BFM Business le cercle de la santé et une question pour poursuivre ce cercle de la santé connaissez-vous les MCA les MCA ce sont les médecines complémentaires et alternatives en clair on parle mais pas seulement d'ostéopathie d'homéopathie d'hypnose ou encore de sophrologie un colloque sur le sujet s'est tenu il y a quelques semaines d'ailleurs au ministère de la Santé bonjour Véronique que Suissa bonjour vous êtes psychologue et chercheur associé au laboratoire de psychopathologie et neuropsycholog le LPN à l'Université Paris 8 et vous étiez une des trois co-organisatrices de ce colloque avec Serge Guérin ainsi que le docteur Philippe de Normandie qui était il y a quelques semaines l'invité de ce cercle de la santé vous êtes aussi tous les trois les co-auteurs d'un livre au titre très clair médecine complémentaire et alternative pour ou contre point d'interrogation paru aux éditions Michalon alors avant de de parler de ces MCA que recouvre précisément ce terme de MCA médecine complémentaire et alternative alors c'estè très difficile d'y répondre de manière très synthétique en deux mots on pourrait dire qu'il s'agit d'un ensemble de pratiques hétérogènes dont finalement le seul point commun est le fait qu'elles ont des conceptions de la maladie et de la prise en charge qui se distinguent de notre médecine pourquoi c'est difficile de de les définir parce qu'il faut simplement dire que dans la littérature dite scientifique il y a pas de critèrees de définition précis il y a pas de classification également de références on les appelle indistinctement médecine douce parallèle holistique non conventionnelle le terme aussi a une influence sur la façon de les appr et enfin dernier point qui me semble important il faudrait aussi clarifier ce que l'on entend par médecine conventionnelle et non conventionnelle ce qui est à priori complexe de par un mouvement d'intégration de certaines de ces pratiques dans notre système de soins mais c'est MCA c'est c'est quoi on est comme je je l'ai dit dans de de l'ostéopathie dans de l'homéopathie c'est un peu tout ça c'est pour voilà quelques on va de l'acupuncture à l'ostéopathie à l'homéopathie au soutiens spirituel au chikong au Taichi et cetera et ça recrou finalement un ensemble de pratiques qui sont pour certaines d'entre elles scientifiquement validées d'autres insuffisamment prouvé et d'autres encore douteuse voire dangereuse on estime à quel nombre en France alors entre selon les classifications entre 60 et 400 et on et on dit que près de 2 tiers des personnes peut-être des Français mais pas que ont recours à ces MCA vous vous validez le chiffre complètement et en particulier dans le cadre aussi des pathologies chroniques dans la en santé on les utilise beaucoup et notamment en oncologie en secteur d'oncologie alors vous êtes précisément donc à propos à propos d'oncologie l'auteur d'une thèse de doctorat c'était en 2017 qui pa sur l'évaluation de l'impact de ces MCA chez les personnes atteintes de cancer qu'est-ce que vous avez voulu mesurer dans dans cette thèse et quelles sont les conclusion que vous en avez tiré très synthétiquement j'ai voulu m'intéresser à l'impact à la fois en terme de Bénéfic pour la santé de risque et de dérives je me suis rapproché de 32 patients atteints de cancer qui utilisaient ou non ces pratiques de façon complémentaire au traitement curatif ou de de façon substitutive c'est-à-dire des patients qui abandonnaient leur traitement curatifs vitaux au profit de certaines méthodes pseudothérapeutiques évidemment dans ce cas-là de façon globale ce qui en retire c'est trois choses la première c'est que les patients qui utilisent ces pratiques de façon complémentaire vont globalement mieux que par rapport à ceux qui ne les utilisent pas on on on ressens on observe un meilleur vécu de la maladie sur la sphère les sphères physique psychique social et spirituel ça c'est le premier point deuxième point c'est que les utilisateurs de ces Prat ont globalement une une représentation plus négative de notre médecine et entretiennent des rapports plutôt conflictuels avec les soignants comparativement aux nons utilisateurs et le troisième point c'est qu'un certain nombre de croyances un univers de croyan participe au phénomèn au processus décisionnel de la rupture thérapeutique au profit de certaines de ces pratiques on va encore parler de l'impact de de de ces MCA mais sur d'autres maladies on va parler de la maladie d'Alzheimer avec un reportage nous sommes allés dans un pasa alors un pasa c'est un l'activité et soins adapté ils ont été créés dans le cadre du plan Alzheimer ce sont des endroits où l'on accueille au quotidien donc les résidents de ces épades atteints de la maladie d'Alzheimer quelles activités hors médecine classique sont proposées et quels sont les bénéfices à la fois pour les résidents et pour les établissements et bien c'est un reportage à la maison de l'aiglantier c'est à goness dans le valdoise reportage signé Samuel benénichou et le commentaire est de Marie valallogne c'est un espace spécialement aménagé au sein de l'Pad un PA un pôle d'activités et de soins adaptés installés à la résidence de l'aiglantier dans le valdoise ici on propose des activités collectives ou individuelles des ateliers adaptés pour les résidents qui en bénéficient Rafi garabédian le directeur de l'épad le pôle est réservé à des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et qui souffr de troubles moyennement perturbateur donc un niveau de la maladie qui leur permett encore d'avoir des activités et de pouvoir avoir des ateliers spécifiques qui sont proposés au pasa par groupe ce sont des groupes homogènes de 14 rés qui le fréquente en journée de 10h à 17h au sein du Pasard on essaie un peu de recréer l'ambiance du domicile c'est-à-dire que on essaie de leur proposer des activités qu'il pouvaient avoir chez eux avant de venir en institution psychomotricien ergothérapeute psychologue accompagnent ici à gonnaiss les résiden sélectionné par l'équipe médicale une prise en charge alternative et non médicamenteuse dont le but est de préserver leur autonomie de maintenir leur capacité atelier de cuisine stimulation de la mémoire relaxation ou encore exerc physique leur sont proposé comme le chikong organisé par Mariam Barouan chikong c'est une activité qui donne de souplesse améliore de mémoire ça donne un petit peu de vie pour eux je pense que c'est une joie pour eux parce que il bougeent les bras et le pied et je pense que c'est déjà pas mal pour eux depuis 3 ans le personnel est formé à la prise en charge des maladies neurodégénératives au-delà de l'accompagnement spécifique qu'il dispense ils offrent aussi des temps de bien-être et de détente aux résidents Valérie Giselle Makita est tête soignante ça me plaît beaucoup parce que ça ça fait un plus dans ma formation d'aide soignante et on apprend beaucoup à travers les résidents aussi je fais attention à eux les faire de mouvement çaempêche que la personne reste avec le mal les mouvements qu'on fait ça soigne ça soigne le bras ça soigne le dos ça soin les jambes ça aussi c'est un médicament aujourd'hui plus de 20 % des épades disposent d'un pas un nombre qui a quasiment quadruplé en 4 ans Véronique Suissa donc on l'a vu dans cet établissement que du positif côté direction côté personnel c'est vraiment des initiatives qu'il faut encourager complètement ce que vient nous dire ce reportage et c'est tout à fait passionnant c'est que le soin il n'est plus que curatif bien sûr curatif guérir ça reste une des missions premières de la médecine mais pas seulement on a élargi les missions actuellement de la médecine le prendre soin la qualité de vie le mieux-être sont des aspects essentiels à prendre en considération je crois qu'il ne faut pas rester sur une médecine uniquement technicienne parfois vécu par les patients comme une médecine déshumanisante et le chikong ça fait ça fait partie des des domaines où on est où on flirte un peu avec ce qui est reconnu de ce qui de ce qui ne l''est pas exactement c'est-à-dire que c types de pratiques ne sont pas reconnu sur le plan législatif mais elles ont quand même fait leur apparition dans les services à l'hôpital notamment et et là c'est une des problématiques que que vous pointez parce que ça ces pratiques s'ouvrent de manière indépendante c'est-à-dire que un service un pasa va choisir de développer le chikong un autre va développer de la relaxation ou du taii et et là il y a effectivement un manque pour clarifier quelle pratique on intègre quelle pratique on nintègre pas pourquoi et surtout quel praticien et que pensez-vous de l'hypnose l'hypnose qui se qui se développe beaucoup dans de nombreux hôpitaux c'est la même problématique c'est-à-dire que quand elle se développe avec des praticiens duement formés évidemment les s a montré des effets notamment sur la douleur et donc c'est à favoriser c'est à développer bien entendu et à encourager sauf que dans le même temps et dans notre société il existe des praticiens qui mettent une plaque d'hypnotiseur qui sont formés en l'espace d'un weekend et qui accompagnent la fragilité humaine et là malheureusement on n' pas les mêmes résultats et donc c'est pas ce ne sont pas les mêmes la même prise en charge et pas les mêmes risques du coup un mot encore des projets de déremboursement de l'homéopathie vous savez alors c'est en cours de discussion donc encore sur le sur le budget de la Sécu 2020 si ça va jusqu'au bout euh on passera de 30 à 15 % sur le taux de remboursement pour l'homéopathie puis à 0 % en 2021 j'imagine que ça vous fait pas vraiment plaisir je je dirais pas que ça me fait plaisir ou que ça me fait pas plaisir je dirais qu'il y a une réflexion à porter sur ce que l'on intègre et ce que l'on nintègre pas ce que l'on rembourse et ce que l'on rembourse pas cela pose la question finalement de la philosophie du soin et finalement des critères de légitimation d'une pratique par exemple dans les centres de soins personne n'est étonné de voir des religieux de voir des bénévoles de voir des activités au contraire c'est plutôt encouragé et là on les rembourse l'homéopathie c'est un choix politique peu importe mais finalement ça pose la question de la légitimité de ces pratique est-ce qu'on veut être dans une médecine purement curative ou est-ce que on veut s'ouvrir et intégrer le soin relationnel et non médicamenteux et à ce moment-là il y a une une une réflexion à porter de manière collective une toute dernière question vous avez donc été uneorganisatrice du collocque au ministère de la santé c'est une première qui en amène une une deuxème en 2020 complètement on a décidé au regard de l'engouement à la fois de cet ouvrage et de ce colloc d'ouvrir et de poursuivre le débat et de l'annualiser donc rendez-vous l'année prochaine en octobre prochain merci beaucoup donc Véronique Suissa d'avoir été l'invité du cercle de la santé je rappelle le titre de votre livre médecine complémentaire et alternative pour ou contre aux éditions Michalon