Orphelin à 13 ans, Rio Mavuba sauvé par le foot !

Published: Aug 21, 2024 Duration: 00:05:51 Category: Entertainment

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Rio est connu pour son brillant parcours, de footballeur professionnel. Une carrière hors norme, tout comme sa vie jalonnée d'épreuves. La vie de Rio a basculé lorsqu'il est devenu orphelin, à l'âge de 13 ans. Mais à sa naissance déjà, le contexte est chaotique. Ses parents fuient alors leur pays, l'Angola, en proie à une guerre civile, pour offrir à leurs enfants une autre vie. Une histoire que le footballeur a voulu raconter, dans un livre autobiographique intitulé : "Capitaine de ma vie". C'est sur le bateau de fortune, fuyant le danger et la violence de son pays, Et les conduisant vers la France, que Rio est né avec un statut d'apatride. Ni angolais, ni français. "Et peut-être le 3ᵉ but zaïrois... Oui ! 3ᵉ but zaïrois !" En grandissant, Rio s'est passionné pour le football, un sport très ancré dans la famille, car son père est un ancien grand joueur zaïrois, qui a remporté la Coupe d'Afrique des nations. "... Mavuba... Tir de Mavuba et peut-être..." But du Zaïre ! - Moi, je ne l'ai pas vu jouer. Je ne vais pas dire la légende dit mais... Tout le monde me parle de lui comme un magicien. On l'appelait le sorcier, parce qu'il mettait des corners directs à la dernière minute, ou dès qu'il y avait un penalty c'était pour lui. Et quand je croise des gens qui l'ont connu, ils me parlent toujours : Tu ne peux pas savoir comment j'ai envie de remercier ton père, pour tout ce qu'il a fait pour nous, pour notre famille. C'est juste exceptionnel. J'étais peut-être un petit filou, mais il était très dur avec moi. Mais très aimant, tu vois ? Vraiment, on sentait que... Il était amoureux de tous ces enfants, ils nous voulaient que du bien. Il a toujours œuvré pour qu'on manque de moins de choses possibles. Rio a grandi à Mérignac, dans ce qui était à l'époque un quartier populaire. Au premier étage de l'immeuble. La famille Mavuba vivait à 14 dans un petit appartement. À l'époque, personne n'imaginait que le jeune exilé, deviendrait un jour une star du ballon rond. - Financièrement, ma mère faisait un peu des ménages, et on avait beaucoup d'aides. Les allocations... C'est pour ça qu'il faut, comme j'ai toujours dit, tout au long de ma vie, remercier aussi la France, pour l'accueil qui nous a été offert, et cette 2ᵉ chance. À deux ans, il perd sa mère tragiquement, et quelques années plus tard, son père est condamné par la maladie de Charcot. Rio n'a que 13 ans lorsqu'il devient orphelin, de mère et de père. C'est par sa belle-mère, Suzanne, que Rio est élevé à ses 13 ans. Forgé par les coups durs, il s'entraîne d'arrache-pied, jusqu'à ce que le centre de formation des Girondins de Bordeaux, lui propose d'accéder aux sélections régionales, et par la suite à l'équipe de France Espoirs. Mais une nouvelle fois, la vie bascule. Né sur une pirogue en plein milieu de l'océan, Rio n'a jamais eu de papiers d'identité, et ne peut donc pas évoluer comme footballeur professionnel. - 35 ans après, tu me copies toujours. Tu n'en as pas marre ? À l'époque, son ami d'enfance, Dary, a toujours été là pour le soutenir. - Ça m'est arrivé justement après les sélections régionales. J'ai intégré les sélections, jusqu'à 14 ou 15 ans. 15 ans où tu commences à avoir sélections jeunes, pour aller derrière en équipe de France. Les 1ᵉʳˢ, ça a été, les 2ᵉ, on m'a dit : " Non, tu n'as pas de carte d'identité, tu n'es pas français." Et c'est là où tout te revient à la gueule. Parce que j'avais grandi un peu comme tout le monde, comme tous les enfants, j'allais à l'école, je faisais mon sport. Et là, tu découvres un peu tout ça. Et c'était un moment qui m'a marqué aussi, moi, dans ma vie, mon centre de formation. Je me rends compte que je n'ai pas la vie des autres gamins, avec qui j'ai grandi, avec qui j'ai joué. Donc les footballeurs qui allaient en sélection avec moi, mes copains des Girondins, je me dis que je suis différent. - Vous vous dites : "Mais finalement, j'ai grandi dans ce pays, et je ne suis pas Français, c'est ça ? - Oui, c'est ça, clairement. Je me sens un petit peu exclu. - Vous avez eu peur ? - Oui, peur parce que tu sais pas ce qui va se passer. Est-ce que je vais continuer aux Girondins ? Ils ont dit : Ça ne sert à rien qu'on le garde, puisqu'il ne va pas pouvoir aller au tournoi. Du coup, j'ai fait les premières sélections et puis stop. - Ça, ça a 15 ans, ça a dû être compliqué. - Oui, parce qu'on me prive d'aller en sélection, d'aller avec mes copains... - Et vous vous sentez français, je suppose ? - Voilà, donc c'est là où le sentiment d'injustice se crée, d'incompréhension aussi. Mais j'avais mon quotidien aux Girondins, qui m'aide à passer à autre chose. Mais pas facile à 14 - 15 ans, quand tu vois un peu tous les meilleurs joueurs partir, et que toi, tu ne peux pas y aller. Ce n'est pas facile. Entravé dans sa carrière à cause de son statut d'exilé, Rio va devoir se battre à 15 ans, pour obtenir la nationalité française. Une nouvelle épreuve qu'il va réussir à surmonter, grâce au soutien de son centre de formation. Car dans la difficulté, je constate que c'est souvent la main tendue au bon moment, qui permet aussi de remonter la pente.

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