Clémentine on passe à vous vous êtes bouleversante
au têre de la Pépinière à Paris dans cette pièce je suis la maman du bourreau adaptée d'un livre
vous incarnez une femme qui découvre que son fils qui est prêtre est aussi un prédateur sexuel un
pédocriminel il a abusé de plusieurs enfants la pièce est construite comme un thriller il y a
vraiment une tension qui monte qui nous prend au trip votre personnage se pose 1000 questions
notamment celle-ci pourquoi la mère n'a-t-elle rien vu venir oui ben je pense qu'il y a là-dedans
une un aveuglement de l'amour en fait après elle essaie de de comprendre les racines du mal comment
oui après c'est un être comment pourquoi un frère va être si différent de son sa sœur ou de pourquoi
qu'est-ce qu'elle a fait est-ce que est-ce que alors est-ce qu'elle a fait quelque chose est-ce
qu'elle a fait quelque chose est-ce que cette dur cette chose de d'avoir gavé comme elle dit je le
je remplissais son âme je le gavais je Gois son âme il y a des phrases David il a une vraiment
une façon Dav de décrire de de de de mettre le mot comme ça sur le et puis elle dit je l'aimais
trop mon fils alors oui on peut aimer trop moi je me suis demandé à des moments si en faisant
ce en étant Gabrielle si j'avais bien élevé mes enfants souvent je me dis est-ce que justement
sur l'amour d'une mère il y avait un témoignage intéressant qu'on va écouter ensemble la mère
de Jonathan Daval s exprimé récemment et elle était interrogée justement est-ce que une mère
continue à aimer son fils quand il a commis le quand il a tué sa femme écoutez on peut pas renier
son enfant on cautionne pas le geste mais on aime son enfant jusqu'au bout moi jamais je pourrais
laisser Jonathan on l'accompagnera jusqu'au bout je suis sa maman on l'aime c'est c'est le
cœur d'une maman qui parle on sera toujours là dit on aime son enfant jusqu'au bout oui
ça c'est c'est je crois que c'est chacun hein c'est c'est on peut aimer différentes
façons aussi Gabrielle demiron ce personnage elle l'aime aussi jusqu'au bout mais elle l'aime
à sa façon on va pas dévoiler des choses mais euh comment comment elle fait en tout cas euh euh
c'est chiant de pas pouvoir parler de la face oui non mais c'est bien c'est il faut vraiment aller
voir cette pièce parce qu'il y a cette tenstion et je dis bien on est grignoté à l'intérieur quand
vous parlez de cette tempête cette tempête sous un crâne nous aussi on l' dit en même temps que
vous est-ce que il y a aussi en autre scène forte pareil on peut pas tout dire mais un moment vous
vous confrontez à une victime de votre fils trouve que ce moment est particulièrement euh éprouvant
oui même pour vous ouais ben oui parce on s'est posé la question c'était éprouvant pour vous
aussi ple beaucoup oui forcément mais là j'ai j'ai travaillé avec avec Laor André et avec Abraham
Dialo qui est mon fils aîné et en fait il m'a dit on avait fait le même travail quand on avait fait
dans la peau d'un noir un spectacle où j'étais un homme et que je me transformis en noir d'un récit
de John Howard Griffin du même nonom un roman extraordinaire un récit ext et en fait il m'a dit
maman tu sais je pense que quelqu'un qui a vécu ça ne donc il faut que je serre les vannes quoi il
faut pas que je me laisse aller à aux larmes vous voyez ce que je veux dire il faut voilà et et et
cet homme pour avoir vécu je pense le truc le pire qui puisse imaginer donc d'avoir été violé par
un prêtre petit il est là et il parle et il dit voilà moi j'ai fait ça en fait j'ai et donc parce
qu'elle devient lui parce que c'est pour expliquer elle devient lui parce qu'elle est tout seule
qu'elle raconte évoquons le destin d'une autre Clémentine le temps d'un instant celui de
clémentine lecalot vergniau c'est une jeune femme de 31 ans qui a tenu un journal sonore alors
qu'elle souffrait d'un d'un cancer dans le dernier épisode de son podcast qui est sorti cette semaine
elle évoque sa peur de mourir alors elle raconte très bien queun jour la peur est montée alors
qu'elle était dans sa chambre d'hôpital et que son père était là aussi dans cette chambre d'hôpital
d'hôpital pardon elle le lui a dit son père a pris sa main écoutez c'était pas grand-chose mais sa
main ma main dans la sienne et juste savoir qu'il était là qu'il entendait qu' comprenait que je
puisse avoir peur que lui aussi partageit ça c'est peu de choses mais a des fois juste se libérer de
cette émotion juste la dire la formuler en fait il y a des fois rien que ça c'est salvateur et de
savoir que les autres sont à côté qui comprennent qui comprennent pas mais en tout cas de lire dans
leur regard ou ou dans leur gestes qui seront là quoi qu'il arrive ça c'est c'est quelque chose
qui fait énormément de bien alors clémentine est décédée le 23 décembre dernier Clémentine est-ce
que vous avez de temps en temps peur de la mort et est-ce que vous croyez que le langage peut apaiser
parce que c'est ça qu'elle nous dit aussi toute façon tout peut apaiser tout peut de partager
ce ce [ __ ] de truc d'abord je ça magnifique ce qu'elle a fait c'est c'est merveilleux pour toutes
celles et ceux qui qui traversent ça maintenant on manque de ça tellement euh on manque même de
pouvoir dire à des copains comment ça va enfin moi je l'ai caché à un moment donné parce que j'étais
au théâtre il y avait la tournée donc il fallait pas le dire parce qu'il ent toutes les dates de
tournée étaé annulé et alors que c'est merveilleux de pouvoir partager ça c'est le partage c'est le
le fait simplement comme c'est drôle parce qu'on on parle quand même de sujets qui se recoupent euh
ce n'est pas la le cancer ce n'est pas on n'est pas mort quand on a le cancer on est en combat
donc si on peut partager ce combat avoir une tendresse avoir un quand vous regarde pas comme un
accident de bagnole vous voyez fait comme un truc ou comme une morte quoi mais qu'on vous regarde
d'ailleurs en plus c'est quoi regarder quelqu'un qui oui qu'on pense pas que vous allez mourir quoi
c'est c'est terrible qu'elle soit partie mais en même temps elle est elle est avec nous quoi elle
nous a donné elle nous a fait ce cadeau c'est magnifique moi j'ai plein de copines que j'ai
rencontré des copines de cancer je les appelle bon voilà mais euh on rigole avec ça ça bon je
leur demande quelque fois tu tu peux tu me permets de mais que j'ai rencontré dans les maisons roseup
c'est il y a il y a pas d'endroit plus vivant plus vibrant que ces endroits là parce que on est dans
un rapport immédiat et d'ailleurs après non mais je dis pas que le cancer me manque hein je dis pas
ça mais après vous avez envie de d'être dans cette vibration en permanence c'est dire que les chos je
sais pas comment on dit dans cette intensité oui c'est par tout le temps vous dites vous dites avec
cette maladie th je me suis fait une telle armure que j'ai du mal à accepter le bonheur donc vous
passez à côté du bonheur parfois non je passe pas à côté j'ai l'idée de d'avoir là c'est dans ma vie
personnelle je parle pas au théâtre mais par au théâtre quand quand je vis des des des des choses
comme le début du spectacle et tout ça je me dis toujours oui je veux bien me réjouir et tout ça
enfin je veux dire être heureuse mais qu'est-ce qui va se passer après vous voyez ce que je veux
dire vous y pense vous comprenez il y a une espèce d'angoisse je vais pas faire la psie vous êtes
pas mes psy mais bon il y a ce truc quand même ce petit poids ce truc toujours de du restant là
comme une larve qui reste un peu ça c'est ben un peu quand même c'est ça c'est chiant mais c'est
quoi c'est votre propre finitude comment c'est l'idée que vous pouvriez partir un jour non ah
ben moi non mais qu'est-ce qu'il y aura comme même pas que sur moi moi je mais mais qu'est-ce
qui va bon qu'est-ce que un petit peu parce que parce qu'on était élevé à avoir une armure quand
on est on on se développe une carcasse que c'est X-Men enfin je veux dire c'est c'est le beau gars
là comment Jackman avec ses truc vous devenez comme ça et puis vous devenez un peu un peu trop
quelquefois dur vous comprenez parce que vous êtes dans des dans des trucs il faut la vie il y a plus
de place à l'hypocrisie à des mensonges à oui non oui mais pas de moi je veux dire mais d'accepter
ENF voyez vous êtes un peu plus c'est une vraie question et c'est aussi dans la trame de votre
livre est-ce qu'on est tous fait pour le bonheur ça en tout cas on est je crois qu'on a on a un
rapport inégal certains sont plus doués pour le bonheur quea je pense qu'il y a aussi des il y
a aussi une comment dire des failles des fures de l'enfance qui font que on est plus ou moins
dans cette aptitude là parfois certaines vies sont traversées comme ça par le la mélancolie
ou la difficulté peu importe l'amour qu'on qu'on reçoit peu importe le succès rien ne peut penser
à certaines blessures donc je crois qu'il y a une je crois que beaucoup se joue à l'enfance tout
ouais tout se joue à l'enfance je pense aussi