Trending searches: haltérophilie aux jeux paralympiques
-Hello guys ! Si c'est le ramdam autour de moi,
c'est qu'il y a un énorme cours de muscu. Mais aujourd'hui, on n'est pas là pour ça,
on va rencontrer Axel Bourlon, qu'on va suivre parce qu'il participe
aux Jeux Paralympiques en haltérophilie et on va voir sa préparation physique,
c'est un truc de ouf. J'ai trop hâte. Let's go ! -On a 152 kg, là.
-Ah ouais, non... Tu l'as clouée exprès ? -Mais non.
-La vache ! -Je m'appelle Axel Bourlon, j'ai 33 ans. Je suis athlète paralympique
sur le mouvement du développé-couché, une discipline de para-haltérophilie. J'ai un titre de champion d'Europe,
j'ai remporté deux coupes du monde. -Voici le médaillé d'or
de la coupe du monde à Manchester. -Le plus gros titre, c'est mon titre de vice-champion paralympique à Tokyo et j'ai trois records de France. -Tu peux me parler de ton parcours ? -Un jour, comme tout le monde, j'ai voulu apprendre à nager,
tout simplement. Du fait de ma morphologie, de mon handicap,
j'étais pas assez musclé du haut du dos, et du coup, j'allais à la section piscine
dans le but d'apprendre à nager et j'allais à la section haltéro
dans le but de me renforcer. C'est pour ça
qu'au bout d'un an de pratique, j'ai fait ma première compétition où j'ai obtenu
un titre de vice-champion de France. J'ai pris goût aux compétitions internationales
pour arriver jusqu'aux Jeux. -152, ça paraît impressionnant, mais ça l'est encore plus
quand on fait le rapport poids/force, parce qu'Axel fait 54 kg. Donc ça veut dire que là, il y a trois fois
son poids de corps sur la barre. Si on fait le comparatif avec nous,
des fois, on voit des chiffres, on se dit : "Waouh, ce serait impressionnant
si c'était moi qui devais le faire." -Là, il te soulève fois deux, quasiment. -Je suis pas si gros que ça ! Mais oui. Il me soulève facilement
et il est fort sur ça. -Là, on filme,
parce qu'au niveau des coachs, j'ai Flavien avec moi, ici, à Roanne, et j'ai le coach aussi
de l'équipe de France. C'est lui qui me donne la programmation
sur les temps d'entraînement de développé-couché. -Là, on regarde d'abord
comment elle a été faite. On a vu qu'il y a un petit décalage sur la troisième répétition. Elle est un tout petit peu plus basse
d'un côté que de l'autre. C'est le défaut qu'on note souvent
et qu'on a pas mal corrigé. Là, on continue de corriger ça. Chaque détail compte, à ce niveau-là.
Le moindre petit écart même de placement... Il suffit qu'il se place un demi-centimètre
un peu trop à gauche ou à droite par rapport à ce qu'il fait d'habitude et ça peut changer la donne sur ses barres. -Tu arrives aux Jeux Paralympiques. Ça représente quoi pour toi ? J'imagine que c'est énorme. Déjà, faire les Jeux,
c'est une grande fierté parce que c'est le Graal
au niveau de toutes les compétitions. Dans ma discipline,
c'est la plus grosse compétition qui existe. Donc c'est une très grande fierté, que ce soit pour moi
ou même ma famille et mes proches. -Tu te souviens du moment
où tu l'as appris ? C'est quelqu'un qui t'appelle
et qui te dit : "T'es sélectionné pour les Jeux" ?
Ça se passe comment ? -Nous, ça se passe pas vraiment comme ça. On a un critère de sélection
par rapport à différentes compétitions sur les trois dernières années et il faut qu'au mois de juin 2024, on soit dans les huit meilleurs mondiaux. -Sur les huit,
tu penses que tu es number one ? -J'y vais dans l'esprit de gagner, comme sur chaque compétition. Là, j'ai envie de dire que,
pour le moment, je suis sixième, c'est juste sur le papier. -On est dans la séquence "Questions lourdes" et Axel va répondre à nos questions
avec des barres de plus en plus lourdes. D'où le jeu de mots.
Vous l'avez. C'est parti. En gros, là, c'est...
100 kg, c'est easy. -C'est facile, oui.
-Ça se voit. Est-ce que tu as des muscles
que je n'ai pas ? -J'ai peut-être plus d'épaules que toi.
-Ouais, je pense. -Plus de triceps aussi.
-Ouais. -Et des pec. -On arrive à 100 kg. -Tu as gagné Théo Curin au bras de fer.
Est-ce que c'était facile ? -Effectivement, c'était un peu facile,
parce qu'il a pas de mains et je suis un peu plus musclé que lui. -C'est quoi, ton cheat meal
ou ton guilty pleasure ? -J'aime bien tout ce qui est sushis
et également les burgers. -On charge 140 kg. -Quel est ton mood en un mot
avec 140 kg au bout des bras ? -En forme. -Stylé ! -En pleine forme.
-Ça se voit ! Qu'est-ce qui t'a permis de percer
et d'aller aussi vite ? -La persévérance sur les entraînements. Après, moi, pour mon parcours, c'est que quand je suis arrivé
dans mon club, Handisport Roannais, il faut dire que dans mon club, il y a Martine Servajean qui a participé aux Jeux Paralympiques d'Athènes et de Sydney. C'est elle qui m'a un peu poussé à m'orienter sur l'haltérophilie et d'arriver aujourd'hui à ce résultat-là. -L'objectif, c'est que tu places ton regard
sous la barre. Descends un petit peu du banc.
-Je descends encore plus ? -Oui, sinon, tu risques de taper un peu
sur le rail. Là c'est bon. Après, le reste, c'est Axel qui va te dire.
-Vas-y, Axel. -Par exemple, là,
tu vas venir positionner tes mains. En général,
il faut prendre la largeur des épaules. Tu gardes bien tes poignets dans l'axe, et après, maintenant,
tu vas descendre sur la poitrine. -C'est déjà un peu lourd,
on est à 100 kg. Mais tu appuies dessus !
-Mais non ! -Est-ce que j'ai un potentiel
"jeux olympesques" ? -Il y a 100 kg, c'est marqué sur le côté. On a bien marqué "100 kg",
c'est juste qu'ils ont oublié de mettre un 0, mais... On n'est pas loin, quand même. -Si on doit parler de manière pratique, comment se passe une séance ? -Je m'entraîne deux fois par jour, 5 jours sur 7. Je m'entraîne le matin
sur les mouvements spécifiques de la compétition, le développé-couché. C'est un entraînement
qui dure à peu près 1h30. Et après, le soir, je reviens ici
pour l'entraînement de la prépa physique. Là, c'est la technique
pour les gens petits. -Pourquoi ? -Admettons que tu vas sur cette machine. Tu prends directement les poignées
et tu les descends. Moi, pour les attraper,
je fais comme ça, ça les descend. -Tu as trouvé des alternatives ! -Et comme ça, tu vois.
-Respect ! Est-ce que tu as souffert un peu, parfois,
de discrimination de par ta petite taille ? -J'ai toujours accepté mon handicap. Après, effectivement,
il y a eu des moments difficiles. Mais comme je dis, j'ai eu la chance
d'être très bien entouré et d'avancer. J'ai prouvé aux gens que, oui,
je suis porteur d'un handicap, mais que comme quoi j'y arrive et que, par rapport au regard des gens,
peut-être qu'ils se moquent ou autre, en fait, si tu veux... J'ai peut-être changé
le regard des gens sur moi. Ce n'est plus
"Axel le mec de petite taille", mais c'est plutôt
"Axel l'athlète en haltérophilie" ou "qui va sur les JO". -Est-ce que tu trouves
qu'il y a une différence entre les Jeux Olympiques
et Paralympiques ? -On a dans l'idée d'avancer ensemble. -Ouais, c'est bien. -Et que ce soit une seule
et même équipe unifiée. J'ai envie de dire que la différence
sur les Jeux qui commencent cette année, la seule différence, c'est qu'on a un mois d'écart, c'est tout.
-C'est vrai. -J'ai envie de dire
qu'on forme une seule équipe, une grande équipe de France. Et c'est mieux comme ça. -Le plus beau souvenir, pour le moment,
que tu aies dans le milieu handisport ou dans l'haltérophilie ? Un truc où tu t'es dit : "Waouh,
je suis en train de vivre un truc de ouf !" -C'est ma médaille
aux Jeux Paralympiques à Tokyo. Après, c'était sous Covid et j'avais
vraiment personne dans le public. Mais c'est la plus belle des médailles
que j'ai pour le moment. Là, j'espère faire tout aussi bien et que ce soit la fête à Paris. -Sur les Jeux, comment ça va se passer ? C'est une journée,
mais comment ça se déroule ? -Effectivement, moi,
ma journée de compétition, c'est le 4 septembre. Tous les huit,
on a trois passages à effectuer. On passe chacun notre tour
de la barre la plus légère à la plus lourde. C'est la première barre, en général,
qu'il faut assurer, la deuxième barre où ça rentre un peu
dans le match avec les concurrents, et la troisième où en général tu donnes tout
pour aller chercher la médaille. Tous les évènements qui m'arrivent, c'est une grande fierté. Ça récompense un peu le travail accompli de tous ces entraînements,
toutes les compétitions que j'ai effectués. Et après, c'est une grande fierté,
aussi bien pour moi et encore beaucoup plus pour mes proches.