on réouvre notre page politique française avec la suite des consultations politiques à l'Élysée Emmanuel Macron cherche toujours le nom de son futur premier ministre quasiment 2 mois après le second tour des législatives le chef de l'État reçoit depuis ce matin ses deux prédécesseurs François Hollande Nicolas Sarkozi mais aussi Xavier Bertrand pour les républicains et le socialiste Bernard casazenu et c'est ce dernier qui tiendrait toujours la corde pour Matignon on est'est évidemment pas à l'abri de surprise bonjour Damien Leconte bonjour merci d'avoir accepté notre invitation vous êtes docteur en sciences politiqu à l'université parisen Panthéon Sorbonne je l'ai dit c'est Bernard casenu qui tient toujours la corde qui tiendrait toujours la corde c'est un nom qui selon vous pourrait permettre de sortir de l'impasse on rappelle que Mathilde pano a dit qu'elle censurerait pour l fill un gouvernement Caseneuve on est en droit raisonable d'en douter oui je ne suis pas certain que Bernard 159 puisse être une solution dans ce sens que clairement si jamais Emmanuel Macron nomme effectivement Bernard casenu ça veut dire que son son objectif c'est de briser l'unité du nouveau front populaire il espère attirer à lui au moins les socialistes peut-être éventuellement même les écologistes en tout cas les franges les plus modérées de les plus pragmatiques du du nouveau front populaire mais je doute j'ai quelques doutes sur la réussite de cette entreprise d'abord parce que jusqu'à présent la majorité des socialistes en tout cas la direction du PS avec Olivier fort semble toujours loyal au nouveau fond populaire a réaffirmé qu'ils ont été élus avec ce programme et pour défendre aujourd'hui dé la candidature de Lucy Gasté et com bien même euh Bernard casenu arriverait à ramener à lui au moins une partie de de de des socialistes euh je suis pas sûr que que ça suffise à faire une majorité parce que même avec le la coalition présidentielle il faudrait au moins que les républicains une partie de la droite ou des indépendants de droite du groupe liberté indépendant accepte de ne pas le censurer pour que ça fasse un gouvernement viable donc même avec Bernard casenuve le chemin reste très étroit pour avoir un gouvernement qui ne soit pas censuré alors situation politique inédite nous a encore appelé ce matin Gabriel Atal Gabriel hatal pardon c'est l'intérêt du camp présidentiel de présenter cette situation comme inédite pour justifier le recours à une solution inédite également sans doute mais il est vrai que cette situation est de toute façon inédite c'est vrai que jamais sur la 5e République on avait eu une Assemblée nationale qui soit aussi fragmentée avec aussi peu de de majorité évidente trois blocs en dessous des 200 sièges en gros exactement exactement la même le bloc le plus important le nouveau fond populaire qui est une majorité relative effectivement na que un peu à peine un tiers de de l'Assemblée nationale donc c'est vrai que c'est une situation inédite ce qui est inédit aussi et là c'est ce qui commence à poser un vrai problème c'est d'avoir un gouvernement démissionnaire aussi longtemps c'est la première fois qu'on a un gouvernement démissionnaire aussi longtemps sur la 5e République d'habitude c'était l'affaire de quelques jours dans les période de transition là ça fait 40 bien ça fait plus d'un mois et demi euh et on a quand même une période qui s'ouvre qui va être celle du budget de la préparation du budget euh et le problème c'est que comme c'est la première fois qu'on a un gouvernement démissionnaire aussi longt temps l'état du droit est très flou sur quels sont les pouvoirs réels de ce gouvernement alors on dit qu'il gère les affaires courrante qui doit gérer des affaires techniques et éventuellement les urgences et pas les questions politiques le problème c'est que d'abord la distinction entre ce qui est politique et technique et évidemment sujet ta caution et en plus plus on attend et tout devient plus ou moins urgent en particulier la la préparation du budget donc avoir un gouvernement démissionnaire qui n'a plus de légitimité à l'Assemblée nationale euh toujours en place au moment où il va falloir commencer à préparer le budget ça commence à poser un vrai problème l'héritage Bernard casenuf c'est quoi aujourd'hui on sait qu'il a longtemps été ministre de l'Intérieur de François Hollande éphémère Premier ministre hier seégolen Royal a été dur avec lui en décrivant je cite une pensée rigide oui l'image de Bernard cas av est compliqué parce que d'un côté c'est vrai que il est respecté par certaines franges de la population et de et de la classe politique parce que il a cette image d'homme d'État le fait d'avoir exercé des fonctions régalières ministre à l'intérieur Premier ministre même si c'était pour un très très bref temps et parce qu'il a voilà cette allure très pondérée très calme mais euh pour pour la gauche pour le reste de la gauche même s'il est respecté par une grande partie des socialistes c'est aussi quelqu'un qui euh a été à à l'auteur de lois assez répressives en tant que ministre de l'Intérieur qui a aussi réprimé beaucoup de mouvements sociaux à l'époque du du quinquina François Hollande et qui n'a jamais porté vraiment un discours particulièrement social ou écologiste qui a simplement été solidaire des gouvernements de franceç Holland en particulier sous manuel Vals et qui voilà qui a appliqué cette politique dont Emmanuel Macron a ensuite été dans dans la continuité dans une certaine mesure et donc c'est pour ça qu'il est très clivant en particulier à gauche et que on imagine mal qu'il puisse raller à lui d'une part important du nouveau fond populaire donc il aurait besoin s'il devait avoir une majorité de rallier aussi sur sa droite et là ça ça paraît aussi aussi difficile ce ne serait pas aussi l'échec du Nouveau Monde que voulait instaurer Emmanuel Macron est-ce que maîre Bernard casenu à Matignon c'est faire place à nouveau à l'ancien monde alors d'une certaine façon oui c'est vrai que ça voudrait dire que emmanel Macron devrait se tourner vers un ancien Premier ministre vers un voilà quelqu'un quelqu'un de l'Ancien Monde un notable et un homme d'État de de l'ancien monde mais en même temps ça veut dire qu'il il essaie toujours de recréer un bloc central élargi c'està-dire que puisque sa propre coalition désormais n'a que environ 166 députés à l'Assemblée nationale il a sa seule façon de d'avoir une majorité qui soit autour de lui et qui ne remette pas trop en cause ses politiques ça serait de l'élargir un peu sur sa gauche avec les socialistes un maximum de socialistes voire d'écologistes et sur sa droite avec les républicains et les indépendants de de centre droit et c'est un peu ce ce qu'évoque les les deux personnalités qui sont reçu aujourd'hui en dehors des anciens présidents Bernard casenu et Xavier Bertrand on sent qu'il y a cette tentative d'élargir sur les les côtés de sa coalition présidentielle mais ça va apparaître particulièrement difficile de tenir ces ces debouts alors justement cette hypothèse Xavier Bertrand on en parle depuis plusieurs semaines maintenant on rappelle qu'il est donc issu du camp les républicains qui ont donc 45 sièges si je ne dis pas de bêtisse à l'Assemblée nationale Bernard casne lui est le chef presque de lui-même il n'a un seul qu'un seul député dans son camp oui absolument ber a quitté le parti socialiste en 2022 lorsque celui-ci a fait alliance avec notamment la France insoumise au sein de la nuups à l'époque donc c'est aussi pour ça que Bernard k n'a c'est la capacité d'attractivité à l'égard de la gauche et assez limité même s'il est sans doute respecté par une partie des troupes socialistes sa capacité à élargir du côté de la gauche semble quand même assez limité dans le cas de Xavier Bertran c'est compliqué aussi parce que même s'il a réadhéré au parti les républicains quand il s'est présenté à la primaire il reste quand même une figure un peu électron libre au sein de ce parti et il n'est pas sûr que il parvienne lui aussi à rallier ce ce groupe qui lui aussi pour l'instant avec Laurent vquier sur une position très ferme de refus de de toute coalition même si un pacte législatif d'urgence a été proposé absolument mais pour l'instant en tout cas leurenvoquer et ses troupes restent assez assez fermé à l'idée de rejoindre Macron et ce qui est compliqué aussi c'est que comme on imagine bien que le nouveau fond populaire ne pourrait jamais accepter un un Premier ministre issu de la droite puisqu'ils estiment que c'est eux qui ont la légitimité ils sont arrivés en tête en nombre de sièges à à à ces élection un gouvernement dirigé par Xavier Bertran ou par n'importe quel homme de droite aurait besoin de la tolérance c'està-dire de la non censure du rassemblement national pour exister et là ça deviendrait très compliqué alors déjà de façon générale ça poserait un problème parce que ça pourrait être perçu à juste titre comme une trahison du Front républicain mais dans le cas de Xavier Bertrand comme il est un adversaire direct de Marine Le Pen et du rassemblement national dans sa région des haau- de France on aurait du mal à imaginer qu'il puisse obtenir cette cette majorité de d'abstention tolérante du du rassemblement national alors on sait qu'Emmanuel Macron aime les surprise imaginons que la piste Bernard casenu la piste Xavier bartran soit écartée on pourrait penser on a on l'a un temps évoqué un profil plus technique on se souvient de Mario dragi en Italie cette solution elle est possible pour la France en 2024 alors il est parfaitement possible qu'effectivement les consultations d'aujourd'hui soient là pour donner le change mais qu'en réalité Emmanuel Macron explore déjà une autre piste alors j'ai entendu ce matin certains de vos collègues évoquer le nom de Thierry baudé qui je crois est président du Conseil économique social et environmental donc effectivement la la piste d'un d'un gouvernement technique dit technique peut peut arriver c'est vrai que dans un régime parlementaire que vous avez vraiment aucune majorité qui se dessine c'est une une hypothèse qui vient à un moment donné sur la table mais d'abord comme je disais tout à l'heure la la la distinction entre ce qui est technique et politique est forcément ténu c'estàd que on voit certes dans les sondages que l'hypothèse d'un gouvernement technique séduit les Français mais parce que aussi chacun peut y mettre un peu ce qu'il veut et concrètement qu'est-ce que ce gouvernement technique peut faire et ferait ça aura forcément une dimension politique et puis d'autre part ça n'aurait vraiment de d'un point de vue démocratique ça n'a de légitimité de se de de se tourner vers une solution technique qu'une fois que les solutions politiques ont été euh épuisé et c'est pour ça que comme l'ont dit un certain nombre de constitutionnalistes ou de journalistes il aurait été plus légitime que qu'Emmanuel Macron nomme quelqu'un euh non pas n'importe qui mais au moins par exemple la candidate de la coalition majoritaire ne serait-ce que pour vérifier qu'elle qu'elle qu' que son gouvernement ne tienne pas euh pour au moins respecter les formes et euh donner la responsabilité à l'Assemblée nationale de discuter de trouver une majorité quit à devoir euh refaire une nouvelle tentative mais c'est V il aurait évité ce procès en illégitimité finalement exactement ça aurait été respecter son rôle de garantir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics parce queaprès tout un gouvernement censuré c'est parfaitement régulier au sens de conforme aux règles mais au moins ça donnerait à l'Assemblé nationale la main pour discuter plutôt que d'être dans cette attente de la décision du du président avec un gouvernement démissionnaire alors justement sur ce fonctionnement de l'État on l'a pris il y a 1 heure à peine le gouvernement a normalement comme date butoire le 1er octobre pour le budget il ne devrait pas la respecter ce qui serait une première sous la 5e il y a vraiment urgence à agir là oui a absolument urgence parce que comme je vous disais le le l'état de la jurisprudence et du droit sur qu'est-ce que peut faire un gouvernement démissionnaire est très flou donc ça veut dire que tous ces décrets sont susceptibles d'être contestés devant la justice administrative donc le Conseil d'État et peut-il déposer des projets de loi bah là c'est la question sera à tranché par le Conseil constitutionnel mais du coup c'est une vraie question est-ce que il peut se permettre de déposer un projet de loi de finance et au quel cas s'il ne le peut pas bah ça veut dire que il faut utiliser les mesures d'urgence prévues par la Constitution qui bon prévoit son rentrer dans les détails techniques quelques mesures d'urgence par ordonnance pour au moins que l'État continue à fonctionner s'il n'y a pas de budget notamment prélever les impôts voilà exactement mais donc ça un vrai problème si on a un gouvernement des missionnaaires qui reste en place trop longtemps et et un gouvernement de plein exercice qui serait nommé trop tard et qui aurait du mal du coup à à préparer sinement le budget merci Damien le compte merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation de France 24