Corinne Touzet - Dhombres et de lumières 17.05.2024 ( Partie 2 )

tout à l'heure tu l'évoquais et c'était aussi une de mes questions comme quoi on est connecté que effectivement le le regard du public a changé sur toi du coup ça m'inspire deux questions est-ce que tu penses qu'aujourd'hui il te connais mieux en allant te voir sur scène est-ce que toi tu les connais aussi mieux est-ce que votre relation a pris en densité avec c'est une question je pourrais te faire un bouquin parce que en fait il y a des des des gens qui viennent Vinent me voir je peux dire leur prénom hein je les connais par cœur ils viennent me voir depuis depuis 25 ans donc les les les evelines les les Laurence les Patricia enfin bon j'ai un énorme potentiel féminin dans la salle 3/4 mais c'était le cas de la femme d'honneur figure-toi que tu dois le savoir toi qui est journaliste lorsque TF1 et le font toujours euh se fait des sondage mais ça il a un autre mot c'est pas grave sondage bon sur non oui mais c'est pas grave tu ENF les gens comprendront donc ils font ils font faire des enquêtes études voilà sur qui regarde la télé à quelle heure et quel âge et quel métier quelle profession lorsque par exemple on va prendre la femme d'honneur pour prendre la plus connue 88 % de femmes j'étais la seule de tous les héros de l'époque donc il y avait Roger il y avait Commissaire Moulin là là et les les gens pensaient qu'il y aurait 94 % d'hommes voilà mais non pas du tout et ça continue au théâtre c'est qu'à chaque fois que je joue dans une dans une salle avec des partenaires ou que je suis en tourné c'est très intéressant il y a 75 % de femmes dans la sal alors moi j'ai bon explication à moi elle est basique est au premier degré complet après je m'en fous ce que les gens penseront de ce que je vais dire je ne leur fais pas peur aux femmes je suis le Copin je suis leur ami premièrement ell se sent représenté quelque part par le fait que je sois quelqu'un de normal je suis normal je n'ai pas changé d'un yota je continue à faire mes courses même avec mon petit mon petit CAD mon petit vélo je dis ça pas je dis pas ça par par par déontologie parce que c'est chic c'est bobo tout ça alors c'est je suis il y a bien quelqu'un qui est pas bobo c'est moi al moi j'ai pour ceux qui me connaissent pas puisque c'est un podcast vous l'écouterez peut-être à 4h du matin dans votre li par vous êtes insomni je pl mes arbres depuis 40 ans j'ai les pieds dans la terre je suis dans un tout petit village du Sud-Ouest je allais chercher le lait à la ferme donc ça c'est la base et ça aussi c'est pas bobo croyez-moi parce que vraiment c'est une grande fierté grande grande fierté et et c'est toute ma vie don je suis en train de vous parler là en l'espace de 2 secondes et demi et donc je finirai ma vie dans un petit village quelque part avec des chiens des chevaux des chapes peut-être un j'ai rêve d'avoir un âne j'ai plein d'amis qui ont des anânes bon voilà donc il faut il fallait que je revienne à à à ces fondamentaux pour vous comprend prenier ce qui va suivre là je parle aux auditeurs et pas à toielle est Marant juste on dirait qu' elle est devant une scène et qu'elle s'adresse au public al ah oui je pourrais faire ça aussi et du coup par rapport à ta question sur le sur le public c'est comme si en fait c'est une relation c'est comme si je voyais des copains des copines à la sortie là où tu as raison et ça c'est très important c'est qu'au départ quand ils sont venus donc quand j'ai démarré en 2008 je dire quand je suis revenue sur scène en 2008 il venaient voir la femme d'honneur il venit voir la comédienne des des des des Valentines que j'ai produit ou et CETA et là il y avait un malaise parce que euh ils auraient voulu qu'il ait une affaire policière un truc à résoudre voilà donc ils me l'ont dit ça ils m'ont dit ah oui mais on comprend pas parce qu'on a du mal à à faire le le le le et puis ça y est ça y est c'està-dire qu'ils sont tous venus voir des pièces pas faciles l'année dernière j'étais au lucerna avec raphaeline goupeillo dans dans juste une embellie c'était pas facile mais qu'est-ce que tu leur répondait justement parce que toi tu étais légitime à avir aussi incarner d'autres personnes donc chacun a été légitime et dans sa question et dans sa ré voilà alors en fait je m'en suis beaucoup servie même sur les plateaux de ça c'estd c'est très simple je dis primo c'est galvodé mais c'est pas grave je suis comme je suis je suis faite comme ça que voulez-vous de plus que voulez-vous de moi ce petit CIN m'a jamais lâché toute ma vie m'a jamais lâché donc il faut m'aimer comme je suis et je suis pleine de contradictions c'est que les acteurs très souv souvent euh peuvent jouer des tas de notes moi je dis toujours qu'un acteur c'est un c'est un instrument de musique et que tout dépend du M en scène tout dépend du texte et si on n pas si on n pas dans le texte qu'on est en train de dire ou le mant en scène qu'il faut pour nous mettre en valeur et aller chercher les couleurs ça risque d'être assez monolithique et c'est ce qui se passe des fois à la télévision on nous demande d'être monolitiique c'est très compliqué d'avoir plusieurs couleurs à la télévision et c'est pour ça et ça n'est pas un reproche parce que quand ça cartonne et on est tellement heureux si tu veux d'avoir cette audience c'est tellement extraordinaire quand tu penses aux 10 millions 12 millions de gens qui nous regardaient à l'époque c'est un truc de fou ça rend fou même d'ailleurs ça peut rendre fou mais on peut pas on peut pas avoir de on peut pas avoir un c'est pas comme l'accordéon tu vois ça ça se dit l'éventail est un peu fermé et souvent donc et c'est pour ça que j'ai monté ma boîte de prendre c'est parce que les les chaînes n n'avait pas envie qu'on change les uns et les autres et c'est aussi pour ça comme par hasard qu'on fait tous du théâtre tous fait du th tous on en a besoin ça veut pas dire qu'on naime pas la télévision au contraire on l'adore ce qui est dommage c'est que euh la télévision n'arrive pas à comprendre en fait euh ou à accepter peut-être euh cette cette passion que nous avons pour le théâtre et qui nous faut un petit peu de temps parfois pour voilà pour d'autant que c'est vertueux l'un peut alimenter l'autre et dans le fait de vous nourrir d'aventures différentes et par rapport à des publics qui pourrai passer d'une alors en plus en plus on se moi je ne suis plus la même comédienne qui a 15 ans bien s je n'ai pas la même voix j'ai al je dis ne le prenez pas au premier degré je me suis épaissie non je n'ai pas grossi je fais mes poid depuis 40 ans je valide je me suis pas je me suis épaissie dans le sens où j'ai j'ai eu peur plein de fois j'ai été cherché des trucs que je connaissais pas j'ai je me suis ramassé aussi je me suis ramassé j'ai produit des spectacles qui ont pas marché je m'en fous c'est-à-dire que je je vais là où je j'ai besoin d'être et je peux me tromper je dis pas que j'ai raison j'ai pas la science infuse mais à chaque fois j'apprends et là j'apprends encore voyez en ce [Musique] moment il y a quelque chose qui me saute aux oreilles forine c'est que là j'ai face à moi comme à chaque fois quelqu'un justement comme tu dis qui a besoin d'aller là où elle veut or on en a souvent parlé dans les années 80 êre comédienne 90 c'était pas facile au contraire c'était pas possible alors comment tu faisais pour pour que cette énergie là elle se retourne pas contre toi pour que ça soit pas que de la douleur parce que bon tu étais pas non plus au fond d'une mine de sel pas voilà mais comment comment tu as géré comment tu as géré ce ce paradoxe je peux pas jeux je peux avoir du mal à te répondre parce qu'en fait j'ai l'impression d'avoir avancé comme un petit soldat tu vois j'ai avancé un pied devant l'autre il y a eu beaucoup beaucoup d'ambuches il y a eu beaucoup de portes c'est quoi des ambuches bah j'ai bon je sais pas tu vois avec tout ce qui se passe en ce moment j'ai non non mais juste sans sans préciser les anecdotes mais quand tu parles bu beaucoup beaucoup il y a beaucoup on m'a mis beaucoup de bâtons dans les roues j'étais pas forcément je répondais pas aux critères de l'époque j'étais un peu trop années 60 moi j'étais golé anné 60 ouais donc ça allait pas du tout c'était pas mode complet tu vois et j'étais très méditerranéenne moi je suis du Sud he en plus avec un papa métissé donc je suis 42 millions de connards qu'on dit faudrait qu'elle arrête les UV mais je suis tombée dedans quand j'étais petite donc oui la nuit je me lâge oui parce qu'il est 4h du matin là vous êtes en train de m'écouter à 14h du matin voilà c'est comme ça ah oui je suis pas à la télé donc j'en profite elle est libre cette femme est libre enentend dans le bon voilà donc je suis voilà donc je suis un peu mat je suis mat puis j'étais très brune tu vois avec les yeux verts bon alors ça c'est c'était pas du tout il cherchait souvent des blondes un peu pâles un peu bon j'ai eu ça après j'ai eu que bon euh euh qu'est-ce que je pourrais dire que j'étais trop grande aussi ben j'ai souvent été trop grande parce que les acteurs masculins de mon époque ne l'était pas donc pour les coupes la femme soit plus petite que l'homme voilà après j'ai eu que j'ai un caractère de cochon que dès qu'on me mettait la main au cul je j'en mettais une autre de l'autre côté donc euh bah bien sûr bien sr plein de fois des milliers de fois donc d'accord voilà il la liste serait longue et j'ai pas envie je ser à rien ça voilàà mais c'était l'époque hein c'était comme ça et puis puis c'était Marchou crève alors Marchou crève c'est plutôt vers ça tu vois que je je te répondrai c'est-à-dire que j'avais pas le choix que j'étais partie de chez moi que j'étais pas très riche que je faisais plein de petits boulots j'ai travaillé j'étais serveuse dans des dans des pizzeria j'étais vendeuse de de petits pain le matin 5h du matin j'ai sympathisé avec ce monsieur qui était Bou anger que j'ai trouvé un matin euh qui avait eu un un début d'infarctus que j'ai trouvé en arrivant à 5h30 couché par terre tellement il travaillait j'ai des choses comme ça tu vois qui me revienent et que tu as que tu as bah on était on était deux et voilà évidemment c'est il va très bien mais bon voilà c'est des choses tu vois qui m'ont marqué bon et du coup je prenais des cours de théâtre puis après après il fallait payer surloyer fallait payer électricité voilà tu vois donc alors j'ai fait des choses très jeunes que dont je suis que j'aimais pas tu vois c'est ce que moi souvent je reçois des lettres qu'est-ce qu'il faut faire et je réponds toujours la même chose je dis les gars arrêtez de réfléchir il faut Bousser il faut Bousser le travail amène le travail j'ai appris à ma fille et c'est quelque chose qui fonctionne toujours plus tu fais plus tu fais moins tu fais moins tu fais c'est ça paraît très très con il gens qui vont dire ça veut rien dire si si ça veut dire quand tu travailles tu rends compes des gens tu es sur un plateau tu es dans un théâre tu vas serrer des pinces tu vas dire bonjour tu vas entendre que que tiens il y a un casting qui se fait là-bas tiens il y a machin qui va monter telle pièce si tu attends que le téléphone sonne il sonnera il sonnera bien sûr un jour ou l'autre mais personne t'attend personne n'a besoin de toi et quand je pense que j'ai vu en fait je pense je réfléchis en même temps que je te parle j'ai vu mes parents travailler toute leur vie mes grands-parents travaillaient toute leur vie alors ma mamie elle a ouvert c'est une très jolie histoire je la raconte pour 2 secondes elle a ouvert le premier restaurant Antier de Paris après guerre oh donc rue de l'étoile dans le 8e s'appelait l'escalantillaise donc ma grand-mère était restauratrice et maman a été restauratrice mais c'est le hasard parce que c'était donc sa belle-fille euh puis mes parents étaient divorcés mais donc mes parents étaient commerçants toute leur vie mon papa était avait des magasins de meubles et il était franchisé c'était pas à lui il était employé et et moi je suis né VO dans des magasins je faisais mes devoirs sur les canapés tout ça j'ai plein de souvenirs rigolos et puis après maman a eu un restaurant donc quand ils sont séparés j'étais serveuse chez maman les gens à ex en Provence me connaissent bien donc c'était la mère et la fille donc voilà c'était c'était très sympa et puis et puis voilà et donc il fallait vivre il fallait après quand je suis parti voilà je suis arrivée à Paris Paris c'est une ville qui est très chère donc j'avais une petite chambre de bonne là mais il montant bon il faut il faut euh il faut des fois être raisonnable et j'avais pas forcément le choix et puis et puis il faut bosser donc moi j'ai il faut il faut absolument bosser j'ai pris des cours de champ j'ai pris des cours de claquette j'ai pris j'étais nul il y a des trucs que je savais bien faire d'autres pas du tout tu vois on claque pas des doigts oui il y a des gens qui ont eu cette chance là ça n'a pas été la mienne ils ont rien demandé bom c'est mais c'est génial tant mieux tant mieux tant mieux moi j'ai j'aime bien tout ce qui m'est arrivé parce que je dis toujours que je suis construite de de toutes mes galères et et c'est chouette en fait j'ai pas de regret j'ai pas de remord j'ai l'impression que j'ai encore super belles choses à faire parce que je trouve que maintenant la maturité me rend beaucoup plus heureuse que ma jeunesse à ma jeuness le temps est un allié parce qu'on parle beaucoup évidemment de comédiennes quii trouve toi tu trouves je trouve al bien sûr que c'est c'est il y a il y a moins de rôle hein ça c'est je pas elles on elles ont raison sauf au théâtre au théâtre alors on peut jouer jusqu'à la fin de sa vie regarde Suzanne Flon cette merveille de merveille bon il y en a plein d'autres comme ça Jeanne maau a joué jusqu'à la télé les femmes elles prennent elles prennent dans la figure he c'est dur les hommes ils ont le droit d'avoir des cheveux gris des gros bidons pas mais au théâtre oui on a plein de rôles il plein plein plein mais moi je pense voilà que que comment tu dire j'ai le sentiment aujourd'hui euh je sais pas c'est comme si quel tois quelque fois je suis quelqu'un moi je parle beaucoup toute seule comme beaucoup d'entre nous je crois aujourd'hui et je me parle comme ça en marchange je quelqu'un qui marche beaucoup ù je fais du vélo et euh et je me dis sou mais c'est c'est chouette quoi quand même cette indépendance que tu t'es octroyé en fait c'est ça le moté c'est ça c'est ça le mot clé c'est la liberté et l'indépendance c'est un peu les deux mot cl alors c'est pas facile he je vais pas non plus je veux pas vous la faire c'est tout rose hein il y a des jours j'ai pas le moral où c'est dur financièrement des fois c'est compliqué parce que voilà j'ai c'est mes copcs que je mets dans mes spectacles et quand je fais des spectacles avec quatre acteurs qu'on va à Vigon entre louer les baraques et loué pardon les baraques lou le théâtre et les logements d'effrayés voilà et puis c'est un investissement sur l'avenir ça ça coûte une fortune mais il y a une forme oui de liberté une forme de cette combativité parce que tu parlais de fort tempérament c'est clair tuen viens la combativité déjà je me souviens quand on discutait que tu étais comédienne et que tu voulais être productrice pour certains c'était pas forcément évident euh il t'a pas lâché ça vient d'où c'est une nécessité tu as pas le choix je sais pas je crois que alors pour ceux qui y croient moi je crois beaucoup au signe bon c'est patate hein mais il y a quand même des fois il y a quand même eu des évidences dans mes dans mes rencontres de de certains signes qui jalotent ma vie et et alors c'est très Sagittaire ça je suis Sagittaire vraiment pur souche le Sagittaire c'est le cheval il il fonce tout droit alors par contre alors il fonce sans réfléchir il devrait réfléchir avant de parler aussi des fois ça serait pas mal donc oui quand je parle de porte il y a ça aussi c'est je su je suis pris des murs