RENCONTRE AVEC… #15 Grégoire Bouillier - Le cœur ne cède pas
Published: Nov 16, 2022
Duration: 01:55:38
Category: Entertainment
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mesdames et messieurs l'atelier de la langue française reçoit ce soir un écrivain salué depuis longtemps par la critique et pourtant inconnu du grand public cet écrivain c'est Grégoire Bouillet le cœur ne cède pas et son dernier ouvrage publié chez Flammarion en août dernier de quoi s'agit-il tout commence avec un fait divers qui peut se résumer en quelques chiffres 1985 Grégoire Bouillet entente à la radio qu'une femme ancienne mannequin chez Jacques fat vient d'être retrouvé momifié chez elle dis-moi c'est le temps qu'il a fallu pour que le corps de cette femme soit retrouvé 45 jours c'est le temps de son suicide car cette femme s'est laissée mourir de faim ajoutez à cela qu'elle a rédigé son journal d'agonie et vous obtiendrez la faire Marcel Pichon c'est sur la base de ces quelques informations que vous avez décidé Grégoire Bouillet de rédiger le cœur ne cette pas c'est une enquête en arborescence dont le tronc et le suicide de Marseille bien sûr et les ramifications nombreuses jusqu'où vous amener cette enquête jusqu'aux Archives de Paris pour reconstituer la généalogie de Marcel Pichon jusqu'au campagne berrichonne jusqu'à une épidémie dans une couenneuse au 19e siècle jusqu'au petites histoires qui font la grande elle vous a également menée jusqu'à Elisabeth Tessier jusqu'à Philippe jeannada jusqu'à la création d'un site internet où se trouve toute la documentation rassemblée bref jusqu'à ce livre de 900 pages et d'un kilo 3 qui s'est vu décerner le 3 novembre dernier le prix André Malraux bonsoir Grégoire Bouillet bonsoir merci d'être là juste voilà des marrons d'abord je suis un peu désolé qu'il fasse un kilo 3 c'est-à-dire que je sais que c'est un peu compliqué à lire surtout quand on est au lit tu vois pour le reste je ne regrette pas du tout d'avoir fait 900 pages et alors encore moins d'avoir écrit d'avoir consacré 900 pages à une femme qui est de la mort et spectaculaire comme bien le rappeler Maria Pia mais dans la vie est totalement anonyme c'est à dire qu'elle c'est quelqu'un qui n'a rien produit dans son existence c'est une vie d'Empire Michon on dirait qu'elle est minuscule et j'ai trouvé moi absolument passionnant de consacrer 900 pages à cette vie minuscule parce que finalement il n'y a pas de vie minuscule à partir du moment où on se donne la peine de regarder de quoi est constitué une vie et en tous les cas d'essayer de l'approcher au maximum voilà alors justement une question très terre à terre en 2022 qui a le temps de lire 900 pages alors celui qui le prend moi je sais pas ce que vous avez mis à faire que dire mon livre mais voilà en fait le pardon s'il vous plaît ou trois si on compte mais d'accord non non mais donc c'est intéressant parce que du coup je vais pas parler du livre exactement de la même façon que si vous l'aviez lu alors reprenons les choses depuis le départ je vais ouais je vais reprendre les choses un tout petit peu depuis le départ en 1984 1985 pardon j'allais pas très bien on va dire suite à une histoire d'amour un peu compliquée et un soir j'entends à la radio quelqu'un qui parle d'un fait divers et ce fait divers c'est une ancienne mannequin c'est l'effet mourir de faim chez elle pendant 45 jours et son corps a été retrouvé 10 mois plus tard et le l'élément important à ce moment là c'est que cette femme a écrit en direct le journal de son agonistes pendant 45 jours elle a écrit ses pensées elle a raconté la dégradation de son corps les effets de la privation de nourriture et à l'antenne un extrait du journal était élu et ça donnait quelque chose comme jeudi 28e jour de jeûne la langue comme un escargot et moi j'entends cette phrase et je ne serai pas dire pourquoi mais je la retiens et je ne l'oublie plus à partir de là je n'oublie plus jamais ni la phrase ni le contexte qui va avec dire on le fait divers et le problème c'est que sur l'instant je n'ai noté ni le nom de cette femme ni même l'émission de radio je n'ai rien et pendant 35 ans je suis resté avec la mémoire assez diffuse de ce fait divers et de cette phrase et à l'occasion quand la conversation roulait sur l'effet divers moi je dis là mais moi j'en connais un monsieur voilà une ancienne mannequin c'est les six mois de fin je pense que j'avais le secrétespoir que quelqu'un me dit mais oui je connais ce fait divers je peux même te dire qu'elle s'appelait etc bon ça ne fait jamais trouvé il se trouve que en 2018 je venais de finir mon précédent libre et là vous avez de la chance parce qu'il faisait 1800 pages donc là c'était c'était plus que des biscotos qu'il fallait avoir et j'étais là encore dans un état il fait peut-être intéressant aussi de voir ses coïncidences dans un état de désœuvrement qui est proche de la dépression dans ces cas-là quand on quand on écrit pour de vrai j'ai envie de dire quand on quand on s'impliquer réellement dans ce que l'on écrit ou l'aventure d'un livre n'est pas seulement une aventure littéraire mais une aventure existentielle qui passe à travers la littérature mais qui est quand même une aventure existentielle qui prend plusieurs années de votre vie de votre être de votre psyché de votre corps aussi ça me fait penser que par exemple là j'ai consacré trois ans à l'histoire de Marcel Pichon et quand j'ai dit trois ans c'est à raison de 10-12 heures par jour et c'est à tel point que que il a fallu que je fasse une rééducation des chevilles et des molettes tellement j'avais perdu l'habitude de marcher bon clairement la parenthèse et il se trouve que donc en 2018 je me retrouve un dîner et par le plus grand des hasards la conversation c'est ma roulé sur l'effet divers et je me retrouve à côté de quelqu'un qui travaille à Lina et je parle de mon fait divers et cette personne que je ne connaissais pas de Lina me dit mais peut-être que c'était une émission de radio peut-être que je peux retrouver l'émission de radio et donc le fait divers et trois semaines plus tard il m'envoie le lien pour l'émission de qui me livrait l'émission de radio que j'avais entendu donc 35 ans plus tôt et c'est là où j'apprends que effectivement cette femme s'appelait Marcel Pichon qu'elle avait été ancienne mannequin chez Jacques fate le grand couturier d'après-guerre dans le 18e arrondissement au 183 rue Championnet qu'elle est morte qu'on a découvert son corps le 25 24 août 1985 et là je commence à avoir une somme d'information j'ai son nom j'ai le lieu j'ai la date et je me revois encore le soir même me dire mais en fait ce qu'il faudrait c'est avoir l'acte de décès de cette femme et je vais sur les Archives de Paris avec l'intention de savoir quels sont les modalités est-ce que c'est compliqué et bah pas du tout vous allez sur les Archives de Paris sur les archives d'Aix-en-Provence tout est numérisé tout est offert au public vous n'avez pas besoin de vous inscrire pas besoin de payer quoi que ce soit vous pouvez taper n'importe quel nom de n'importe quelle date pourvu que ça remonte appuie 75 ans puisque c'est le lait le délai légal et à partir de là vous pouvez commencer à remonter toute la généalogie de quelqu'un et moi ça m'a fasciné c'est à dire que ça m'a rendu même un peu dingue quoi c'est à dire que l'acte des décès m'a donné les parents les parents m'ont donné l'acte de naissance m'a donné le berceau de la famille Bonnier je suis de la famille Pichon et je suis remonté sur trois quatre générations comme ça jusqu'au en 1818 je crois c'est l'arrière l'arrière-grand et là commence à dessiner quelque chose qui est que parce que j'avais deux questions en fait dès le départ à partir du moment où j'ai eu le nom de Marcel et les conditions sont lieu de décès la date etc il y a deux questions se sont immédiatement imposées à moi la première c'était mais qui se suicide en y mettant en temps fou parce que mettre 45 jours pour se suicider pour se tuer dans des conditions atroces parce que ce n'est pas une partie de plaisir que de se laisser mourir de faim sur le corps se déglingue totalement organe après organe donc c'est une mort extrêmement douloureuse et donc qui s'affiche à qu'est-ce qui s'est passé dans la vie de cette femme est-ce qu'il était possible de trouver des éléments de réponse et puis la deuxième question que j'abaisse était est-ce qu'il est possible de retrouver le journal d'agonie parce que pour moi avoir écrit en direct en agonie c'était un document littéraire absolument exceptionnel alors justement le l'écrivain que vous êtes a été interpellé par le fait qu'elle est rédigée ce journal d'agonie quelle valeur littéraire est-ce que vous accordez à ce à ce journal comment est-ce que l'écrivain que vous êtes approche ce texte d'abord je l'approche pas parce que je le fantasme je sais qu'elle a écrit son journal d'agonie je connais une phrase au moins une phrase qui est je dis 27e jour de jeu la langue comme un escargot et j'ai juste envie de lire l'intégralité de ce journal que ce que je le considère comme un document comme c'est la question que je me pose mais qui écrit à ce moment-là est-ce que c'est la vie qui écrit face à la mort qui écrit jusqu'au dernier à la dernière extrémité de la vie jusqu'au dernier souffle est-ce que le dernier souffle est le dernier mot qui va être écrit est-ce que c'est déjà la mort qui s'est emparée de l'écriture et qui écrit son triomphe je me pose plein de questions et donc j'avais vraiment l'ambition de je m'étais même dit au tout début que j'allais retrouver le journal et puis j'allais me débrouiller pour le faire publier moi j'aurais juste écrit une préface il se trouve que retrouver le journal a été beaucoup plus compliqué que je ne l'imaginais pendant un an et demi j'ai pardon je reviens sur cette question de la mort vous vous dites écrire c'est vaincre la mort justement pourquoi la mort vous intéresse-t-elle et comment la liez-vous à la littérature est-ce que la mort m'intéresse je sais pas nous enfin c'est elle qui s'intéresse à moi c'est elle qui s'intéresse à nous j'ai l'impression la meilleure façon que j'adore répondre c'est que écrire pour moi en tous les cas écrire c'est rentrer dans un espace de vie où la vie devient intense voilà je peux pas mieux le dire c'est à dire que écrire me mettre dans un état me mobilise tout entier d'un seul coup chez quelque chose à faire sur terre d'un seul coup je me sens justifié les contingents de l'existence les factures EDF la hausse des prix la saloperie sociale etc passe au second plan je continue de payer mes factures mais ce n'est plus quelque chose qui s'impose à moi c'est juste une contingence de l'existence parce que j'ai beaucoup mieux à faire et c'est ce que j'ai à faire c'est à écrire et à écrire en particulier sur marshion pour ça il faut qu'il y ait un détonateur il faut qu'il y ait un élément déclencheur et bon il se trouve que maintenant je raconte cette histoire parce que je l'ai découverte après avoir écrit le livre mais qu'elle me plaît beaucoup parce qu'elle résume vraiment le sentiment que j'ai eu en me lançant dans cette dans ce livre c'est en 1924 André Breton rédige écrit son manifestes du surréalisme et il raconte que un soir qu'il était somnolent exactement comme moi-même était somnolent en 1984 il entend une phrase il fait pas trop d'où elle vient si elle est dans sa tête si elle vient de quelqu'un qui a parlé dans la courbe il fait pas voilà et cette phrase dit quelque chose comme je vois par la fenêtre un homme coupé en deux et cette phrase l'estomac pas le surprendre il a trouvé incroyablement politique il décide de l'intégrer sa poésie à son corps puisse poétique et c'est à partir de là qui va théoriser l'écriture automatique donc il y a quelque chose qui est dans un rapport d'inconscient qui se produit et la phrase que dit breton à ce sujet c'est cette phrase qu'il a entendu à Kodi à sa vitre voilà et moi je peux dire que la phrase du journal de Marcel a Konia ma vitre et pour écrire il faut que quelque chose cogne à ma vitre je suis pas quelqu'un qui me dit en tout cas pour ce livre je ne suis pas dit tiens les faits divers ça marche super bien allons-y Alonzo moi aussi j'avais écrit mon petit fait divers pas du tout c'est pas comme ça que les choses se passent c'est pas comme ça qu'un que l'écriture advient parce que il faut que quelque chose il a suscite pour que quelque chose cogne à ma vitre et là si vous regardez un livre le format d'un livre c'est une porte en fait c'est le format d'une porte c'est format rectangulaire d'une porte et d'ailleurs on dit ouvrez un livre parce que c'est comme ouvrir une porte et quand on ouvre cette porte on plonge dans un espace et cet espace c'est un temps et un espace qui n'ont rien à voir avec le temps et l'espace de la société c'est un temps et un espace où on est plus soumis aux lois du monde où on peut soi-même s'inventer mettre de ses propres émotions mettre de son propre de sa propre temporalité et c'est pour ça d'ailleurs je crois que la littérature est incroyablement précieuse et absolument unique parce que c'est le seul moment où l'écrivain écrit son propre temps et où le lecteur invente sa propre durée quand vous allez au cinéma en fait quand nous allons cinéma nous subissons une durée collective on peut pas aller moins vite au plus vite que les images qui sont diffusées à l'écran un livre vous le lisez avec votre propre intériorité votre propre temporalité c'est exactement comme moi je l'ai écrit avec ma propre voilà et ça c'est quelque chose c'est un espace absolument unique je crois qu'il n'existe aucun autre espace artistique qui propose ça et qui met ça en partage donc pour que ce temps-là se met à exister qui n'est pas un temps littéraire maintenant existentiel il faut que quelque chose le suffit et là dans ce cas ça a été cette phrase voilà alors vous dites que vous êtes relié à Victor Hugo par écrivain interposé à la question sur la mort donc vous comprenez pourquoi je fais 900 pages voilà c'est que les trucs voilà sans bobine les unes les autres oui vous avez raison c'est à dire que dans le si je rentre dans cet espace et l'espace de l'écriture de cette vie plus intense je suis absolument persuadé que je ne peux pas mourir c'est-à-dire on autorisera pas que je meurs parce que la littérature écrire lire c'est une force de vie fait avant tout une force de vie et c'est uniquement une force de vie et c'est une force de vie qui s'oppose obduction de morts du monde c'est aussi bête que ça il se trouve que j'ai dit ça à La Grande Librairie il y a quelques vieux ronds et j'étais moi-même surpris que cette phrase qui est pour moi d'une banalité et d'une trivialité même puisque c'est le fondement même de ce que c'est écrire que lui-même ne s'était jamais dit la chose comme ça voilà mais en tous les cas je crois que c'est de ça dont il s'agit donc vous êtes lié à Victor Hugo par écrivain interposés grâce à ce que vous appelez un processus de voyance pouvez-vous nous expliquer de quoi il s'agit alors là Maria vient de faire un bon fantastique dans le livre qui situe à la page 57 sur 93 on comprend au montage 58 je vous assure j'ai peut-être plus lu votre livre que vous pouvez une autre question vous parlez de Dora Bruder de Patrick Modiano et dans la foulée vous expliquer donc que il est question donc du couvent du petit Picpus dans doré Victor Hugo exactement et c'est la première occurrence en fait de ce processus de voyance dont vous parlez mais parce que les livres se piquent chaque livre en tous les cas qui sonore d'être un livre est une bibliothèque c'est à dire que on n'écrit pas juste à partir de soi en écrit avec tous les autres livres qu'on a lu tous les tous les textes qui nous ont traversés et dont on est nourri et qu'il s'agit aussi de rendre de parce que n'importe qui enfin moi les livres en tous les cas on ça m'a aidé enfin voilà tout bêtement ça m'a aidé pas simplement survivre mais ça m'a aidé à rêver à penser à être avec moins con à m'ouvrir des espaces à trouver des amis enfin on m'a posé la question par exemple mais c'est quoi vos sources littéraires moi je dis toujours mais moi c'est le Club des Cinq qui est très présent d'ailleurs dans le coeur évidemment et je rends hommage au Club des Cinq parce que tout démarre à partir de là à partir de ce sentiment quand j'étais gamin et que je lisais que le dessin mais j'avais cinq amis et je vivais leurs aventures et tout ça et et à un moment donné donc vous lisez enfin je lis un club des cinq et puis j'enliedis et puis je lis tous les clubs des Cinq puis après le plan des 7 mais chez moi bon et puis même les fantômettes je trouve ça sympa et à un moment donné non mais c'est bien que ça existe fantomatique et puis il est Alice j'ai tout lu bah voilà une fois que vous rentrez dans les livres et que vous comprenez ce que ça vous apporte que la vie intérieure que ça vous amène c'est juste voilà et pourtant moi je faisais du rugby je joue au foot enfin j'étais pas juste dans mon coin à lire voilà j'étais pas ça ma vie c'était il y avait le foot le sport les copains les filles éventuellement mais il y avait aussi les livres donc cette vie intérieure qui était la mienne et que je ne pouvais investir nulle part ailleurs sauf dans les livres et puis un jour je lis les mémoires d'un âne et là et là c'est un choc parce que autant le Club des Cinq ça m'emmenait pour des aventures et des évasions autant là je me suis vu c'est à dire que cadixon c'était moi c'était fait l'âne qui va d'un mètre et d'une maison où il est maltraité à une autre maison et le maltraitait jusqu'à enfin arriver dans une maison avec des maîtres bon ce sera quand même des maîtres on peut faire la critique de ça mais enfin quand même il est quand même heureux à la fin et je pense que ma vie presque c'est le piège des livres aussi j'espère que si vous mettez à y croire ça devient programmatique c'est-à-dire qu'il est possible que je ne peux pas être heureux avant la dernière étape je sais pas si je me fais comprendre bon c'est pas grave et évidemment après on continue de lire et tout ça et puis un jour moi je lis le 17 Homer et là choc vertige tout m'enchante la langue mais en fait c'est quoi le 17 mai c'est juste les mémoires d'un âne c'est exactement la même trame c'est pour dire que en fait les fondements même c'est-à-dire que c'est un type qui va dilandil exactement comme Cadichon va de mettre en mètres et à la fin il tombe il arrive chez lui voilà donc ça veut dire que les premières émotions elles sont fondantes fondatrices et après elles peuvent se décliner elles peuvent comme vous disiez tout à l'heure devenir une espèce de rhizome qui fait que à partir de là le monde devient un expansion voilà ça c'est dit et donc je reviens sur la question du processus de voyant est-ce que vous pouvez nous expliquer comment vous comment il est question des Misérables à la page 58 qu'est-ce qui vous amène en fait le premier après il faut avoir de la chance le premier choc que moi j'ai lorsque je commence à investiguer les actes d'état civil et que je découvre que Marcel Pichon qui est mort 183 ou championnat en fait elle a vécu toute sa vie rue de Javel et incroyable la rue de Javel est à 5 minutes à pied de là où j'habite quelle était la probabilité pour que cette ancienne mannequin né le 3 février 1921 morte en 1984 et passer toute sa vie à 500 mètres de chez moi et là où et c'est là où Modiano à propos de Dora Bruder raconte que en fait Dora brûleur a disparu puisque c'est à peu près la même trame donc c'est pour ça que je me mets à penser à Dora brûler la Modiano c'est-à-dire que Modiano lie et un avis de disparition dans la presse de l'occupation et à partir de là il se lance sur les traces de Dora Bruder et moi c'est un peu la même chose sauf que c'est une émission de radio mais voilà donc il y avait une espèce de lien donc les livres se répondent les livres se contestent aussi c'est pas juste des hommages niais c'est aussi il y a une matière là et est-ce que cette matière là m'intéresse qu'est-ce que je peux en faire et donc Modiano raconte que étrangement elle a disparu Dora Bruder a disparu là où lui allait avec sa mère petit garçon où ça boulevard d'Ornano et où ça rue championnat et là il se met il commence à se passer quelque chose quoi c'est à dire que ça va pas juste une platitude cette histoire il commence à y avoir des des spectres des ombres des elfes voilà il se passe quelque chose qui fait que tout commence à se tisser plein de choses comment c'est ce qui s'est et là où ça devient aussi très rigolo je demande une question mais peut-être que c'est un peu plus tard je découvre que le berceau de la famille Pichon c'est Beaumier baumier dans l'Indre dans le bas de Berry les régions épouvantables soient je le fais et là autre miracle entre guillemets c'est que moi on m'a envoyé avec mon frère pendant des années quand j'avais entre 10 et 15 ans chez mes grands-parents maternels dans un petit village qui s'appelle là qui est tout à côté de morocq qui est tout à côté de baumier faut jamais oublier ça c'est à dire que c'est pas parce qu'il y a 10 occurrences qui semblent un fascinantes et qui font rêver et qui sont source de rubris d'imaginaire et de trucs il y en a quand même 40 millions où ça marche pas du tout donc faut jamais oublier ça n'empêche que moi ce qui m'intéresse c'est que il y a ces occurrences là donc je tombe pas dans le piège mais en tous les cas je les tisse et donc c'est à partir de là qu'il y a ce phénomène de voyance c'est à dire que il y a quelque chose qui suggère que un écrivain se mettant disponibilité d'écriture d'un seul coup entre en contact avec des coïncidences ce que le Modiano appelle voyance voilà et je souscris totalement à cette à cette conception de la littérature je voudrais qu'on j'ai répondu pleinement merci je voudrais qu'on s'intéresse maintenant au début de votre roman vous vous bâtissez le roman sur un inkipit qui transgresse un interdit alors je vais le faire il faut savoir que pendant un an et demi je n'ai rien écrit j'ai juste enquêté et c'est dingue d'enquêter je vous jure c'est c'est ça prend tout votre temps tout votre énergie c'est en fait plus qu'une enquête c'est une chasse au trésor il s'agit c'est le côté Club des Cinq ça vous chassez un trésor et je vous jure que quand vous trouvez quelque chose mais vous avez envie de courir tout nu dans la cour parce que c'est incroyable parce que pendant 15 jours vous avez passé lors du temps comme dirait breton au tamis vous avez rien trouvé je me souviens très bien par exemple quand j'ai retrouvé la tombe de Marcel Pichon ça a été une joie absolue parce que mettez-vous à ma place Marcel bichon est morte 183 au championnat vous n'avez quasiment aucune information sur elle et vous avez envie de retrouver sa tombe et ben voilà et d'ailleurs vous communiquez énormément votre joie dans ce roman avec des interjections des expressions très amusantes alléluia sonné trompette youpi et vous nous entraîner complètement dans cette enthousiasme mais oui parce que le livre n'est pas tant l'enquête sur Marcel Pichon que le récit de l'enquête sur marché Le Pichon à cela il y a pardon une première raison c'est que après un an et demi d'enquête finalement comme je l'ai dit tout à l'heure il n'y a quasiment rien sur la j'ai des dates je sais quand elle s'est mariée quand elle a divorcée quand elle a eu des enfants j'essaie quand elle est née quand elle est morte je sais d'où elle vient mais à part ça pas grand chose quoi quasiment rien mais d'ailleurs bon et au bout d'un an et demi je finis par retrouver les petits enfants de Marcel Pichon et autant c'est facile de retrouver les ascendants les aïeux les ancêtres parce que tout est disponible dans les archives autant retrouver les descendants c'est une autre paire de manches mais quand même j'ai fini par trouver et je retrouve notamment la petite fille de Marcel Pichon et évidemment à ce moment-là aux joint au bonheur youpi et tralala le journal d'agonie c'est peut-être elle qui l'a parce que ça c'est le but quand même enfin c'est il y en a pas d'autres hormis savoir un peu et retracer la vie de Marcel Pichon c'est voilà est-ce qu'il est voilà et donc je la rencontre on se voit on parle pendant trois heures elle est évidemment un petit peu surprise sur la défensive mais bon la rencontre se passe bien et puis voilà donc c'est le début du livre monsieur Bouillet avoir accepté de vous rencontrer était une erreur quelques jours ont passé depuis notre rencontre et je vous informe que je me pose fermement à votre projet de livre sur ma grand-mère vous m'avez fait part de votre inexplicable passion pour l'histoire de ma grand-mère cela vous regarde moi ce que je lui explique pas c'est votre insistance et le recherche extrêmement intrusives que vous allez mener sur ma grand-mère dans l'optique de votre livre je les trouve déplacés et choquante je vous dis donc mon refus le plus ferme à ce que vous écriviez un livre concernant ma grand-mère ou qui est un petit Coeuret n'importe quel autre membre de ma famille je suis certaine que vous respecterez ma décision je ne doute pas que vous trouverez ailleurs matière à exercer vos talents littéraires et à investir vos inexplicables passions avec mes salutations ce mail était signé ici une console une voyelle il était signé roulement de tambour je le dire courir le risque braver la menace sachant que la décision que je vais prendre modifiera tout ce que je vais écrire à partir de maintenant irrévocablement sachant qu'il ne s'agit pas seulement du livre à venir mais de la société tout entière de ce qu'il est possible ou non de dire sur la réalité voilà qui dépasse largement mon cas personnel même si je me retrouve impliqué au premier chef voilà ça c'est le début du livre des commentaires on sent quand même dans les craintes de la petite fille de Marcel Pichon une forme une forme de voyeurisme est-ce que vous vous avez considérer l'écriture de ce livre comme du voyeurisme alors pas une seule seconde mais je comprends tout à fait qu'on puisse le considérer comme du cas pas une seule seconde je n'ai je me suis assis sur la protestation de la petite fille de Marcel pas une seule seconde j'ai les prises très au sérieux et quand je dis que ça a conditionné toute l'Écriture du libre c'est absolument vrai puisque un c'était quand j'ai reçu le mail j'ai su tout de suite que c'était le début du livre c'est-à-dire que c'était ça qui faisait rentrer dans l'espace de l'écriture parce que le mail fait interdiction de parler du réel de parler de quelqu'un qui a existé il pose d'emblée des enjeux littéraires des enjeux fondamentaux qu'est-ce que l'on peut dire à quel titre en assumant quoi et je précise je ne fais pas partie des écrivains qui se dissimule derrière la liberté d'expression je veux pas dire non mais moi c'est mon droit d'écrivain de dire ce que je veux sur n'importe qui et elle est vous faire non ça c'est non je pense qu'il y a une parodie de la littérature et qui convient que l'écrivain l'assume et si la petite fille de Marcel Pichon avait voulu me faire un procès j'étais prêt à l'assumer moi j'avais ce projet pour des raisons que j'ai Lucie tout à la fin du livre mais j'avais des motivations très personnelles en fait à parler de cette histoire que j'ignorais au début mais je les sentais je le pressentais qu'il était pour moi important de parler de Marcel Pichon bien évidemment la première la première chose que j'ai faite c'est de contacter le service juridique donc apprenez que n'importe qui de vivant a droit à sa vie privée mais du jour où vous êtes mort ce droit à la vie privée de tombe c'est à dire que dès qu'on est mort n'importe qui peut s'emparer de vous et vous et citer votre nom etc donc c'est bien c'est moi savoir et moi j'étais contente si vous voulez bien il y aura un temps de questions du public à la fin de la rencontre que vous aurez 30 minutes ou le public pourra directement poser ces questions et vous ça permettra d'avoir un micro qui circule parmi vous et les personnes qui nous regardent sur Youtube pour vous entendre oui c'est on vous apportera un micro tout à l'heure comme ça on pourra on pourra mais bien sûr et quand je dis que c'est inconditionné l'écriture du livre c'est que du coup je pense que vous savez qu'aujourd'hui il y a une espèce de conflit dans la littérature qui est fiction non fiction c'est un enjeu très contemporain à tel point que vous trouvez quasiment plus une oeuvre artistique que ce soit un livre ou une série ou un film qui ne soit pas inspiré de fait réel et quand vous lisez ce genre de livre qui sont inspirés de faire elle on n'arrête pas de se poser la question mais qu'est-ce qui est vraiment vrai voilà donc il y a une espèce de flou comme ça sur qu'est-ce que la vérité qu'est-ce qui n'est pas la vérité qu'est-ce qui est un imaginé évidemment les romanciers ont envie de dire mais moi c'est la liberté d'inventer la liberté de créer c'est mon droit et il y a plein de gens qui disent que bah fuck la vérité pas la vérité c'est pas important moi j'avais pas partie des gens qui trouvent que la vérité ce n'est pas important je trouve au contraire que la vérité est très importante je pense que dire que la vérité est inaccessible c'est quelque chose que l'on peut dire une fois qu'on a beaucoup beaucoup cherché et sans doute la vérité est-elle inaccessible est-elle impossible mais c'est pas quelque chose que l'on peut poser comme un postulat de départ parce que si vous posez le fait que la vérité de toute façon n'existe pas comme un peu celui-là de départ à ce moment-là c'est la porte ouverte à l'impunité du mensonge et ça bah non donc moi j'avais un conflit que me poser la petite fille de Marcel qui était comment dire la vérité si je n'ai pas le droit de le dire et ceux qui semblait un obstacle au début fait transformer en fait en aubaine en urbaine littéraire parce que du coup j'ai inventé des personnages de fiction j'ai inventé une agence de détective la vie mort et investigation avec un détective qui est très inspiré de mes lectures de polar et de Nestor Burma et de limikogène qui s'appelle lui s'appelle JB bâtiment bimor pour les intimes ça veut dire soit mieux fait plus et il assistait évidemment d'une assistante qui est pénible et une jeune femme très autant be mort et un vieux croûton un peu dans mon genre a été robland avec tout ce que ça veut dire aujourd'hui autant Penny elle elle est quand même très très de jeunes filles de notre époque très génération ni tout très asiatique elle commence du port à la sauce MiTo et d'ailleurs quel est l'intérêt littéraire d'avoir assorti bimmort à une assistante à quoi sert pénible je pense que ce n'est pas un hasard si tous tous les détectives dans la littérature ont un acolyte Sherlock Holmes tout le monde il y a toujours un acolyte parce que c'est ça qui permet de confronter les hypothèses c'est ça qui permet de dire au lecteurs ou aux spectateurs que là on va on discute de l'enquête et c'est comme ça qu'on l'a fait avancer parce que l'encule n'importe quel enquête est d'abord une histoire intellectuelle et d'abord histoire de déduction de raisonnement de trouver les indices et de les faire parler donc il y a du langage c'est c'est pas des films d'action une enquête c'est pas un film d'action donc pour que l'action avance il faut qu'il y ait dialogue donc c'est pour ça que mais ça s'est imposable absolument naturellement voilà et je ne serai pas pourquoi j'ai pris be mort et j'ai pris pénis il me sont venus comme cela mais ce qui était très intéressant c'était que pour une fois des personnages de fiction c'est-à-dire cette liberté d'inventer et le service de la vérité de la vérité de Marseille Pichon c'est à dire que tout ce que trouve Penny et Bimo est strictement véridique il n'y a rien d'inventé eux les personnages sont inventés par contre ce qu'il trouve est absolument véridique et d'un autre côté la vérité sur Marcel Pichon la réalité qui a été la sienne tout ce que Penny et bimmort qu'on peut trouver ce déploie à l'intérieur du cadre fictionnel d'une liberté de créer c'est-à-dire que pénible il faut plein de trucs aussi des conneries enfin voilà ils se bagarre il fait chamaille ils vont chercher des trucs etc et ça j'ai trouvé que dans le contexte littéraire contemporain c'était pardon de me flatter mais qui était assez malin d'avoir réussi à concilier pour une fois la liberté de créer et en même temps le souci de la vérité ça j'étais pas mécontent de moi ça arrive on a le droit vous allez jusqu'à dire que la réalité est une fiction le capitalisme est un récit c'est rien d'autre c'est un récit qui a triompher donc il s'incarne qui structure nos existences mais ce sont avant tout un rapport de langage qui structure les objets concrets et les êtres vivants mais c'est un récit tout est récit il n'y a que des récits qui s'incarnent alors ceux qui dominent ils s'impose voilà et nous vivons dans des récits c'est pour ça que la fiction est très importante en tous les cas les livres parce que c'est opposé un récit dominant un récit autre dans l'histoire du fait divers en littérature c'est très intéressant de voir que par exemple Flaubert et toute la littérature tous les grands auteurs c'est un dalle Flaubert etc ce sont tous inspirés de faits divers qu'ils ont lu dans les gazettes des tribunaux mais le fait divers n'apparaît pas du tout dans leur livre l'affaire de la mare il y a pas un mot sur l'affaire de la marque dans Emma Bovary or la trame de Emma Bovary c'est l'affaire de la mare une femme qui a empoisonné etc qui s'est empoisonné et une femme d'un pharmacien etc et ce qui est très intéressant c'est qu'à partir du donc le fait divers n'existe pas il est le support d'une fiction et à partir d'andrégide d'un seul coup le fait divers fait irruption en tant que tel dans l'espace littéraire c'est à dire que par exemple avec la secrétien de Poitiers André Gide réécrit en tant qu'écrivain ce que la presse c'est que les médias ce que la société a pu dire de la séquestré de Poitiers et c'est il écrit un livre et il voulait même lancer une collection et à partir du 20e siècle tous les livres qui se sont préoccupés de faits divers ce sont non pas inspirés de faits divers pour créer de la fiction mais ont essayé de télescopter le récit fictionnel qui a été fait par une un autre récit fictionnelle qui était celui des écrivains et pour une raison assez simple c'est à dire que il y a quelque chose qui ne va pas dans la façon dont la société parle d'un fait divers quand les médias par exemple quand ils ont parlé de Marcel Pichon en fait les médias vont parler du fait divers en tant que fait de société en ce qui va intéresser l'écrivain qui va intéresser n'importe quel artiste c'est le fait humain c'est pas à travers le fait divers c'est le fait humain qu'il voit ce que voit la société à travers le fait divers c'est le fait de société et là où c'est ça devient compliqué c'est que autant le fait humain comprend le fait de société le fait politique c'est-à-dire que Marcel Pichon sa sociologie son histoire sa généalogie tout ça fait partie du fait humain de Marcel Pichon en revanche quand la société le fait de société lui exclut en général le fait humain il se concentre uniquement sur le fait de société alors vous vous m'offrez la transition pour une partie sur les médias qui sont extrêmement présents puisque vous démarrez votre enquête avec une revue de presse et les quelques articles qui ont été publiés sur sur marcelon et vous constatez que notamment certaines phrases du journal d'agonie de Marcel Pichon n'ont pas été retranscrites aussi fidèlement qu'elles auraient dû l'être qu'est-ce que cela révèle des journalistes alors une fois que j'ai épuisé enfin comme j'avais les dates effectivement le Marcel Pichon a fait la une des journaux et même de la télévision et évidemment alors je vais quand même préciser d'emblée tout de suite pour que les choses soient bien clair je suis pour un monde avec des journalistes qui n'est aucune maîtrise là-dessus il faut qu'il y ait des journalistes je ne peux pas vivre en Chine je veux pas vivre en Russie voilà ceci posé on peut aborder le problème de c'est quoi qu'est-ce que font les journalistes enfin voilà alors je pense que le plus simple je peux je pense que le plus simple c'est de vous lire un petit passage du livre [Musique] la télévision n'est pas en reste à midi le samedi 24 août 1985 le journal d'Antenne 2 décide carrément d'y ouvrir les actualités du jour j'allais dire les hostilités avec la mort de Marcel Pichon Noël ma mère est à la manœuvre un grand moment de journaliste je le cite bon je suis incapable d'imiter Noël ma mère vous me pardonnerez dans son quartier le 18e arrondissement de Paris on l'appelait la petite dame aux cheveux gris Marcel Pichon vivait seul dans son studio au milieu d'un immeuble et de cet étage elle avait 64 ans elle vivait certainement dans le souvenir de l'époque heureuse où elle avait été mannequin chez Jacques fat le grand couturier la petite dame aux cheveux gris était abandonnée de tous et ne supportait plus cette vie de chien elle décida alors de ses mots de se laisser mourir en écrivant jour par jour son agonie ces dernières notes datent du 6 novembre 1984 date probable de sa mort et pendant 10 mois oui je vous dis bien pendant 10 mois personne ne s'apercevra de cette disparition après 10 mois d'indifférence on a retrouvé hier matin le corps momifié de Marcel Pichon la petite dame aux cheveux gris dans le quartier on l'appelait la petite dame aux cheveux gris non mais sans déconner quoi alors que tout le monde parle d'une grande dame brune ce que confirme les images montrant Marseille Pichon peut avancer mort notamment dans le documentaire d'un gaillard dont Noël ma mère a forcément une connaissance puisque le reportage question diffuse des extraits si le ridicule actuel ce ne serait pas froid pas plus mal que fait-il le mammaire d'une vie de chien c'est quoi sa vie de journaliste voilà c'est un cas d'espèce je n'ai rien contre ma mère parce que Bilalian fait la même chose et Pierre Bellemare aussi donc si vous lisez le livre vous aurez voilà la totale ce qui est très intéressant dans ce donc c'est le journal de 20h il y a pas grand chose qui est changé entre 1984 aujourd'hui oui d'ailleurs vous reconnaissez que vous haïssez les journaux télévisés de 20h oui oui c'est à dire que c'est c'était incroyable à la télévision c'était incroyable quand même qu'on puisse que des gens puissent me dire ce qui s'il y avait pas la télévision s'il y avait pas la radio mais on ne serait absolument pas ce qui se passe au-delà de notre immeuble de notre rue de notre quartier on n'a aucune idée de ce qui se passe je sais pas au Venezuela à Paris si vous êtes avec la Provence on serait rien donc c'est quand même quelque chose d'incroyable intellectuellement et puis pour la citoyenneté aussi que l'on sache ce qui se passe la question c'est les journalistes faire des phrases alors ok je vais les faire évidemment il y a un problème de de rythme de l'information c'est à dire que les journalistes ils sont payés pour amener de l'info et il débit de l'impôt donc et nous la consommons voilà donc c'est un problème c'est un problème sur le rythme c'est production ces conditions de production de la formation moi ce dont je me suis rendu compte c'est que les gens n'y sont payés pour dire ce qu'ils savent et le problème c'est qu'ils ne sont pas payés pour dire ce qu'ils ne savent pas or ce qu'ils ne savent pas est beaucoup plus vaste que ce que le peuple c'est ça pour moi le problème de fond les astrologues les astrophysiciens sont un parfait exemple de ça ils savent qu'ils ne connaissent de l'univers que 10% parce que seulement 10% de l'univers envoient de la lumière donc de l'univers les astrophysiciens nous ne connaissons que 10% ça veut dire que 90% de l'Univers nous demeurent inconnues et les astrophysiciens quand ils font leur théorie quand ils font la théorie de tout etc je compose avec les ignorance qu'il a l'heure ce qu'ils savent ils savent que c'est une toute petite partie et je pense que on se porterait tous mieux si les journalistes étaient payées non seulement pour dire ce qui est ça mais qu'on les payait 1000 fois plus cher pour qu'ils arrivent à dire ce qu'ils ne savent pas quand quand Noël mammaire dit qu'est-ce que ça veut dire en termes d'information elle vivait certainement dans le souvenir de l'époque heureuse où elle avait non mais comment est-ce qu'il peut dire était abandonné et ne supportait plus cette vie de chien mais qu'est-ce qu'il en sait et c'est ça le problème le deuxième problème de fond je trouve avec la formation c'est que on nous livre l'information mais avec un récit et ce récit n'est jamais neutre ce récit là en l'occurrence il est pathétique en effet de nous faire tirer les cheveux avec la petite dame aux cheveux gris alors ça fait quand même une grande dame brune enfin voilà donc il y a toujours un récit qui enveloppe l'information et ça c'est un vrai problème parce que ce récit il est contestable toute la presse et c'est ça qui m'a le plus fasciné quand je suis tombé très naïvement dire super la presse on a parlé donc j'ai lu que ce soit le JDD François Le Parisien Libéré libération etc toute la presse du fait divers Marcel Pichon ne retient qu'une seule chose c'est que on a découvert son cadavre dis-moi plus tard pas un qui se disent quand même c'est dingue une ancienne mannequin qui se laisse mourir de faim ça ça mériterait quand même c'est pour nous c'est ça l'info quoi ou quelqu'un d'autre qui va rester quand même dingue cette femme qui se laisse manger et moi je trouverai vachement bien que ok François ou Libé peu importe eux ce qu'ils auraient jugé choquant c'est qu'on est découvert le cadavre de quelqu'un dis-moi plus tard et que un autre journal est trouvé que ben non c'est le fait qu'elle est écrit le journal de son et que un autre à toi le problème c'est que il y a une unanimité dans le récit qui est fait autour de cette histoire et ce récit c'est uniquement l'indifférence dans les grandes villes c'est un phénomène de société et c'est là où je reviens à ce que je disais tout à l'heure c'est que ben moi en tant qu'écrivain moi ce qui va m'intéresser c'est le fait humain c'est pas le fait de société qui pour moi une banalité évidemment j'intègre le fait que on est découvert son cadavre dis-moi plus tard ça dit plein de choses sur sa solitude à elle mais comment est-ce qu'on en est venu à être à ce point seul bah ça ça m'intéresse beaucoup plus et ça ça n'intéresse pas la presse voilà alors justement vous avez enquêté pour savoir ce qui s'était réellement passé et vous en êtes venu à faire le travail presque presque le travail que la presse n'a pas fait et ça te dire que les fonctions du journalisme et de la littérature convergent non je pense pas qu'elle converge pas du tout je pense qu'elle s'opposent je pense qu'elle livre à tous les cas des récits différents il y a un récit social et puis un récit humain on va dire va pour dire un peu entièrement les choses et je pense que le récit humain intègre le récit social ce qui n'est pas le cas de du contraire voilà en fait il y a vraiment une rivalité entre en fait en tant qu'écrivain au-delà du fait que je me suis intéressé d'emblée à Marcel Pichon bien avant de là après je me suis pas dit la presse raconte quand même que des conneries et je vais m'y mettre moi ce qui m'a je vous jure que c'était vraiment surpris c'est-à-dire que je m'attendais pas à ça je m'attendais pas à une telle unanimité de la presse pour ficeler toute l'histoire de Marcel Pichon et leur faire que un problème de société d'indifférent dans les grandes villes et vraiment et bien évidemment c'est un différent d'un grand vide cela vautre c'est la mienne c'est nous qui sommes un peu coupable de la mort du Marcel Pichon si jamais vous lisez mon bouquin que vous allez sur le site et vous voyez Pierre Bellemare il est franchement accusateur mais voilà qu'est-ce que vous avez fait parce qu'il a fait Pierre Bellemare par ailleurs mais en tous les cas voilà donc cette histoire là il est important d'opposer un autre récit alors je pense que la littérature elle est là pour en tous les cas livrer à notre récit et ça ça me semble absolument fondamental sur la question de la presse il n'y a pas que la question d'une leçon de morale donnée par la presse il y a aussi une question de paresse parce que vous relevez de nombreuses erreurs un journal a même publié une photo qui sous-titre Marcel Pichon deux journaux tout à fait qui reprennent la même photo et vous découvrez qu'il ne s'agit absolument pas de Marcel Pichon mais d'une mannequin et donc vous mettez le doigt sur cette paresse des journalistes qui vont piocher sur les articles des autres pour ça je pense que je n'ai pas commencé sur sur la compétence réelle ou supposée des journalistes je pense que les gens essaient de bien faire leur travail moi le j'ai travaillé dans la presse donc en réalité scientifique c'est pas pareil mais les gens essayent de bien faire leur travail je pense que la difficulté ce sont les conditions de production c'est à dire que le corps de Marcel est découvert le 22 août il faut que le 23 matin et le 24 au soir il y a déjà les articles moi j'ai d'abord j'ai 35 ans de délai et j'ai mis trois ans à écrire donc c'est un article qui fait 900 pages ok mais donc ce sont des conditions de production qui sont qu'il faut tout et pour remplir trois colonnes que vous avez quatre heures pour le faire ou deux heures pour le faire bah évidemment vous dites des conneries le il y a des trucs très rigolos par exemple dans son journal alors sur le comportement du journalistes ça va être marrant lorsque le corps de Marcel a été découvert par la police par les voisins et puis la police est arrivée les flics ont immédiatement prévenu des copains journaliers de Paris Match et de François lesquelles sont arrivés et puis ni une ni deux ils ont fauché des photos et ils ont déchiré une page du journal baconi ce qui a fait un délicat pour ne pas dire plus en même temps moi je suis bien content parce qu'il existe comme ça une page d'aconique qui a été publié dans Paris Match et c'est comme ça que je sais que 27e jour de jeûne comme un escargot et dans cette page d'agonie Marcel écrit à un moment donné il faut on l'entend vraiment son désespoir on entend vraiment sa souffrance aussi elle écrit pour un bol de bouillon une tranche de pastèque un citron on vendrait son âme et alors moi j'aimerais qu'on m'explique pourquoi le monde et je sais plus quoi le JDD peut-être moi écrit que Marcel avait écrit dans son journal pour un bol de bouillon une tranche de melon une orange en vendrait son âme je sais pas quel est le problème du journaliste sa capacité avec le citron mais il y en a un non mais il faut mesurer quand même quel est l'enchaînement intellectuel professionnel qui fait qu'on a substitué melon à pastèque quoi enfin moi je sais pas c'est un vertige il y a des trucs qui sont plus embêtant Marcel écrit enfin toute la presse en fait rapporte que Marcel a écrit dans son journal que à un moment donné elle dit malédiction sur ce monde pourri c'est-à-dire quand même la charge la violence qui était la sienne et elle dit comme toujours on ne dit jamais la vérité on ne sait jamais la vérité voilà donc la presse dit voilà dans ce journal il y a ça comme toujours Marcel a écrit comme toujours on ne sait jamais la vérité alors c'est donc c'était dans Le Parisien libéré dans Le Parisien il y a l'extrait qui a le Facilier de ce passage là dans le dans le journal et alors je me penche je commençais à regarder et je dis mais elle a pas écrit comme toujours on ne sait jamais la vérité elle a écrit comme toujours on ne dit jamais la vérité et là c'est plus du tout le même sens c'est-à-dire que moi si je dis enfin c'est une phrase banale bateau tout cela doit comme toujours de toute façon comme d'habitude on sait pas la vérité quoi si je dis comme toujours on ne dit pas la vérité mais là je pense à quelque chose de très particulier enfin de voilà c'est beaucoup plus personnel et autres vertige il y avait pas plus de lettres il y en avait même moi comment le mot dit s'est transformé en fait c'est quoi le problème ce ballon donc il y a plein de lièvres comme ça le plus beau peut-être je le dire tant pire n'est pas là pour vendre libre donc voilà le plus beau c'est quand même c'est ce que vous avez dit tout à l'heure au départ malgré nous on croit quand même ce qu'on dit on y croit et donc il y a des photos dans Libération et dans le JDD il y a une énorme photo de Marcel Pichon du temps où elle était mannequin chez Jacques fat on la voit tout le sourire il est légendes c'est Marcel Pichon les yeux rieurs le mannequin chez Jacques Pat et voilà c'est la même photo et voilà et moi ça m'intéressait beaucoup parce que c'est l'une des rares photos montrant Marcel Pichon mettre dans sa période mannequin quand elle était jeune comme je l'ai dit tout à l'heure en fait il y a très peu de choses sur Marcel Pichon et notamment je n'ai rien trouvé pourtant Dieu SSI Penny et bimmort ont cherché partout ils sont allés ils ont convoqué tous les gens qui s'y connaissent dans l'âme dans le milieu de la mode etc rien trouvé sur sur Marcel Pichon c'est la période mannequin chez vous et comme on avait rien et on va revenir avec Elisabeth Tessier un jour Penny dit à bille mort mais en fait on a quand même une parce que les uns les autres on est bien d'accord que qui nous sommes ne peut pas se résumer à notre date de naissance la date de mariage éventuellement de divorce les dates des enfants qu'on a eu puis la date de mort évidemment ça dit quelque chose de l'individu mais on est très très loin de la personne on peut essayer de voir la sociologie de la personne mais en tous les cas on n'aura pas accès à son intériorité et comment avoir accès parce que c'était quand même ça c'est qu'est-ce que l'on peut comprendre de quelqu’un de quelqu'un comme Marcel Pichon par exemple et donc pénible mais écoutez on a on a la trace de l'écriture de Marcel mais on pourrait demander un graphologue de faire l'analyse de Marcel Pichon parce que là on aurait peut-être accès à un tout petit peu à elle et puis on a on a des photos d'elle qui sont parues dans la presse on pourrait demander un morphopsychologue de faire l'analyse parce que le visage dit quelque chose enfin voilà dit quelque chose de la personne et là c'était pas de la sociologie c'était pas du contexte c'était vraiment la personne et elle me rappelle elle me renvoie un mail deux jours plus tard en disant écoutez j'ai un problème avec la photo numéro 1 la photo qui montre Marcel dans sa période mannequin elle m'a dit c'est pas la même femme comme ça c'est pas la même femme c'est dans la presse c'est marqué Marcel Pichon les yeux rieurs quand elle était mannequin je sais pas mais oui mais non mais le cadre du visage l'arc des sourcils faire un détail anatomique ce n'est pas la même femme et là du coup l'enquête est complètement relancée parce que du coup d'abord c'est quoi ce bordel bravo la presse sympa c'est à dire que un certain nombre d'analyses pouvait être faites à partir de ce visage et d'un seul coup voilà et puis du coup bah cette photo existante ce qui était possible de retrouver la mannequin dont il était question et qui sait que la presse à crumble faire passer pour remercier le pigeon et là je dois dire que l'agence l'habillement investigation est quand même je pense qu'elle rivalise avec du Luc parce que elle a retrouvé la photo après voilà donc la mannequin que l'on que l'on dit être morte avec les gens s'appelait en fait Patricia pruneauzard pour ceux qui auront envie d'aller chercher j'en viens à un nouveau thème qui est la question de la paternité qui est très importante dans votre ouvrage puisque vous enquêtez sur l'ascendance de Marcel Pichon mais également sur la vôtre et pourtant vous écrivez je me suis toujours moquée de ceux qui cherchent leur racine on croirait des végétaux n'est-ce pas un peu paradoxal pas du tout et au contraire je pense démontrer à quel point je valide cette idée je pense que moi je fais toujours un petit peu attention au conseil dans lequel j'écris et on est un petit peu dans une vous voulez un peu d'eau vous voulez un peu d'eau et moi toute la toutes les folies identitaires m'épouvante et macables voilà je pense qu'on est ce qu'on fait et il y a aucune raison de se remettre à d'où on vient comme si en fait j'ai toujours sentiment que les gens qui qui cherchent leurs origines ils cherchent en fait les origines de leur malaise je pense que c'est plutôt comme ça qui doit se formuler les choses et ça aiderait tout le monde à y voir plus clair d'ailleurs donc moi il se trouve que j'ai donc non seulement Marcel Pichon habitait à côté de chez moi non seulement en Algérie en commun mais quand je me suis vu chercher remonter ses racines à elle chose que moi je n'ai jamais fait pour ma famille j'ai bien vu un moment donné que je devenais un petit peu taré avec cette histoire là c'est à dire que ça c'était passionnant ça m'a rendu un peu hystérique je cherchais j'ai fouillé les archives je remontais tous alors je vous les registres quand vous êtes du 19e qui écrit à la main ça prend du temps et tout ça et moi ça m'a vraiment passionné et trop passionné je me suis vu non mais faut que tu arrêtes quoi il y a un problème là c'est quoi ton investissement personnel là tu es au delà de ce qu'il est raisonnable de chercher si on cherche à remonter la généalogie de Marcel Pichon en Palace là tu bon et il se trouve que donc du coup ça m'a renvoyé mais qu'est-ce que je fais et ça m'a renvoyé à ma propre généalogie et j'ai compris que j'avais effectivement sur investi la recherche généalogique de Marcel Pichon parce que moi je ne peux pas l'amener de mon côté parce que j'ai un problème généalogique du côté de mon père je veux pas m'étendre là-dessus mais problème qui n'a jamais été énoncé je suis natizi Ouzou pendant la guerre d'Algérie et la version officielle bon c'est toujours plus facile de mettre ça dans un livre que de le dire à voix haute mais bon je suis quand même le faire voilà moi j'ai rien d'un Bouillet voilà voilà et le jour où j'ai demandé à mes parents je les ai convoqué et je leur ai dit maintenant vous allez me raconter un petit peu la vérité parce que mon frère qui est maintenant est mort mais de toute façon toi tu étais pas un mouillé il y a aucun doute et tout ça et donc ma mère m'a expliqué que bah oui en fait à Tizi Ouzou mon père était engagé il avait 19 ans 20 ans il a fait deux ans et demi pendant la guerre d'Algérie appelé sur les drapeaux ma mère il venait juste de se marier ma mère se languissait de lui et elle était très amoureuse elle est elle a traversé toute la France elle a traversé toute l'Algérie pour le retrouver à Tizi Ouzou et puis là je sais pas ils étaient jeunes c'était dans un contexte de mort et ils ont rencontré un interne de l'hôpital de Tizi Ouzou et puis ils ont fait une partie à 3 et je suis né voilà et quand j'ai demandé ça à ma mère et qui me raconte ça et elle m'a dit mais tu sais bon pardon pour les détails mais quand deux hommes éjaculent dans le vagin de la femme il donne la femme de naissance à un mutant et le mutant c'est toi voilà c'était ma mère voilà donc j'avoue que j'en avais assez et j'ai pas éprouvé besoin de chercher davantage à l'époque j'étais un mutant ça m'allait très bien voilà c'est parfait à l'époque je disais les comics donc les X-Men et c'était débutant je pensais que j'avais des supers pouvoirs on se déroule comme on peut être imaginaire et puis avec voilà le truc mais il se trouve que j'ai quand même plus de 60 ans passés et vraiment de me voir ne me prendre la main dans le sac de d'essayer de remonter la généalogie de Marcel Pichon je me suis dit là mon coco il va quand même falloir que tu fasses un effort et que tu ailles illicité cette histoire là et donc l'enquête de Marcel m'a conduit à faire un test ADN tant qu'à faire voilà vous voulez le résultat vous voulez le lire dans le livre vous n'avez pas dire le livre salut merde ça m'énerve quand même alors 50,7% européens 49,3% maghrébin province de Tizi Ouzou alors je raconte que du coup et moi ce que j'ai aimé en racontant ça c'était de dire que mais c'est pas un drame quoi évidemment c'est ce qui a laissé des séquelles c'est que personne n'a osé c'est ça le problème c'est pas du tout que je sois à moitié mais pas une seule seconde moi je serai à moitié asiatique ça changerait rien quoi par contre que tout le monde dans ma famille ce soit implicitement concerté pour pour me persuader que j'étais totalement habillé et qu'il y avait aucun lézard en dépit des évidences ça ça laisse des traces parce que vous savez que à un moment donné j'ai fait cette phrase il y a toujours un secret de famille dans les familles mais ça fait drôle quand c'est soit le secret de famille alors donc évidemment ça laisse des traces parce que parce que vous vivez vous sentez bien qu'il y a un truc qui va pas avec vous et vous pensez que c'est vous qui n'allez pas alors qu'en fait on va c'est juste quelque chose qui n'a pas été assumé dans la famille donc voilà donc je fais ce test ADN à tel point il y a évidemment plein de signe il y a une histoire qu'elle est bien me raconter voilà qui est que la dernière fois que j'avais eu mon père au téléphone au moment où j'écrivais le livre il a 83 ans le sérum et il venait de faire refaire sa cuisine tout équipée et il était tout Guéret et tout ça il me dit au téléphone comme ça si tu hérites tu auras une cuisine toute seule ma mère est morte et mon frère est mort il y a plus que moi et c'est là où je comprends que même si on n'a jamais parlé jamais voulu ni ma mère ni personne en fait c'est complètement inscrit en lui que si le même ce n'est pas de manière inconditionnelle mais c'est de manière conditionnelle littéralement si tu hérites voilà donc voilà donc et je suis allé le voir avec mon petit test ADN et vraiment mais on est des adultes quoi j'en peux parler de choses c'est compliqué mais ça va j'ai pas j'ai pas 20 ans il cherche pas à me prouver quoi que ce soit il n'y a tant vouloir de quoi que ce soit mais je suis content que vous soyez éclater à Tizi Ouzou plutôt que d'aller tuer des gens vous avez fait l'amour bah super vous étiez jeune plein de sel bravo quoi merci c'est quoi le problème quoi en général et j'arrive à monter derrière et alors là je m'attendais à tout parce qu'il a été absolument impeccable vraiment parfait trading je vois absolument pas de quoi tu parles et il ne mentait pas alors là je sais pas quoi dire là et vraiment il me disait mais j'aimerais beaucoup t'aider mais je sais pas quoi dire je tombe des nuls quoi bon ben voilà voilà la réalité non c'est moi c'est mon test ah bah non lui il est en Auvergne il y a pas de souci disait que vous aviez des origines maghrébines or votre père ne l'étend pas vous saviez que vous n'étiez pas le fils de votre père je suis bien de francs européens enfin voilà avec plein de trucs j'ai même deux pour cent de jeunes Néandertaliens ce qui me plaît beaucoup je voudrais qu'on s'intéresse maintenant à la question des prénoms vous êtes interpellés par le fait que Marcel se soit fait appeler Florence pendant sa période mannequin et vous vous interrogez sur l'idée de s'enfenter soi-même quelle place notre prénom prend-il dans notre identité et vous-même Grégoire qui ont grec signifie celui qui veille l'éveillé êtes-vous bien nommé alors évidemment toute mon histoire je peux la relire maintenant et ce serait certainement fallacieux aussi mais à la lumière de de ce petit problème généalogique voilà mais moi j'ai adoré mon prénom et c'est très rigolo parce que au début quand donc je suis né en juin 60 et au début mes parents avaient prévu de m'appeler Nicolas et Brigitte Bardot un enfant d'un petit Nicolas et ma mère dit et donc c'est comme ça que je me suis appelé Grégoire et j'aime beaucoup cette idée de queue un ratage au début et voilà et moi je trouve Grégoire m'a toujours beaucoup aidé et je pense que parce que c'est un prénom je sais pas c'est assez costaud bien équilibré voilà non mais parce que parce que c'est pas rien un prénom c'est ceux qui vous fait tourner la tête parce que c'est vous c'est vous qu'on appelle quoi si on dit Sidonie je deviens Sidonie et avec tout ce que ça veut dire si c'est Grégoire bah ouais je suis plus la même personne tout de suite et ce qui était intéressant dans le cas de Marcel c'est que effectivement Marcel Pichon je me souviens à me donner un journaliste enfin un copain voilà qui est à l'heure elle s'appelle comment ta mannequin Marcel Pichon c'est pas super sexy et Marcel quand elle est mannequin je découpe qu'elle se fait appeler Florent et ça c'est très intéressant parce qu'il y a pas plus éloigné de Marcel que Florence c'est vraiment dans les sonorités martial de Marseille et Florence et c'est la douceur italienne il y a plein de choses et donc Marcel à ce moment-là manifestement prend ses distances avec son être marcelian pour devenir un être florentin et manifestement elle doit se préférer elle doit se sentir plus forte plus quelque chose moins quelque chose et donc je fais tout un travail sur essayer de comprendre d'où a pu lui venir le prénom de Florence pourquoi elle se les doté et je trouve d'ailleurs plein de choses tout à fait rigolotes au moment où elle s'appelle comme ça enfin le vase la dit le plus célèbre c'était la série des Florence par exemple pour une mannequin c'est assez bien quoi c'est quand même un bas c'est là où on met des fleurs quoi voilà bon il y a d'autres trucs comme ça de Marcel par exemple très intéressant le grand-père de Marcel s'appelait Charles Pichon et le personnage est important parce que autant toute la famille auparavant venait du Baby de Bonnier ils se sont tous mariés dans un rayon de lieux et demi enfin voilà c'était vraiment très très grégaire et lui c'est le premier parce que je me posais la question seulement mais comment est-ce que Marcel est arrivé à Paris comment est-ce que quelqu'un qui vient du baberi dans toute la famille vient du baberi se retrouve à être mannequin vedette chez Jacques va dans les années 50 il y avait un petit mystère que j'avais envie de décider et en fait remontant les trucs je découvre que le premier à avoir quitté le Berry c'est son arrière-grand-père c'est son grand-père pardon c'est son grand-père qui lui alors que tous les autres étaient journaliers c'est-à-dire que de père en fils les oncles tout le monde ils étaient journaliers et journalier s'il y a rien de pire c'est à dire que journalier c'est le plus bas de l'échelle agricole c'est des gens qui à qui on prête la maison contre des services c'est il ramasse des fagots quand il y a des phagoirs amassés c'est vraiment dégueu pour un univers de salaire tu vas faire pour un salaire de misère et en fait le premier à s'échapper de ça de cette condition là c'est le grand-père parce qu'il devient cheminot le train arrive et c'est là où on voit que toutes nos existences changent pas du tout ou pas vraiment à cause des idées des grandes idées des grandes idéaux mais fait la technique le chemin de Ferrari d'un seul coup les gens chantent des départements secoue les gens voyagent c'est incroyable ça change tout quoi ça c'est vieux pour avoir connu l'époque où il y avait pas les portables et tout le monde voit bien ce que ça a changé et ce qui est un petit peu effrayant c'est qu'en fait on n'est jamais ce qui change le plus nos existences nos relations aux autres nos relations au monde à la société à la citoyenneté c'est la technologie et on n'est jamais consulté là-dessus c'est rigolo on est consulté sur plein de trucs président machin truc mais sur la technologie rien alors que c'est ça qui façonner nous existences celle de nos enfants et tout ça chez ça va être le monde bon bref je ferme la parenthèse et donc le copain il s'appelle Charles et il donne à son fils son prénom il l'appelle Charles aussi alors moi ça m'a fidéré quoi c'est quoi ce geste là de donner son propre prénom à son enfant pas tant que ça en France pas tant que ça on donne un prénom d'un grand-père d'un oncle d'un frère mais assez peu le sien moi c'est mes études que j'ai menées qui me qui me disent que ou d'une grand-mère etc donc on associe la famille mais vous n'appelez pas votre enfant de votre propre prénom c'est très rare c'est assez rare bah évidemment vous imaginez la mer par exemple quand elle disait Charles il y avait son mari et son fils qui tournait la tête oui avant de se rendre compte que voilà et quand Charles Lepère meurt moi j'ai pensé à Charles Luffy ce que sa mère a dû emmener sur sa tombe et qui a dû voir son nom Charles Pichon sur la tombe quoi son père est décédé certainement très jeune mais alors donc du coup il y a aussi un truc un peu incestueux bizarroïde c'est à dire que d'un seul coup Charles le fils devient légal du mari dans dans la Maison de la Femme quoi enfin il y a plein de trucs et balance il se trouve que je découvrais plus tard que Charles qui deviendra coiffeur donc c'est très rigolo quoi enfin on parle de journalier du Berry de cheminots et puis de coiffeur dans le quatrième arrondissement donc c'est quoi être coiffeur enfin moi je me suis renseigné je vais pas vous faire le tableau mais voilà c'est très instant et je découvrais plus tard que Charles donc le père de Marcel était avare et là où enfin voilà il y a un truc qu'on a pas dit aussi c'est à dire que bon les parents ça compte un minimum vous avez vu de quel genre a été très très suicidaire par ailleurs se jeté par la fenêtre elle mettait pas 45 jours mais c'était par la fenêtre et la mère de Marcel qui s'appelait Eugénie Landry divorce et disparaît plouflé plus de génie à tel point que Marcel lorsqu'elle va se marier à 19 ans en octobre 40 et là j'ai encore envie d'ouvrir une parenthèse excusez-moi mais qui se marier en octobre 1940 ça fait trois mois que la France est battue les Allemands occupent Paris les privations commencent à se faire durablement sentir et ça va être de pire en pire qui se marie en octobre 1940 Marcel Pichon alors j'ai fait des recherches en fait il y a une moitié moins de mariage et en revanche il y a eu deux fois plus de divorce à la Libération et parmi les deux fois plus de divorce 4 fois plus de divorce et ceux qui s'étaient mariés pendant la guerre très très intéressant de voir que les conditions dans lesquelles on se marie sont aussi celles qui vont précipiter peut-être une fois que les conditions changent le mariage ne tient plus bon bref et en fait j'avais finir par découvrir que alors c'est très intéressant c'est à dire que le jour du mariage Pétain promulgue les premières lois anti juive super sympa et moi j'écrivais ça pendant alors évidemment on connaît tous à la période de l'occupation sauf qu'en fait je me suis rendu compte que je me savais rien parce que je ne savais pas les détails et deux jours avant le la cérémonie la presse raconte recommande à la population parisienne de se nourrir d'ortie parce que il y a plein de fer et tout ça parce qu'on trouve plus rien d'autre à bouffer quoi et là ce défi aussi quelque chose qui est il y a aussi dans l'histoire de Marcel Pichon une histoire de la fin c'est à dire que dans ces dans ces aïeux Berrichons ou en mélange quoi de neuf il y a aussi une histoire de des émeutes de la fin dans le bycé qui ont été des émeutes de la fantasy 147 extrêmement graves à tel point que c'est un an avant la révolution des 1048 et c'est ça qui préfigure la révolution de 1848 donc il y a une histoire de la fin et cette histoire de la fin elle est pas juste symbolique il faut savoir que c'est aussi une histoire génétique ou plutôt épigénétique quand il vous arrive un événement traumatisant quel qu'il soit en fait ça impacte notre génome c'est pas juste notre psychisme ça impacte notre génome et cet impact c'est-à-dire qu'il y a une méthylation de l'ADN qui se fait et ce traumatisme là se transmet il se transmet de générations en génération à tel point que la première étude qui a été menée là-dessus et avait assez récente des années 80-90 en fait ils ont fait une étude sur ils comprenait pas pourquoi lors de la grande famille que Hitler a organisée pour punir la Hollande d'être rétive à son régime donc il a affamé la Hollande pendant tout un hiver pendant toute l'année les femmes qui étaient en train de donner naissance à des enfants rachitiques jusque là normal après la guerre ces enfants rachitiques ont été bien nourris ce sont très bien portés etc ont donné des naissances à des enfants plutôt normaux mais ces enfants là eux ont donné naissance à critiques de façon complètement compréhensible sauf et c'est comme ça qu'ils l'ont découvert sauf s'il y avait un lien éditaire donc il n'y a pas que les gènes que nos parents nous transmettent il y a aussi notre vécu qui se transmet de génération en génération à nos enfants c'est très intéressant de savoir ça parce que ça veut dire que des Allemands aujourd'hui souffrent de la défaite puisque de la défaite c'est-à-dire de 13 enfin tous les cas des enfants de dresse souffrent 80 ans plus tard des enfants d'enfants de générations plus tard souffrent de blocage qui vient de là il s'ouvre de blocages qui ne viennent pas de leur vie qui ne viennent pas de leur parents ou de leur voisinage immédiat qui vient de bien plus loin donc ils n'ont pas conscience donc c'est très intéressant ça s'appelle l'épigénétique vous pouvez taper sur Google et vous allez voir c'est très très intéressant alors nous approchons de la fin de cette rencontre j'ai une dernière question parce que je peux pas vous laisser partir sans avoir abordé ce sujet là une expression de Charles Bukowski traverse votre ouvrage comme un fil rouge c'est l'oiseau bleu qu'est-ce que l'oiseau bleu et bien je vais vous le dire tout de suite pour moi c'est le véritable héros du livre on le sait les déterminismes sociaux là où on est ici dans la soie ailleurs dans la dèche pèse fortement sur le destin des individus il les assigne à une vie un corps à des croyances à des goûts et à des mentalités à des comportements et même à des maladies mais il y a en chacun de nous peut-être pas chez tout le monde mais chez certains individus un désir une force un rire une vitalité une légèreté un jeune fait quoi un presque rien qui fait qu'il ne restitue pas la totalité de leurs conditionnement Sartre appelé cette force la liberté j'appelle cette force la joie de vivre non la joie de vivre du Rabbi de la crèche non la joie des vive du bon vivant qui rote et qui pète je parle de la joie de vivre qui sait la saloperie sociale et qui sait le tragique de l'existence et cependant sa joie de vivre demeure elle est plus puissante que la souffrance plus puissante que la colère je parle de la joie de vivre qui est parfois chagrine parfois ivre mais toujours irrésistible toujours pleine d'allégresse à la fois consubstantielle et incommensurable la vitalité même je parle de la joie de vivre qui s'oppose à la tristesse dans le pouvoir a besoin pour exister car la tristesse lui permet d'apparaître nécessaire c'est pourquoi tout est fait pour entretenir et valoriser les drames et les horreurs qui se produisent à chacun ce temps alors que la joie de vivre se moque de tous les pouvoirs puisqu'elle est partout en ce royaume est-ce que vous avez le livre je crois voilà parce qu'on a oublié de dire que c'est drôle on a oublié de dire que le livre est drôle merci infiniment Grégoire Vouillé merci à vous merci beaucoup [Applaudissements] pour des questions du public il y avait une personne qui soit déposer une question madame alors il va falloir parler dans le micro parce que il y a des personnes qui nous regardent en ligne donc la parole est à Monsieur à qui on vient donner le micro et puis ce sera ensuite pour vous Madame c'était que Marcel Pichon c'est vous ah non dieu m'en garde ah non ah non non je veux pas du tout mourir de faim ni de ni mourir tout court pas comme ça en tous les cas non non non non pourquoi vous dites ça parce que le parce qu'en fait le livre parle est une recherche de Marcel Pichon vous dites effectivement qu'on ne sait pas grand chose et qu'on finit par ne pas savoir grand-chose mais on finit par apprendre beaucoup de choses sur vous alors je suis peut-être pas je suis dans le film on peut le dire comme ça mais moi je trouve que la prend beaucoup de choses sur Marseille mais beaucoup beaucoup je trouve que la bimmort investigation a fait un super boulot et j'ai même envie de dire que à la fin Penny et bimmo et lucide ce qui s'est passé 183 rue Championnet et ça c'est pas rien quoi qu'est-ce qui s'est passé rue Championnet et ben il y a une explication une hypothèse alors que j'attends que d'autres proposent d'autres mais pour moi je la trouve extrêmement convaincante donc je suis pas entièrement d'accord en fait tous mes livres jusqu'à présent il y a toujours un malheur tendu moi je me suis que de l'écriture de la réalité c'est la seule chose qui me passionne parce que la réalité il y a une imagination de la réalité qui me je sais pas qui me sidère c'est incroyable ce qui se passe dans la réalité le récit que la réalité moi ça m'est Berlu en permanence bon et donc il y a toujours un malentendu avec lui parce que on a toujours pensé que je parlais de moi mais en fait j'ai jamais parlé de moi je pars de moi pour aller dans le monde circulait trouver des choses etc donc c'est pas du tout le même mouvement et là il se trouve que j'avais décidé voilà c'est marcelon il s'agit pas de parler de moi il se trouve que j'ai parlé de Marcel Pichon je suis parti de Marcel Pichon et effectivement j'arrive à la fin à moi mais c'était pas du tout le projet de départ et je crois pas que j'ai pas du tout envie qu'on dise que finalement vous parlez de vous parce que je crois le vrai sujet c'est quand même Marcel Pichon le journal et la littérature c'était pas ça que je voulais dire au fond c'était puisque vous avez parlé de Flaubert c'était ma bohari c'est moi et d'accord ok d'accord le livre mais je comprends que Flaubert puis je dis ça de si je peux juste rajouter une petite réponse la petite différence peut-être entre Emma Bob Marley et Marcel Pichon c'est que Emma Bovary c'est Flaubert parce que c'est sa création Marcel est une femme qui a réellement existé qui a réellement vécu réellement souffert a vécu un certain nombre de choses et à ce titre je l'ai à aucun moment je n'en ai fait ma chose je n'en ai fait un personnage j'ai respecté le fait qu'elle ait été une femme qui a réellement existé alors que Penny et bimor sont des personnages de fiction et donc si je suis plutôt quelqu'un c'est plutôt pénible et bimmort mais beaucoup pénis aussi au moment où vous disiez que vous aviez reçu cette lettre de la petite fille et que comment faire pour un endroit la respecter etc donc après vous nous avez développé la solution que vous aviez trouvé moi ce qui m'était venu d'office c'est pourquoi pas changer son nom de laisser toute son histoire mais de faire de garder tout ce qui aurait pu être gardé sans que nous on sache que c'est cette dame là et que ça sonne [Musique] c'est important qu'elle s'appelle Pichon Pichon ça veut dire petit non non je peux pas faire ça Marcel par exemple moi j'ai pensé que quand elle était à l'école elle en a pris peut-être la figure parce que tout le monde l'appelle Marcel nichon comment je fais le jeu de mots avec patio et c'est pas rien si je si ce n'est plus Marseille elles sont là ce n'est plus Florence non plus et là en fait c'est moi qui vais commencer à imaginer donc je vais dire qu'elle s'appelle Caroline machin et puis en fait elle a pris un nom qui serait Josephine mais là je parle de moi et là pour le coup monsieur aurait raison en fait Marcel c'est vous mais Marcel c'est pas moi je veux absolument je tiens absolument à respecter cette distance qui fait que il y a quelque chose de vrai de réel qui s'appelle Marcel Pichon et qui est son histoire et ça c'est la vérité et moi j'y tiens je tiens cette vérité parce que c'est cette vérité là que j'investige que je cherche à élucider si je commence à la tripatouiller à la falsifier bah à ce moment-là je fais un roman à ce moment là c'est plus intéressant pour moi ce n'est plus intéressant ce que j'entends c'est pour vous ça n'était pas possible parce que c'est de travailler le projet même c'est l'enjeu même en fait c'est même pas le projet c'est l'enjeu l'enjeu c'est de dire il y a quelque chose de réel qui fait produit et si je le falsifie à ce moment-là ça devient une fiction mais moi je veux respecter la fiction de la réalité je veux pas superposer mes propres trucs et encore moins pour des raisons juridiques ou de convenance parce que quelqu'un me dit qu'il faut pas non je puisse prêt à assumer que moi je tiens à parler de la réalité parce que c'est ce qui me semble le plus important c'est c'est là où il y a de plus dangereux c'est pas d'inventer des histoires des histoires il y en a plein et la réalité on est plein est-ce que vous avez eu des nouvelles de la petite fille qui vous a écrit à la question la question alors j'étais alors je vais juste faire un petit truc c'est que la petite fille elle a un frère c'est à dire qu'il y a un petit fils aussi que j'ai rencontré et lui est un homme tout à fait remarquable qui a eu cette phrase qui m'a reçu qui m'a dit mais il y a aucun problème enfin il a eu cette phrase qui pour le coup m'a vraiment aidé en tous les cas déculpabiliser si tentait que je me sentais coupable en tout cas ce n'était pas très à l'aise évidemment avec la petite fille il m'a dit en fait je pense que tu vas faire le travail que nous aurions dû faire voilà tu vas écrire l'histoire nous on l'a pas fait on n'a pas été capable je décide de te faire confiance et on verra bien bon avec sa sœur c'est très compliqué non vous découvrirez dans le livre les raisons pour lesquelles c'était compliqué mais il se trouve que il y a trois semaines j'étais à Strasbourg à la librairie qu'elle est brune pour une rencontre voilà et puis la rencontre se passe bien voilà très bien et puis après il y a la séance de dédicace donc les gens ils prennent le livre il achètent et puis ils font la queue et tout ça et je voyais que il y avait un type là tout au fond il tenait absolument être le dernier et là on sait pas trop il s'agit pourquoi arriver le dernier bonjour bonjour je suis l'arrière petit fils de Marcel Pichon enchanté comment allez-vous le mec absolument sympathique jeune gars barbu comme elles le sont tous les hommes aujourd'hui on se demande pourquoi non mais c'est quoi ces effets de mode qui font que d'un seul coup tous les garçons doivent là-bas je comprends pas chacun sa vie et en tous les cas il me semble que tous les mecs sur la barbue maintenant et donc vraiment un jeune homme tout à fait charmant plutôt des lecteur de BD il avait pas mis mon lit mais la rencontre l'avait très intéressé c'était son père donc le petit-fils le frère de Rita qui s'appelle Rita Rita je l'appelle Rita parce que c'est l'anagramme de rabat-joie tant qu'à faire et et en fait et à un moment donné de la conversation j'ai dit votre temps il y avait des nouvelles des fois que et là il me dit alors écoutez pour ce que j'en fais je crois qu'elle a lu et je crois qu'elle a aimé et c'est ce que je dis dans le livre à la fin de ce prologue je dis mais alors moi qu'est-ce que ça me ferait si un écrivain la gueule en fariné débarqué sur votre mère tiens et ben j'ai dit que l'écrivain et ça dépendrait du livre ça peut pas être une position de principe si quelqu'un est animé de bonnes intentions ce qui est mon cas que il a dit talent je le pense quand même en tous les cas tu fais il fait du mieux qu'il peut et que à la fin son livre tient la route et ben je vois pas pourquoi au nom de quoi j'ai interditai voilà n'empêche que j'étais bien content que Rita est aimé le livre parce que je m'attendais quand je suis à Paris je fais détruit dans les librairies à Paris je m'attendais à l'avoir surgir un beau jour comme il furie et moi j'ai trouvé parfait que cette famille se réapproprie son histoire grâce à mon livre voilà je trouve ça je trouve que l'histoire elle est parfaite dans ce sens là et puis vous avez pas le livre mais vous avez pas à quel point il y a de la culpabilité alors 3 si vous souhaitez si vous souhaitez poser une question voilà le micro parlez bien dans le micro je regrette que vous n'ayez pas fait trois tomes parce que vous prenez le train dans votre fac c'est un peu dur quoi vous dire ça je peux pas contourner ce problème là mais tout ce que je peux dire autant le précédent il pouvait se couper là ça peut pas mais on peut le dire sur le lisseuse j'ai aussi [Musique] je sais pas quoi dire c'est une question de format enfin la question du format elle est épaisse elle a l'air de rien mais elle est épaisse qui a dit que un roman d'amour un polar un livre de science-fiction de fr de 100 pages à chaque fois qui a dit ça donc là il y a c'est une contrainte pardon c'est une contrainte largement commerciale peut-être il y a d'autres contraintes aussi etc mais en tous les cas c'est pas une contrainte qui appartient libre qui appartient à la littérature moi il se trouve que il n'était pas parti pour faire de 100 pages il se trouve que l'enquête sur Marseille m'a demandé 900 pages je n'allais pas amputer cette enquête pour faire un format correct voilà donc ça fait 900 pages et je suis désolé que ce soit vraiment pénible et je sais que c'est pénible mais voilà [Musique] village dans un périmètre de quelques lieux d'un seul coup il y a eu un accès au monde voilà et les gens se sont fait là dedans donc ça a modifié complètement voilà la sociologie mais plus que la solitude la façon d'être au monde quoi ça a complètement changé ça mais je me suis parce que alors là c'est 2000 pages enfin si je commence à faire en plus de l'épistémologie des sciences oui merci pour pour tout ce que vous avez dit donc vous nous offrez quelque part de très belles littérature mais je sais qu'en plus il y a un site internet vous en avez parlé un petit peu tout à l'heure et des amis qui ont beaucoup qui sont beaucoup plus avancés que moi mon nom parlait de ce qui apparaissait sur Internet une suite ou des compléments ou plein de belles choses est-ce que ça veut dire que maintenant l'oeuvre ne se suffit plus à elle-même c'est une bonne question ça va je rebondir sur la question que me disait madame tout à l'heure j'ai parlé de aujourd'hui tout inspiré de faits réel mais quand vous lisez vous savez pas ce qui est presque moi je veux pas qu'on se pose la question de savoir ce qui est fou et comme je sais que le lecteur de toute façon est embarqué de façon collective dans cette problématique là que de toute façon il y a une suspicion qui fait que bon c'est pas trop ce qui est vrai ce qui est imaginé ce que c'est l'écrivain qui a balancé son truc et tout ça et ben le site internet me permet de dire regardez les preuves sont là tous les articles de presse sont là les actes d'état civil sont là ils sont tous là vous pouvez aller vérifier c'est donc le site il est d'abord conçu comme un dispositif de preuves voilà pour dire regardez je n'ai pas triché je n'ai rien fait c'est vraiment l'histoire telle qu'elle s'est déroulée pour moi c'était important votre question elle est plus retors sur le plan de la littérature mon sentiment c'est que peut-être que le livre ne suffit plus je pense qu'il est important je me souviens sur le deuxième j'avais déjà fait ça de façon dans les proportions gargantuation mais parce que l'idée et je me souviens très bien quand j'avais discuté avec les gens de la Marion au moment de construire le site eux ils arrivaient avec tout le l'environnement du net donc il voulait mettre des trucs je dis non il s'agit pas que la littérature aille sur internet il s'agit que ce soit internet qui arrive dans la littérature et donc on a tout mis en page comme si c'était un livre donc pas du tout avec les codes graphiques des sites et des blogs etc avec des trucs qui clignotent dans tous les sens c'était au contraire extrêmement rigoureux parce que c'était une expansion de la littérature et non pas une annexion du net de l'objet du livre mais je pense que le alors je sais pas peut-être que je vais arrêter peut-être que voilà mais j'ai l'impression qu'il y a une nécessité à ne pas laisser la littérature en dehors des nouvelles technologies peut-être que c'est pas la bonne méthode Philippe genada qui fait une brève apparition dans le livre d'ailleurs parce qu'il m'a filé un coup de main lui m'a dit non mais c'est pas bien ton site c'est anti littérature en tout cas il me le disait beaucoup plus finement que ça moi j'ai peur que la littérature devienne se ring de plus en plus que que qu'elle passe à côté de d'une modernité contestable aussi par ailleurs pas critiquable pas contestable mais critiquable que on vous apporte le micro bonsoir alors je trouve que je suis écrivain moi aussi mais petit vermisseau par rapport à vous parce que j'ai publié que un seul livre raconte d'éditeur il y a 6 mois et en fait on a une initiative nous sommes 12 alors j'ai horreur de ce mot il paraît qu'il faut dire autrice et on a décidé de faire un calendrier de l'avent littéraire sur Instagram et donc là je rebondis un peu sur le sujet de mêlée la littérature l'art aux nouvelles technologies parce que en fait on s'est dit voilà on va écrire chacune deux textes ou dessiner faire deux dessins sur le thème de Noël donc ça s'appelle elle préfère le cours au pluriel donc j'en profite pour faire ma pub si vous avez compris voilà et donc c'est déjà en ligne là on écrit des textes sur Noël fait par des femmes écrivains et à partir du 1er décembre on va chacune publier nos deux textes et donc voilà on a trouvé que c'était une bonne idée pour aussi intéresser un public plus jeune parce que j'étais prof de français dans le temps aussi et j'ai le sentiment que les jeunes maintenant aiment les choses qui sont assez courtes et assez comment dire pas percutante mais avec une forme d'efficacité immédiate donc je voulais juste parler de ça alors moi je suis pas totalement d'accord avec vous attendez je vais répondre si je peux moi je pense pas que la littérature est à gagner s'écrire sur Internet parce que internet c'est du visuel donc c'est pas du tout le même rapport à l'intériorité il y a dans le livre pour rebondir sur la problématique que vous dites un moment donné je décris une photo une photo qui montre Marcel au bord de la mer avec son amant de l'époque très jolie photo et au début tout de suite j'ai compris que je ne pourrai pas là parce que dans le livre aussi des documents un peu photographique etc mais j'ai compris que cette photo là ne pourrait pas figurer dans le livre parce qu'elle est en couleur et qu'elle doit beaucoup de son intensité au bled du ciel à la robe bleue qu'elle porte une belle photo donc je décris la photo du mieux que je peux parce que écrire certains vous regardez la photo vous la regardez ce travail de l'oeil et si vous mettez à écrire ce que vous avez vu en fait c'est écrire qui va vous faire voir ce que vos yeux n'ont pas vu il est là le miracle de l'écrit de la littérature écrire va vous faire voir des choses que vos yeux n'ont pas vu et donc je décris et je repère d'un seul couple plein de trucs évidemment avec le regard je n'avais pas vu mais avec la pensée avec l'écriture j'avais vu et j'arrive à la fin de cette description un peu détaillée et je me dis mais qu'est-ce que le lecteur parce que moi j'aime bien appliquer le lecteur dans ce que j'écris dans mon texte c'est une façon de le maintenir enfin voilà qui est de pas le perdre voilà qu'est-ce que le lecteur va pouvoir visualiser de ce que je viens de la description par écrit que je viens de perdre de cette photo super bonne question qu'est-ce que les mots d'en avoir parce que j'adore son coup de crayon au-delà du bonhomme au-delà de son humour et tout ça il a un coup de crayon absolument incroyable et donc je contacte Caro et je lui demande est-ce que tu serais d'accord je t'envoie un texte qui décrit une photo et tu me fais un dessin d'après le texte et on verra entre fake médiation qui fait que d'un visuel de l'oeil à la main à d'une photo au texte qui redevient visuel qu'est-ce que les Mons permis de voir qu'est-ce que les mots ont perdu de la photo originale l'expérience peut être détente il fait le dessin il me le renvoie incroyable les mots doivent en avoir exactement la photo originale ce qui est super décevant parce que aurait été magnifique c'est que il montre autre chose que le dessin montre autre chose et cette autre chose ça aurait été la littérature est-ce que quelqu'un souhaite poser encore une question oui madame ça aurait été de la littérature mais vous voulez coller à la vérité quand vous l'avez vous seriez déçu je peux pas être déçu la vérité ne peut pas être décevante la vérité est la vérité donc ça montre que effectivement le dessin manque effectivement vous avez rendu la photo du mieux possible oui mais il y a deux vérités il y a la vérité de la photo et comment elle va être restée et puis il y a la vérité de la littérature et j'aurais aimé que le dessin montre la vérité de la littérature plutôt que la vérité de la photo j'aurais aimé ça je sais pas je ne sais pas justement c'est je sais pas je ne sais pas je serai incapable de vous dire mais c'est un horizon en tous les cas c'est bien de la chercher et l'histoire de la vérité j'entends enfin il me semble que ça vous parle beaucoup parce que par exemple vous dites que vous vouliez coller à la vérité moi aussi dans les bouquins j'aime pas chercher ce qui est vrai de pas vrai mais généralement ils mettent ils mettent soit ils écrivains écrivent écrire par exemple vous auriez pu écrire tout est vrai sauf les les inspecteurs enfin je sais pas quoi dire c'est possible il y en a qui disent les faits j'ai bouché les trous voilà souvent ce qu'on entend dans ce qu'ils écrivent a écrit écrivent ça part de la réalité et j'ai bouché les trous je pense que c'est un tropisme grave qui confine peut-être à la névrose avec la vérité et peut-être que ça vient de alors je devais être en septième à l'époque on appelait ça la septième c'est quoi aujourd'hui cours de français classe de français rédaction racontez vos vacances et moi je raconte je raconte les sous de Marrakech pourquoi comment peut-être qu'aujourd'hui je comprends un peu mieux mais en tous les cas je j'improvise je raconte les soupes de Marrakech les couleurs chatoyantes les odeurs incroyables d'autant plus que moi je n'ai pas de Dora puisque j'ai eu des sables que j'ai eu des bébés donc je n'ai pas de drop et je fais tout un truc vraiment incroyable sur la beauté tu veux devant la classe entière et devant d'autres classes 10 sur 10 et moi je suis sorti avec un sentiment de malaise très profond tout mon environnement me dit tu ne mentiras pas c'est pas bien de mentir et le jour où je mens j'ai dit sur 10 on me félicite on me met en exemple j'ai eu le sentiment d'une usurpation totale et d'un faux du monde absolu à partir de là et surtout je me suis dit mais c'est qu'est-ce que c'est facile de mentir qu'est-ce que c'est fastoche quoi les fingers et tout le monde tombe dans le piège et je pense que ça vient de là voilà que à partir de là ben non s'il y a un enjeu c'est vraiment dire la vérité parce que le mensonge en fait tout le monde peut le faire quoi merci à tous pour votre participation vous je vous propose de passer dans le salon juste à côté où vous pourrez vous procurer le livre de Grégoire gouyet le coeur de cette page chez flabarion auprès de notre partenaire la librairie le blason merci à tous pour votre présence merci infiniment Grégoire merci beaucoup merci à Hugo pour son aide pour la préparation de cette rencontre