Tous les sondages montrent
que c'est catastrophique pour LFI et J.-L.Mélenchon. - C.Roux: Il sera un des nouveaux
visages de l'Assemblée. L.Wauquiez a fait sa rentrée
politique dimanche. Sa candidature à la présidentielle
est dans toutes les têtes, mais son urgence est ailleurs:
mener la bataille contre la gauche et faire l'unité dans son camp. - L.Wauquiez: Tu ne vas pas
te faire doubler par des gens... - C'est un rituel de rentrée
tout en symboles. Gravir un chemin sinueux
jusqu'au sommet. L.Wauquiez, entouré
de ses fidèles... Séance photo et quelques mots
pour chacun. - L.Wauquiez: Tu es
vraiment ravissante. - Une traditionnelle
ascension du mont Mézenc qui avait, cette année,
un sens tout particulier. - Aujourd'hui, franchement,
on a eu quelque chose qu'on n'avait pas ressenti
depuis très longtemps. Pratiquement depuis
monsieur Sarkozy. - Et cette sympathisante
le verrait bien aller... - Le plus haut possible. Vous ne me ferez pas dire
ce que je ne veux pas dire. - Réponse plus qu'explicite
un peu plus bas, imprimée sur ce t-shirt. - Le t-shirt dit tout. Il dit simplement que ça y est,
on a monté une 1re association de soutien
à la candidature de L.Wauquiez. Le but est de mailler sur tout le territoire
et sur toutes les classes d'âge pour préparer 2027. - Mais pour le nouveau patron des députés LR, l'heure
est d'abord à rassembler son camp et à rappeler le cap: pas
de coalition gouvernementale mais un pacte législatif. - L.Wauquiez: C'est la 13e
ascension que nous faisons ensemble. Pourtant, elle sonne
comme une première. C'est la première pierre
pour reconstruire la droite et relever la France. On nous disait voués à disparaître
et nous sommes là. On nous disait condamnés
aux compromissions, et nous portons clairement nos convictions. Ca n'a pas manqué de désarçonner
le président de la République. Avec les sénateurs,
avec les députés, nous avons travaillé avec un pacte
législatif autour de mesures de bon sens. - Une façon de contribuer. Mais la droite pose aussi
ses lignes rouges d'un éventuel gouvernement L.Castets. - C'est non. Dès l'instant où il y a
un gouvernement avec des ministres ou des sous-ministres LFI,
nous déposerons une motion de censure. Même s'il n'y a pas de ministre,
et si c'est le programme ou les idées de LFI
qui sont la feuille de route de ce gouvernement,
nous censurerons aussi. - Objectif: peser
sur la nomination du futur Premier ministre sans se compromettre
et se montrer unis, quelques semaines seulement après le séisme
provoqué par le rassemblement d'E.Ciotti avec le RN. Le même qui, il y a 2 ans,
a arpenté les sommets du mont Mézenc avec L.Wauquiez. - L.Wauquiez: Il y a beaucoup
d'agriculteurs, d'ouvriers qui votent de bonne foi
pour le Rassemblement national en pensant que M.Le Pen
défend le travail. M.Le Pen ne défend pas le travail. Elle défend l'assistanat. Dans son programme économique,
il n'y a aucune mesure de revalorisation du travail. contre une alliance avec le RN. - Je pense qu'il y a des moyens,
entre Les Républicains et le RN, de faire ce qu'avait fait
Mitterrand avec la gauche dans les années 70: un programme
commun, sans honte, sans complexe. On prend les idées acceptables
chez l'un, les idées acceptables chez l'autre. Sinon, il n'y a aucune chance
pour la droite d'arriver sans alliance avec le RN. Ils représentent 33 % des électeurs
dans les dernières élections. Si on s'abstient de ces 33 %,
on n'arrivera jamais au pouvoir. - Ce n'est pas le chemin
que choisit L.Wauquiez. Peut-il le mener jusqu'à l'Elysée? Direction l'Assemblée après
une longue absence sur la scène nationale. - C.Roux: On va se poser
la question de savoir quel rôle peut jouer L.Wauquiez. Question. - L.Vigogne: C'est une vraie
question. Aujourd'hui, le chemin qu'a choisi
d'emprunter L.Wauquiez était un chemin de crête. Pour l'instant, il garde
une indépendance par rapport au bloc central. Il a expliqué qu'il ne voulait pas
de la coalition, qu'il était prêt à des accords sur des textes,
comme c'est le cas depuis 2022. Aujourd'hui, y a-t-il encore
un espace pour un candidat de la droite
qui ne ferait pas alliance avec le bloc central? Il y a 3 blocs. Est-ce que la stratégie choisie par L.Wauquiez, de rester
en dehors d'un des blocs, qui est celui du bloc central,
peut fonctionner? On a du mal à voir. V.Pécresse, X.Bertrand,
ces derniers mois, sont arrivés à une conclusion: en 2027,
il ne pourra y avoir qu'un candidat entre le bloc macroniste
et la droite, ex-LR, canal historique qui n'a pas choisi
de s'allier au RN. X.Bertrand en a tiré
une conclusion. C'est pour ça qu'il a fait campagne
pour Matignon. L.Wauquiez, dans son entourage,
certains proches lui expliquent qu'il devrait faire partie
du prochain gouvernement. C'est comme ça qu'on accède
à une autorité plus importante, qu'on fait ses preuves
auprès des Français. Lui n'est pas convaincu de ça. - C.Roux: Que dit-il? Il a dit non à une coalition
gouvernementale. Il l'a dit au lendemain du 2d tour
des législatives. Mais depuis, face à cette situation
de blocage? - L.Vigogne: Il ne veut pas avoir
l'étiquette de sortant en 2027. Il veut incarner une alternance. C'est un pari. On voit mal comment ça peut
se concrétiser. Aujourd'hui, sa famille politique
est dans un état de déliquescence absolue. A chaque scrutin, il y a un recul. Lors des dernières législatives, au 2d tour, LR a recueilli un peu moins
de 1,5 million de voix. Ce n'est pas grand-chose. Le NFP, c'était 7 millions. Le RN, c'était quasiment
8,5 millions. C'est un état de faiblesse absolue. - C.Roux: E.Ciotti a envoyé
un message. - C.Barbier: L'alliance des droites
n'est pas exclue pour L.Wauquiez, mais pas pour le moment. Sinon, on se retrouve en satellite
du RN. L.Wauquiez doit nourrir l'espoir
que le RN dégringole. Il y a un procès compliqué
cet automne avec l'affaire des assistants. Il y a des échéances électorales
qui ne sont pas faciles. Imaginons que l'an prochain,
il y ait une dissolution, que le RN remporte le pouvoir. C'est le RN qui serait responsable. Il n'y a pas de dissolution,
les municipales de 2026... Les municipales, ce n'est pas
une bonne élection pour le RN. Aux régionales, à chaque fois,
ils font un bon 1er tour, et ensuite... L.Wauquiez se dit
qu'à l'horizon 2027, peut-être qu'il siphonnera les électeurs
du RN, comme N.Sarkozy en 2007. Il se dit que s'il va
au gouvernement aujourd'hui, il est tributaire du bilan. La politique que propose la droite
sera très impopulaire. Il a le syndrome des protestations
de 86, 95. Comment vous arrivez
à la présidentielle de 2027 en ayant été "l'homme de la purge"? - C.Roux: Est-ce simple de rester
dans l'antichambre du pouvoir, dans une situation de blocage? Dire que c'est sans lui,
qu'il attend 2027... - C.Barbier: C'est le problème
de la lâcheté en politique. - R.Garrat-Valcarcel: C'est
plus facile quand votre rapport n'est pas tout à fait décisif.