Trump : un attentat... et des failles - Reportage #cdanslair 15.07.2024

à la Maison-Blanche. L'ancien président s'est posé en homme du rassemblement, appelant le pays à l'unité. - C'est le poing levé que D.Trump arrive à Milwaukee 48 heures après sa tentative d'assassinat. Direction la convention républicaine, où l'ancien président sera officiellement désigné candidat du parti. Le convoi est placé sous haute sécurité. D.Trump, victime de la violence politique, écrit une nouvelle page de son histoire. Au "New York Post", il confie... ... Samedi, D.Trump est en meeting en Pennsylvanie quand soudain... Des coups de feu retentissent. ... L'ancien président plonge au sol. Il est légèrement blessé à l'oreille. Evacué le visage ensanglanté, le poing levé... Cette image restera dans l'histoire, très vite relayée sur les réseaux sociaux par le clan Trump. ... Lara Trump, sa belle-fille, diffuse un montage de D.Trump avec Jésus accompagné d'un verset de la Bible, de quoi galvaniser les évangélistes qui voient déjà le candidat comme l'élu de Dieu. ... Le tireur, sur le toit d'un hangar, à moins de 120 m de la tribune, est neutralisé. Mais de nombreuses questions demeurent sur la sécurité de l'événement et le profil du tireur. Thomas Matthew Crooks avait 20 ans. Selon les autorités, il a agi seul et n'aurait laissé aucun indice sur ses motivations. Le voilà il y a 2 ans à sa remise de diplôme. - Il y aura une longue enquête pour savoir ce qui s'est passé exactement et comment l'individu a pu accéder au lieu et quel type d'arme il avait. Cela va prendre des jours, des semaines et des mois d'enquête. - Dans la foule, des supporters de D.Trump. 3 personnes sont touchées. Un homme décède. Sur les images, la fusillade ne provoque pas de mouvement de panique, mais très vite, le sang-froid laisse place à l'effroi. - Je n'aurais jamais cru que cela arriverait un jour. Il a toujours été prêt à se sacrifier pour nous, pour ce pays, pour son amour de l'Amérique. C'est un jour incroyablement triste. - Depuis le bureau Ovale de la Maison-Blanche, où il s'exprime rarement, J.Biden appelle à l'apaisement. - J.Biden: La fusillade survenue hier lors du rassemblement de D.Trump en Pennsylvanie nous invite tous à prendre du recul, à faire le point sur notre situation et la manière dont nous allons avancer. Heureusement, l'ancien président Trump n'est pas gravement blessé. Vous savez, le dossier politique de ce pays est devenu brûlant. Il est temps de se calmer. - Les 2 rivaux se sont parlé au téléphone. Les démocrates ont décidé, pour le moment, de mettre en pause la campagne présidentielle. Les déplacements de J.Biden et K.Harris ont été reportés. - C.Roux: Il y a beaucoup de personnes qui nous interrogent ce soir pour savoir quelles conséquences ça peut avoir sur la campagne. On va en dire un mot, mais je voudrais qu'on reste sur la façon dont D.Trump, après les chaussures, le poing levé, le travail sur les images... Comment, juste après, il a géré, en termes de message? Il a invoqué Dieu. - B.Tertrais: Il l'a invoqué après. Nombre d'analystes et de commentateurs, et j'en faisais partie, ont dit tout de suite que ça allait être pris à témoin, littéralement, par une grande partie du camp républicain comme: "C'est bien la preuve que c'est l'élu de Dieu." Ce qu'on a montré tout à l'heure, ce montage, qui existait déjà, qui a été utilisé il y a quelques années... Il y a à peu près 35 % de la population adulte américaine en âge de voter qui s'affilie encore à l'évangélisme. Ce type de montage a déjà été utilisé. Trump n'est pas réputé pour être très croyant, mais il a l'adhésion du vote évangélique. Il a acquis 3 statuts: la victime, l'élu de Dieu... Seul Dieu a pu lui faire tourner la tête... - C.Roux: "Je devrais être mort. C'est grâce à lui..." - B.Tertrais: Le battant, l'homme qui contrôle, qui remet ses chaussures... Depuis cet entretien au "New York Post", il y a quelque chose de nouveau: le rassembleur. Il apparaît comme victime, élu de Dieu, battant mais en plus, il est désormais rassembleur. Chapeau! Je ne suis pas tout à fait sûr d'être d'accord pour dire que la campagne est terminée. Nous en reparlerons. En tout cas, il s'est passé quelque chose d'extraordinaire. On n'a pas beaucoup parlé de l'exemple Bolsonaro. Lui aussi était soutenu par des évangéliques au Brésil. Il a subi une tentative d'assassinat pendant la campagne. Ca l'a rendu plutôt plus populaire. Il a été élu. - C.Roux: Il paraît qu'il a hésité sur le message d'unité, de ce qu'on a lu de la coulisse... Il voulait tout de suite être véhément avec cette Amérique qui permet ce genre d'attentat... Il s'est ravisé, considérant qu'il n'avait plus qu'à ramasser les bénéfices de cet incident. - I.Lasserre: Je ne pense pas du tout que la campagne soit terminée. Il peut y avoir un problème de santé de D.Trump, un remplacement de J.Biden... Je rajouterai le côté invincible. Il est lié à la religion. Il a un boulevard jusqu'à la Maison-Blanche. C'est celui qui résiste à tout. Il a résisté aux ennuis judiciaires. Aujourd'hui, il résiste à un attentat, à la mort. Il résiste à tout. Il résiste à la destitution. Il résiste comme Dieu. - C.Roux: L'insubmersible, le combattant... Mais le message de l'unité, le message à l'Amérique d'unité, c'est inhabituel. - I.Lasserre: Il peut y avoir 2 choses. Trump n'est pas non plus... L'Amérique vit quand même dans une atmosphère de pré-guerre civile. On peut avoir une explication plus politique de ce changement de ton et de durcissement de son discours. Trump fait encore un peu peur à une aile plus de gauche des républicains... Le fait d'appeler au calme sur sa lancée, puisqu'il ne risque rien, permet de rallier, avant la convention, les électeurs républicains un peu sceptiques, qui hésitent un peu et qui se disent: "Il est trop violent. Dans quel monde il va nous faire basculer?" Le monde de Trump, c'est aussi le gars qui est capable d'appeler au calme quand l'heure est très grave. - C.Roux: Est-ce que ça fait effacer le Capitole? - T.Boussac: C'est ce que disent certains, comme son fils, qui a pris la parole: "Je ne veux plus qu'on parle du Capitole. Maintenant, on parle du 13 juillet." Il a ce discours d'union, qui peut plaire à certains modérés, certains indécis. Le discours de désunion, explication qui consiste à dire que c'est la faute des démocrates et la persécution des démocrates à son endroit que cet attentat est intervenu, il n'a pas besoin de le dire. Beaucoup de gens le disent pour lui, notamment au sein

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