THÉO CURIN : SANS BRAS, SANS JAMBES… ET SURTOUT SANS LIMITES !

Published: Sep 07, 2024 Duration: 00:54:28 Category: Sports

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Introduction Oui, je pense que je me lève à 7 h avec un énorme mal de crâne. Le thermomètre affiche 42 degrés et mes mains et mes pieds se sont petit à petit nécrosé et c'est seulement après l'amputation des quatre membres qu'on a gagné le combat le plus important de notre vie. Moi, les deux choses qui m'ont sauvé la vie, c'est l'amour et l'humour. J'suis pas une merde, c'est pas parce que j'ai plus de mains et plus pieds que je suis un assisté quoi. Vous avez sûrement entendu parler de Théo Curran, le nageur amputé des quatre membres sportifs de l'extrême et aujourd'hui prêt à relever tous les défis. Mais peut on tous rendre comme lui possible ce qui nous semble impossible ? Bienvenue chez Lueurs, l'émission où vous vous sentez compris grâce aux récits de nos invités. Je m'appelle Jonathan Langlois et juste avant de retrouver Théo en plateau, j'aimerais vous demander de vous abonner. C'est la seule manière pour nous de propager ces lueurs au maximum sur YouTube. Je compte sur vous. Bon épisode. Bonjour Théo Current. Bonjour ! Je suis très heureux de te recevoir sur le plateau des Lueurs. Aujourd'hui, tu es double. Vice champion du monde de natation handisport depuis l'âge de 19 ans, tu as remporté de très nombreuses médailles. Tu as réalisé des défis que personne n'a encore fait alors que tu es amputé des deux bras et des deux jambes. Et aujourd'hui, j'avais envie qu'on parle d'un tout petit mot. C'est le si. Si j'avais des bras et des jambes, si je n'étais pas malade, si je n'avais pas perdu telle personne, alors je serais heureux. Et donc j'aimerais qu'on parle. Si t'es d'accord, de ce paradis perdu, de cette vie qu'on peut passer à regarder dans le rétro sans vraiment vivre ce qui nous est donné. En septembre 2024, tu vas remplacer Cyril Féraud dans l'émission Slam sur France trois. Tu présentes T'es au top pour sa deuxième saison. C'est un magazine qui donne la parole aux enfants sur les thématiques qui leur sont chères. Tu participes à l'émission Les aidants aussi ou tu suis une personnalité qui accepte de plonger au cœur du quotidien en aidant une énorme actu juste avant qu'on commence à échanger et qu'on raconte un peu ton histoire. On a une habitude chez Lueurs, c'est de retourner pour faire connaissance. Petit à petit les fiches sont devant toi, donc je te laisse retourner la première fiche. La première, tu lis la phrase à haute voix et puis je te laisse la compléter. Ça va nous permettre un peu de faire connaissance. Vivre sans bras ni jambes. Les 3 questions Je pensais que ce serait Waouh ! C'est. Je commence très fort aussi. Je reçois à vivre sans bras ni jambes. Je pensais que ce serait. Tu le savais pas ? Parce que ce qu'on a pas encore raconté, c'est que t'avais six ans. Ce que je dis souvent, c'est que ce qui m'a sauvé, c'est c'est mon insouciance. Le fait de ne pas me rendre compte de ce qui est en train de se passer, ni de ce que ça allait provoquer dans mon futur. J'étais dans l'instant présent et je pense que c'est ce qui m'a vraiment protégé et permis d'avancer assez vite. Je te laisse prendre une deuxième fiche, tu verras normalement elle va être j'espère un peu plus cool. Non mais les TDA vous adorent ! J'adore ! C'est tellement. Mon plus gros handicap c'est. Mon plus gros handicap, c'est. C'est surtout pas en fait mes bras et mes mains, c'est surtout pas mes bras et mes. Je m'en doutais, c'est pas ça que je disais. Oui, je sais et j'imagine. Mais non, non vraiment, je pense que mon handicap c'est c'est ouais, c'est le handicap qu'on peut tous savoir, c'est moi. Je suis quelqu'un de très susceptible et j'ai beaucoup de mal avec ça. Et je prends tout à 100 %. Il y a quelques jours, bah, on a annoncé dans la presse que j'allais animer Slam. Oui, donc le jeu sur France trois et quand c'est sorti dans la presse, j'ai été ultra attentif, bah au premier commentaire, etc. Y'a franchement 99 % des commentaires qui sont ultra positifs. Les gens sont heureux pour moi et et ont hâte de découvrir aussi cette nouvelle animation et tout. Et il y en avait quand même quelques uns qui étaient qui étaient piquants, qui étaient, qui étaient parfois même un peu méchants. Bizarrement, les handicaps, enfin les mes, les gens pas sympas qui qui font référence à mon handicap, je m'en fiche complètement, mais les trucs du style Mais il est trop jeune pour animer cette émission. Ou alors bah c'est un sportif, il a rien à faire là. Ou des choses comme ça. Ça, ça me touche, ça, ça me pique, tu vois. Et en fait, j'ai l'impression que je me suis auto protégé de tout ce qui pouvait m'arriver en conséquence de mon handicap. Tu vois, il y a eu des commentaires du style Ah, il a dû faire des pieds et des mains, c'est des trucs drôles, ça me fait marrer et donc ça, je le prends vraiment à la légère et je m'y intéresse pas plus que ça. Mais les mets les trucs un peu plus simples du style il est trop jeune, c'est un sportif, il a rien à faire sur un plateau télé, il y arrivera pas. Ça, ça me touche, ça touche, ça me touche dans un premier temps, mais après ça motive encore plus. Pas pour être le plus performant possible. Être à la hauteur et. Être à la hauteur tout simplement. Je te laisse la dernière fiche. Tous les matins, je me lève pour pour réaliser mes rêves. Je sais que ça peut paraître un peu bateau, tu vois. Mais. Mais c'est vrai quoi ! Parce que n'est con con con. Quand je suis sorti de l'hôpital, j'étais très jeune, j'avais même pas sept piges et tout, mais avec mes pensées d'enfant et mes mots d'enfant, je me suis dit que j'allais tout faire pour eux, pour vivre la vie à 100 %. Et aujourd'hui, avec un peu de recul, je sais que chaque jour, bah on a la chance de se lever, on a cette chance là et je me dis tous les matins que je me lève pour accomplir chaque jour un petit rêve, un petit objectif, quelque chose de concret et de atteignable. Et ça me permet de me rassurer. Amassa, ça va, aujourd'hui j'ai réussi à faire ça, mais des fois il y a des choses plus négatives, des choses qui n'ont pas fonctionné. Mais j'essaye toujours de me coucher aussi. Les soirs, je détourne un peu la question, mais j'essaye toujours de me coucher les soirs en me disant ok, t'as pas de regrets, t'as fait ce que tu voulais faire. Mon sac a pas fonctionné, mais au moins t'as essayé de le faire. Et puis j'essaye de comprendre pourquoi ça a pas fonctionné et. Et je me couche. Voilà, en ayant le moins de regrets possible et. Et ça me permet de me lever le matin avec encore beaucoup d'énergie. ÉTAPE 1 : AMPUTÉ DES 4 MEMBRES Alors on va rembobiné, on va repartir, On va essayer de raconter un peu ton histoire. Parce que si vous nous écoutez ou que vous ne regardez, que vous pensez que la vie de Théo est très loin de la votre. En fait, je pense que vous allez découvrir que intérieurement, elle est très proche. C'est l'histoire d'une personne qui a pas tout ce qu'il veut au départ quand il se compare aux autres mais qui en fait une très grande force. Et c'est ça que j'ai envie qu'on raconte aujourd'hui. Tu as six ans, tu l'as dit un petit peu tout à l'heure en introduction, tu as six ans, donc tu ne t'en souviens quasiment pas, mais tu es atteint d'une méningite. Si tu peux juste nous rappeler, tu vas beaucoup raconter, Non, On ne va pas faire tous les échanges là dessus, mais juste tu peux nous raconter ce qui se passe, ce que ça engendre et en combien de temps ça se passe à peu près. C'est hyper rapide en fait. La méningite, il faut savoir que c'est une maladie qui aime, qui peut faire des des des choses terribles en quelques heures. Les spécialistes disent que c'est une course contre la montre à chaque fois parce que voilà, moi j'ai eu les premiers symptômes au réveil, donc vers je sais pas à cette heure. Le jour où tout a basculé Oui, je pense que je me lève à 7 h avec un énorme mal de crâne fiévreux. Donc ma maman décide de m'emmener voir notre pédiatre. La pédiatre ne trouve rien d'anormal en fait, elle dit que c'est sans doute viral et qu'il faut pas s'inquiéter quoi. Et plus tard, quand je suis chez ma nourrice en fin de matinée parce que ma maman a décidé pas m'emmener à l'école cette journée là. Voilà, je. Le thermomètre affiche 42 degrés 40. Deux. 42. Je sais bien que c'est possible. Mais moi non plus je crois que le thermomètre non plus. Il était pas habitué à ce genre de chiffre. Mais quelques minutes après, voilà, je me mets à convulser. La chance que j'ai c'est que mon papa à ce moment là et les convulsions, c'est le top départ on va dire du combat qu'il va falloir fournir. Quand j'arrive à l'hôpital, l'enfant, on diagnostique justement cette fameuse méningite bactérienne. Mais donc on teste plein de traitements. En fait, c'est un peu dommage parce que la méningite on peut la contrer avec des antibiotiques, mais comme on a été un peu à la bourre et bah les antibiotiques faisaient pas spécialement effet. Ainsi le timing qui empêche. Et c'est pour ça qu'on dit que c'est une course contre la montre. Parce que aujourd'hui, voilà, on en parle, on sensibilise de plus en plus, on voit plein de pubs à la télévision et tant mieux pour sensibiliser sur cette maladie et sur les symptômes, donc les mal de tête, mal à la nuque, de la fièvre, etc. Faut tout de suite aller voir un médecin et le médecin bah s'il est vigilant et un minimum compétent et bah il déteste cette méningite, il vous met sous antibio et puis bah voilà, en entrant on en entend plus parler. Quelques jours plus tard, malheureusement nous on a pas vu ces symptômes, on les a vu trop tard et donc les antibiotiques ne faisait plus effet, en tout cas plus assez. Et donc bah voilà, mes mains et mes pieds se sont petit à petit nécrosé. J'ai fait un staphylocoque doré en plus. C'est vraiment la totale. Et même une septicémie, un début de septicémie en tout cas. Bref. La totale et une forme de miracle même. Il y a une forme de miracle. Ouais quand même. Après a vu de l'extérieur staphylocoque doré. Mais non, c'est oui t'as raison. Non mais c'est vrai Non mais c'est quand. Je vois ton sourire là et. Ta. Raison et la suite de la trajectoire qu'on va raconter si c'est. L'homme. Et c'est vrai. Après je pense que j'ai eu entre guillemets des espèces d'ange à mes côtés. Les anges, bah c'est ma famille et c'est le staff médical qui était là à cette période. Toutes ces personnes là se sont mobilisées en fait pour pour me sauver la vie. Mais il a fallu prendre aussi certaines responsabilités et certaines décisions dans l'amputation de mes mains et de mes pieds. Ça a été. Un moment en fait que je recontextualiser juste un petit peu. Au bout d'un moment, la seule manière d'arrêter, c'est d'amputer les membres les uns après les autres. Quand on ré en plus un membre, c'est parce qu'on n'a pas réussi à arrêter le truc. Et puis en fait on m'amputer d'une jambe je crois. Pour commencer, on voit que la maladie ralentit, mais ils continuent quand même à progresser et en plus à la jambe droite. Ensuite ses bras gauche, ensuite le bras et. Et c'est seulement après l'amputation des quatre membres, quand on a vraiment enlevé les parties les plus nécrosés, que la maladie a fini par succomber quelque part et et là, c'est le plus. On a gagné le combat le plus important de notre vie. Je dis non parce que voilà, j'ai. Je n'ai pas été le seul à être impacté. Moi j'ai appris plus tard que mes parents, ma grande sœur quatre 20, puisque moi a beaucoup souffert de ça et sans doute beaucoup plus. Ils ont beaucoup plus souffert que moi à cette période. Tu pourrais nous expliquer un peu ce que tu met derrière le mot souffrir de ça ? Parce que je pense que ça parlera à beaucoup de monde, ça veut dire que ça les a affectés dans leur vie quotidienne, ça veut dire que ça a été un peu un traumatisme pour eux. Comment ça s'est matérialisé ? Mais moi, tu vois, on me dit tout le temps Ta vie a basculé en mai 2006 parce que c'est en mai 2006 que je suis tombé malade. Mais pour moi, ma vie, elle a pas bascule, elle a pas basculé en mai 2006 parce qu'en mai 2006, je me souviens de rien, même même après juin. Juillet parce que je suis resté pratiquement quatre mois à l'hôpital alors que mes parents, bah eux, ils doivent gérer leur vie de famille avec ma grande sœur, qu'à l'école, bah ils ont quand même encore leur taf les soirs. Bah il se dépêche d'aller à l'hôpital pour me voir, Il essaie d'avoir des permissions pour rester un peu plus tard parce que tu sais comment ça fonctionne dans les hôpitaux, il y a des horaires à respecter tout ça et à ce moment là, c'est des vrais soldats quoi. Mes parents et ma sœur parce que elle a pas le droit d'aller à l'hôpital, elle a neuf ans à l'époque, elle a neuf ans et donc elle a pas le droit d'aller à l'hôpital, surtout quand j'étais en soins intensifs et tout et donc elle comprend rien quoi. Elle comprend rien, elle voit plus son petit frère, elle voit ses parents forcément un peu déstabilisés. Même si mes parents ont été je pense de très bons, de très bons acteur quand ils rentrent à la maison. Et voilà. Et pourquoi je parle de ça ? C'est parce que j'aime rendre hommage à toutes ces personnes qui consacrent un petit moment de leur vie pour un proche et qui presque parfois s'oublient. Et je pense que la force de mes parents, c'est qu'ils ont réussi à jouer sur différents tableaux. Ils ont continué à s'occuper de ma sœur comme il le fallait et tout. Et c'est pour ça que pour moi, mes parents ce sont des héros parce qu'ils ont été incroyables. C'est pour ça que je disais en les aidants. J'imagine que c'est lié à ce à ce souvenir là pour toi, non ? Mais bien sûr, parce que pour moi, les énoncés je parlais des anges, c'est vrai, mais parce que c'est des gens qui qui sont là pour aider un proche. Avec les difficultés que ça engendre, un aidant, il y en a pratiquement plus de 10 millions en France, des aidants. Ça, ça représente quand même pas mal de monde. Et surtout dans les chiffres. Ce qui m'a le plus choqué, c'est qu'il y a un aidant sur trois qui qui décèdent avant avant la personne qui l'aide. Et ça, ça veut dire beaucoup. Ça veut dire que les les pères et les aidants sur trois un sur trois et c'est énorme. Et ça veut dire que c'est des gens qui consacrent tellement de temps et d'énergie pour aider un proche que bah, ils finissent par s'oublier et ils finissent par s'épuiser et partir avant. Et moi, ce que j'ai envie de faire et ce qu'on a fait en préparant deux émissions sur les aidants, c'est rendre hommage à tous ces gens et surtout dire qu'ils ne sont pas seuls et qu'on a conscience de toute l'énergie que ça demande. En fait, je viens avec une célébrité dans une famille où il y a une personne aidée, une personne aidante. La célébrité remplace les dents pendant 48 h. Quant à moi, je prends avec moi les dents et je vais lui faire rencontrer des spécialistes pour, je ne sais pas, améliorer son quotidien, lui expliquer que c'est important pour elle ou pour lui d'avoir pratiquement 1 h par jour rien que pour lui. Ça va dans les deux sens. C'est à la fois la personnalité qui va vivre une expérience, mais les dents va vivre aussi. Exactement comme ça. On a le regard de la célébrité qui est novice dans le milieu de la danse et qui se rend compte de la difficulté que c'est au quotidien. Et puis bah moi le but c'est de prendre avec moi les dents et de lui offrir une bulle de 48 h où on se concentre que sur elle ou que sur lui en disant voilà ce qui existe. Il y a des il y a des associations qui existent pour toi, pour que, pour que tu sois épaulé, Pourquoi ne pas avoir une aide aussi à la maison pour que tu puisses faire d'autres autres tâches qu'aider ton mari ou ton enfant ? Et Et le but c'est ça. C'est deux de montrer la difficulté que c'est et aussi de les aider à améliorer leur quotidien. Et ouais, c'était hyper important pour moi de parler d'eux. Tu vas rester quatre mois à l'hôpital là, tu le disais tout à l'heure, et puis au bout de quatre mois, tu vas sortir. Tu te rends toujours pas compte de tout ce que ça a engendré. J'imagine comment ça va se passer les premiers mois. Il y a à la fois une rééducation, j'imagine, et puis il y a le regard des autres qui va commencer à arriver. Est ce que tu peux nous en parler ? Un quotidien sans bras ni jambes Oui, en fait, moi je me rends compte petit à petit de ce qui s'est passé quand je sors de l'hôpital. Concrètement, parce que je me rends compte que tout est beaucoup plus compliqué quand on a plus de mains et plus de pieds. Mais le plat de pâtes, c'est plus la même, Ça arrive. Les spaghettis, c'est vite une catastrophe. Même boire un verre d'eau, c'était, c'était, c'était vite aussi un pédiluve, mon fauteuil. Et non, vraiment, c'était une catastrophe. Et pour lutter contre ça, et bah on m'emmène dans un centre de rééducation où je vais passer pratiquement trois ans ou deux ans, je sais plus exactement. Tu apprends quoi dans ce centre ? Tout. Donc tout ça veut dire qu'on met des prothèses tout de suite. Alors on décide de m'apparais au niveau des jambes le plus tôt possible pour que je puisse remarcher. Déjà, ça c'est un soulagement énorme que waouh. Ça c'est exceptionnel. C'est exceptionnel. T'imagines un peu dans le flou sur l'hôpital, t'es assis sur un fauteuil, tu y es ? Donc du coup, bah c'est ça ma vie maintenant. Ok, mais très tôt on me dit mais tu vas pouvoir remarcher avec des petites prothèses dans pas longtemps. Et moi, ça a vite été ma priorité. On parlait de voilà, à tous les matins, je me lève pour cette période. Tous les matins, je me levais pour remarcher un jour avec des prothèses. Et donc c'est des rendez vous et des rendez vous où on rencontre des spécialistes, des prothésistes, on fait des essais, des moulages, ça ne marche pas, ça fait mal etc. Jusqu'au jour ou tu lèves tes fesses de ton fauteuil, tu fais tes premiers pas avec des jambes. Tu te souviens de ce jour là ? C'est le plus. Aujourd'hui avec ton entourage, il y avait ou c'était vraiment comme ça ? Pas prévu. Non, non, il y avait, il y avait. C'était la Ligue des Champions, hein ? Non, c'est clair. Sulzer, c'était ma cité, c'était énorme. Et mes parents l'ont soit même qu'il y avait ma sœur et tout. Je m'en souviens que c'était. Y'a vraiment un. C'est dans une salle, c'est ça ? Je suis dans une salle, il faut imaginer une salle. Bah un peu pas sexy quoi. Les salles qu'on peut retrouver dans les hôpitaux notamment et tout. Mais je me souviens qu'au milieu de cette salle, il y avait deux barres parallèles et ces barres parallèles, en fait, elles permettent aux gens de se lever progressivement et puis de s'appuyer de chaque côté pour essayer de faire quelques pas. Et là, je me souviens de ressentir, Je ne sais pas, c'était le fait d'être à la verticale déjà. C'est fou quoi. Et puis même, je me souviens qu'au bout de trois pages était C'est un peu dans les vapes, c'est la tête qui tournait, tout comme si j'avais bu une bouteille de rhum alors que j'avais sept ans. J'avais jamais goûté ça, mais énorme. Et tu vois ce que je veux dire ? Tu vois un peu étourdi, pas bien du tout et en fait, c'était juste magique et fabuleux. Et oui, je le dis, c'est le plus beau jour de toute ma vie et en rééducation, là, je fais mes premiers pas, je réapprends à tout, à tout faire, à manger, à écrire. Je décide en centre de rééducation de pas mettre de prothèse au niveau des bras. Parce que ça me fait chier, parce que c'est lourd, parce que c'est si plus contraignant qu'autre chose. Moi ce qui est hyper important, c'est le toucher. Tu vois les appareils en place, je touche le micro, je sens qu'il est froid. Si j'ai des prothèses à des endroits, j'ai appris, j'ai mes sensations, toutes mes sensations. Si je mets prothèse, j'ai pu avoir des sensations et ça c'est hyper important pour moi. J'ai quelqu'un qui aime ressentir les choses et. Et donc j'arrive à faire de plus en plus des trucs grâce à la rééducation. Mais c'est vrai que j'ai enchaîné l'hôpital et la rééducation, donc que des endroits où il y a des personnes qui sont dans la même situation que moi. Et petit à petit je me mets à sortir avec mes parents, avec ma famille, dans la rue, au ciné et au marché le dimanche matin pour aller acheter un petit poulet pour les frites et tout, et tous ces petits moments un peu normaux de la vie, et bah ça devient un calvaire comme. Ça ce que tu vois, Le regard des gens, tu sais ou pas ce que toi C'est difficile pour toi de gérer ces moments là. Et ou les deux. Parce que tu remarques que les gens me regardent comme si j'étais un extra terrestre et de l'autre côté parce que je n'arrive pas à gérer. En fait, j'arrive pas à me dire ouais non, c'est normal que les gens te regardent comme ça, non ? A l'époque, je suis énervé, je suis énervé contre les gens, je suis énervé contre moi même. Ça peut être destructeur intérieurement ces moments là. On peut perdre toute sa confiance en soi. On va voir la suite de l'histoire. Mais t'as les souvenirs toi, à ce moment là de de ce que ça génère en toi. Ça a été destructeur. Dans un premier temps, ça a été destructeur parce que parce qu'on est pas à on est pas prêt à ça. Je dis je le dis souvent, mais parce que c'est vrai, parce que c'est ce qui me touche le plus. Mais en rééducation, on apprend Ah ah ah ah ! Pratiquement tout refaire toi même, mais on apprend pas, On ne peut pas t'apprendre justement à gérer le regard des autres. Après t'es suivi par des psys et tout qui te quitte et qui t'en parle un peu de ça et te disent voilà ça va un peu changé etc. Il essaient de te préparer au mieux et à tu peux pas te préparer à ça. En fait. Parce que voilà, c'est bizarre, t'imagines, tu vas au ciné et les gens sont plus concentrés sur toi que sur le film qui regard intérieurement ressenti. Ça c'est bien sûr même une fois, Je me sais, je m'en souviens vraiment. Ah ça, ça m'avait marqué. Je suis allé à la piscine alors que j'aimais pas ça. Je détestais l'eau. J'ai très peur de l'eau, je détestais ça. Mais je vais à la piscine avec mes parents et ma sœur. La piscine municipale de Lunéville. Et là, je me mets sur les petits escaliers, je parle avec mes parents et tout. Je me rends pas compte tout de suite, mais à un moment donné, je lève la tête et je vois qu'autour de moi, il y a au moins dix personnes avec leurs lunettes de piscine ou de plongée en train de regarder sous l'eau, tu vois ? Et je me dis mais c'est des malades, ils sont prêts à rester en apnée une minute, juste pour voir en trois dimensions mes amputations quoi, Je te jure ! Et je te jure que ça c'est peut être le truc le plus marquant. En tout cas, ce qui m'a le plus blessé c'est ça en fait, c'est d'être à la piscine, d'être dans ta bulle. Allez, vas y, c'est cool, checke mes parents Et il y en a maintenant. Les gens là qui sont sous l'eau, ben en fait, ils sont pas en train de faire des longueurs et sont clairement en train de me regarder sous l'eau quoi. Et tes parents là dedans ? Et ils. Parce que j'imagine alors je l'ai pas du tout vécu non plus. Une question, mais on peut dire tout préoccupa du regard des autres. Tout va bien ? Ou alors ils essayaient de te préserver, ils essayaient de alimenter ta colère. Comment ils réagissaient avec une telle situation ? Mes parents, je sais pas trop comment ils ont fait tout au long de ma vie, même encore aujourd'hui. Ils sont d'une discrétion remarquable. En fait, ils sont jeunes, ils arrivent à être discrets tout en étant toujours là. Tu vois ce que je veux dire ? Ils ont ils arrivent à gérer et une espèce de balance qui est complètement folle. Donc ils ont toujours été là à remarquer en même temps que moi et les regards indiscrets, tout ça. Mais ils m'ont jamais poussé à être encore plus énervé. Ils m'ont toujours rassuré comme il le fallait, mais à un moment donné, ils étaient limités aussi parce que ils étaient eux aussi, ils étaient confrontés à ça aussi. Va t on voir ton fils qui est regardé par plein de gens sous l'eau, ça te fait quelque chose ? Ben oui, Et puis tu sais, tu te producteurs, tu te promènes, on est tous les quatre dans la rue. Les gens ils me regardent moi, Mais bon, ils regardent aussi mes parents aussi. Avec un peu de tristesse. C'était si les parents, des fois, ils se regardent. Bon courage avec la galère, avec un fils comme ça à la maison. Et mes parents, ils ont toujours réussi à garder la tête haute et ils m'ont toujours protégé. Ils m'ont toujours protégé, mais à un moment donné, ils n'avaient plus forcément d'arguments quand j'étais. Et quand je t'écoute mal. Quand je t'écoute, j'ai l'impression c'est un peu bateau ce que je vais dire. Mais en même temps, quand je t'entends, c'est ça paraît évident, mais ils ont compensé une dose d'amour inconditionnel, constante qui fait que toi tu t'es toujours senti aimé, aimé. Exactement et que t'as. Pu déplacer des montagnes à partir de là. Exactement. Moi je je dis moi les deux choses qui m'ont sauvé la vie, c'est l'amour et l'humour de mes proches. Parce que mes parents m'ont toujours aimé et protégé comme personne. En normal, c'est mes parents, mais je sais que j'ai eu beaucoup de chance et que j'ai encore beaucoup de chance d'avoir à mes côtés. Et aussi l'humour parce qu'ils ont réussi à dédramatiser très vite la situation et je la raconte dans mon livre. Mais la première autorisation de sortie de l'hôpital, ma mère me fait des spaghettis à la bolognaise à la maison et parce que c'est mon plat préféré. Mais j'en fous partout. J'essaye de manger tout seul, ça fait des bandages encore à l'époque. Donc je reviens à l'hôpital et de la sauce tomate partout sur les bandages. Les infirmières, elles ont eu trop peur, elles pensaient que c'était du sang et tout et en fait tout ça. Ta mère est joueuse. Ouais, non mais. Et en fait, pourquoi je te raconte ça ? C'est parce que ce moment, il est. Il est ultra important dans ma vie, dans ma reconstruction. Parce que quand j'essaye de manger tout seul et que je m'en fous partout, et bah on a deux chemins en face de nous. Le premier chemin peut être le plus simple et bien c'est de dire le pauvre rahlala mon chéri, ça m'a pris, ça va être terrible. Si c'est un, ça va être hyper compliqué la vie. Bon bah je sais quoi. Il faut que tu comprennes, je donne à manger, ça ne va pas être facile pour moi. Voilà, c'est ça. Ou alors le deuxième chemin qui est en face de nous, c'est baver en explose de rire et viens, on continue à manger comme ça et puis limite bah moi aussi je m'en fous sur la tronche. La sauce tomate, on s'en fout. Et c'est ce qui s'est passé. On a choisi le deuxième chemin qui est peut être pas le plus simple parce que bah si il fallait au contre de notre nature, notre nature, je pense que pour la plupart des gens c'est d'aider dans fin d'essayer de comprendre, d'essayer de protéger, de rassurer. Et non là nous on a essayé d'aller un peu dans l'humour, parfois un peu noir, un peu dans le trash. Moi j'ai écouté quelques unes de tes interventions avant qu'on se rend compte. Ce matin là, elle était allumée. La moitié des blagues que tu fais, J'aurais jamais osé faire. Ouais mais ouais mais c'est trop bien. Mais parce qu'en fait c'est justement et ça permet de dédramatiser la situation et de prendre moins au sérieux ce qui est en train de se passer quoi. Et ça, ça m'a protégé et ça m'a sauvé la vie. Ouais. ÉTAPE 2 : CHAMPION DE NATATION T'avais neuf ans, Neuf, dix, onze ans. C'est un peu les âges où tu apprends à vivre avec le regard des autres, où tu t'es rééduqué et où tu reviens dans la vie. Et puis j'imagine que petit à petit, tu prends conscience que t'as une différence par rapport à la majorité des personnes qui t'entourent. Et puis à treize ans, autour de treize ans, tu vas commencer à nager. Ouais. Question toute bête là où on en est dans ton histoire, si y a bien un truc que moi je te conseille pas, c'est d'aller nager. Alors est ce que tu peux juste me dire comment cette idée elle te vient et qu'est ce qu'elle va révéler chez toi ? Moi déjà cette idée, elle me vient. D'une rencontre en fait. Moi tout, tout, tout est conséquence, entre guillemets, d'une rencontre et cette rencontre, c'est avec. Avec Philippe Croizon qui est très connu. Il a traversé la Manche à la nage, il a fait des défis complètement fou alors qu'il est lui aussi amputé des quatre membres. Et. Et quand je le rencontre déjà, il m'aide beaucoup à comprendre pas mal de choses, notamment le regard des gens. Il a les bons mots. Il me dit des phrases que mes parents m'ont dit 1000 fois, mais qui résonnent encore plus dans ma tête parce qu'il est. Il est concerné par la même chose que moi. Je te coupe juste là. Pour tous ceux qui qui qui nous écoutent là et qui vivent pas la même chose que toi. Quelles sont les phrases que Philippe Croizon a dit et qui t'ont aidé ? Ou quelles sont les phrases que tu as entendu qui t'ont vraiment aidé pour ceux qui ont peur de ça ? Après moi, je pense que tous ces moments un peu compliqués que t'as vécu vont faire que tu vas te sentir plus fort. Et quand je dis tout le temps fait la différence. Une force c'est ça en fait, c'est que tous ces moments un peu compliqués. Petit à petit, ce sont additionnés et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui t'as cette rage état, cette hargne au quotidien. Et Philippe, moi, il m'a dit des phrases que mes parents m'ont dit 1000 fois. Il m'a dit Mais quand tu vois un gars ou une fille avec les cheveux des cheveux bleus par exemple. Et il me dit mais tu fais quoi ? Je la regarde mais c'est pas méchant mais du yeux c'est pareil. C'est juste qu'ils ont pas l'habitude de voir ça et qu'ils ont des idées, des questions dans leur tête. Et une des choses qui m'a conseillé de faire, c'est de parler le plus possible aux gens. Parce que c'est vrai en vrai, les gens qui te regardent bizarrement dans la rue, c'est juste des gens qui ont des points d'interrogation dans la tête. À partir du moment où les points d'interrogation partent et les gens ne font même plus attention à ton handicap quoi ? Moi Mais la moitié de femme, mais même tous mes potes, tous les gens que je côtoie au quotidien finissent par me dire qu'ils ont oublié mon handicap. Parce qu'en fait, on n'est pas que ça. C'est c'est ce qu'on voit les premières heures, les premières secondes. Mais après on est des personnes qui parlent, des personnes qui ont des idées qu'on est coups de gueule et et c'est ça qui m'a, qui m'a permis en fait de passer au dessus du regard des gens, c'est de me dire mais en fait oui, c'est normal et en fait c'est c'est normal, il va falloir que j'aille vers les gens pour que ce soit encore plus simple pour moi. Et c'est ce que je fais aujourd'hui. Mais y a quelqu'un qui me regarde un peu bizarre et j'essaye de commencer une conversation car en avoir avec ça. Puis je sais très bien que à un moment donné. Et qu'est ce qui vous est arrivé au final ? Puis après quand j'explique vite fait ce qui m'arrivait, bah après ça y est c'est parti. Quand on parle du périph qui est bouché, je pense que le meilleur remède à tout c'est c'est le vivre ensemble. Simon Nous. Le. Je reviens à la natation. Oui, je reviens à ce petit moment où tu te dis tiens, si j'allais me baigner alors que t'as peur de l'eau et que ce n'est pas parce que je te fais de manière un peu provocante. Mais quand on a pas de bras et paljon, on peut se dire bah je suis désolé mais on n'est pas non plus obligé de forcer le destin quoi. C'est à dire qu'on peut aussi accepter sa réalité d'une certaine manière. Qu'est ce qui fait que toi tu t'en vas ? Tu vas essayer d'aller défier ça. Je crois que dans un premier temps, c'est une réelle envie de défier le destin. Tu l'as très bien dit, c'est de. J'ai besoin de me rassurer à cette époque. J'ai besoin de me rassurer et de me prouver des choses. Donc je me prouve des choses en remarquant, en faisant tout un tas de choses tout seul. Prouvé quoi ? Mais je ne suis pas une merde que je suis pas une merde, j'suis pas une merde. C'est pas parce que j'ai plus de mains et plus de pieds que je suis un assisté quoi. Et c'est même pas pour prouver aux gens, c'est vraiment pour prouver à moi même. Donc je vais remanger tout seul, je vais écrire tout seul, je vais remarcher. Et tu sais quoi ? Je vais même aller au contre de ma phobie parce que ma phobie à l'époque, c'est l'eau et je me dis tiens, ça va l'eau contre ta phobie alors que t'as plus de mains et plus de pieds, c'est quand même un sacré challenge. Surtout que j'ai l'exemple sous mes yeux que Philippe Croizon, qui a exactement le même monde que moi et il arrive à s'en sortir. Il arrive à nager des kilomètres et des kilomètres en lui. Pourquoi pas moi ? Mais c'est comme ça qu'on ça ici. Donc je me pointe dans une piscine. Au début, c'est une catastrophe quand je vais à mon premier entraînement de natation puisque mon père m'a acheté une licence de nage. Je vais même pas dans l'eau. Je reste assis 1 h au bord du bassin et je fais le même chemin dans. À la fin, je rentre dans les vestiaires alors que j'ai même pas mouillé et tout. Super gêné parce que mon père, moi ça reste un papa donc je sais très bien que s'il a une licence pour rien, il a disputé et tout et. Et donc je me suis mouillé un peu les cheveux et tout pour faire genre je me suis baigné. Mais en fait j'ai appris plus tard que bah un maître nageur avait cafté et tout donc bref, tout ça fait que Comme un poisson dans l’eau au début, ouais, je me familiarise petit à petit avec l'élément qui me fait peur, donc je reste assis sur mon fauteuil pendant 1 h. La semaine d'après, je descends de mon fauteuil et je reste quelques minutes assis sur les escaliers, la piscine municipale. Et jusqu'au jour où Bah mon père m'accompagne dans l'eau et. Et je nage jusqu'à ses bras. Dans ma tête aussi. Je traverse la manche. En réalité, je fais quatre cinq mètres tu vois, Et c'est quatre cinq mètres vont me permettre de me rendre compte que mais mais c'est excellent, C'est excellent cette sensation. C'est excellent parce que je descends, c'est symbolique. Je descends de mon fauteuil et j'ai pas de prothèse ou j'enlève mes prothèses et je vais dans l'eau. J'ai plus de matériel médical en fait. Ce que je veux dire Hé hé, C'est bon de te sentir libre, léger et moi je suis quelqu'un de très optimiste, qui a souvent le sourire etc. Mais parfois c'est contraignant quand même d'avoir ce handicap et avoir des prothèses. Et quand quand je suis dans l'eau, j'ai plus du tout aucun souci quoi. Et c'est ça que je trouve incroyable. Et c'est là où le déclic va se faire. Et c'est là que les choses vont commencer. Avec la natation. Tu vas en fait petit à petit entraîné, tu vas rentrer dans un centre d'entraînement à Vichy et puis jusqu'à devenir vice champion du monde handisport. Et puis, et de là, commencer aussi à être un aventurier, un peu de ce sport parce qu'on parlait du lac Titicaca, on parle de Santa Fé, on parlait de l'Afrique, du Sud. C'est toutes ces choses là qui vont se mettre en place. Moi, ce qui m'intéresse évidemment avec Lueur, c'est euh qu'est ce qui se passe en toi durant toute cette période ? Tu reprends confiance en toi, Tu ou tu l'avais déjà, tu te sens plus vivant. Il y a un goût de la vie qui est différent. Quelle est chaque étape, chaque reconnaissance en fait du public, de la société ? Qu'est ce qu'elle a ? Qu'est ce qu'elle génère en toi ? Évidemment, beaucoup de fierté. Et après c'est long, hein ? Franchement, tout se fait quand même assez progressivement. Ça peut paraître assez rapide parce que voilà, quand on voit les traversées que j'ai réalisé alors que j'ai que 24 ans, ça peut paraître surprenant, mais j'ai quand même. J'ai quand même commencé assez tôt, tu vois. J'ai commencé à treize ans à nager deux fois par jour. À l'âge de treize ans, j'ai été au collège et j'ai nagé deux fois, deux fois par jour, nager le matin, j'allais à l'école journal le soir, donc ça a été quand même assez progressif. Je crois que mes premiers proches, je l'ai fait quand j'ai quinze ans, donc c'est tôt. Mais quand même, je m'étais beaucoup, beaucoup entraîné avant et chaque petite victoire, chaque étape supplémentaire, je le vis comme un petit trait de fin de cocher dans un an tout mes rêves, dans tous mes vœux et surtout tous ces tous ces moments là, je les vis avec mes proches quoi. En fait, j'ai cette chance d'être toujours accompagné par les gens que j'aime. J'ai l'impression que t'as envie de les rendre fiers quand je t'écoute. Bien sûr. En fait, je pense que à cette époque, encore aujourd'hui, consciemment, je crois que je fais les choses d'un côté pour moi et aussi d'un côté pour eux, pour les rendre fiers. Comme tu dis, parce que ils ont tellement donné, ils ont tellement galéré. Parce que c'est vrai que chaque victoire en fait que j'ai envie de prévenir en premier, que j'ai envie de serrer dans les bras dans les moments de victoire. Et c'est aussi que j'ai envie de voir quand ça ne va pas. Parce que faut pas croire, je réussis pas du tout. Tout ce que je veux et tout ce que j'entreprends. Il y a plein de choses qui se cassent la gueule, il y a plein de choses qui ne vont pas au bout. Mais c'est mais c'est cet entourage en fait qui est qui est hyper important pour moi et que j'ai envie de rendre fier. Et donc c'est ça je pense qui me. Ce qui me motive chaque année à aller encore plus haut, à aller encore plus loin. Mais y'a toujours ce truc de battant. Enfin je veux dire, tu te souviens pas d'avant, non ? Donc pas du tout. Ce dont tu te souviens, c'est d'avoir cette rage de vivre, j'ai l'impression. Est ce que par exemple tes parents te disent avant, avant la méningite, t'étais plutôt quelqu'un de timide été plutôt pas du tout casse cou. Est ce que Est ce qu'ils ont vu un switch ? Non parce que déjà de ce que mes parents disent, j'étais casse couilles déjà quand j'étais enfant, je suis souvent des allers retours aux urgences et tout. Donc ils avaient déjà quand même un terrain où. J'aimais faire le pitre, j'aimais faire le pitre, mais par contre j'étais très très proche de mes parents. C'est à dire que j'aimais pas le sport parce que le sport, ça m'empêchait de passer le mercredi après 12 h avec mes parents, mais ils ont essayé de me faire faire du sport, du foot, du judo, de la gym, bref tout ce qu'on pouvait à proximité de la maison. Et à chaque fois, je faisais une séance et j'arrêtais parce que j'aimais pas. Je voulais être en fait avec mes parents, je voulais passer du temps avec eux. Donc oui, depuis toujours, je suis fan de mes proches et j'ai cette tendance quand même à vouloir faire rire et à et à tester des choses tout. Le temps, des caps à décupler quelque chose qui était présent. Oui, ou en tout cas, mon handicap n'a pas changé ma manière d'être d'avant. ÉTAPE 3 : LE PARADIS PERDU J'ai grandi dans une troisième partie ensemble, une partie plus un peu plus intime par rapport à la question que je posais au début de notre échange. La question du SI des paradis perdu. Il y a peut être des gens qui nous écoutent depuis tout à l'heure qui se disent ouais, il est marrante Théo, mais il a des facultés intérieures que moi j'ai pas à se dire qu'il a transformé son handicap en une opportunité, mais moi je m'en sens pas le courage. Qu'est ce que tu leur diras à ces gens là ? Est ce que forcément, tout le monde est appelé Ah ah ah ! Transformer ce qui lui arrive ou tu trouves que la trajectoire est assez singulière ? Moi je déteste quand les gens disent que j'ai justement eu une faculté un peu surnaturelle à accepter cette chose, etc. Parce qu'en fait, pour moi, je pense qu'on a tous. Cette capacité à surmonter un un moment compliqué, quel qu'il soit, c'est juste qu'on en a pas conscience et tant mieux. Mais en fait l'être humain est ultra surprenant. Je pense qu'on est conscient de même pas 50 % de tout ce qu'on est capable de faire. Et en fait, je pense que l'être humain a une capacité d'adaptation qu'on ne soupçonne pas non plus. Ça se joue dans la tête pour soi. Début ça joue sur les croyances, ça joue sur l'entourage. Moi je pense que ça joue un peu sur surtout ce que tu veux dire. Je pense que peut être la chance supplémentaire que j'ai eue, c'est comme on le dit depuis tout à l'heure, c'est l'entourage. Ils ont été excellents et ça m'a beaucoup aidé. Mais je pense aussi, c'est qu'en. Fait c'est un peu comme quand tu tombes, on a des réflexes comme ça, on comprend pas. Mais on a réussi à mettre notre main pour pour pas tomber sur la tête. C'est des choses qui se font inconsciemment et pourtant on sait pas trop, On ne sait pas entraîner 30 fois de suite à rater, à essayer de tomber pour pour bien se récupérer. Et bah quand il t'arrive un problème comme ça, une maladie, un accident, une connerie, et bah en fait tu comprends pas pourquoi, mais tu te bats en fait, naturellement, tu te bats et tu découvres à ce moment là des capacités que tu soupçonnais pas. Tu pensais pas capable de de gérer ça. Donc ouais, non, moi je pense que. T'as jamais vécu ce qui t'est arrivé quand on a pris conscience comme une injustice. Je parlais des six ici moi je sais par exemple que quand il m'arrive des trucs qui m'embête dans ma vie, que ce soit une maladie, que ce soit quelque chose qui se passe pas comme prévu, et puis il peut y avoir des choses plus graves. Si j'avais pas ça alors. Et ça, ressasser, ça ressasse. Il n'y a jamais eu ce côté de l'injustice. Ah, funeste ! Imagine si j'avais des pieds et des mains, moi ! Franchement, quand tu vois ce que je fais sans, franchement, je ferais une vie encore plus sympa quoi. Et bien sûr, après, je veux pas que les gens pensent que tout a été simple pour moi non plus et que j'ai accepté hyper facilement mon handicap etc. On l'a un peu dit tout à l'heure, ça a été hyper compliqué avec le regard des gens, La rééducation, on en a parlé, mais avant de remarcher et de bouffer tout seul, ça a été hyper compliqué, ça a été tous les jours et évidemment il y a eu des moments, mais hyper difficiles psychologiquement. Si bien que peut être qu'on on en reparle, mais c'est vrai que c'est pas parce que j'ai fini par l'accepter que ça a été une grande partie de plaisir. Tu vois ce que je veux. Dire Et comment t'as fait dans les moments où c'était difficile, à quoi tu te raccrocher ? D'autant que tu t'en souviennes, il y a évidemment l'entourage et tout un apport par les médias. Tu as par exemple on parle souvent chez lui l'air de on parle de la foi, de la religion pour ceux qui croient, ça vient qui se raccroche. Si on veut changer en vie. J'en vis, c'est ça qui me tient, qui est ici, qui me permet de me lever le matin est. Arrivé de dire ça pendant la chanson J'ai. Envie, je suis, je suis vivant, j'en passe. Que si je suis pas mort en mai 2006, c'est que j'avais encore des choses à vivre, c'est que j'avais encore de l'énergie, c'est que j'ai eu envie de me battre. Donc chuis là. Il faut que je continue à me lever tous les matins et que je me batte. Mais évidemment, un moment où je me dis et puis et pourquoi moi en fait ? Mais finalement de pourquoi c'est tombé sur moi ? Et pourquoi ? Pourquoi cette cette petite ? Elle a pas vu les symptômes et. Et en fait je me dis mais ça ne sert à rien d'essayer de comprendre pourquoi, Parce que c'est là, c'est fait. Mais ça a mis du temps quand même à l'accepter. Bien. Pourquoi il a tiré ? Il a traîné comme pour nous tous qui traîne dans notre. Nid, traîne, qui traîne. Mais en fait, il peut continuer à traîner un peu dans notre tête parce que c'est comme ça, c'est la nature. Mais il faut, il ne faut pas que ce pour quoi il nous empêche d'avancer non plus. C'est comme la phobie, cette phobie, elle est là, on l'accepte mais vient, on essaye de faire des choses tout autour et là, ce pourquoi il est là, il finira peut être par partir, mais bien on essaye d'avancer quand même. Et moi, c'est ce que j'ai réussi petit à petit à faire. Et sur le moment, c'était hyper compliqué. J'en voulais un petit peu, peut être inconsciemment à la vie, mais je me suis dit ok Shan vie ici, elle est là ma chance en fait. Il te vient d'où ? Pardon ? Je m'arrête marécageuses qu'en fait c'est une phrase un peu bateau. Il y a un temps très très forte. Je suis en vie et je veux juste prendre conscience qu'on est en vie et ça nous donne de l'énergie. Toi, c'était naturellement, t'as pris conscience que c'était c'est un cadeau d'être encore en vie et de pouvoir se battre. Mais je pense qu'il y a que quand j'ai failli mourir que tu te rends compte Connecté à l’essentiel de la chance qu'on a en fait de vivre. C'est chouette, je pars dans tous les sens. Mais tu vois, par exemple, pour parler de ma traversée du lac Titicaca, on a failli mourir un soir parce que la foudre est tombée à dix mètres de notre embarcation. Et là, pareil, je me suis dit sur le moment mais faut pas que je parte maintenant, j'ai encore trop de trucs à vivre. Et puis j'ai encore trop de moments importants à partager avec les gens que j'aime. Et en fait, y a que quand t'es face à la mort que tu te rends compte vraiment que tu te rends vraiment compte de de la chance qu'on a de vivre les moments même les plus simples comme boire un café avec un pote, regarder la télévision avec avec ta copine. Ouais, que ton copain, tu vois des trucs tout con. Mais en fait ces moments là, en fait, c'est les moments qui te manquent et qui et qui te passe par la tête quand t'es face à l'amant. Moi je me souviens que quand je suis ici hôpital, il faut vite que je retourne dans tel endroit et faut vite que j'aille. Faut que j'aille vos vies, que j'aille voir mes copains de l'école et tout en fait. Toi tu te concentres vraiment sur l'essentiel. Quel regard tu portes aujourd'hui ? Justement sur le rapport des gens à la fragilité, au fait d'essayer de réaliser ses rêves, à une certaine forme d'espoir, d'espérance. Est ce que dans tout ce que tu rencontres, dans tout ce que tu observes, t'as l'impression que que tout va bien intérieurement ? Que cette force de vie est présente chez nous ? Qu'est ce que tu décèle avec ton regard toi ? Très bonne question. C'est une très bonne question. Moi je dirais que. On est forcément confronté à des choses un peu effrayantes, tristes dès qu'on allume notre télévision, dès qu'on lit un article et dès qu'on sort dans la rue. Mais je trouve qu'il y a un paradoxe aussi avec ce qui se passe des fois, en fait, on a l'impression que c'est c'est vraiment la merde dans tous les sens, que ce soit sur la politique, dans notre pays, dans le monde, tout ça. Et d'un autre côté, quand même, il y a des choses qui avancent. Tu vois, je. Préfère garder ça. Et je préfère garder le positif, mais aimer en restant quand même connecté à la réalité, tu vois ? Parce qu'il ne faut pas non plus être complètement déconnecté et ne pas être conscient que oui, il y a la guerre, oui, il y a des enjeux politiques, notamment en ce moment. Il faut être au courant de tout ça, mais il faut aussi s'en protéger parce qu'il ne faut pas que ça déteigne sur notre quotidien. Quoi. Ce que tu dis un peu, c'est c'est un peu comme si on avait un peu perdu une hauteur de vue tous, je te le disais parfois sur la Lune, on parle aussi de la vie spirituelle qui ne veut pas dire la même chose pour chacun. Mais on parle aussi du fait que quand tu crois en quelque chose ou quand t'as l'impression que le but de la vie c'est d'être plus vivant, quand tu crois en un Dieu qui a créé qui te et qui et qui a envie que tu te déploie au maximum de ton potentiel. Tu as une hauteur de vue sur la création, sur la beauté du monde, sur la trajectoire de chacun. Et aujourd'hui, par énormément de matérialisme, par énormément d'instantanéité, on l'a plus. Est ce que tu trouves que ça, ça rejoint un peu ce que tu dis, ce que tu dis justement, ce manque un peu de d'hauteur de vue, de croire qu'il y a il y a plus beau, plus grand que nous qui veille sur nous et que en fait on le regarde pas assez. Moi c'est vrai, parce que les gens choisissent aussi un petit peu la facilité parfois, et même bien des fois, mais en se concentrant sur sur ce qu'on entend et se dire ok, vraiment, si c'est vraiment la meilleure là, si je sais même pas où on va aller comme ça et tout. Et je pense que ouais, les gens ne s'autorise pas suffisamment de rêver. Les gens se disent bon, maintenant c'est trop tard, c'est fini pour moi, je me contente de mon petit quotidien et c'est très bien comme ça. Alors oui, certes, au moins tu prends, mais tu prends pas de risques en fait, en te disant j'aimerais bien quand même faire ça ou j'aimerais bien, pourquoi pas, devenir un tel ou changer complètement de voie ou de quotidien. Moi je pense que c'est quand on prend des risques en fait qu'on kiffe tout simplement parce que tu te rends compte de la valeur des choses, parce que ça, ça te permet de te lever le matin avec de nouveaux objectifs et Et ouais, c'est hyper important. Et moi en fait, tu vois, tu parles un peu de nom de Dieu, de le fait de croire en quelque chose. Tu vois, moi je juge, je suis athée, mais plus le temps passe, plus je crois en quelque chose. Je sais pas vraiment ce que c'est. C'est venu, c'est venu. Ça a commencé avec un événement où c'est le fruit des expériences qui. A été, je pense, ouais, le fruit de différentes expériences. Ça a été beaucoup pendant la traversée du lac Titicaca, parce que c'est onze jours de traversée dans des conditions hyper compliqué et tout. Et là t'es obligé de te concentrer sur autre chose, sur une pensée, sur sur quelque chose qui va peut être t'aider à avancer et te rassurer. Et en fait ouais, c'est ça. Plus le temps passe, plus je crois en quelque chose, j'ai pas de mots sur ça etc. Mais en fait je crois que je crois en. La pensée. C'est à dire que plus tu penses à quelque chose, plus t'as de chances. Est ce que ça t'arrive ? C'est marrant parce que tu parles de la pensée alors qu'en fait moi je t'écoute depuis le début et j'ai l'impression que c'est L'amour a été un fil rouge énorme dans ta vie, de tes parents, de ton entourage, de des rencontres avec Philippe Croizon. Donc je suis d'accord avec est ce que les pensées il y a la croyance et le fait que je peux y arriver ? Il y a un peu moi et puis il y a aussi la puissance d'un amour incalculable qui est venu envelopper. J'ai l'impression qui t'a quitté, qui te permet d'être là où t'es aujourd'hui. Ouais, donc enfin je pense, c'est une réaction instantanée parce. Que c'est vrai, tu. Dis la pensée, puis moi je m'intéresse que tu dises l'amour en fait, c'est pour ça que je. C'est pour ça que. C'est sans doute un mix des deux. Mais en fait, je suis quelqu'un de rêveur depuis toujours. Dans les transports, quand je prends le train, j'aime regarder par la fenêtre et déforester, bloquer 1 h sur le paysage en inventant des vies, en me projetant dans des jeux, dans des trucs et tout. Mais parce que je crois que je fais des parallèles entre ce que j'apprends aussi avec le sport, ce que j'ai appris en préparation mentale avec la visualisation, ça a été ça, l'outil qu'on a utilisé avec mon préparateur physique. Visualiser le succès pour l'atteindre. Visualiser l'objectif vie, visualiser les problèmes qu'on peut avoir pour pour aller jusqu'à l'objectif, pour en fait préparer notre cerveau à toute éventualité. C'est à dire ? Par exemple, je suis en Afrique du Sud, je nage et au bout d'une heure de nage, je remarque un requin sous moi. En fait. Bah je l'ai visualisé ce moment. Moi je suis en arrêt cardiaque. Ben ouais mais et bien moi aussi. Moi aussi y figure. Toi évidemment, mais en fait j'ai habitué en fermant les yeux mon cerveau, mon corps à nager et à imaginer. Ben qu'en quelques minutes j'entends les gens sur le bateau qui m'assiste me dire qu'il y a un requin, je le vois mais en fait bon, il est là, il me fait pas de mal si on voit qu'il est un peu virulent. Bah je remonte sur le bateau mais je habituer mon corps et mon cerveau à ce genre, à ce genre d'images. Et dans ma vie aujourd'hui j'utilise, je pense, je pense, je pense, j'espère et un jour ça arrive, des fois ça arrive pas. Mais rien que d'y penser très très fort, d'y croire et des fois ça fait que ça arrive. S’ouvrir à plus grand que soi Mais dans le fait de croire tout ce que tu dis, moi je m'y retrouve vachement. Parce qu'en fait on en fait ce que tu es en train de dire, c'est que on a une responsabilité énorme dans le fait de réaliser ou non les désirs qui sont en nous. Si si tu peux tous les matins te dire j'y arriverais pas ou tu peux essayer et Et ça c'est ta liberté. Ouais mais moi je te disais que j'étais croyant. Je pense que la petite différence peut être entre entre eux, entre nous là dessus, c'est que moi je me dis que cette cette capacité de penser, d'y croire, de visualiser, c'est un cadeau, c'est un don, mais c'est quelque chose qui je ne suis pas capable tout seul d'avoir cette force. Il y a forcément quelqu'un qu'il a qui me l'a donnée, qui m'a créé pour ça, qui est qui et qui a créé le fait que je sois hyper heureux et joyeux quand, quand je le développe, même si c'est là où je ou pour moi, je mets, je mets un lien quoi. Non mais t'as raison ! Non mais t'as raison. Et je pense que moi c'est ce qui m'aide à avancer, à franchir certaines étapes et certains obstacles, tu vois ? Et mes jeux ? Pour le moment j'arrivais pas à mettre un mot, un mot là dessus. Je sais même pas si je crois en Dieu en fait aujourd'hui, mais. J'ai une intuition. C'est voilà, je sens que parfois je demande de l'aide. Tu vois. Et en fait, ben je sais que je me réponds un peu tout seul, je me dis mais en fait voilà, il y a ces deux choses l'âme en fait. Oui, je pense qu'il faut mieux partir sur de ce côté là, mais je demande de l'aide. Je sais pas, il y a personne me répond tu vois. Mais. Mais plus le temps passe, plus je demande de l'aide Et et et qu'on est con. Je ne sais pas qu'on m'a aiguille quelque part et ça me fait du bien. Vraiment. Le fait de de me poser, de penser, de réfléchir et de demander un peu, de s'ouvrir et de s'ouvrir de plus grand. Et bien ça m'aide. Pour terminer notre échange parce qu'il on s'est dit beaucoup de choses. J'aimerais, J'aimerais revenir à la question de départ où je disais on peut passer sa vie à s'apitoyer un petit peu sur ce qui s'est passé, sur l'ici et et sans jamais, sans jamais essayer de d'accepter ce qui est là, même si c'est très dur, tu l'as dit, et d'essayer de se projeter vers l'avant et ce que. Il y a une petite phrase, une citation que tu dis souvent ou qu'on a dit, qui t'a beaucoup aidé, que tu aimerais transmettre aux personnes qui qui, qui nous écoutent, qui nous regardent. Aujourd'hui, quoi qu'il puisse t'arriver, accorde toi toujours le droit de rêver pareil, ça peut paraître un peu bateau, mais c'est vrai. Parce que quelle que soit la difficulté que tu rencontres qui va te permettre de franchir ces difficultés et à progresser derrière, mais c'est tes rêves, c'est ça qui va animer qui ? Qui va animer, qui va te te permettre de te lever le matin ? Mais en fait, je pense que ce qui m'a vraiment sauvé la vie et ce qui me permet de progresser encore aujourd'hui parce que j'ai encore beaucoup de chemin à faire. Voilà, c'est mes rêves en fait, c'est juste rester le plus longtemps possible en fond dans votre tête, parce que c'est souvent les enfants qui rêvent. Mais même quand on est adulte, moi je veux toujours garder ces rêves parce que c'est ça qui nous anime et c'est ce qui va nous permettre de franchir les moments. Complices, c'est que ça va te plaire. Mais dans ma religion, lareligion chrétienne, on dit que le royaume de Dieu appartient aux enfants. Mais au. Certaine manière, qu'on soit croyant ou non, ça rejoint ce que tu. Dis. Oui, c'est ça, c'est ça. Non mais pour moi c'est ça, restons le plus longtemps possible des enfants. Pour finir, si à six ans tu avais eu besoin d'une lueur comme d'un conseil, comme d'une phrase qu'on aurait dit et ça aurait permis de ne pas avoir trop peur, ça aurait été quoi la lueur dont aurait eu besoin à l'époque ? Mais on me l'a dit. On t'a dit quoi alors ? Je t'aime. Et ça a suffi. Et ça suffit. Merci infiniment Théo d'être venu nous voir sur le plateau des Lueurs. Merci. Je rappelle toutes les émissions sur lesquelles on peut te retrouver à la rentrée sur France trois avec Slam avec les aidants. On vous met tout ça en commentaires sur YouTube et sur toutes les plateformes de podcasts. Et moi je vous dis à très vite ! Tchao ! Si cet échange vous a parlé, n'hésitez pas à aller découvrir d'autres témoignages sur notre chaîne YouTube Des Lueurs. Abonnez vous pour nous aider aussi à faire rayonner toutes ces belles lueurs sur YouTube ! Je compte sur vous ! A très vite.

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