François Ruffin : sa violente charge contre Emmanuel Macron

Dissolution du Parlement Ce n'est pas le glas qui annonce la mort. - N.Saint-Cricq: E.Macron est un adepte de la stabilité fiscale. Il se vantait d'avoir fait baisser le chômage. Il devrait quand même s'inquiéter. Après tout, c'est lui l'initiateur de ce petit chaos. D'autres autour de cette table ont été plus cruels en le qualifiant... - A.-E.Lemoine: "Il y a un taré à la tête de l'Etat", avez-vous dit. - F.Ruffin: C'est une folle décision. Il est frappé d'une hubris, d'une démesure qui lui a fait prendre des décisions folles. Il dit qu'il faut donner le temps au temps. Je pense qu'il fallait donner le temps au temps, qu'on pouvait se dire qu'à l'automne, il y aurait une dissolution et qu'on laisserait le temps aux forces politiques de porter les projets, d'avoir un débat d'idées. Dans ma circonscription, je n'ai pas eu de débat d'idées. D'habitude, j'ai plein de rencontres avec les agriculteurs et les artisans. Là, ça a été bâclé. Il fallait donner le temps au temps pour mener cette dissolution, s'il le fallait. A mon sens, la France n'était pas ingérable avec cette Assemblée. Il y avait la possibilité de faire des choses avec beaucoup plus de mesure, la recherche d'une vraie majorité au sein d'une Assemblée... - N.Saint-Cricq: Vous comprenez l'inquiétude des entreprises ou des consommateurs... - F.Ruffin: Je comprends l'inquiétude de tout le monde. On nous met dans un brouillard. Je souhaite qu'il y ait un gouvernement de gauche, qu'il y ait des 1res mesures qui soient des mesures de concorde nationale qui permettent de panser Présidentielle les plaies. On n'a pas la certitude que ce gouvernement puisse tenir. Après, les Belges à côté de nous ont survécu. - P.Lescure: Pendant ce temps, le camp présidentiel semble se fissurer chaque jour un peu plus. Le président du groupe Renaissance à l'Assemblée sera élu seulement au début de la semaine prochaine. Le dynamiteur G.Attal part grand favori, mais on parle d'une candidature d'E.Borne soutenue par G.Darmanin. Ce marcheur de la première heure, l'ancien député G.Le Gendre, enterre la Macronie. - Est-ce que la dynamite peut être le reconstructeur? - G.Le Gendre: Je l'espère encore. Conclusion Ce qui est certain, c'est qu'il ne peut plus être l'inspirateur des politiques. Le macronisme, c'est fini. En tant que force de transformation du pays, dans le cadre d'un programme cohérent, c'est terminé. - F.Ruffin: Dans la durée, le bloc central ne cesse de se rétrécir au moins depuis le traité constitutionnel européen. Ils n'ont plus le luxe d'une alternance entre centre gauche et centre droit. Ils se sont rassemblés autour d'E.Macron. Les crises des "gilets jaunes", des agriculteurs n'ont fait que rétrécir le bloc central libéral. Il va continuer à se rétrécir. Malheureusement, et c'est là que je reviens sur mon désaccord, c'est que ceux qui quittent le bloc central et libéral ont besoin d'être rassurés et protégés. - A.-E.Lemoine: Pas de se réfugier... - F.Ruffin: De chercher une stabilité pour eux, pour leurs enfants. Or, pour l'instant, la gauche n'offre pas ce visage de stabilité, protecteur, de force tranquille... Ca ne fait que précipiter... La gauche a plutôt gagné depuis les dernières élections, mais trop peu comparé à ce que le RN gagne.

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