Thibaut Rigaudeau, médaillé d'argent en para triathlon aux Jeux 2024, dans "pourquoi pas moi ?"

pourquoi pas moi pourquoi pas moi bienvenue dans cette hor série de pourquoi pas moi sur le thème des Jeux paralympiques Paris 2024 avec thbao rigodo un athlète de Para triathlon bonjour thbao pourriez-vous vous présenter s'il vous plaît bonjour bonjour je m'appelle thbao rigodo j'ai 33 ans je suis membre de l'équipe de France de Paratriathlon depuis 2019 et je suis déficient visuel quelle maladie avez-vous ma maladie c'est une rétinide pigmentaire qui est arrivé petit alors ma maladie a été diagnostiquée à l'âge de 8 ans et à cette époque là j'avais 5 10e et donc une acé visuelle qui me permettait de faire un peu tout comme tout le monde et maintenant vous êtes malvoyant vous fonctionnez essentiellement par repère et mémorisation j'imagine ouis c'est ça donc depuis on va dire depuis mes 18 ans donc depuis une quinzaine d'années bah je suis je suis considéré comme malvoyant et euh bah j'utilise tous les outils qui me permettent de bah de de construire ma vie euh plus facilement vous allez concourir pour les paralympiques pourriez-vous m'en dire plus sur votre discipline alors le Para triathlon c'est euh bah c'est comme le triathlon c'est l'enchaînement de des trois disciplines donc la natation le vélo et la course à pied h donc la caractéristique par rapport à ma catégorie de handicap donc qui s'appelle ptvi ce qui veut dire Paratriathlon visuel imp perd et donc pendant la course on est accompagné d'un guide en natation on a un lien entre nos deux jambes en vélo c'est du tandem et en course à pied on est lié par la taille par un un lien réglementaire qui doit pas faire plus de 50 50 cm de long et en course à pied le guide a le droit de d'attraper l'athlète sur des zones déf par les arbitres qui s'appelle des freeading zone et euh en gros dans cette catégorie là il y a ce qu'on appelle donc les non voyants et les malvoyants les nonvoyants sont étiquetés B1 ce qui veut dire blind one et les malvoyants sont étiquetés B2 B3 donc voilà et donc les les nonvoyants partent 2 minutes 41 avant les malvoyants et le but pour nous malvoyant c'est de de rattraper les nonvoyants et le premier qui passe la ligne à gagner et comment en êtes-vous arrivé à ce sport alors je suis mordu je suis mordu de sport de tous les sports et euh en fait je me suis fait une rupture du ligament croisé en jouant au foot euh en 2014 et j'ai un peu arrêté le sport par la suite et en 2018 j'ai découvert le triathlon parce que ça passait à la télé et euh un athlète valide qui s'appelle Pierre Lecor qui est aussi qualifié aux Jeux Olympiques euh est passé par euh la rocheuon M V d'origine et on a des amis en commun donc voilà j'ai découvert ça d'abord par un Aquathlon en Vendé où j'ai été faire cette course avec mon frère donc c'est l'enchaînement de la natation et de la course à pied et au préalable j'avais prévenu les organisateurs comme quoi j'étais malvoyant donc on a adapté au maximum cette première compétition et puis j'ai rencontré un chargé de développement de la Fédération Française de Triathlon qui m'a indiqué que en décembre de l'année 2018 où j'ai fait cet Aquathlon il y avait euh une détection pour découvrir de nouveaux paratri athlètes et ben c'est parti de là je me suis inscrit dans un club dès septembre j'ai réalisé la détection en décembre 2018 et j'ai été contacté pour participer à un un stage avec l'équipe de France en en début 2019 et puis j'ai fait ma première compétition internationale en juillet 2019 félicitations et au démarrage de cette aventure de champion avez-vous ressenti de la discrimin tion ou l'accessibilité s'est mis en place rapidement alors dans la pratique du triathlon alors on n'est pas un des sports les plus faciles parce que il y a trois disciplines ce qui est le plus compliqué en tant que défichant visuel c'est trouver quelqu'un qui t'accompagne assez régulièrement au début c'est le plus compliqué parce que il faut vraiment s'entourer taper au port des associations voilà essayer de d'avoir un un pool de GUID qui peuvent t'accompagner en vélo si tu as un tandem en course à pied et ça a été on va dire ça a été un peu loin à se mettre en place mais quand même moi j'ai eu la chance de d'avoir des capacités qui me permettaient de rentrer en équipe de France et la Fédération Française de Triathlon m'a rapidement trouvé un guide puis un deuxième guide donc le deuxième guide ça a été Cyril vieno avec qui je suis maintenant et bah la logistique c'est vraiment la logistique le plus compliqué parce que bah pour se déplacer aux entraînements en il faut pas mal anticiper en vélo moi maintenant je fais beaucoup de Home Trainer ça m'évite de de toujours solliciter quelqu'un pour faire du tandem et la course à pied bah moi je cours aussi pas mal sur le tapis de course et quand j'ai quelqu'un pour courir avec moi c'est d'autant plus agréable et bah voilà c'est en fait tout ça c'est construit surtout avec Cyril pour que pour que j'ai le moins de difficulté possible dans dans mon quotidien et dans ma pratique il y a eu de la compréhension et au fil du temps vous avez mis en place un staff régulier et des personnes qui vous aidaient dans cette discipline très simplement en fait c'est ça ouais tout simplement j'ai j'ai à force de sollicitation des gens sont très bienveillants et sont très contents de m'accompagner après la petite difficulté que je peux avoir c'est que par exemple en course à pied il y a un peu moins de monde qui peut me guider par rapport au début parce que quand j'ai des séances de course à pied à faire assez rapide bah il faut quelqu'un qui soit capable de courir au moins comme moi donc il faut pouvoir vous suivre ça n'est pas forcément évident VO quel est votre lien avec la Fondation Valentin à8 Tibo mais la Fondation Valentin oui c'est mon lien euh avec le sport de haut niveau depuis le début depuis le début de mon aventure en fait en 2019 quand j'ai proposé enfin j'ai évoqué mon projet à Christian d'abauville et et toute la Fondation Valentin oui ils ont tout de suite cru en moi et bah ils m'ont aidé à financer mes premières années mon tandem mes déplacements les compétitions et bah sans eux bah je serai pas là où j'en suis parce que sans matériel performant sans stage de perfectionnement je pourrais pas je pourrais pas être là où je suis aujourd'hui bah ils ont cru en moi et moi je leur en remerci et je suis j'ai quand même une belle attache avec la Fondation on est toujours en relation et c'est quand même agréable d'être soutenu comme ça au quotidien c'est un soutien de confiance en dehors du côté pécunier vous diriez que c'est un genre de SP sort partenaire ouais c'est ça et puis euh moi j'aime bien faire comprendre aux gens que le handicap visuel c'est pas un frein à l'émancipation l'épanouissement personnel et bah la Fondation a cru en moi par rapport à ça et ils ont eu confiance en moi moi j'ai eu confiance en eux et on est on a avancé ensemble et ils m'ont vu évoluer pas à pas et bah j'ai grâce à eux aussi j'ai acquis de la confiance parce que bah ils ils ont cru en moi ils m'ont poussé à faire ça et et je leur remercie et par la suite mais vous avez votre vie d'athlète de haut niveau et votre vie de Kinéa qu'allez-vous faire après les giio euh déjà il faut savoir que la vie de triathlète c'est assez chargé parce qu'on s'entraîne entre 20 et 30h dans la semaine et ça laisse peu de place à à l'activité de kiné on va dire et donc moi j'ai mis l'activité de kiné de côté depuis mon diplôme en 2020 et ben moi j'ai on va dire que j'ai l'envie et de reconstruire un projet parce que Cyril va arrêter de m'accompagner doucement entre fin 2024- 2025 et de reconstruire une aventure avec un autre guide donc je vais continuer au moins jusqu'à Los angeless 2028 et puis après je pense que je reprendrai mon activité de kiné parce que c'est un métier qui me tient à cœur donc voilà oui et puis vous pouvez le laisser entre parenthèses comme vous l'expliquiez puisque le diplôme est là et pour l'instant vous vivez votre passion de sportif accompli j'ai envie de vous dire tout à fait est-ce que vous pourriez nous expliquer une journée d'entraînement est-ce que vous pourriez planifier pour qu'on arrive à comprendre en quoi est-ce que c'est aussi prenant et tous les efforts que ça vous demande par rapport au handicap visuel par exemple alors en fait les journées sont vraiment différentes tous les jours mais on va dire que les grosses journées elles sont orchestrées de la façon suivante le matin on va nager enfin je vais nager de 7h à 8h30 donc lever 6h direction départ 6h30 pour aller prendre le bus pour aller à la piscine ensuite forcément le petit moment convivial à la sortie de la piscine c'est la boulangerie avec les gens du club donc petit déjeuner petit déjeuner sympathique et ensuite bah retour à la maison euh j'en profite ceulement pour passer faire des courses donc encore un entraînement pour un défi visuel parce que c'est pas le plus effectivement euh mais euh mais j'ai pris l'habitude donc je fais ça souvent le lundi et le vendredi et puis en fin de matinée de la course à pied donc soit une séance un peu dure soit un footing euh souvent c'est quand c'est un footing je le fais seul sur le tapis de course et puis donc bah repas le midi et l'après-midi on va dire il y a souvent un temps calme en début d'après-midi euh et puis après ça peut être de 2h entre 1h30 et et 2h3 de vélo en fonction des séances prévues par le coach et puis voilà la journée elle est bien remplie donc ça fait environ 5 he d'entraînement enfin entre 4 et 5 he d'entraînement dans la journée donc ça fait des bonnes journées et puis après bah il y a la récupération j'ai une journée par semaine où je vais voir le kiné donc forcément il y a un suivi aussi médical à côté ce sont des journées très intenses et est-ce que vous diriez que le fait d'être un sportif de haut niveau vous aide dans votre vie de malvoyant est-ce que cette organisation et cette gestion vous a permis de mettre en place d'autres capacités par exemple alors en tant que déficient visuel il faut pas mal anticiper beaucoup de choses et euh j'ai appris à être très organisé euh du fait du handicap visuel et euh de plus en plus avec le sport de niveau parce que c'est quelque chose de très calibré il faut il faut avoir beaucoup de rigueur et bah pour éviter de prendre des risques liés à mon handicap visuel et à mon mon métier de sportif de haut niveau il faut euh il faut pas mal calibrer ses journées pour éviter de créer de la fatigue supplémentaire parce que ça c'est ce qu'on a mis en place aussi avec mon coach c'est que les journées elles peuvent être fatigantes physiquement mais elles peuvent être fatiguantes visuellement donc c'est limité les moments où je vais avoir besoin de ma vue pour me déplacer par exemple et euh bah tout ça c'est calibré en amont en fait et donc bah ça le le ouais le on va dire que le côté sportif de haut niveau m'a appris aussi à appréhender mon handicap et il y a une rigueur dans l'autonomie hein dans l'indépendance ouais ouais il y a vraiment une rigueur dans l'autonomie et l'indépendance et par exemple quand je sens pas vraiment de prendre un transport ou je vais mettre trop de temps et cetera bah ça m'arrive de prendre un taxi par exemple pour être sûr de de pas me fatiguer j'évite de le faire de plus en plus mais voilà il faut aussi savoir savoir exactement et puis c'est pour être performant lors des compétitions c'est avoir le moins de fatigue possible pour être le plus per possible et la perception des valides concernant votre sport votre profil qui n'est pas typique pour un athlète de votre acabi mais vous avez des retours ou pas de certains de vos collègues valides ouais ouais alors on va dire que les collègues les les copains du club m'ont vu évoluer au fur et à mesure et on va dire que maintenant dans les au moins en natation et en course à pied je fais partie des des deux meilleurs du club on va dire dans chaque discipline donc bah ils sont quand même admiratifs tout à fait et ben moi j'aime bien en fait j'aime bien me comparer au valides sur mes performances parce que voilà moi moi mon but c'est d'être le plus proche d'un valide forcément il y a des adaptations mais quand on fait une course avec Cyril auprès des valides quand on fait une course régionale ben on aime bien être on aime bien être les premiers et puis Cyril on parle même plus de handicap maintenant parce que cyil a compris mon handicap il sait ce que je vois il sait ce qu'il doit me dire et euh bah ça c'était important au début pour éviter de toute incertitude et bah voilà quand on est avec les valides Cyril il me parle comme si cétait une personne normale et voilà on fait notre SP ensem tout anticiper en fait c'est comme si il avait aussi appréhendé votre maladie au même titre que vous le comprenez tout tout à fait bon vous visez l'or en terme de médaille alors alors l'objectif l'objectif on va dire que c'est l'objectif réel c'est la médaille d'argent la médaille d'argent euh on on rêve de l'or forcément on va tout faire pour avoir l'or euh et puis bah l'objectif secondaire c'est quand même de monter sur la sur sur la boîte à Paris euh on fait tout pour on n jamais descendu du podium depuis les Jeux de Tokyo à part un incident technique donc voilà après on est une catégorie aussi très très concurrentielle il y a des nouveaux qui sont arrivés depuis Tokyo et le niveau a vraiment augmenté et et là il y a vraiment peu d'écart entre les athlètes donc il faut faut pas se louper aux transitions enfin voilà il y a beaucoup de choses à à gérer et sachant qu'en triathlon il y a plein de moments où on peut faire des erreurs donc voilà il faut tout anticiper et bien en tout cas on vous souhaite le meilleur ramenez-nous une médaille d'argent ou d'or et puis on vous soutiendra bien évidemment derrière devant plus exactement notre écran de télévision merci beaucoup thbo et ben merci puis je vous donne à T rendez-vous le 2 septembre sous le pont Alexandre 3 pour le départ de la course on sera présent physiquement et télévisuellement parlant pour ceux qui ne pourront pas se déplacer pour conclure le regard sur les malvoyants et les aveugles doit changer n'oublions surtout pas que le handicap est avant tout du lien humain à bientôt dans Pourquoi pas moi ce podcast est produit par access laab de la Fondation Valentin aui et Présenté par Caroline pilastre