Introduction Tous mes messages, les mêmes. Les petites annonces qui semblent
rigolotes comme ça, de loin, c'est que de la solitude,
c'est que des gens seuls. Souvent on dit c'est une thérapie,
Pas du tout. Absolument pas. On est tous à la recherche
d'amour, même ceux dont on pense
qu'ils en ont plein. T'as de l'amour, T'as de l'argent. Qu'est ce. Qu'est
ce que tu cherches de plus ? Peut être. Qui ? Peut être qu'il a pas trouvé Dieu. Vous connaissez
certainement l'humoriste et ses petites annonces,
mais Elie Semoun, c'est aussi un homme marqué par
de profondes blessures familiales. Alors comment fait
il pour rester drôle face à la vulnérabilité
de ses proches ? Bienvenue chez nous
pour l'émission. Vous vous sentez compris
grâce aux récits de nos invités ? Je m'appelle Jonathan Langlois
et juste avant qu'on retrouve Elie Semoun en plateau, j'aimerais
vous demander de vous abonner. C'est la seule manière pour nous de diffuser au maximum
toutes ces lueurs sur YouTube. Je compte sur vous. Bon épisode. Bonjour Elie Semoun. Bonjour ! Je suis très heureux de te recevoir
sur la table des lueurs. Vraiment ? Oui, vraiment très heureux. Il y a de la joie dans les yeux. Ça va. Il y a de la joie, de la curiosité. On fait le test
à la fin de l'émission. Bon, je ne sais pas si j'ai
besoin de te présenter un peu comme certaines personnes
qu'on reçoit ici parce que tu es très connu humoriste, acteur. Quand on pense à toi,
il y a énormément de mots qui nous viennent,
que ce soit les petites annonces, la voix mythique de Sid dans L'âge
de glace, toute la toute la saga Ducobu, qu'on peut d'ailleurs
retrouver tout l'été en salle pour le dernier épisode et aussi le DVD qui sort le 8 août. Je crois, qui sort le sept. Août. Le 7 août. C'est marrant. Tu vois, je te l'ai dit, y a pas
on va dire il y a cinq minutes,
on a déjà oublié. Demain
on aura. Peut être un problème. Alzheimer, on sait pas hein. On ne sait pas. Mais peut être. Mais le titre du film. Ducobu passe au vert. Oui. C'est
bon, non ? T'as eu peur ? Comment ? Oui. Moi je voulais juste sortir
un petit truc de tournage. Tu t'es dit merde,
il m'a piégé ce con. Donc là, l'émission a commencé
il y a 30 secondes. Il va falloir que je tienne 1 h,
ça va être très dur. Oui, ça va être très dur. Alors,
je n'ai pas fait attention, Ted. Je sais bien que c'était quelqu'un
qui scannais très rapidement
et qui allait très vite. Oui, on a un peu le même défaut
lui et moi. Ok, donc ça me permet
de me préparer pour la suite de notre échange. Mais avec Gad,
il y a plus de 300 000 personnes qui avaient regardé notre émission
parce que justement la. Pression. Met la pression. Tu m'envoies une balle ? Je réponds oui, c'est ça. Mais parce que justement, c'est
un peu la promesse de toutes les personnes
qui nous regardent, c'est pouvoir aller en profondeur et le sujet que j'avais envie
qu'on aborde ensemble. Tu sais, avant d'aller, quand on interview des comiques comme moi, comme Gad, comme plein d'autres, il y en a un,
comme une forteresse en fait. Et on a besoin,
comme on est fragile, de prendre le pouvoir
tout de suite. Donc c'est exactement
ce que je suis en train de faire. Tu vois,
je suis en train de m'auto analyser et quand je vois
des interviews de copains dont Gad,
dont on n'arrête pas de le citer, mais ça peut être Franck Dubosc,
ça peut être, je repère tout de suite
le mécanisme, je me dis ils sont, ils veulent être à l'aise, ils veulent prendre le pouvoir
entre guillemets pour pouvoir. Est ce que t'as besoin
que je te laisse pour pouvoir rentrer
dans l'interview ou à un moment
il faut que la personne mange ? Je le prends tout
seul, d'une certaine façon, en faisant de l'humour, etc. Mais. Mais avant de se livrer, il y a toujours
ce petit passage obligé. Même si ça. C'est juste un. Petit Mais moi je te remercie de mettre des mots dessus
parce que c'est vrai que dans les les premières interviews
qu'on a fait chez Lueurs, on a eu beaucoup d'humoristes, on parlait de Patrick Sébastien,
on parlait de Gad Elmaleh, on a reçu aussi Jean-Marie Bigard, on a reçu là bas Jon. On a reçu vraiment pas mal de
pas mal de personnes et à chaque fois, il y avait
ce mécanisme dont tu parlais. Tu vois,
je viens de mettre des mots dessus. Ben ça me fait très plaisir. Je pense qu'on
va inverser l'interview. Tu peux me poser des. Questions sans aucun problème. C'est vrai, je suis très curieuse. Je sais que tu te débrouilles
très bien. Oui, avec toi,
j'avais envie que tout doucement alors avec beaucoup de tact,
j'ai compris. Pour ouvrir la forteresse,
on puisse aborder le sujet des repères dans la vie. Comment on peut se construire
dans la vie quand les repères qu'on a le plus proches de nous
peuvent vaciller ? Et toi, t'as une histoire familiale
que t'as déjà racontée, sur laquelle
on va revenir en partie avec des maladies dans tes proches, des décès. Et ce qui nous intéresse
dans notre échange est microbe. On était très méchants dans. Ce qui nous intéresse
dans l'échange. Ma vie aujourd'hui, t'es
une grande personnalité qu'un humoriste connu, reconnu
des Français, un réalisateur, un acteur et donc un producteur,
un chanteur. Non, non,
je ne suis pas du tout producteur malgré le fait que je sois juif, je ne suis pas du tout ça. C'est pas l'argent. Pas du tout. Et voilà. Franchement, je suis même. Je devrais pas le dire d'ailleurs,
mais le mec qu'on peut arnaquer sans problème, c'est que vraiment ? Demandait Dieudonné. Alors
je ne veux pas parler de Dieudonné. Est ce que tu en parles ? Dans beaucoup de. Cas, je vais pas te donner
ce que je te. Propose. C'est une petite blague ? Que c'est bon alors
si il n'y a pas de preuves et. Tu peux retourner une carte
qui est juste devant toi. D'accord ? Il va y avoir une. Phrase,
J'avais déjà des trucs à. Dire. Je te laisse la lire à haute voix
et la compléter. Alors l'humour est pour moi. L’humour est la politesse du désespoir L'humour est pour moi un une défense, une couette. Une maison pour me battre contre l'atroce réalité de la vie. Parce que je suis encore, malgré mon âge,
un enfant et qui est à chaque fois bouleversé, bousculé par la dure réalité. Alors elle, elle est tout le temps
dur, la réalité. Mais elle peut être douce parfois. En ce moment, elle est très dure
je trouve. Le conflit israélo
palestinien, l'antisémitisme, la violence des réseaux sociaux. C'est déjà pas mal. Tout ça fait que euh. Et puis même après,
dans ma vie personnelle, les décès que j'ai eus, les disparitions, tout ça fait que je me suis réfugié dans l'humour et c'est maintenant
ma philosophie de vie. Est ce que c'est un bon refuge ? Parce que tu pourrais
l'avoir choisi et te rendre compte en grandissant
que non. Non, non, c'est un très bon, c'est un bon, c'est
un bon refuge syntaxique. C'est
un bon. Refuge, un bon refuge. Mais c'est une bonne question parce que c'est pas pour
pour un enfant par exemple, se planquer au fond du jardin ou alors aller dans un arbre comme le fameux livre Le Baron perché de Italo Calvino. Je ne vais pas. Faire
ça, c'est pas grave. Non mais c'est un homme qui passe
sa vie dans un arbre et en fait ça peut être une protection,
mais c'est pas vraiment, c'est pas une vraie protection, ça te protège pas de tout, mais en tout cas ça fait que les choses sont relativisées. Mais ça a toujours été le cas depuis tous tes jeunes,
ne plus tes petits. Animaux et toujours j'ai toujours
plus. C'est grave et plus et plus j'ai besoin d'alléger les choses. Tu sais, souvent les plus grands
sourires, c'est à dire aux enterrements
les plus grands sourires, c'est quand on n'a pas
le droit de rire, justement. Et c'est une porte de sortie que je trouve qui est adaptée à moi, qui adapte à plein de gens. Mais bon, tu me poses la question,
celui là, y a personne, il y a que moi. Là bas au loin. Mais oui. Mais mais bon. Et donc voilà. Et puis je trouve que pouvoir faire de l'humour
d'une manière profonde, intelligente justement,
et pas juste des petites blagues de premier niveau, je trouve que ça exprime une grande finesse intellectuelle. Il y a une phrase qui dit
et je sais que tu l'as déjà entendu, que l'humour
est la politesse du désespoir. Et justement. Est ce que toi tu la fais
chrétienne cette phrase ? C'est à dire que ça
a permis de mettre une distance entre les choses
qui sont désespérantes, le. Monde Tout à fait. Et peut être du vécu. Et en même temps, ça permet aussi
de garder la face d'une certaine manière. Exactement, on va dire
je suis un plaisant, triste. Un plaisant triste. C'est que le plus de la plaisance
en se marrant. C'est ça
qui fait du bateau en rigolant. Soit je vois que t'as tout compris et je suis ravi de commencer
cette interview avec toi et je. Te propose
de retenter une deuxième carte. Alors face à la maladie
des personnes de ma famille, Si Dieu existait je me suis souvent senti comme tout le monde,
totalement impuissant. Comme je l'ai dit en début
d'interview où je t'ai parlé de C'est une blague qui est un peu
passer à l'AS sous le micro. J'ai dit que les microbes avaient
pas été très gentils avec moi et c'est vrai que ma maman est mort d'une hépatite B, mon frère est mort du sida, ma femme bon, mon père est mort de la maladie
d'Alzheimer. C'est une maladie
un peu plus normale entre guillemets
pour une personne âgée. Mais oui, il y a eu fin. Et encore, je
il y en a eu d'autres. Mais donc on se sent impuissant
et on se sent aussi en colère. Mais c'est ça, c'est l'impuissance qui t'amène ça
contre. Qui on sent en colère. Contre quoi justement, on voudrait donner
des coups de poing dans le vide. Parce que toi par exemple,
à différents moments, t'as été en colère contre des gens. Contre, tu regardes,
tu dis c'est ça maintenant. Mais parce qu'on peut se rebeller. Depuis la nuit des temps, des gens
se rebellent contre la contre la souffrance, contre
l'incompréhensible souffrance. Donc on a envie de crier
comment c'est possible que des hommes puissent faire
quelque chose d'aussi horrible ? Oui, dans ces cas là,
quand on pense aux 6 millions de morts lors de la deuxième guerre
mondiale, de juifs, d'homosexuels, de Tziganes, on se dit mais s'il y a un dieu, on aurait quand même
trois mots à lui dire. Je sais, mais il y a quelques années,
avec Gad Elmaleh à la Bible, c'est donc c'est même toi, je crois
qu'il avait qui lui avait proposé. Et est ce que dans ce moment là,
on a beaucoup parlé à l'époque ? Mais est ce que dans ce moment là, je crois savoir que tu n'es pas croyant ? Mais qu'est ce que tu es
allé chercher alors là bas ? Parce que s'il y a bien
un endroit où on peut être Dieu, même si on croit pas en lui,
c'est à cet endroit là aussi. Ben non, j'allais chercher. Euh. J'ai envie de comprendre
pourquoi des gens, donc des frères, des prêtres, des peuvent croire en Dieu. Je n'arrive pas à comprendre. Alors je vais faire
un rapprochement horrible. Mais souvent dans des sectes,
il y a des gars très intelligents, il y a souvent
des chercheurs du CNRS. Ça m'a toujours choqué ce truc là. Comment des gens intersexuées,
sœur du CNRS, comment des gens très rationnels peuvent croire
en ce que je considère être des histoires, de belles histoires peuvent croire. Je n'arrive pas à comprendre comment un gars comme un homme,
comme le pape, qui a l'air
supérieurement intelligent et supérieurement cultivé
et il n'est pas le seul, peut croire en Dieu. Je n'arrive pas à comprendre. Donc j'ai été là pour comprendre, pour discuter avec les frères et j'ai discuté beaucoup avec eux et je leur ai parfois
posé des questions saugrenues genre j'ai un ami qui est prêtre qui s'appelle Laurent
et je lui dis quand tu vois une belle femme, qu'est
ce que tu dis ? Qui pourrait être ta femme ? Qui pourrait être séduite
par toi et parce que c'est un beau gosse ? Eh bien il me dit bah moi,
qu'est ce que tu lui dis ? Qu'est ce que tu te dis ? T'es pas tenté ? Et il me dit Bah ! Je remercie le ciel
de m'avoir mis face à la beauté. C'est beau comme phrase,
c'est magnifique. Eh bien, c'est un peu ça. Pourquoi est ce que tu te lèves
à 6 h du matin ? Pourquoi est ce que tu vas faire
cinq prières par jour ? C'est fou, à 4 h du matin,
personne ne t'entend et pourquoi tu fais ça même ? J'ai pas la réponse, mais en tout cas,
je suis très admiratif. Est ce que tu as perçu chez ces gens là
ou je pense à tous ces ces prêtres ou ces frères que t'as mis dans les communiqués
ou à tes amis croyants ? Oui, chrétiens, juifs. Ah oui, j'en ai beaucoup. Est ce que tu as perçu chez eux
où ils ont réussi à te transmettre
quelque chose d'autre que la dimension rationnelle,
c'est à dire la dimension de relation
avec avec un Dieu créateur, une dimension d'émerveillement,
une confiance, une espérance ? Ils m'ont transmis
une grande tolérance. Ils m'ont jamais jugé
et pourtant j'étais avec des gens très religieux
et ils m'ont jamais jugé. Eux. Il y a différentes personnes, il
y a différentes façons de croire. Il y a la façon de croire. Un peu bébête parce que. Parce que dans la
famille, tout le monde, croit on le fait et et on a toujours la même réponse c'est Dieu
qui décide si Dieu le veut, etc. Puis il y a l'autre façon
qui est la façon plus, plus poussée, plus intelligente, plus, plus approfondie. Il y a des gens qui qui font des années d'études pour ça et et à chaque fois et à chaque fois, ce qui m'épate, ce que je trouve
génial, c'est
que le doute est toujours présent tout le temps. Il y a tout le temps du doute. C'est à dire que. On pose des questions à ces gens là et ils disent et d'ailleurs je crois que c'est le
la religion juive. C'est très basé là dessus, sur le
doute, sur le questionnement. Et je crois qu'il y a des saints, enfin là
je suis pas assez calé, mais enfin, l'homme a toujours douté de Dieu, même face à lui. Mais tu vois, c'est marrant. Parce que c'est génial. On a reçu chez lui,
on en parlait juste avant de commencer
l'émission Éric-Emmanuel Schmitt qui est connu pour avoir écrit des livres sur sa mère. Alors ce n'était pas là dessus
l'interview, je ne suis pas sûr, mais il a écrit La nuit de feu et Y donc qui raconte son, son, son aventure dans le désert
où il a fait une expérience mystique très forte
et où il s'est complètement converti. Et ensuite
le pape lui a même demandé d'aller à Jérusalem
pour raconter, un peu comme un pèlerin,
ce qu'il allait y découvrir. Et je t'invite à vraiment lire
le livre, c'est très intéressant. Et à la fin de l'interview,
j'ai essayé de le questionner. Il en. Bon, vous avez fait une expérience mystique de Dieu,
ça doit être incroyable comment il est,
à quoi il ressemble. Qu'est ce que vous avez ressenti ? Je l'ai, Je l'ai bombardé de. Comment il s'appelle. Et comment il s'appelle Et et il m'a répondu Et
ça va rejoindre ce que tu disais. J'ai accepté aujourd'hui
la philosophie du mystère. D'accord. Ok. Donc c'est intéressant,
en tout cas pour moi. Je ne sais pas si ça te fait
réagir, mais de voir que même quelqu'un qui fait une expérience
du Dieu Amour qu'on peut décrire même en expérimentant,
est encore dans le doute. Non mais peut être que peut être que finalement
tous ces gens et peut être que lui, il était à la recherche de lui
même. Et il s'est trouvé et il a dit
que c'était Dieu, Mais parce que. Mais peut être qu'il y a ça aussi. Il y a une. C'est une recherche. On se trouve jamais là. Tu as jamais eu envie. Je reviens un peu concrètement
à ton histoire. Tu parlais tout à l'heure de toi,
de ta mère, de ton père, de ton frère, dans ces moments de douleurs
qui sont, comme tu le disais, partagé
par des millions de personnes en France sous différentes formes. T'as jamais quand même eu envie de crier vers Dieu,
même si t'y croyais pas de crier. C'est
ce que j'essaie de comprendre, C'est comment dans ces moments
là, t'as réussi à tenir debout, à quoi tu te raccroche ? Je pourrais te poser la question
différemment en te disant si aujourd'hui est ce que aujourd'hui,
tu leur parles encore ? Est ce que pour eux, pour toi,
ils sont dans un paradis ? Par exemple ? Non, il y avait une question. Juste avant. Juste avant, qui m'a interpellé. Mais c'était là. C'était la question de qu'est
ce que Qu'est ce que tu cries ? Qu'est ce que tu cries ? Quand on est malheureux comme ça, on est écrasé par la tristesse, par la solitude. Qu'est ce qu'on peut crier ? Qu'est ce qu'on crie ? Je crois qu'on est. On est juste avec sa tristesse,
avec ses larmes et enfin, personnellement, je. Je m'adresse à personne en fait, je regrette la disparition
d'un être cher, mais je dis pas à Dieu, j'engueule personne. C'est c'est le destin,
c'est le hasard, c'est c'est la roulette, c'est le casino. T'acceptes. Et ouais, j'accepte parce que
je crois qu'il n'y a pas de. Il y a des gens qui disent
qu'on a un destin qui est tout tracé,
mais j'y crois pas du tout. Moi je crois au hasard. Donc si je te demandais aujourd'hui
à quoi tu crois, tu me répondrait Je crois au hasard. A complètement, oui. Il y en a qui disent que le hasard,
c'est Dieu qui se déguise. Mais qui dit ça ? J'ai déjà entendu des croyants
dire ça. En fait, tu peux avoir une lecture
des différentes choses tout à l'heure,
tu sors, tu tombes sur la personne que tu rêves de rencontrer. Une personne dira le hasard. Une personne dira heureuse coïncidence
et une personne dira Merci Dieu. Non mais bien sûr, j'ai vécu
des trucs de fou dans le métro. Je dis à une femme
J'étais adolescent, je dis à une femme
qu'elle est belle. C'est vrai qu'elle était
très belle à l'époque. Quand tu parles, je la retrouve. J'étais dans le train,
je la retrouve dans le train du retour. Déjà gros hasard. Ah tiens, mais vous m'aviez dit
que j'étais jolie, etc. Allez, je vous offre un verre. Elle m'invite à prendre un verre,
on discute, je raconte ma vie, je dis que ma mère était née
à Tlemcen, en Algérie. Elle me dit Ah mais moi aussi je suis d'Algérie,
je suis de Tlemcen etc. Je vous passe les détails. Mais cette dame connaissait ma mère
et je venais de lui apprendre. Je lui apprenait
que ma mère était décédée. Bah on peut se dire que donc elle, elle éclate en sanglots. Elle me dit ah
mais je la connaissais très bien, c'était Denise
quand j'étais petite. Elle Medel portait mon sac à dos parce que j'avais mal au dos
pour aller à l'école, etc. Donc on peut se dire ben c'est Dieu qui m'a mis en face de cette femme
et c'est un signe de ma mère peut être. Il faut pas dire ça. Ça ne travaille pas plus. Il dit non, je me suis dit c'est
génial la vie ! Quel hasard ! C'est incroyable. C'était pas plus compliqué que ça. Moi je pense que c'est
pas plus compliqué que ça, mais j'opte pas pour. J'aime bien réfléchir,
approfondir les choses. Mais ça se trouve, c'est que ça. Tu t'es jamais soucié. Tu t'es jamais dit par exemple je rebondis sur une phrase qu'on a déjà du ressortir Ouais, l'amour
c'est comme croire en Dieu. Oui. Je me demande
s'il existe tous les deux. Ouais, c'est une super
super phrase. Je la connais pas cette phrase,
mais c'est vrai qu'elle est géniale, N'en
pas du tout. Et je crois que c'est toi
qui l'a dit. C'est vrai. Ah oui ? Ben alors bravo ! Bravo lycée ! D'accord avec moi même
mais c'est vrai aussi. Enfin, on ne sait pas
si on est vraiment amoureux. Est ce que. Est ce que tu sais si t'es vraiment
amoureux de quelqu'un ? Est ce que tu sais
si croire en Dieu c'est une réalité ? Est ce que. Est ce que s'agenouiller devant une statue, c'est pas tout ? C'est pas ridicule, mais.
Mais t'as jamais retourné le retourner
un truc dans l'autre sens. Tu provoques un
petit peu, oui. Oui, vas. Y. Dieu est amour. Il a toute
l'histoire que tu connais, Il a il a crée le ciel,
la terre, l'homme, etc. Et comme l'amour, pour qu'il
y ait vraiment de l'amour, il faut qu'on soit libre et en étant libre,
bah nous on a refusé Dieu parce qu'on est très orgueilleux
et donc en fait on peut aussi regarder nos propres bien,
nos propres faiblesses. Ça veut dire qu'aujourd'hui
c'est pas ça. C'est aussi des hommes qui avec leur liberté,
qui se font la guerre aujourd'hui. T'as tout à fait raison. Oui, c'est une bonne,
une bonne remarque. L'homme peut être aussi angélique
que diabolique. Il est capable du pire
comme du meilleur. Il peut créer. Voilà. Il y a d'un côté Mozart, de l'autre Adolf Hitler ou je. Te parle tout à l'heure
de qu'est ce con, qu'est ce que tu criais ? Et c'est pas pour avoir forcément une réponse,
c'est parce que je crois beaucoup
et donc j'interviewe les. Gens là dessus. Et je crois beaucoup
que les personnes, on a une grande liberté
dans ce qui nous arrive et donc pas forcément sur le coup. On peut être subjugué
par l'épreuve, par la souffrance, mais dans la manière
dont on a son rapport avec elle. Oui, et donc ce que j'aimerais Le décès de ma mère continuer ensemble dans notre échange,
c'est tu l'as dit tout à l'heure, ta mère est décédée,
tu avais onze ans. J'ai transformé cette tristesse. Qu'est ce qui s'est transformé,
cette douleur ? Est ce que c'est juste rappeler
à ceux qui nous écoutent. Pas ce qui s'est passé ? J'étais petit, j'avais onze ans. Mon frère Laurent en avait dix,
ma sœur Anne en avait cinq et ma mère a eu une hépatite B. Elle était professeur de française,
appelait Denise et une hépatite B. Son sang, c'est empoisonné. Je ne sais pas comment elle était,
elle buvait pas, rien du tout. Enfin, elle méritait pas la mort. Si cette maladie,
c'était quelqu'un de formidable. Une injustice. Malheureusement. Une injustice. En deux ou trois semaines, pouf, celle là, emporté. Mon père a rien compris. C'était au mois d'août, le 15 août. Comme il savait pas faire et qu'il était pris de court,
on n'a pas assisté à l'enterrement. Enfin bref, ça a été un choc. Vraiment. Pendant des années,
je l'ai cherché partout. Je croyais la voir dans des bus,
j'entendais sa voix quand je jouais mon spectacle, Je. Croyais la voir dans la salle. Dans la salle, etc. Enfin, j'ai pas du tout assimilé son son départ et. Surtout le temps comme la cacher. Voilà deux ou trois jours, le temps de l'enterrer. Mais bon, c'est pas terrible,
on était. Pas à l'enterrement. Voilà,
on ne fait pas l'enterrement donc. Et bien comment j'ai fait ? J'ai transformé ça. Alors mon frère, malheureusement, je pense qu'il a. Il a chopé le sida
mais il était homosexuel. Mais je pense qu'il a,
il a pratiqué une forme de suicide presque pour pour la retrouver. Elle,
elle est morte à 36 ans, lui à 37. Enfin, il y a quelque chose
de suicidaire dans ce qu'il a fait. Donc lui je pense qu'il a pas, il s'est pas remis de son décès. Et toi tu dis j'ai transformé. Ça, je suis devenu artiste, C'est ce que j'ai écrit. J'ai pratiqué l'humour, j'ai rêvé, j'ai lu, j'ai, j'ai beaucoup écrit et j'ai transformé ça
en des sketches, en des poèmes, en des chansons. Ça t'a permis d'extérioriser
complètement. Ça n'a rien réglé du tout. Ça n'a pas apaisé ma tristesse,
mais en tout cas, j'ai pris une distance et et peut être, j'allais dire grâce à Dieu,
Ma mère est morte. C'est horrible. Non, non mais voilà,
je ne serais pas ce que je ce que je suis
si elle n'était pas morte. Ça veut dire T'aurais
pas été forcément un artiste, non ? Peut être, si, je pense. Parce que j'étais toujours été
très sensible. J'écrivais
déjà des petits poèmes, etc. Mais.
Mais j'aurais peut être pas eu. J'en sais rien en fait. C'est marrant parce que moi
quand je te regarde, je me dis pas
tiens, c'est dans cette faille là et dans cette souffrance là
que tout ton humour est sorti. Parce que tu n'as pas du tout une carrière
qui parle de ces sujets là. Un peu. Mais c'est si tu creuses un peu,
ça ne parle que de ça. Tu pourrais m'en dire un peu plus. C'est à dire que je. Vais creuser un peu. Oui, tout à fait. Ça ne parle que tous mes messages,
les mêmes Les petites annonces qui semblent rigolotes comme ça,
de loin, c'est que de la solitude, c'est que des gens seuls,
c'est que des gens qui sont dans une souffrance sentimentale, sexuelle
mais surtout sentimentale, sexuelle,
on s'en fout, C'est sentimental parce que ça c'est le plus
important, c'est des gens seuls. Bonjour,
je suis bien libre, je suis, je cherche quelqu'un désespérément
ou alors ou je ou Si tu es blonde à forte poitrine,
ça prend des formes rigolotes, mais en fait c'est
que des gens seuls. Je me rappelle avoir j'avais montré les petites annonces à ma tante
et elle m'avait dit je t'avais dit. Alors ça a fait rire. Elle m'a dit c'est triste, c'est
qu'elle avait pris des trucs au premier degré. Y a une. Dimension pathétique
dans la situation. Donc tout ce que je raconte, tous mes spectacles,
même dans tous mes sketchs, c'est que de la. Grosse que tu l'as
dit, la. Noirceur. Je le vivais. Cette noirceur. C'est moi en fait. Oui, c'est moi. Qui suis je ? Je parle de moi. Alors
je n'étais pas le seul à écrire. Il y avait Franck qui écrivait,
donc il amenait Franck Dubosc,
y amenait sa façon d'écrire. Il y avait Dieudo, plein de gens avec qui j'ai écrit. Mais tu l'as partagé. Cette. Souffrance où tu étais
le seul à la vivre comme ça ? Non, je Je pense que j'étais
le seul à la vivre comme ça. Après,
je prenais ce qui m'intéressait chez les autres et eux aussi. Mais vu de loin comme ça,
ce que je fais, c'est très léger. Mais au fond, c'est hyper noir. On dit souvent c'est comme ça. On dit souvent que dans la vie,
on peut essayer au début de réparer ce qui nous emmerde. Puis petit à petit,
on comprend qu'il va falloir apprendre à vivre avec. Est ce que. Ça, ça guérit rien, hein ? L'humour. Souvent, on dit c'est une thérapie. Vous avez écrit un. J'ai écrit un livre sur Après m'être fait larguer par une fille et on m'avait posé la question
pendant la promo. Ça s'appelle compter jusqu'à toi. Et pendant la promo, on disait
alors est ce que ça vous a guéri ? Mais non, je dis pas du tout,
absolument pas. J'ai mis des mots là dessus,
mais c'est tout. Il y a la dimension spirituelle
dont on parlait tout à l'heure et tu me donnes
une transition parfaite parce qu'il y a aussi
la dimension psychologique. C'est à dire que quand on vit
des épreuves comme ça, je pense à ceux qui nous écoutent,
qui nous regardent, on a aussi parfois besoin de
introspectif, de comprendre. Est ce que toi, l'humoriste
connu pour toujours et attendu pour faire rire, tu avais à côté quand même
des endroits pour travailler cet enjeu, pour travailler cette solitude
dont tu parlais, où t'as vraiment mis tout ça dans les sketchs
et c'était le seul exutoire. Non, c'est pas. C'est pas que dans les sketchs,
non non, même dans la vie avec mon père par exemple, qui est mort, mort de la maladie d'Alzheimer,
enfin de vieillesse. Et la maladie d'Alzheimer
l'a bien poussé. On se marrait. Lui même était drôle, hein ? Il y a toujours. Non, non, même dans les pires
moments, on peut rire, c'est même conseillé. Et donc très. Conseillé. Et donc toi, t'as pas, t'as
pas eu entre guillemets Dépendance affective besoin de travailler sur toi,
d'aller voir des psy, d'aller travailler ces sujets là,
T'as réussi. J'ai été voir si j'ai
été voir des psy pour pour ma dépendance affective, pour essayer de comprendre
parce que quand on est dépendant affectif, c'est quoi ce quelqu'un qui te fait croire que par exemple qui qui se raconte des histoires, voilà qui te fait croire
qu'il est amoureux de cette fille ? Mais il est amoureux de cette fille
parce qu'elle lui résiste par exemple. Il aime l'idée d'être amoureux. Voilà, Exactement. Et au fond, si on ne s'aime pas soi même,
on ne peut pas aimer les autres. Donc je pense que c'est mon cas. Je m'aime pas assez moi même, j'ai pas une grande, j'ai pas une haute idée opinion de moi, donc c'est
compliqué d'aimer les autres et alors ça se reporte
sur des dépendances. Les plantes, le casino, parfois la musique classique. Oui, quand j'aime c'est c'est assez obsessionnel. Donc il y a un truc qui va pas
et parfois je prends des risques et ça c'est typique
des gens qui sont dépendants, C'est à dire quand on est limite, on conduit
sur les couloirs des bus, on vole les feux rouges,
on est toujours à la limite de ce qui se fait, pas de
ce qui ne doit pas se faire. On prend des risques. C'est un petit côté
un peu suicidaire parce qu'on s'aime pas assez, donc je pense on s'aime pas assez, alors
on se met dans des situations. Moi j'ai toujours été toute ma vie
sur le fil même, même dans mon humour,
c'est toujours très transgressif. Je suis toujours attiré par ça. Quand j'imagine les personnes qui, qui ce qui suit notre échange, je me dis que se sentir dépendant ou être à deux doigts de franchir
les limites tout le temps, on est des millions
sur cette impression là. Oui, complètement. On se sent vivant,
on se sent risque. Tout à fait. Mais c'est pas une vie en tout
cas, ça. Non, c'est pas une. Vie, ça ne comble jamais de joie. Exactement, Tout à fait. Alors comment ? Tout à fait vrai. Parce qu'il avance sur moi. Un joueur, un joueur de casino. Il ne va pas au casino pour gagner,
il va pour perdre. Un alcoolique, il boit parce que sa femme
l'a quitté, parce qu'il buvait. Donc c'est
une sorte de cercle vicieux. Et la folie,
c'est de faire toujours la même chose
en espérant un résultat différent. Et tu sais
que la première fois, si. On a déjà parlé au Plateau
des Lueurs, la vie nous fait tout le temps
repasser par les mêmes endroits exacts. Qu'on comprenne à un moment qu'il
faut qu'on change notre rapport. Exactement, exactement. Donc quand je vais voir un psy,
c'est aussi pour ça, pour je vais et je lui dis j'aimerais bien être un adulte,
c'était possible, j'aimerais bien enfin être quelqu'un de raisonnable, de très bon, mais. En fait, ces gens là,
ils ne jugent pas, donc ils vous laissent
trouver les solutions vous même. Mais c'est vrai que c'est un
ça pourrait être mon mot, mon problème en fait,
c'est c'est qu'en fait il y a pas grand chose
de raisonnable chez moi. C'est, c'est,
mais c'est vrai, comme tu l'as dit, on est plein à penser ça, c'est à dire qu'on conduit
et on se dit tiens, si je tournais le volant,
qu'est ce qui se passerait alors ? Faut pas dire ça
à Pierre Palmade Mais mais on est toujours en effet, on se sent vivant, on se sent vivant
quand on prend des risques. Quand je vais sur scène,
je me sens vivant parce que je prends le risque
de passer pour une brêle, parce que je ne
suis pas drôle ou parce que mais, mais c'est super excitant les épreuves, Le challenge m'excite. Mais derrière,
il y a le sujet de la mort. J'entends en tout cas
le sujet de la confiance en soi. Je pense que ça fait toujours
sourire plein de gens parce que tout comme moi,
ça me fait sourire. Parce que s'il y a bien
des gens pour moi qui n'ont pas besoin
qu'on leur prouve qu'ils peuvent avoir confiance en eux, c'est bien
des gens comme ça, comme moi. Ah oui, bien oui, mais. Remplissez les salles. On parlait tout à l'heure en parfaire toute la liste,
mais je pense qu'il y a. Il y a des succès,
il y a des succès, mais ça, ça. N'a jamais comblé. Non,
c'est horrible. Qu'est ce qui peut combler ? Pourquoi Dalida s'est suicidée ? Pourquoi Mike Brandt
s'est suicidé ? Et pourtant tout le monde était. Jackson s'est suicidé presque. Mais tout le monde cherche à être
connu. Ben oui, mais ça ne va peut être que peut être que c'est là
que Dieu rentre en rentre dans l'histoire. Parce que heu. On est tous à la recherche d'amour, même ceux dont on pense
qu'ils en ont plein. Michael Jackson,
il avait le monde entier, l'aimait et l'aime encore,
mais pourtant il était malheureux. Enfin, on se dit mais mec, t'as de l'amour,
t'as de l'argent en veux. Tu en voilà, en. Veux tu en voilà. Qu'est ce ? Qu'est ce que tu cherches de plus ? Va peut être qui ? Peut être qu'il a cherché,
Peut être qu'il a pas trouvé Dieu ? J'en sais rien. Peut être que c'est
ça l'explication. Parce qu'on est tous
à la recherche de sens. Et moi je suis loin
d'être Mike Jackson. Mais. Mais je sais que je suis aimé
des gens, Je suis détesté aussi. Mais c'est comme le pain,
on dit parfois que le bonheur. Des hommes de tout, même. Si le monde entier. On parle beaucoup de Taylor Swift
en ce moment, qui remplit des
stades dans le monde entier, tout cet amour là, même quand on a
des milliards de personnes qui s'aiment,
ne nous comble. Pas du tout. Il est indispensable. Tu dis d'artistes. Tu t'es déjà senti comblé. Par l'amour d'une femme ? Oui, mais pas par l'amour
du public. C'est génial, c'est indispensable,
C'est mon oxygène. Mais euh. Mais ça ne remplace pas l'amour de quelqu'un ou l'amour de J'aimerais croire en Dieu ou l'amour d'un Dieu ou d'un Jesse. Il le chercher. Je sais pas
si je peux te poser cette question. Pas vraiment en fait. C'est là où je m'en veux un peu. Il y a une forme de paresse
intellectuelle chez moi, c'est
que même quand je vais voir un psy, je me dis tiens,
j'y vais pour changer. Mais je change pas. Et là je t'avoue que j'ai pas vraiment fait d'efforts pour tout
pour pour trouver Dieu. Je souris parce que je m'identifie. C'est vrai. D'accord, on va dire que ce. Serait pas
parce que je pense à la légère, c'est parce que je vois très bien. C'est tous ces moments
où on nous dit quelque chose. Évidemment que c'est ça. Il faut que je change
tout de suite. Ouais, pardon,
j'ai des fourmis dans les oreilles. Ouais ouais. C'est un coup
je me dis évidemment que c'est ça, c'est c'est ce truc là. Il faut que j'arrête de faire
ou c'est ça, il faut que je me dise Et une semaine après, en fait, on. Ne met que son indépendance. Moi oui. Je ne saurais pas te répondre
comme ça. Non, je ne vais pas te répondre
comme ça, j'en ai sûrement le mensonge. Préparer le monde
des formes au mensonge ? Bah oui, mais non. Mais forcément, je le sais. J'ai évidemment des dépendances
comme tout le monde, mais je me retrouve dans la dépendance
du regard des autres par exemple. Ah oui, ça,
ça peut être une dépendance. Et c'est et c'est intéressant d'expérimenter
que même si personne te dise que t'es incroyable,
tu rentres chez toi. Ça n'a ça n'a rien rempli. Par contre, ce qui m'intéresse
derrière peut être différemment que toi, c'est que pas par rapport
à ce que t'as dit, c'est que moi je cherche Dieu pour le coup. Parce que parce que je je je vois bien
qu'il manque quelque chose en fait. C'est à dire
que si 1 milliard de personnes scandaient mon nom,
ça me comblerait pas. Il y a bien quelque chose
d'autre à aller chercher. Ah bah oui, c'est ce que j'ai dit
tout à l'heure. C'est ce que j'ai dit
tout à l'heure. Peut être que, au fond,
il nous manque une chose
ou il nous manque quelqu'un, ou il nous manque
une idée ou une manque. Un but tu dirais C'est quoi ton but
aujourd'hui ? Le but ? Est ce que tu as encore
du temps devant toi sur le chemin ? J'espère. Eh bien, c'était la dernière interview
dit C'est la fin des. Ça va faire un peu plus
qu'il y a 300000 ans. On espère que son décès va nous aider un peu à faire là. Je te ferais pas le coup des. Lueurs, je te ferais pas le coup
du sketch de l'enterrement avec le petit cling et la. Formule, c'est ça ? Mais maintenant que tu as du temps devant, tu as la paresse
intellectuelle de chercher Dieu. Mais c'est pas trop tard. Ah oui. C'est pas mon but de te convaincre,
mais ce que veut dire par là, c'est que quand il y a quelque chose
qui nous énerve encore, on a quand même toute la vie
pour continuer de jouer la partie. Euh ouais, mais j'ai l'impression d'avoir des grosses valises
qui pèsent lourd quand même et qui m'empêchent de. Souvent, quand j'allais voir. J'allais voir un psy et qui s'appelle Melchior et Melchior. À chaque fois je lui dis. Je lui parlais de mes dépendances,
de mes tristesses et un jour il m'a dit et en fait il m'a forcé à m'approcher de lui, à ramener mon siège. Ça faisait à peu près, je ne sais pas, quelques années
que j'allais le voir pas régulièrement,
mais que j'allais le voir. Et il me dit Rapprochez vous. Et Elie, regardez moi dans les yeux. Alors,
il a attendu un certain temps avant que je le regarde
vraiment dans les yeux et il me dit Ça vous fait quoi
si je vous dis que je vous aime ? Alors je lui dis Bah il me dit vous pensez à quoi là
tout de suite ? Bah je dis bah euh en fait si vous voulez
coucher avec moi c'est ça ? Et il me dit non, là vous vous sexualiser le truc,
mais ça vous fait quoi ? Je Bah je dis je ne sais pas,
ça me rend mal à l'aise. Puis j'ai l'impression que ce n'est
pas à moi que vous dites ça. Il dit ceci C'est à vous,
Je dis ça. Et il m'a dit pourquoi vous laissez pas aller à cet élan que j'ai vers vous ? Et là, je lui ai dit Va
parce que ça me fait peur, j'y mets, il me dit
mais vous avez peur de quoi exactement ? Et là j'ai pleuré et j'ai même pas su lui répondre. J'ai dit bah j'en sais rien. Il me dit bah
bien sûr que si, vous le savez, vous le savez, mais vous, vous avez peur de le dire ça aussi. Donc il y a peut être
quelque chose. Peur de s'abandonner, peur de se laisser aimer,
peur de croire peut être. J'en sais rien. Cette peur, l'acte exprime
à travers ton histoire dont on parlait aussi. Est ce que pour ceux qui nous écoutent, si t'aimerais les inviter
à quelque chose ? Est ce que. Est ce que tu trouves que. Il faut essayer de le mettre
le plus loin possible et ce qu'il
faut travailler ces peurs là ? Est ce qu'il
faut aussi les affronter ? Je les invite à essayer de se connaître eux
mêmes le plus possible et à ne pas se raconter
d'histoires. On se raconte trop d'histoires. Notre propre petit storytelling. Voilà. Exactement. Souvent, justement,
Melchior me disait En fait, vous vous êtes devant un pommier,
vous me faites croire que c'est un cerisier. Regardez la réalité. Regardez la réalité. C'est un peu comme, euh, L'exemple
va vous paraître idiot, mais avec Gad justement,
comme on observe tout, qu'on entend tout, il y a un tic verbal
qui court en ce moment, qui est du coup plein de gens disent du coup tout le temps c'est insupportable. Là, je viens de j'étais
sur un tournage et un mec
qui le disait à chaque phrase, chaque phrase,
ces débuts de phrase, c'était du coup bah
en fait ce gars, c'est moi qui lui ai dit qu'il
le disait, il le savait même pas. Je lui ai dit tu sais que tu dis. Du coup, à chaque phrase etc. Dit hein ? Et il ne savait pas et
et maintenant il va. On ne s'entend pas en fait, on se voit pas, on sait pas qui on est vraiment. Mais quand il y a des gens parfois
pour mettre le pour pointer du doigt
les petits défauts ou les petites, les petites failles,
c'est intéressant. Déjà ça prouve
quand on se connaît pas assez fin, qu'on. Vit un peu de l'extériorité à 300 %
et qu'on tourne pas assez le regard vers soi
quoi exactement ? Moi j'ai l'impression
que souvent dans notre société, il y a deux manières
de réussir sa vie d'un point de vue du regard des autres. Je te parlais
un peu de mes ambitions à moi où tu cartonne professionnellement parlant, ou alors tu donnes ta vie
pour des nobles causes et au milieu, il y a une espèce de no man's
land de gens qui cherchent. Toi, t'as quand même beaucoup
donné ta vie pour accompagner tes proches. Malgré, malgré. Enfin,
ce n'est pas ce que tu voulais, mais ce qui est présenté
comme éthique. Je fais. C'est un métier de générosité. Oui, mais c'est aussi
un succès professionnel. Vu de l'extérieur. Comment à concilier ces deux aspects de la
grande fragilité et vulnérabilité Tout peut s’arrêter et en même temps de grand succès
et du fait de développer, de suivre tes rêves ? En fait ? C'est là où c'est un peu cynique. Ce que je vais te dire,
c'est que je me sers de tout. Je me suis servi
de la mort de ma mère pour faire de moi un garçon encore plus sensible. Je me suis servi de de ce qui est arrivé à mon frère aussi
pour la même chose que ce qui est arrivé
à ma mère en fait, c'est à dire ? En fait, ça donne la conscience
que tout peut s'arrêter du jour au lendemain. C'est surtout ça
en fait que ça m'a amené. Donc chaque œuvre entre guillemets, que j'ai faite, que j'ai fabriqué, je me suis dit qu'à chaque fois je me suis dit c'était la dernière. Quand je prends l'avion,
je me dis ça s'trouve, c'est la dernière fois que je prends
l'avion. Quand j'ai une histoire d'amour,
je me dis si ça se trouve, c'est la dernière. Voilà ce que ça m'a amené. En fait, je réponds pas vraiment
à ta question, mais d'une. Certaine manière, c'est goûter
un temps présent la. Différence. C'est à dire que j'ai l'impression
que arrivé par exemple à mon âge
et j'arrive à 60 ans, je me dis comment ça se fait, comment j'ai fait pour arriver
jusque là ? C'est normalement
c'était pas prévu ce truc là, vu que tout le monde tombent
comme des mouches et tellement vite. C'est. C'est
une chance incroyable en fait. Donc c'est un peu comme ça
que je vois les choses. C'est à dire que à chaque fois que je fais quelque chose,
c'est comme une flambée, comme dans un feu de cheminée, tu rajoutes une bûche
et puis ça fait, ça flambe et puis après ça sommeille et puis après sa flambe
et puis après ça s'éteint. Mais c'est J'ai la conscience de la cour des choses. Et c'est marrant parce que là, depuis
la première fois de notre échange, je vais être un peu caricatural,
mais tu parles avec beaucoup d'espoir
et d'espérance. Pour le coup, ça veut dire que
là, t'essayes de profiter d'eux. Oui Non mais par contre oui,
j'en ai beaucoup, même dans les moments atroces. Une soif de vivre. J'ai beaucoup d'espoir, Vraiment. Ouais. Pour terminer notre échange,
je pose toujours deux questions. Un invité. C'est là ? Non parce que celle là,
on aurait dû la retourner au début, mais je peux te le faire maintenant si tu veux,
je te laisse la compléter. Pouvez rentrer chez vous ? Vous êtes nuls, ça c'est pas sympa. C'est dingue
le mot qui résonne en moi quand je regarde dans le rétro,
c'est Ah. C'est parfait
comme on peut la relire. Le mot qui résonne en moi quand je regarde dans le rétro,
c'est l'espoir. L'espoir. Ben oui. C'est magnifique. Ben oui, c'est paradoxal parce que
dans le rétro apparemment. Enfin a priori ce qui s'est passé
avant, mais. Mais ça donne de l'espoir. Ouais oui, parce que t'aurais
jamais pu imaginer être là. Oui, un terrain vague et sur un terrain vague y pousse des plantes. Il y avait une phrase qui disait
je fais un peu le monde, mais c'est
parce que je connais pas beaucoup. Donc tu es à la fois
un heureux, les fêlés laisseront passer la lumière. Oui. Je pose toujours deux questions
pour pour terminer à mes invités. La première c'est est ce que sur tout ce chemin
jalonné de d'espérance, de joie et aussi de souffrance,
il y a une phrase, un mantra, quelque chose
ou quelqu'un t'a dit un jour t'as lu dans un livre
dont tu t'es souvent rappelé ça peut être une citation,
ça peut être. Moi j'en aurai deux. Mais ça, ça n'a
rien de philosophique. La première, c'est pas grave. Et la deuxième c'est on verra bien. Ce qui veut dire
à peu près la même chose, mais on verra bien, on verra bien ce qui se passe. Je me suis cassé la gueule. Bah on verra bien, on verra bien si ça m'amène quelque chose
ou si ça me retire quelque chose. Et c'est pas grave
parce que on se prend la tête pour des choses qui à mon goût
ne sont pas si grave que ça et c'est
comme ça que je vois les choses. Mais c'est pas super profond. J'imagine que Eric-Emmanuel Schmitt a dû te sortir une phrase mon pote. C'est pas possible, j'en
suis suis sûr et certain. Je la lis encore. Voilà, c'est ça. Et j'en ai pas
qui me vient à l'esprit comme ça. Mais comme depuis le début,
j'ai été assez sincère. Et je te remercie vraiment pour ça. Et la dernière,
ma dernière question. Ouais. L'émission s'appelle Les lueurs
et je demande aux invités si à la lumière de leur histoire,
ils pouvaient crier quelque chose au monde
parce qu'en fait ils l'ont vécu, ou ils ont regretté avec les autres
le vivre. Qu'est ce qu'ils diraient si tous ceux qui nous écoutaient,
qui nous regardait, était devant toi ? Et tu avais envie de leur dire
ben voilà, vous venez de m'écouter
pendant 1 h. Moi j'aimerais vraiment
vous dire que. Je J'aimerais vraiment vous dire que ne faut pas s'attacher
à l'apparence des choses, La Lueur d’Élie qu'il faut toujours creuser
et qu'il faut toujours, même si
au début c'est une souffrance, même si c'est un effort,
même si c'est pas une habitude. Essayez de se cultiver. Voilà, cultivez vous. Oser poser votre téléphone, s'il vous plaît, osez ouvrir un livre. Vous allez peut être pas rester plus de cinq minutes devant une page parce que vous avez
plus l'habitude, mais essayez de faire cet effort,
je vous en supplie. Tout est dans les livres, tout est dans les livres. Donc voilà, ne vous arrêtez pas à cette connerie d'internet qui nous fait croire
qu'on est cultivé et qu'on sait tout
alors qu'on sait rien. Moi je pense que toutes les réponses que vous cherchez
sont dans les livres. Merci infiniment Elie Semoun d'être venu nous voir
sur le plateau des Lueurs. C'est à toi. Je rappelle la sortie de Ducobu. On l'a souvent. Passe au vert en DVD le. 7 juillet. J'ai sauvé la vie. Le 7 août et pas lui. C'est pas le festival. Tout l'été, on peut le retrouver
dans les salles de cinéma. Merci d'avoir ouvert un peu
la forteresse, Merci de nous avoir confié ton parcours
avec humilité et sincérité. Si cet échange vous a parlé,
n'hésitez pas à aller découvrir d'autres témoignages
sur notre chaîne YouTube. Des lueurs. Abonnez vous pour nous aider
aussi à faire rayonner toutes ces belles
lueurs sur YouTube ! Je compte sur vous ! A très vite.