de l'Elysée ces dernières heures... Plus tôt, tenaient la corde
X.Bertrand et D.Lisnard. C'est à droite que le gouvernement
cherche son Premier ministre. - Bon, alors... On en est où, pour Matignon? Parmi les derniers noms évoqués,
balayés, réévoqués, Bertrand, Cazeneuve, Lisnard... Il y en a un qui revient. X.Bertrand, oui ou non? C'est la question que le président
pose, par téléphone désormais, aux chefs de groupe parlementaire. A droite, c'est oui, mais... - B.Retailleau: On a eu
une conversation téléphonique avec le président de la République. Les choses ont été claires:
nous ne nous opposerons pas à la nomination de X.Bertrand. Nous voulons un Premier ministre
de cohabitation. La droite a tellement déçu
son électorat... Il n'y aurait rien de pire
que l'un des nôtres soit Premier ministre
pour appliquer d'autres solutions que les nôtres. - A l'Elysée, on compte
les points, les accords, les désaccords, les compromis. Pour le RN, c'est surtout pas
X.Bertrand et pas non plus les autres. - S.Chenu: Nous voterions
une motion de censure immédiate face à un Premier ministre
issu du Nouveau Front populaire. Si c'est B.Cazeneuve
et X.Bertrand... - Pas de cadeau non
plus de la part de son ancien ami, qui ne lui veut pas vraiment
du bien. - E.Ciotti: Je le connais bien. Il n'a pas de convictions. Il n'est pas sincère. Il a toujours trahi
notre famille politique, la droite. Naturellement, je ne lui accorderai
pas ma confiance. - L'adversaire du RN,
qu'il appelle toujours "FN", X.Bertrand en a fait sa marque
de fabrique, élu et réélu président des Hauts-de-France
depuis 2016. - X.Bertrand: L'histoire retiendra
que, par 2 fois, ici, sur la terre des Hauts-de-France, fidèle
à une certaine idée de la France, le FN a été arrêté. - Ancien ministre de la Santé
en 2005, X.Bertrand est nommé ministre du Travail en 2007
sous présidence Sarkozy, puis en 2010. Entre-temps, il prend la tête
de l'UMP, en 2008, claque la porte des Républicains en 2017
et reprend sa carte 5 ans plus tard. La droite, il la défend
à sa manière. En 2022, il s'y voyait déjà... - X.Bertrand: Si on ne veut pas
revivre le même quinquennat avec Macron qui décide
de tout tout seul, si on ne veut pas de Mélenchon,
le meilleur candidat au second tour, c'est le candidat
de la droite et du centre. - Les consultations ont-elles trop
duré? Depuis hier, certains commencent
à s'agacer... ... A gauche, X.Bertrand ou un autre,
c'est ni vraiment oui ni vraiment non. - F.Roussel: Je vais vous répondre
ce que j'ai dit au président de la République hier. Il m'a dit: "B.Cazeneuve,
X.Bertrand ou un profil de technicien. Nous ne disons pas,
quel que soit le nom, que c'est la censure au préalable
et immédiate. Nous disons: "Ce n'est pas le nom
qui compte, c'est le fond." - Et si c'était quelqu'un d'autre,
à droite, que le RN ne censurait pas à peine nommé? Le nom du maire de Cannes,
D.Lisnard, circule, mais ce n'est peut-être qu'une énième rumeur. - C.Roux: Pour revenir
sur le profil politique des candidats qui semblent tenir
la corde à cette heure, plutôt des candidats de droite... J'aimerais qu'on revienne
sur ce qu'on disait tout à l'heure, sur la gauche. Est-ce qu'à l'heure où on se parle,
la candidature B.Cazeneuve est totalement écartée? Qu'est-ce qui s'est passé au PS
pour qu'on acte le fait qu'il ne puisse pas y avoir
un Premier ministre issu des rangs de la gauche? - N.Saint-Cricq: Du côté
de B.Cazeneuve et d'une certaine partie du PS,
à peu près 50 %... Je ne parle pas du groupe
des députés mais des gens de base du PS, qui sont en gros à 50 %
ceux avec LFI et les autres. Il y avait un espoir qu'à Blois,
le week-end dernier, il y ait une discussion
en se demandant pourquoi ne pas soutenir B.Cazeneuve. Sous surveillance, pourquoi ne pas
trouver l'occasion d'éviter la droite? Ca n'a pas marché. Hier soir, les minoritaires
ont demandé un vote au bureau national. Après 4 heures d'explications,
un texte est sorti clairement. On leur a proposé de voter
sur la phrase: "Nous ne participerons
à aucun gouvernement qui ne serait pas
un gouvernement NFP." La réponse a été non. Ils soutiennent le NFP. Sur la censure automatique, c'est
le "non" qui l'a emporté. Ils ont enterré définitivement
B.Cazeneuve. Il est quasiment sûr de ne pas
passer. Ca ne sert à rien, comme l'a dit
N.Sarkozy, de proposer un Premier ministre
qui risque d'être mis par terre dans les 2 jours. - C.Roux: Ca peut être aussi le cas
de X.Bertrand. - J.Jaffré: C'est un moment
d'histoire. La gauche refuse le pouvoir,
alors qu'elle dit avoir gagné les élections, qu'on propose
un Premier ministre qui dit qu'il compte mener
une politique de gauche... B.Cazeneuve annoncé... Le bureau national du PS aurait pu
dire qu'il n'enverrait pas des ministres du PS
dans le gouvernement, mais qu'il jugerait aux actes. Si B.Cazeneuve mettait en action
ce qu'il avait annoncé, ils soutiendraient cette dimension. - N.Saint-Cricq: 33 voulaient
Cazeneuve et 38 s'y sont opposés. - N.Schuck: Ce qui est difficile
à comprendre pour des gens qui ne sont pas spécialistes
de la politique, c'est qu'il y a beaucoup de jeux
malsains qui se greffent sur ce remaniement. Notamment à gauche, mais pas
seulement, il y a beaucoup d'arrière-pensées. Le PS nous a rejoué
son dernier congrès. L'enjeu n'est pas tellement
la participation au gouvernement, le nom du Premier ministre,
que de savoir qui va garder le pouvoir au PS et s'il peut continuer à être allié
à Mélenchon. Hier soir, le PS a acté
qu'il restait dans les griffes de J.-L.Mélenchon en refusant
d'apporter sa caution à un gouvernement de B.Cazeneuve. Le chef de l'Etat est obligé
de composer avec toutes ces équations. A droite, même chose. L.Wauquiez a commencé à dire
qu'il ne participera pas avant de se rendre compte que c'était
très compliqué à tenir, qu'il allait devoir participer
quand même, mais pas trop. Il commence à répercuter
ses ambitions présidentielles. Tout ça est malsain. - J.Jaffré: Il y a quand même
le changement politique toujours très important. Je regarde en simple observateur... Il y a une entente
entre les macronistes et les Républicains qui s'annonce,
avec une direction d'un Premier ministre
des Républicains. Nous avons un changement du rapport
de force à l'Assemblée nationale. L'ensemble macroniste-Républicains,
213 députés, le Nouveau Front populaire,
193 députés, c'est cette coalition nouvelle qui devient la 1re force
politique en coalition à l'Assemblée nationale. L'argument
du Nouveau Front populaire, qui est de dire
que ceux qui comptent le plus grand nombre de députés, tombe. - C.Roux: Depuis le début
de ces discussions, on explique que le président
ne peut pas nommer quelqu'un s'il sait qu'il va être censuré. Il sait que le RN
plus le Nouveau Front populaire, ça fait chuter X.Bertrand. - J.Jaffré: Vous avez raison.