Il y a une folie P.Katerine. On s'est mis à le dessiner partout
en Chine. Il y a même des cupcakes P.Katerine
en Dionysos. Il y a eu la clôture des JO. J'ai l'impression que le thème,
c'était la hauteur. T.Cruise descendait en rappel
depuis le toit du Stade de France. Il y a eu aussi Alain Roche
et son piano vertical. ... Des images incroyables
de la cérémonie d'ouverture de ces Jeux paralympiques
avec cette marée de béquilles qui deviennent des avirons
de navire géant. Jamais on n'avait vu la Concorde
et son obélisque comme ça. Ce soir, avec la pluie
et les bouchons, on aurait bien besoin de la magie des Jeux. - C'est parti pour l'année,
avec la politique qui redémarre, le mauvais temps, l'après-JO. - Ca a donné un coup de boost
au pays, un certain enthousiasme. - Retour de la grisaille,
de la routine métro, boulot, dodo. - Dans le ciel, oui, mais pas
dans nos coeurs. - C'était la grisaille tout l'été
mais c'était mieux pendant les Jeux. - On allume la télé et on sait pas
quoi faire. - L.Sénéchal: Il reste quand même
"C à vous". On est tous nostalgiques des JO,
y compris Babeth, qui était dubitative
quand on recevait celui qui a imaginé
cette cérémonie. - A.-E.Lemoine: C'est
vous qui avez imaginé ce truc de dingue,
cette cérémonie de fou, un truc de mégalo, limite. Cette cérémonie d'ouverture
sur la Seine, en dehors d'un stade, c'est votre idée,
une idée audacieuse qu'il a été difficile d'imposer? - La dernière fois que j'étais
venu, vous aviez dit qu'elle était mégalo. J'ai progressé. Je suis passé de mégalo
à audacieux. - A.-E.Lemoine: T.Jolly,
directeur artistique des cérémonies des Jeux olympiques
et paralympiques. A ses côtés, T.Reboul,
qui a imaginé une cérémonie sur la Seine. Pardon d'avoir mêlé ma voix
aux sceptiques et aux oiseaux de mauvais augure. Personne n'était capable d'imaginer
la magie de ces JO avant que ce soit concret. Sauf à vous. Vous êtes des êtres supérieurs. - T.Jolly: Ca démarre par Thierry,
qui a eu cette idée folle d'installer les cérémonies
au coeur de la ville. Moi, j'arrive après. - T.Reboul: Non, mais un peu
mégalo. On ne voulait pas rater
cette chance. On nous donne les Jeux, ce n'est
pas pour juste les faire. Il faut les faire avec une ambition
que certains ont estimée mégalomane. Il faut qu'on en fasse un truc. - A.-E.Lemoine: Vous êtes déjà
JOstalgique? - T.Jolly: J'ai le coeur plein,
je suis gonflé de joie, de tout ce que l'on a partagé. Je n'ai pas de JOstalgie. - A.-E.Lemoine: Et surtout,
cette veste... Gonflée de Phryges. - T.Jolly: Qui n'ont pas été
maltraitées pour faire un manteau. C'est un cadeau
de mon équipe costume. Vous voulez l'essayer? Je ne vais pas le garder
tout le long. - A.-E.Lemoine: Je vais l'essayer. Ces Phryges qui ont été moquées. Elles ont été adulées. C'est bien le symbole de ces Jeux. Elles ont été bashées
avant d'unir les Français comme jamais. - T.Reboul: Oui. Ce sont les coqueluches des Jeux. Elles ont fait la fête avec nous. Tout le monde nous les réclame. C'était le succès, avec la vasque. Ca a été l'image de ces Jeux. Il y en a eu plein, des images. - A.-E.Lemoine: Les différences
ont été célébrées comme il le fallait. - T.Jolly: C'est notre mission
des cérémonies. On accueille les athlètes
du monde entier. On leur dit bienvenue chez "nous". Nous, c'est qui? Plein de gens, de la diversité,
de la pluralité. L.Slimani, P.Boucheron... Notre souhait était de montrer
la France dans toute sa diversité, donner de la visibilité
à chacun et chacune. C'est ce que l'on a fait. - A.-E.Lemoine: Il y aura un avant
et un après, y compris pour les para-athlètes? - T.Reboul: Oui. C'était une des plus grandes
satisfactions, de voir que cette énergie allait perdurer. C'est toujours un peu la crainte
dans ce passage entre le monde olympique
et le monde paralympique. Il y a eu une très grande adhésion. Il faut en faire quelque chose
durablement. C'est tout l'enjeu. - T.Jolly: Un vrai héritage. - M.Bouhafsi: La cérémonie
d'ouverture des JO la plus attendue de l'histoire,
ça a été une énorme réussite. Il reste quelques images
qu'on va conserver le plus longtemps possible. Le feu d'artifice
sur le pont d'Austerlitz, ces images magnifiques avec les feux d'artifice. Samedi, j'ai dîné pas loin de rue
de Rivoli. Il y avait des milliers
de personnes devant la vasque. Des touristes partout
dans le monde... Et surtout,
une scène exceptionnelle, C.Dion sur la tour Eiffel. C'est magique. - Peu m'importe les problèmes,
mon amour puisque tu m'aimes. - M.Bouhafsi: Elle est apparue
depuis le 1er étage de la tour Eiffel, c'était
sans doute le secret le mieux gardé. Une robe pailletée pour interpréter
"L'Hymne à l'amour" d'E.Piaf. Les répétitions ont eu lieu
à 3h du matin? - T.Jolly: Oui. Elle est arrivée dans la nuit. On lui a proposé 2 options
de mise en scène. Une première sur le Trocadéro,
sur la scène du Trocadéro. Elle a dit qu'elle allait essayer
mais qu'elle chanterait là-haut, qu'il vente, qu'il neige,
sur le 1er étage de la tour Eiffel. Elle avait ce rêve de chanter
sur la tour Eiffel. - M.Bouhafsi: Et sans play-back? - T.Jolly: Oui, surtout. La voix est là. Une autre dame de fer,
2 dames de fer. - A.-E.Lemoine: Un des autres
moments extraordinaires, A.Nakamura sur le Pont des Arts, qui fait
une choré de dingue avec la Garde républicaine. On vouvoie depuis la salle
de commandement. - "C'est à vomir",
"j'ai honte d'être français"... - A.-E.Lemoine: Vous lisiez
en direct les commentaires, les messages magnifiques
et les messages de haine. - T.Jolly: On est au début,
j'ai vite arrêté. - A.-E.Lemoine: C'était formidable,
un gros pavé dans la mare? - T.Jolly: Ce tableau, pour moi,
il réunit tout ce que l'on a voulu faire dans cette cérémonie. Le Pont des Arts, le Louvre à côté,
d'un autre côté, la langue française, A.Nakamura... - A.-E.Lemoine: On l'a tellement
critiquée, les critiques du Rassemblement national. - T.Jolly: C'était notre réponse. La Garde
et elle se sont rencontrées. C'était si beau ce respect mutuel. Tashinda a signé la chorégraphie. Aujourd'hui, elle est reprise,
sur le pont, d'ailleurs. J'ai vu ça dans des centres aérés
cet été, les trends TikTok. - P.Lescure: Demain, on verra
la séquence Gojira. Et ce brief que vous faites devant
le très sérieux président du CIO, T.Bach. Il vous demande un truc... - Elle s'appelle "Révolution". C'est l'idée de la France. - P.Lescure: Il vous en a parlé,
de Marie-Antoinette portant sa tête sous le bras? - T.Jolly: Je viens du théâtre,
de Shakespeare, où on coupe beaucoup de têtes. Le tableau était très théâtral. Gojira, l'opéra... C'est aussi un autre "match"
qu'on voulait. - P.Lescure: A travers le monde,
des tas de personnes étaient folles de joie
que le metal soit mis ainsi. C'est magnifique. Qui a eu cette idée magnifique? - T.Jolly: V.Le Masne,
directeur musical. Il s'est dit qu'avec
le metal, ce serait super. Comme derrière on enchaînait
avec l'opéra, on s'est dit qu'il fallait
qu'ils se rencontrent. La chanteuse fait à la fois
du metal, elle sait faire les deux. - T.Reboul: Récemment,
on les a vus, Gojira. Ils sont tête d'affiche partout
dans le monde. - E.Tran Nguyen: L'autre invitée
surprise, c'est la pluie. Maudite pluie dont l'arrivée
surprise vous a tous cueillis. - La pluie, on n'y peut rien. - T.Jolly: Il pleut... - E.Tran Nguyen: C'est incroyable. - T.Jolly: Je suis sonné de ouf. Je n'étais pas bien. Je ne réalisais pas. - E.Tran Nguyen: Ca vous empêchait
de faire plein de choses? - T.Jolly:
On avait des plans de réadaptation. Ca m'a d'autant plus... Vers 5h du matin,
après la répétition avec C.Dion, je rentre me coucher
et je checke la météo. Je vois un grand soleil. "C'est tellement génial,
les planètes sont alignées..." A 7h du matin,
je reçois un coup de fil de Thierry qui me dit: "Réunion de crise
dans une demi-heure, il pleut." Je m'étais trompé de ville
dans mon application... Je n'étais pas sur Paris. En me réveillant, je suis sonné. Deux ans de travail
que je vois défiler, je ne sais pas ce que ça va donner. J'ai remercié si fort cette pluie,
j'ai eu tant de force... Les artistes, les techniciens... Toutes les équipes
se sont réorganisées. - E.Tran Nguyen: Ca a donné quelque
chose en plus. Comment
vous étiez quand vous avez dit: "Réunion de crise"? - T.Reboul: Il fallait
que je tienne la baraque. - A.-E.Lemoine: Et puis, c'est
votre faute si ça s'est fait à l'air libre. - T.Reboul: Il y a une équipe
de 20 000 personnes, ce jour-là. Si on se laisse trop aller,
ça ne marche pas. Toutes les 10 minutes,
je dois prendre une décision. On n'a pas passé une soirée
hyper confort. - A.-E.Lemoine: C'était
inoubliable. Qu'on ait été sur place
ou devant notre télévision, on se souviendra tous où on était. - T.Jolly: Pour clôturer
les Jeux paralympiques, la pluie était de retour. - A.-E.Lemoine: Ca s'appelle
une épanadiplose.