Philippe Croizon était à Louviers pour le passage de la Flamme paralympique
Published: Aug 26, 2024
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Me présenter ? Titouan, vous avez une heure ? Philippe Croizon, aujourd'hui, j'ai 56 ans. À l'âge de 26 ans,
j'ai eu un accident, une ligne électrique 20 000 volts, le courant est rentré par les mains et ressorti par les jambes. Pour me sauver la vie,
il a fallu m’amputer les quatre membres. Et quand je me réveille sur le lit d’hôpital, je vois une jeune fille traverser la Manche. C'est ce qui va me tenir
et ce qui va me permettre 14 ans plus tard, de commencer les entraînements. À ce moment là, j'ai 40 ans, je suis plein comme un lardon, je monte une équipe et je leur dit “Transformez-moi”, et on traverse la Manche
le 18 septembre 2010, ce qui a changé complètement ma vie. La Flamme paralympique aujourd'hui à Louviers, ça représente quoi pour vous ? Ça représente le tout est possible. Surtout, montrer une autre image du handicap. Aujourd'hui, on nous appelle les personnes en situation de handicap mais ce n'est pas moi qui suis
en situation de handicap. C'est ma société. Si ma société est adaptée, je ne suis plus une personne en situation de handicap. Je suis un citoyen comme tout le monde. Donc pour moi, les Jeux paralympiques, la Flamme paralympique, c'est changer le regard de notre société. Et ça, je pense qu'on va y arriver. Vous adorez les challenges sportifs, quel a été votre plus grand défi
à surmonter ? Je crois que je vous l’ai dit un petit peu au début, ce sera à tout jamais
la traversée de la Manche à la nage. Après, on a relié les cinq continents à la nage en 2012 et après pilote sur le Dakar en 2017, saut en parachute,
la plongée sous-marine. A chaque fois je monte une équipe pour mes aventures. C'est pour ça que je me dis
que le “Je” n’existe pas. C’est “On” avance ensemble et on réussit ensemble. D'où vous vient un tel courage ? Je pense que je suis né optimiste
et on peut le devenir, j'en suis persuadé. Très sérieux dans mes aventures,
mais quand il y a une connerie à faire, je ne suis pas très loin.
L'impossible, c'est juste nous. C'est quoi nos rêves ?
C'est quoi nos envies ? C'est quoi nos objectifs ?
Ne vous fixez pas de limite. Ne dites jamais cette phrase. Excusez moi,
je vais dire un gros mot “Merde”. Si j'avais su, tu le savais ? C'est juste la peur
et le doute qui t’a freiné. Donc on n'a qu'une vie, fonce. Ce matin,
vous avez posé la première pierre d'un gymnase qui va porter votre nom. Ça vous fait quoi ? C'est un moment d'émotion intense. J’ai eu la petite larme ce matin,
quand on a posé la première pierre. C'est un moment de reconnaissance. Que la ville de Louviers me propose et me dise “voilà, on a un objectif, on va réaliser une salle de sport,
enfin un gymnase”, c'est un grand gymnase il y a deux salles, c'est
énorme le complexe et on aimerait qu'il porte votre nom. Donc j’ai réfléchi
environ 1 000 000 000ᵉ de seconde. Et puis la ville est belle. Là, je me suis baladé depuis tout à l’heure, c'est assez extraordinaire.
Il y a une bonne ambiance. Pensez-vous avoir eu
un impact sur la question du handicap ? Je l'espère, je l'espère. On est dans ce changement de société et je suis sûr que les Jeux paralympiques de Paris 2024
vont mettre une grosse claque pour ce changement de regard
sur les personnes capables autrement. D'ailleurs, j'invite
le grand public à le suivre, sur France Télévisions ou à la radio et surtout ceux qui peuvent venir, c’est 15 €. Venez avec vos enfants,
allez au Stade de France. Je vous promets, vous n’allez pas le regretter. C'est des émotions de dingue.