« Tenir debout » de Mélissa Da Costa lu par Jean-Alain Velardo et Lauryanne Philippe l Livre audio

Published: Aug 25, 2024 Duration: 00:07:21 Category: Entertainment

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tenir debout de Mélissa d'Acosta lu par lauian Philippe et Jean-Alain vardau elle est venue elle est là je crois il m'a semblait apercevoir son visage tout près dans un angle de mon champ de vision tout droit il y a le plafond et la télévision à gauche une zone de lumière probablement une fenêtre je ne peux pas tourner la tête à droite c'est là qu'est son visage il est barbouillé je crois qu'elle a pleuré elle a l'air fatiguée elle est là je crois suis-je en train de rêver peut-être la morphine m'empêche d'émerger me fait halluciner si je le voulais peut-être pourrais-je tenter de revenir à moi mais fich fichu à quoi bon la nuit tombe par la fenêtre un ciel bleu noir sans étoile sans nuage non plus sur le parking le balai des voitures s'est calmé les visites seront bientôt terminées les lampadair se sont allumées au loin sur le boulevard les phardes des voitures et quelques feux de stop la circulation semble dense tout cela me semble loin si loin ici je suis à l'abri 5h que je suis là au chevis de François immobile sur cette chaise ma main contre son bras je n'ai pas fait un pas pas songer à aller au toilette ou à me passer de l'eau sur le visage dans la minuscule salle de bain de la chambre j'ai avalé le sandwich jambon beurre qu'Antoine m'a rapporté j'ai laissé la tarte au citron meringué dans son sachet je n'ai pas vraiment retrouvé l'appétit pas encore le petit gobelet de café a refroidi je n'y ai pas touché non plus 5 heur que je suis plom dans ce drôle d'état second calme et apaisé les pas et le roulement des chariots dans le couloir me bercent les bib des machines de François me rassure si je reste ici ça ira je me répète cette phrase en boucle j'appréhende le moment où on me mettra dehors où je retrouverai le vent glacial de la fin octobre les gens le bruit l'agitation vous voulez mettre la télévision a demandé l'infirmière qui est passée plus tôt non je l'ai regardé s'agité vérifier l'écran des machines Notter quelque chose sur un calpin soulever une paupière de François prendre sa température en lui glissant un thermomètre dans l'oreille et sa tension puis elle a décroché une petite poche en plastique située sur le côté du lit qu'est-ce que c'est je craignais de comprendre elle a confirmer mes doutes une sonde urinaire je change les poches c'est temporaire tout dépendra je n'ai pas voulu l'interroger davantage j'ai senti la peur qui revenait ainsi que des pensées terribles incontinent à 42 ans sans l'usage de ses jambes et incontinent tant qu'il est ici ça ira la phrase est revenue une ritournelle il prennent soin de lui tant qu'il est ici ça ira l'infirmière a continué de s'agiter autour du lit à remis une poche vide et les selles c'est pareil bon s arrête j'ai fait le vide dans ma tête j'ai serré le bras de François avec plus de force c'est là qu'il m'a semblé le voir cligner des yeux rèvement j'ai cru apercevoir ces pupilles mais ça n'a duré qu'une paire de secondes un temps infime qui m'a fait revenir à l'essentiel François vivant évidemment peu importe le reste incontinence n'est pas un drame on peut vivre en fauteuil j'ai pressé son bras de nouveau espérant provoquer une autre réaction rien je vous allume le néon quand même l'infirmière était sur le point de partir le soleil était couché bientôt François et moi serions plongés dans l'obscurité j'aurais préféré mais j'ai acquessé et elle allumé maintenant j'entends les chariots dans le couloir et les pas du personnel soignant c'est l'heure de la distribution des repas dans un instant la porte s'ouvrira venant troubler notre bulle on m'annoncera que l'heure de fin des visites est arrivé alors il faudra affronter le reste du monde celui qui tourne encore les transports en commun bondé l'avenue de Flandre à pied mon studio vide et glacial la solitude j'ai le souffle coupé rien qu'à y songer ici ça va ailleurs non je suis en train de remettre mon manteau la pendule indique 18h30 quand la porte claque contre le mur et qu'un dos s'engouffre à reculon suivi d'un chariot non indique quelqu'un dans le couloir pas de repas pour la 515 monsieur Louvier est nourri par sonde la silhouette m'abarait une infirmière cadre si j'en juge le ton autoritaire son badge accroché à la poitrine et sa façon de m'interpell Mademoiselle Lambret oui je me lève la lumière vive du couloir a envahi notre bulle ainsi que les odeurs de purée industrielle et de jambons sousvide elle me rejoint un pas vif je voulais vous voir avant que vous ne partiez on m'a disons informé de la situation particulière de Monsieur Louvier je la dévisage sans comprendre sa situation personnelle madame Louvier vous monsieur Louvier elle a un tic agacé je détourne le regard un réflexe madame Louvier m'a passé un charmant appel cet après-midi après avoir trouvé la porte de la chambre de son mari fermé et qu'on l'a informé que vous étiez là elle est repartie furieuse et m'a téléphoné depuis le parking honnêtement je ne suis pas là pour régler les querelles de couple alors si vous pouviez arranger ça ensemble je ne comprends pas elle parle trop vite Isabelle ici c'est-à-dire elle m'a assommé avec ses obligations professionnelles elle est dans le milieu du spectacle c'est ça c'est ce que j'ai compris en tout cas je oui elle a besoin d'être sûr que le créneau du matin lui soit réservé c'est le seul où elle puisse venir au chevet de son mari pardon exmi c'est ok pour vous pardon vous vous partagerez le temps de visite madame Louvier le matin vous l'après-midi elle me fixe attendant une réponse je dégluti elle gratifie d'un sourire qui n'en est pas un parfait c'est une affaire qui roule donc bonne soirée mademoiselle lambray elle disparaît les dames poussant le chariot ont disparu ne reste que moi au milieu de la chambre mon manteau sur le dos et François indifférent à tout cela

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