Bebe Vio a été éliminée
en demi-finale du fleuret. Elle a connu
des petits problèmes techniques. - A.-E.Lemoine: On l'adore. C'est une femme très inspirante. Dans l'actualité,
un mois et 3 semaines après avoir été inculpés
pour viol aggravé en réunion sur une femme, les 2 rugbymen du XV
de France, H.Auradou et O.Jegou sont arrivés à Paris. Ils ont été autorisés
à rentrer chez eux. L'accusation maintient sa plainte. Les avocats des 2 joueurs
ont déposé en leur nom une demande de non-lieu. - A.-E.Lemoine: Bonsoir, maître
A.Vey. Vous êtes l'avocat français
de H.Auradou et d'O.Jegou. On vient d'entendre votre confrère
réaffirmer l'innocence de vos clients. Cette autorisation ne signifie pas
la fin des poursuites. Vos clients restent
mis en examen pour viol. Leur retour en France est assorti
de règles très précises. Ils ne vont pas reprendre
une vie normale? - Me A.Vey: Judiciairement,
pour moi, ce retour en France signifie la fin des poursuites. Le parquet et les juges
ont pris acte que les éléments effectifs
de l'enquête faisaient en sorte que cette accusation ne pouvait pas
prospérer. - A.-E.Lemoine: Ils ont dit que
l'accusation avait perdu de sa force. - Me A.Vey: Je l'ai lue. On ne fait pas rentrer en France
des gens si on pense qu'ils ont commis les faits
dont ils sont accusés. Il y a 2 dossiers. Le dossier judiciaire
qu'on est en phase de gagner, et il y a le dossier médiatique
qu'il faut encore gagner. Il faut cette décision. Qu'est-ce qui est en cours? Rien. Tous les actes ont été faits. - A.-E.Lemoine:
Qu'est-ce qui a changé? - Me A.Vey: C'est le dossier
judiciaire. Il a évolué
dans une enquête assez rapide, un mois, un mois et demi. Ca a conduit à la possibilité
de saisir des éléments objectifs, de la vidéosurveillance,
des constatations médicolégales, des expertises qui ont été
conduites sur les téléphones et des témoins
qui ont tous été récupérés et entendus. Il n'y a pas un élément à charge qui soit revenu dans le dossier. - A.-E.Lemoine: A part la parole
de la victime? - Me A.Vey: Ce n'est pas un élément
objectif. Cette plaignante a dit
Qu'elle avait subi certaines violence L'expert médicolégal
a dit qu'elle n'a pas de marques. - A.-E.Lemoine: Elle dit
qu'elle a été frappée et étranglée. - Me A.Vey: Oui. Son avocate l'a dit. Elle l'a dit à tous les médias
possibles et inimaginables. En procédure,
sur la base d'éléments objectifs, on a dit que sa parole n'était pas
suffisamment forte. Les joueurs ont apporté énormément
d'éléments qui confortent leur version. - A.-E.Lemoine: Une relation
consentie, c'est leur version des faits. - Me A.Vey: Oui,
une relation consentie sans violences. - E.Tran Nguyen: Les bleus,
les morsures? - Me A.Vey: Il n'y a pas de bleus,
pas de morsures. Les images diffusées à l'écran,
ce sont des images donnés à l'expert médicolégal. La 1re chose qu'elle dit, c'est
que: "En lisant la déposition de la plaignante, il y a des faits qui n'ont pas pu
se produire." Cette plaignante ne s'est présentée à aucune des expertises
psychiatriques. Elle a trouvé le temps de se faire
enregistrer par "Envoyé spécial" il y a 3 semaines. "Envoyé spécial" avait choisi
de diffuser ce récit le jour où les joueurs revenaient,
pour entretenir l'abattage médiatique Il y a un match médiatique. C'est normal. On avait enregistré
ça il y a 3 semaines, on le donne aux médias. On veut leur réhabilitation
médiatique. Ils sont aujourd'hui en phase
de finaliser leur dossier judiciaire. - A.-E.Lemoine: Il n'y a pas
de match... - Me A.Vey: Si. Quand vous allez chercher
la déposition de la plaignante il y a 3 semaines... On l'entendra le 12 septembre
en long, en large et en travers. Ca fait un mois et demi qu'on n'entend que ça. Son avocate rappelle
ce qu'elle a toujours répété. Les éléments objectifs,
on ne les a pas. - P.Cohen: Elle n'a pas été soumise
à une expertise médicale? - Me A.Vey: A l'hôpital,
il y a eu des constatations qui ont conduit
à ce qu'on photographie des marques. - P.Cohen: Celles qu'on a vues? - Me A.Vey: Oui. Et des marques anciennes. On a soumis ces marques à un expert
médicolégal en début de dossier. Cet expert a rendu un rapport
à décharge. Elle décrit des violences qui n'ont
pas pu se produire. C'est ce que décrivent l'expert
et les procureurs... Les marques qu'elle a sur le corps
ne proviennent pas de violences. Si c'était un coup de poing,
l'expert dit que ça ne serait pas comme ça. Et elle marque différemment
d'autres personnes. Elle est atteinte d'une maladie
qui l'empêche de coaguler. Elle ne l'a pas dit
à l'expert médicolégal. Quand vous avez un rapport
à ce point à décharge, ça oriente la justice. Les procureurs argentins
ne nous ont pas fait de fleurs. On ne peut pas exploiter
ça en montrant à l'opinion des photos. Personne n'est expert médicolégal. Elle dit que n'importe quel acte
où elle aurait pu frapper quelque chose pourrait avoir fait
cela. - A.-E.Lemoine: En Argentine,
on a beaucoup entendu votre confrère qui défendait
vos 2 clients. On l'a beaucoup entendu. Il les a accompagnés
jusqu'à l'avion. Il a fait une déclaration. On les a diffusées
sur le plateau de "C à vous". On ne peut pas dire que le match médiatique
était inégal. - Me A.Vey: C'est dans
l'emploi de certains termes. Avant de venir, j'ai fait
une dépêche où il y a écrit "les présumés violeurs,
la présumée victime, les présumés faits sont graves." Si les faits sont graves, il n'y a pas de quoi présumer... Quand elle est à la télé, ce n'est
pas une plaignante. A quoi ça sert de faire ça? Quel est le but? Appeler l'opinion médiatique
à la soutenir sur la base de quoi? - A.-E.Lemoine: Elle n'a pas
le droit de parler? - Me A.Vey: Personne ne dit
qu'elle n'a pas le droit de parler. Il faut savoir si c'est quelque
chose qui a pour vocation de faire dérailler la justice. Comment on répare quand ces gens
sont vraiment innocents? Pour moi, aujourd'hui, il n'y
a que 2 victimes dans le dossier. Ils ont été accusés à tort de fait
qu'ils n'ont pas commis. - N.Beytout: Quel est l'intérêt
de cette femme? Pourquoi est-ce que, sortant
d'une nuit qu'elle aurait acceptée, elle se met à monter cette affaire? - Me A.Vey: D'abord,
vous ne connaissez rien du passé de cette femme. Vous ne savez pas
si elle a déjà proféré des accusations. Si on a un système judiciaire
normal, on n'a pas besoin d'établir pourquoi quelqu'un ne dit pas
la vérité. On a besoin de dire
si ce qu'elle dit est objectivé par des preuves. - P.Cohen: Pour comprendre
un dossier, c'est mieux. - Me A.Vey: Il faudrait au moins
une expertise psychologique, on ne l'a pas. Pourquoi? Car elle ne s'y est pas présentée. Si elle dit la vérité, pourquoi
elle dit des choses qui ne se sont pas produites? - N.Beytout: Je ne prends pas
la défense... Quand on regarde ce schéma,
il y a un trou. - Me A.Vey: Non. Il y a une question
qui sera toujours la même: pourquoi les gens déclarent quelque chose? - E.Tran Nguyen: Sur les expertises
psychologiques, on sait qu'elle a fait
une tentative de suicide. Il y a des expertises
psychologiques qui doivent être discutées ce jeudi
par différents experts. Elle a été internée. Son avocat attend des expertises
complémentaires. - E.Tran Nguyen: Ces expertises,
vous les attendez ou vous les redoutez? - Me A.Vey: Pas du tout. Une expertise psychologique n'est
pas là pour dire si une personne dit la vérité ou non. Les éléments objectifs
sont entrés dans le dossier. Les vidéosurveillances... Cette dame dit qu'elle a été forcée
de rentrer dans cette chambre. Nous, on a les vidéos. Il n'y a pas un moment
où on peut soutenir sérieusement que cette femme
a été forcée. Le joueur, Hugo,
il avait oublié sa carte d'hôtel. Sur la vidéo,
on voit cette personne attendre avec le téléphone du joueur. Après, ça change... "Je n'ai plus été contrainte
de rentrer dans la chambre, c'est dans la chambre
qu'il y a eu la contrainte." - A.-E.Lemoine: "Alors que j'étais nu
il m'a soulevée par le cou au point que je n'avais plus d'oxygène..." - Me A.Vey: En fait,
ce n'est pas ce que disent les 2 joueurs. Ce n'est pas objectivé
par des éléments. La parole de l'un ne vaut pas
plus que la parole des 2 autres. A partir de là, on ne va pas confondre
la défense d'une cause, qui est la lutte
contre les violences faites aux femmes, ça, personne
autour du plateau ne va dire qu'il est contre, et la défense
d'une personne qui dit des choses qui ne sont pas objectivées. Ce n'est pas en créant
des injustices que vous allez rétablir la justice. Aujourd'hui, il y a une vraie
injustice. Ces 2 personnes ont été présentées
comme coupables. C'est le problème. Ils viennent
de rentrer dans leur famille. Maintenant, ils ont un autre combat
à gagner. Si demain, ils sont sélectionnés
en équipe de France, comment va-t-on parler d'eux? Des athlètes innocents
victimes d'une accusation à tort