Je m’appelle Marie Patouillet. J'ai 33 ans, je suis athlète paralympique. Je pratique du cyclisme sur route
et sur piste, et je suis double médaillée de bronze
des Jeux Paralympiques de Tokyo. En fait, l'histoire, c'est que, à l'origine,
je faisais mes études de médecine, j'étais médecin militaire
et je suis née avec une malformation au niveau du pied et de la jambe gauche, qui s'est dégradée pendant mon internat. À ce moment-là, il s'est avéré
que, depuis mes 25 ans, je ne peux plus courir, je n’ai plus accès à tout sport qui nécessite la pratique de la course à pied. J'ai également été réformée de l'armée, parce que je suis devenue inapte. Et il s'est présenté à moi
deux choix, soit la natation, soit le vélo. 2 sports où je n'ai pas à porter mon poids
sur mes deux pieds. Et comme il y avait la sensation de vitesse dans le vélo, parce que je retrouvais les sensations que j'avais quand je courais. J'ai choisi le vélo. Et puis voilà, je me suis acheté
un vélo et depuis je n’arrête pas de pédaler. J'ai commencé le vélo de manière
un peu irresponsable,
on va dire, parce qu'on m'a offert un dossard
pour faire l'étape du Tour. C'était 170 kilomètres, 3000 mètres de dénivelé sans préparation. Et quand j'ai vu que j'avais réussi à passer la ligne d'arrivée
après plus de 9h sur le vélo, je me suis dit : "OK ! J'ai pris du plaisir
pendant 9h sans avoir mal, donc on va faire un truc." J'ai d'abord intégré un premier club
pendant un an qui m'a fait découvrir la piste en me disant
que je voulais progresser sur route. La piste, c'était pas mal l'hiver
et puis en plus c'est au chaud, donc pas besoin
d'affronter le froid et la pluie. Et ensuite j'ai changé de club et à ce moment-là,
j'ai rencontré mon entraîneur actuel, qui est Grégory Baugé. En l'espace de trois ans
de préparation aux Jeux Olympiques, il m'a transmis toutes les valeurs et
son expérience. Ça a été un catalyseur énorme pour pouvoir arriver au niveau
que j’ai aujourd'hui. Pour aller chercher sa sélection, c'est plus compliqué
d'aller la chercher pour aller en Équipe de France,
pour participer aux Jeux Olympiques que pour être aux Championnats du Monde. Et puis c'est que tous les quatre ans,
et effectivement, quand on est sur place, c'est
une émotion qui est tellement intense que je crois que, peu importe la préparation qu'on fait, on est quand même surpris de ce qu'on peut ressentir sur le moment. Pour moi, c'est le rêve d'un athlète. Je pense que c'est la
seule compétition où on peut autant partager les valeurs du sport avec le sport loisir
et le sport de haut niveau. Ensuite, personnellement, c'est une recherche de performance ultime. On a l'occasion de le faire
que tous les quatre ans. Je pense que c'est le but
d'une vie sportive. En tout cas, quand on est athlète de haut niveau. Pourquoi j'ai accepté de bosser avec Decathlon ? Parce que, déjà, Decathlon c’est une marque qui me suit depuis que je suis toute
petite. Decathlon c'est mon premier VTT. J'ai fait un tas de sorties
le week-end avec. Ça a été mes premières chaussures
de tennis aussi, ma première raquette. En fait, c'est beaucoup de
souvenirs d'enfance parce que tous mes sports,
je les ai pratiqués avec Decathlon. Premières planches de surf,
c'était Decathlon aussi. Ensuite, je crois énormément au pouvoir d'une équipe. Moi, aujourd'hui, mon projet de perf et mon rêve paralympique, certes, c'est moi qui vais être
sur le vélo à Paris, mais il y a toute une équipe
qui m'entoure. Et sans cette équipe-là,
je ne ferai rien sur le vélo. Du coup, de pouvoir intégrer ce Team Athlètes, c'est une grande fierté et ça va dans le sens de mes valeurs. On va être honnête, les sportifs paralympiques
sont beaucoup moins médiatisés. On a du mal à se faire voir
et d'avoir la chance d'intégrer un Team Athlètes
comme celui de Decathlon, c'est une chance pour nous, athlètes paralympiques,
de faire parler de nous et d'avoir les regards
un peu tournés sur nos compétitions et d'avoir un peu plus de public. Je pense que la diversité, c'est essentiel pour pouvoir garder une ouverture d'esprit, pour pouvoir
éveiller la curiosité qu'on a. Je le vois, je m'entraîne à l'Insep
et en préparation physique, je suis avec des
escrimeurs, des pentathlètes et sans s'en rendre compte, on voit naître des petits défis, on voit naître des nouveaux objectifs,
de nouveaux petits challenges qui nous coupent de la routine
et qui, en plus, nous font développer des qualités
qu'on ne pensait pas développer. Je prends l'exemple avec l'escrime où on s'amuse à faire des concours
de réactivité avec le test où ill faut qu'on appuie sur les lumières. Finalement, de pouvoir travailler avec des profils totalement différents, ça ouvre l'esprit et ça me fait aussi
progresser sur le vélo. Battre le record du monde de 200 mètres, ce n'était pas forcément prévu à ce moment-là de la saison
et au vu de mon état de forme. Après, c'est une très bonne surprise
parce que ça veut dire qu'à l'entraînement,
on est dans le vrai et que tout progresse à une vitesse
grand V. Donc je pense qu'à un an d'écart,
je gagne quasiment une seconde en un an sur un 200 mètres. C'est quand même une belle performance. Mon objectif, c'est Paris 2024. C'est très clair avec toute l’équipe
qui m'entoure, que mon pic de forme il sera à Paris. Avant, il y aura des perfs
mais ce ne sera pas la plus belle. Il y aura des Championnats du Monde,
Coupes du monde sur route, Championnats du Monde sur piste qui auront lieu à Saint-Quentin-en-Yvelines au mois d’octobre. J'espère que quelques membres du Team Decathlon seront là. Après, mon objectif, c'est Paris. Et même si il faut que je m‘arme de patience, ce sera à Paris que j'aurai
mon meilleur pic de forme en tout cas. C'est cool. Plutôt efficace.