Dissolution du Parlement Ce n'est pas le glas qui annonce
la mort. - N.Saint-Cricq: E.Macron
est un adepte de la stabilité fiscale. Il se vantait d'avoir fait baisser
le chômage. Il devrait quand même s'inquiéter. Après tout, c'est lui l'initiateur
de ce petit chaos. D'autres autour de cette table
ont été plus cruels en le qualifiant... - A.-E.Lemoine: "Il y a un taré
à la tête de l'Etat", avez-vous dit. - F.Ruffin: C'est une folle
décision. Il est frappé d'une hubris,
d'une démesure qui lui a fait prendre des décisions folles. Il dit qu'il faut donner
le temps au temps. Je pense qu'il fallait donner
le temps au temps, qu'on pouvait se dire qu'à l'automne, il y aurait
une dissolution et qu'on laisserait le temps aux forces politiques
de porter les projets, d'avoir un débat d'idées. Dans ma circonscription,
je n'ai pas eu de débat d'idées. D'habitude, j'ai plein
de rencontres avec les agriculteurs et les artisans. Là, ça a été bâclé. Il fallait donner le temps au temps
pour mener cette dissolution, s'il le fallait. A mon sens, la France
n'était pas ingérable avec cette Assemblée. Il y avait la possibilité de faire
des choses avec beaucoup plus de mesure, la recherche
d'une vraie majorité au sein d'une Assemblée... - N.Saint-Cricq: Vous comprenez
l'inquiétude des entreprises ou des consommateurs... - F.Ruffin: Je comprends
l'inquiétude de tout le monde. On nous met dans un brouillard. Je souhaite qu'il y ait
un gouvernement de gauche, qu'il y ait des 1res mesures
qui soient des mesures de concorde nationale
qui permettent de panser Présidentielle les plaies. On n'a pas la certitude
que ce gouvernement puisse tenir. Après, les Belges à côté de nous
ont survécu. - P.Lescure: Pendant ce temps,
le camp présidentiel semble se fissurer chaque jour
un peu plus. Le président du groupe Renaissance
à l'Assemblée sera élu seulement au début de la semaine prochaine. Le dynamiteur G.Attal part grand favori,
mais on parle d'une candidature d'E.Borne soutenue par G.Darmanin. Ce marcheur de la première heure,
l'ancien député G.Le Gendre, enterre la Macronie. - Est-ce que la dynamite peut être
le reconstructeur? - G.Le Gendre: Je l'espère encore. Conclusion Ce qui est certain, c'est
qu'il ne peut plus être l'inspirateur des politiques. Le macronisme, c'est fini. En tant que force de transformation
du pays, dans le cadre d'un programme cohérent,
c'est terminé. - F.Ruffin: Dans la durée,
le bloc central ne cesse de se rétrécir au moins
depuis le traité constitutionnel européen. Ils n'ont plus le luxe
d'une alternance entre centre gauche
et centre droit. Ils se sont rassemblés
autour d'E.Macron. Les crises des "gilets jaunes",
des agriculteurs n'ont fait que rétrécir le bloc central
libéral. Il va continuer à se rétrécir. Malheureusement, et c'est là
que je reviens sur mon désaccord, c'est que ceux qui quittent le bloc
central et libéral ont besoin d'être rassurés et protégés. - A.-E.Lemoine: Pas
de se réfugier... - F.Ruffin: De chercher
une stabilité pour eux, pour leurs enfants. Or, pour l'instant, la gauche
n'offre pas ce visage de stabilité, protecteur, de force tranquille... Ca ne fait que précipiter... La gauche a plutôt gagné depuis
les dernières élections, mais trop peu comparé
à ce que le RN gagne.