroïde paresseuse mais n'entrons pas dans les détails donc des règlements thoridiens des règlements thyroïdiens égal nuage de Chernobyl égal 1986 et hop vous obtenez mon année de naissance quoi d'autre observons mes mains à présent ongles coupés très court égale je ne joue pas de guitare marque jaune sur l'index et le majeur égale fumeuse de rouler la déformation à la jointure montre que j'écris beaucoup avec un stylo on l'appelle la bosse de l'écrivain ou la boule de l'écriture mais les ongles courts peuvent aussi indiquer que j'utilise beaucoup mon clavier et que je les coupe pour ne plus entendre le petit cliquetit déplaisant écriture au stylo plus écriture à l'ORD ateur égal je passe ma vie à écrire je suis écrivaine mais comme je vous l'ai dit dans la première phrase du livre ce n'est pas très spectaculaire on continue quoi d'autre la plupart du temps quand on rencontre quelqu'un il y a beaucoup trop de vêtements pour jouer correctement on peut aussi lire les vêtements notez bien mais ça deviendrait une partie de Rolland Bart et je préfère qu'on reste concentré imaginons par exemple que nous croisions dans un endroit nous nous croisons dans dans un endroit où tout le monde est pied nus dans un hamam à la plage ou en train d'essayer des sendales CAES qui vous sauterait aux yeux bien sûr ce sont mes orteil mais si à trois endroits au moins on peut y distinguer les minuscules cicatrices laissées par la brûlure répétée de mes verrues plantaires il a fallu beaucoup de verru plantair et beaucoup de brûures à l'azote pour l'esser de telle marque donc bien sûr vous en déduisez piscine municipale bravo vous avez raison j'ai fait de la notation pendant 10 ans à raison de 5 ou 6 he par semaine mais je félicite celles et ceux qui viennent de penser à inspecter la taille de mes épaules et qui ont déjà compris que j'ai arrêté depuis longtemps et puisque j'ai enlevé chaussures et chaussettes autant en profiter pour vous parler de mes chevilles vous les regardez vous pensez ah ben voilà le morceau c'est du solide ça maintenant relier ça au fait que les descriptions de belles femmes dans la lérature description écrites par des hommes comportte de façon récurrente des allusions à leur attaches fines tout petit poignet chevill minuscule cou étiré comme celui des ces parce qu'évidemment les descriptions de femmes ça se fait par partie en morceau si vous voulez ou bien par tranche c'est tellement commun que ça a un nom dans la littérature on appelle ça le blason une petite forme poétique qui exalte une parcelle du corps de la femme on croule sous les blasons de chevelure sans surprise mais Maurice S a aussi fait un blason du sourcil Clément Marau fait un blason du tétin oui du tétin et je ne peux pas m'empêcher de vous en citer quelques ver tétin donc au bout rouge Tétain qui jamais ne se bouge soit pour venir soit pour aller soit pour courir soit pour baler tétin gauche tit un mignon toujours loin de son compagnon sans oublier bien sûr le meilleur passage du très grand Marreau quand on te voit il vient ta main une envie de de dans les mains et de te tâter de te tenir mais il faut bien se contenir si ça vous fait grincer des dents c'est normal c'est gênant c'est un petit côté Donald Trump grand dam by the pussy même si maro a quand même un surceau de dessence probablement mêlé d'un soupir déçu sur la fin en se rappelant qu'il doit se contenir mais pour en revenir aux attaches rappelons parmi 1000 exemples que les femmes chez baudelire la femme chez Baudel a des chevilles délicates chez breton des poignés d'allumettes et des mollets de moil de surau quand chez l'esmeréralda de Victor Hugo tout est mince et frê comme une guêpe nous ditons la jambe est fine et le pied est petit comme chez les guêepes sûrement évidemment excusez-moi évidemment vous comprendrez qu'en lisant ça gamine je me suis pas reconnu je ne faisais pas partie des belles femmes et ces textes me le signifiaent clairement une part de moi était triste affreusement triste d'être exclu du marché de la bonne meuf avant même d'avoir pu entré mais une autre part de moi commençait déjà à rugir et se répétait tant mieux très bien je voulais pas du tout en être de ces femmes en surau et en allumette sûrement pas jamais parce qu'on fait quoi on fait quoi tous ces petits poignets ces chevilles délicates et ben on sert un peu puis sa pète voilà ce que ça raconte ces hommes bavent devant des femmes aussi fragiles que des poupées de porcelaine et c'est pas moi qui dit d'ailleurs c'est Honoré de Balzac Esther possédait cette taille moyenne qui permet de faire d'une femme un joujou de la la prendre et de la reposer de page en page je comprenais que ce qui était érigé comme sommet du sexe à pile ne m'allait pas du tout et donc je comprenais aussi la nécessité de se réapproprier la narration pour pouvoir décrire les femmes autrement décrire des femmes autres et donc ce que je vous crie avec ma cheville si vous acceptez de la lire avec l' tentention sémiologique requise c'est tout mon désir d'écrire et tout mon besoin de fait féminisme bon bien sûr si Ferdinand Saur déboulait au milieu de mon introduction à la sémiologie il se mettrait probablement à hurler je peux savoir ce que tu fous avec ma discipline et ça ferait très sauter mon impressionnante son impressionnante moustache pardon Ferdinand j'essayais de faire une présentation ludique chapitre 6 le triangle sémiotique maintenant qu'on a bien joué on va pouvoir entrer dans le dur de la discipline et donc sans transition qu'est-ce qu'un objet sémiotique un objet sémiotique c'est la somme de propriétés transmises par une expression un mot ou une image ainsi forêt est un objet sémiotique qui véhicule à la fois des propriétés d'être une étendue boisée de couvrir à peu près 30 % de la surface de la planète de pouvoir être boréale tropicale feuillue ou résineuse sèche ou humide d'abriter Robin des bois et ses joyeux compagnons et il faut ajouter à cette liste tous vos souvenirs de forêt réel ou fictif pour étudier un objet sémiotique le mieux c'est de le placer sur un triangle qui devient donc un triangle sémiotique dont les trois pointes se présentent ainsi expression signifiant signifier contenu propriété référent pour mieux comprendre prenons un exemple d'objet sémiotique existant dans le monde réel et plaçons-le sur le triangle un exemple totalement au hasard plouf Emmanuel Macron en 1 nous parlons de l'expression Emmanuel Macron dans sa physicalité écrite mais aussi comme objet sonore avec par exemple ce double ma qui le caractérise Emmanuel Maron note de bas de page ma ma je laisse les lacaniens tirer leurs conclusion en de se trouvent les caractéristiques d'Emmanuel Macron qui se révèle possiblement infini c'est le président de la République un homme français aux yeux bleus il a 43 ans il est mari et cetera et cetera enfin en 3 nous avons le monde réel dans lequel il vit et qui est aussi celui dans lequel nous vivons à quoi sert la pointe 3 celle du référent elle sert à savoir dans quel cadre on peut valider les hypothèses proposé par la pointe de si vous me dites par exemple Emmanuel Macron a les yeux marrons je vais vous envoyer vérifier dans ce monde qu'il habite et que nous habitons nous aussi on constatera que c'est faux et on n'intégrera pas ses possibilités c'est cette priorité cette propriété maintenant si on prend l'objet sémiotique qui est le personnage de fiction car avant que je ne m'égare par mes orteils on parlait de sémiologie pour comprendre la solidité de la fiction alors que devient le triangle en 1 on pourrait noter qu'an cararenine porte un prénom palindrome en 2 on se rappellera les caractéristiques d'an carenine amoureuse russe pénible pénible pénible morte en 3 on aura comme référent le monde possible inventé par leéon Tolstoy une prétendue Russie du 19e siècle ce qu'on voit c'est qu'il n'existe pas d'extérieur au texte fictionnel les trois pointes du triangle se situ dans le monde créé par Tolstoy aucun de nous ne peut aller chercher des preuves ailleurs et toutes les découvertes scientifiques tous les bouleversements géopolitiques qui se produisent à l'extérieur du roman ne changeront rien à ses fictionnelle il y a une légitimité textuelle interne et elle est inébranlable voilà ce que nous révèle le triangle sémiotique il est donc possible de renverser totalement la logique selon laquelle la fiction serait un mensonge et le monde de la vérité et diriger l'assertion fictionnelle en seule vérité irréfutable c'est bien sûr ce que fait humbertoek en conclusion de son article et c'est un passage que je me répète souvent quand je me demande si écrire des romans n'est pas une preuve d'immaturité flagrante ou quand j'ai honte de ne jamais savoir de ne jamais avoir eu un vrai travail citation d'Umberto eo nous devrions dire qu'une affirmation est incontestablement vraie lorsqu'elle est aussi irréfutable que Superman est Clark Kent le pape et le Dalai Lama peuvent consacrer des années à débattre de la question de savoir si il est vrai ou pas que Jésus-Christ est le Fils de Dieu mais s'ils sont suffisamment Ferrus de lecture et de bande dessiné ils sont tous deux contraints d'admettre que Clark Kent est Superman et viceversa fin de citation là on vient d'imaginer un endroit n'importe lequel mais pour moi c'est le balcon orné du palais du Vatican et dans cet endroit le pape et le Dalai Lama s'échangent des propos de Superman clairement c'est le point culminant de ma conférence mais bon c'est un point culminant de sémiologie c'est un peu moins impressionnant qu'un Moute qu'on attaque chapitre 7 la politique ce qu'on vient d'étudier c'est la façon dont la fiction nous affecte dont elle nous aime mais la force émotionnelle du récit déborde le cadre des soirées passées avec un livre ou devant un film elle est présente aussi dans les récits politiques et c'est là qu'elle peut devenir inquiétante parce que ces récitsl n'y échappe pas facilement pour cette partie je vais m'appuyer sur le travail de Frédéric Lordon qui montre de livre en livre que la politique est le domaine des affects et pas celui de la rationalité comme on pourrait le croire l'intervention politique comme toute intervention dans le corps social dit-il est un Paris sur les passions puisqu'elle tourne entièrement autour de la question de l'effet c'est-à-dire des affectes ce que je m'apprête à faire qu'est-ce que ça va leur faire à eux aux autres mon discours mon geste mon projet de loi personne ne le sait vraiment on peut au mieux rassembler des bripes de connaissance pratique une intervention politique repose donc nécessairement sur un effort d'imagination l'imagination de ce qui pourrait affecter les autres voilà ce qu'est la politique dit lordordon un art de toucher les complexions de trouver en elle ce qui va les faire vibrer adéquatement à ce qu'on veut obtenir d'elle bien entendu de faire jouer leur ressort pour y induire des désirs particuliers comment ça marche leur don en héritier de la pensée de Spinoza juge que les idées en tant qu'idée sont sans force il y a pas de force intrinsèque à des idées vraies il n'y aura pas es malheureux de triomphe du vrai par simple apparition pour qu'une idée puisse nous faire de l'effet il faut qu'elle soit transformer en idée affectante c'est-à-dire qu'elle arrive chargée de mise en récit ou d'images qui nous R on présente urgent brûlant des choses ou des causes qui jusquelà étaient lointaines pour nous voire invisiblebles c'est exactement ce qu'est la militance nous dit lordordon l'art de monter des machines affectantes qui peuvent faire qu'une idée vraie une idée sans force devienent une idée qui fait de l'effet qui pousse à passer à l'action si l'on prend l'exemple des rapports du GC on voit qu'au stade de l'ID des vrais on a une accumulation de données sur le réchauffement climatique depuis des des décennies des données qui ne sont qui ne sont pourtant pas suffisantes pour que les modes de vie de production et de consommation soient changés de façon significative mais si l'on transforme les rapports du GC en idée affectante si l'on y ajoute des images d'ours blanc famélique qui ne parviennent plus à pêcher sur leur banquise fondu si l'on vous raconte ce que la montée des eaux créera comme exode ou ce que la hausse des températures fera au sol et aux plantes de votre propre jardin on a plus de chance que vous vous préoccupiez de ce réchauffement que si vous changiez certaines habitudes de votre vie et que vous poussiez les autres vos proches ou les gouvernements à faire de même oui on a plus de chance que vous fassiez cela la machine affectante c'est une chose que l'on que l'on utilise tous aux différentes échelles de la politique le gouvernement les activistes minoritaires vous et moi quand on essaie de convaincre quelqu'un on monte une machine affectante là où va se glisser de l'inégalité c'est dans l'accès à la méta machine affectante le nom est barbare mais en gros c'est ainsi que leur don désigne les médias la presse écrite radiophonique télévisé les sites internet et les réseaux sociaux tout ce qui permet même si on est que 10 ou 15 au départ apporter une idée affectante de toucher des millions de personnes je parle de la presse pour aller vite mais les éléments constitutifs de la métamachine sont très nombreux les maisons d'édition font partie du réseau de la métamachine par exemple et ce livre n'y est donc pas étranger ce que j'ai fait moi c'est tenter de transformer des outils de sémiologie et de narratologie en idée affectant à l'aide de récits personnels ou d'exemples tirés de la pop culture et c'est ici cette idée je la diffuse dans l'ouvrage que vous tenez entre les mains bien sûr ça ne permet pas de toucher des millions mais clairement un relais plus efficace que si je diserta dans ma cuisine la mé machine est l'élément d'inégalité il faut quoi pour avoir accès à cette mé maachine il faut de l'argent pour pouvoir produire une idée affectante de qualité un sentiment de légitimité pour se dire que notre idée affectante vaut la peine d'être transmise au plus grand nombre il faut aussi des connexions savoir à quelle porte frapper pour entrer dans la Mét machine et puis une forme de récit reconnue c'est ce dont je vous parle depuis le début les récits de cueillette les récits de normalité on sait pas quoi en faire on peut pas estimer que ce soit t de bonnes histoires puisqu'on ne les reconnaît même pas comme des histoires cette petite liste de critères requis limite quand même pas mal l'accès on entend forcément plus le récit dominant lequel est une forme dominante du récit en même temps qu'un récit des dominants que celui des causes minoritaires et il finit par nous marquer par nous faire prendre des plis bien sûr il existe une partie de la métamachine qui est ouverte au récits minoritaires mais il y a une compétition très rude qui se joue dans ce petit espace toutes les causes luttent pour la captation de l'attention et sont souvent si nombreuses qu'elles partagent des miettes brèves de demi-vie nous dit lordordon elles entrent parfois en lutte en guerre pour cette raison alors qu'elles n'était pas très éloigné au départ les récit dominant eux peuvent être ressassés et à force d'en être bombardés ont fini puisque c'est leur raison d'être par en être affectter peut-être que vous pensez que j'exagère et qu'un récit ne peut pas vous affecter à ce point alors regardons l'exemple que prend leord don celui de la dette publique c'est un exemple qui est passionnant parce que cette dette publique est radicalement étrangère à toute expérience quotidienne pour vous et moi elle n'avait à priori aucune chance de s'établir spontanément comme un sujet d'inquiétude pour nous je ne dis pas ça parce que la dette est simplement une convention un argent qui n'a jamais existé et que l'on pourrait donc décider de l'effacer et de passer à autre chose note de bas de page c'est ce que je pense mais je ne le dis pas je dis simplement que le montant de la dette en tant qu' des vrai n'est qu'une succession de chiffres qui ne devrait rien nous faire si ce montant nous effrait c'est que quelqu'un quelque chose a monté une machine affectante dans ce but précis et que la méta machine l'a relayé dans plusieurs grandes villes des États-Unis on a vu des compteurs de la dette qui actualisent sur des tableaux à 14 chiffres la croissance de la dette certains prennent même la peine d'indiquer la part qui vous revient la part de votre votre foyer celle que vous auriez à rembourser personnellement ou dont vous êtes personnellement responsable ce n'est pas clair activant ainsi à plein tube une machine affectante en France ces grands tableaux n'existent pas dans les centres urbains mais les titres des articles sur la dette que je trouve en 3 minutes de recherche Google Martelle ceci ils martellent tous le même champ lexical celui de la peur notre dette nationale 10 milliards 567456 654 072 € part de votre foyer 86000 € la peur très rapidement je me pose la même question que Libération du 20 décembre 2019 à savoir est-ce qu'une dette publique c'est grave les autres titres répondent de même bien sûr que c'est grave puisque tout le monde s'inquiète le FMI s'inquiète me dit Le Figaro du 3 juin 2019 Bruxelles s'inquiète ajoute le même journal de jours plus tard et c'est pas tout une masse indéterminée et donc potentiellement énorme de gens se fait du mouron d'après alternative économique du 22 28 septembre 2018 qui m'apprend que la dette inquiète en coupant le COD qui aurait pu limiter le retentissement de cette inquiétude et comment ne s'inquiéterait-il pas ce à quoi nous faisons face d'après les échos c'est un vrai problème non problème est un euphémisme c'est un vrai danger sur enchéri France interre et là commence le tourbillon des métaphores nous faisons face aux Abys d'après Le Figaro cette fois du 27 septembre 2019 un goufre d'après l'IREF Europe et nous au bord du goufre ou au-dessus des abis nous n'avons même pas de bateau digne de ce nom pas du tout nous sommes embarqués sur le Titanic dit le figar du 1er novembre 2019 à lire tout ça on sent évidemment que notre situation comporte des risque c'est en tout cas ce que dit le FMI cité par Le Figaro encore et toujours le 7 novembre 2019 alors que le même FMI cité le même 7 novembre mais cette fois par capitale parle carrément de grand risqu pour ne pas que vous soyez tenté de minimiser et pour être peut-être et peut-être frustré de s'être contenté de risque sans les qualifier de Le Figaro revient à la charge début décembre et nous précise cette fois dans le chapeau de l'article que le volume total de la tête est du jamais vu en intégrant le point d'exclamation qui est un signe clair qu'il nous faut paniquer qu'est-ce que ça donne cette couverture médiatique et bien au bout du compte ça donne ce sondage publié par BFM TV en mai 2020 82 % des Français se déclarent inquiets de la dette publique et parmi eux 42 % se disent même très inquiets on les imagine cernés et se rongeant les ongles jusqu'au sang spectacle capable de nous affecter à son tour et de provoquer encore plus d'inquiétude quand on regarde ou qu'on écoute les informations il faudrait toujours chercher à déceler les machines affectantes qui s'y dissimulent pour ça il suffirait de commencer par une question simple qu'est-ce qui est rendu visible ou si vous préférez qu'est-ce qui est rendu invisible et qu'est-ce que ça révèle ça a l'air facile à faire mais il est assez compliqué de répérer les éléments manquants quand ces éléments ne font pas partie de notre existence quand ils sont déjà manquants dans notre propre paysage comment pourrait-on les repérer or ce que nous dit leur don c'est que ces absences sont choses courantes on a tendance à imaginer que le monde social est fait de gens qui vivent ensemble et d'une certaine façon vu de loin ils vivent en effet ensemble ils partagent le même territoire mais il est en réalité composé de sous-monde distincts qui vivent dans l'ignorance de leur condition mutuelle et parfois dans le dégoût de leur manière mutuelle les infirmières ne savent pas ce qu'est la vie des agriculteurs les gendarmes ne connaissent pas les conditions de travail des professeurs les cheminaux ignorent les minutages des existences des intermittentss du spectacle et absolument personne ne sait comment une écrivaine cotise pour sa retraite sans récit et sans image pour relier les sous-groupes le monde social est fragmenté par l'ignorance et le sentiment d'étrangcheté chapitre 8 la fiction contraire des frontières les fictions viennent parfois combler cette ignorance contrarier ce dégoût en présentant des sous-mondes entier à ceux qui peuvent ne pas les voir au 19e siècle Ger al donne à voir au bourgeois la condition ouvrière des corons pas seulement à voir d'ailleurs mais à vivre à vibrer il leur fait passer quelque chose par-dessous la peau c'est la force du roman il nous arrache aux coordonné d'une existence qui nous ont été attribués arbitrairement à la naissance tu seras femme française fille d'immigré d'accord mais quand j'étais au collège ma mère m'a prêté ces livres des rougons maar et j'ai été tour à tour mineur de fond vendeuse dans un grand magasin banquier et paysane c'est dans cette tradition là que j'ai voulu m'inscrire en écrivant donner la parole à des personnes silenciées publier des récits qui ont été étouffés ou n'ont pas eu la place de se former et parfois ça marche à mon échelle je veux dire j'éprouve une sorte de contentement avec l'art de perdre il y a quelques années un magnifique roman d'ailleurs que je vous conseille vraiment très chaleureusement avec l'art de perdre il y a quelques an années j'ai eu l'impression que je pouvais raconter une histoire mal connue une histoire qui s'avèrait être partiellement celle de ma famille entre l'Algérie et la France une histoire qui est la mienne et oui note de pas de page parce que le titre de cet ouvrage je suis une fille sans histoire c'est une fiction bien sûr je suis pas une fille sans histoire ça n'existe pas je pensais qu'en créant des personnages comme ce d'Ali HID ou Yemma je pouvais changer dans l'esprit des lecteurs et des lectrices le sens qu'avait pour le mot arquis avant la lecture à ce moment-là je me suis senti à ma place je vous pouvais presque me voir construire des ponts entre les sous-mondes distincts je voudrais pouvoir m'arrêter là me contenter de penser que les livres peuvent m'émerveiller de leur pouvoir de mon pouvoir au fond parfois ça me ferait du bien de pouvoir m'arrêter là sauf que je ne sais pas faire freiner net mes pensées j'enchaîne sur un dérapage qui m'amène plus loin que je ne voudrais et je me dis si les récits peuvent des ponts entre les sous-mondes ils peuvent aussi monter des murs peut-être dans un des romans d'Umberto echo il y a un personnage qui demande qui pensons-nous être nous pour qui amelette est plus réel que notre concierge c'est une bonne question non qui pensons-nous être nous pour qui John Snow est plus émouvant que le cheminau en grève à l'échelle mondiale une personne meurt de la fin tout toutes les 4 secondes à l'échelle nationale un homme viole une femme toutes les 7 minutes donc depuis que vous avez commencé à lire si je me base sur une estimation moyenne de la vitesse de lecture 1000 personnes sont mes de faim dans le monde et 10 femmes en France ont été violées je peux être choqué par ces nombres et en réalité je le suis je me suis mise en arrêt par ces par ces données chaque fois que je les lis mais je n'en fais pas une affaire personnelle comme c'est le cas pour la mort d'angeol race ça ne m'aime pas pareil ça fait pas la même chose parfois j'en ai hte il y a quelque chose que je trouve vaguement dégueulasse peut-être qu'on a uniquement une capacité limitée à l'empathie et moi j'enaspille des quantités considérables pour des personnages de romans quand je lis pire je vous demande d'en gaspiller une quantité considérable pour des personnages de roman quand j'écris et puis si j'arrive à produire un effet si j'arrive à faire voir quelque chose au lecteur et au lectrice soyons honnête qu'est-ce que ça dure rien ne garantit que le lecteur n'oublie pas ensuite c'est une réaction inconsciente une protection de lettrre contre des images qui l'agressissent combien de nous se sont dit après avoir lu ou vu quelque chose je ne vivrai consommerai plus jamais de la même manière je ne l'oublierai jamais ça je suis changé et combien de nous s'y sont tenus moi après avoir lu faut-il manger les animaux de Jonathan safranfur j'ai cru que je ne mangerai plus jamais de viande ça a duré de mois et puis on m'a invité à un barbecue j'ai racheté des saucisses alors parfois ça me tombe dessus j'ai plus envie d'écrire c'est le moment où je remarque qu'il pleut beaucoup chez moi il pleut tout le temps ça tombe dans la cheminée avec un petit bruit pénible les gouttes dans la cendre plic leur l plic plic pour ne pas sombrer je me rappelle qu'il y a quelques cas où la fiction a changé le monde à la fin du 18e siècle le dénouement de la guerre de 7 ans doit beaucoup à une pièce de Racine Alexandre le Grand après l'avoir lu Pierre I de Russie désirant se montrer aussi noble qu'Alexandre a rendu la Prusse orientale à Frédérique II qui était pourtant vaincu militairement il a lu une pièce en alexandrin je me répète une pièce qui est loin d'être la meilleure de Racine et bim il a rendu un pays par ailleurs on sait qu'Alexandre le Grand n vrait pas le personnage dormait avec deux objets sous son oreiller une épée et liliade et sans doute que sans liliade lu et relu avant de s'endormir il n'y aurait pas eu d'Alexandre le Grand juste un Alexandre tout court un Alex comme on en connaît plein c'est une réaction en chaîne de la fiction et certes elle crée ici toujours les mêmes figures héroïques masculine mais en tout cas elle montre sa puissance à force de me répéter ça l'énergie revient je me dis qu'il y a quelque chose à faire et c'est généralement à ce moment-là que j'ai envie de me balader en forêt dernier chapitre la promenade quand j'avance entre les buissons chargés de baai les écorces se brillante de pluie je repense au récit de queillette et à la fiction panier dont parlait ursuleine j'ai presque l'impression de pouvoir entendre ses pas derrière les miens sur les petits sentiers qui descendent vers la mer ça me fait du bien qu'elle soit là parce que je n'en peux plus des récits de chasseur des récits d'hommes remarquables qui font des trucs des récits répétés en bouces des dominants des récits triangulaires des récits qui invisibilisent mais je ne sais pas bien ce qui reste à écrire pendant qu'on avance sous les châéniers Ursula leguin me dit que la fiction panier telle qu'elle l'imagine c'est une fiction qui serait l'homme à sa place au sein de son groupe bien sûr mais aussi dans la nature ce serait une fiction qui se déferait de la singularité sublime du héros et qui n'utiliserait pas la faune et la flore uniquement comme décor je hoche la tête en repensant aux images du bureau où elle écrivait et que j'ai vu sur internet une pièce minuscule toute de bois dont les fenêtres immense donne sur la canopée Ursula leuin n'avait pas besoin d'aller faire des promenades en forêt elle travaillait perdu dans les arbres en gros dit-elle au moment où le sentier plonge à pique vers un ruisseau on tournerait le dos à la pensée cartésienne selon laquelle l'homme serait maître et possesseur de la nature ah cette connerie du grand partage cette voie-là c'est la pensée de Baptiste morizo un philosophe que je lis régulièrement depuis quelqu temps et que je vous conseille particulièrement et forcéement il nous rejoint dans les balades à qu côé les arbres arrachés par la dernière tempête je ne sais pas pourquoi dans mon imagination il utilise des termes comme conneries alors que chaque fois que je l'ai entendu en entretien il était plutôt très doux très précis je suppose que je déteins un peu sur lui chaque fois que je le convoque dans la forêt toujours est-il qu'il se met à marcher avec nous et il raconte qu'il n'en peut plus de ce vieux récit qui repose sur une séparation absolue entre l'humain et la nature il nous demande si on croit vraiment que l'homme peut changer l'histoire de la Terre sans que celle-ci frappe les sociétés en retour non dit Ursula bien sûr que non j'ajoute et Baptiste Moriz reprend on est pris dans les contraintes de 1000 rétroactions avec la nature en réalité vous le voyez bien et nous on répond que oui bien sûr que oui tous les trois on conclu que le vieux récit ne peut plus fonctionner il faut l'arrêter il faut le faire taire il faut instaurer du silence [Musique] ça c'est l'autrice américaine Lucy hman apparu soudain derrière les trembles elle a écrit l'année dernière un livre intitulé les lionnes que là moi le lecteur je vous conseille aussi magnifique un monologue de femme de 1000 pages quand on lui demande ce qu' l'a motivé elle répond time et pendant les balades elle traduit pour morizo et moi les deux Français j'estime qu'en gros il est temps que les ormes fment leur gueule bon ça c'est concret c'est l'étape 1 nous sommes tous d'accord sur le petit sentier chacun dans notre domaine on arrête tous ces récits qui ne marchent plus qui sont devenus nuisibles on sait ce qu'il ne faut pas faire mais en étape 2 maintenant qu'on a obtenu le silence on raconte quoi je me tourne vers les trois fantômes en craignant qu'ils aient disparus qu'ils soi partis écrire leur propre livre en me laissant avec mes doutes non ils sont toujours là ils hésitent hcula se dem demande si elle n'a pas repris trop directement les anciens codes du récit dans les contes de terre et mère Lucy chantend quelque chose en anglais que je ne comprend pas Baptiste nous dit que lui il travaille sur un truc il appelle ça la cohabitation diplomatique c'est un récit qui permettrait d'imaginer autrement nos relations au vivants non humains sans les traiter comme des choses ou comme des ressources mais sans oublier non plus leur altérité je dis que je suis désolé mais je comprends pas écoute on ne sera jamais des loups ni des oiseaux on ne rejoindra pas une meute ni les grandes formations d'oies sauvages mais on peut les regarder les écouter et les décrire autrement on peut comprendre que les cris de l'un et les chants des autres ne sont ni une menace ni le calme reposant de la campagne ce sont les expressions de lutte géopolitique intense de négociation d'ultimatum de deuil ou de parade amoureuse il respire l'odeur de l'humus il se marre un peu PE et il dit on pourrait même commencer à raconter la vie d'une meute de loup comme Shakespeare raconterait celle des familles royales théoriquement ça me parle ça me plaît beaucoup mais concrètement je suis pas sûr de savoir quoi raconter plus j'y pense et moins les récits me viennent tout ce qui arrive c'est un sentiment d'angoisse qui menace de dégénérer en panique ici et maintenant au milieu de la forêt alors que j'ai les pieds mouillés dans mes bottes et qu'il faut encore faire tout le chemin inverse pour rentrer à la maison heureusement hursul la luine s'approche de moi et elle me souffle que c'est un peu normal d'avoir peur elle dit lentement avançant les mots par grappe de deux ou trois nous avons tous laissé nos êtres devenir des éléments de l'histoire qui tuent et nous pourrions bien nous éteindre avec elle c'est donc avec un certain sentiment d'urgence que je cherche la nature le sujet et les mots de l'autre histoire celle qui ne fut jamais dite l'histoire vivante ce n'est pas dans nos bouches ça ne vient pas facilement aux lèvres inconsciemment comme le fait l'histoire qui tue je comprends ce dont elle parle ça me rassure dans l'autre histoire ça fait longtemps que c'est le travail de l'art d'une partie en tout cas j'ai déjà vu des écrivains et plus souvent encore des écrivain qui faisait ressurgir des vies et des contrées du silence officiel du dénis parfois contre le refus d'entendre je sais que c'est possible il suffit de continuer ou de recommencer tout est à inventer dans l'histoire ouverte que décr lein mais rien n'est à inventer non plus je ne serais pas pionnière le vent souffle dans les branches et toutes les feuilles de la forêt émettent des sons différents des froissements soyeux des crissements secs et si je tends l'oreille il y a parmi les bruits du vent des histoires qui un temps ont été jamais dites mais qui ont fini par venir à la parole parce que Tony Morrison parce que Maya Angelou parce que Monique vitig parce que Marie SAR Virginie DESP Léonora Miano Zoé Léonard Rosa Montero ZAD sm Ann Carson shimamandai adichi leur noms et leur voix un peu partout au milieu des arbr une assemblée de guerrières comme une autre forêt mouvante que je peux emporter avec moi sur le chemin du retour jusqu'à la table où je me remets à écrire Alice sénitaire je suis une fille sans histoire à bientôt