discrets. Ils seront reçus à l'Elysée mardi
matin. - A quelques jours du mois
de septembre, Paris s'éveille et la classe politique fait
sa rentrée. Première matinale radio
de la saison pour P.Ballard, porte-parole du RN. Et il l'assure, le moral est bon. - On est combatifs
parce que nous avons eu un score que nous n'avions jamais eu
auparavant. Ca nous renforce. - Aux législatives, le RN n'a pas
obtenu de majorité absolue. Mais avec 126 députés,
plus qu'avant, le parti compte bien peser
dans la bataille politique. Il ne participera pas au futur
gouvernement et distribue les coups. - La situation est grave. E.Macron nous a mis
dans un bourbier sans nom. Pendant 1 an, la France
va être bloquée. - Quant au scénario pour Matignon, aucune des coalitions imaginées
ne peut selon lui. - On voit les noms s'égrainer
dans cette coalition. Même si elle voit le jour, elle n'a
aucune chance d'être pérenne. Ce sont des gens qui, depuis 40 ans, sont au pouvoir
et qui ont planté le pays. Centre-gauche, centre-droit. On voit X.Bertrand, V.Pécresse,
monsieur Cazeneuve. Ils ont planté la France au niveau
du déficit. Ils nous ont vendu
la mondialisation heureuse. C'est un vrai cauchemar
pour de nombreux Français. Ce sont ces gens que l'on veut
remettre à la tête du gouvernement. Ca n'a aucun sens. - Le ton est donné. Après le tourbillon des élections
législatives, le parti a été discret cet été. Quelques tweets. C'est le sport qui a fait réagir
J.Bardella. - "La France a fait rêver le monde
en faisant de la ville de Paris le décor
somptueux de ces Olympiades et nos sportifs ont fait rêver
les Français." - Un peu de politique
pour M.Le Pen. "A quel titre L.Castets
participait à la réunion de vendredi à l'Elysée concernant
les chefs de parti les présidents des groupes parlementaires
à l'Assemblée nationale et au Sénat?" Cette semaine,
ce sont les lieutenants qui esquissent la stratégie
du parti. - La seule issue politique
possible, c'est que le président de la République procède
à une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale. Nous sommes d'ores et déjà en train
de préparer les prochaines élections. Le pays ne peut pas se satisfaire
de la situation dans laquelle il se trouve actuellement
et nous envisageons de redresser le pays. Il nous faudra gagner
les prochaines élections. - Des élus RN bien conscients
de la désillusion de nombreux Français. A Beauvais, le vote pour l'extrême
droite a été majoritaire. Les tractations politiques
de ces dernières semaines ont déçu les électeurs. - C'est dommage que le RN
ne soit pas du tout représenté alors qu'une bonne partie
de la population a voté pour eux. - On n'est pas pris en compte. On n'est pas considérés. On est abandonnés et laissés
au sort des citoyens. On voit depuis des semaines,
et bientôt des mois, qu'il y a eu une dissolution
et il n'y a pas de gouvernement qui se met en place. On nous donne des dates et enfin
de compte, rien n'est fait. - J.Bardella et M.Le Pen seront
reçus à l'Elysée lundi prochain pour discuter du futur
gouvernement. - A.de Tarlé: A.Schwartzbrod, le RN
se fait rare depuis plusieurs semaines. Est-ce que c'est une bonne
stratégie? - A.Schwartzbrod: En général, ça
leur réussit plutôt de rester en retrait et d'arriver pile au bon
moment. Le problème, c'est que le RN
se nourrit de la colère des gens. Cette espèce de parenthèse
qu'il y a eu avec les JO, et pas seulement à Paris, dans la France
entière, c'était un tel soulagement après cette pesanteur
des 2 scrutins coup sur coup, cette dissolution, les guerres... Il y a eu une parenthèse. Chacun savait que c'était le moment
de savourer la légèreté. C'est difficile pour le RN
de se nourrir de cette joie. On ne peut surfer sur rien. Il n'y avait pas de revendications. Ils ont préféré se faire petits
pendant cette période-là, d'autant qu'ils avaient pris à juste
titre pas mal de coups sur la tête pendant les élections avec les élus
qui n'étaient pas des gens convenables. Ils se sont dit: "Laissons-les
profiter des JO et nous arriverons en sauveurs
quand ils auront tous touché le fond." C'est ce qu'ils espèrent au RN,
c'est que la situation se délite le plus possible
et qu'ils apparaissent soi-disant comme les sauveurs. - A.de Tarlé:
Ils se sont quand même pris une claque. Ils devaient être à Matignon
et ils sont arrivés en 3e position. - M.Szafran: Ils ne sont pas
concernés par la discussion politique. Ils n'entrent dans aucune majorité,
sans aucune négociation. Cela ne les concerne pas. Et tant mieux. C'est une position
qui les renforce. Secundo, c'est très étrange
qu'aucun de nous ne l'écrive, ils sont en crise. Ils ont réussi un score formidable
aux récentes législatives, mais ils ont gagné. Et toute la France a cru
qu'ils allaient gagner. Et nous avons écrit
qu'il était possible qu'ils gagnent. Pour eux, c'est un choc absolument
incroyables, ils sont K.-O... Et ils doivent s'interroger s'ils
peuvent arriver au pouvoir? Est-ce que ces élections
législatives ne montrent pas qu'il y a réellement 60 %
des Français qui sont décidés à ce qu'ils n'arrivent jamais
au pouvoir? Ils sont dans une réflexion
extrêmement difficile et profonde. - A.de Tarlé: Il y a beaucoup
de Français qui ne comprennent pas qu'un parti
qui ait fait 10 millions de voix aux législatives soit totalement
mis hors jeu, stigmatisé, mis sur la touche. - A.Berthelier: Depuis
les élections législatives, certes, le RN a perdu, mais le climat
actuel et la recomposition des forces ne lui est pas
défavorable non plus. Ils peuvent s'extraire
de toutes ces discussions qui peuvent être vues
comme des discussions de systèmes et d'appareils avec ces mots
qui résonnent auprès de l'électorat du RN.