Marc Weymuller, réalisateur du film Le jardin de la laiterie

Published: Sep 10, 2024 Duration: 00:56:40 Category: Film & Animation

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Marc quand tu as pu me parler de ce projet de film il y a il y a déjà quelques années je me suis demandé mais pourquoi fougère puisque toi tu travailles depuis ta région de Bourgogne tu nous as baladé fait voyager dans tes films précédents on l'a dit aux Assor au Portugal en Espagne mais al fougère ça m' ça m'a toujours étonné et je sais toujours pas très bien pourquoi tu voilà comment tu t'es retrouvé à Foucher ben en fait euh un film c'est toujours plus ou moins une rencontre euh avec un lieu avec une personne et donc là euh ce ce travail en fait il trouve un peu sa ses origines dans dans une rencontre avec un photographe breton qui s'appelle Gérard Fourel et qui m'a amené euh en fait sur les sur les chemins du film que j'ai tourné maintenant il y a enfin c en 2011 dans le Nord du Portugal en voyant son travail je me suis dit il faut que je absolument que je découvre cet endroit et ensuite bon voilà ça ça a occasionné un film et à cette occasion donc on s'est lié d'amitié avec Gérard Fourel et puis on est souvent en contact et il suit mon travail je suis le le sien et un jour il me dit donc lui est originaire de de fougère en fait il est originaire d'irouer exactement mais il est arrivé l'âge de 5 ou 6 ans à fougè j'ai j'ai vérifié par ailleurs fouger c'est grand comme Kor un tout petit peu plus grand alors ouais ça je sais pas dire mais si non mais c'est 20000 habitants j'enavais pas d'idée mais j'avais besoin de savoir euh et un peu sur le ton de la plaisanterie il me dit si si un jour je gagne au loto je te produis un film sur la ville de fougère et donc je lui dis sachant que il ne jouait jamais au loto je lui dis écoute on va on va s'affranchir de ça du loto et puis on va y aller donc l'idée c'était c'était de faire un travail sur la mémoire autour de la mémoire ouvrière et industrielle de la ville de fougère donc lui c'est c'était un un gamin de saintsulpis donc ce quartier populaire et très ancien de de de fougère et à l'âge de 16 ans il est rentré comme beaucoup de gamins de fougère dans une usine de chaussures puis par la suite il est devenu photographe et dans les années 1080 90 il a il a commencé à photographier le monde ouvrier donc c'est essentiellement un portraitiste donc il a il a photographié des des femmes et et des hommes au au travail et et voilà c'était quoi ce tissu industriel alors donc à fouger c'était c'était la chaussure c'était un peu le le pendant de roman dans dans la Drome euh il faut imaginer qu'il a eu jusqu'à une plus d'une centaine d'entreprises euh qui ont embauché jusqu'à 12000 personnes donc la ville vivait au rythme de l'industrie de la chaussure qui était en fait scandé par des coups de sirèn une fois le matin une fois en fin de matinée en début d'après-midi et le soir voilà et moi je me suis engouffré là-dedans et pendant plusieurs années on a fait on a fait un recueil de témoignage qui est pas vraiment encore fini d'ailleurs euh l'autre il y avait une autre industrie qui était assez connue à fougère c'était la cristallerie donc une entreprise qui qui a fini la dernière s'appelait la haute cristallerie de la cristallerie de Haute-Bretagne pardon et qui a fermé en 2004 euh là c'est un élément qui est important qui a fait que moi à un moment je je me suis focalisé sur sur le la question de la lie c'est que en fait toutes ces entreprise de la chaussure puis la cristallerie ont fermé et ont laissé alors donc le tissu industriel a disparu mais le tissu social qui s'en accompagne a aussi disparu c'estàd que les gens perdant leur entreprise se sont retrouvés isolé quoi et euh en fait le capitalisme je pense dans son mouvement crée une atomisation de la société progressive et très efficace et donc tous les gens les ouvrières les ouvrières et les ouvriers que j'ai rencontré de l'industrie de la chaussure me disaient tous nous on est des anciens de chez Roo Roo c'est une entreprise qui qui a fait un peu parler d'elle dans les enfin puisque on a on a appelait ça le petit lip donc voilà euh ou je suis un ancien de JB Martin donc il avait cette ce sentiment d'appartenance à à une à une entreprise mais par contre chacun chez soi et les gens se voient plus les ouvrières et les ouvriers VO se voient plus sauf sauf cas très isolés euh et aucune volonté euh des municipalités successives euh de maintenir qui resta de cette mémoire intacte et de la sauvegarder pour la cristallerie c'est pareil quand la cristallerie a fermé on a rasé les bâtiments et ce qu'on fait généralement c'est qu'on garde un élément symbolique donc là en l'occurrence la cheminée du four et en fait cette cheminée elle a été également abattue donc je dirais tous les ouvriers de de la cristallerie sont retrouvé du jour au lendemain avec en fait un terrain vague qui aujourd'hui est devenu un parking donc les gens se garent sur ce parking et tous les ouvriers de la cristalerine disaient moi ce parking je ne le traverse jamais à pied parce que sur le sol là c'est ma sueur et je veux pas marcher sur ma sueur et donc moi je me suis confronté pendant tout ce travail là à une absence de signe en fait lié à une histoire qui était très récente et puis une absence totale de volonté politique de la part de la ville de faire mémoire et d' ag le le le le travail de conservation de cette cette mémoire donc pas grand-chose à filmer uniquement des témoignages à à recueillir et puis voilà dernière entreprise un peu phare de de la ville de fougère la lettreinezar et là par contre miracle il restait les bâtiments au moins il restaiit les bâtiments il restait quelques photographies qui avaient été prises par Gérard Fourel et aussi en partie par la la famille Nazar et puis quand même des gens qui étaient core en vie et surtout ce jardin qui était auutant présent donc c'était pour moi enfin pour un cinéa c'est euh faire faire faire un travail de de de enfin cinématographique sur une mémoire euh sans images d'archive c'est quand même assez compliqué et là je me suis dit B au moins j'ai ce pendant là c'est-à-dire qu'il y a au moins ce jardin qui va qui va me permettre de de tirer le fil de cette mémoire euh tout en étant dans le présent euh de la nature et des saisons alors tu dis tu dis on puisque tu tu travailles depuis de longes années avec un complice qui s'appelle Xavier Arpino on le voit au au générique de fin image et son Marc vmuler Xavier arpinot donc toi à la prise de son et et Xavier à l'image mais avant de parler de ça ce travail de collecte de témoignage ça ça des marécan et concrètement comment ça vous vous étiez là tous les deux et vous avez enregistré filmé qu'est-ce que c'est Stil de collect euh alors je sais même pas dire quand on a commencé ça mais je dirais peut-être en 2016 2017 euh et ce ce travail de collecte et ben c'est juste donner la parole à des gens qui se souviennent pour essayer de comprendre quel était leur le leur travail et quel impact ça a eu sur leur vie avec pour moi il y avait il y avait cette question quoi qui est à mon avis rivée au monde ouvrier qui est à la fois il y a de la fierté et en même temps il y a de la souffrance il y a du il y a une conscience collective et et en même temps un éparpillement ce que je disais une espèce de morcellement du du du tissu et c'est cette question là que on a essayé de de de de mettre en boîte en ant toutes ces toutes ces personnes quoi en quoi en quoi leur vie a constitué leur identité et en quoi ils ont essayé de se défaire de cette identité pour la plupart c'est-à-dire que c'est aussi des témoignages bien au-delà de la laterie c'est ça alors c'est essentiellement des témoignages dans le monde ouvrier de la chaussure puisque c'était voilà et puis là on a glissé progressivement vers d'aut d'autres activités il y a aussi les ce qu'on appelle les Piko là-bas c'est les les les taille de granit donc on a aussi un peu abordé cette voilà avec l'idée de de faire peut-être un jour mais bon pour l'instant faute de moyens je je vois pas comment ça serait bien possible de de produire un jour un un un film documentaire qui qui qui raconte cette cette mémoire ouvrière pour le moment en tout cas ce qui ce qui était important pour nous c'était de sauvegarder cette mémoire là et de la restituer euh à travers donc une chaîne Youtube et puis bon à travers un site alors pour l'instant ça ça reste en petit enfin je pense pas que ça soit qu' des des milliers de vues hein mais au moins ça existe et ça peut redonner un peu de d'existence à cette mémoire qui était complètement placée sous le tapis dans la dans la population fougère alors ensuite mal travail travail de ce film alors encore une fois pour ceux qui te connaissent il connaissent ce que j'appellerai ta ta petite musique à toi qui est quand même assez singulière notamment dans un rapport entre image et son qui est assez assez particulier euh entre image et et parole euh où on retrouve le alors d'ailleurs ici je trouve avec euh euh finalement une un peu d'évolution puisque dans des films précédents il me semble que des films où où la où la parole est toujours euh dissociée du du personnage à l'image c'est ce que tu pratiques ici mais il y a aussi des des entretiens son en son in enfin bon on est on est de manière plus classique dans une situation dans une situation d'entretien travail au long cours on le sent on le sent et et on le sent à travers la la narration la narration des des saisons alors est-ce que tu peux nous dire voilà comment vous comment vous travaillez avec avec Xavier et donc ce et cette je dirais cette cette relation que je qualifierais quand même d'ASS d'assez singulière que tu instaures avec les avec les personnages du avec les personnages du film que tu que tu filmes beaucoup alors elle elle la la maîtresse de maison en quelque sorte que là tu filmes dans son dans son quotidien et que tu voilà et que tu fais et donct tu recueilles par ailleurs la parole al comment ça se passe tout ça en fait ça se passe très simplement il y a pas de moi je fais du cinéma documentaire parce que je veux pas savoir je veux pas savoir ce qui va se passer donc c'est c'est à l'opposé de la fiction où il faut absolument savoir ce qu'on va filmer moi j'aime bien le cinéma documentaire parce que je vais rester surpris en permanence et donc pour pouvoir se payer ce luxe là il faut pouvoir aussi se payer un autre luxe qui est passé beaucoup de temps dans les endroits donc très concrètement en fait on n pas assezah en fonction de notre disponibilité parce que l'économie de ce film est dérisoire donc quand on avait un peu de temps et intervalle régulier et au gré des saisons évidemment puisque c'était le projet c'était de quand même suivre l'évolution de de ce jardin là on retournait à fougère on a été très vite en fait accueilli par bah par ce groupe et puis loger chez Hélen Nazar donc on est on on petit à petit on est on s'est retrouvé chez nous chez nous ça veut dire qu'on filme avant le petit déjeuner qu'on peut filmer après que tout le monde soit couché et on été dans le temps du du jardin à bah à filmer ce qu'il y avait à filmer en fait sans il y avait rien de vraiment programmé parce que ces jardiniers là sont pas des jardiniers productivistes euh et en plus ils sont pas hiérarchisé donc c'est un peu le matin les gens arrivent et puis chacun il va un peu de sa petite idée il y en a un qui décide de planter une ligne d'haricot et l' bon voilà enfin et et nous on a suivi ce savant des ordres qui était quand même finalement relativement organisé puis ça produit euh et et voilà et au gré de des gens qu'on accompagné et ben on allait chercher de la parole et et le film s'est fait comme ça par croisement successif des des récits avec toujours la problématique de savoir qui va être la personne la mieux placée pour parler de telle chos on essayait aussi de de pas mettre trop enfin pas pas exposer de manière démesurée certaines personnes respecter aussi la confiance qu'on nous avait qu'on nous avait accordé et et voilà puis c'est en fait c'est ormément de temps quoi et exposer démesurément certaines personnes qu'est-ce que tu entends et ben par exemple Hélène Nazar évidemment elle elle avait un récit assez structuré puisque ça a été une des enfin avec son frère la dernière dirigeante de la de la lettrie et j'ai vite senti que c'était pas à elle de dénoncer enfin en tout cas entièrement le faisceau d'intérêt qui avait conduit à la disparition de l'entre prise et je suis allé chercher sa chance qu'elle m'avait raconté je suis allé chercher d'autres paroles d'autres façons de dire de raconter euh pour que ce récit et cette dénonciation quelque part euh bah soit pas uniquement issue de sa parole mais de la parole de de de tout un chacun parce qu'en fait tout le monde savait très bien ce qui s'était passé mais les gens ont la parole plus ou moins facile voilà en ce qui est fort c'est le c'est effectivement de s'être concentré sur ce jardin bah qui fait partie de cette histoire euh et il nous l'explique il nous l'explique bien mais dont on ne dont on ne sort jamais ou ou quasi jamais par le biais de quelques photos on a des voilà on a des quelques lieux extérieurs mais sinon ça c'est aussi un parti prix qui qui était pas pas simple à tenir enfin je ne sais pas ça ça ça me paraît parce que sur pour le dire plus concrètement sur une heure et demi de film tu je sais pas tu filme essentiellement le jardin sous toutes ses coutures et que c'est presque une gageure et que c'est c'est ça en devient ça en devient effectivement un long poème et que moievy enfin le voyant pour la première fois en grand écran presque expérimental à sa façon alors les choses étaient pas euh si radical en fait au au début pendant le tournage not notre préoccupation c'était d'abord d'aller à la rencontre des gens et là où ils se trouvaient et puis et puis comprendre surtout comprendre le contexte donc on a été amené par exemple à à filmer des producteurs laitiers qui sont en activité aujourd'hui ils vendent leur lait à Lactalis mais jadis il vendaient leur leur lait che chez Nazar donc on a on a filmé à plusieurs reprises une exploitation laitière on a filmé euh un ancien chauffeur laitier qui qui nous racontait ses tournées et le le lien qui que les chauffeurs faisait entre la lie et les et les producteurs et au montage quand j'ai essayé même le donc le photographe qu'on voit qui est Gérard Fourel voilà euh je l'avais filmé dans sa rue natale qui est juste à côté de la laie donc c'était pas un grand écart par rapport à la laterie et au montage quand j'ai essayé d'installer ça j'ai senti que c'était pas juste c'est-à-dire que il y avait quelque chose qui faisait que si on on s'éloignait alors il allait falloir s'éloigner beaucoup plus loin et euh et donc le récit peut-être aurait moins moins tenu et puis surtout faire confiance à à c'était le Paris qu'on s'était fixé c'est-à-dire faire confiance à la magie de ce qui peut se passer dans un jardin quand on prend le temps de l'observer sur toute une année en fait sur plusieurs années parce que là on triche un peu mais plusieurs années de de tournage sachant qu'on on enfin le on le on le peut le comprendre assez vite mais enfin on a la la la pièce à conviction vers la fin du film qui a un carnet du jardin donc mais mais c'est aussi ce que je trouve étonnant dans le film puisqu'on est dans la parole sur la sur cette histoire sur cette histoire sociale et humaine et à travers le jardin il y a enfin à travers le le carnet il y a effectivement l'évocation des saisons et du et de la voilà de ce de ce de ce travail du du du jardin de la nature mais euh mais finalement il y a il y a presque un un discours en creux euh comme ça à travers toute cette histoire sur bah sur comme il est dit un petit peu à la fin quoi c'est-à-dire à quel point on a voilà une un besoin de ce de ce rapport au vivant sans que sans que ce soit ce soit voilà c'est c'est c'est c'est c'est c'est formulé des petits moments bon il y a il y a le carnet encore une fois mais mais ça ça si je trouve que c'est c'est étonnant alors ouais moi je dirais surtout l' parce que moi ça a été une leçon en fait de de de vie he de de de fréquenter ces gens-là et de j'ai été pris par ça m'a accompagné le film je l'ai monté tout seul mais pas pas une minute je me suis senti seul voilà je savais qu' avait toute cette petite communauté qui était derrière je crois que ce qui est important en fait c'est que le ce que j'ai compris de cette aventure humaine c'est que ça nous rappelle que on a besoin les uns des autres or aujourd'hui on vit dans un monde où tout est fait pour euh nous persuader que le problème c'est l'autre non l'autre ça peut être qu'une chance ou alors on arrête tout tout de suite si l'autre est un problème on arrête tout tout de suite donc cette aventure elle raconte ça c'est l'héritage de l'esprit Nazar c'est que au moins dans le travail il y avait une place pour chaque personne quel que soit son niveau de compétence quel que soit son tempérament quel que soit le taux d'alcool qu'il pouvait avoir dans le dans le sang parce que bon voilà il y a moi j' a plein j'ai plein d'anecdotes comme ça qui sont pas forcément dans le film mais quand un ouvrier arrivit lundi matin après un weekend un peu trop chargé ses collègues lui disaient tu vas finir ta sieste là dans un coin de l'atelier et nous on va faire ton boulot voilà il avait cet esprit de solidarité qui bon euh et le contact euh on va dire hebdomadaire avec le jardin c'est un rappel permanent que dans la nature il y a de pas de pomme qui se ressemble et que il y a pas deux années qui se ressemblent il a une année où on va faire des une super récolte de patate puis après c'est les pieds dans l'eau et puis tout est pourri et donc ça rappelle cette il y a il y a cette humilité devant devant la nature où non c'est pas vrai on n'est pas toutpuissant et et voilà et puis ce jardin est très grand et on y arrive que ensemble même si un peu de façon désordonnée sans chef sans trop de planification ça reste un jardin de loisirs il y a pas de sauf Olivier le gardien de F qui aujourd'hui commercialise un peu ses plans ça lui permet de retrouver un semblant d'économie dans dans sa vie les autres font ça la plupart ont eux-mêmes un jardin potager chez eux et donc il mangent même pas les quand il se retrouve autour de la table ensemble donc voilà pour répondre à ta question c'est l'enseignement il est double il est humain il est naturel la fable écologique est alors je pense que voilà vous avez des des questions à poser alors allons-y bonjour Merci pour ce film alors moi j'ai extrêmement aimé l'entrée en matière qui se fait en iranien parce que dans ce jardin on est déjà ailleurs à cause de ce personnage je suis un peu ému parce que je j'ai jardiné moi-même avec des gens j'ai aidé des gens sans papier et ce personnage extrêmement silencieux et en même temps très poétique m'a extrêmement touché en fait ce personnage qu'on voit passer qui en fait lui on voit pas jardiner il met simplement des peut-être qu'il jardine mais voilà euh et puis juste une question après cette famille qui est quand même particul dans l'industrie puisque elle a quand même je pense de façon comme on dit paternaliste entre guillemets protégé ses ouvriers a essayer de faire quelque chose qu'est-ce que va devenir cet endroit une fois que la famille aura disparu voilà c'est ma question alors juste un petit mot sur Davoud parce que vous voilà donc Davoud c'est iranien quand on a commencé le film il était en situation irrégulière et donc ça a été compliqué parce que la question c'était de savoir est-ce qu'on le filme est-ce qu'on le filme pas et lui il me disait ah film télévision après militaire iranien coup le coup bon voilà et donc il avait peur et c'est quelqu'un qui a été très traumatisé de parce qu'il a vécu en Iran et puis je vous raconte pas le voyage voilà et qui qui qui a voilà psychologiquement qui est très fragile bon on en a parlé avec un peu tout le monde et on s'est dit moi moi je travaille dans le temps et je sais que avec le temps bah il y a des choses qui apparaissent qui disparaissent il y a des des personnages qui peuvent disparaître on a dit on continue à filmer le jardin avec tous les gens qui s'y trouvent sans distingo de papier moi ça m'intéresse pas de savoir s'il a des papiers ou pas et j'ai et en fait très sincèrement je n'ai demandé leurs papiers à personne donc voilà donc et puis finalement donc comme le film l'annonce à la fin euh il a réussi à obtenir un permis séjour pour 10 ans ce qui a quand même facilité les choses néanmoins Davoud parle pas bien français et j'ai voulu lui faire lire des des textes en iranien il avait peur en fait il a il avait simplement peur qu'on enregistre sa voie que ça parte sur sur internet il y avait un un certain sentiment de paranoïa qui faisait que voilà et donc je me suis dit je dois le faire exister je voulais pas parce que làb dans le jardin il avait été sur chef brouette c'est pour ça juste titre on le voit pas beaucoup jardiner mais par contre il fait des kilomètres et des kilomètres avec des brouettes chargées de voilà et mais je voulais je voulais pas que son histoire se résume à un chef brouette c'est enfin par rapport à ce qu'il était et toute son histoire voilà donc je suis allé chercher dans la langue de son pays euh la poésie d'une donc d' d'une jeune femme qui est décédé à l'âge de 35 ans et qui bon voilà c'est une c'est une poésie magnifique forou farouad voilà les éditions harfouiennes vous pourrez chercher voilà c'est le le recueil s'appelle saison froide et ça ça croise plein de choses mais ça croise aussi la question du jardin dans toutes ces dimensions donc voilà ça c'était pour parler un petit peu de Davoud alors ensuite la question que vous me posez je je je vais vous dire ça ne me regarde pas euh [Musique] moi j'ai passé un contrat un peu tacite avec avec en fait les gens qui évolue dans ce dans Je mon ma présence se limitait au au et le et le film enfin ma présence se limite à la durée du tournage et à la durée dont le film rencontre derrière c'est évidemment très compliqué il y a des biens immobiliers il y a des pressions d'une commune il y a des positionnement des membres de c'estàd des héritiers qui sont très différents des attachements à l'histoire familiale qui sont très différents selon les enfant ce que je peux vous dire c'est que en fait comme elle le dit Hélène Nazar qui vit sur le lieu elle de son vivant elle ne souhaite pas que les terrains soient vendus à n'importe quel prix parce que très vraisemblablement ça va être des projets immobiliers euh qui ne correspond pas à l'esprit de la famille Nazar maintenant peut-être ça pourrait être une maison de retraite génial avec une ouverture sur le sur le jardin la mairie lorgne ce terrain depuis des années donc qui va l'emporter bon ça ça peut faire l'objet d'un autre film je sais pas si serait très intéressant parce que malheureusement là après on revient dans le sur le plancher des vaches avec des enjeux qui sont en fait des enjeux purement financiers et il y a deux logiques qui qui s'affrontent une une logique économique contre une logique éthique et morale qui va l'emporter je sais pas donc désolé je peux pas répondre à votre question oui bonjour est-ce que vous pourriez nous donner quelques précisions sur les raisons qui ont fait que la lettterie a fermé puisqu'elle n'était pas déficitaire est-ce que entre autres c'est parce que le Lactalis a fait pression sur les éleveurs pour qu'il quitte Nazar est-ce que c'est une des raisons pour il nous a dire en quelques mots merci alors ben en fait c'est très simple hein toute entreprise a besoin de trésorerie pour fonctionner et l'industrie laitière ne déroge pas à la règle c'està-dire qu'en gros une une une laitterie fromagerie va acheter du lait et puis va lui falloir le temps de transformer C les et ça ça prend un certain temps mais la laie doit payer la juste rémunération au producteur laitier il y a des règles c'est à l'époque je crois que c'était le 10 et le 21 chaque mois on faisait ce qu'on appelait la paye de lait mais c'est de l'argent qu'il fallait décaisser alors qu'on avait pas encore voilà donc traditionnellement la banque les banques faisaient une avance de trésorerie alors la lettre inazar c'était un mois mais il y a plein de Lies c'était 3 mois d'avance de trésorerie ils avaient réussi à obtenir ça des banques donc la banque voilà fais une avance de trésorerie et puis au cours du mois la lettriie rembourser et puis la MO le mois d'après rebelotte et en fait ce qui s'est passé c'est que les banques du jour au lendemain ont cessait de faire l'avance de trésorerie donc la lterie comme c'était on va dire les bons mois c'està-dire les mois où on rentre beaucoup de lait et on voilà donc ils s'en sont sortis quelques mois les les le sur le les mois de printemps et puis en hiver où on commence à bah en fait ils ont pas ils ont pas pu tenir c'est d continuer à faire cette avance de trésorerie mais en terme de de de de résultat de compte de résultat ils ont déposé le bilan avec un bénéfice de 800000 € voilà donc comment est-ce qu'on peut mettre à pied une entreprise qui dégage un tel bénéfice ça semble insensé mais c'est comme ça voilà donc après j'ai enfin peut-être le film est pas clair là-dessus mais l'actal a pas ité directement c'est c'est en fait c'est un faisceau d'intérêt qui qui ont mis sur le sur le carreau les 500 producteurs laitiers de de la laiterie Nazar ils ont essayé comme le raconte le film de ce constitué en coopérative mais on peut pas produire distribuer même en tant que cineéa c'est impossible de faire ça et donc bah ce qui s'est passé c'est que après les les pauvres 500 producteurs là de de ne pas réussir av vendre leur la sont aller taper chez Lactalis en disant est-ce que vous nous reprenez et Lactalis a dit oui mais à nos conditions voilà c'est tout à qui profite le crime bonjour et merci pour ce beau film qui nostalgique qui prouve qu'on peut avoir des bons patrons des fois ça fait plaisir de voir qu'un chef d'entreprise peut partager le plaisir de travailler avec ses ouvriers et moi je va me demander le journal est-ce que c'est été fait pour le film ou est-ce qu'elle tient vraiment son jourdame cette dame là alors Nazar n'est pas quelqu'un qu'on dirige facilement oui voilà euh donc en fait ce qui s'est passé c'est que elle elle écrivait un journal un peu plus épisodique euh assez centré sur les ruches euh et puis ce qui se passait autour des ruches mais il y avait un peu des trous et donc pendant le film je lui demandais d'être plus assidu d'accord voilà et en fait son journal elle le tenait un peu euh mais je sais pas si c'est très intéressant mais elle le tenait un peu en vrac sur des cahiers dont elle changer et puis des des feuilles volantes et et et c'est compliqué à filmer ce genre de chose c'est pas forcément beau donc à un moment je lu dis tu vas te concentrer et ça va pas durer très longtemps juste le temps du film et tu vas t'appliquer voilà d'accord et quand on est dans un trou faut lever la tête c'est elle ou c'est vous ah non non alors par contre euh par contre moi je je suis documentariste donc je n'écris pas ce que voilà ça c'est pour la fiction non non tout ce qui tout enfin ces paroles là sont des paroles parfaitement spontanées euh et c'est une jolie c'est une jolie phrase et qui correspondit bien à sa situation merci beaucoup parce que moi j'avais envie de pleurer quand j'ai regardé votre film et c'est un film très émouvant et merci par rapport au au mots que vous avez employé est-ce que tu te reconnais dans le l'idée de nostalgie et et du coup je voulais te poser cette question aussi de scène qui néanmoins relève un peu de procédés de fiction où tu mets en scène la vie de la lterie ça je l'avais jamais vu dans ton cinéma et c'était quand même là un procédé assez comment dire assez explicite toujours sur le même rythme mais plus tant dans la suggestion hein vraiment de le alors cette cette idée de nostalgie qui finalement me renvoie aussi à ces à ces séquences c'est pas facile comme question mais non en fait est-ce que est-ce que c'est de la nostalgie ou est-ce que c'est un besoin de mémoire en fait je sais pas vraiment trancher là-dessus mon chemin c'est celui d'essayer de révéler des mémoires qui sont enfouies encore enfou dans les individus et et d'essayer de leur donner une dimension collective alors évidemment dès qu'on parle du passé on est un peu dans la nostalgie voilà mais est-ce que ça veut dire que je regrette le temps passé euh je pense que de toute façon le cinéma par essence est nostalgique hein parce que pourquoi est-ce qu'on filme bah pour éviter que quelque chose qui a eu lieu euh soit oublié donc par essent je pense que le cinéma est nostalgique en tout cas je vois pas qu'il soit futuriste euh après il peut nous permettre d'aborder le le futur mais avec le regarde de ce qu'on a vécu par le passé donc euh bon euh donc ça ça j'essaie de répondre en partie à cette question de la nostalgie après oui il y a du coup il y a des gens qui s'agitent là et il y a assez rapidement avec Xavier on a eu l'idée de de de de cette idée un peu des spectres parce qu'on sentait bien que en filment des ouvriers de la lterie en train de jardiner il y avait une dimension qui nous échappait et surtout on voyait un peu partout des bottes blanches des tenues blanches des charlottes qui étaient posé et on se disait mais qui va aujourd'hui plus personne ne les ne les enfil alors qu'elle elle elle nous tendait les bras et on s'en est emparé tout simplement et puis le cinéma est quelque chose de très sérieux parfois un peu douloureux et donc sur ce tournage là on s'est dit que c'était une bonne occasion pour s'amuser un peu et toutes ces séquence là on en a tourné beaucoup plus on les a on a vraiment beaucoup ri y compris la partie de tennis voilà moi ça faisait 20 ans que j'avais pas touché une raquette de tennis donc et on a fait ça voilà pour bah à la fois pour c'était évidemment au service du film mais aussi pour un peu lâcher de cette pression qui parce que faut Imagineer que sur ces 4 années et demi de tournage il y a de années de covid au milieu bon ça c'était génial pour nous parce que autour enfin moi autour de moi tout s'est arrêté en après il y il y a deux types de cineéas les Cinéas qu' qu'on accepté de filmer des visages masqués et des cinéases comme moi qui s'y sont refusés moi j'ai refusé de faire ça euh parce que je voulais pas filmer une demi-humanité et je juste les yeux moi ça me suffit pas la communication non verbale elle est entière euh et donc par bonheur le jardin c'était un espace privé et donc on a pu faire notre vie euh bah il y avait des gens qui étaient plus ou moins timorés qui portait le masque par moment mais euh voilà donc le film il traverse aussi ces deux années covid euh y compris euh certaines personnes dans le film ont failli rester he quand même pendant le covid donc je veux pas donner de nom mais voilà ça donc il y avait un peu tout ce poids là et on tient ce film et il faut continuer à avancer et bon à un moment on se'est dit on va se marrer quoi voilà très simplement oui et puis là je donne la parole mais oui parce que je dirais dans le documentaire à C beaucoup de documentaristes n'aiment pas ce qu'on a on appelle l'illustratif monsieur bonjour merci merci beaucoup j'ai trouvé le film vraiment très riche et j'ai une petite question sur le le choix des images en lisant la présentation en vous entendant présenter le film euh et puis en voyant comment ça se déroulait je m'attendais à avoir des des scènes où on voyait plus les moments de convivialité de à table de discussion vous parliez de gens qui venaient là plus pour discuter que pour travailler à un moment donné on la patronne sonne la cloche pour pour appeler tout le monde à table et il y a que vers la fin on voit de très haut on voit un repas annuel qui se passe et je voulais savoir si c'était enfin comment ce ce choix de de pas le montrer c'était fait alors en fait on a on a un peu tout filmé et on a après la cloche effectivement les convives se retrouv autour d'une table et nous on on faisait partie de ces convives là euh et en fait c'est très difficile de filmer un repas voilà euh parce que c'est des gens qui mâchent euh et et c'est pas forcément euh très intéressant donc le le le seul moyen qu'on que qu'on a trouvé c'est de filmer ça de loin et puis je pense que on peut pas tout montrer et que il y a des moments où il faut qu'on plus qu'on soit dans dans l'évocation ça rejoint un peu par que voilà est-ce qu'on est est-ce qu'on illustre ou ou pas alors moi en en fait quand on me dit les cinémas les cinémas documentaristes je pars en courant parce que je me sens pas forcément je fais du cinéma documentaire dans le sens où je travaille pas avec des comédiens mais je fais vraiment pas beaucoup de différence entre la fiction et et le documentaire il y a il y a une écriture cinématographique et c'est la seule qui m'intéresse après moi on m'a dit une fois on m'a fait une réflexion on m'a dit ah pas de piano dans dans le cinéma documentaire ça c'est interdit dans la musique voilà et quelqu'un de très connu qui m'a qui m'a a dit ça bon ok euh du coup euh c'est c'est très dogmatique et je pense pas que ce soit très intéressant la question c'est la question du langage et est-ce que le langage est juste par rapport au film est-ce est-ce qu'il est juste par rapport au cinéast est-ce que c'est un langage euh unique ou est-ce qu'on est dans la copie ou dans la reproduction donc alors donc les repas et les et les temps d'échange c'est un peu pareil c'est dire j' j'en ai filmé euh c'est un c'est encore un autre film c'est-à-dire que à ce moment-là on est plus dans le récit puisque là ça ça reste un film de récit ou un récit essentiellement en voie off même s'il y a quelques intrusions en en voie in et donc les échanges nous amener sur d'autres pistes parce que les gens quand ils échangent entre eux ils échangent pas forcément sur la question de l'histoire de la laterie euh mais sur la ligne d'haricot vert et voilà donc c'est des petits mots et et et voilà moi j'ai pas j'ai pas souhaité consacrer du temps à ça je pense que ça sent que ces gens sont sont ensemble mais je comprends le je comprends la remarque oui bonjour et merci pour ce film j'ai apprécié la la le côté très poétique et notamment la la contemplation entre les images les gouttes d'eau dans les toiles d'araignées les arrêts sur des images et cetera donc pour cette lumière et cette poésie autour et puis en même temps le côté industriel me laisse un peu interrogatif sur la vie je sais pas si vous avez eu des témoignages de de gens qui travaillaient et parce que là il y a beaucoup de de bons souvenirs ou qui sûrement se sont arrangés avec le temps et avec le fait qu'ell soit fermée mais est-ce que la vie qui est passé alors j'avais quelques chiffres 15000 l à 300000 l en 40 ans enfin un truc comme ça euh ça devait être quand même une vie ouvrière un peu difficile est-ce que vous avez eu des témoignages aussi de la rudesse du travail dans la laettrice oui tout à fait bah en fait c'est un c'est un milieu bruillant euh chaud humide donc c'est vraiment et puis physique évidemment c'est pas mais euh c'est toujours pareil quand on nous moi quand je quand je vais interroger un ancien ouvrier de la lettre inazar euh je le laisse parler et il me raconte ce qu'il a à me raconter et et le fait est que les gens c'était pas de ça dont il voulaient nous parler oui il se levaient les les chauffeurs laitiers se levaient à 3h du matin euh ça picolait pas mal on a plein de d'histoires comme ça de notamment les chauffeurs qui qui parce qu'en fait la paye de lait elle était donnée donc comme c'est dit dans dans le film elle était donnée en en espèce au producteur au si c'est ça au producteur par le chauffeur laitier ah ben René tu nous amènes la p de lait oh ben tu vas B un coup et puis bah il est rentré ils étaient complètement torchés quoi donc il y avait ce truc qui était qui pouvait être un peu rugueux à à gérer dans les dans les relations de de travail mais même ça se voit sur les photos je pense que c'était une entreprise en fait les gens qui étaient pas bien dans dans cette entreprise il partaient très vite il y a des gens qui sont partis parce que Monsieur Nazar leur faisait peur j'en ai rencontré la plupart il rentrait à l'âge de 18 19 ans et ils finissaient leur carrière là donc ça c'est quand même un signe généralement mais voilà la souffrance au travail elle était euh je pense qu'elle a été très uniformément partagée et et du coup plus facilement endurable je crois que ce qui pose problème dans la souffrance au travail c'est quand on se dit moi je souffre et puis il y en a qui se régal donc là ça pose problème j'ai pas senti ça voilà merci beaucoup pour ce film parce que que moi ça m'a rappelé la laterie qu'il y avait dans ma ville moi j'ai grandi à Derval il y avait une grosse laterie on était 3000 habitants mais il y avait genre 80 salariés c'était le plus gros employeur de de la ville il y avait 200000 parents litre et elle a fermé en 2009 et moi j'étais petit donc j'ai pas tout compris mais je me souviens très bien des manifestations euh c'est le plus gros truc que je bah que j'ai vu en manive dans ma ville notamment un slogan que j'ai envouie de partager parce que sur une band rol il y avait écrit lesvire et je trouvais que c'était vachement bien trouvé eu et je me suis posé la question en voyant votre film parce que ça m'a fait beaucoup penser à ça j'ai envie de m'y réintéressé à cette lterie niveau réponse sociale niveau est-ce qu'il y a eu des j'ai pas trop compris s'il y avait eu des des manif ou une réponse sociale face à face à ça euh donc en gros c'est la fermeture la lettrine haszard c'est 80 13 emplois je crois euh puisque c'était quand même à un moment ils ont été plus nombreux que ça voilà il y a eu peut-être un petit déclin ou en tout cas la modernisation a fait qu'il y avait moins de monde à la fin tous ces gens se sont retrouvés sur le carreau et tous on soit sont sont ont été recasés il y a eu peut-être quelques départ en retraite anticipée tout le monde a été recasé c'està-dire qu'en fait les cadres sont restés plus que après la liquidation pour classer en fait les les les ouvriers de la de la letterie voilà je sais pas si ça répond à votre question au niveau de la mobilisation oui il y a eu essentiellement deux grosses manifestations une manifestation donc des salariés nzard alors il y a une anecdote qui est intéressante là-dedans donc quand je dis salariés c'est la direction les salariés les chauffeur voilà et quelques employés des banques mais les employés qui avait compris que le vent tournait et que en fait cette entreprise n'a pas été coulée par les banques locales mais par un SBIR qu'on a envoyé de Paris comme on fait toujours d'ailleurs voilà Jean Mazard le raconte ils ont envoyé quelqu'un il a dit là ça j'ai senti que ça sentait très très mauvais quand on envoie quelqu'un voilà et ça je je tiens c'est pour ça que j'ai pas j'ai pas souhaité nommer les banques parce que le système bancaire reste le système bancaire il y a des agences il y a voilà et et et en fait ce qui m'intéressait c'était dire bah il y a faisau un faisceau d'intérêt entre les banques la FNSEA très clairement qui était derrière qui à cette époque là favorisait la concentration en coopérative voilà et l'ctalis qui a juste récupéré le le le voilà euh mais donc il y a eu cette il y a eu cette mobilisation avec voilà des œufs balancés contre les vitrine des banques du lait renversé des pneus brûlés et puis tout le monde est rentré chez soi et puis ensuite il y a eu une manifestation des producteurs des 500 producteurs laitiers et de leur famille le maire de la ville était là il a façon c'était trop tard quoi quelque part enfin c'était avant qu'il fallait se réveiller voilà il y a eu des il y a eu alors c'est un peu sur le dessous mais il y a certains industriels qui ont proposé de d'aider la N enfin des concurrents hein voilà euh mais ça a pas suffi non plus et voilà je vous remercie pour ce film magnifique d'émotion de beauté et cetera et moi ça me renvoie à Rio Oro et c'est un peu la même façon de procéder c'est-à-dire que pendant que les gens agissent on entend la parole et je trouve ça très très intéressant et très beau ensuite sur ce que vous avez raconté sur la juste pour dire à Mar parce que tu r Roro c'est un film colombien tu tu le connais et et donc ce que vous avez raconter là sur la fin j'ai je peux attester que c'est très clair on comprend très bien comment ça se passe d'autant plus que moi je j'ai été témoin de la chose c'était pas à cause de la concurrence mais c'est à cause de la politique une entreprise qui faisait de la de l'autogestion dans une région tout à fait de négociant en laine pas du tout bien venu donc la banque a fait la même chose c'est-à-dire du jour au lendemain arrêter de de payer alors qu'elle avait promis de une trésorerie qu'elle a rien été signé donc en fait je dirais que c'est toutes ces petites entreprises ont disparu sensiblement au même moment et le le mouvement du monde capitaliste produit les mêmes effets à peu près partout voilà et dans tous les secteurs de d'activité ce qui est moi ce que je ce que je continue à trouver enfin il y a un certain il y a une certaine dose d'optimisme j'espère dans le film c'est que les gens sont restés en lien et que cette force là de cette humanité profonde qui est en nous quand on sait un moment il prêtait un peu attention alors on n'est pas tout seul quoi et il y a et oui il y a le flux économique là il est parti ailleurs je sais pas où je sais pas où ces gens ont mis leur argent maintenant euh mais mais ce qui est beau c'est que ces gens le lien il est pas rompu et c'est c'est enfin c'est très simple mais quand on passe une vie de travail dans une entreprise il y a des amitiés qui se créent il y a des relations et que c'est ce que dit hélè Nazar au début du film on peut pas faire table race de ça et moi j'y vois dans dans leur dans leur volonté de se retrouver tous les mercredis il y a quelque chose que le film montre pas mais il y a un groupe c'est plutôt des femmes qui travaillent donc dans la partie administrative se retrouve tous les mercredis à l'entrée de la forêt pour aller marcher ensemble et et moi j'y vois un acte de résistance en fait c'estàdire qu'on leur a ouis on leur a enlevé leur entreprise mais ils sont toujours là bon et dans ce jardin il y a jamais d'enfants alors bah on en voit passer quand même en vélo bah il y a ouais alors évidemment c'est une population qui est un peu vieillissante mais il y a ce qui se passe fait c'est que autour de ce noyau ce noyau dur de d'anciens ouvriers ouvrières de de la lterie euh aujourd'hui cette lettrce est devenue un jardin refuge et donc bah par exemple Davoud évidemment il a rien à voir avec c'est juste qu'on lui a dit mais il y a de la place pour tout le monde et c'est c'est cette idée-là donc des nous on a vu des des des gamins qui sont des petits enfants d'ouvriers euh voilà et après je sais pas je suis pas je suis pas non plus tous les mercredis dans ce jardin je vois qu'il y a une main qui se lève là-haut donc prendra une cette dernière question merci pour votre film qui est très très beau et j'avais vu à gendou la promesse de Franco et et ça m'a complètement fait écho je connais pas vos autres films dont je peux pas en parler et je trouve que j'ai retrouvé ce dont je me souvient la promesse de Franco c'est ces films qui ne qui en disent pas trop qui sont pas démonstratifs euh et et justement et c'est silence qui crée cette densité que vous vous transmettez à travers vos images euh ça nous laisse complètement euh reconstruire l'histoire et et y donner une force euh je peux je peux juste vous dire merci parce que c'est en fait c'est c'est vous décrivez exactement euh le comment dire un peu le le chemin que je me fixe euh quand je quand je fais un film c'est accorder toute la place au spectateur voilà pas le prendre par la main pour tout lui expliquer et voilà c'est juste faire un peu confiance à l'intelligence à la sensibilité des gens et surtout comme dans la littérature comme dans la peinture le tableau le livre le film est autant fait par celui qu'il produit que par celui qu'il reçoit évidemment euh donc moi je vous cache pas qu'il y a certains films je ne peux pas les voir parce que je j'ai pas en fait je suis dans la sphixie permanente je me dis mais où est ma place en fait c'està-dire que ça va trop vite il y a trop de mouvement il y a trop d'action il y a trop d'événements mon cerveau peut-être que j'ai un cerveau trop petit pour recevoir tout ça donc il a il y a la question de de d'aménager du temps de l'espace aux spectateurs pour qu'il puisse recevoir par l'histoire et et que ça fasse écho à à des choses qui sont en lui voilà bon donc ben merci parce que c'est ce que j'essaie de maintenir dans mon cinéma quoi un peu de place pour pour finir peut-être Marc est-ce que tu peux nous dire deux mots de ce cette association que tu as nommé le tempesterire ce sera un petit clin d'œil aussi un risateur tu pourrais en dire un mot c'est en quelque sorte l'outil un petit peu dont tu t'es dont tu t'es dotté pour voilà tes propres créations mais au-delà aussi de tes propres films dans un contexte assez difficile pour vous réisateurs voilà pour pour faire exister vos films et avoir les moyens de les de les faire et de les montrer moi je pourrais parler pendant des heures de ça donc voilà juste rapidement donc l'association Le tempester j'ai créé ça je crois de mémoire en de 2009 avec un avec d'autres personnes photograpes musiciens avec lesquels je collabore depuis pas mal de temps donc le tempester c'est un film de Jean Epstein cinéaste qualifié de Breton euh c'est un film qui date de 1947 euh et pour moi c'est un film super moderne quoi et qui euh et qui est une fiction mais très documentarisée donc voilà ça crois plein plein de choses qui font écho à mon à mon travail ce que je disais moi je me retrouve ni dans la fiction enfin dans le le vocable fiction ni dans le vocable documentaire il y a du cinéma et il y a des motifs comme disait Tarkovski et c'est avec ça qu'on travaille alors économiquement moi j'ai pas trouvé le bon schéma j'ai pas trouvé le bon modèle depuis que je fais des films c'est une vraie galère euh j'ai tout essayé voilà la voix classique la face nord la face sud le téléphérique j'ai pas trouvé et je dirais que maintenant je l'accepte pendant des années ça a été douloureux maintenant j'accepte et j'accepte de faire mes films en fait à l'écart complètement à la marge du système donc malgré tout là on va parler de l'économie du cinéma documentaire le système c'est donc une réalisatrice ou un réalisateur un producteur et de l'argent public voilà donc l'argent public arrive passe par le producteur qui se paye au passage et ce qui reste c'est pour le film et ça c'est très difficile donc je dirais moi maintenant j'ai pris mon parti prix je ne sollicite plus je ne cherche plus très sincèrement je cherche plus à travailler avec la télévision la télévision ne veut pas de mon travail depuis que je fais des films j'ai eu le temps de m'en rendre compte donc les producteurs ne s'intéressent pas vraiment à des cinéastes qui n'ont pas de place voilà bon c'est un peu je vous dis çate à l'emportepièce sur ce film là je me suis dit je vais faire un film avec de de l'argent public en filière courte donc filière courte ça veut dire je n'attends pas que ça vienne du haut pour redescendre à moi et au film mais le public c'est vous en fait he voilà dans le cinéma c'est ça et j'ai senti que autour de cette communauté du jardin il y avait une communauté plus large que j'ai sollicité en disant bah le film je le fais pour vous donc et on a fait le film comme ça avec très peu d'argent mais ça ça change beaucoup de choses parce que d'un coup on sait pour qui on fait le film il y a toujours le public c'est des c'est des CERC plus ou moins concentrique mais il y a toujours un premier public et et c'est et c'est pour ce public là les 256 personnes qui ont amené leur contribution financière au film c'est pour pour ces gens-là j'ai une liste de nom ça change tout c'est pas un public lambda c'est pas comme à la télé on dit qui a vu le film on sait pas on a voilà euh et et c'est comme ça que j'ai j'ai fait le film et ça a été possible parce que aussi c'était pas trop loin parce que on étaitbergé sur place voilà mais je je peux pas dire que j'en fasse un modèle définitif pour ce film là c'est comme ça que ça s'est fait je sais pas si je suis oui mais en effet vaste sujet sur ton film on aurait pu parler aussi du son de la musique malheureusement on en a pas le temps je termine juste mais ça va avec ce que tu me dis euh ce que tu viens de dire tu disais que tu as mais tu vas pas nous expliquer plus hein mais tu me disais qu'avec Xavier Arpino toujours le même vous avez voilà déjà démarrer un peu un un nouveau projet de film dans le nord du Portugal et euh et tu m'avais dit et tu m'as tu m'avais dit dans ton message tuavais dit affaire à suivre entre parenthèses sans empressement et ça ça te ça te ressemble bien et euh bah voilà bonne chance pour pour ce prochain film mais surtout l' viit au jardin de la laterie Merci beaucoup merci beaucoup

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