Botulisme : Comment éviter la contamination des aliments ? - C l’hebdo - 14/09/2024
Published: Sep 13, 2024
Duration: 00:12:22
Category: Entertainment
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Il faut quon redéfinisse
le statut du chien. - A.Casse: Cest lalerte
de la semaine: 5 personnes sont hospitalisées atteintes
de botulisme après avoir consommé un pesto à lail des ours
de la marque Aux Petits Oignons. Pour la 1re fois, la directrice
de lARS du Centre-Val de Loire, C.De Bort, sexprime sur le sujet
accompagnée de la professeure L.Guillon. Je vous laisse vous installer. Bonsoir, C.De Bort,
vous êtes la directrice générale de lARS du Centre-Val de Loire. Bonsoir, Pr L.Guillon,
vous êtes infectiologue au CHU de Tours
où sont hospitalisés les 5 personnes qui sont atteintes
de botulisme. On en sait plus désormais
sur les circonstances de lintoxication, grâce
aux informations révélées notamment par le journal "Le Parisien". Ces 5 personnes, deux couples
et une femme, fêtaient un anniversaire en Indre-et-Loire
samedi soir. Une des invités est venue
avec des toasts tartinés au pesto. matin à 6h. Ils sont dabord 4 à être
hospitalisés après avoir appelé le SAMU, puis 5, une femme
est tombée malade 24 heures après les autres. Quelles sont les nouvelles
que vous pouvez nous donner de leur état de santé? - L.Guillon: C'est moi qui vais
pouvoir répondre. Les personnes sont toujours
hospitalisées au CHU de Tours, dans un état critique,
en réanimation. - A.Casse: Ils ont été opérés? - L.Guillon: L'une d'entre
elles a été opérée. - A.Casse: Il y a eu
des complications digestives? mais il peut y avoir,
dans cette pathologie digestive, des atteintes et des complications
de ce type. - A.Casse: Avec l'impossibilité
de nous dire s'ils ne sont plus en danger ou pas? - L.Guillon: En réanimation,
on ne peut pas écarter. L'état critique est là. - A.Casse: Comment avez-vous
déterminé que c'était le pesto à l'ail des ours
de la marque Aux Petits Oignons qui était contaminé? Les médecins ont tout regardé,
au début. Ils se sont intéressés au rhum
arrangé, ils ont même regardé le dessert, le crumble en raison
de la farine. - C.De Bort: C'est une véritable
enquête, c'est presque une enquête
de police. C'est parallèle à une enquête
judiciaire qui est couverte par le secret de l'instruction. Il est très important que l'on
puisse repérer le plus rapidement possible l'origine
de la contamination. L'origine probable, parce que tant
qu'on n'a pas les résultats des examens biologiques, on ne peut
pas en être sûrs. Lundi matin, les équipes médicales
préviennent l'Agence régionale de santé,
et c'est obligatoire. Ils ont réussi à rassembler
quelques éléments très importants, à savoir tout le menu. et par des infectiologues
et épidémiologistes, se disent qu'il y a deux produits à risque,
même si les patients ne pensaient pas forcément à ces produits-là. L'une des patientes n'était pas
tombée malade en même temps. On regarde qui a mangé quoi
et qui n'a pas mangé. - A.Casse: Il y a les quantités
aussi? - C.De Bort: On essaye de voir
surtout qui n'a pas mangé quelque chose. Ca peut nous mettre sur la piste. Nos équipes ont tout de suite pensé
qu'il y avait deux produits à risque de botulisme
parce que les symptômes étaient très évocateurs. elle a des symptômes
très évocateurs. Il y a un travail en parallèle
avec la Direction départementale de la protection des populations
qui mène l'enquête alimentaire. Nous menons de notre côté
l'enquête sanitaire. On évacue plusieurs hypothèses
et ça nous prend quelques heures. On essaye de savoir où ces produits
ont été achetés. Au moment où les patients
sont dans une situation si grave, on ne peut pas les interroger. Si on peut obtenir des informations
auprès de la famille, ce n'est pas forcément toujours précis
et il faut bien les recouper. On doit être très prudents à ne pas
annoncer des choses trop vite, mais en même temps, il faut aller
très vite. dans la poubelle, pour pouvoir
les ramener au CHU et les envoyer tout de suite à l'Institut Pasteur. On a été alertés vers 10h. Les restes alimentaires
sont arrivés au CHU à midi. Ils ont pu aller très vite
à l'Institut Pasteur. On a eu les résultats hier. - A.Casse: Qu'est-ce qui fait que,
très vite, on vous a dit que c'est le pesto? - C.De Bort: Le botulisme, on sait
quelle est la nature des produits, c'est plutôt des conserves. Vous trouvez le botulisme
dans des produits qui viennent plutôt de la terre et qui ont été
mal nettoyés et mal stérilisés. qui ont été mangées. A un moment donné, la farine
de sarrasin, on s'est demandé aussi... C'est entre discussions
de médecins, d'épidémiologistes et de chercheurs qu'ils ont réussi
à fixer deux produits. La Direction départementale
est allée demander les preuves de stérilisation pour dire
qu'il y a un des deux produits qui, semble-t-il, n'est pas maîtrisé. - L.Amar: Le botulisme, c'est
une maladie très rare, une affection neurologique
provoquée par une toxine qui agit sur le système nerveux. Professeure, quels sont les signes
qui doivent nous alerter? qui permettent d'orienter
vers cette maladie. Ca reste une maladie digestive. Les premiers signes, même s'ils
peuvent être fugaces, on peut ne pas s'en inquiéter,
sont des signes digestifs. Il y a des signes digestifs. L'étape d'après, ça va être
une atteinte neurologique qui commence par un flou visuel,
une diplopie, où on peut voir double, ensuite une atteinte
de la bouche, une sécheresse buccale... - A.Casse: Quand vous dites
que les syndromes sont digestifs, expliquez-nous. - L.Guillon: Ca va être fugace. Il n'y a pas forcément de fièvre. On peut laisser passer et,
dans les heures qui suivent, selon la quantité ingérée, selon
son profil, on va pouvoir faire cette atteinte neurologique
qui va être descendante. Quand ça arrive au niveau
du thorax, les muscles respiratoires peuvent être touchés. On doit entuber les patients
et les mettre en réanimation. - A.Casse: On n'est pas
tous atteints de la même façon? Le cas de la jeune femme
qui déclare la maladie 24 heures après les autres, est-ce en raison
de la quantité ingérée ou ça dépend de l'organisme de chacun? - L.Guillon: Il y a la quantité
ingérée, parce que selon le nombre la maladie. Il y a même des gens qui vont
les éliminer, si c'est des toutes petites quantités. Il y a un profil immunitaire
pour chacun, ça permet plus ou moins de se défendre face
à la bactérie. - A.Casse: Voici la mère
d'une des jeunes femmes qui est hospitalisée en ce moment. - Elle est perfusée, intubée. Elle est sous calmants
pour supporter l'intubation. Dès qu'on lui parle, elle essaye
de faire des grands gestes pour s'exprimer. Il y a une colère par rapport
à l'artisan qui a fait les pots, de la stérilisation. - A.Casse: On entend sa colère. On fera le point sur l'enquête
et sur la responsabilité potentielle du producteur. Pour l'instant, vous passez
au crible plusieurs événements. C'est sur un spectre assez large
parce que ça va du 30 mars dernier au 8 septembre dernier, toujours
au même endroit, et ça s'étale sur 6 mois. Vous recherchez 600 bocaux. Vous en avez retrouvé combien
depuis? - C.De Bort: Les recommandations,
c'est très précis: si vous avez acheté ces bocaux,
vous devez les jeter. un de ces pots, il faut
nous ramener le pot. On ne va pas récupérer 600 pots,
Il est important de jeter les pots si vous n'êtes pas malade
et si vous ne les avez pas ouverts. Il faut les jeter,
parce que le risque que quelqu'un n'ait pas compris que c'est un pot
dangereux est plus important que le besoin
que nous ayons de faire le décompte des pots. Nous ne sommes même pas sûrs qu'il y en a 600 exactement. - A.Casse: Vous avez vu large? - C.De Bort: Exactement. Ces pots ont été stérilisés,
mais de la même façon, on n'en Il est possible que la plupart
des pots ne contient pas de problème. On ne le sait pas. On ne le saura peut-être jamais. Avec certitude, on le sait,
car l'Institut Pasteur a retrouvé la bactérie dans le pot qui a été
retrouvé dans la poubelle par la famille, à la demande
de l'ARS dans le cadre de l'enquête. Peut-être que c'était le seul pot
contaminé. On ne sait pas. - A.Casse: Il y a forcément
des gens qui s'inquiètent. Supposons que j'ai mangé du pesto
Aux Petits Oignons C'est à partir de combien de temps
qu'on ne s'inquiète plus? - C.De Bort: 8 jours. - A.Casse: Les 8 jours
sont déterminants. Si on l'a eu, ce n'est pas
contagieux, on ne peut pas le transmettre à quelqu'un d'autre? - C.De Bort: Non. - L.Guillon: Pas de contamination
interhumaine. - N.Polony: Il y a eu
une enquête pénale ouverte pour blessures involontaires,
et qui va chercher à établir la chaîne de responsabilité. Le producteur a réagi sur sa page
Facebook, il se dit sincèrement désolé. Ca pose la question du contrôle
des conserveries artisanales. Quelle est la nature
de ces contrôles? Est-ce suffisant? Et comment fait-on? - C.De Bort: Cette responsabilité
relève de la Direction départementale
de la protection des populations, c'est-à-dire
la sécurité alimentaire, et donc le ministère de l'Agriculture
et de la souveraineté alimentaire. Des contrôles très importants
sont menés. Les médias en ont parlé
en préparant les JO. Au moment des JO, c'était
typiquement le risque qu'on craignait. à aller encore plus vite,
parce que tout était prêt. Les autorités sanitaires
et les autorités de la sécurité alimentaire, les médecins,
les transporteurs, les préfets, etc., ont été préparés à faire face
à une toxine d'infection alimentaire. Il y a eu énormément de contrôles
dans les restaurants ou les restaurants ambulants. On a fait des contrôles aussi
dans les hôtels. On a fait énormément de contrôles
pour que tout se passe bien, mais le risque 0 n'existe pas. On a parfois aussi du botulisme,
qui est très rare, lié à des conserves faites à la maison. quand on regarde la conserve? Le fait qu'elle soit bombée, un peu
gonflée, c'est non? On jette? - L.Guillon: Tout à fait. Il faut jeter. A l'ouverture également,
si vous n'avez pas le "pop", il faut jeter. Certaines infections alimentaires
sont visibles. Il va y avoir des parasites,
ça va sentir. Le botulisme, non. C'est la toxine. A l'aspect, vous n'allez ni avoir
d'odeur, ni un problème au goût. - A.Casse: De toute façon,
si ça sent mauvais, on jette. - L.Guillon: Tout à fait. Même s'il n'y a pas ça,
si ça ne fait pas "pop", si c'est bombé, il ne faut pas manger. - A.Casse: On s'inquiète tous,
parce que des conserves, on en fait tous. On fait sa petite confiture
et des conserves de légumes parfois. On les transmet dans la famille
et on se dit: "Peut-être que je fais courir un risque
à mes proches." Quelles sont les règles que l'on
doit respecter, Victor? - V.Dekyvère: D'abord,
ça va sans dire, mais il faut laver On peut les laver avec du vinaigre. S'il s'agit de la volaille,
on la vide entièrement et on la rince à l'eau courante. Ensuite, on stérilise les bocaux,
on change le petit caoutchouc autour, il faut qu'il soit neuf,
toujours. Si jamais, on le stérilise à l'eau
bouillante. On met de l'eau froide
dans la bouilloire ou la casserole, et pas de l'eau chaude du robinet,
puisque ce ne sera pas aussi efficace. Quand on les fait refroidir,
on ne les met pas directement au frigo ou au congélateur,
on les laisse refroidir dehors. Ca fait partie du processus naturel
de stérilisation. rappeler? - L.Guillon: Que la stérilisation
est à haute température. Il faut être au-delà de 100 degrés. Les fabricants de stérilisateurs
disent à combien de degrés ça doit aller selon que c'est des légumes,
des fruits, de la volaille,