"Madame Vertigo et son cancer" - Marie-Josée Del Volgo
Published: Nov 24, 2023
Duration: 00:32:02
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bien je commencerai euh mon propos par cité Daniel brun qui écrit dans son dernier livre madame Vertigo et son cancer sous-tittré rencontre avec une médecine déshumanisée ainsi a-t-on lentement et tranquillement aboli 50 ans de travail intérieur pour se placer en parfaite harmonie avec l'idéologie médicale contemporaine qui donne la priorité à la médecine personnalisée sur la médecine de la personne et à ce que l'on appelle maintenant la compliance cela en méconnaissant la diversité des tentatives d'appropriation des patients ou parfois même de réflexion sur la répartition quantitative des doses prescrites leurs effets dévastateurs ne sont pas rares pour les usagers qui s'attirent alors des paroles dont les effets sont pernicieux à long terme tand elles sont assorties de menac visant les réactions du corps donc là le décor est planté de ce qu'on peut dire à propos de Daniel brun comme à propos de la médecine me semble-t-il donc faut-il rappeler ici tout le travail accompli par Daniel brun depuis l'enfant donné pour mort publié en 1989 puis tout cet énorme travail de rencontre entre médecins et psychanalystes à l'occasion des colloes de médecine et psychanalyse du DEA qu'elle dirigeait à Paris 7 donc vraiment c'était quelque chose qui était qui lui était me semble-t-il chevillé au corps elle s'y est vraiment à partir de ce travail qu'elle a fait en pédiatrie en oncopédiatrie comme on dit aujourd'hui je crois qu'elle l'a plus lâché ce questionnement et jusqu'à quasiment en mourir on pourrait on pourrait dire de partir de ce que vient de dire Catherine les livres d'é coloes de médecine et psychanalyse consistaient d'un travail je rappellerai cela c'est un point important qui précédait la tenue des colloques et Pierre-Antoine je crois qu'on a été la cheville ouvrière avec des réunions et l'écriture de texte si bien que l'ouvrage était déjà édité et à la disposition des participants le jour du coloc ce qui est assez exceptionnel comme manière de travailler j'en connais pas d'autres et c'était formidable donc merci à Pierre-Antoine d'avoir participé à tout ce travail pour ma part j'ai compté au moins une douzaine de participations à ces colloques avec des textes publiés dans chacun de ces ouvrages donc c'est dire qu'elle m'a fait à sa manière beaucoup beaucoup travailler dans ce que moi aussi me tenait à cœur ces questions de psychanalise et médecine sur lesquells je je vais revenir dans l'AV à propos du 15e cololloque sur la peur donc j'ai tiré celui-là dans les bouquins que j'ai j'ai des difficultés à m'y retrouver Daniel a écrit que c'est dans un travail en binô qu'elle conçoit cette collaboration entre médecine et psychanalyse dans je la cite le respect de la bidisciplinarité il faut dit-elle un médein chaque fois qu'il y a un psy donc là on était en 2015 je crois donc 15e colloque 2015 on peut s'en souvenir comme ça elle écrit aussi à propos de la fameuse conférence toujours dans cet avant-propos de cet ouvrage du 15e coloque de psychanalyse de médecine et psychanalyse elle écrit à propos de la fameuse conférence de lac sur la place de la psychanalyse en médecine de 1966 que tout le monde a en tête ici il a montré aussi que de marginal qu'elle était dans la médecine la psychanalyse deviendrait essentielle alors bon cela nous laisse un peu perplexe aujourd'hui la la psychanalyse était je cite toujours Daniel brun citant lac la chance de survie de la position strictement médicale alors il disait précisément moi je me suis aussi énormément référé à ce texte enfin ce texte cette conférence de Jacques Lacan il disait précisément c'est dans le registre du mode de réponse à la demande du malade qu est la chance de survie de la position proprement médicale c'est ce que vient de nous dire Catherine donc que bah les médecins maintenant sont des techniciens de santé moi je les appelle ingénieurs de santé effectivement plus préoccupés de machine que de malades malheureusement on en est là bon avec quelques quelques nuances dont dont je vais parler bien sûr sauf que donc bon la chance de survie effectivement la psychanalyse serait deviendrait essentielle sauf que et bien comme ça déjà été dit les technologies le numérique et bien ont bousculé toutes nos nos prévisions et nos espérances et Daniel brun d'ailleurs a consacré un colloque au numérique après celui de la peur alors je sais plus si c'est le 16e je crois qu'il y en a eu 16 de coloqu si je me trompe pas alors dans le même temps je dois préciser cela quand même pour contextualiser mon propos dans le même temps c'était pour ma part de manière bien plus modeste que je me suis attaché à ces questions de psychanalyse et médecine à partir du dispos que j'ai appelé l'instant de dire terrain d'expérience essentielle de mon travail de recherche c'està direire que je l'ai conçu vraiment à la base au départ comme un travail de recherche puisque j'ai fait avec ça mon DEA ma thèse de doctorat et mon habilitation diriger des recherches et je dirais quand même que c'était plus dans la perspective tout de même donc Daniel brun je dis elle concevait le travail de médecine et psychanalyste comme un binôme avec deux jambes le médecin le psychanalyste euh elle ne parlait pas beaucoup des soignants c'est venu après infirmière et cetera bon peut-être que ça ça mériterait d'être discuté mais bon on pourra pas le faire là bien sûr mais plus tard parce que son travail est là quel que soit ce que j'appelle moi échec hein que nous constatons tous du point de vue des des progrès de la médecine vers ce vers quoi elle nous entraîne moi je parle de constat d'échec parce que bah finalement on n'arrive pas là où on voudrait arriver donc je ne dis pas que Daniel a échoué loin de là son travail ses écrits restent et on les travaillera ce sont des traces qui sont qui perdureront donc je la mettrai je la mettrai son travail en perspective avec celui de baline qui lui considérait en 1970 franchement qu'il avait échoué dans son dernier livre 6 minutes par patient il s'appelle ce livre avec Enid bine sa 2è femme et il considère qu'il a échoué euh donc je dirais précisément euh il l'assumait mais balinte en tant que personne enfin en tant que psychanalyste et cetera il a pas du tout échouer aujourd'hui il y a des groupes balines dans le monde entier et on se réfère à ces travaux donc je pense qu'il faut mettre en perspective parce que bon quand j'ai fait l mon texte on va dire ah non mais tu dis constat d'échec non mais c'est de ce point de vue c'est bien sûr pas les personnes qui ont échoué bien évidemment alors donc pour ma part donc j'étais dans la perspective du travail de bal qui lui bah en tant que médecin moi à la base j'étais médecin donc euh qui envisagea de former les médecins à leur fonction psychothérapeutique qu'ils exerçaient de faites disait-il le médecin il avait une formule très célèbre que beaucoup connaissent le médecin se prescrit lui-même c'est un placebo ça on va chez le médecin qu'est-ce qu'il a fait il a rien fait quasimentin on en ressort on va mieux bon sauf bien sûr s' nous a annoncé une catastrophe mais on va mieuxce qu'il a fait bon on se demande bien ce qu'il a fait bon alors après il faudrait décortiquer tout ça alors par rapport à Balin une différence tout de même de taille euh dans mon travail comparativement à ce que proposait baline c'est que les patients que je rencontrais dans le cas de de d' laboratoire d'exploration fonctionnelle respiratoire lieu improbable comme je dis souvent bizarroï je ne lesai rencontré le plus souvent qu'une fois et malgré tout et là je parlerai de Conrad sain c'est entre autres entre autre les encouragements que j'ai reçu pour travailler de cette manière-là beaucoup d'encouragements de personnes que je respectais le concept de double rencontre de coradtin et coratstin lui-même m'ont permis de m'autoriser de cette pratique j'ai d'ailleurs publié un texte au tout début en 94 je sais plus qui s'appelait la double rencontre de l'instant de dire pour conradtin la double rencontre c'est cette rencontre qui permet la poursuite de son analyse au-delà du temps des séances lorsqu'à la faveur de telle rencontre les mots et les paroles échangées modifient la nature des deux êtres en présence et il a conceptualisé cette double rencontre à propos d'une patiente qu'il avait rencontré qu'une fois c'est pour ça que je trouvais très intéressant René major à la même époque aussi euh avait travaillé cette question de rencontre unique de même les groupes de travail avec Conrad Stam ont été très précieux vraiment ça a été pour moi par rapport au travail épistémologique qu'on a fait avec Roland passant de du travail que je faisais à l'hôpital de recherche expérimental et cetera pour moi ça a été très très encourageant bien plus que ce que j'ai pu entre percevoir des groupes balines d'ailleurs je dirais sans baline quand même peut-être si j'avais rencontrer Balint ça aait été différent mais les groupes Balint pour moi c'était ça me convenait absolument pas et notamment Balint il avait une formule qui me plaisait pas du tout il disait euh bon j'aime beaucoup lire ces travaux tout ça sont très intéressant mais il disait par exemple pour le patient ce que le médecin avait à faire vis-à-vis de son patient c'était fouiller de la cave au grenier alors ça ça me convenait absolument pas puisque moi c'était quand même l'association libre euh que je que je mettais en exercice en pratique sans rien dire au patient bien sûr qu'est-ce qui vous amène et pas plus et le laisser parler librement bon alors tout cela je le laisse de côté bien sûr ça me concerne personnellement euh donc constatons finalement que Daniel brun comme Balit et bien d'autres sont arrivés donc j'ai bien préciser hein ce que j'entends par là à un constat d'échec concernant ce travail de psychanalyse en médecine comme on souhaitait faire changer la relation médecin malade c'était ça l'idée quand même de travailler et pour ça que les autres soignants pouvaient être concernés au premier chef hein les infirmières les aides soignantes et cetera alors euh je ne parle pas bien sûr aussi des psychologues dans les services de médecine il y en a ici Catherine a parlé des psychanalystes c'est encore autre chose mais leur position n'est pas tout à fait non plus très très assuré et l'avenir on sait pas ce qui nous réserve donc il faut rester sur nos gardes et se nourrir de tous ces travaux de nos prédécesseurs et et au premier chef celui de Daniel brun avec ses colloques qu'on aimerait avoir ces ces ouvrages qu'on aimerait pouvoir se procurer et je sais pas si c'est encore toujours possible de de se les procurer tout ce tout ce travail là l'avoir àorté de M àorté de clic comme on dit aujourd'hui donc Balint lui l'assuma hein cet échec il parlait d'utopie dès 1957 dans son fameux livre Le médecins sont malad et la maladie utopie avec un grand tu c'est-à-dire que cette fonction psychothérapeutique du médecin verrait le jour en Utopie c'est-à-dire dans un pays qui n'existe pas tout à fait utopique et euh dans son dernier texte que j'aiévoqué de 1970 lui était très réservé autant en Balin estimé que 6 minutes par patient ça pouvait faire l'affaire en 70 donc bon lui non resta campé sur ses positions il dit il parlait de corps étranger concernant l'entretien long parce que lui envisageit pour une fonction psychothérapeutique un entretien long alors 6 dit c'était l'époque de la C et cetera on peut se dire bon après tout 2 minutes ça peut suffire sauf que aujourd'hui euh et bien vous doutez bien que cet entretien long et bien c'est c'est quand même quelque chose qu'on qu'on aimerait avoir moi dans ma pratique à l'hôpital j'ai vu comment au fur et à mesure c'était euh c'était la la chaîne de travail de de Ford quasiment hein on avait les patients comme ça les uns après les les autres les médecins mes collègues cont tenu de l'activité du cadre dans lequel je travaillais pouvaient ne pas voir les les patients j'allais dire les médecins pouvaent ne pas voir les patients et bon j'étais la seule à tenir un peu la place et à vouloir absolument quitte à ne pas faire d'autres examens qui m'intéressaient pas du tout et pouvoir avoir du temps du temps on va dire pas forcément les 30 minutes 45 minutes que préconisit baline ça bon le temps c'est c'est difficile à à compter à évaluer mais avoir du temps et et c'est effectivement ce dont on manque beaucoup à l'hôpital pour les diverses raisons qu'on connaî bah manque de moyens manque de moyens on a beaucoup de moyens pour les machines pour acheter de belles machines IRM robots chirurgicaux et cetera mais on n pas de moyens pour bien sûr avoir du personnel et cetera et en plus maintenant il démissionne donc c'est vraiment la catastrophe alors nous savons aujourd'hui l'importance de de de cette question du temps les soignants mais pas que ont de moins en moins de temps pour exercer le métier comme il le comme il le souhaite par exemple si on prend je sais pas j'en parlais je sais plus avec qui là bah hier je crois on était en Belgique les transmissions par exemple bah les transmission c'est pas juste dire une parole d'information c'est prendre du temps pour se parler pour alors maintenant on en est au 10h au 12h par jour vous voyez dans les 12h où on doit enchaîner les soins soins techniques hein si on va employer ce cet oxyor euh et bien les transmissions bah on va regarder sur l'ordinateur hein et puis voilà donc il y a tout écrit sur l'ordinateur dans le dossier patient informatisé le fameux dpi qu'on a depuis enfin moi l'hôpital Nord à Marseille je crois qu'on a eu ce dpi en 2010 je sais plus donc maintenant tout le monde y est sur sur l'ordinateur plus personne ne peut y échapper donc combien de travaux de publication sur ce sujet sur la question des relation humaines en en milieu médical et pourtant et ben pas grand-chose change bien au contraire pourrait dire puisqueaujourd'hui comble de la situation les soignants eux-mêmes se considèrent comme maltraitant quand même hein alors que il fut ne serait-ce qu'il y a 5 ou 6 ans si on parlait de maltraitant c'était très très mal vu très c'était pas entendable alors que maintenant ils disent oui on est maltraitant quand on doit faire une toilette pour une personne âgée en épade 3 minutes on est maltraitant forcément parce que pour les personnes âgées en épade le temps de la toilette c'est un temps très important où il y a un soin on touche les patients on les regarde et en soin palliatif aussi il y a toute cette culture une toilette doit durer 30 minutes voilà alors ces expériences ces écrits existent et quoi qu'il en soit de ce que je considère comme un échec notre échec à nous tous et bien existe et ne seraitre effacé son premier colloque de 1993était consacré à la pédiatrie et la la psychanalyse colue de Daniel brin ce qui nous ce que nous rappelle et irrigue tout le texte de Daniel brin c'est que la fonction psychothérapeutique du médecin des soignants en général aussi ne va pas sans la fonction nosbo le je nuirit autrement dit pour le dire simplement une fonction nuisible des soignants appelons un chat un chatin donc je parlais de maltraitance alors bien sûr ces paroles nuisibles n'ont pas d'effet direct sur le corps sur la organique bon on a quand même avec Roland Gori beaucoup travaillé cette question de la psychosomatique de de la causalité psychique somatique bon donc il faut quand même se tenir un peu à distance ce genre de de de conception mais ces paroles peuvent apporter bien des tourments au patients culpabilité impuissance condamnation à moyen au court terme réactivation bien sûr de comp psychique plus profond je renvoie à sonouvrage l'enfant donné pour mort bien sûr oou c'est de cela dont il est question donc Daniel brun dans son livre testamentaire en quelque sorte et bien c'est de cela dont elle nous parle et c'est sa voix intérieure intérieure pardon madame Vertigo comme on nommerait une héroïne de BD ou de livre d'enfants moi je vois bien un livre d'enfant madame Vertigo et ceci et cela donc on reconnaît là un peu Daniel enfin moi en tous les cas je la reconnais dans cette manière de d'avoir choisi ce ce ce ce nom ce patronyme pour parler de cette voix antérieure dédoublé d'elle-même aide à l'intérieur d'elle-même donc elle va chercher en elle-même cette aide qu'elle ne trouve pas auprès des soignants pour obtenir l'adhésion du patient au traitement les soignants font couramment usage de la menace alors sur le tabac bon B vous connaissez ça qu'est-ce que le médecin est à l'aise pour après il y a des médecins qui fument alors je me souviens d'un d'un chef de service de pneumologie que j'aimais beaucoup qui était vraiment adorable et qui est mort d'ailleurs brutalement un peu plus de 50 ans d'un cancer du pancréas de manière foudroyante et il faisait très froid dans son bureau en hiver parce qu'il gardait la fenêtre ouverte parce qu'il fumait voilà donc bon alors lui je sais pas ce qu'il disait au patient il était pneumologue en plus je j'assistais pas à ces consultation à lui mais on était collègues quoi à cette époquelà dans knoc où le triomphe de la médecine de Jules Romain pièce de théâtre créée le 14 décembre 1923 le docteur Knock pointe la sécurité trompeuse dont le médecin va sortir le patient iluse de l'infantilisation du patient si tu nes passage si si tu ne fais pas bien ce qu'on te dit de faire il va t'arriver ceci ou cela si tu ne prends pas donc à Daniel donc lui a été dit si tu ne prends pas les deux hliquis par jour donc le traitement anticoagulant qu'elle avait et qui lui provoquait des Bleus enfin toutes sortes de de choses désagréables et et donc elle avait d'elle-même je pense décidé de réduire à un comprimé et bien euh le un soignant je sais plus si c'est une infirmière ou euh lui dit ou un médecin voilà bon enfin pour moi c'est pareil quoi si tu n'es pas sage si tu fais pas bien ce qu'on te dit va donc tu il va t'arriver quoi et bien tu risques de perdre la moitié de ton cerveau bon alors pour un autre qui ne mettrait pas ses goûtes dans les yeux on va lui dire bah tu vas devenir aveugle si tu mets pas tes gouttes enfin vous allez devenir aveugle voilà c'était en l'occurrence Roland alors avec le vaccin du covid on a atteint un sommet en terme de population qu'on a menacé des millions de personnes ont été concernées par ces menaces donc risque de perdre son travail pour les soignants vous vous faites pas vacciner on s pas bon ce vaccin on dit tout sort de choses sur vaccin RN messager mais si vous faites pas vacciner ben vous allez plus pouvoir travailler et c'est ce qui s'est passé donc des gens se sont retrouver sans travail parce qu'ils ne voulaient pas euh avoir ce vaccin qu'on ne connaissait pas B c'est la vérité hein qu'on connaissait pas bienin risque de perdre son travail risque de ne plus pouvoir sortir de chez soi de plus aller au restaurant de plus aller dans les cafés et risque bien sûr de se retrouver en réanimation et d'en mourir donc là vraiment avec le vaccin antiovid alors moi j'étais vaccinée 5in fois hein je vous rassure je ne suis pas du tout plus le vaccin de la grippe donc c'est pas une position personnelle là mais la manière dont on a procédé euh est quand même est à interroger donc on a écrit avec Roland la santé totalitaire en 2005 déjà c'est pas je crois pour rien même si ce ce titre nous paraissait peut-être un peu excessif à l'époque mais Infiné peut-être que il était tout à fait justifié Daniel brun écrit la question du poids et de la nature des paroles prononcées reste donc entière et elle parle aussi de la néonathe une fois le patient guérit à propos des enfants atteints de cancer les parents entendent le médecin dire elle le rappelle dans ce livre comme elle avait travaillé euh dans les années 80 traitez-le ou traitez-la comme un enfant normal donc cela signifie que mon enfant n'est pas normal question que peut susciter cette simple information qui se veut plutôt bienfaisante plutôt gentil traitez-le comme un enfant normal sauf que voilà alors le mot déshumanisation revient très souvent et c'est le sous-tititre que Daniel Brun a choisi rencontre avec une médecine déshumanisée si du temps de knoc c'était de la manipulation et de la malhonnêteté hein clairement bon enfin c'est j romain c'est du théâtre c'est de la fiction donc on peut y aller à fond là on n pas besoin de c'est pas de la médisance donc du temps de knoc c'était manipulation malhonnêteté qu'il nourrissait sa pratique le docteur Knock aujourd'hui c'est beaucoup plus grave puisque c'est tout le système technicien dirait jacquesul c'est la financiérisation du monde avec une recherche de rentabilité auquelle nous sommes confrontés à une déshumanisation génér géralisé tous les dispositifs créés dans des organisations diverses et sophistiqué par la plus-value du numérique pour rendre plus efficace les pratiques ne peuvent qu'être vooué à l'échec si elles ne mettent pas l'humain échec tel que je l'ai repéréin expliquer s'ils ne mettent pas l'humain au centre des prises en charge des souffrances des patients et de leur famille on demande pas un supplément d'â c'est pas un supplément d'âme qu'on demande c'est de mettre l'humain au centre des prises en charge des souffrances et c'est très difficile à faire entendre ça très difficile aussi bizarre que ça peut paraître parce que ça peut peut paraître de pur bon sens mais avec tout ce système technicien toute cette financiarisation du monde toute cette industrie pharmaceutique aussi sans être dans le complotisme et bien c'est clair que on a de grandes difficultés à faire entendre qu'il faut mettre l'humain au cœur des prises en charge cette médicalisation de l'existence donc c'était le sous-titre de notre ouvrage la santé totalitaire par les normes que c ces dispositifs imposent et la volonté de soumettre les individus dans un cadre médical objectivant et gestionnaire et bien cette médicalisation de l'existence nous rappelle la dénonciation radicale d'Ivan Ilic il y a près de 50 ans notamment dans Némésis médical alors si je fais ce rapprochement entre Daniel br aussi quand j'ai fait lire mon mon texte à Roland me dit Daniel n'était pas Iten donc non non je dis pas que Daniel était iliten mais c'est juste que moi j'avais pas lu Némésis médical jusqu'à maintenant bien que en référence j'aurais dû le lire mais je l'avais pas lu parce que je sais pas il y avait quelque chose qui me tenait à distance et là je l'ai lu en même temps que le livre de Daniel Bran ça le hasard a fait ça et euh ce qui dit alors je trouve que c'est très très radical bien sûrin euh je suis pas ilitenne même après avoir lu son livre mais quand même par certains propos euh il rejoint ce que dit Daniel dans ce livre et euh ça me paraît intéressant de le noter il y dénonce donc le mythe qui compromet la capacité autonome des hommes de faire face justement à la douleur à l'infirmité à la mort en leur donnant un sens ça c'est la 4e de couverture peut être que d'accord et il va jusqu'à considérer alors là c'est là où il est très radical mais il était comme ça c'est la médecine actuelle qui rend la société plus malsinee il disait ça textuellement alors donc voilà c'est dans cette pensé il tienne que je l'ai lu aussi l'ouvrage de Daniel euh comme je l'ai déjà dit avoir après avoir pendant près de 30 ans intéresser les soignants médecins en premier à l'écoute des patients et de leur famille euh Daniel brun ne peut que constater dans son propre cas en tant que patiente la déshumanisation inexorable de la médecine avec le courage et la lucidité dont elle a toujours fait preuve je pense que on est tous absolument admiratif hein de de ces traits de caractère de Daniel brun vraiment plus d'autres elle était très généreuse très enfin bon Daniel Bran il relate donc sa propre prise en charge et son vécu d'une maladie sans autre symptôm qu'une élévation des globules blancs pendant plusieurs années période suivie de plusieurs années de traitement pour ne pas risquer d'en mourir avec c'est telle qu'il dit un prix à payer celui d'effet secondaire à la limite du supportable et pour que Daniel dise ça je pense qu'il faut la croire hein parce que c'était pas quelqu'un de douillé elle était dure je pense au mal comme on dit hein vulgairement cette limite a était d'autant plus difficile pour Daniel brun que les médecins et infirmières ne voulaient rien en savoir seul compter les protocoles et l'obéissance du patient aux recommandations et prescriptions des médecins elle est entrée ainsi dit-elle dans l'univers déshumanisé du soin oxyort en quelque sorte ilit écrivait donc en 75 le patient est réduit au rôle d'objet que l'on répare même s'il n'a aucune chance de sortir de l'atelier c'est quand même pas mal hein et à la même époque exactement Jean clavrol donc là celui-là je l'avais lu bien sûr passage obligé euh donc en 75 Jean clavrol donc écrit dans l'ordre médical donc j'ai j'ai revu juste mes notes rapidement car de l'exploit des victoires contre la mort il ne reste plus que la promesse d'une survie inscrite dans l'immatriculation à la sécurité sociale c'est pas mal dit je trouve avec Roland goride donc nous n'avons eu de cesse de critiquer cette médecine déshumanisante et une société de contrôle donc je vous renvoie à la fabrique de nos servitudes étendu à tous les secteurs de l'existence bien sûr c'est là où j'ai dit moment donné il faut mettre des nuances dans tout ça dans cette espèce de critique assez violente bien sûr des médecins ont pu s'ouvrir et s'ouvre toujours à la dimension relationnelle du soin moi je l'ai fait modeste pendant jusqu'au jusque aux dernières années hein et d'autres comme moi bien d'autres comme ce fut le cas donc avec Balin mais ils sont aujourd'hui à mon avis trop peu nombreux pour permettre une transmission aux générations suivantes et il faut savoir que la transmission est d'autant plus difficile que les jeunes ne veulent rien savoir des vieux à l'hôpital c'est comme ça ils vont se former aux techniques aux États-Unis ou dans d'autres pays et puis les vieux bon bah ça va quoi ils SAV et ça va peine de se servir de l'ordinateur et encore donc on les écoute plus mais c'est mais on en est là je vous assure he vraiment c'est c'est bon caricatural tel que je je le dis là mais c'est ça donc c'est et bien aujourd'hui ils sont trop peu nombreux les médecins les soignants pour pouvoir SMER à une majorité de soignants dans un tel contexte de plus en plus technicisé et contraint économiquement par contre les cliniciens référés à la psychanalyse psychologue psychiatre sur psychanalyse sont encore assez nombreux tout de même pour témoigner et mettre au travail la part humaine du soin toujours résistante au protocole déshumanisant l'état catastrophique de notre système de santé fera-t-il bouger les lignes et nous engagera-t-il à la créativité comme le le suggère l'écrivain antiller pratique Patrick Chamoiseau qui envisage l'idée de catastrophe cette idée de catastrophe me gêne me me titiller parce que moi mon dernier livre donc s'appelle le soin menacé chronique d'une catastrophe annoncée euh et bien catastrophe humaine annoncée donc je je j'ai été très intéressé par ce que ce que dit Patrick chamoisau de la catastrophe donc catastrophe qui serait un préalable d'une création véritable il écrit une catastrophe est nécessaire non plus comme calamité naturelle cyclone ou tremblement de terre mais comme phénomène inaugural du geste créateur une salutation grandiose qui vise à renouveler à amplifier notre perception de nous-même et du monde le désir de création se heur toujours à un encombrement un déjà là très difficile à dépasser c'est à ce difficile que l'œuvre à naître est à signé et pour finir je remercie Daniel brun bien sûr de m'avoir fait travailler et de ce ce dernier livre qu'elle nous donne pour nous encourager à poursuivre le travil voilà je vous remercie