WELCOOP CHANNEL | L'inclusion du handicap en entreprise

Published: Nov 13, 2023 Duration: 00:43:52 Category: Science & Technology

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Introduction Vous connaissez tous à présent la Team Welcoop. Nous suivons avec attention leur performance sportive depuis que La Coopérative Welcoop pris l'initiative de soutenir ces athlètes de haut niveau qui ont en commun un objectif rêvé, bien évidemment, décrocher le graal lors des Jeux Paralympiques de 2024 à Paris. Ce que vous connaissez moins en revanche, ce sont leurs personnalités hors milieu sportif. Comment conjuguent-t-ils vie professionnelle, vie familiale, ou même sentimentale, vie universitaire, avec les exigences que requière la pratique de leur sport paralympien. Comment surmontent-il leur handicap lorsqu'ils sont confrontés à ces différents environnements. Mais aussi quel regard portent les autres sur leur situation de handicap dans la vie au quotidien. Être Citoyen de la Santé du Bien-être c'est aussi être sensibilisé puis sensibiliser les autres à l'inclusion du handicap en entreprise. Et bien c'est ce que je vous invite à découvrir à présent à travers cette émission Welcoop Channel. Portrait d'un sportif de haut niveau : Alexandre Lloveras Alors déjà que La Coopérative Welcoop puisse suivre l'épopée de nos trois sportifs à travers la Team Welcoop c'est une immense chance pour nous, mais en plus, alors il y a une chance supplémentaire qui s'est rajoutée à ça c'est celle de pouvoir t'accompagner aujourd'hui en tandem au cœur du Beaujolais et ça, je dois dire, que ça a été une expérience extraordinaire. Un immense plaisir partagé. Tu t'en es super bien sorti ! Merci Alex ! J'imagine qu'avec un pilote professionnel, celui qui va t'accompagner jusqu'aux J.O., il y a tout un échange, il y a toute une communication qui se fait. Tu peux nous en dire un petit peu plus là-dessus ? Oui, c'est ça exactement les deux maîtres mots c'est la confiance et la communication. Moi je dois avoir entièrement confiance en toi, à ton pilotage et toi tu dois avoir également confiance en moi sur le tandem. Et après, la communication, on utilise beaucoup la communication verbale et aussi la communication non verbale, on sent comment est l'autre, on se comprend et les mots ne servent plus trop. Alors moi je suis ravi que nous puissions passer une journée qui s'annonce, en tout cas, là, le temps est au rendez-vous et on a une chance grâce à toi de te suivre une journée complète. On va assister à une séance d'entraînement, on va assister à la rencontre de tes proches bref on va vivre une journée complète avec Alexandre Lloveras ! C'est parti ! Il n'y a pas tellement de journée type mais disons qu'une journée classique c'est comme ce matin, réveil à 7h pour aller en salle de musculation à 8h. Là en salle de musculation c'est très intense dès le matin. Ça fait 2 ans du coup qu'on bosse ensemble et à chaque fois c'est avec plaisir que je le retrouve sur les entraînements de préparation physique. Il est toujours motivé, toujours déterminé. Les objectifs sont toujours plus hauts. Il y a eu trois médailles en 2021, aux Paralympiques à Tokyo en 2021, et il compte bien renouveler en 2024 donc c'est que du bonheur. Déterminé comme il est, oui, je suis vraiment optimiste. Ensuite je rentre chez moi, je fais mes exercices de renforcement musculaire des muscles respiratoires. Je prends mon petit-déjeuner, et après je pars à la fac pour bosser. Je suis en avant-dernière année de kiné donc en théorie il me resterait un an d'étude mais vu que je fais mes années sur 2 ans là il me reste 3 ans. Ensuite je rentre chez moi et je fais une séance sur home trainer, en général, on fait des intensités sur home trainer et on fait de l'endurance quand on part rouler en extérieur en tandem. Sur home trainer, c'est des séances qui sont intenses comme la musculation au final. Et ensuite oui j'aime bien jouer au piano, même si là ça fait deux mois que je n'y ai pas touché. J'ai débuté après les Jeux de Tokyo mais c'est compliqué de s'y tenir entre les entraînements, les cours, et surtout, aussi, j'aime bien passer du temps avec mes amis. Alexandre il est attentionné, il est généreux et puis toujours de bonne humeur et puis il a toujours le petit trait d'humour que moi j'aime bien, il me fait rire. D'être aussi régulier aussi, concentré sur son objectif, moi je sais que c'est un truc que je ne pourrais pas faire, un mental assez remarquable. Il pourrait justement prendre un peu la grosse tête et ne plus nous voir et il est toujours là donc c'est un bon ami en tout cas. Il est toujours positif, il a des copains mais après c'est vrai que je repense toujours si vous voulez des fois au jour où on a eu le diagnostic de sa maladie, à l'hôpital Necker à Paris. Il y a un médecin qui nous dit "maintenant c'est comme ça, votre enfant a une amaurose congénitale de Leber, il n'ira pas à l'école, il ne lira pas." Je pense qu'on n'a pas baissé les bras, il n'a pas baissé les bras et il est arrivé aujourd'hui là où il en est. Alors on a commencé le vélo parce qu'étant petits je leur ai appris à faire du vélo, sur des vélos classiques, et mon fils aîné a fait une chute, ça aurait pu très mal se passer. A partir de ce moment là j'ai décidé de passer sur le tandem pour que ce soit plus sécure pour eux. Je suis très fier de mon fils oui. En 2024 je le vois en haut du podium de plusieurs épreuves j'espère en cyclisme. J'espère, on croise les doigts ! Table ronde autour de l'inclusion du handicap en entreprise avec Rodolphe Zimmer, DRH Groupe, notre collaboratrice Aurélia Ansmant, Guy Tisserant, pongiste handisport et quatre fois champion paralympique, et Dimitri Jozwicki de la #TeamWelcoop En soutenant la Team Welcoop, La Coopérative Welcoop a initié un véritable projet d'entreprise. Lancer une vaste campagne de sensibilisation autour de l'inclusion du handicap en entreprise. Certes, l'objectif est ambitieux avec une volonté de sensibiliser 100 % des collaborateurs. Certes, bien avant cette initiative elle apportait déjà son soutien pour embaucher de futurs collaborateurs en privilégiant avant tout leurs compétences attendues tout en recherchant les moyens de gommer leur situation de handicap. Pour exemple, aménager le temps de travail, adapter un bureau, suivre une formation professionnelle, avoir aussi recours à un accompagnement psychologique. Autant de solutions retenues pour compenser la situation de handicap du collaborateur désigné. C'est typiquement l'exemple de Romuald que vous allez découvrir à travers ce reportage qui réunissait autour d'une table ronde différents acteurs sensibilisés à cette thématique qui est l'inclusion du handicap en entreprise. Alors à présent retrouvons autour de cette table ronde Aurélia Ansmant, qui est Responsable paie et administration du personnel au sein de la filiale Equasens, Guy Tisserant, Vice-président de la Fédération Française Handisport et consultant auprès de La Coopérative Welcoop dans notre démarche justement de l'inclusion du handicap en entreprise, Dimitri Jozwicki, que vous connaissez bien, athlète paralympien, ainsi que Rodolphe Zimmer qui est le DRH de La Coopérative Welcoop. Bonjour, je suis ravi de vous accueillir pour cette table ronde autour d'un sujet qui nous tient à cœur qui est l'inclusion du handicap dans l'entreprise. Alors l'idée de cette table ronde c'était pouvoir échanger sur cette thématique, on a lancé Team Welcoop qui nous tient à cœur pour accompagner les sportifs vers Paris 2024 mais c'est aussi bien sûr une belle occasion d'ouvrir les chakras dans l'entreprise sur le handicap avec de beaux exemples de personnes qui ont vécu ou qui vivent des situations de handicap et qui, avec un entourage, avec un accompagnement, avec une résilience et un courage ont un parcours incroyable et ces parcours là on peut aussi les retrouver en entreprise. Donc l'idée c'est de pouvoir échanger sur cette thématique et je voulais commencer par toi Guy, peut-être nous expliquer ton expérience, ton ressenti par rapport justement à des démarches liées à l'inclusion en entreprise, comment au fil du temps, heureusement, le regard a évolué, il y a encore du chemin à parcourir. Tout à fait, alors moi j'ai pendant longtemps pas du tout été dans ce milieu là enfin je suis moi-même une personne handicapée mais pendant des années j'ai fait de l'informatique en milieu bancaire donc je n'étais pas directement engagé dans une réflexion là-dessus et puis j'ai vécu quelques expériences personnelles qui m'ont amené à me questionner pas mal sur ces thématiques de la non-discrimination en milieu professionnel, de l'égalité des chances, tous ces sujets là, je vais en raconter une ou deux peut-être anecdotes, histoire de poser un peu le décor. Quand ma mère a voulu m'inscrire au collège de secteur dont je dépendais, quand j'avais 11 ans, le Principal du collège lui a dit "Madame, il y a des écoles pour les enfants comme les vôtres, nous on n'en veut pas". Et il a rajouté d'ailleurs "de toute façon votre mari est ouvrier donc il est fils d'ouvrier donc ça ne sert à rien qu'il fasse des études". Ça a été quand-même un peu la douche froide et quand elle est rentrée, elle était très touchée, très atteinte par ça. J'ai fait toute ma scolarité pas très loin de Nancy d'ailleurs à Flavigny-sur-Moselle, puisque j'ai été au centre spécialisé pour les personnes handicapées de Flavigny toute ma scolarité, de la 6e à la terminale et même avant parce qu'à l'époque on va dire, le sujet du handicap était un sujet un peu d'exclusion, on était encore très dans la dynamique qui consistait à dire les personnes handicapées on les met à côté et on ne va pas les inclure dans la société. J'ai fait donc toute ma scolarité dans ce milieu-là et et je pense que ça a déjà commencé à me titiller un peu sur ces notions là. J'ajouterais qu'ultérieurement j'ai fait un diplôme d'ingénieur et que quand j'ai commencé à chercher un emploi les RH de l'époque m'ont dit, c'était dans le domaine de la chimie, et les RH que j'avais rencontré à l'époque me disaient "ah non non mais vous comprenez dans notre milieu Monsieur avec votre fauteuil roulant ça va pas être possible." Donc j'ai été pas mal confronté à la notion du "ce n'est pas possible" ce qui a quand-même pas mal conditionné ma réflexion parce que moi je suis quelqu'un qui a plutôt tendance à penser comment je vais faire pour y arriver et dès qu'on me dit ce n'est pas possible ça me stimule plutôt que ça ne me freine. Je me suis rendu compte qu'il y avait quand même deux freins majeurs dans le domaine de l'emploi et le premier frein c'était vraiment la dimension des préjugés, stéréotypes, biais décisionnels. Alors souvent on va dire oui mais il ne faut pas avoir de préjugés par exemple sur le handicap, or moi je le dis très souvent, enfin je suis convaincu de ça, on ne peut pas ne pas avoir de préjugés, nous les êtres humains, on est construit autour de la logique de ranger dans des cases parce que ça nous simplifie la vie, parce que c'est des raccourcis cognitifs qui sont utiles et parfois même nécessaires dans la vie. En revanche, si on a des préjugés qui se transforment en biais, c'est-à-dire, si on se comporte avec quelqu'un non pas en fonction de ce qu'il est ou elle est mais en fonction de ce qu'on pense qu'il ou elle est, on essentialise une caractéristique et du coup on va générer des freins, on va se fermer des portes. Au sein de La Coopérative, quand on recrute, on a une baseline mais qui est plus qu'une baseline c'est notre crédo, c'est "pas d'élitisme et pas de clonage" et on est persuadé que c'est aussi notre singularité qui fait la force d'un collectif, des personnes qui ont des parcours différents, des expériences différentes et c'est ce qui crée la richesse, qui crée l'émulation, l'innovation, ça fait partie de notre ADN quand on voit notamment nos dirigeants, les parcours qu'ils peuvent avoir, qui sont DG de grosses filiales et qui ont commencé comme techniciens et qui ont franchi tous les échelons. Quand on voit, on le verra tout à l'heure, avec la séquence concernant Romuald, quelqu'un qui a, malgré un accident de vie, continué à progresser, qui s'éclate dans son job et qui est une vraie valeur ajoutée pour l'entreprise ça c'est des valeurs qui sont très fortes pour nous. Je voudrais passer la parole à Aurélia. Toi si tu pouvais nous parler un petit peu de ton parcours et puis ta vision de ce que tu as vécu par rapport effectivement à l'inclusion dans le monde de l'entreprise. Je suis au sein de La Coopérative depuis 7 ans maintenant et j'ai été recrutée par toi directement Rodolphe, en affichant tout de suite sur mon CV le fait que j'étais travailleur handicapé, parce que pour moi c'était une partie de moi et c'était quelque chose qu'il fallait prendre en compte même si j'ai la chance d'avoir un handicap invisible qui nécessite peu de compensation mais il y a la relation de confiance qui a été instaurée dès le départ et je sais que le jour où j'aurai besoin de compensation, La Coopérative répondra présente. J'ai peu de difficultés aujourd'hui dans mon poste mais je sais que ça pourrait venir à tout moment et pour moi on n'a pas de discours aujourd'hui au sein de La Coopérative sur le handicap mais on a des actes. En travaillant au sein du service RH on a la chance de pouvoir voir des petites actions qui sont faites au quotidien à destination des travailleurs handicapés qu'on a dans l'entreprise. Aujourd'hui on ne communique pas du tout dessus mais elles sont là et elles sont concrètes et pour moi c'est ça qui est important au sein de La Coopérative. Merci Aurélia pour ton témoignage. Je voudrais vous présenter aussi un parcours de vie au sein de La Coopérative, celui de Romuald Giraudot, qui n'a pas pu être avec nous aujourd'hui mais c'est un témoignage qu'on a capté il y a quelques jours et qu'on tenait absolument à partager ensemble sur cette table ronde. Témoignage de notre collaborateur Romuald Giraudot Bonjour Romuald. Bonjour Rodolphe. On se retrouve aujourd'hui pour parler un peu de ton expérience de vie dans l'entreprise. Donc tu nous as rejoint chez Pharmagest en septembre 2005. Oui en tant qu'Assistant logiciel. Mais suite à ce premier poste, tu as une une évolution dans l'entreprise. Oui, j'ai ensuite rejoint l'agence de Ludres en tant que Technicien itinérant. Et puis dans le cadre de ce job il t'est arrivé un événement alors, qui pourrait nous arriver à tous, qui t'est arrivé à toi. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ? Alors oui, c'est arrivé le 25 août 2014. Je revenais d'un client sur Strasbourg et sur la route un camion en sens inverse a eu sa remorque qui s'est décrochée de son camion et m'a percuté. Du coup s'en est suivi le Kangoo écrasé, des tonneaux, le moteur a explosé enfin et je me suis retrouvé dans un ravin quelques mètres plus loin. Je suis resté au total 2 ans et demi à l'hôpital, hôpital et rééducation. Les 7 premiers mois j'étais alité. J'ai eu énormément de fractures du bas du dos jusqu'aux jambes cassées, dont les vertèbres et le bassin. Le pronostic vital était engagé, j'ai perdu énormément de sang. J'ai également eu plusieurs arrêts cardiaques durant les opérations. Pour autant, cette résilience fait que je me suis battu et je suis là aujourd'hui pour en parler. Dans tout ce cheminement alors il y a un parcours du combattant déjà effectivement sur la reconstruction physique, il y a un parcours du combattant administratif aussi parce que c'est des heures et des heures à remplir des dossiers, à transmettre des choses enfin on en parle assez peu mais c'est quand-même assez lourd à gérer et puis après il y a le rôle aussi, en tout cas pour toi, du job, de l'entreprise, se dire que quelque part dans ma reconstruction, retrouver une activité professionnelle, c'est aussi une brique et et ça, à l'époque, comment tu l'envisageais ? Il y a eu énormément d'échanges entre l'IRR et Pharmagest où on a essayé de faire en sorte que je fasse un stage, comme si j'étais technicien, et voir un petit peu les difficultés et jusqu'où je pouvais aller en fait. Donc lorsqu'on a fait ce stage, finalement toutes les recommandations, l'aménagement du véhicule, l'aménagement du poste en lui-même, n'étaient pas suffisants puisque finalement j'avais quand-même cette route à effectuer chaque jour et là on avait un problème là-dessus. Et c'est là où effectivement on t'a proposé à l'époque de revenir au siège et d'intégrer donc le service de Fabian sur un poste un peu nouveau. Oui oui donc le terme était Technicien gestionnaire des hébergements. Lorsque j'ai intégré ce poste, j'ai eu la chance de pouvoir être tout à fait autonome et de me lancer dans la fiche missions qui m'a été proposée tout en ayant toujours derrière soit toi qui me contactais pour me demander comment ça allait, j'avais énormément de soutien à ce niveau-là et c'était réjouissant parce que je me disais, j'ai toujours quelqu'un qui va me tenir par la main ou par l'épaule pour me dire "allez, ça ne va pas mais ne t'en fais pas, on peut quand même continuer à avancer." Et puis c'est ce qui m'a permis d'avancer parce que derrière je me sentais à nouveau utile. Et puis pour l'entreprise, pouvoir garder chez elle des compétences, certes avec un petit aménagement, mais garder les compétences et les voir ensuite continuer à progresser et à apporter une vraie valeur ajoutée à l'entreprise c'est super et c'est aussi un message envoyé à ceux qui peuvent encore avoir des appréhensions ou des doutes, non tout est possible pour moi c'est un message fort. On parle beaucoup de la Team Welcoop, c'est un projet qui nous tient à cœur en mettant en avant ces jeunes sportifs qui ont des parcours de vie incroyables mais c'est aussi pour ouvrir les esprits sur le fait qu'on a aussi chez nous une Team Welcoop, on a aussi des personnes qui ont vécu des choses pas sympas et qui sont nos champions parce qu'ils ont derrière des parcours de vie qui font que des belles réussites et si nous on peut un peu contribuer, c'est tant mieux. Donc je voulais te passer ce message là puis peut-être te laisser le mot de la fin. Cet accident aujourd'hui fait de moi une personne qui prend des décisions, qui va apporter quelque chose aussi bien à mon équipe qu'à l'entreprise et il faut avoir confiance. Avoir confiance que même s'il nous arrive quelque chose, que l'on a un handicap visible ou non, on est encore capable, et ça il ne faut pas l'oublier je pense. Merci beaucoup Romuald. Merci Rodolphe. Je tiens à remercier Romuald pour ce témoignage puis Retour à la table ronde effectivement je serais intéressé par vos réflexions par rapport à ce témoignage. Ce que ça vous inspire et ce qu'on peut en retirer aussi en terme de message. Dimitri si tu veux commencer. Ça aurait pu être très "simplifié" comme aménagement, on aurait pu partir sur quelque chose de très basique et en fait, finalement, vous vous seriez privé d'une compétence en faisant ça et en faisant des choses qu'on peut identifier comme des contraintes à la base, en réalité, vous avez gardé une compétence et vous avez même augmenté ses capacités puis celle de l'entreprise puisque vous avez fait monter en compétence une personne qui de prime abord à qui on aurait pu donner un poste beaucoup plus simple ou faire revenir à un poste précédent et je trouve que c'est l'incarnation, ce parcours, de la culture d'entreprise peut-être qu'incarne Welcoop sur l'intégration des personnes en situation de handicap. Quand on croise Romuald à la machine à café, c'est quelqu'un qui a toujours le sourire, il est hyper bienveillant avec les autres. Si on avait pas réussi à faire ça pour lui on serait vraiment passé à côté de quelque chose, c'est une vraie force pour l'entreprise d'avoir pu capitaliser pour lui, il nous le rend bien et il a fait beaucoup d'efforts et et au quotidien c'est vraiment agréable de travailler avec lui et pour nous il est un membre à part entière de l'entreprise et on voit pas toujours tout ce qu'il a traversé et qu'aujourd'hui il soit mis à l'honneur pour tous les efforts qu'il a fait je trouve ça bien et bravo Romuald. D'une part ce qui est intéressant parce que ça met bien en lumière si on s'extrait un tout petit peu de la situation particulière et je reviendrai à la situation de Romuald, mais c'est que c'est un accident en cours de vie et que donc ce qui est intéressant à rappeler c'est que 85 % des handicaps reconnus arrivent après l'âge de 20 ans donc contrairement à ce qu'on imagine et à la représentation qu'on peut avoir du sujet du handicap, le handicap de naissance est très minoritaire et que la majorité des handicaps surviennent à l'âge adulte. Ça peut arriver à tout le monde. Ça peut arriver à tout le monde. La première cause de survenance du handicap d'une part c'est le vieillissement et l'une des grandes causes aussi c'est les accidents du travail et les maladies professionnelles donc là on est sur des handicaps qui surviennent à l'âge adulte donc c'est important de le noter parce que bien évidemment d'une part ça peut concerner tout le monde, deuxièmement ça peut avoir un impact y compris sur les parcours et donc par exemple ça explique assez facilement pourquoi statistiquement les demandeurs d'emploi handicapés ont un niveau de formation plus faible que la moyenne parce que quand on a des handicaps qui surviennent à hauteur d'environ 20% suite à des accidents du travail ou des maladies professionnelles, là c'est pas le cas forcément pour Romuald, mais pour des tas d'autres situations, on est souvent sur des métiers à faible qualification, les métiers les plus accidentogènes sont généralement les métiers à faible qualification, ce qui fait que ça génère mécaniquement des situations de handicap sur des personnes à faible qualification. Il y a cette dimension qui est à prendre en compte et donc ce qui est intéressant dans l'exemple de Romuald aussi c'est que ça met en lumière les différentes formes de compensations qui existent puisqu'il y en a quatre principales. Il y a celle qui tombe un peu sous le sens qui est la compensation technique, c'est à dire l'aménagement du poste, le fauteuil ergonomique, le bureau qui se règle en hauteur etc, ça c'est celle qu'on on appréhende assez facilement. Deuxième type de compensation qui est très important c'est la notion de compensation organisationnelle et ça c'est aussi un élément fondamental puisque ça veut dire que c'est l'organisation du travail qui va être touché donc là en l'occurrence par exemple ça peut être le fait, en cas de douleur, en cas de fatigue avérée, de pouvoir lui permettre soit de faire des pauses, soit d'avoir du télétravail s'il n'est pas en super forme à un moment donné etc. Le troisième type de compensation qui existe on le voit aussi pour Romuald c'est la formation. Là en l'occurrence vous avez mis en place cette dimension là lorsque vous lui avait permis d'aller vers un autre métier et donc de l'accompagner par de la formation interne, externe, qui permet donc de se reconvertir, de faire une reconversion professionnelle, on le voit aussi, comme le disait Aurélia, au bénéfice de tout le monde. Donc cet aspect là a aussi été mobilisé c'est là où cet exemple est vraiment très intéressant, cette situation est très intéressante, au-delà de la personnalité de Romuald qui est remarquable mais c'est aussi le fait de montrer qu'on peut mobiliser tous les aspects de la compensation. Et le dernier c'est de l'accompagnement, enfin c'est de la compensation dite comportementale c'est-à-dire adapter son comportement à des situations par exemple le fait d'être plus très à l'aise, voire plutôt d'avoir une crainte particulière dans le véhicule, ça peut être de se dire quand on va prendre le véhicule ensemble, on va être attentif à cette situation et conduire de manière très souple d'ailleurs ce sera bon pour tout le monde et c'est là où on dit que la compensation ça profite à tout le monde et donc ce qui est intéressant dans cette situation c'est que vous avez mobilisé les quatre. Alors on en parlait Rodolphe, tu disais que ce n'était pas grand-chose comme adaptation ou comme compensation, ça commence à devenir un peu conséquent et du coup ça montre que La Coopérative Welcoop, si toi tu dis que ce n'est pas beaucoup de compensation, c'est que vraiment ça fait partie de votre culture parce que pour des tas d'entreprises ça deviendrait vite un Everest ce truc là, et comme disait Dimitri tout à l'heure, l'entreprise aurait dit "écoute, le plus simple c'est aller te remettre sur le poste que tu faisais avant et puis comme ça tout le monde est gagnant." Alors s'il y en a un qui ne se met pas dans le coton, justement, mais qui par contre a appris à s'écouter et à mettre le curseur là où il faut c'est Dimitri. Toute La Coopérative derrière, suit avec beaucoup d'attention ton parcours. Tu as aussi toi une vie de salarié en entreprise tu as eu un parcours aussi de recherche d'emploi. C'est quoi ton regard, ton analyse, sur ce qui vient d'être dit ? Déjà je me reconnais beaucoup dans le parcours de Guy parce qu'effectivement mes problèmes "dans la vie professionnelle" ont commencé à l'école, ils n'ont pas commencé sur le marché du travail. Quand je suis arrivé au collège, on m'a parlé justement de Flavigny, je ne savais pas que tu y étais allé, et on voulait m'envoyer justement dans ces écoles spécialisées où je ne correspondais pas du tout en fait au type de population, mais comme on a vu que j'étais handicapé on vous parle d'infirmité motrice cérébrale, comme l'a dit Guy tout à l'heure, moi si je vous parle d'infirmité motrice cérébrale vous allez me regarder, c'est quoi ça infirmité motrice cérébrale, le mec il ne peut pas bouger enfin moi personnellement, si j'y connais rien, j'imagine quelqu'un qui est complètement paralysé ou qui a du mal à mouvoir son corps. Donc on se dit qu'il y a des écoles spécialisées, on va l'envoyer là-bas. J'ai eu la chance à ce moment-là d'avoir un corps paramédical et ma famille qui qui m'ont soutenu et qui ont soutenu que je pourrais suivre une scolarité en milieu ordinaire alors qu'en fait la compensation c'était juste d'avoir une AVS qui porte mon sac à dos et qui reprend mes cours sur du papier carbone pour que je puisse avoir le double des cours. C'était la seule compensation dont j'avais besoin. J'ai toujours été dans l'idée de prouver que j'étais capable de faire comme les autres et tout ce que je ne pouvais pas faire avec les mains j'ai toujours décidé de le faire avec la tête. J'ai toujours accepté ma charge de travail par rapport à ça, ce n'est pas un problème, j'ai très vite compris que le monde ne s'adapterait pas à moi et que j'allais à un moment donné devoir faire un peu plus et cette idée de faire un peu plus justement elle pousse parfois à ne pas s'écouter, et c'est important de savoir le faire, j'y reviendrai après mais du coup j'ai toujours eu l'impression d'avoir à faire plus que les autres tout le temps, devoir prouver plus et puis la même année un prof de physique me dit "de toute façon pourquoi tu veux être ergothérapeute, toi-même tu es en situation de handicap, comment tu pourrais aider des gens à faire des choses que toi-même tu sais pas faire ?" Alors là, moi, j'ai 17 ans, c'est mon seul parcours de vie, c'est ce que j'ai envie de faire de ma vie, à ce moment-là le sport de haut niveau je ne connais pas et tu as 17 ans, c'est ton rêve, en plus j'étais un bon élève, c'est pas comme si je ne foutais rien à l'école, Tu entends ça tu te dis en fait "à quoi bon" ? Alors la chance que j'ai c'est d'avoir encore une fois un cadre sur lequel j'ai pu me me reposer mais il y avait effectivement cette notion de "tu ne peux pas", "de toute façon tu es handicapé donc tu ne pourras pas aider d'autres handicapés", alors qu'à l'inverse je pense que plus que certains collègues ergo je suis capable de comprendre ce qu'attend, sans faire de projection attention sur mon vécu par rapport à d'autres patients, mais je suis capable quand-même de comprendre ce qu'attend un patient d'un ergothérapeute, en tout cas je peux imaginer un peu plus facilement que quelqu'un qui ne connaît pas le handicap et qui arrive à l'école d'ergo la première année. En conclusion je voudrais vraiment remercier Guy et Dimitri pour tous leurs apports, parce que c'est vraiment riche, c'est super intéressant de les écouter. On ne voit pas le temps passer parce qu'on sent que c'est c'est quelque chose qui les passionne. Merci à La Coopérative aussi d'organiser ça, de lancer cette démarche, d'ouvrir les chakras de tous les salariés et de communiquer sur le fait que ça peut vraiment arriver à tout le monde, qu'il y a différents niveaux, différentes échelles, mais que l'entreprise est là pour accompagner tout le monde au quotidien, pour écouter les problématiques, pour dire aux managers "soyez conscients des richesses que vous avez au sein de vos équipes et faites preuve de bienveillance" ou "ouvrez-vous à vos collaborateurs". Si vous avez des difficultés, si vous n'osez pas en parler avec votre manager, se dire qu'au niveau RH il y a une dynamique qui est impulsée aussi au niveau de l'entreprise donc n'hésitez pas à venir en parler, c'est important parce qu'on voit qu'il y a plein plein de choses à faire, il y a plein d'enseignements à retenir et ça peut nous servir tant d'un point de vue professionnel que personnel parce que le handicap est partout au quotidien et d'avoir conscience de tout ça je pense que c'est vraiment une richesse. Merci, merci vraiment pour tout ça. Je tiens à vous remercier de votre participation active à cette table ronde sur ce sujet qui nous tient à cœur et puis on se dit rendez-vous très prochainement les uns et les autres sur différents événements. Merci, à très vite ! Portrait d'un sportif de haut niveau : Dimitri Jozwicki Dimitri Jozwicki, récemment couronné Champion de France sur le 60 et 200 m en salle à Metz, vient de pulvériser récemment son record de France en 11 secondes 05. Cela le place actuellement à la seconde place au niveau mondial ce qui est plutôt, de vous à moi, encourageant en vue des Jeux Paralympiques de 2024. Mais qui est Dimitri lorsqu'il n'est pas sur une piste d'athlétisme ? C'est un reportage signé Studio MP2. Dès la naissance je ressentais qu'il avait déjà la force. Sur les deux frères, il y en a un qui a très très bien vécu ses 3 mois de gestation, tranquille, manger, dormir, donc Rémi. Par contre Dimitri n'a pas eu cette chance, Dimitri a été malade dès le départ. J'ai accouché à 5 mois et demi, j'ai récupéré Dimitri il avait presque 9 mois mais en étant opéré deux fois des intestins et une fois près du cœur donc quand on l'a récupéré ils nous ont dit "ça va être très très très long" en fait. On ne savait pas qu'il avait un handicap dès le départ et puis comme il était toujours suivi à la maternité régionale, j'ai expliqué la situation de Dimitri et là ils se sont aperçus qu'il avait un handicap donc l'hémiparésie cérébrale. C'est moi qui ai encouragé Dimitri et mes deux autres enfants à faire du sport, je voulais toujours qu'il pratique une activité physique. Dimitri et Rémi ont quitté le rugby parce qu'en fait Dimitri ne devait pas, dû à son handicap, recevoir un choc violent à la tête. Ils ont vu les performances de Christophe Lemaitre et les deux ont accroché, ils sont devenus fans et ils ont décidé de faire de l'athlétisme. Le handisport au départ, j'avais conseillé qu'on aille se renseigner parce qu'il avait sa place en handisport et Dimitri pensait qu'il n'avait pas sa place parce que son handicap n'était pas forcément visible, il pensait prendre la place de quelqu'un. Donc j'ai emmené Dimitri, on a été se renseigner et c'est là que tout a démarré. Ma journée type elle commence par un lever entre 7h30 et 8h, après je me rends au boulot le mardi et le jeudi, parfois je fais même du télétravail pour arranger un petit peu mon emploi du temps. Et 18h je quitte le boulot, 18h30 début de l'entraînement, 21h c'est la fin après je fais de l'administratif lié à mon job de sportif de haut niveau et puis après c'est au dodo et puis quand c'est pas le travail bien souvent c'est des sollicitations sponsors ou de la récup, kinésithérapie, préparation mentale etc. Salut ça va ? Ça va ouais et toi ? Ici on est à l'APF TechLab de Tourcoing, qui est une branche très spécifique de l'APF France Handicap qui a aussi des structures médico-sociales. Ici on teste essentiellement du matériel d'accès au numérique et aux nouvelles technologies pour les personnes en situation de handicap qui sont censés en fait améliorer leur quotidien et leur autonomie. Alors mon métier ici au TechLab en tant qu'ergothérapeute c'est d'être ergothérapeute-conseil donc exceptionnellement on n'a pas de patientèle, en fait on a un service ressources au service des autres ergothérapeutes sur le terrain ou des usagers de l'APF, ou de toute personne en situation de handicap qui pourrait avoir besoin des aides techniques qu'on teste ici, comme celle-ci par exemple, ça c'est le SuperTalker FT. Donc le SuperTalker FT c'est une tablette de communication et là dès que je clique dessus normalement "Salut la Team Welcoop, vous allez bien ?" Ça permet en fait à des enfants par exemple qui ont des troubles de l'élocution ou qui ne peuvent pas parler, de s'exprimer, d'avoir des interactions sociales. Le conseil que je donnerai à une entreprise, pourquoi embaucher une personne en situation de handicap, c'est le même conseil que je donne aux personnes en situation de handicap, c'est qu'en fait les personnes en situation de handicap sont des personnes avec des capacités  d'adaptation forcément supérieures, qui ont aussi des capacités de communication, d'autodérision aussi parfois c'est important et puis souvent, si c'est des personnes qui ont eu un accident de la vie, ce sont des travailleurs acharnés puisque pour retrouver l'usage de ses membres par exemple, de la parole, ou n'importe quelle fonction, ça demande énormément de travail donc c'est des gens qui ont cette notion du travail, du dépassement de soi donc des soft skills qui sont recherchées chez des personnes et qu'on développe pas forcément dans un cursus scolaire classique. Alors ici j'ai été très bien intégré puisqu'ils sont venus me débaucher et ça m'a permis de lier ma première passion qui est l'ergothérapie et le sport de haut niveau par l'intermédiaire d'une convention d'insertion professionnelle donc un contrat spécifique qui est tenu en fait entre l'Agence Nationale du Sport, l'ANS, ma fédération et mon employeur qui me permet de libérer le temps de travail où je ne suis pas ici pour partir en entraînement, compétition etc et me permet d'avoir un salaire à la fin du mois qui me permette de vivre en autonomie donc mettre un toit sur ma tête et à manger dans l'assiette comme on dit. Dimitri, déjà pour moi, c'est une personne de très humble, qui est très volontaire, qui ne rechigne pas au travail et qui cherche toujours à comprendre ce que je lui fais faire. Pour moi la recette magique pour gagner, quand je côtoie sa famille, on sent qu'il y a derrière en fait un soutien, un soutien énorme, tous ses collègues d'entraînement le soutiennent également et ça pour moi c'est très très important pour la réussite même si l'athlé c'est un sport individuel, la réussite passe aussi par une collectivité. Alors effectivement en dehors de la piste j'ai quelques loisirs puis une vie sociale aussi c'est important pour maintenir l'équilibre donc au niveau de mes loisirs c'est écouter de la musique et j'ai d'ailleurs une belle collection de vinyles. C'est aussi jouer aux jeux vidéos quand j'ai le temps, c'est plutôt rare, et puis de temps en temps c'est aussi sortir entre amis forcément, aller au restaurant, j'aime beaucoup me balader dans Lille c'est une ville où je trouve qu'il fait bon vivre et c'est vraiment reposant pour moi de de m'y balader. Et puis de temps en temps, je peux aussi jouer au billard à la maison. Donc aujourd'hui je viens faire une mission de sensibilisation dans les écoles donc c'est quelque chose que je fais régulièrement là je le fais avec Hope média solidaire qui est un de mes partenaires et le but c'est de sensibiliser les enfants au handicap dans les zones prioritaires pour leur faire comprendre aussi qu'il y a d'autres parcours qui existent et les sensibiliser aussi au bienfait du sport. Le handicap ce n'est pas une fin en soi, ça ne doit pas vous déterminer, ça ne doit pas, le handicap ou autre chose d'ailleurs, vous ne devez laisser personne vous dire qui vous devez devenir ou ce que vous devez être parce que vous êtes comme ci ou comme ça. Les seules personnes qui peuvent choisir c'est vous. On va faire un parcours, on va se mettre en situation d'handicap. Même sans le handicap de toute façon ça aurait été quelqu'un de bien. Et c'est quelqu'un de bien. Je vous propose à présent de rejoindre Anaëlle Roulet pour partager sa vie au quotidien. Portrait d'un sportif de haut niveau : Anaëlle Roulet Alors moi ma journée débute à 5h30, levée assez tôt pour être à 6h dans l'eau parce qu'on a un premier entraînement de 6h à 8h. Ensuite une fois sur deux on a une musculation d'1h30 qui suit l'entraînement du matin donc je rentre ici à la maison à 9h30. J'ai deux séances de kiné dans la semaine donc le lundi et le jeudi. Là sur les séances de récup ça permet de relâcher au niveau musculaire et puis la partie un peu active c'est pas mal de prévention d'épaule et on joue un peu sur le handicap, on essaie de contrer les compensations qui peuvent être possibles donc l'idée c'est de trouver des solutions pour que ce soit le plus performant possible et que ça tire le moins possible dans les épaules. Quand des fois ça ne va pas trop bien on peut dire les choses et ce qu'on a sur le cœur, on le dit à Camille, au lieu de le dire à l'entraîneur. Puis pour pouvoir râler sur l'entraîneur, il faut bien qu'il y ait quelqu'un qui écoute. Quand elle commence à ronfler c'est qu'on est bon ! *Rires* Je suis prête pour ma journée. Je remange un petit-déjeuner et après je fais ma petite sieste, j'essaie de faire 20 minutes réparatrices même si des fois c'est un peu dur et puis après soit je me cale sur une série soit je travaille aussi mon mémoire. Moi à côté de la natation je suis en école d'ergothérapie, je suis en 3e et dernière année. Je suis en train d'écrire mon mémoire cette année c'est sur les grands brûlés, sur la réappropriation de l'image corporelle après une grave brûlure. Là j'essaie de bien manger pour ensuite replonger à 16h30 pour le deuxième entraînement de la journée jusqu'à 18h30. A l'entraînement c'est divisé en trois. La première partie c'est l'échauffement où on est dans l'eau, on fait à peu près 1000, 1500m, on tourne les bras, on s'échauffe. Ensuite il y a la deuxième partie c'est vraiment la série donc soit on parle de série aéro où on fait beaucoup de distance, soit une série plutôt sprint où là on fait beaucoup moins de distance et c'est plus sur la qualité de la nage et de la vitesse. Et ensuite on a la phase de récupération, soit on fait de la récupération dans l'eau où on se détend et on nage doucement, soit on fait la récupération hors de l'eau ou là on fait des étirements, du rouleau de massage. Par séance je fais à peu près 5 km dans l'eau. Ce qui est difficile dans le sport de haut niveau c'est justement de trouver un équilibre entre les efforts et le temps que ça demande d'être au top sportivement parlant et aussi d'organiser sa vie de femme, d'organiser sa vie d'adulte, d'organiser sa vie de personne qui va devoir être dans la vie civile et avoir un travail plus tard, ce qu'Anaëlle a très bien fait, elle a réussi à aménager sa scolarité, elle est en fin de scolarité, elle sait où elle veut aller dans la vie. Donc son parcours est tracé et sa grande force c'est justement d'être capable de s'organiser dans le temps et de se projeter. Moi j'aime bien sortir avec mes amis, prendre du bon temps avec eux, aller en en ville boire un café, un verre, vraiment rigoler et ça me vide un peu le cerveau comme on dit et je prends du bon temps avec eux. Anaëlle à la base je l'ai connue quand j'étais encore nazairien parce que je suis nazairien d'origine j'ai été formé là-bas. J'ai rencontré Anaëlle il y a 4 ans quand elle est rentrée au CPB donc au CAF avec Mathieu Burban. On a 9 ans écart du coup ça fait qu'on peut avoir des discussions en dehors du sport assez profondes. Elle est super drôle, elle est aussi intelligente parce que pour rester aussi longtemps dans un sport et performer il faut quand même pouvoir cogiter un minimum. Elle est très honnête aussi et elle sait se remettre en question aussi beaucoup et elle arrive à comprendre les autres. Je m'entraîne avec une athlète qui prépare les Jeux de Paris donc c'est hyper gratifiant, c'est très inspirant de voir que même avec un handicap on est capable de faire largement ce que font les valides. Je lui souhaite de réussir les J.O, de réussir sa fin d'année parce que je pense que c'est sa dernière année de natation. J'espère qu'elle va profiter un maximum, moi j'essaie de l'accompagner aussi dans ce sens-là, de lui donner de la bonne humeur et j'espère que cette année va super bien se passer. Je lui souhaite le meilleur aux Jeux de Paris et puis de profiter après de sa retraite. Conclusion En espérant vous avoir nous aussi sensibilisés à travers cette émission Welcoop Channel à cette thématique importante de l'inclusion du handicap en entreprise et bien il ne me reste plus qu'à vous dire à très bientôt sur Welcoop Channel !

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