Éducation: stopper la machine à trier - Débat sur Mediapart (21/03/2024)

Published: Aug 28, 2024 Duration: 00:53:54 Category: News & Politics

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salut bienvenue sur miaap les enseignants font grève en scène saint depuis un mois pour un plan d'urgence et contre les groupes de niveau annoncés au collège pendant ce temps il n'a jamais été question autant de séparatisme scolaire et des inégalités à l'école le système scolaire qui devient pour beaucoup une machine à trier de plus en plus implacable comment soigner l'école si c'est encore possible assurer plus de mixité sociale l'école privée donne-t-elle vraiment plus de chance à certains élèves ou accroit-elle aussi les inégalités vous regardez à l'air libre c'est l'émission d'actualité et de débat de méia part [Musique] en ce début d'année 2024 deux événements apparaissent comme des symptômes des inégalités qui rongent l'école le premier c'est le scandale autour de l'éphémère ministre de l'éducation nationale améie ou Castera une affaire révélée par méia part où l'on a appris que la ministre avait menti sur les raisons qui l'ont poussé à mettre ses enfants dans le privé une école privée qui n'est pas n'importe laquelle Stanislas à Paris une des plus up l'incarnation de l'entre soi des élites mais aussi une école catholique avec des classes non mixtes à l'universe homophobe et autoritaire et puis loin très loin de ce mondelà il y a en ce moment un mouvement social massif cette mobilisation c'est celle des enseignants du du public de sa sainten le département le plus pauvre de France métropolitaine qui font grève et manifestent depuis plus de 3 semaines pour plus de moyens pour l'égalité des chances pour leurs élèves contre les classes de niveau au collège proposé par le gouvernement Mathide salut salut tu es responsable du pôle société de Médi part tu couvres les sujets liés à l'éducation aujourd'hui math deux des actrices de cette grève sont sur notre plateau oui il y a Louise Paternoster qui est coresponsable de la CGT éducation à dans le 93 bonjour bonjour et puis il aime Panella qui est parent d'élèves à Romainville au collège Gustave Courbet élu à la FCPE et qui aussi participe à cette mobilisation bonjour bonjour et pour discuter avec vous deux très bons connaisseurs du système scolaire qui publie et ses révélateurs de livres au titres finalement assez proches najade Valo balcassem bonjour bonjour vous êtes directrice de l'ONG one qui lutte contre la pauvreté vous avez été ministre de l'éducation nationale de 2014 à 2017 et vous publiez le ghetto scolaire pour en finir le avec le séparatisme coécrit avec François dub c'est en ce moment ça vient de sortir aux éditions du seil Youssef SEDI bonjour vous êtes chercheur au CNRS à Paris Dauphine PSL votre livre il s'appelle vers la sécession scolaire mécanique de la ségrégation scolaire au collège ça sort chez Fayard dans quelques jours le le 10 avril mathil d'être sur on va parler de la maintenant de la de la mobilisation Louise Paternoster il aim panel là vous êtes une enseignante une parent d'élèves ça nous semblait important parce que depuis un mois c'est un large mouvement social en scène saint-is à l'école au collège dans les lycées pourquoi ça dure donc aujourd'hui on en est à la 4e semaine d'un mouvement qui est historique dans notre département le départ de feu il a eu lieu le 26 février ce qui n'est pas n'importe quelle date puisque c'est le jour de la rentrée et donc le jour de la rentrée les établissements écoles collèges et lycées ont été massivement mobilisés et depuis puis la mobilisation s'amplifie donc on a obtenu par la force de la mobilisation une audience au ministère malheureusement rien n'a été mis sur la table nous on voit un ministère qui essaie d'endormir une mobilisation qui est et une colère légitime qui est soutenue par une lâche partie de l'opinion aujourd'hui et voilà quand on brasse de l'air faut savoir que bah ça attise le feu donc nous on est plus à l'étape du feu on à l'étape de l'incendie aujourd'hui on va demander des comptes à matigon puisqu'on sait plus très bien qui est notre ministre actuellement et donc donc la mobilisation est très forte on est encore sur une journée de grève majoritaire et donc on est très satisfait et le message c'est qu'on ira jusqu'au bout pour vous donner un exemple des raisons de la mobilisation deux choses la première c'est le lycée de secteur dans laquelle vont mes élèves par que moi je suis enseignante en grande section de maternel et ben l'année dernière pendant un an les élèves ont été privés de cours de physique chimie les élèves de première et terminale combat qu' à la fin de l'année deuxième exemple mes collègu en maternelle à noisilgrand la semaine dernière ils ont accueilli jusqu'à 45 élèves en petite moyenne et grand section la raison c'est les nonremplacements trois de collègues absents pas remplacé ça c'est pas un fait isolé puisqu'on perd en moyenne un an de scolarité entre la maternelle et le lycée c'est inacceptable vous demandez un plan d'urgence he pour le 93 de 358 millions d'euros par année vous considérez que c'est une exception le 93 la scène Saint-Denis à ce titre ou est-ce que c'est finalement un miroir un peu grossissant de problème vous parlez des absences non remplacées qui qui vont au-delà du du du départ appartement c'est un miroir grossissant mais c'est aussi un laboratoire nous on dit que la scolarité c'est comme un marathon mais force de constater que dans le 93 nos élèves prennent le départ avec des kilomètres de retard à cause des difficultés sociales les difficultés familiales et qu'en plus de ça ils partent avec des semelles de plomb parce que l'école au lieu de corriger le tir sur les égalités et bien les accroit donc nous ce qu'on voit c'est que nos élèves ils sont privés d'un an d'un an de cours en raison des nonremplacements ce qui veut dire qu'il y a pas assez d'enseignants hein le calcul il est simple mais que la moyenne nationale du remplacement elle est de 78 % donc on voit bien que ce qui se passe ici ne se passe pas ailleurs oui pardon hem Panella du coup vous êtes aussi dans cette lutte et c'est ça qui est un peu particulier les parents se sont pas mal impliqués finalement dans la mobationo tout à fait Louise nous à Romainville on Romainville je dirais je je vais parler aussi des communes voisines on a romville Bagnolet Montreuil noisilse les lilas le prix saint-gervin j'espère que j'en ai oublié aucun on est tous mobilisés contre cette réforme et aussi pour le plan d'urgence 93 euh aujourd'hui on constate on constate en fait de de de graves problèmes de remplacement dans dans toutous les collèges et les lycées notamment à Courbet juste un exemple à la rentrée scolaire euh on a un professeur de français qui a été absente pendant peu près 2 mois c'est une absence qui avait été programmée un an avant euh comment se fait-il que à la rentrée scolaire on n pas eu de professeurs actuellement actuellement depuis décembre donc ça fait un trimestre que nous avons un professeur de français qui n'est pas remplacé y a il y a 3 semaines j'étais allée à courb c'était les parents donc qui bloquaient l'entrée du collège en relais des enseignants qui avaient fait grève la veille ou l'avantveille est-ce que vous vous êtes dit quand vous avez commencé à scolariser votre enfant à Romainville en tout cas au collège vous êtes dit bon bah je vais devoir faire ça en fait je vais bloquer la porte de du collège de mon enfant mais absolument pas je suis je suis complètement sidérée de de de de de cette situation enfin euh sidérer on se sent méprisé euh enfin voilà il faut toujours lutter en fait dans l'éducation dans l'éducation nationale c'est ce qui est difficile on demande à rien d'autre à ce que nos enfants puissent étudier euh dans de bonnes conditions en toute sérénité que les professeurs puissent faire leur travail avec des moyens matériels des moyens financiers et et en toute sérénité c'est c'est tout ce qu'on demande on demande pas la lune et c'est une mobilisation alors aussi qui qui concerne c'est pas nouveau comme discussion mais aussi tout simplement l'état des locaux on a vu des enseignants et des parents d'élèves se mobiliser y compris sur les réseaux sociaux exemple cette vidéo récente sur TikTok faite au lycée bless sandrard à ce V tu élève à BL sandR dans 93 évidemment que ça fait un an que l'ascensur ne marche plus sympa de français dans 93 évidemment que quand j'étais enceinte mes élèves n'ont pas eu cours de français pendant 6 mois le année du bac tuè bien évidemment que le chauffage il fonctionne pas on est à BLR évidemment qu'on a pas de plafond dans No toilettes et qu'on fait P dans le noir je su élève à BLR dans 93 évidemment j'ai des toutes cassé je suis une élève à 93 évidemment qu'on a pas de table pour faire cour excusez-moi est-ce que vous avez des chaises je suislève à BL dans le 93 évidemment que quand je fais cours j'ai pas de plafond moi je lève à blessendrar donc bienidment tout ce qui reste de l'extincteur c'est ça je lève à blessandrar en 93 évidemment qu'on a pas de rideau et qu'on les fait nous-même on a à bless sandrass évidemment qu'on a un saut pour les fites parce qu'on a plus de plafond je suis professeur au lycée bless sandrass bien évidemment que je ramène mon ventilateur personnel pour ventiler mes 35 élèves dans la même salle Louis patnost je vu réagir prendant cette vidéo il faut signaler que les enseignants en question ils ont fait l'objet d'un d'un rappel à l'ORD d'une sanction administrative dites-nous précisément tout à fait des formes d'intimidation puisqu'ils ont été convoqués dans leur établissement avec un représentant de la Direction académique là-dessus madame Boubé a dit que l'administration n'y était pour rien madame voilà madame la ministre pour autant pour nous c'est exceptionnel de voir un représentant de la Direction académique et c'est une situation hor norme on a obtenu par la mobilisation l'absence de toute sanction disciplinaire donc c'est plutôt positif et euh mais ce que ça veut dire c'est que ça dérange et ce que ça veut dire aussi c'est que le gouvernement est fébrile et on tient à féliciter la mobilisation exceptionnelle des des lycéens et en particulier des lycéennes de Sandras qui seront tout à l'heure dans la rue à Matignon et et qui mettent en avant le problème du bâti qui est pas un problème isolé c'est pas seulement sans Grace mon école je prends un exemple nous on a actuellement de l'eau qui coule des faux plafonds qui se sont effondré dans le dortoir et une eau souillée ce qui fait que nos élèves de 3 ans se retrouvent dans des dans des conditions inacceptables pour s'endormir sachant qu'on a en plus des élèves asmatiques moi mon école elle a 10 ans seulement mais elle est pleine de malalefaçon et elle a été ite avec des matériaux de piètre qualité ce qui fait qu'aujourd'hui on a des rats qui creusent des trous dans les murs et qui s'introduisent dans nos locaux nous nos élèves ils ont entre 2 ans et demi et 6 ans voilà et ça c'est pas des fait isolés puisque il y a 30 % des écoles où il y a des nuisibles donc rongeur souris rat mais aussi cafar etaise selon un des compes que les organisations syndicales on ont fait tout à fait donc voilà en plus nous nos élèves de subir prochainement le choc des savoirs on a le choc desgvas parce qu'il y a les plfond qui nous tombent sur la tête on a le choc thermique parce que quand il fait trop chaud on peut avoir des classes à 40°gr moi il y a 3 semaines il y a un collègue qui m'a envoyé la photo de son thermomètre 11°gr dans sa classe voilà puis on a aussi le choc olfactif parce que voilà on a des problèmes d'humidité on sait que c'est sources d'asthme précoce he il y a 30000 élèves asthmatiques en Rais voilà dont l'incidence est directement issue de des problèmes de d'aération et des problèmes d'humidité et de colle dans les meubles voilà Najat Valo balcassem quel regard vous portez sur ce mouvement social qui qui dure depuis un mois c'est pas fréquent des mouvements sociaux dans l'éducation nationale qui duent à moi enfin je sais pas si vous en aviez connu d'ailleurs en tant que en tant que ministre euh non à l'époque non mais le regard que je porte dessus enfin moi je suis honnêtement je suis assez atterré je trouve ça très positif qu'il a une mobilisation à ce point et des enseignants et des élèves et évidemment des parents euh ces vidéos qu'on vient de repasser celle de Blaise sandrars elles correspondent à une réalité il se trouve que hier encore j'étais avec les lycéens de de du lycée Paul et Luard à Saint-Denis et honnêtement c'est par des chesquiventes sur les fes dans les faux plafonds et c'est quand même enfin voilà c'est marquant donc on a un sujet de bâti peut-être qu'il faut préciser quand même que ça relève des collectivités locales aussi parce que les région en l'occurrence ont la compétence ici la régionî qui par de manipulation politique le vice-président de la Région île- de-fance de Valérie PCR pour cette vidéo en particulier dit c'est une manipulation politique oui mais enfin à un moment donné la réalité s'impose d'une certaine façon hein et donc du coup il faut c'est ça le sujet de notre décentralisation quand on a décidé à un moment donné de confier la compétence ben des des des des écoles aux communes des collèges au département et des lycées aux régions il faut quand même à un moment donné s'interroger sur l'état d'inégalité territoriale que ça a fini par créer parce que moi ce que je constate et je suis aussi en auverneuronalpe et je vois que c'est un peu la même chose avec un un autre président de R l'UR enoqué ce que je constate quand même c'est que on n pas tout à fait la même considération dans ces collectivités là à l'égard des territoires les plus en difficulté et des lycées qui y sont en l'occurrence et à l'égard des territoires plus favorisés par exemple ce sont de région je vais vous donner un exemple ce sont deux régions dont je constate qu'elles ont fait énormément d'effort ces dernières années pour soutenir l'enseignement privé mais ce sont des millions et des millions qui sont déversés pour soutenir davantage ignement privé qu'il n'en avait réellement besoin et en parallèle avec des surdotations en plus de ce que verse évidemment l'état puisque vous savez que le renseignement privé soutenu par l'État qui paye les les professeurs mais les collectivités peuvent abonder apporter davantage et bien on est dans deux collectivités ces deux régions qui font énormément pour cet enseignement bah c'est un choix politique et et comme l'argent c'est pas de l'argent magique quand vous l'avez dépensé à une chose vous l'avez pu pour le reste et bien en parallèle vous avez des situations comme celle-là qui s'enquiste et qui s'aggrav et ça me fait penser si vous me permettez il y a quelques années à ce qui se passait dans la ville de Marseille on n plus sur la question des lycées mais rappelez-vous là pour le coup j'étais ministre et et et et j'étais vraiment monté au créneau face au refus de celui qui était maire de Marseille à l'époque Jean-Claude Goudin Jean-Claude godudin de s'occuper de l'entretien des écoles marseillaises on avait mis à jour mais vraiment un système mais de fou où il y avait là pour le coup une vraie ségrégation un vrai séparatisme avec des écoles mais qui tombaient en ruine les histoires hisire de rat de fuite d'eau et cetera bah on les voyait et ça faisait des années que ça durait que la municipalité refusait d'en faire une priorité d'intervenir donc ce que je pense c'est que un il faut poser la question des collectivités et deux il faut aussi rappeler que l'État derrière il doit lui faire pression sur ses collectivités en disant attention le service public n'est plus assuré je veux dire le ministère de l'Éducation nationale il a quand même un moment donné à être le garant de ce service public uniforme et de cette qualité de l'éducation clairement aujourd'hui n'est pas remp vous venez de le dire ronalpe Marseille on peut aussi penser à certaines écoles ou établissements en zone rurale qui sont pas toujours très bien Lotti non plus est-ce que vous considérez Youssef Souidi quand même que il y a une exception Scine Saint-Denis en la matière en matière de de de de oui voilà si si vous comme le titre de votre ouvage c'est c'est la sécession est-ce qu'il y a une une spécificité de de ce département de ce point sur les deux questions qu'on a abordé le bâti et l'attractivité vous parlez de miroir Gross je crois tout à l'heure effectivement c'est ce qu'on observe puisque la sensani par exemple a connu une explosion démographique au cours des dernières décennies et donc le département a investi par exemple au niveau des collèges pour construire énormément de collèges mais comme vous le disiez les fonds sont limités à un moment et donc c'est un département qui fait à la fois face à des difficultés sociales importante et qui a cette charge que d'autres départements n'ont pas parce qu'ils ont une stabilité démographique ou une une baisse démographique et il y a aussi la question de l'attractivité du métier d'enseignant parce que vous parliez des non remplacements mais en fait de manière plus générale euh les comment dire les concours ne font pas le plein je regardais les les chiffres pour l'année 2023 au niveau des professeurs des écoles dans l'académie de Créteil dont fait partie la sensani il y avait 1200 postes ouverts mais seulement 800 candidats qui se sont présentés au concours donc même si tout le monde était admis et tout le monde n'est pas admis on remplirait pas les postes de professeur et donc on se retrouve avec des taux de contractuels plus importants que dans d'autres j'ai une question à vous posez pardon sur ce sujet si je peux me permettre parce que quand j'étais ministre j'avais créé ce concours supplémentaire pour la scène ni ce concours exceptionnel qui permettait de venir en quelque sorte abonder avec des candidats d'autres territoires de France pour essayer de trouver davantage de candidats pour la scène saint est-ce que ça existe touourost est-ce que les réformes de njat velcassen continuent aujourd'hui trouve si ça se trouve c'est pas reconduit je ne sais pas le deuxème concours est toujours en place mais en effet depuis 2 ans on a perdu 1326 candidats faute de candidats suffisants et on a on a on a TR fois moins de stagiair qu'en 2005 ok alors qu'on a une hase démographique que vous mentionniez exactement et donc nous ce qu'on voit c'est que en fait à force de sous-financement on a un service public qui se dégrade qui est de moins en moins attractif qui se détérieure après on dit qu'il fonctionne plus c'est un peu la logique et la feuille de route néolibérale et d'ailleurs nous on connait bien en éducation puisque depuis les années 90 il eu un décrochage par rapport à la production de richesse on a perdu 25 milliards pour l'éducation si on avait le même niveau d'indicateur on serait à 25 milliards supplémentaires autant vous dire des écoles de très bonne qualité et cetera donc là on voit un sous-financement chronique qui s'est mis en place d'ailleurs pour l'hôpital avec un voilà le gouvernement qui a organiséhpital et aujourd'hui on est en train d'organiser le naufrage de l'école et nous on est en première ligne du 93 donc mobilisation elle est hautement symbolique et on espère avoir un soutien large et que ça puisse entraîner aussi l'ensemble des collègues sur le territoire français donc on a parlé de remplacement on a parlé de l'attractivité on a parlé de de de de la vêtusité des locaux mais a aussi un autre aspect très important dans cette mobilisation c'est la votre réaction en scène Saint- Nim et dans d'autres endroits aussi à ce choc des savoirs entre guillemets annoncé par Gabriel Atal une annonce principale l'introduction de groupe de niveau en français et en math au collège pour les 6e et les 5e dès la rentrée 2024 de septembre 4e et 3e ce sera en 2025 voilà ce qu'en disait Gabriel Attal il y a quelques semaines lors de son discours de politique générale à l'Assemblée nationale le choc des savoirs c'est assumé que tout me ne progresse pas au même rythme que tout le monde n'a pas les mêmes facilités ou les mêmes difficultés la décision du redoublement sera désormais à la main de l'équipe pédagogique et les groupes de niveau commenceront à se mettre en place dès cette année dans nos collèges parce qu'une école du passage automatique où l'on glisse de classe en classe sans vérifier si on a le niveau pour passer dans la classe supérieure c'est une école où tout le monde stagne où le niveau baisse nous assumons de porter une école des savoirs de l'exigence de l'excellence où chacun apprend à son rythme ilidem Panella Gabriel attan nous dit les groupes de niveau c'est une façon de porter de l'attention finalement aux élèves les plus en difficulté euh quel quel rôle ça joue cette question des groupes de niveau dans votre mobilisation alors ça ça ça n'a pas du tout provocation d'aider les les élèves en difficulté ça ça a tendance à à diviser euh diviser les élèves au sein d'une classe ça a tendance à rendre encore peut-être beaucoup plus faible euh un élève qui a des difficultés euh quand il vous dit ça vous en tant que parents d'élèves vous vous dites en fait tu me racontes une autre histoire là oui oui voir même rendre même encore beaucoup plus faible à un enfant qui a juste des difficultés hein parce que moi le mot faible j'aime pas trop ce terme parce que euh on peut être faible on peut avoir des lacunes sur telle compéten et euh et être très bon dans telle compétence au sein d'une même matière ça va trier ça va trier encore plus d' sensible parce que Gabri quand il fait ça il s'adresse surtout aux parents je de ce qu'on comprend en disant les parents s'inquiètent de la baisse du niveau des enfants mais pas du tout en fait alors déjà en tant que maman il est hors de question que le gouvernement s'inicie en fait dans le dans le parcours de mon enfant donc et et puis nos enfants sont capables eux-mêmes de décider aussi de leur avenir en fait en faisant ce que je veux dire par là c'est que en faisant ces groupes de niveau à partir du CM2 euh et ben en fait on on met déjà en fait les enfants dans une dans dans une trajectoire dans un parcours scolaire et parcours professionnel donc en fait adieu les rêves euh enfin je je je je suis sidérée en fait il est hard de questions qu'on qu'on qu'on qu'on s'attaque à cela quoi enfin ouais njcassem vous dans votre livre vous dites les groupes de niveau c'est c'est le tonneau des Danaïdes en fait pour lutter contre la ségrégation sociale on va créer de la ségrégation scolaire oui enfin c'est en abordant un sujet c'est quand je dis ça c'est parce que je parle de ces établissements scolaires qui voulant bien faire pour préserver un peu de mixité sociale en leur sein en vienne à créer la ségrégation scolaire avec des classes réservées disons au plus favorisé et et et d'autres mais juste pour rebondir sur ce que vient de dire ma voisine en fait je vais vous dire moi plus le temps passe sincèrement plus j'observe ce qui se passe dans les familles je le savais déjà mais je suis conforté et puis je me rends compte que en fait vous savez ce qui fait la principale différence d'expérience scolaire plus tard professionnelle entre un enfant un jeune de famille favorisé et un enfant de famille défavorisé et bien je je le résume ainsi la principale différence c'est le droit à l'échec c'est-à-dire que un enfant de famille favorisé lorsqu'il va tâonner lorsqu'il va trébucher et bien il aura un environnement dans lequel globalement on sera bienveillant on trouvera un moyen de le rattraper de le tirer il a pas été très bon en mat cette année c'est pas grave on lui va lui donner des cours supplémentaires pour qu'il comprenne mieux et cetera les enfants de famille défavorisé n'ayant pas cette chance là le système scolaire et les pouvoirs public doivent veiller à ce que et bien l'échec ne signifie pas c'est bon tu es rayé de l'histoire on te relègue on te met de côté pas de deuxième chance ce sera l'échec aDVITAM etternam or les classes de niveau c'est exactement ça parce que très vite vous allez voir c'est comme le redoublement que les classes pour faibles soi-disant vont être essentiellement des classes socialement défavorisées vous allez voir que les faibles vont rester dans les classes pour faibles d'une certaine façon je va gu pendant des années bien sûr parce que dans les faits ce sont dans ces familles là que et bien on aura moins de remonté parce que c'est moins dans les codes culturel et cetera des parents pour venir se battre au rectorat auprès des chefs d'établissement non non il est hors de question que mon enfant aille dans ce groupe et cetera donc très vite vous allez voir que un ces groupes de niveau vont perdurer contrairement à ce que dit la ministre ça peut pas être provisoire on connaît le provisoire qui dure hein dans l'éducation euh vous imaginez genre t tous les 6 mois on va repenser dans quelle classe on meta l'élèves infaisable en fait donc un ça va durer et deux ce sera essentiellement des élèves de de famille défavorisé et et ce faisant en effet enfin je veux dire il faut s'imaginer peut-être madame qui est professeur pourrait vous en parler mieux que moi faut s'imaginer un enfant notamment à l'âge du collège vous savez qui en recherche d'affection en quelque sorte qui se considère comme il se voit dans les yeux de son professeur si le message qui lui est envoyé c'est bah tu fais partie des nuls en fait mais mais laissez tomber la confiance en soi le sens de les force ça disparaî yousefi votre travail votre livre porte sur la ségrégation au collège on sait déjà que collège par collège l'inégalité sociale conduit à l'inégalité scolaire comment cette logique elle va se peut-être se se se zoomer au niveau de de la classe avec cette hypothèse de de groupe de niveau moi le problème que j'ai pour répondre à ces questions c'est que j'ai du mal à comprendre la réforme comment mais alors moi la première réflexion que j'ai eu quand j'ai entendu par parler de de ce choc des savoirs c'est que déjà vous avez des établissements notamment S mais pas queux qui sont extrêmement défavorisés socialement et donc là dans ce cadre là en quoi consisteront les groupes de niveau puisque vous avez quelques élèves bien sûr qui sortent du lot en terme de de niveau scolaire mais globalement euh vous avez une concentration de la difficulté sociale et scolaire dans certains établissements et pour les établissements qui sont mixtes socialement la le risque c'est pour des contraintes d'emploi du temps et cetera de faire des classes de niveau plutôt que des groupes de niveau qui se cantonnerait pas du coup au français et au math mais qui serait dans le cadre de l'ensemble des sachant que la communauté scientifique déjà est très critique sur les groupes de niveau mais alors elle est encore plus critique sur les classes de niveau c'est-à-dire c'est un peu un un un un no pour le les experts de l'éducation il avait une note de l'École d'économie Paris où il y avait de nombreux chercheurs du du conseil scientifiqueéducation nationale dont certains ont démissionné Julien Grenet hulerie yanalgan euh pour protester contre cette cette réforme puisque dans la note qu'ils ont fait ils mon montre que les recherches actuelles montrent que ça n'est pas efficace c'estes classes de niveau mais que il faudrait plutôt des groupes de besoins comment dire pctuel ponctuellement et je suis d'accord avec vous et surtout qu'en fait la mise en place de ces groupes de niveau euh vont amener en fait à la suppression en fait des du tutor qui est mis en place de soutien notamment dans certaines matières au collège courberet déjà des chosesoup tout à fait on a du soutien en mathématique on a du soutien en mathématique à l'heure du déjeuner entre 12h et 13h euh et puis le travail par demigoupe H mais tout ça existe déjà comment comment vous vous voyez-vous cette réforme en fait c'est c'est ça que on a parlé de la science et de ce que disent justement les sciences pédagogiques autour autour des des des groupes de niveau Gabriel Attin il nous dit c'est ça qui va marcher vous comment vous comment vous on a vraiment la deux discours en fait complètement antagonique ben pour nous c'est une attaque sans précédent he sur l'école publique parce que ce que ça promet c'est moins d'école en particulier pour les class fait pas progresser les élèves tout à fait parce qu'en fait derrière ce qui n'est pas dit c'est que derrière cette réforme c'est la fin du collège unique et du coup une école qui est transformée en Gard de triage social par que on garde triage social exactement puisque les nous aujourd'hui parce qu'il y a pas que les groupes de niveau il y a aussi le brevet obligatoire en zone d'éducation prioritaire on a 83 % de réussite donc qu'est-ce qui se passe pour les 17 % qui ne l'uront pas ils seront dans des classes de préparation avec derrière on sait ça sera des voies de garage au mieux l'enseignement professionnel mais on sait dans quel état se trouve aujourd'hui notre enseignement professionnel beaucoup moins de de savoirs généraux que des stages et des filières notamment dans le tertiaire qui ferment c'est déjà un lieu de ségrégation sociale par c'est lieu déjà un lieu de ségrégation sociale pourtant c'est quand même un tiers de nos élèves la l'autre chose aussi c'est depuis à partir du CP on va essorer nos élèves avec des évaluations tous les ans parce que le choc des savoirs aussi c'est la mise en place dans dès le premier degré de protocole en fait nous chaque année on va mettre en place des protocoles de manière à répondre aux évaluations et donc on va apprendre nos élèves à répondre à ce qui est évaluable quantifiable à savoir des items donc c'est pas de la compréhension fine c'est pas de la réflexion pas du tout c'est répondre aux items ça va être un peu la commande vocale item 1 item 2 item 3 et ça ça sera CP CE1 CE2 CM1 CM2 pour nous c'est inacceptable on va devenir des exécutants on va exécuter des protocoles et on va plus devenir des artisans alors que la pédagogie pour nous c'est c'est l'outil de travail dit y a une perte de sens du métier en plus de toutes les pertes de sens récentes d au couple budgétaire d aux conditions d'organisation exactement et il y a un exemple à ça c'est que quand moi j'ai commencé donc c'tait il y a 13 ans il y avait un mot tabou dans le métier c'est le mot démission aujourd'hui il y a pas un collègue qui connaît pas quelqu'un soit qui est en train de démissionner soit qui a démissionné parce qu'on n pas signé pour ça quand même une toute petite question peut-être pour les uns les autres je je je pense que pour le le bon sens populaire la question du de des groupes pour répondre à des problèmes de niveau scolaire ça paraît quelque chose de d'assez lisible pour l'opinion et donc je suis pas sûr que ça soit très clair même pour les gens qui nous regardent que le fait de mettre quelques élèves qui ont des besoins particuliers dans un groupe ne soit pas une bonne idée est-ce que vous pouvez nous expliquer vous par exemple qui avez je pense côtoyer la communauté scientifique qui a côtoyer le monde le monde enseignant le monde d'éducation nationale pourquoi de de votre expérience ça vous paraît être une mauvaise idée alors d'abord il y a un sujet pardon mais on peut pas ne pas le traiter c'est le manque de confiance dans ce au gouvernement sur les questions éducatives et c'est ça je pense qui fait qu'on rejette avec cette violence de consence préalable oui oui on on n'a pas confiance dans ce gouvernement pourquoi je vais vous en donner une illustration très simple vous dites en effet des groupes de besoins au besoin ça peut être utile euh vous vous souvenez qu'on avait un dispositif qui s'appelait plus de maître que de classe ça consistait en quoi plus de maîes que de classe qui était plébicité par les enseignants par les parents par les élèves ça consistait en quoi ça consistait dans une même classe donc on ne sépare pas les élèves à prendre à avoir un maître sur numuméraire supplémentaire qui euh régulièrement prenait en petit groupe ceux qui avaient plus de mal pour les faire rattraper leur retard qu'est-ce que a fait ce gouvernement quand il est arrivé en 2017 première mesure il l'a supprimé pourquoi c'était plébicité la science disait que c'était très bon il y avait des recherches qui suivaient le truc et qui disaient que c'était très bon non seulement pour les élèves mais aussi pour les enseignants parce que ça les faisait sortir d'une espèce de solitude ils étaient parfois à deux le deuxème enseignant sur numéraire portait un regard sur l' et du coup ils en discutai donc c'était même un moment de formation continue car l'enseignant sur numéraire était généralement plus plus expérimenté pourquoi il a supprimé ça donc si vous voulez on n'y croit pas donc malheureusement moi quand je vois la la vidéo de Gabriel Atal et y compris d'ailleurs la véhémence qui est la sienne pour dire je tiendrai bon non les élèves faibles ne doivent pas retarder les élèves forts je vois un discours guerrier je vois pas du tout un discours de bienveillance à l'égard des élèves faibles qu'il faudrait t'aider c'est ça le problème je dirais même prison en fait et et donc ça met en doute Youssef sedy la le enfin sur la question de de Mathilde vous êtes d'accord avec je sais pas ce que dit anaj Valo Belkassem il a il y a cette idée que finalement c'est un projet qui va comme le disait notre invité accélérer la le tri social alors c'est probable mais pour moi en fait si vous voulez ça cache un problème plus fondamental qui est encore une fois que s'il y a pas d'enseignant l'attractivité du métié d'enseignant s'il y a pas d'enseignant et ben de toute façon vous pouvez faire des groupes de niveau les élèves n'iront pas en classe parce que là c'est c'est question concrète dans beaucoup d'établissements c'estàdire où sont les enseignants pour faire c group de niveau c'est la question qui se pose aujourd'hui ça sarrche le cheveux il manque des professeurs et il faudrait doubler en fait le nombre de professeurs pour pouvoir mettre en place ce groupe de niveau donc mathématiquement ça marche pas en fait Gabriel a dit qu'il allait embaucher de nouveaux enseignants mais en même temps on sait qu'on a des coupes budgétaires de 700 million d'euros qui arrive dans dans l'éducation mais par exemple peut-être une chose qui était bien qui était de dire que pour les élèves les plus en difficulté on limite les effectifs à 15 cette limite là elle a sauté en fait dans le la circulaire qui a été produite je voudrais vous vous vous vous lancer sur le titre même de votre livre qui rejoint celui de Najat valobelkassem vous employez le mot de risque de Sécession scolaire pour bien comprendre qui fait ces sessions parce que dans le discours général on nous dit plutôt que les séparatistes ce sont plutôt les les élèves des des collèges dont on parle et pas pas d'autres donc pour vous qui fait ces sessions et quel est le risque de ces sessions alors c'est un mot fort quand même la sécession ça rejoint le fait que vous avez des établissements qui se polarisent selon leur composition sociale et notamment vous voyez le fussé dans le recrutement social entre le public et le privé qui s'aggrave depuis deux décennies alors j'ai du mal à répondre à la question qui fait ces sessions parce que je vous répondrai les familles socialement favorisées de manière générale mais en fait elles sont dans un système qui les incite à faire ces choix-là un système où par exemple vous habitez à proximité de deux trois collèges et vous savez que vous pouvez via les dérogations via le la scolarisation dans le secteur privé comment dire éviter votre collège de secteur et donc cette question là elle se pose aux famille et alors je crois que c'est vous qui je vous ai entendu dire il y a quelques jours on demande aux parents de choisir entre être bon citoyen et être bon parents et que forcément dans ce dilemme là c'est bon parents qui et le comment dire donc c'est plutôt le système qui impose aux familles c'estes comment dire ces choix cornéliens et et vous le titre de votre livre dit qui éit ça se proche c'est le ghetto scolaire et en fait votre livre il commence par les émeutes urbaines de l'été dernier vous dites pourquoi certains jeunes ont attaqué précisément les écoles qui sont théoriquement le lieu possible de leur émancipation vous dites parce que les inégalités scolaires n'ont jamais été aussi grandes et parce que euh finalement il ne croit plus aux promesses de ce système éducatif entre autres explications euh oui en fait on commence le livre euh de façon délibérée en effet en remontant aux é de juin pour parler d'un des effets de ce sp sparatisme scolaire j'en profite pour vous dire que le séparatisme scolaire évidemment les ghos c'est pas simplement ce qu'on sur lesquels on a les yeux rivés tout en bas c'est aussi ce qui se créent tout en haut et qui fabrique ce de tout en bas c'est évident donc l'entre soie du haut l'ambourgeoisement du haut fabrique le getto scolaire du bas mais bon on est parti des émeutes de juin pour parler d'un des effets de ce séparatisme scolaire qui est le ressentiment la notion de ressentiment il y en a d'autres d'ffits mais celui-là il faut qu'il attire not notre attention sérieusement ça n'est plus possible de continuer à installer un tel ressentiment chez tant de jeunes qui de là où ils sont dans les établissements qu'on évoquéit tout à l'heure avec le plafond qui qui se casse la gueule avec des enseignants de physique chimie qui sont absents pendant un an alors que c'est l'enseignement de spécialité qui va valoir coefficient 18 au bac avec la réforme parc sup enfin avec la réforme du lycée et que ensuite avec parcours sup ça va leur bloquer l'accès à leur choix bref donc ces élèves qui sont dans ces établissements là ils entendent parler de méritocratie de sens de l'effort de et cetera et il voit à quoi ressemble la scolarité dans d'autres lycées plus up plus privilégiés on a beaucoup parlé de Stanislas ces dernière semaine mais au-delà certains lcé public à votre avis ils en pensent quoi ils pensent quoi des promesses de la République de liberté égalité fraternité et cetera mérite et ben il pense que tout ça en fait ça n'a absolument aucun sens qu'on se moque d'eux qu'on les méprise et et et et je ne dis pas que ça se traduit systématiquement par des écoles qu'on brûle mais je dis que les observateurs me sembleent surprenant d'être à chaque fois étonné de voir une école attaqué au moment des émeutes alors que en fait le signal qui est envoyé dans ces cas-là par les jeunes c'est ce lieu qui devrait être le lieu de notre émancipation et le lieu de l'enterrement de nos espoirs ça vou réagir oui et revenir sur bah les conclusions de ce qu'on appelle le rapport PISA donc le programme international de suivi des acquis des élèves qui a quand même plusieurs conclusions qui ont été un peu mis sous le tapis par le gouvernement et notamment par Monsieur hatal le jour où il a fait ses annonces du choc des savoirs qui était aussi le jour de la publication des résultats la première chose c'est qu'on est un des systèmes les plus inégalitaires la deuxième chose dans les préconisations c'est surtout pas de groupe de niveau ça c'est dans les préconisations de PISA et dans ce système inégalitaire il y a surtout un accrochage les élèves les plus faibles et c'est vraiment ça qui a mis en avant le rapport PISA nous le 93 on est le département où on a les plus grande difficultés en français en math d'hexagone ça c'est le rapport parlementaire qui est sorti en décembre dernier qu'il met en avant donc c'est pour nous c'est particulièrement criant donc on a une un état de l'école aujourd'hui dans le 93 qui est vraiment le symbole d'une politique au service des riches au service donc de cette sécession aussi scolaire de de ses profils individuels d'un système qui repose sur les profils individuels et c'est contre ça qu'on se bat nous on se bat pour la satisfaction de tous et en premier ceux qui ont le plus de besoin à savoir nos élèves c'est quoi la solution pour la mixité aujourd'hui vous l'abordez tous les deux dans votre livre ça m'intéresse d'avoir votre point de vue aussi si vous le le souhaitez vous vous avez tenté la mixité avec des expérientations quand vous étiez ministre donc quelles sont les les solutions vous disiez il faut faire des choses très concrètes en dialogue et ça peut potentiellement marcher donc le généraliser ça que vous proposez vous Yousef sui quel est votre votre votre qu'est-ce qu'il faut faire en fait là on fait un constat très voilà très très déprimant quand même sur ce qui se passe pour pour la question de la mixité sociale qu'est-ce qu'on fait alors tout d'abord c'est une question qui n'est pas facile hein ça c'est sûr mais on vous a invité pour y réprendre mais comment dire par exemple là on parle on a beaucoup parlé de la scè saint et puis probablement que dans la conscience collective le 93 c'est un comment dire un territoire très homogène en réalité vous avez de la diversité sociale en sensani et vous avez une dizaine d'établissements en sensani qui font partie des 10 % les plus favorisés à l'échelle nationale c'est cette dizaine d'établissement c'est quasi exclusivement du privé vous avez un public là-dedans et donc pour moi quand même la question de l'enseignement privé elle est primordiale dans le sens d'une part que les études récentes montrent que le fossé s'est creusé comme je le disais tout à l'heure dans le recrutement social entre les établissements publics et les établissements privés et d'autre part parce que le l'enseignement privé il a été créé dans les années 50 enfin sous cette forme actuelle l'enseignement privé sous contrat dans une situation où ça répondait à une question de guerre entre la République et et l'église où certains parents avaient cette conviction là de ne pas vouloir confier ses enfants à l'école de la République et en fait aujourd'hui ça comment dire c'est une question qui n'est plus du tout dans les débats et donc enfin on peut s'interroger sur les raisons pour lesquelles l'enseignement privé garde ces privilèges de pouvoir sélectionner ses élèves notamment Najat valalcassem les expérimentations locales que que que qui ont été impulsé sous sous quand vous étiez ministre elles se sont pas massifié ça reste d'une certaine manière des expérimentations un peu comme des ras de laboratoire pourquoi ne pas avoir une impulsion nationale qu'est-ce qui bloquerait cette impulsion nationale parce que on parle beaucoup du privé et je pense que c'est très important de de de noter la ségrégation sociale entre le public et le privé mais ça masque la ségrégation sociale à l'intérieur même du système public et le public scolarise encore 90 % des des élèves donc voilà qu'est-ce qui manque pour faire sauter ce verrou pour que le public aussi prenne sa part euh moi je dirais que d'abord euh il faut avoir conscience de ce que il y a pas systématiquement un intérêt politique considérable pour ces sujets vous avez même eu des résistances très fortes quand vous avez lancé les les ces expéri mais même des gens qui manifestent dans le 18e arrondissement disant on ne veut pas que si on ve plus de mixité dans notre quartier dans notre école de quartier ça va faire baisser la valeur de notre immobiliier nos appartements absolument mais même avant moi je veux dire moi parce que quand j'ai commencé à m'intéresser au sujet j'ai regardé concrètement ce que d'autres ministres avant de différentes formations politiques et cetera avaient pu dire faire sur le sujet le sujet de l'absence de mixité sociale il date pas d'il a 10 ans enfin je veux dire il s'est creusé depuis un certain temps il aurait dû alerter un certain nombre de responsables politiques donc le premier constat que je fais c'est que ça n'intéresse quand même pas grand monde moi même pour vous dire les choses encore plus franchement je me dis quand on est passé par le ministère de l'Éducation parce que quand on est ministre on a cette chance inouie de pouvoir se déplacer dans plein d'établissements scolaires de France de voir tous ces sujets d'allocation des moyens et cetera on se rend très vite compte qu'il y a des inégalités crasses et de la ségrégation sociale et scolaire donc normalement on doit être complètement obsédé par ça et et honnêtement je l'ai fait et bien je suis très étonnée parce que finalement peu de ministres de l'éducation quand vous y réfléchissez bien ont été obsédés ou à la sortie de leur ministère vous ont dit en fait c'est ça le vrai problème pour obsédés par le résultat Piz en fait oui mais mais en fait c'est ce sujetl qui qui vraiment devrait nous empêcher de dormir donc ça c'est le premier sujet c'est y y a-t-il un intérê différ voilà deuxème sujet quand on en a vaguement parlé en terme de politique publ dans les années qui précédaient ça a toujours été avec une espèce de manque d'imagination puisque finalement c'est systématiquement la mesure uniforme jouant sur la carte scolaire qui était agité honnêtement soit par la droite soit par la gauche évidemment pas dans le même sens la droite cherchant à assouplir la carte scolaire Sarkozi disant les familles devraient être libres d'eux avec comme résultat une surségrégation des établissements scolaires puisque quand les familles qui pouvaient partir par Ben les autres restaient entre elles et du côté de la gauche il faudrait rigidifier la carte scolaire pas possible de ob tenir des dérogations et cetera faut respecter la règle sauf que du coup vous emprisonnez les destins donc en fait cette mesure uniforme de carte scolaire qui manquait d'imagination c'était la seule qui était utilisée jusqu'à présent et à partir de 2015 c'est pour ça ça a l'air d'être peu vous avez raison des expérimentation mais la vraie nouveauté elle réside dans le fait que je vais demander puisque c'est au collège qu'on s'adresse enfin on veut changer l'absence de mixité sociale dans les collèges je vais demander à tous les départements de bien vouloir faire des choses à l'échelle territoriale évidemment accompagné par nous par le ministère en leur disant voilà un panel de possibilités de solutions pour faire plus de mixité sociale fusionner des collèges en détruire en reconstruire enfin il y a plein de solutions possibles choisissez celle qui va bien avec votre territoire votre géographie votre histoire mettez-la en place on va on va l'accompagner y compris avec des moyen on va mettre en place une évaluation scientifique et cetera il y a 82 territoires qui vont lcé en 2015 je vous assure que j'avais pris mon bâton de pèlerin j'étais vraiment allé voir tous les départements pour obtenir ça et qui vont commencer à les mettre en place ces expérimentations qui vont être suivies et évalué par des chercheurs et c'est ce qu'on raconte dans le livre c'est les résultats qui sortent enfin au printemps 2023 et qui sont franchement très positifs pour répondre à votre question si après 2017 il y avait eu la même impulsion politique nationale sur le sujet l'idée c'était évidemment que ce soit pas simplement c'est quelques dizaines de territoires c'est que tous les territoires de France à leur tour fassent quelque chose sur le sujet mais comme ça a été arrêté en plein vol il y a plein de villes par exemple comme Nantes ou Ren qui après 2017 ont voulu se lancer elles aussi pour faire ses expérimentations et qui l'ont pas fait comment vous vous voyez la question de la mixité sociale on a parlé du public on a parlé aussi un peu déjà du privé donc peut-être venezy parce que je vous avez quand même un discours vous aussi il compris en tant que CGT duucaction très fort sur cette question du du du privé donc la mixité sociale pour vous on fait comment B nous ce qu'on constate dans les débats c'est que souvent quand on parle de mixité sociale c'est pour dire aux classes populaires qu'elle devrait pas être ce qu'ell sont très souvent ce qu'on constate aussi c'est que nous on a pas le temps parce qu'en fait là on a un problème de moyen qui fait qu'on a des plafonds qui nous tombent dessus qu'on a des ras voilà qu'on a des problèmes d'humidité à tous niveaux et ce qu'on voit aussi c'est que il y a un poste de dépenses dans le budget d'éducation qui a augmenté c'est l'enseignement vers le privé donc c'està dire que nous on est sous-financé c'est le rapport parlementaire qui le met en avant par contre l'enseignement privé il capte de plus en plus d'argent de l'État et ça entraîne ce qu'on appelle une exode un exode vers le privé qui est pour nous inacceptable c'est 6000 € l'argent de l'État versé pour un écolier du privé nous ce qu'on demande dans le 93 c'est à peine 1000 € parce qu'on a 325000 élèves donc les 358 million du plan d'urgence qu'on demande aujourd'hui maintenant sans délai et bien c'est à peine 1000 €. et par rapport aux problématiques locales je reviens sur Marseille parce que je pense que c'est intéressant à Marseille Marseille c'est 400 millions que l'État a mis sur la table ch pour la rénovation du bâti problématique locale avec une seule logique ville très pauvre bâti des laabé moyen exceptionnel nous nous on est à l'échelle d'un département et on est un département Nant parce que 22 % de la population et ben elle va dans nos écoles nos collèges et nos lycées donc on demande cette enveloppe exceptionnelle on demande aussi cette même logique pour nous l'éducation du 93 vou réagir alors tout à l'heure je disais que c'est une question difficile j'ai pas précisé pourquoi mais pour plusieurs raisons mais certaines choses que vous avez ditass fait penser à deux choses notamment d'abord c'est que c'est une compétence partagée entre l'État et les collectivités locales et donc vous pouvez avoir les deux qui se renvoient la balle un peu comme dans la rénovation des bâtiments ou le cas de Marseille dont vous parlez tout et puis que l'impulsion nationale elle est quand même importante dans les expérimentations qui ont lieu en 2016 2017 ce qui s'est passé c'est que l'éducation nationale a mis des moyen notamment pour limiter le nombre d'élèves dans le 8e arrondissement ou à Toulouse dans les classes et ça ça permet davantage acceptation de la part des familles et et et donc cette impulsion nationale là elle est elle est assez importante je voudrais juste rebondir sur ce qu'a dit Louise tout à l'heure euh en fait nous en fait dans le dans le 93 on demande pas l' moun on demande pas la charité on veut juste en fait être aligné et avoir le même budget que les autres académie euh c'est tout ce qu'on demande euh et aujourd'hui on est loin loin du compte on nous parle d'uniforme mais on marche sur la tête en fait on a on a on a des des ur beau ou il P juste sur ce que vient de dire njette Val Belkassem elle dit finalement ce sujet de la mixté sociale provoque une forme d'indifférence politique je suis sûr que c'est pas c'est pas le cas quand vous discutez entre parents par exemple parents élus parents de oui enfin n moi je personnellement je vais pas vous mentir je le ressens pas du tout en fait ce problème là ce problème les élèvesem finalementop dans dans certains éta je le ressens pas en fait je parle de de mon expérience l'établissement est mixte c'est ça que vous voulez dire il y a une grosse mixité sociale oui oui je voudrais qu'on conclue cette émission sur la question de l'école privée qu'on a commencé à aborder Youssef sedy en 2022 les écoles privées sous contrat selon la Cour des comptes c'est 7500 établissements plus de 2 millions d'élèves c'est près d'un élève sur 5 au moment de l'affaire ou des Castera on a entendu beaucoup de de gens défenseur de l'école privée notamment mais pas seulement nous dire euh arrêtez d'attaquer l'école privée d'une certaine façon puisque euh en fait il y a beaucoup de de de familles modestes ou de de classe supérieure moyenne quoi qui qui mettent leurs enfants dans le privé pour leur donner des chances aussi qu'est-ce que vous pensez de ce discours là et qu'est-ce que la question des de quel est le lien entre la l'école privée et la production des inégalités ok alors pour nuancer sur l'école privée effectivement vous avez des établissements privés Stanislas par exemple c'est en plein 6e arrondissement euh qui sont le reflet de du quartier dans lequel ils sont implantés c'est enfin c'est une partie de la vérité avec un sociologue Hugo boton on a regardé à quel point on a des collèges qui sont proches géographiquement mais différents socialement et ce qu'on voit donc préographiquement c'est moins de 15 minutes à pied ce qu'on voit c'est qu'à la rentrée 2021 vous aviez 92000 collégiens qui étaient scolarisé d'un collège très défavorisé qui était situé à moins de 15 minutes à pied d'un collège socialement FA faorisé et généralement c'est un collège socialement favorisé privé et un collège socialement défavorisé public et donc il y a quand même une question de comment dire d'établissements privés qui affaiblissent les établissements publics en les forçant à concentrer la difficulté social et scolaire ouais najkassem là encore au moment de l'ffire ctera on a beaucoup entendu attention ne ravivons pas la guerre scolaire j'imagine que c'est toujours ce qu'on vous disait comme ministre de l'éducation nationale puisqueen effet on sent que on sait que cette question est très a possible pour autant dans votre livre vous dites vous faites le même constat que Youssef sui finalement et que toutes les gens autour de nous c'estàd de dire en réalité l'école privée elle a beaucoup d'argent public et elle recrute les élèves qu'elle veut dans une grande opacité donc qu'est-ce qu'on fait sur la question de l'école privée est-ce qu'on dit parce qu'on rallume pas la guerre scolaire on fait rien on contrôle rien comment vous voyez ça euh alors d'abord je voudrais rebondir sur ce que vient de dire Youssef sedy parce que je trouve que c'est très important il faut le comprendre c'est-à-dire que en fait l'école privée telle qu'elle existe aujourd'hui et contrairement à ce que certains pensent elle n'accueille pas tant d'enfants de milieu modeste de classe moyenne pardon elle n'en accueille pas beaucoup en réalité je ve vraiment il y a une étude là qui est sortie récemment qui vous a démontré comment ces C dernières années l'enseignement privé avait gagné 5 points d'ips indice de positionnement social pour dire les choses autrement l'école privée sans bourgeoise de plus en plus sauf exception dans certains territoires mais quand on regarde Paris et d'ailleurs vous montriez tout à l'heure Julien Grenet qui disait attention dans 10 ans vous aurez une majorité d'élèves parisiens qui seront dans l'enseignement privé la réalité c'est que c'est un embourgeoisement c'est vrai à Bordeaux c'est vrai à Marseille c'est vrai à Lyon c'est une évidence donc en fait euh cette réalité là du coup d'un entre soi recherché et et d'une sélectivité sur le le le cadre social de ces établissements est un problème en soit puisque je le disais tout à l'heure si vous avez des ghettos scolaires c'est parce que il y en a tout en haut aussi qu'on refuse de se mélanger mais c'est aussi un problème parce que ça va impacter directement les établissements publics ça les impacte parce que en effet ça ne leur laisse entre guillemets que la difficultés ou les milieux sociaux plus compliqués et cetera ça les empêche d'avoir le mélange qui serait tellement riche d'accord et deuxièmement ça les impacte parce que ça les pousse eux-mêmes parfois à adopter les techniques du privé à chercher comment attirer y compris par le biais d'option et cetera mettre dans des classes à part donner plus à des familles favorisées et donc on s'éloigne de la notion de service public ou dans l'éducation l'idée c'est pas de donner plus à des familles favorisées au contraire à la limite ce serait plutôt de donner plus à des familles qui partent de plus loin comme on l'a dit voilà avec il faut moduler les financements il faut contrôler davantage le privé vous dit fa faement privé il faut en effet absolument que les pouvoir public il mettent leur nez d'abord parce que 75 % de leur financement vient des pouvoir public et encore quand on y ajoute les collectivités locales moi je pense qu'on est à plus de 80 85 % quand même c'est incroyable quand on y pense et et donc ok il s'agit pas comme certains disent rallumer la guerre scolaire il s'agit pas de dire faut plus d'enseignement privé dans notre pays moi je ne suis pas là mais il s'agit de dire en fait vous avez une mission de service public vous faites partie du service public de l'éducation nationale et donc à ce titre la loi d'ailleurs la loi à mon avis de 2013 sur l'éducation devrait être modifié pour mettre les pouvoirs publics garantissent la mixité sociale dans les établissements scolaires et pas veille à la la garanti donc avec des contrôles avec des modulations financières s'agirait de dire à l'enseignement privé ben vous êtes vous êtes concerné par ça donc du coup vous adoptez comme on demande à l'ensemble des établissements de France d'adopter des mesures et des collectivités territoriales d'adopter des mesures de reconstruire là où il faut de détruire les établissements quand ça va plus de fusionner et cetera l'enseignement privé doit être partie prenante sinon le levier sur lequel on peut jouer évidemment c'est de moduler les financements publics qui lui sont versés peut-être le mot de la fin pour vous deux qui vous mobilisez en ce moment l btin nooster euh on a des discussions là sur sur l'école privée mais là vous avez dit moi nous on est dans une dans une urgence euh qu'est-ce que si est-ce que vous voyez C cette mobilisation qui est importante encore une fois d'abord est-ce que est-ce qu'elle est assez pour vous soutenue ou assez visibilisée dans les médias est-ce que vous vous dites na nous parlait tout à l'heure de d'une forme d'indifférence est-ce que c'est ça que vous vous vivez aussi par rapport à l'urgence que vous déc c'est c'est nuancé on a une certaine couverture médiatique mais elle pourrait être elle pourrait être bien plus forte en effet quand vous dites c'est urgent ça veut dire que là vous dites si c'est pas maintenant on va vers quoi en fait en fait nous on a une école qui est en hémorragie et faut le rappeler et c'est particulièrement le cas dans le département l'éducation c'est le cœur d'une société nous on a presque un quart de la population qui va à l'école donc quand on maltraite l'éducation en fait on a une société qui est malade et dans le 93 c'est actuellement le cas donc il faut revenir en arrière il faut pouvoir sortir l'aggent parce qu'on sait que la France n'a jamais été aussi riche on sait qu'aujourd'hui les aides publiques aux entreprises sans contrepartie hein et je tiens à souligner c'est 2 milliards donc l'argent il est là en fait nous on demande que 358 millions c'est une goutte d'eau et donc nous tant qu'on aura pas de bras en nombre suffisant pas de chaise pas de table parce que c'est quand même 50 % des établissements et bien on va continuer de se mobiliser pour obtenir le Plan d'urgence et je vous invite à soutenir notre mobilisation par un moyen direct c'est la caisse de grève parce que nous on veut aussi donner les moyens de duré et puis aussi on veut dire à notre ministère qu'on va durer et que siil joue la carte de l'épuisement et ben nous en tout cas on continuera on ne s'arrêtera pas là il a pas alors moi je voudrais juste en fait lire un courrier le courrier d'une d'un élève en CM1 qui a écrit à Madame la Ministre voilà c'est un courrier qui m'a touché j'aimerais vous le partager je suis en CM1 au Lila et maintenant je n'ai plus envie d'aller au collège à cause des groupes de niveau je n'ai pas envie d'être jugé je n'ai pas envie qu'on me dise que je suis nulle même si c'est vrai voilà message pass voà message passé à Gabri on a entendu le son tout à l'heure sur la jus des groupes de niveau merci beaucoup à tous et toutes d'être passé par cette émission cette émission est en accès libre vous le savez donc seulement possible grâce au vos abonnements donc si vous le pouvez abonnez-vous en ce moment une offre à 1 € pour 15 jours pour découvrir mediap à très vite [Musique]

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