Michel Barnier : portrait du nouveau Premier ministre - C à Vous - 05/09/2024
Published: Sep 04, 2024
Duration: 00:03:43
Category: Entertainment
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Il était alors ministre
de l'Agriculture et de la Pêche. P.Duhamel, à l'exception
du général de Gaulle, vous avez connu tous les présidents
et les Premiers ministres de la Ve République. Vous avez analysé
à de nombreuses reprises le tandem parfois improbable que constituent un président
et un Premier ministre. Vos réactions dans un instant,
juste après L'Edito de Patrick. - P.Cohen: M.Barnier, c'est d'abord
le CV le plus long et le plus épais des personnages politiques
de sa génération. 50 ans de vie publique,
4 fois ministre, 2 fois commissaire européen,
négociateur en chef du Brexit, il a été député et sénateur,
gaulliste, à droite et écologiste, avant d'être vieux. 73 ans aujourd'hui,
soit le plus ancien Premier ministre
de la Ve République. Il était encore étudiant, mais déjà
engagé en politique quand il a interpellé
le socialiste G.Defferre à la télévision. Il n'a même pas 20 ans. - Question de monsieur Barnier,
responsable du Mouvement des jeunes gaullistes. - M.Barnier: Monsieur
le président... - G.Defferre: Le seul titre
que j'aime, c'est "monsieur le maire". - M.Barnier: N'y a-t-il pas
une contradiction avec l'accord global
et la démarche... - P.Cohen: Voilà la première
intervention de M.Barnier. C'est sérieux, pas très détendu. Conseiller général
de Bourg-Saint-Maurice, puis député de Savoie. En 1978, J.Chirac vient le soutenir
sur ses terres. En plein meeting,
une femme se dresse et interpelle vivement
les orateurs. Chirac se tourne vers Barnier
et lui demande: "Tu connais cette emmerdeuse?" Barnier répond: "C'est ma mère." On retrouve M.Barnier
quelques jours plus tard dans l'Hémicycle. -27 ans, benjamin de l'Assemblée
nationale, député RPR de la 2e circonscription de Savoie. - M.Barnier: C'est vrai
que je suis le benjamin, mais je ne suis pas le seul jeune
de cet Hémicycle. Pas de sentiment particulier,
si ce n'est d'avoir plus que les autres
des choses à apprendre. - P.Cohen: Il n'était pas
un fervent chiraquien. En 89, il faisait partie
des rénovateurs qui voulaient en finir avec Chirac
et Giscard. En 95, il a d'ailleurs choisi
Balladur. Chirac le surnommait
"le moniteur de ski". Cela tient aussi
à son premier fait d'armes: l'organisation des JO d'Albertville
en 1992. Le 2e, c'est la longue et difficile
négociation du Brexit. Il a fallu réconcilier
les contraires, rapprocher des points de vue
très opposés. C'est là qu'il a forgé
sa réputation d'homme de compromis, qualité qui lui sera indispensable
pour gouverner dans cette Assemblée particulièrement morcelée. Il y a 3 ans, il était le vétéran
de la primaire des Républicains à la présidentielle. Il avait terminé 3e,
derrière E.Ciotti et V.Pécresse. Il avait alors proposé
un moratoire sur l'immigration. Tout le monde avait constaté
à quel point il semblait se droitiser
dans cette campagne interne. Il n'avait pas eu des mots aimables
pour celui qui vient de le nommer et avec qui il va travailler. Il disait: "Il a gouverné
notre pays à l'intérieur et à l'extérieur
de manière solitaire et arrogante. C'est bien un opposant
qui a été nommé, quelqu'un qui va réellement
prendre les commandes du pays. C'est l'article 20
de la Constitution, le gouvernement conduit
la politique de la nation pour une sorte de collaboration,
de coexistence exigeante.