Comment l’EPR de Flamanville aura pris douze ans de retard ?

12 ans de retard je le disais on parle du réacteur nucléaire pr de flamandville qui pourra enfin entrer en fonctionnement cet été on en parle avec notre invité Emmanuel Galichet bonjour bonjour bienvenue sur Sud Radio vous êtes enseignante chercheuse en physique nucléaire au Conservatoire national des arts et métiers je le disais 12 ans de retard pour l'entrée en service de ce réacteur mais ça veut dire que le chantier en gros aura duré près de 17 ans c'est une G gétion qu'il aura fallu pour construire un réacteur d'un type nouveau en France comment ça s'explique une telle durée parce que effectivement les équipes ont rencontré énormément de problématiques sur le chantier qui qui sont différentes hein le premier point c'est qu'effectivement il y avait eu une perte de compétences sur certains métiers sur certaines techniques et donc il a fallu réapprendre à travailler à faire des chantiers complexes parce que effectivement un réacteur tel que le le Pr c'est un un grand projet avec énormément de complexité donc ça c'est le premier point et le deuxième point c'est que effectivement au fur et à mesure qu'on a pris du retard et bien on a on a eu la la sûreté les les exigences de sûreté qui ont changé en fur et à mesure du chantier donc il a fallu prendre du temps pour euh mettre en place les exigences de sûreté qui n'avaient pas été prises en compte au début dans la conception dans les plans et cetera et cetera donc vous voyez qu'il y a il a c'est c'est multip paramétrique finalement he c'est c'est toute tout ce projet et on voit qu'il y a eu plein de problématiques différentes qui ont fait que le le planning a dérapé que le planning a dérapé mais pas seulement le planning le coût aussi est-ce qu'on sait à ce stade combien de milliards d'euros aura coûté ce chantier du réacteur nucléaire pr de flamandville alors bon moi je vais pas rentrer dans dans les plusieurs instances on ont donné des chiffres il faut il faut voir qu'en gros ça sera un peu plus de 10 milliards effectivement pour pour le chantier alors je vous pose cette question elle est importante parce que c'est évidemment un dépassement on avait pas prévu que ça coûte aussi cher l'état officiellement souhaite en faire construire 14 ou EDF plutôt dans les années qui suivent est-ce qu'on a les moyens de construire plusieurs 14 réacteurs nucléaire à 10 milliards d'euros pièces ou est-ce que au fur et à mesure qu'on en conuira de nouveau ça coûtera de moins en moins cher et ben vous avez exactement raison effectivement l'effet c'est ce qu'on appelle l'effet de série dans l'industrie c'est-à-dire que là il faut il faut voir le Pr comme un prototype donc une tête le la première fois qu'on le fait effectivement les les les coûts ont beaucoup dépassé et donc on espère l'industrie nucléaire espère que en en faisant plusieurs et en ayant beaucoup appris sur les les problématiques sur le Pr et bien on va pouvoir avoir un ce qu'on appelle le PR2 plus facile à construire ils ont toutes les ingénieries on ont travaillé pour rendre la la construction et les plans beaucoup plus simples et on espère Queau fur à mesure qu'on apprenne à à travailler et bien évidemment ça va aller plus vite et donc un planning plus rapide ça veut dire un coût diminué alors question Dené auit j'espère que vous me la pardonnerez mais qu'est-ce qu'il a de plus ce réacteur pr pourquoi c'est si important de partir sur un nouveau modèle après tout nos bonnes vieilles centrales marché très bien on aurait pu faire le même modèle qu'on savait construire oui alors je sais pas si au bout de 20 ou 25 ans on aurait su construire encore même les les paliers que nous avons les réacteurs que nous avons sur le parc hein parce que et vous avez eu une perte de de compéten hein les les anciens sont partis à la retraite et les jeunes ont pas eu le temps sûrement de de de de de reprendre les les vraies compétences puisque la la compétence c'est l'expérience donc vous voyez un jeune ne remplace jamais un vieux c'est ça qu'il faut savoir sur les projets de C de tel d'une telle complexité et donc aujourd'hui euh bon il y a l'important c'est euh entre le parc et le les les PR et les PR2 c'est vraiment des exigences de sûreté beaucoup plus importantes c'est-à-dire que aujourd'hui au lieu de se dire bon on essaie de diminuer de manière drastique la les les les probabilités d'accidents et bien en plus sur le Pr et le PR2 et tous les réacteurs d' aujourd'hui à travers la planète qui sont ce qu'on appelle les générations 3 on se dit bon bah ok l'accident même si la probabilité est très très très très petite et ben peut-être qu'il peut arriver et alors je mets les parades je construis et je dimensionne les parades de manière à ce que l'accident reste confiné à l'intérieur du site donc la sûreté de le Pr c'est son premier atout par rapport aux autres modèles c'est ça oui complètement et le deuxième c'est quoi c'est la puissance c'est la puissance on n'est jamais allé aussi haut en puissance sur le parc hein le dernier le dernier palier le dernier réacteur c'est 1450 MW et là on est à 1600 un petit peu plus de 1600 MW donc on a vraiment le réacteur le plus puissant en France bon il devrait entrer en service cet été c'est ce qu'a en tout cas permis l'Autorité de Sûreté Nucléaire est-ce qu'on sait S a un autre chantier et si oui où il pourrait avoir lieu pourrait être lancé en France alors le prochain après le Pr effectivement il est déjà euh projeté planifié il est il sera à panli ce sera la la la construction de deux PR2 et ben écoutez j'espère qu'on pourra en reparler avec vous et si possible avant avant 12 ans tant qu'à faire au moins on aura gagné en expérience merci beaucoup pour cette éclairage Emmanuel Galichet enseignante chercheuse en physique nucléaire au Conservatoire national des arts et métiers