Jean-Michel Blanquer, ancien ministre, dans le Grand Entretien France Inter du 29/08/2024

Published: Aug 28, 2024 Duration: 00:26:13 Category: News & Politics

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[Musique] et avec Léa Salamé nous recevons ce matin un ancien ministre de l'éducation nationale poste qui l'occupa 5 ans pendant le premier mandat d'Emmanuel Macron il revient sur ses années dans la citadelle au cœur du gouvernement publié aux éditions Albain Michel et en librairie aujourd'hui amis auditeur ami auditrice question réaction au 01 45 24 7000 et sur la application de France Inter Jean-Michel Blanquer bonjour bonjour bonjour et bienvenue à ce micro il fut un temps où l'on vous receveit métronomiquement à chaque rentrée des classes pour parler de l'école sur Inter mais ça c'était avant aujourd'hui vous êtes professeur de droit public à l'université Panthéon Assas et vous êtes là donc pour ce livre que vous publiez et que vous présentez comme un exercice de vérité où vous retracez 5 années au cœur du pouvoir macroniste de votre votre rencontre avec Emmanuel Macron en 2017 à votre défaite au législative en 2022 5 années vous avez cru à l'homme Macron à son en même temps avant de connaître la désillusion et une certaine forme d'amertume on va y venir en détail longuement largement mais commençons d'abord par quelques mots sur la situation politique inédite de cette fin d'été plus de 40 jours sans Premier ministre une assemblée nationale fracturé comment la qualifiez-vous cette situation Jean-Michel Blanquer crise politique crise démocratique crise institutionnelle c'est on peut utiliser les trois adjectifs effectivement c'est plus généralement une crise démocratique qui est en arrière-plan et qui ne concerne pas que la France on voit souvent des pays européens qui sont dans des positions où finalement les décisions sont difficiles à prendre où il y a des blocages donc c'est pas quelque chose de spécifique à la France et on voit bien d'ailleurs que c'est c'est une question par exemple de monter des populismes dans l'ensemble du monde occidental on voit par exemple ce qui se passe aux États-Unis actuellement et tout ceci doit nous interroger vraiment sur le fond des choses sur ce qu'est la démocratie au 21e siècle il y a aucun doute ça c'est l'arrière-plan ensuite sur le plan strictement français il y a évidemment une crise institutionnelle chacun voit dont la source est un usage erroné de la dissolution c'est c'est évident je revient même un peu là-dessus dans oui vous en parlez vous avez des mots dures vous comparez la dissolution de d'Emmanuel Macron le 9 juin dernier à la dissolution ratée de mcmaahon vous écrivez je vous cite cela se voulait rusé et disruptif c'était simplement irrationnel et immoral et par cela même ne pouvait déboucher que sur une sévère défaite par laquelle le président emportait avec lui le pays dans le vide où il avait choisi de se précipiter le choix de la dissolution n'est que l'acmé d'une vision bien trop personnelle de l'usage des pouvoirs présidentiels c'est vos mots dans votre livre voilà donc ça résume les choses en effet et et si vous voulez ça ça nous renvoie d'ailleurs à la lecture de la Constitution en général la Constitution c'est évidemment ce que l'on peut lire les articles de la Constitution mais c'est aussi une histoire si vous regardez le préambule de la Constitution il récapitule toute l'histoire constitutionnelle française depuis 1789 et c'est ce qui fait l'unité à la fois dans le temps et dans l'espace de de notre pays si vous regardez les États-Unis la constitution et le socle de l'unité du pays donc vous pouvez pas utiliser la Constitution comme un comme quel comme un contrat avec lequel vous faites des coup vis-à-vis d'un adversaire vous c'est au contraire quelque chose qui doit unir mais le prof de de droit public que vous êtes il pense aujourd'hui que la Constitution a été dévoyée comme le dit la gauche qui parle du libéralisme non je ne pense pas sur sur un terrain strictement juridique euh il est évident que rien n'a été violé euh mais sur le terrain de l'esprit de la Constitution et évidemment on en paye le prix politique et le premier qui le paye c'est malheureusement le le président de la République lui-même et avec lui nous tous euh parce que tout simplement quand on quand on se trompe de compréhension de la Constitution et bien on arrive à ce à à ce genre de à ce genre de chose ça c'est la dimension institutionnelle après il y a la dimension strictement politique et depuis ce qui est évident aussi et c'était vrai déjà avec le général de Gaulle c'est que la structuration partisane conditionne tout le reste c'est-à-dire que la le la 5e République est souple et c'est la façon dont les partis sont structurés qui ensuite va conditionner énormément de choses or nous sommes dans une situation qui ressemble plutôt à la fin de la 4e République avec deux extrêmes qui finalement embolis le système Jean-Michel Blanquer pourquoi Emmanuel Macron a-t-il pris cette décision de de dissoudre selon vous c'est de l'orgueil blessé de l'impulsivité vous semblez carrément penché pour l'idée d'un suicide politique dans le livre larakirie symbolique accomplie en direct par le chef de l'État était spectaculaire l'effet d'irréalité produit était inédit oui je pense que là je faisais référence à à à une phrase d'Edgar fort lorsqu'il travaillait sur sur la disgrâce de turgo euh qui est que euh finalement quand il y a des erreurs de ce genre ça relève d'une sorte de suicide inconscient et et en l'occurrence il y avait aucune raison de dissoudre le soir des élections européenes mais strictement aucune vis-à-vis de personne euh il pour ma part je pensais qu'il y aurait une dissolution en en 2024 et elle me paraissait devoir arriver elle me paraissait devoir advenir après les Jeux Olympiques elle me paraissait devoir advenir s'il y avait un blocage constaté au au Parlement il y aurait eu là alors une logique euh institutionnelle à dissoudre et et le président de la République aurait d'ailleurs eu sans doute beaucoup plus de députés proche de lui s'il avait agi AINS donc il y a quelque chose en effet d'un peu masochiste et d'un peu fou dans ce qui s'est passé bon maintenant il l'a fait comment selon vous il peut sortir de de de cette crise là qui pourrait-il nommer aujourd'hui puisqu'il a refusé Lucy casté et le NFP qui pourrait-il nommer aujourd'hui pour essayer de constituer un gouvernement et essayer de gouverner la France personnalité de la société civile un techno quoi c'est c'est très important important d'abord de de respecter les pouvoirs qui sont les siens c'est par-dà tout ce que nous avons dit précédemment il faut respecter les institutions la Constitution est très claire sur les pouvoirs du président dans son article 8 en l'occurrence et donc il est tout à fait normal qu'il choisisse le le Premier ministre on voit bien que si l'on ne raisonne que au travers des partis politiques il n'y a pas de solution la la solution elle est forcément si on réussi à aller au-dessus des logiques partisanes c'est une évidence elle est devant nous et donc tout le monde doit aller au-dessus de lui-même dans cette affaire à commencé par le Président de la République qui doit nommer quelqu'un notoirement indépendant de lui et ayant donc un passé d'opposition à sa personne c'est évident je crois qu'il l'a un peu ademi lui-même il l'a un peu dit de même que la majorité parlementaire l'exmajorité parlementaire pardon dit que elle accepte que le premier ministre ne soit pas de Sérant c'est normal c'est la pour le coup la logique de ce qui s'est passé aux élections et il faut nommer une personne qui soit capable d'unir à gauche et à droite donc soit quelqu'un qui vient de la gauche et qui s'est parler à la droite soit quelqu' qui vient de la droite et qui sa'est parler à la gauche vous avez un profil Bernard casen vous aiez Bertrand bah les deux que vous venez de citer sont effectivement deux qui viennent en premier à l'esprit à partir de cette définition puisque il y a eu une tendance à gauche ce serait il semble que Bernard casne soit un homme que tout le monde reconnaît comme un homme d'État et qui peut tout à fait assumer cette cette fonction Xavier Bertrand symétriquement il y en a d'autres que que l'on peut que l'on peut citer je pense évidemment des gens comme François Barin Mo que je connais bien ou d'autres venant de la droite ou venant de la gauche qui sont tout à fait ont tout à fait les compétences mais quel que soit cette personne imaginons que ce soit Bernard casneu dans les jours qui viennent cette personne va devoir rassembler d'abord les Français et à ce moment-là bien les structures suivront et c'est l'effet de souffle que cette nomination produira qui doit nous permettre de dépasser l'éclivage dans l'intérêt général nous ne devons penser qu'à la France alors venons-en à votre livre pourquoi avez-vous eu envie de vous livrer exercice périlleux des mémoires souvent prétexte à l'autocongratulation au règlement de compte c'était quoi le désir il y en a plusieurs le premier c'est que je pense que de façon générale et je l'ai fait dans des périodes précédentes de ma vie quand on passe une étape et très important de poser ce qui a été fait et de et de le faire pour soi-même et si possible vis-à-vis des autres ensuitegard à l'importance de ce qui se joue au travers de l'éducation ça me paraît très important de faire l'exercice démocratique de poser choses enfin et vous le savez bien il y a eu de telles campagnes de dénigrement sur ce qui ce que je pouvais faire que et et une telle faible défense de la part de mon propre camp puisque c'est au fond de de ça que j'ai pâti c'est-à-dire qu'à un moment donné le président de la République et une partie de de la majorité ont décidé qu'il n'avaiit plus envie de défendre ce qui pourtant faisait leur fierté précédemment prenez le dédoublement des classes en grande section CPC j'en suis extrêmement fier c'est 400000 enfants qui ont bénéficie chaque année l'école primaire française a amorcé son rebond vous avez une étude internationale très fiable pearls qui mesure le niveau des élèves de 8 ans dans le monde entier la France est le seul pays avec le Portugal à avoir augmenté son niveau dans les les 5 années qui vont de 2016 à 2021 ces choses-là personne et donc pour moi c'est très important de le dit parce que voilà c'est aussi le propos de ce livre là on va revenir sur votre bilan comme ministre de l'éducation nationale pendant pendant 5 ans ce que vous avez pas fait ce que vous avez fait ce que vous n'avez pas fait ce que le président vous a reproché lors de la campagne présidentielle de 2022 puisque c'est ça ce livre là ce qui est très intéressant dans votre dans votre livre c'est la description que vous faites au fond de cette aventure politique qu'on est encore en train d'essayer d'appréhender de comprendre qu'est-ce que le macronisme et quand restera-t-il et ce qui est intéressant dans ce livre- là c'est que c'est pas un livre de journaliste il y en a eu d'autres sur Emmanuel Macron et sur le macronisme c'est pas un livre de politiste non plus c'est la première fois c'est le premier inventaire du macronisme de l'intérieur par un de ces acteurs de premier plan qui fut au cœur du pouvoir vous avez été longtemps le chouchou le ministre emblématique d'Emmanuel Macron avant de tomber c'est vos mots en disgrâce avant d'avoir été trahi euh d'abord sur les bons moments vous parlez de votre rencontre avec Emmanuel Macron en 2017 qui vous donne rendez-vous dans un restaurant qui s'appelle je t'aime ça ne s'invente pas je t'aimis je t'aime je sais pas vous l'éccrivez bizarrement c'est c'est c'est s' je- t- me voilà vous parlez de sa capacité de séduction l'impression donnée à chaque interlocuteur d'avoir avec lui une relation unique exclusive privilégiée à ce moment-là vous croyez vraiment et vous l'écrivez qu'il va révolutionner le la politique française qu'il va opérer le dépassement que vous souhaitiez oui d'ailleurs je le d'une certaine façon je le crois toujours c'est non pas au travers forcément de lui-même mais ce qu'il a porté avait une très grande valeur et continu à en avoir je ne de ce point vu là je je ne change pas du tout ma perception de ce moment-là il y avait depuis fort longtemps en France le besoin de de dépasser lesé clivage et et de dépasser les logiques partisanes ce qui est d'une certaine façon le projet du fondateur de la 5e République et et cette capacité à à le faire Emmanuel Macron a eu une forme de génie dans la capacité à cristalliser ça en 2017 et et ça avait une grande valeur et d'ailleurs tout ceci a produit des choses très positives pendant plusieurs années moi je tire un bilan positif pour l'essentiel du premier quinquena et l'histoire sera et après je pense que à un moment donné si vous voulez où les choses se dégradent il faut lire le livre pour en voir tous les détails mais si je dois résumer je dirais que Emmanuel Macron a eu une très bonne gestion de la crise sanitaire j'en suis pour le coup un ind direct j'étais dans tous les conseils de défense euh tout ça a été beaucoup critiqué aussi à l'époque mais en réalité je peux le dire il y a eu à l'époque une collégialité un un respect des institutions aussi en réalité contrairement à ce qui a été dit puisqu'on allait en permanence devant le Parlement et les circonstances très graves exigeait une concentration très forte du pouvoir et là toutes les qualités d'Emmanuel Macron se voyaient l'intelligence la capacité de travail la capacité de décision des de la prise de risque pertinente tout ça était là le problème c'est que quand la crise sanitaire s'est arrêtée euh il y a eu comme une sorte de crise psychologique au sens où il a continué à travailler avec cette concentration des pouvoirs et avec son secrétaire général de l'ilisée à deux d'une certaine façon ils sont mis à prendre toutes les décisions et avec cette idée folle que si c'est pas fait par moi c'est pas bien fait donc vous arrivez à ce que chacun connaît dans ses structures tous ceux qui nous écoutent savent ça très bien si le chef commence à faire du microanagement les choses ne peuvent pas marcher et donc c'est ce que vous pointez clairement c'est la c'est la concentration des voir dans les mains de deux hommes vous l'évez Emmanuel Macron Alexis C absolument et deuxième problème de fond j'avais une position très républicaine qui me semble être la position indépassable de notre époque il faut garantir l'unité du pays lutter contre les séparatismes de tous ordres et au fond le président de la République n'a jamais été complètement sur cette ligne il a il a eu un discours auquel j'ai pu contribuer qui le discours des Mureaux qui à mon avis est un excellent discours je considère que si c'était tenu sur cette ligne aujourd'hui il aurait une ité absolue au législatif de 2022 on ne serait pas dans la crise dans laquelle nous sommes les Français verraient les choses avec clarté le drame de la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui c'est que je suis persuadé que 70 % des français voire davantage se reconnaîtrai dans quelques grands principes de bon sens à commencer par la défense de la République qui signifie à la fois autorité justice sociale égalité des territoires des sujets qui sont absolument essentiel et sur lesquel on peut unir il avait il avait cela dans les mains et aujourd'hui on a presque l'inverse de ça c'est-à-dire une structuration partisane qui empêche je ce que j'appellerai la majorité tranquille des Français de s'exprimer et on a au contraire la domination des extrêmes qui brutalise la vie politique il faut sortir de là par le haut aussi bien sur le fond par les éléments de doctrine je dirais de la théorie que nous développons que sur la forme c'est-à-dire l'équilibre le calme la lucidité l'Esprit de Vérité et moi je crois encore à ça en politique et c'est pour ça que j'ai écrit ce livre et vous racontez dans ce livre très vite comment vos collègues ministres et les conseillers de l'Élysée vous envoie des pots de banane en faisant fuiter des infos et des off aux journalistes commence ce que vous appelez une descente aux enfer à partir du moment où vous refusez la demande d'Emmanuel Macron d'être tête de liste régional c'est la disgrâce elle durera jusqu'au bout vous évoquez la colère d'Emmanuel Macron je je cite il ressortait que j'étais au fond un ingrat qu'il était inouï que je me permette de refuser sa demande qu'il faudrait que je comprenne bientôt qui avait fait ministre et que ce qui m'avait fait pouvait me défaire comment ça alors donc une forme de descente aux enfers à postériori vous ne regrettez pas de ne pas avoir accepté d'y aller à ces régionales comme il vous le demandait par peur de perdre face à Valérie pcrè oh j'avais aucune peur de perdre c'était certain de perdre si j' allais j'étais certain de perdre mais ça ne me faisait pas peur si vous calculer si vous êtes dans le pur calcul politique mon intérêt c'était d'y aller en terme d'épaisseur grâce à grâce au fait de se confronter à l'élection je pense que j'aurais su faire une bonne campagne j'aurais perdu très honorablement et donc si je ne pensait qu'à ma pomme si vous me permettez l'expression j'y aurais été ne serait-ce que pour faire plaisir au Président il me semblait au contraire que c'était une très mauvaise décision au moment où je devais me concentrer complètement sur la gestion de la crise de la crise covid et donc il me semblait aussi que nous avions une telle relation de confiance que je pouvais me permettre tout simplement d'être franc ce que j'ai toujours été ce que je suis toujours et le et et et j'ai il s'est passé quelque chose d'assez fou en réalité c'est que pour ce sujet finalement relativement secondaire le a commencé une sorte de cercle vicieux là où nous étions dans un magnifique cercle vertueux de la confiance je garde ma reconnaissance au président de m'avoir nommé tout simplement c'est la fonction la plus noble qui est soit dans la République à mes yeux ministre de l'éducation nationale j'ai vécu 4 ans absolument fantastique sur le plan de la capacité d'action ça a été très dur bien sûr pour plein de raisons mais la mais mais toute à partir du moment où vous avez le du président tout est possible moi je suis prêt à tous les combats mais ce qui est terrible c'est quand vous commencez à prendre des des coups de poignard dans le dos et où on commence à piétiner des choses dont vous avez tout lieu d'être fier si vous voulez Jean-Michel Blanquer vous dites je n'ai pas accepté d'aller au régional parce que j'avais trop à faire au ministère de l'Éducation une des choses qu'on vous a reproché c'est justement en plein déconfinement en plein de covid en plein en pleine rentrée de l'école vos vacances à Ibiza vous y revenez dans le livre sur d' sur ces vacances comme sur beaucoup d'autres choses vous n'avez pas de regret hein il faut pas chercher beaucoup de macoupa dans le livre il y en a pas vous en gros pour vous les vacances à Ibiza c'était la faute des autres des autres ministres qui vous ont lâché vous pointez un ministre sans donner son nom qui a balancé à la presse de méia part de libération vous vous n'avez pas grandchose à vous reprocher d'être ministre de l'éducation en déconfinement regardz ça avec le recul d'abord un nous sommes il y a les sujets de fond et puis il y a les sujets de de de surface on est là sur un sujet de surface le sujet de fond c'est nous sommes le pays qui a le moins fermé son école pendant la crise sanitaire et et et je on voit dans les annexes ce que nous avons fait c'est salué par les organisations internationales évidemment on ne remercie jamais quelqu'un pour les problèmes qu'il a évité par contre tout ce qui tout ce qui crée des toutes les difficultés on on ne manque pas de les souligner je j'ai évidemment strictement pas à m'excuser de prendre 3 jours de vacances au nouvel an et je suis allé dans ce lieu qui a une qui malheureusement a cette symbolique là mais c'est comme si j'étais allé dans une station balnéire française il fait 12 degrés j'étais en télétravail euh je me reposais pendant 3 jours d'une année de de travail énorme et par ailleurs pour prendre une décision collective euh que nous avions à assumer tous et qui d'ailleurs euh évidemment était difficile à vivre tout était difficile à vivre pendant la crise sanitaire donc il y a eu une forme de logique de Bou émissaire et d'ailleurs je cite dans le le livre le fait que de manière presque amusante il y a eu un sondage là-dessus j'aurais jamais cru qu'il pit y avoir un sondage sur des vacances mais sur M Vacances j'ai passé 3 jours en gros j'ai fêté le nouvel an dans une station balnaire à mes frères bien entendu et j'y suis allé d'ailleurs parce que je cétais j'avais habillé pas cher euh le le euh ça c'est un péché capital quand vous êtes le ministre du pays qui a le moins fermé les écoles contre des oppositions euh incroyable euh écoutez euh je crois que chacun doit se faire une opinion mais en lant le livre si vous voulez il n'y a pas de de mémoire en tout cas sans portrait et sans très assassin euh vous ne ménagez pas vos pics vos flèches à l'endroit de plus ur ténor de la majorité comme Alexis coller Édouard Philippe mais la charge la plus virulante est réservée à François baayrou extrait parmi les plus tendres on n pas pris les pires baayrou je vous cite est le génial inventeur du volontarisme d'atmosphère une fumée que l'on sent toujours mais que l'on ne voit jamais a mis des forces de l'esprit il reste à l'état gazeux ce qui comptait pour lui c'était le verbe plutôt que l'acte l'apparence plutôt que la réalité les joies de Narcisse plutôt que les travaux d'Hercule fin de citation alors on a compris que vous ne partirez pas à ibissa ensemble mais qu'est-ce que vous ne lui pardonnez pas à lui plus que à quiconque non il y a deux choses c'est bah on a des mandats comparables il suffit de le en terme de durée c'està-dire il a eu 4 ans de de mandage j' on est eu 5 que chacun regarde tout simplement les bilans c'est c'est tellement facile d'acheter la paix sociale par des concessions permanentes et ensuite de faire la leçon à ceux qui eux vont au combat pour faire progresser le pays le tout en utilisant des grands mots que lorsque j'ai eu à affronter des des sujets difficiles il y en a un dont que j'explicite dans le dans le livre puisque à un moment donné j'ai eu à me battre contre l'idée qu'on puisse créer des écoles en langue régionale à l'exclusion de la langue française euh là aussi ça a été caricaturé on a fait on m'a présenté comme un jacobin ce que je ne suis pas je suis au contraire très favorable aux langues régional mais je ne suis pas pour certaines extrémités et euh et François Baayou a considéré que et ça c'est typique c'est-à-dire c'est si on est républicain on est forcément du côté de ce que j'avais présenté à l'époque qui d'ailleurs est est un point de vue même juridiquement très assis sur la constitution puisque c'est la le Conseil constitutionnel a évidemment donné raison à mes arguments donc euh si vous voulez ce à quoi j'en appelle c'est à une façon de faire de la politique c'est-à-dire c'est trop facile de se payer de mot je crois que ce qu'illustre mon mandat on a le droit de pas aimer certaines choses que j'ai faites mais j'ai toujours été dans un esprit euh de vérité et de progrès du du pays et aujourd'hui je voudrais pas non plus que au travers de ce qu'on se dit les nos auditeurs pensent que euh c'est juste un travail de critique c'est pas du tout le cas il y a un travail de philosophie politique dans dans ce que dans ce qui a été fait là un travail de recul et parfois d'autocritique hein je je relativiserai ce que vous avez dit à l'instant si vous le voyez y a des moments où je dis ce qui a été fait ce qui n'a pas été fait euh et et surtout ce qui reste à faire mais ce que j'affirme c'est que nous avons fait progresser l'école pendant les 5 ans et je j'en donne plusieurs éléments de preuve alors justement euh vous vous vous défendez votre bilan clairement dans dans ce livre on ne dit pas ce matin que rien n'a été fait loin de là vous vous regrettez qu'Emmanuel Macron ne l'est pas assez défendu en 2022 le bilan de l'école bon on a plein de messages d'auditeurs ce matin de gens qui vous reprochent ce que vous avez fait aussi la réforme du bac parcours sup le retrait des maths du Tron commun euh allez-y Nicolas lisez Frédéric un ministre de l'Éducation soyur David comment vivez-vous l'organisation du démantellement de l'école publique organisation dont vous êtes l'instigateur Roland monsieur Blanquer êtes-vous content d'avoir mis par terre l'éducation nationale Aurélie votre réforme du bac a détruit cette fierté de la France à l'international voilà je vous cite quelques quelques exemples les gens qui nous écoutent euh ceux qui sont contents de la réforme du baccalauréat vous croyez qu'il téléphone à France Inter euh on ne vit que sous le régime de ce que vous venez de faire c'est-à-dire euh la brutalisation de la vie publique l'expression des extrêmes on peut évidemment par exemple être contre la réforme du baccalauréat il faudrait 2 heures maintenant pour expliquer pourquoi en réalité elle a énormément fait progresser le sujet est-ce que nos auditeurs savent que les programmes sont devenus plus exigeant à la faveur de la réforme du baccalauréat est-ce que nos auditeurs savent que chaque fois qu'il y a une enquête les lycéens sont très majoritaires à dire qu'ils aiment cette réforme par rapport à ce qu'il y avait avant parce qu'ils ont plus de liberté parce qu'ils peuvent approfondir est-ce qu'on a envie de revenir en arrière par rapport à certains progrès qui ont été faits par exemple l'oral qui permet de développer cette compétence qui est qui est fondamentale tout est allé dans le sens de plus de liberté et plus d'exigence c'est-à-dire ce dont on a besoin et donc évidemment il y a eu des des opposants de tous ordres je ne dis pas d'ailleurs qu'elle était parfaite on quel regret vous avez comme réforme de comme ministre de l'Éducation sur une réforme où vous dites celle-là j'aurais pas dû non il a surtout les celle que je n'ai pas pu faire je pense sur les maths vous avez pas regret sur les mat il y a un malentendu si vous voulez c'està-dire que aujourd'hui les mathématiques sortent renforcé de ce que nous avons fait euh sur les mathématiques euh regardez les programmes de mathématiques qu'il y avait avant et ceux qu'il y a aujourd'hui on a sorti des chiffres à votre antenne des gens ont même répandu des fake news hein euh par exemple sur la baisse du nombre de filles c'est pas vrai vous avez autant de filles aujourd'hui dans ce qu'on appelle ma expert que précédemment euh c'est autour de 20000 à peu près elles sont euh mais ça sauf qu'elles font 9h par semaine là où c'était 8h avant le programme est plus approfondi et elles sont euh et et aujourd'hui on voit qu'elles sont un peu plus nombreuses à aller dans l'enseignement supérieur scientifique donc si vous voulez on fait peur aux gens on dit des choses fausses et évidemment ça peut participer euh de certains échecs de notre pays parce qu'il faut aussi c'est un peu comme pour les Jeux Olympiques si vous voulez ce qu'on disait avant les Jeux Olympiques est-ce qu'on en dit maintenant bien le de la même façon si vous voulez il y a une espèce de de volonté de la part de certains que les choses ne marchent pas et même quand elle marche on on dép alors après je ne dis pas que tout est parfait ce serait me caricaturé de dire les gens liront parce que c'est très précisement je donne la démonstration il faut à chaque fois il faut beaucoup de pages il faut des heures aussi pour exp expliquer ces chosesl pour finir parce que vous le dites aussi c'est une c'est un essai aussi de philosophie politique de l'Intérieur qu'est-ce qui restera d'Emmanuel Macron et du macronisme vous avez une réponse qui est là aussi très dure vous dites il y a une anthropologie du golisme une anthropologie du Pompidolisme une anthropologie du giscardisme quelle sera l'anthropologie du macronisme de sémiant trentenire technocrate ou intrigant les yeux rivés sur les sondages et les écran pour piloter à vue sans culture sans vision et sans valeur je ça avait quand même un point d'interrogation c'est une question que j'ai posé au président de la République en lui disant c'est ça que vous voulez parce que mais regardez le personnel politique que nous avions au début du premier quinquena et ce qui s'est passé ce qui s'est passé ensuite c'est comme si on avait je pense à Gérard Colomb que j'aimais beaucoup évacuer très très rapidement regardez ce qui m'est arrivé c'est-à-dire que nous avons besoin pardon de le dire ainsi je le dis sans prétention mais d'épaisseur humaine on a besoin aussi de diversité de points de vue on a pas besoin de d'avoir simplement un seul chef et ensuite des des jeunes ambitieux derrière vous voulez même proposer de de que queon a bossé pendant 10 ans dans un dans une activité professionnelle avant d'être nommé ministre oui parce que je vous savez Gabriel Atal appréciera je regardais le débat àal bardé là bon part je l'ai regardé tous les trois et je me disais mais au fond aucun des trois n'a une expérience professionnelle aucun n'a mené un projet de A à Z dans dans sa vie c'estd que je je je crois que dans un moment comme celui-là où ce qui compte le moment que nous vivons actuellement où ce qui compte c'est pas les partis politiques mais le pays où ce qui compte c'est les êtres humains c'est l'intérêt général faisons un peu attention à la valeur c'est pour ça que j'ai dit du bien parce que je dis de beaucoup de bien de beaucoup de gens aussi dans ce livre je tiens le dire ce matin je dis du bien de Bernard casazenu je dis du bien de zavier Bertrand du bien de françois Barouin du bien je dis du bien de Françoise Nissen dans le livre par exemple c'est des gens de valeur c'est important la valeur humaine et et et j'y crois et j'y ai cru en suivant Emmanuel Macron et je crois que c'est encore possible je crois encore à cette capacité à dépasser l'éclivage et à vouloir l'intérêt général merci Jean-Michel Blanquer d'avoir été au micro d'Inter la citadelle au cœur du gouvernement chez Albain Michel et en librairie aujourd'hui merci encore 8h49 [Musique]

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