Grégoire Bouillier - Le cœur ne cède pas

Published: Dec 14, 2022 Duration: 02:19:57 Category: Entertainment

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[Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Applaudissements] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] [Musique] monsieur Bouillet avoir accepté de vous rencontrer était une erreur quelques jours ont passé depuis notre rencontre et je vous informe que je me pose fermement à votre projet de livre sur ma grand-mère vous m'avez fait part de votre inexplicable passion pour l'histoire de ma grand-mère cela vous regarde moi ce que je ne m'explique pas c'est votre insistance et le recherche extrêmement intrusives que vous avez mené sur ma grand-mère dans le petit de votre livre je les trouve déplacés et choquantes je vous dis donc mon refus le plus ferme à ce que vous écriviez un livre concernant ma grand-mère ou qui appliquerait n'importe quel autre membre de ma famille je suis certaine que vous respecterez ma décision je ne doute pas que vous trouverez ailleurs matière à exercer vos talents littéraires et à investir vos inexplicables passions avec mes salutations ce mail était signé il fait une consonne puis une voyelle il était signé roulement de tambour vers le dire courir le risque braver la menace sachant que la décision que j'avais prendre modifiera tout ce que je vais écrire à partir de maintenant irrévocablement sachant qu'il ne s'agit pas il ne s'agit pas seulement du livre à venir mais de la société tout entière de ce qu'il est possible ou non de dire de la réalité voilà qui dépasse largement mon cas personnel même si je me retrouve impliqué au premier chef c'est une émission de radio que j'ai entendu dans les années 80 mais impossible de me rappeler de quelle émission il s'agissait je ne me souviens même pas sur quel ondes elle était diffusée ce que je sais c'est qu'il était question d'une femme comment dire elle avait été mannequin vedette chez un grand couturier elle avait eu son heure de gloire dans les années 50 elle avait été admirée courtisée choyé envié entouré aimer une belle vie en apparence pourtant on avait retrouvé son cadavre momifié dans son petit appartement c'est l'odeur qui avait alerté les voisins elle était morte depuis 10 mois elle était morte depuis 10 mois sans que personne ne s'en aperçoit pendant 10 mois nul ne s'était inquiété de ne plus avoir de ses nouvelles ni parents ni amis ni voisin personne n'avait été là pour elle elle n'avait manqué à personne comme si elle avait fait le vide autour d'elle ou que cela faisait longtemps qu'elle avait tiré sa révérence et qu'elle soit là ou pas ne faisait plus aucune différence tout comme moi ou n'importe qui pas la peine de nous raconter des histoires dis-moi dis-moi des mots d'amour à côté de son corps des composés momifié sur le lit loc affreuse charnier obscène on avait trouvé un cahier d'écolier cahier dans lequel expliquer le type à la radio cette femme racontée cette relation mourir de faim caillé dans lequel au jour le jour elle avait consigné sa lente agonie notant de façon clinique et lapidaire sont la moindre émotion qui ne soit justement cette absence d'émotion la détérioration de son corps les effets de la privation de nourriture l'horreur que c'est de mourir de faim à petit feu pendant des jours et des semaines pendant un temps abominable à l'antenne un passage du cahier avait été élu mardi la langue dégorge comme un escargot ce n'était peut-être pas mardi mais 33 ans plus tard je me rappelais encore cette phrase je me la rappelais comme si c'était hier en moi elle s'était gravée ces mots je l'avais lu les écrits dans son cahier j'avais vu l'escargot j'avais vu sa langue d'égorgée dans sa bouche et je l'avais senti enflé et boursouflé et déglutir dans ma propre bouche et cette sensation m'avait poursuivi cette vision m'avait glacée comme une énigme sans fin une tentation qui était cette femme comment en était-elle arrivé là comment avait-elle pu qui se suicide en y mettant un temps fou et qui se suicidant en y mettant un temps fou raconte son agonie en direct ça n'était pas tant le fait divers qui venait lentement me hanter à intervalles plus ou moins régulier que le journal que cette femme avait écrit et laissé après sa mort en témoignage de quoi que signifie avoir écrit sa mort était pour qu'on lise on s'en rende compte s'épouvante la peur faire honte à ceux qui liraient pourquoi écrit-on pourquoi écrit-on la véritable raison de ma dépression la raison intime et irréductible c'était mon dernier livre il m'avait vidé de toute ma substance je lui avais tout donné il m'avait tout pris en portant avec lui mes forces vives sans m'en laisser recul j'étais rincé vider ras-le-bol j'avais créé un monstre de 2000 pages et se montre m'avait avalé tout entier j'avais créé un monstre et que devenait Jonas après que la baleine la recrachée il faut dire que l'écrit l'écriture avait été une forêt à nul autre comparable j'avais beau être assis à ma table de travail je ne tenais pas en place je chantais et danser je faisais rouler le monde dans le creux de ma main je réinventais l'univers à chaque phrase je crée au plus haut des cieux ma conscience fonctionnait à 1000 à l'heure branchée sur 120.000 volts tout à fait électrifier ces vannes grandes ouvertes 24 heures sur 24 j'étais heureux j'étais fabuleux réjouissait infiniment au dessus de la ceinture et c'était mieux que faire l'amour les contingences de l'existence les factures EDF la misère du monde la laideur partout voici qu'elle n'avait plus pris sur moi je payais toujours mes factures EDF mais cela n'avait plus haut aucune importance j'avais mieux à faire tandis que j'écrivais je savais que je ne pouvais pas mourir c'était impossible ce que la suite a d'ailleurs démontré et écrire cette opposé des forces de vie aux pulsions de mort du monde c'est créer du temps et de l'espace c'est créer un temps et un espace qui n'ont rien à voir avec l'espace et le temps social c'est vivre une vie intense car c'est renouée avec l'intensité de sa vie intérieure avec la temporalité qui est la sienne ce n'est pas seulement littéraire c'est d'abord existentiel et j'aurais voulu me tenir éternellement dans cet état de vitalité formidable dans cette jouvence intarissable exactement comme on tombe amoureux mais tout a une fin j'avais terminé ce livre il avait été publié des articles lui avaient été consacrés il avait même reçu un prix et trois mois plus tard il vivait sa vie de par le vaste monde tandis que je demeurai sur place exemple et déchu comme si toute lumière c'était éteinte en moi voici que je n'avais plus aucun but dans l'existence plus aucune mission sur terre plus aucune force ni désir nulle psychisme j'avais brûlé tous mes vaisseaux et de retour sur Terre proie de nouveau des contingences les plus stupides et du bordel ambiant j'étais redevenu mortel une loque comme une autre un être qui sent en lui un vide immense et qui ne cesse de tomber dedans une épave une exsubie on ne se doute pas ce que font les livres à ceux qui les écrivent dans quel état il les laisse on en a pas la moindre idée ce n'est pas un reproche mais un constat je parle bien sûr des livres qui ne se contentent pas de raconter une histoire cela entretiennent la flamme mais n'allume aucun feu la vérité c'est que mon livre n'avait été qu'un bouquin parmi des millions d'autres un livre que 500 ouvrages non moins exceptionnels feraient oublier à la prochaine rentrée littéraire la machine à valent tout à quoi bon alors à quoi bon écrire si c'est pour que le monde continue de tourner comme si de rien n'était autant être boulanger électricien sage-femme au moins ces professions sont-elles utiles la dernière fois que j'avais dédicacé mon livre j'avais griffonné on était prévenu qu'on ne me demande pas ce que j'allais écrire maintenant assez de cette question qui m'était systématiquement posée aurait-on demandé à Proust ce qu'il allait écrire après la recherche et alors Monsieur servante est calé vous écrire après Don Quichotte on a hâte j'avais depuis longtemps l'habitude de dire que si le chemin se perd en cours de route c'est donc qu'il y a une route je n'y croyais plus à présent je n'y croyais plus du tout la route conduisait à une impasse mais ça c'était 9 mois plus tôt ce soir je me suis bien débrouillée j'écoute au fond de mon lit Claire Denis sur France Culture [Musique] [Musique] [Musique] je me souviens très bien des humanity et d'une autre émission qui la prolongé au cœur des ténèbres clair de nuit avec ses rubriques pleines de rêves éveillées rémanence tentative première et ses devoirs robe de la durée du OUI la durée du oui quel titre qui en avait eu l'idée certainement pas F qui m'avait plaqué comme je ne souhaite à personne d'être plaqué par la femme qu'il aime surtout j'étais à l'affût de comment s'appelait-elle ah oui Irène melianenko la voix dirait omelianenko lorsqu'elle lisait à l'antenne de courtex que par la seule magie de savoir flûter chantante gracile bandante mais d'autres pourraient la trouver nunuche elle transformait en poème en mots d'amour murmurait à l'oreille lorsqu'elle disait elle a toute fin de l'émission disait dans un souffle bonne nuit c'était comme si elle m'effleurait les lèvres comme si elle m'embrassait pour la vie me bénissait de tendresse je savais que je n'étais plus seul je pouvais m'endormir tranquille sa voix chasser les démons et j'étais chaque soir bouleversée par le cristal humide de cette voix qui semblait à chaque instant suspendre le temps le dilater au bord de tomber dans un précipice cette voix me bouleversée au point d'ampleur est parfois tout seul dans mon coin de tomate rouge c'était comme le fantôme de toutes mes amours des feintes et à venir comme Nadia enlaçant Ophélie à elle seule la voie d'Irène au Melian and Co racheter toutes les horreurs du monde elle me réconcilie avec l'univers elle me sauver de ma mère elle me ramenait F comme au plus beau jour pour mieux m'aider à l'oublier tout en la ressuscitant asile et féérie elle développait dans la nuit des harmoniques fragiles et persistantes comme un très grand vin déploie des notes des arômes et des saveurs qui laissent dans l'esprit et le corps l'emprunte de délice impérissable voici que la nuit remuait le silence devenait audible l'imaginaire palpable la réalité se faisait soit sur la peau les verrous sautées etc il suffit d'une seule petite voix dans la nuit d'une voix claire de nuit pour vous sauver la vie j'étais fou amoureux de la voix d'Irène et j'étais fou amoureux de son nom un talisman et de sentir que je pouvais éprouver de tels sentiments m'apprenait que j'étais encore vivant ce que je ne croyais plus possible à l'époque on a l'âme d'une midinette où on n'a pas d'âme du tout je voudrais entendre une fois dans ma vie l'un ou l'autre de mes textes lui par Irène et s'il vous plaît merci [Applaudissements] mardi 9 octobre 17e jour de jeûne un demi litre d'eau par jour la toilette assise devient pénible le cœur s'épuise mais quelle résistance 45 kg samedi 13 octobre M 6 kg p80m21 jours vendredi 19 27 jours mardi 24 32 jours crise de foi bile 40 kg épouvantable le cœur tient toujours que la malédiction soit sur ce monde pourri pour un bol de bouillon une tranche de pastèque un citron on vendrait son âme dimanche 28 c'était épouvantable l'eau n'est plus tolérable la langue c'est un escargot qui dégorge dans du sel le cœur ne cède pas la lucidité est entière la nuit l'estomac se contracte 35 jours sans manger je suis à bout de résistance le jeûne c'est la mort la plus horrible qui soit comme toujours on ne dit jamais la vérité mardi 6 novembre je ne peux plus me lever les urines sont rouges sont j'ai très mal aux reins il faudrait se taire je ne vais pas me taire que peut signifier M6 kg p80m je précise que Marcel écrivit son journal sans presque aucune ponctuation ni majuscule exactement comme dans le mail de sa petite fille tiens donc le 24 octobre n'était pas un mardi mais un mercredi c'est la seule fois où Marcel se trompe dans les jours les dates ce jour-là et les cris pour un bol de bouillon une tranche de pastèque un citron on vendrait son âme quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi le journal Le Monde mais pas seulement lui écrivit pour un bol de bouillon une tranche de melon une orange on vendrait son âme par quel prodige la tranche de pastèque et le citron sont-ils devenus une tranche de melon et une orange c'est quoi le problème avec la pastèque et le citron c'est quoi le problème des journalistes la télévision n'est pas en reste à midi le samedi 24 août 1985 le journal d'Antenne 2 décide carrément d'ouvrir les actualités du jour j'allais dire les hostilités avec la mort de Marcel Pichon Noël Mamère est à la manœuvre un grand moment de journaliste je le cite dans son quartier du 18e arrondissement de Paris on l'appelait la petite dame aux cheveux gris Marcel Pichon vivait seul dans son studio au milieu d'un immeuble de 7 étages elle avait 64 ans elle vivait certainement dans le souvenir de l'époque heureuse où elle avait été mannequin chez Jacques fat le grand couturier la petite âme aux cheveux gris était abandonnée de tous et ne supportaient plus cette vie de chien elle décida alors de se laisser mourir en écrivant jour par jour son agonie ces dernières notes datent du 6 novembre 84 date probable de sa mort et pendant 10 mois oui je vous dis bien dis-moi pendant 10 mois personne ne s'apercevra de cette disparition après 10 mois d'indifférence on a retrouvé hier matin le corps momifié de Marcel Pichon Françoise Champet et Frédérique à tout la petite dame aux cheveux gris dans le quartier on l'appelait la petite dame aux cheveux gris non mais sans déconner alors que tout le monde parle d'une grande dame brune ce que confirme les images montrant Marcel Pichon peut avant sa mort notamment dans le documentaire d'Anne gaillard dont Noël ma mère a forcément eu connaissance puisque le reportage qui suit en diffusent des extraits il en sait quoi le mammaire si Marcel vivait certainement dans le souvenir de l'époque heureuse où elle avait été mannequin de quoi était est-il certainement certains que s'est-il d'une vie de chien elle ressemble à quoi sa vie de journaliste si le ridicule tu es on serait ce serait parfois pas plus mal dans l'édition de 20h c'est autour de Daniel Bilalian de balancer des confettis dans tous les sens lui aussi ne retient de la mort de Marcel que l'indifférence dans les grandes villes la solitude dans nos sociétés évoluées le fait qu'on ait découvert le cadavre de Marcel 10 mois plus tard qu'une ancienne mannequin se soit laissée mourir de faim ou qu'elle est écrit le journal de son agonie aucun intérêt rien à [ __ ] ce qui choque bilaliant c'est je le cite que Marcel soit morte seule au milieu des autres indifférents les autres les indifférents c'est tout le monde sauf Daniel Bilalian et je ne parle pas de Pierre Bellemare parce que là on atteint des sommets encore un grand moment de télévision [Musique] je n'ai aucun doute sur le fait qu'il vaut mieux un monde avec des journalistes qu'un monde sans journaliste cela ne souffre aucune discussion sans les médias nous ne serions rien nous ne serions rien du monde que ce qui se passe dans notre rue et dans notre quartier et encore le problème c'est que les journalistes ne peuvent pas s'empêcher de donner une information sans ce qu'il convient d'en penser sans un récit qui se substitution à l'information devient le message dispense une morale à croire que leur mission n'est pas de dire ce qui se passe mais d'éteindre la mèche que la réalité a allumé afin que vite vite le monde reprenne son cours normal ce qui s'appelle la production de l'information le problème c'est que les médias ne voient dans un fait divers que le fait de société alors que la littérature voit dans le fait divers le fait humain or le fait humain comprend le fait de société il intègre alors que le fait de société exclut le fait humain il ne veut pas en entendre parler c'est cela le problème ce n'est le sol et par parenthèse je voudrais lancer une pétition visant à interdire la pratique du micro-trottoir dans les journaux télévisés parce que les micro-trottoirs à propos de tout et de n'importe quoi matin midi et soir c'est tout de même la Ligue prétendre informer les gens en demandant à l'homme de la rue ce qu'il pense de ceci ou de cela dont il n'a strictement aucune connaissance c'est juste pas possible c'est journalistiquement honteux c'est propager l'ignorance la plus classe et tu parles d'une information pour ma part je vote pour la suppression pure et simple de cette pratique qui fin de donner la parole aux gens alors qu'elle la manipule à l'antenne le temps ainsi dégagé d'une durée proprement fantastique obligerait certains à faire leur boulot et nous à mieux comprendre peut-être ce qui se passe ici-bas et ailleurs qui qui signe la pétition en attendant enfin c'est par les médias que nous avons oui attendez excusez-moi mais peut-être peut-être mais en attendant c'est par les médias que nous avons accès à ce qui se passe dans le monde avons accès à quoi au juste météo pour vos retours c'est pas du tout le grand beau temps prévisions complètes tout à l'heure avec Laurent Moussier bonjour à tous dans son quartier le 18e arrondissement de Paris on l'appelait la petite dame aux cheveux gris Marcel Pichon vivait seul dans son studio au milieu d'un immeuble de cette étage elle avait 64 ans elle vivait certainement dans le souvenir de l'époqueuruse où elle avait été mannequin chez Jacques fat le célèbre couturier la petite dame aux cheveux gris était abandonnée de tous et ne supportait plus cette vie de chien elle décida alors de se laisser mourir en écrivant jour par jour son agonie ces dernières notes datent du 6 novembre 84 date probable de sa mort et pendant 10 mois oui je vous dis bien pendant 10 mois personne ne s'apercevra de cette disparition après 10 mois d'indifférence on a retrouvé hier matin le corps momifié de Marcel Pichon François madame monsieur bonsoir [Musique] [Applaudissements] [Musique] [Applaudissements] [Musique] est-il possible qu'une femme qui a été mariée deux fois qui a deux enfants puissent disparaître sans que personne ne s'en inquiète est-il concevable qu'une femme qui vit dans un grand ensemble parisien ou cohabitent 210 familles puissent se laisser mourir de faim pendant 44 jours sans que personne ne s'en aperçoive est-il pensable en cette fin du 20e siècle à l'époque du Minitel de la carte à crédit à mémoire qu'une femme reste 10 mois morte chez elle sans que personne ne se pose de questions et c'est pourtant la vérité et vous le savez cela est arrivé l'été dernier en plein Paris et cette femme est morte de la plus atroce des maladies du siècle la solitude voici le reportage de Jacqueline et gel avec la voix de Françoise Christophe grand moment d'information le berceau de la famille Pichon se situe dans le centre de la France en plein Berry entre Ambro et baumier dans le département de l'Indre là où les arrières grands-parents de Marseille pierre Pichon et Marie Ribot naquir lui le 7 août 1818 et elle le 15 mars 1829 la vie largement grégaire se déroulait alors dans un tout petit périmètre valant pour le monde entier et Pierre ne cherche à pas très loin sa femme ni elle son mari peut-être leur famille se fréquentaient-elles tout le monde connaissant tout le monde dans un rayon d'une ou deux lieux peut-être se rencontreraient-ils à la foire de pommiers où la famille Pichon va rapidement s'installer lui raccompagnant marie à prunier un soir de clair de lune ne voulant pas qu'elle traverse seul les nuits peuplées d'arbres griffus de bêtes tapis d'ombre menaçante de farfadet diabolique et de bons gars en profitant pour compter fleurette pierre Pichon fut toute sa vie journalier comme l’était son père Denis avant lui et son grand-père avant lui etc journalier cela signifie que les pigeons étaient de père en fils Jean pauvre très pauvre même avec tout ce que cela implique inutile de faire un dessin il serait trop vaste et amer parce que baumier se trouve à un jet pierre du hameau de l'AS où mes parents nous envoyaient mon frère et moi passer la fin des vacances d'été chez nos grands-parents maternels tu mordera au moindre passage les voisins avaient une fille que tout le monde appelait la débile il sera comptait quel était le fruit d'un inceste entre le frère et la sœur qu'a-t-elle bien pu devenir je me souviens aussi de la mère Dupont elle faisait peur impossible de deviner son âge elle semblait avoir toujours été vieille et affreuse très grande et homase avec de la moustache et du poil au menton elle était édentée de partout si bien qu'en plus de parler un patois incompréhensible on ne comprenait rien à ce qu'elle disait une vraie sorcière habillée comme une crève la fin alors qu'elle possédait des vignes à perte de vue et était riche à millions un jour que je la croisée sur le chemin elle me salua avec le bâton en bois de Genay qui lui servait de calme et me baragouinage c'est quoi et moi bien poli tout petit devant elle je compris pas tout de suite mais si pas de doute elle pissait sous elle s'était mise à pisser debout comme une vache sans cesser de baragouiller des trucs incompréhensibles là devant moi sur le chemin sans même relever ses jupes comme si c'était la chose la plus naturelle au monde mon papy m'avait dit qu'elle était coutumière du fait elle est où le problème en plus c'est pas à Paris oh ce que je pouvais être chochotte la merde Dupont elle ne portait donc pas de culotte avec mon frère nous en avions longuement débattu le soir même secouer de fou rire et de blagues gravelleuses il m'avait dit que c'était dommage que je n'ai pas d'odorat car la grosse vache qu'est-ce qu'elle puait la pisse et la vinasse impossible de la louper une véritable infection on était en 1970 et c'était ça le Berry un pays rude réfractaire rébarbatif peuplé d’ennui et de pecno de rebouteux de sorciers et de Birette pays d'un autre âge bon c'est pas la peine que les gens du coin m'assassinent sur les réseaux sociaux je parle pas deux je parle du berceau de la famille Pichon je parle des origines de Marcel de la prêter rustique de ses origines oui on ne comprend peut-être rien à Marcel Pichon rien à la férocité de son suicide par inalition si on néglige le poids mémorial de l'extrême pauvreté que connue au départ sa famille cette misère sur plusieurs générations reçues en héritage ce combat opiniâtre mesquin du romal pour seulement manger à sa faim chaque jour d'ailleurs la région connue de graves émeutes de la fin en 1847 impliquant des journaliers dont peut-être des membres de la famille Pichon si les autres ignoraient Marcel savait qu'elle était l'arrière petite fille d'une boniche et d'un croquant du Berry jusqu'à dissimuler tandis qu'elle défilait dans des robes luxueuses et buvaient une coupe de champagne dans des soirées clinquantes parmi des gens qui n'avaient aucune idée de ce qui était le travail puisque c'était leur argent qui travaillait tout seul pour eux jusqu'à dissimuler sa généalogie et en avoir honte [Musique] ou bien se féliciter telle du chemin parcouru des barreaux de l'échelle sociale gravit grâce à sa beauté la seule marchandise qu'elle pouvait monnayer nos disposant d'aucun d'autres capitales ni matériel ni culturel je l'ignore mais je pose la question le père de Marcel s'appelait Charles son grand-père aussi autrement dit celui-ci donna son prénom à son fils et quand Charles le père parlait à son fils c'était comme s'il se parlait à lui-même comme s'il se voyait dans un miroir avec fierté peut-être ou déception à mesure que son fils grandissait et devenait un homme quant à sa femme Marie Lemoine cela lui plaisait-il d'avoir deux Charles Pichon à la maison un grand et un petit l'un qu'elle avait sorti de son ventre et l'autre à qui elle l'ouvrait son ventre s'y retrouver tel quand elle appelait Charles en criant dans la maison le père et le fils devait tourner la tête en même temps chacun pensant qu'elle s'adressait à lui avant de se rendre compte qu'elle s'adressait à l'autre quel bordel lorsque Charles le père mourut en 1859 Marie dû emmener le petit Charles sur la tombe du défunt et tandis qu'elle voyait le nom de son époux gravé sur la pierre à côté d'elle en culotte courte et son fils lisait le sien comme si c'était lui qui était enterré là à quoi pensait-il alors je rappelle que je parle ici du père de Marcel lequel je la prendrai beaucoup plus tard et si avare qu'il marquait au stylo bille les parts de camembert afin que nul ne s'agisse de prendre plus que sa portion un vrai trouble identitaire et à la fin Marcel s'est privé de manger jusqu'à en mourir la psychanalyse insiste beaucoup sur le désir des fils de tuer leur père pour coucher avec leur mère sur ce point j'ai toujours pensé que Freud avait tout faux et plutôt trois fois qu'une d'abord parce que tout petit le fils vole au Père l'amour de sa femme l'expulsant du giron dont il avait jusqu'ici la jouissance exclusive et de quoi elle se mêle le sale petit État baveux et pleurnichard pas tout je petit d'homme dégage rends-moi ma femme déjà que tu l'as déformé qu'elle t'adore plus que moi premier conflit de jalousie ensuite parce que devenu pubère le fils commence à surclasser le père en force et en puissance sexuelle au moment même où la vigueur de celui-ci diminue et qu'est-ce qu'il croit le petit [ __ ] qu'il peut rivaliser qu'il en a une plus grosse que papa deuxième conflit de jalousie enfin parce que devenu un homme le fils nargue le père en convolant avec une femme jeune et fertile et là ce sont carrément les mâchoires de la convoitise qui se referme sur le père cette fois s'en est trop le père n'en peut définitivement plus de son fils il vient de véritable envie de meurtre qui lui faut cependant réfréner car il s'agit de son fils et il aime son fils à quoi c'est son fils c'est son héritier celui qui porte son nom etc etc il faut donc refouler ses envies de meurtre d'où le conflit car sous les joies et la fierté des pères la jalousie est là le désir d'éliminer le fils pour coucher avec sa bruéla et quelle belle fille n'a pas surpris dans le regard et peut-être même l'attitude de son beau-père la folle envie qu'il avait de la serrée dans un coin de la trousser de la violée la volée à son fils je serai curieux de connaître les statistiques ma petite Pénée vous tombez bien redis encore une fois ma petite Penny et vous allez voir bilm vous avez raison monsieur le Premier ministre n'importe quoi de vous dire que nous piétons notre enquête n'avance pas nous battons la tomate il va falloir donner un coup d'axe pardon mais il y a un problème là en l'occurrence je crois que c'est pas le sujet mais j'ai lu le livre vous voulez quoi je sais pas c'est pas grave vous voulez lire moi vous voulez le faire c'est ça c'est ça vous dites vous voyez ça avec Pierre parce que c'est très bien pénible vous savez [Musique] le contexte c'est compliqué donc si Pierre est d'accord ça le regarde moi je sais les trucs du direct on voulait pas venir on peut faire vous avez prévu le truc en fait il y en a d'autres des comme ça là est-ce qu'on peut ma petite Penny vous tombez bien vous avez raison monsieur le Premier ministre non mais n'importe quoi de vous dire que nous piétons notre enquête navance pas nous pataugeons lamentablement il va falloir donner un coup d'accélérateur vous êtes prêtes d'accord mais celle-ci fait comment elle claque des doigts et abracadabra je fais confiance à votre intelligence celle-ci un corps aussi avec moi parce que j'ai dit que je comptais sur votre intelligence parce que vous n'y est que celle-ci a encore écoutez pénis je n'ai aucun doute sur le fait que votre corps vous appartient et qu'il doit vous appartenir même si le mot appartenir sont un peu trop la propriété or comme vous le savez la propriété c'est le vol mais votre intelligence de celle-ci apprenez vous soin la revendiquer vous haut et fort ne pensez-vous pas qu'elle soit menacée opprimée Avilés avili elle aussi merci et pourtant vous ne manifestez pas dans les rues en criant libérez mon intelligence respecter mes neurones mais si la semaine vous défendez votre corps et seulement lui c'est ça qui est misogyne comme les hommes vous ramenez tout au corps de la femme et se faisant vous insulter votre intelligence vous la jugez quantité négligeable tandis que votre corps vous n'avez que ce mot à la bouche mon corps mon corps mon corps à croire que vous n'avez que lui dans la vie fait de la provogue dimanche c'est ça il est vrai que le corps est à marcher très lucratif c'est pas comme s'il existait des crèmes pour être moins débiles des les nourrissant l'intelligence et des lotions top en l'âme les femmes n'ont pas d'âme bimor c'est bien connu c'est QFD tout insultes aujourd'hui notre intelligence la vôtre comme la mienne c'est cela qui distingue notre époque cela sa poésie pas si vite car celle-ci voit bien comment vous la regardez de temps en temps et ce n'est pas son intelligence que vous matez le désir existe Penny et il embrasse le corps et l'esprit c'est une vérité humaine c'est ce qui nous rend vivant le nier est absurde on voit bien que vous ne vous promenez pas en petite robe dans la rue la vérité c'est que les hommes voient une femme je pense sexe il voit un nichon il bande c'est plus fort que ainsi sont les hommes des obsédés pour qu'il les femmes sont des proies ou des trophées dans tous les cas des objets sexuels et de la viande si on accepte les homos à moins que pour vous il ne soit pas des hommes comprenez très bien ce que celle-ci veut dire mais vous pensez sérieusement que je bave sur tout ce qui bouge vous êtes nombreux dans ce cas mais combien vous avez des chiffres parce que à ce compte toutes les femmes sont comme l'infirmière Ratchet dans vol au-dessus d'unite coucou ça n'a rien à voir celle-ci vous parle d'une culture machiste et sexiste qui fait qu'une femme est tuée en France tous les deux ou trois jours parce qu'elle est une femme sans compter toutes les agressions au quotidien la peur au quotidien je peux vous assurer que ni moi ni personne dans mon entourage n'avons jamais tué ni même agressé la moindre femme ni de près ni de loin cela fait au moins cinq ou six personnes alors qu'allez-vous faire de nous je vous concerne que nous n'avons pas le pouvoir de prédation de ceux qui profitent de leur position sociale pour abuser des gens qui se trouvent sous leur domination la question de savoir si le pouvoir corrompt les hommes ou si ce sont les hommes qui corrompent le pouvoir restent à débattre on verra si les femmes au pouvoir font mieux pour ma part je préférais que le pouvoir change de sexe plutôt qu'il y ait davantage de femmes au pouvoir je peux répéter cette phrase si vous voulez parce que pardon sans même parler de tas de chair on trouve tout de même beaucoup de femmes à la tête de partie d'extrême droite et des blondes en plus ça c'est un coup bas un c'est vraiment sale ok je retire un face sachez tout de même pénible que dans le tout petit monde qui est le mien je connais davantage de femmes qui portent la culotte dans leur couple que l'inverse je connais plus d'hommes qu'il a boucle et cela depuis que je suis tout petit vous feriez mieux de la boucler vous-même bimor vous n'êtes comme peau de chambre vous êtes dans le déni de la réalité que vivent les femmes et c'est absolument insupportable je ne suis pas dans le déni Penny ma mère a été agressée sexuellement lorsqu'elle avait 8 ans par un membre de sa famille faites-moi la grâce de croire que je mesure très précisément les ravages que cela cause sur l'entourage aussi mais bon on fait pas un concours on fait pas un concours on fait pas un concours non je vous parle de vous et je vous parle de moi on fait comment tous les deux on dit que toutes les femmes sont du côté du bien et tous les hommes du côté du mal on fait des salopards les héros de notre quotidien c'est cela que vous voulez que plus personne ne vous trouve jolie désirable attirante digne d'être aimé celle-ci ne veut pas être aimée de cette façon de quelle façon alors de façon respectueuse quand et où celle-ci le veut pas n'importe où et n'importe comment à cause de ses seins ou de son cul à cause de quoi alors voilà le problème [Musique] vous n'avez aucune imagination je vous le confirme je ne crois que ce que je vois et je vois que bientôt je ne pourrais plus désirer une femme sans me sentir coupable vous allez faire de moi un être honteux de ses désirs j'en viens à me faire moi-même l'effet d'un monstre je vous jure pénis je me sens viser c'est au point cela impacte mon couple je n'ose plus embrasser mon ami par surprise tandis qu'elle télétravail ou par la ses copines pendant des heures au téléphone et je parle pas de faire l'amour d'ailleurs je la touche plus on évite ainsi les problèmes nous voici bien tranquille tandis qu'elle achète des trucs sur vinted je joue dans le salon à FIFA 2022 et je collectionne des modèles réduits de voiture des années 60 rien de répréhensible comme vous voyez il règne entre nous l'entente la plus cordiale la morale la plus respectueuse le platonisme le plus philosophique nous avons vaincu la malédiction du patriarcat nous avons triompher de l'amour qui comme le chantait Carmen sème le désordre dans la société car il ne connaît pas de loi érocement vivent thanatoz bon ça va vous êtes satisfaits vous savez quoi bimor celle-ci rêve de vous voir en prison à l'heure de la douche on verra si vous chantez encore les roses du désir masculin en attendant celle-ci plein votre copine oh la pauvre non mais elle va très bien une paire royale le dimanche matin nous faisons du jogging et ce sont désormais des seuls moments nous nous retrouvons en sueur tout à fait essoufflé s'entend délicieusement le fauve l'abstinence est le remède Penny cela m'apparaît évident l'abstinence de tout puisque le mal est partout Marcel l'avait bien compris l'abstinent et le modèle de la citoyenneté qui vient je rigole pas je suis très sensible au fait que vous ne détestiez en tant qu'homme alors qu'il n'y a aucun continent entre moi et un violeur ou un type qui tabasse sa femme d'ailleurs je suis pas un homme pénis je suis un être humain de sexe masculin et non une [ __ ] dont l'attribue serait d'être un être humain vous saisissez la nuance mon sexe ne me définit pas vous devriez d'ailleurs essayer mais il s'agit pas de vous Bima on une fiche de votre cas personnel votre couple vos scrupules votre parano vos petites auto là rien à battre tout ce qu'on vous demande c'est de vous mettre une seconde à la place des femmes comparé à l'ampleur des problèmes qu'elle connaisse depuis leur naissance à tous celles qui se font chaque jour humilier violet abusé agressé et exploiter vous n'êtes qu'une goutte d'urine dans un océan de merde en plus vous collectionnez même pas les petites auto donc arrêtez de raconter n'importe quoi quant à faire du jogging vous êtes regardé non mais on dirait une baudruche toute façon c'est pas vous que celle-ci est c'est ce que vous dites c'est ce que vous représentez tout ce que vous attendez des femmes c'est qu'elle pactise avec l'infériorité dans laquelle la société des hommes les places depuis des millénaires vous voudriez même qu'elle s'en trouve heureuse et ben non dans vos rêves terminez sont plus les gros cons dans votre genre là qui décidaient c'est sympa comme vous me parlez vous voulez que je vous dise ma petite Penny redis une fois ma petite pénis celle-ci vous est claque les burnes je vais quand même le dire je vois très bien ce dont vous ne voulez plus je vois quoi vous dites NON mais à quoi dites-vous oui à qui quel est votre désir car vous aussi vous avez des démons il n'y a pas que les hommes je me trompe peut-être mais on dirait que vous voulez surtout vous retrouver entre vous entre sœur bien au chaud à discuter de vos problèmes à vous réconforter à vous conforter les unes les autres sans personne pour vous faire chier sans un homme à l'horizon car l'altérité n'a pas l'air de vous intéresser beaucoup l'altérité semble le cadet de vos soucis et à la fin cela donne des Monologues du vagin et non un dialogue avec l'autre sexe le plus drôle dans l'histoire c'est que les hommes con comme ils sont se croient le centre du monde art qui ne sont même pas le cœur du problème je peux faire je vais vous faire un petit bisou maintenant ah d'accord ok donc vous faites définitivement la provoc c'est totalement nul c'est consternant bimor vous allez sortir tout le catalogue des conneries du mal blanc hétérosexuel qui sont son pouvoir lui échapper cela votre intention comptez pas sur celle-ci pour jouer à votre petit jeu débile vous êtes pathétique tout ce que vous ignorez des femmes révèle très précisément ce que vous ignorez de vous-même il est là le problème et celle-ci peut répéter cette phrase 10000 fois s'il le faut car vous aussi vous payez le prix fort au genre institué vous devez tout le temps être fort tout le temps bander mais ouvrez bimor vous avez peur les femmes vous terrifient [Musique] c'est tout ce que vous avez trouvé pour disqualifier la lutte des femmes vous souhaitez donc que rien ne change que tout continue dans le meilleur des mondes sexistes des machistes alors qu'ils urgence un point pour vous trop aimable ce que je veux dire Penny c'est que vous les femmes avaient développé un certain nombre de qualité et d'aptitudes qui tiennent au sort qui vous est fait la finesse d'esprit l'art de l'esquive et de la négociation la perception des dangers très en amont ce qu'on appelle l'intuition féminine etc toute chose qui ne tombe pas du ciel mais sont le fruit de votre évolution socialisée pour simplement survivre dans un environnement défavorable tant de faiblesses et d'apparentes fragilité dont vous faites des forces au quotidien et qui mine de rien font votre charme vous rendre tellement spécial et insaisissable et puis sensible car vos sens sont tout le temps aux aguets ils sont bien plus aiguisés que ceux des hommes car votre conscience du danger est permanente ce pourquoi vous êtes incompréhensible pour nous autres avec vous on voit pas venir les coups car vous avez appris des techniques sophistiqué pour tuer et humilier qui est plus fort que vous vous avez même appris l'hystérie car vous faire passer pour folle est un bon moyen de terroriser l'agresseur et qu'il vous fiche la paix c'est un truc de dominer et vous êtes prêtes à renoncer à ces merveilleux acquis car en vous libérant vous allez devenir aussi grossir que les hommes aussi bête dans tous les sens du terme l'humanité avait trouvé le moyen de rendre intéressant la moitié d'entre elles et je crains que ce ne soit bientôt plus le cas il suffit de voir les femmes qui au tennis Éric et brandissent le point après un point gagnant cette arme toute bourrine et testostérone et on perd sans doute beaucoup à être dominé mais on ne gagne rien à être dominant rien de valable les dominants ils n'ont que la force et la brutalité pour eux tandis que toutes les autres facultés humaines appartiennent au dominé ah non mais alors là c'est la meilleure décidément vous les aurez toutes faites vous êtes en train de dire que ce que vous aimez chez les femmes c'est le résultat de l'emprise multimillénaire que vous exercez sur elle hein ce sont les morsures que vous laissez sur leur corps et sur leur psyché mais celle-ci voudrait être sourde faudrait vous couper la langue bimmort à pas votre [ __ ] hein croyez pas ça mais la langue ah ouais et avec une grande scie égoïne parce qu'il y a pas photo bimor vous êtes sexiste et misogyne point barre vous êtes un dinosaure de la pire espèce saviez-vous bénis que si les femmes plutôt que de devoir s'occuper des enfants était parti avec les hommes chasser le mammouth il y a environ 50000 ans vous auriez morphologiquement évolué comme les hommes jusqu'à devenir tout au mas avec de gros poignets des muscles saillants même des poils sur la poitrine finir itawers adieu Audrey comme pour moi à l'époque cette invention de la féminité ne fut pas un moyen d'asservir votre sexe mais une question de survie enceinte les femmes ne pouvaient pas chasser le mammouth et elles étaient trop précieuses pour être exposées or il fallait bien nourrir la tribu rien d'offensant à ce moment-là qu'un homme meurt à la chasse était beaucoup moins grave cela ne menaçait pas la démocratie du groupe 10 autres parfaitement interchangeables pouvaient donner leur semence ce qui au passage en dit long sur la place des hommes tout a commencé au Paléolithique pénis si vous devez vous en prendre à quelqu'un c'est au Paléolithique cela vous a manifestement échappé mais nous ne sommes plus au Paléolithique il est vrai que vous êtes un vieux croûton oui ne dites plus un mot surtout ne dites plus rien celle-ci va faire un malheur si vous continuez elle va vous casser la gueule elle va vous renvoyer vite fait au Paléolithique avec vos congénères velues et bas du front d'ailleurs celle-ci a bien noté qu'elle a moitié moins de textes c'est à dire que vous mais vous n'aurez pas toujours le monopole de la parole bimor aux jours sont comptés sachez-le j'en prends bonne note penne de toute façon nous parlons dans le vide car il y a des femmes et des hommes et non les femmes et les hommes oui dès qu'on généralise on dit des conneries seul compte les individus sauf que nous voici provisoirement réconcilier remettons nous au travail vous êtes vraiment un sale type mort moi aussi je vous aime vous appelez comment pardon vous vous appelez comment Sonia bien joué c'était mieux qu'avec pierre en plus je dois le reconnaître non rien et si je parlais un peu de moi pour changer car tout indique que j'ai du sang berbère dans mes veines lorsque j'étais gosse certaines réflexions à l'école ne laissaient aucun doute mon frère lui-même m'avait dit que je n'étais pas un vrai Baltimore il en était persuadé j'avais haussé les épaules à l'époque je ne voyais pas l'utilité d'en apprendre davantage les gens qui cherchent leur assis on dirait des végétaux et je ne suis pas un végétal je ne suis pas une [ __ ] de plantes vertes surtout que personne dans ma famille n'a jamais émis la moindre remarque sur le fait que j'avais la peau mate et ne ressemblait physiquement pas un Baltimore pas une seule fois pas même une allusion tout était en apparence normale silence radio sur toute la ligne silence absolue je voyais bien que j'avais un bout de salade coincé entre les dents je voyais bien qu'on me racontait des salades pourquoi m'avoir fait naître si c'était pour me reconnaître à moitié c'était bien la peine elles songée en comprenant soudain mon sentiment depuis toujours de n'avoir pas ma place sur terre de n'avoir aucune place à titré aucune légitimité jamais en me rendant compte à quel point j'étais devenu solitaire tout à fait réfractaire impacable de faire confiance aux autres comme à moi car cela me stupéfit me détruit depuis 60 ans mais il faut que je sois avec des gens qui ne m'aiment pas pas avec des gens qui me détestent non non non non non non avec des gens qui très sincèrement parfois très chaleureusement ne m'aime pas ne m'accepte pas comme je suis ne me reconnaissent pas pas vraiment pas du tout mais sans me le dire surtout pas en me faisant croire tout le contraire en croyant eux-mêmes tout le contraire mais je suis peut-être piégé mais je ne suis pas débile je sais ce que je ressens je sais que ma partie [ __ ] personne n'en n'a jamais jamais voulu personne n'en veut il y a toujours un secret dans les familles mais jusqu'à aujourd'hui je ne m'étais jamais dit que le secret de famille c'était moi je peux dire que ça fait bizarre on m'a parfois demandé si j'avais cherché à savoir qui était mon géniteur cela ne me tracassait donc pas n'avait pas envie de le rencontrer on trouvait curieux que je me soucie si peu de le savoir ce n'était pas normal mais qu'imaginait-il car Lucet je retrouvais à part lui demander de me montrer sa [ __ ] je ne vois pas ce qu'il aurait pu m'apprendre de plus concernant mes origines en revanche si ça les intéressait je pouvais leur montrer mon côté [ __ ] il voulait le voir vous voulez le voir non sans façon ok la dernière fois que j'ai eu mon père au téléphone il venait de faire repeindre sa cuisine avec une gazinière flambant neuve et le dernier cri de l'électroménager à 83 ans il était tout content il m'a dit je sais comme ça si tu es hérites tu auras une cuisine tout équipée alors que ma mère et mon frère sont morts et qu'il ne reste que moi si j'hérite mais douce aussi mais je sais bien pourquoi ce conditionnel il m'a démoli sur l'instant il a un rouvert d'un coup la plaie le feu la glace la foudre l'orage le pire étant que mon père ne l'a pas fait exprès il n'a pas dit ça pour me blesser ça lui a bonnement échappé il n'a fait exprimer de façon fortuite l'air de rien sans même y songer à quel point il ne me reconnaît pas comme son fils pas vraiment pas foncièrement pas de façon inconditionnelle mais au contraire de façon conditionnelle enfin bref comme le disait le regretter Rachid Taha algérien à [ __ ] algérien a déclarer [Musique] [Applaudissements] [Musique] [Musique] [Musique] [Applaudissements] [Musique] [Musique] [Applaudissements] [Musique] [Applaudissements] [Musique] [Applaudissements] [Musique] on le sait les déterminismes sociaux là où on est ici dans la soie ailleurs dans la dèche pèse fortement sur le destin des individus il les assigne à une vie à un corps à des croyances à des goûts à des mentalités à des comportements et même à des maladies à des destins mais il y a en chacun de nous peut-être pas chez tout le monde mais chez certains individus un désir une force un rire une vitalité une légèreté un je ne sais quoi un presque rien qui fait qu'il ne restitue pas la totalité de leur conditionnement Sartre appelait cette force la liberté j'appelle cette force la joie de vivre non la joie de vivre du ravi de la crèche non la joie de vivre du bon vivant qui rote et qui pète je parle de la joie de vivre qui sait la saloperie sociale et qui sait le tragique de l'existence et cependant sa joie de vivre demeure elle est plus puissante que la souffrance plus puissante que la colère je parle de la joie de vivre qui est parfois chagrine parfois ivre mais toujours irrésistible toujours pleine d'allégresse à la fois consubstantielle et incommensurable la vitalité même je parle de la joie de vivre qui s'oppose à la tristesse dont le pouvoir a besoin pour exister car la tristesse lui permet d'apparaître nécessaire ce pourquoi tout est fait pour entretenir et valoriser les drames et les horreurs qui se produisent à chaque instant alors que la joie de vivre se moque de tous les pouvoirs puisqu'elle est partout en son royaume je parle de la joie de vivre qui fait qu'un prolo peut lire Proust avec plaisir et un fils de bonne famille se régaler de réparer un moteur de ses mains pleines de cambouis alors que ce n'était pas prévu c'est même interdit je parle de la joie de vivre qui émancipe bien davantage que toutes les guerres de libération car elle est ce qui rendant libre intérieurement rend libre dans le monde voici que l'être voyage il fait danser les casseroles que la famille la société l'époque accroche à ses basques au lieu que ce soit elle qui le mitonne et le quiz à petit feu je parle de l'oiseau bleu et qui possède l'oiseau bleu qui prend soin de son oiseau bleu au lieu de l'étouffer dans son point qui préfère le voir s'envoler plutôt que le mettre en cage avant d'être abandonné de tous Marcel fut d'abord abandonné par sa mère ceci expliquant peut-être cela elle avait 8 ans et sa mère Eugénie Landré envolé disparu après son divorce avec le père de Marcel disparu sans laisser d'adresse à tel point que lors de son mariage en octobre 1940 Marcel ne savait pas où se trouvait sa mère non plus son père qu'il elle va seul son père qui était un petit coiffeur de quartier et qui était avare on a vu au dessus d'un berceau de meilleur fait se pencher il manque un mot pour dire le manque de repère lorsqu'il s'agit de la mer pourquoi serait-il inconcevable ou même interdit de parler de manque de Remer il serait temps que cette expression entre dans le dictionnaire avec tout ce qu'elle signifie et implique de déplorable tous les psychologues le disent l'absence de mère engendre c'est le mot des enfants en colère distant tristes anxieux parfois apathique toujours dépressif des enfants qui ont si peu confiance en eux que pour survivre il porte un masque derrière lequel il dissimule l'abîme qui les habite le vide qui les aspire la case qui leur manque le manque qu'il les dévore et qui au fil du temps ne sait même plus de quoi il est le manque car le manque devient leur être même jusqu'à s'inventer une personnalité tantôt sympathique tantôt insensible dans tous les cas fabriqués par leurs difficultés à être eux-mêmes puisqu'ils n'ont été là pour personne tous ces hommes et toutes ces femmes qui n'ont que leur mère adorait à la bouche que leur petite maman chérie à chérir à qui ils tissent des couronnes de rose blanche et Namour et dont ils affirment qu'elle fût est et sera à jamais leur promesse de l'autre Romain Gary l'heure seul profond sincère et inaltérale Alexandre Dumas la plus belle du monde Luis Mariano Tino Rossi Dalida Georgette plana celle dont les bras sont plus réconfortants que n'importe quel autre bras Lady Di sans oublier que tout ce que j'ai de bon c'est à ma mère que je le dois Albert Cohen et ne parlons pas de Proust sa maman comme il devait faire atrocement ricaner Marcel toutes ces filles à maman comme elle devait la faire grincer des dents jusqu'à ensanglanter ses gencives rouvrir encore et encore l'ideuse blessure et l'obliger à patauger dedans à jamais incomprise des autres atrocement envieuse de leur certitude enchantée et contrainte de broyer sans fin sa propre amertume seul dans son coin enfermé dans ses sarcasmes ça détresse merci maman malédiction sur ce monde pourri amour maternel quand on connaît certaines mères quand on voit certaines mères à l'oeuvre enfin quand on souffre la méchanceté de certaines mères enfin la violence de certaines mères à la folie de certaines mèches quand on sait que Madame jambudi enduisait de harissa l'anus de son fils lorsqu'il avait fait une bêtise et le petit Amidas s'en souvient plus tard il assassinat en 1977 une jeune fille de 22 ans après l'avoir torturé pendant des heures lui enduisant des sens notamment le sexe et l'anus avant de craquer une allumette merci maman pour Madame John Boudi avoir le feu au cul n'était pas une simple image quand on sait ça n'avoir pas de mère peut s'avérer une chance la meilleure chose qui puisse arriver à un enfant pour une fille il existe un lien entre sa mère et son rapport à la nourriture c'est de notoriété publique un trouble maternel peut aisément dégénéré en trouble alimentaire et à l'adolescence Marcel fut-elle anorexique cherche à tel en rejetant la nourriture à rejeté sa mère qu'il avait rejeté si oui la lui permit-il d'avoir une taille mannequin et dans un premier temps de réussir dans le milieu de la mode comme si le problème avec sa mère se révélait tout à coup un atout car la société se nourrit volontiers de nos manques et désarroi elle nous les rachète pour pas grand-chose avant de nous les revendre au centuple nos victoires dans le monde cachent toujours des défaites intimes elle nous donne l'illusion de surmonter nos problèmes alors qu'elle les amplifie et les consolide en nous jusqu'à les rendre insurmontables en se laissant mourir de faim Marcel chercha-t-elle à tuer une bonne foi pour toute sa mère et le manque qu'elle avait d'elle qui l'amplissait toute la dévastée depuis l'âge de 8 ans chercha-t-elle à lui envoyer un message post mortem à lui retourner la culpabilité qu'elle lui avait légué pour abandonner sa fille de 8 ans et son allait comme une voleuse sans même laisser d'adresse Eugénie André devait avoir ses raisons ses propres démons liés à quoi à qui elle devait en tout cas avoir du caractère du cran un certain courage un désir irrépressible de vivre sa vie la volonté inflexible de disposer de son corps et de son existence quoi qu'il en coûte à aux autres et quoi qu'il lui en coupa qui peut le lui reprocher hormis Marcel les gens qui osent s'inventer leur propre destin sans doute ne sont-ils pas aimables au regard des chagrins et des cruauté qu'il cause mais ceux qui trop faible envers eux-mêmes suivent à la lettre les règles et les lois et pour justifier leur incapacité à être voudraient que personne ne soit libre son pire eux sont des assassins aux mains propres il vous tue à la chandelle Eugénie préfère un manifestement avoir les mains sales elle qui a 20 ans avait quitté son Bourbonnais natal pour tenter l'aventure de la capitale elle devait on sait qu'elle méritait mieux que d'être la gentille petite femme d'un coiffeur de quartier la parfaite mère au foyer la femme se sacrifiant elle-même sur l'hôtel de la maternité du patriarcat et de l'épicerie est ainsi tant pis si elle avait tort la claustrophobie suffoquée de la famille c'était non être la bobonne à son bonbon c'est thiolet dans l'esprit Sion domestique passer sa vie à faire la popote et le ménage à torcher sa fille à tenir la caisse du salon de coiffure et à vieillir lamentablement en prenant du poids ses rêves n'ayant pas disparu mais à force de s'amollir en elle s'accumulant en paquet de graisse autour de sa taille jusqu'à naître plus que leur tombeau de cellulite leur bouée bien visible leur cadavre a dit peu voilà qui lui apparaissait peut-être plus désastreux que de tenter l'aventure de sa propre vie dont elle serait l'héroïne les hommes et les femmes ont toujours été libres dans l'exacte mesure où il et elle conquiert leur liberté et tant pis si le prix a payé s'avère exorbitant qui s'approche d'une flamme ne peut pas s'étonner qu'elle brûle il ne peut pas venir se plaindre ensuite ce n'est pas seulement la faute du feu ou Eugénie Landré était une femme sans cœur tout simplement une femme chez qui le sentiment de sa propre liberté se confondait avec l'absence totale du souci d'autrui une femme n'en faisant qu'à sa tête et s'en flattant alors qu'elle était surtout égoïste et irresponsable et de ce fait sa liberté ne valait pas grand-chose elle n'était que l'expression d'une servitude exaspérée de telles individus existent mieux vaut se garder dans le prénom Eugénie il y a génie elle ne pouvait l'ignorer jusqu'à se persuader qu'elle en avait et fondé son existence sur cette conviction reste à savoir s'il s'agissait d'un bon ou d'un mauvais génie pour Marcel la question ne se pose pas le jour du mariage de Marcel et Victor en cette heureuse journée du Mardi 1er octobre 1940 Pétain ratifiait sans même que les nazis le lui demandent le projet de statut des Juifs j'étends les bases de la politique antisémite de l'État français comme un symbole il se produisit ce jour là dans l'hémisphère sud une éclipse du soleil une éclipse totale du soleil et c'est ce jour-là que Marcel et Victor choisissent comme plus beau jour de leur vie jour d'une éclipse totale du soleil jour de gloire antisémites cinq jours avant la cérémonie célébrer le mardi 1er octobre 1940 la presse recommandée de manger des orties un mais délicat qui peut remplacer un plat d'épinard et être servi en potage et le jour de leur noces après s'être passé la bague au doigt Marcel et Victor écoutèrent-ils radio Paris Nord radio Paris mort radio Paris est allemand elle en robe blanche et lui en costume de mariée tout en dégustant des petits fours aux orties ce n'était pas la période la plus propice pour convoler dans la joie et la bonne humeur le mariage du se dérouler dans une ambiance bizarre quasiment en catimini en raison du couvre-feu a posé par les autorités la noce ne pue s'éterniser chacun devant réintégrer ses pénates avant 22h au risque de se faire pincer par une patrouille et de passer la mis en prison voir pire telle cet ami de Marcel jouandeau partie chercher dans la nuit un médecin pour sa femme qui allait accoucher il fut arrêté et pas de peau un soldat allemand ayant été assassiné vers minuit il fut exécuté à l'aube avec une fournée d'autres prisonniers raflées bêtement comme lui l'enfant naquit cependant bienvenue sur terre mais j'ai soudain l'image de Marcel et Victor se retrouvent en seul le soir de leur noces elle heureuse sensuelle excitée un peu pompette elle s'empressant de tendre une grande couverture devant la fenêtre pour respecter les consignes obligeant chacun à se calfeutrer chez soi afin que des habitations aucune lumière ne filtre qui pourrait guider les bombardiers anglais et cette nuit-là rien ne pouvait sans doute mieux se prêter à la situation que de se confiner dans la plus stricte intimité comme s'il s'agissait de ne plus laisser entrer les horreurs des temps chez soi et à l'abri bien au chaud dans leur nid d'amour après avoir allumé une bougie voici que Marcel saute sur le lit encore vêtu de sa robe de mariée qu'elle retrousse vivement et déploître pour s'offrir à Victor se jeter amoureusement sur lui se lever contre son corps l'embrassait partout sentir sa peau sur la sienne sentir son sexe durcir dans sa main avant de se redresser et toute humide sans palais délicieusement sur lui pour leur donner à tous deux un plaisir n'appartenant qu'à eux Marcel fut aussi une vie sexuelle et nous serons jamais si celle-ci fut heureuse mais nous lui souhaitons en même temps ce n'est pas rien la guerre et entre 1940 et 1945 plus de 4 années durant quatre années ça ne fut pas rien à l'âge seulement de 20 ans de vivre dans un monde devenu du jour au lendemain dangereux violent imprévisible arbitraire incompréhensible brutal et criminel de bout en bout un monde offert confiance était devenu impossible et faire profil bas une nécessité où il fallait se battre pour sa pitance pour un bout de pain ou de charbon après avoir fait la queue pendant des heures parfois pour rien que votre voisin votre conjoint votre progéniture ou n'importe qui pouvait par jalousie par rancoeur ou par intérêt vous dénoncez et vous envoyez en prison ou pire ou des sirènes prévenant des bombardements de la RAF faisait de vous des chiens de Pavlov apeurés et Marcel courait-elle alors se réfugier dans les profondeurs du métro dans ces bas-fonds surpeuplés crevaient-elles alors de trouilles se mettait-elle dans un coin pour lire un livre à la lumière d'une lampe Pigeon ou d'étranges désir lui venait-il avec Victor ou même un inconnu car cela s'est vu il existe un dessin humoristique montrant que pour passer le temps dans l'abri on papote on complote on pelote on décote on pelote si Marcel fut la fille de ses parents elle fut surtout une enfant de la guerre elle fut la fille d'une débâcle généralisée d'une faillite des adultes d'une faillite de la société d'une faillite de la civilisation d'une faillite de l'humanité d'une faillite de tout quand on sait que les événements qui traumatisent notre existence modifie notre ADN au point de se transmettre de génération en génération on ne s'étonne pas qu'un individu sur trois souffrirait aujourd'hui 80 ans plus tard de problèmes irrités de la Seconde Guerre mondiale une partie des jeunes nés dans les années 60 et 70 témoignent d'angoisse in compliqué d'un sentiment d'insécurité qui ne trouve pas sa source dans leur propre vie ils connaissent des tranches blocages qui les empêchent de s'épanouir peut-être Marcel Pichon une telle peur toute sa vie peut-être creva-t-elle de faim toute sa vie n'étant jamais rassasié peut-être fut-elle toujours frigorifié peut-être sa vie fut-elle entièrement placée sous le signe du manque manque de maman manque de nourriture manque de chaleur humaine peut-être ne fut-elle jamais en paix au point de devenir une femme inapte au bonheur une femme vouée à la mort et à la destruction jusqu'à s'enfoncer silencieusement dans la solitude et l'indifférence générale tandis que le monde danserait sur son cadavre comme de l'huile sur une toile cirée oubliez qu'il avait épuisé en elle jusqu'à Satan lui-même ce qui manque dans la vie reconstituée de Marcel Pichon ce sont les instants de bonheur cela qui manque cruellement Marcel du pourtant en connaître il dû lui arriver de rire elle fut pendant des périodes non mesurables que celle-ci durate une seconde une semaine ou une année être heureuse juste heureuse heureuse en toute lettre à cause du soleil un matin de juin ou d'un bouquet de fleurs d'un petit lapin d'une soirée joyeuse et réussie d'une nuit d'amour la laissant ravie ce n'est pas possible autrement son existence ne peut être de bout en bout une longue nuit sans fin sauf que les archives ne conservent rien du bonheur les moments heureux ils le font pas date et ainsi sont-ils les grands oubliés de l'histoire l'histoire elle retient les drames et les catastrophes jusqu'à faire croire que les drames et les catastrophes sont les moteurs de l'histoire alors que c'est un biais des archives c'est parce que le bonheur ne laisse pas de traces visibles et qui peut dire si le bonheur ne représente pas 90% de l'histoire de l'humanité sauf que les historiens n'en savent rien puisqu'ils n'ont accès qu'aut 10% de l'histoire visible à quand une histoire du bonheur quel historien relèvera-t-il ce défi quand saurons-nous le meilleur qui a eu lieu et non seulement le pire qui a eu lieu ce que le bonheur provoqua et son rôle dans le cours des événements il y a urgence non en attendant j'aimerais que l'on garde présent à l'esprit que Marcel fut parfois joyeuse même si aucun document de La Teste ni ne la testera jamais hormis cette photo prise à Biarritz sous un beau ciel bleu [Musique] [Musique] cinq minutes plus tard je sonne à la porte de l'appartement 3 [Musique] un coup de sonnette à la fois doux et bref un coup de sonnette que je veux le moins agressif possible tout est dans le coup de sonnette la Gestapo on savait quelque chose derrière la porte je perçois un léger bruit comme quelqu'un se glissant sans bruit pour observer par l’œil ton je ne bouge pas prends l'air le plus pacifique que je peux je sens l'oeil tombe examiné me passer au crible encore quelques secondes bon allez je vais pas vous voler je viens pas installer un [ __ ] de compteur LinkedIn et vous escroquer avec un calendrier des PTT et après quelques chuchotements dont je devine la teneur j'entends un verrou tourné et l'instant d'après la porte s'en trouve de quelques centimètres laissant apparaître la tête toute grise d'un vieux monsieur c'est pourquoi dans ses yeux un mélange de suspicion et de curiosité il est vraiment âgé au moins 80 ans son visage était paix frippé tavelet de taches de vieillesse tâches répugnante tâches déprimante il a dû enfiler une veste en vitesse car en dessous il est en pyjama rayé dans son dos j'aperçois une femme aussi vieille que lui toute menue et ridée elle est en peignoir à fleurs le son d'une télévision me parvient alors j'explique pourquoi je dérange c'est pas moi qui l'improvise bla bla bla bla une femme morte blabla Marcel Pichon ça vous rappelle-t-il quelque chose et mon cœur de faire un bon dans ma poitrine car le vieil homme assure ce souvenir très bien de Marcel tu te souviens tu te rappelles de la dame du sixième qui crie à sa femme en se tournant vers elle elle doit être un peu sourde mais si bichette la dame qui est morte de faim il crie encore il l'appelle bichette et bichette de se prendre aussitôt la tête entre les mains en disant de fin elle s'est tué chez eux c'est un peu plus grand que chez Marcel mais bien petit cependant un F2 comme qui dirait comme tout est aujourd'hui réduit à des sigles des lettres et des numéros sans doute par souci d'humanité je m'excuse encore une fois de les déranger le vieil homme a baissé le son de la télévision qui trône sur un buffet imitation Henri III j'ai dérange pendant les chiffres et les lettres cette émission existe donc toujours waouh je me suis assis sur une chaise collée contre un mur eux me font face installer sur un canapé qui fut un jour bleu roi bichette se soucie davantage de ce qui se passe sur l'écran de la télévision que de moi son mari semble en revanche content de ma présence un peu de distraction c'est surtout à lui que je m'adresse à lui que je demande Marcel et ce dont il se souvient Marcel et tout ce qu'il sait sans le brusquer en le laissant parler à son rythme elle habite à l'appartement jusqu'au dessous au cinquième a été déjà âgé elle doit être morte la pauvre elle a déménagé c'était pas très longtemps après en 86 ou 87 faut dire qu'il y avait de quoi car un jour des asticots sont tombés de son plafond plein d'asticots de gros verts blancs il tombait par grappe entière dans sa chambre sa grouillait énormément il y en avait tellement qu'ils avaient fini par percer le plafond ça leur avait pris 10 mois mais il était arrivé il a fallu tout refaire là-haut tout à saisir le plafond le plancher les murs les travaux ont duré des semaines c'est comme ça que les pompiers sont venus c'est comme ça qu'on a su c'est pas du tout à cause de l'odeur ils ont raconté n'importe quoi dans les journaux se tournant vers bichette il lui hurle dans les tympans tu te rappelles elles cette plaque les mains sur son visage et j'ai mis partout ils sont bien marrants les vargasses et j'essaie de leur soutirer un maximum d'informations sur Marcel j'apprends ainsi qu'elle aimait les livres de Michel Zevaco m'avait prêté le jeune élu oh là là mais qu'elle détestait les animaux un silence sur la télé mon oeil attrape une série de lettres le candidat finit par trouver rasibus mais il y avait mieux en 8 lettres subirait les nuls candidats qu'il dit en rebouchant la bouteille de calva se tournant vers bichette il lui crie c'était lequel mon frère Jacques qui habitait le deuxième non non de la main son mari me fait signe qu'elle perd un peu la boule j'aime pas le sourire complice qui ne m'oblige à lui renvoyer il y avait aussi le nain pieral qui l'ajoute ah oui oui oui le bichette tout excité soudain le nain pieral le nain le plus célèbre du cinéma français celui des visiteurs du soir de l'éternel retour du capitain il a habité ici au 183 rue Championnet tout à fait répond le vieux qui a écrit le capital et elle disait Vaco mais on entend kézako mais Marcel et pieral il se connaissaient je demande c'est possible oh c'était un drôle le pieral une vraie taille vous savez ce qu'on dit des nains ils sont pas petits partout si vous voyez ce que je veux dire keral était lubrique qu'elle répète c'était pas un nœud c'était un âne qu'elle glisse follement et lui il se promenait dans les couloirs déguisés en femme avec des plumes des fofreluches tout le tralala oh fallait voir [Musique] avec la perruque blonde les fossiles le bois rose chez lui dans l'oreille de sa femme à ses mots bichette rigolent elle peut plus s'arrêter de se trémousser qu'elle fait en gloussant et en poussant son mari du coude il lui manque des dents en bas et en haut elle me fait peur soudain je sais pas si c'est moi ou si c'est pierre-alle ou si c'est l'alcool enfin je me sens tout à coup d'électricité dans l'air je sens ça j'ai pas j'ai comme un mauvais pressentiment je les regarde sur le canapé mais lui avec sa veste en filet sur son pyjama rayé puis elle avec sa robe de chambre à fleurs tous les deux maintenant Rougeau à cause du calva et qu'elle touche ils ont mais quoi il vient de lui passer son bras autour des épaules de bichette là et puis et tous les deux de s'embrasser sur la bouche et tous les deux de se rouler une super pelle là devant moi comme si j'étais pas là au contraire parce que je suis là allons-y je crois pas mes yeux alors je veux pas voir ça je vois rien savoir je détourne le regard je fixe la télévision et je me concentre sur les lettres affichées à l'écran sans parvenir à me former un seul mot [Musique] pain c'est pas pain c'est pas terrible ça non mais je suis pas contre l'amour à 80 ans mais là pas en public là pas devant moi là candidat il est parvenu à trouver pimenté waouh c'est pas mal c'est huit lettres ah mais il est pas si nul ce candidat bon alors ils ont fini voilà alors je tourne la terre avec un épée et bichette elle est rubiconde et elle me regarde avec des yeux brillants elle est complètement ivre elle passe une petite langue velue je veux même pas voir sur ses lèvres craquelés je sais que tu le fais et mon Dieu elle me fait de l'oeil non je rêve pas Noël Maggie pour de vrai et lui le vieux il a glissé une main sournoise et décharnée dans le peignoir de bichette dont les pans se sont écartés exhibant un sein qui dégouline sur des chairs ratatinées et sans vergogne ostensiblement que je rate rien du spectacle ses doigts en poignent et presse la mamelle si ça s'appelle caresser enfin plutôt très un vieux pis oh merde alors non mais je suis tombé ah je suis tombé sur deux par tout ça de 80 ans deux centenaires de la fesse ah mais la concierge m'avait prévenu qu'ils étaient bizarres et je comprends maintenant bon bah écoutez ça sera sans moi l'échangisme version 5e âge merci bien alors je sais bien que les vieux ont droit à une vie sexuelle alors là désolé je fais en me levant je crois pas que je rester chevreau de bichette d'une voix abîmée je peux vous faire des choses se disant elle fait mine d'ouvrir ses pauvres cuisses et là c'est trop assez d'un bon je ne dirige vers la porte ouvre vivement tandis que dans mon dos j'entends bichette rire grassement et crier quelque chose qui commence par une petite mais dont la fin se perd dans le claquement de la porte que j'ai vivement refermée derrière moi mais qui sait ces gens et c'est quoi ce délire c'est quoi cette immeuble c'est quoi ce livre [Applaudissements] 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 le temps de compter ici même jusqu'à 60 15 personnes sont mortes de faim dans le monde 15 personnes voilà qui donne un peu de prix autant qui passe à chaque minute qui passe c'est tout de même dingue l'homme a inventé la roue il a maîtrisé le feu et le fer il a domestiqué la nature et bâti des cathédrales il a trouvé des vaccins et édifier des villes immenses il est parvenu à aller sur la lune et se dirige maintenant vers Mars il a réalisé la fission nucléaire et il s'est manipuler le génome des êtres vivants comme la lumière à l'échelle du photon mais concernant le fait que certains possèdent beaucoup trop et d'autres quasiment rien aucun véritable progrès aucune volonté réelle de résoudre ce problème socialement l'humanité s'éclaire toujours à la bougie et c'est un non se disait juste que ce n'est pas rien d'avoir faim et vous m'étonnez la fin et la vérité première de notre condition humaine pénible elle est ce qui rythme notre biologie au moins deux fois par jour j'ai beau manger à ma faim et parce que je mange à ma faim parce que la fin est pour moi un sentiment agréable que je peux satisfaire sur l'instant en ouvrant par exemple la porte du réfrigérateur simplement en faisant ce geste d'ouvrir la porte du réfrigérateur et de prendre un truc à manger qui me plaît comme si j'étais dans un [ __ ] de conte de fée j'ignore que la femme domine je crois la sourire alors que c'est elle qui a chaque instant se nourrit de moi au commencement n'est pas le verbe péni mais la fin au commencement Ève mangea le fruit de l'arbre de la connaissance nous ne le savons plus dans nos contrées rassasié mais comme on parle de mort de faim nous sommes fondamentalement des vivants de faim inversement qui n'a pas faim qui est repu et mort la satiété n'est rien d'autre qu'une œuvre de mort péni retenez bien ça est-ce que vous dites et bien joli et puis meurt mais la fin est tout de même le pire qu'un être humain puisse connaître de son vivant et que Marcel se soit volontairement laissé mourir d'inanition à quelque chose d'indécent quand de par le monde des centaines de millions de gens n'ont pas de quoi se nourrir ni aujourd'hui ni hier ni demain et je sais Penny mais pour chacun son malheur est irréductible il est tout le malheur du monde rien à [ __ ] que d'autres souffrent le désespoir est un égoïsme celle-ci emmerde le désespoir waouh qu'est-ce qui vous arrive plus non c'est rien biman désolé c'est juste que celle-ci a lu L'autre jour un livre sur le siège de Paris celui de 1590 par Henri IV ne me dites pas vous allez me raconter la guerre des religions à Saint-Barthélemy et Paris vaut bien une messe Paris vaut surtout un bon gueules ton car le mémorialiste pierre de l'étoile a raconté ce qu'il avait vu de ses yeux vu lors de ce siège qui celle-ci vous la prend si vous l'ignorez fille 13000 morts de fin et il rapporte tenez-vous bien qu'une dame riche ayant vu ces deux enfants mourir de faim elle les a cachés chez elle et les a fait salés par sa servante afin de s'en nourrir ensuite toutes les deux vous voulez dire que cette mère a fait saler la viande de ses gosses et qu'elle les a mangé comme si c'était du jambon ne faites pas cette tête bille mort vous jugez le ventre plein graves erreur si vous deviez chercher votre pitance comme un rat vous comprendriez qu'aucune morale ne résiste à la fin tous les principes volant déclare la civilisation des plus qu'un mot et Marcel s'est laissé mourir de faim voilà elle a dompté la pêche je comprends ce que vous voulez dire ce n'est pas rien de se laisser mourir de faim quand on sait ce qu'est la fin ce que celle-ci comprend moins ce sont les écrivains l'horreur de cette scène a inspiré Voltaire sauf que dans sa henriad il n'est question que d'un seul enfant d'un seul fils quasiment du Christ et il n'est pas mort de faim bah non ça serait trop banal non c'est la mer qui tue son enfant avant de le manger parce que pardon si la mère assassine son fiston avant de le boulotter si elle l'égorge alors on est en pleine trajet dit on touche enfin au sublime ou forcément sublime et Voltaire racontent vraiment que la mer égorge son enfant avant de le manger et comme celle-ci vous dit la mère s'y reprend même à trois fois avant de planter son grand coup de là dans le cœur de son fils vous le croyez je me sens bien énervé pénible mais il y a de quoi car le pire bimor ce qui est vraiment déplorable c'est que cette version de la mère infanticide aboutit à évincer la salaison des petits elle occulte l'imagination de la réalité car la réalité a une imagination bien supérieure à toutes les imaginations qu'il a composé et s'il y a une chose complètement folle une chose absolument tragique monstrueuse et insondable de bout en bout qui met la littérature au pied du mur ce sont ces deux femmes la mère et sa servante salant les corps des PC et sans doute vider des deux enfants leur viscères soigneusement mis de côté comme des morceaux de choix des morceaux plein de fer et de vitamines vous voyez la scène vous voyez la cuisine la grande table en bois le corps des enfants allongé dessus le bol de sel les grands couteaux de boucherie les cils peut-être la bougie la pénombre tout autour comme dans un tableau de Fantin-Latour vous les voyez la mer et sa servante toutes les deux penchées toutes les deux silencieuses et concentrées tandis qu'elles sale la chair des enfants morts leur cuisse leurs bras leur jarret avec des gestes lents et précis leur manche retroussées sentir un mot en évitant de prononcer le nom des enfants si refusant absolument sachant que leur survie dépend du soin qu'elle mette à saler parfaitement la viande qui devant elle n'est plus la chair de la chair de personne n'est plus que viande simple bidoche de sorte que celle-ci ne pourrissent pas se conserve le plus longtemps possible leur bébé leur permettant d'avoir de quoi manger pendant plusieurs jours leur sauvant la vie et leurs mains grâce de celle rouge de sang vous les voyez et les quartiers de viande suspendus ensuite à des crochets et la mer les fictions sans bouger chassant les mouches et les mouches chassées reprenant son immobilité tandis que dans son dos la servante lave les couteaux rangent les bols rangent les bols de sel nettoie la table sort des assiettes voilà ce que je vois bimor vous avez une sacrée bonne vue pénible on croirait un tableau de Vermeer un Vermeer énigmatique comme le sont tous les verbes comme l'Angélus de billets dont vous parliez l'autre jour les deux paysans prient en fait devant la tombe de leur enfant qui est mort sauf qu'on ne le voit pas la toile ne le dit pas mais le panier de pommes de terre à leurs pieds il ressemble quand même drôlement à un berceau non je vous fais pas dire en tout cas merci pour les images que vous venez de me mettre dans la tête j'ai compris que la fin c'est réellement quelque chose j'ai compris que la littérature est un le feu de la réalité lorsqu'elle souffle exagérément dessus je peux vous inviter à dîner maintenant vous voulez qu'on regarde Top chef mais j'allais oublier j'ai eu beaucoup consulter les archives des écoles de filles maternelle primaires et secondaires situés dans un rayon d'un kilomètre et plus autour du 144 rue de Javel celle de la rue violet de la rue Lacordaire de l'avenue Félix Faure et de je ne sais quelle autre établissement je n'ai trouvé aucune trace d'une élève Pichon Marcel scolarisé entre disons 1923 et 1938 une vraie déception sachant que j'ai trouvé dans le registre de l'école de la rue violet une Pichon Denise née le 28 mars 1918 à Guillemot dans le Finistère elle est ainsi décrite très bonne tenue caractérisant intelligence vive progrès satisfaisante travailleuse toutes les appréciations ne sont pas si flatteuses oui ainsi une certaine Marguerite Le Pen né le 12 février 1920 d'un père employé apparaît d'une faible intelligence paresseuse progrès lent ira au cours de pré-apprentissage rue miaulisme pour sa part Edith juif né le 12 décembre 1923 Andouillé Mayenne dont je redoute qu'elle a pu devenir notamment en 1940 alors qu'elle avait 17 ans sa créables envoyés en province à cause d'une maladie grave de la mer il y a des noms difficiles à porter oui quand je parle pas de Jacqueline cocu enfant molle d'Arlette venin caractère fermé et peu souple ou de Michel [ __ ] qui à l'école de la rue Sextius était peut-être à la condisciple de Marcel Pichon et peut-être était-elle copine Marcel justement qu'elles appréciations quel caractère quelle intelligence quelle tenue enfin d'après ses professeurs mais était-elle je cite d'une intelligence médiocre paresseuse romanesque Denise Moulinier fille d'un père employé au Hal et d'une mère de concert n'était-elle une enfant charmante très bien élevée excellent cœur de Nice pivonnet son père était sous-directeur chez Panhard et était-elle une élève indisciplinée avec un caractère faux et sournois moyennement doué et prétentieuse devrait être tenus sévèrement à cause de son mauvais esprit Gisèle Robert père employé était-elle très peu douée mais fort vaniteuse d'une moralité douteuse Henriette Alain père infirmier ou bien intelligente douée pour l'enseignement littéraire très bien élevé aimable et original Madeleine Fontana père maître d'hôtel etc je lis ces appréciations qui semblent d'un autre âge et qui en effet le son on imagine pas aujourd'hui des maîtres et des maîtresses jugées moins les résultats scolaires de leurs élèves que leur caractère agréable ou déplaisant la nature sincère ou fausse leur cœur bon ou mauvais leur tenue soigné ou négligées surtout que les meilleurs appréciations concernent les enfants des classes les plus aisés et que disait Bourdieu sur le rôle de l'école dans la reproduction du capital culturelle et social d'un autre côté les élèves sont aujourd'hui évalués selon des objectifs pédagogiques non atteints partiellement atteint atteint ou dépassé cela n'a plus rien de personnel on croirait qu'on parle de machines quoi qu'il en soit je lis ces appréciations et je me demande ce qu'a bien pu devenir chacune de ces petites filles nées dans les années 20 quel destin fut le leur quelle vie que devint le côté romanesque de Denise Moulinier l'excellent cœur de Denise pivonnet le caractère fou et sournois de Gisèle Robert l'originalité de Madeleine Fontana je me pose la question et puis j'oublie je me dis que depuis le début il ne s'agit que d'une chose transformer l'impossibilité de savoir qui était Marcel Pichon en possibilité d'écrire sur elle je peux répéter cette phrase il le faut car elle est au cœur de notre enquête c'est bien de la Transformer l'impossibilité de savoir qui était Marcel Pichon en possibilité d'écrire sur elle saviez que Marcel avait la passion des odeurs chez elle l'odorat était très importante d'ailleurs elle possédait un petit appareil sorte d'orgue à parfum dans lequel elle glissait des cartouches odorifères pour après avoir actionné une petite manivelle respirer les senteurs qu'elle avait capturé ici ou là celle d'une robe qui avait appartenu à sa mère d'un lit dans lequel elle avait fait l'amour avec Paul des marais entourant baumiers et même les effluves d'une pissotière des effluves d'une pissotière comme je vous le dis mais pas n'importe quel épisode hier attention ah non il s'agissait de la pissotière qui se trouvait boulevard Malesherbes à l'angle de la place de la Madeleine il s'agissait de la pissotière que Proust qui habitait juste en face voyez de sa fenêtre il faut que vous sachiez pénic avant de disparaître à la fin des années 70 les pissotière servait de lieu de rendez-vous aux homosexuels qui venaient se retrouver là pour se faire des gâteries tremper furtivement leur biscuits lequel était parfois un morceau de pain il ne s'agissait pas seulement de faire pipi et Proust adoré observer le manège interlope qui se déroulait juste sous les fenêtres il avait une vue imprenable sur cette pissotière que les familiers appelés entre eux la petite madeleine et qui paraît-il était très fréquentée bon enfin je dis pissotière mais le nom officiel était vespasienne du nom de l'empereur Vespasien qui imposa à une taxe sur l'urine des Romains au premier siècle de notre ère et plus trivialement les vespasiennes étaient baptisés Ginette ou tasses je vous explique pas pourquoi ou bien voulez-vous que je vous fasse un dessin non sans façon en 1900 Paris comptait pas moins de 4000 urinoirs il y avait une Ginette tous les 200 m et vous comprenez maintenant faites le lien la tasse la Madeleine tremper son biscuit Proust c'est pas par hasard si Marcel a choisi cette pissotière elle connaît ses sons elle ne s'appelait pas Marcel pour rien vous voulez dire by mort que la page la plus célèbre de la littérature française le passage que les écoliers de France apprennent depuis des générations à l'école dissimule un sous-texte graveleux accessible seulement aux initiés vous faites marcher celle-ci avouez pas du tout relisez ce qu'écrit Proust il parle du plaisir délicieux qui envahit après avoir porté à ses lèvres une cuillerée du thé où il a laissé symbolir un morceau de ces gâteaux courts et dos du qu'on appelle petite madeleine il parle d'une puissante joie au contact d'une naissance précieuse que vous faut-il de plus alors en plus pardon mais tendez moi bouleversifiant pour un simple gâteau trempé dans du thé est-ce que vous y croyez vous hein alors que s'il s'agit d'autres choses d'une autre sorte de gâteau d'une autre sorte de thé à tous c'est clair tout prend sens et dire qu'il existe des bibliothèques entières sur l'édifice du souvenir qu'à édifié Proust dans cette page et pour l'édifier on peut dire que c'était différent mais vous êtes un grand malade bimor vous ne respectez vraiment rien vous salissez des cils bas décidément tout vous savez qu'on fête cette année le centenaire de la mort de de Proust et et vous vous salissez vous salissez tout vous ne comprenez pas péni je suis en train de vous dire que la littérature c'est prodigieux je suis en train de vous dire que Proust est un génie je sais plus et bien tu ou bien que tu te fasses ma lave avec c'est dommage de pleurer comme ça je suis sûr que tu traînes malheureuse mais quand même je ne suis pas si j'ai raison il me semble que pleurer ça fait un petit plaisir dis-moi ce que tu sens au fond de toi tu pleures tu très malheureuse mais tout en pleurant tu sens un petit plaisir c'est pas vrai oui c'est vrai ça fait un petit plaisir c'est toi l'abîmer c'est très bien tu as raison d'aimer les livres dis-moi quel âge as-tu 17 ans tu as 9 ans tu auras 17 ans dans 8 ans en 1985 jusqu'ici enfin je veux dire depuis 60 ans les conditions de ma venue sur terre ne me préoccupaient pas mais alors mais vraiment pas du tout et pas quoi j'utilise chaque jour plein de mots dont j'ignorais l'étymologie et cela m'empêchait ni de parler ni d'écrire par ailleurs je connaissais plein de gens qui naient quelque part sans qu'ils y soient pour rien se mettait à revendiquer fièrement leurs origines comme un premier pas vers Sa Majesté la connerie au vrai j'aimais cette intercertitude qui faisait de moi à tantôt le fils de mon père tantôt celui d'un Algérien inconnu au bataillon tantôt des deux comme ma mère un jour que je la pressais de questions me l'avait dit sans en bas et je la cite mot pour mot lorsque deux hommes éjaculent dans le vagin de la femme leur spermatozoïde fusionne pour donner naissance à un mutant la phrase m'était restée difficile de l'oublier sur l'instant j'avais eu la vision de deux pénis ensemble dans le vagin de ma mère j'avais chassé cette vision j'ai préféré ne rien savoir finalement j'en savais bien assez tout à coup j'imagine que c'est lié mais il se trouve que je n'ai aimé dans ma vie que des femmes dont l'amour qu'elle me portait se transformer très vite en machine à déchiqueter j'ignore quel point sensible je touchais chez elle qu'elle interrupteur mais c'était imparable c'était comme si j'excitais leur double rangée de l'âme entrecroisées celle-ci puissamment actionnée par des tambours turbomoteurs qui n'a pas vu une déchiqueteuse en action de ces rien de l'amour et de la vie ou c'est lié à ma mère car ma maman était une déchiqueteuse qui faisait aussi broyeuse trancheuse filocheuse la séreuse un vrai combo le modèle grand luxe son niveau d'efficacité était classé P7 c'est le plus haut niveau de performance pour broyer quelqu'un qu'on aime de lui il ne reste rien non de fines bandelettes qu'on peut encore avec une infinie patiente reconstituée mais des sacs plein de confettis faisant au moins de 5 mm de long et un de large ce n'est pas Marcel qui dira le contraire sa mère était manifestement de la race des grandes déchiqueteuses mais je ne me plains pas rétrospectivement je vais pas porter plainte ou alors il faudrait que je porte plainte aussi contre moi-même ça serait d'ailleurs pas une mauvaise idée nous devrions tous commencer par là car je ne choisissais pas mes amours au hasard j'avais beau rêver d'une femme qui m'aimerait de la façon la plus douce et compréhensive possible je tombais systématiquement amoureux de femmes qui me déchiquaient avec un soin maniaque c'est la preuve que nos intentions conscientes n'ont pas grand intérêt nos intentions conscientes elles mesurent très précisément la distance qui nous sépare de nos véritables intentions dont nous voulons rien savoir par peur ou par honte je le dis une fois pour toute le malheur qui vient après l'amour n'est pas juge du bonheur qui fut pendant il en est seulement le prix croit-on qu'aimer est gratuit que l'amour est un du que le feu ne brûle pas qu'il ne devrait pas brûler que nous le voulions ou pas il y a en nous une part maudite la mort existe l’angoisse nous étreint tout nous névroses depuis notre naissance il faut en avoir aucune idée de l'ampleur de l'humanité pour l'ignorer non déplaise à celle et ceux qui veulent éradiquer de la surface de la Terre le mal l'angoisse la mort le chagrin la violence l'inconscient qu'à vouloir transformer l'aventure humaine en activité aussi hygiénique et inoffensive que le jogging boire du thé vert regardez le foot à la télé monter une startup faire du shopping ou se brosser les dents mais je vois bien ce que l'on gagne à tout policier tout protéger tout surveiller et punir mais je vois aussi tout ce que l'on perd individuellement et collectivement celles et ceux qui nous font du mal ceux et celles qui nous causent le plus grand tort il nous permette de les haïr sans aucune retenue de se venger sur eux de tout ce qui ne va pas en nous c'est comme un cadeau qu'il nous faut quand admettons-nous le bien que nous devons au mal qu'on nous a fait quand bien même le mal qu'on nous a fait nous a totalement démoli tout ça pour dire que d'après le test ADN que sur un coup de tête parce qu'il était temps que j'obtienne des réponses j'ai commandé à une société basée aux États-Unis il paraît que 50,7% de mes gènes sont d'origine européenne et 49,3% d'origine maghrébine sur le test il était même indiqué province de Tizi Ouzou au moins c'était clair le n'était plus permis je suis pour moitié un petit bout de newle bel et bien après avoir lu et relu toutes les informations génétiques qui me concernaient aux joies de découvrir que je possédais 2% d'ADN Néandertal voilà qui allait ravir pénis j'ai soudain réalisé à l'onglet correspondance que mon ADN machin mais avec aucun autre de façon significative autrement dit je ne possédais ni demi-frère ni demi-sœurs cette réflexion me plongea dans des tranches Arves car l'espace d'un instant je m'étais imaginé partir à la recherche de mes frères et soeurs fut-il demi je me voyais les retrouver et plein d'amour fraternel leur expliquer que leur père et que et que ma mère et puis et puis mon père enfin enfin tous les trois ensemble et enfin tous les trois jeunes et beaux et nus sous le soleil brûlant de Tizi Ouzou en pleine guerre d'Algérie au milieu des atrocités leur opposant les plaisirs souverains de la chair enfin bref il comprenait il voulait que je fasse un dessin et pas les peut-être voir d'abord sur quiche tomber je marchais tout de même sur des œufs et tout le monde n'a pas les idées larges ils sont si nombreux à s'offenser pour un rien à apprendre tout mal avoir aucun humour pourtant il y avait pas mort d'homme j'ai dit plutôt la preuve du contraire où elle drame trois jeunes adultes plein de fougues et de sève avaient pris du bon temps Rebais tout ça de honte de mystères de chats et de silence raison pour laquelle ce que j'avais à dire risquait d'être mal perçu surtout si mes frères et sœurs d'Algérie croyaient en Dieu en la religion au commandement qui venus soi-disant dans haut réprime sévèrement les plaisirs d'ici-bas étaient-ils d'ailleurs musulman Prat un peu beaucoup à la folie pas du tout parce qu'ils avaient vu Jules et gym ils avaient aimé ou bien la décadence de l'Occident avant de s'enfermer chez elle et de cesser de s'alimenter Marcel reçu-t-elle du monde des nouvelles encore plus mauvaises que d'habitude ce prodige utile en 1984 1 ou plusieurs événements qui la décourageant définitivement lui faire dire STOP c'est bon la couper plein de ras-le-bol allez tous vous faire si c'est ainsi c'est non c'est sans moi car les temps changaient ils avaient à présent les visages de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan et en France celui de François Mitterrand qui deux ans après avoir été élu sous la bannière sociale ou communiste avait rallié le camp de ceux qui intransigeant sur les bénéfices avec décidé de renoncer à l'idéal démocratique d'une prospérité pour tous au profit c'est le mot de quelques-uns seulement et quoi c'était la crise c'était 2,5 de chômeurs tout à coup et des écarts de salaire multipliés par deux par 6 par 20 et tant mieux pour le 1% des plus riches et tant pis pour les autres tant pis pour Marcel qui deux fois divorcé se retrouvait seul et démuni à l'âge de 64 ans 7 mois plus tard elle disait adieu à tout ce joli monde je ne dis pas que c'est lié je dis que tel était le contexte je dis que les dates sont imparables car 26 septembre 1985 c'est-à-dire un mois pile après qu'on ait découvert le cadavre de Marcel morte de fin Coluche lancé sur Europe 1 son projet de resto du coeur en réaction à l'augmentation de plus en plus visible de nouveaux pauvres crevant la dalle au coin de nos rues cette première campagne démarra en décembre 1985 avec plus de 8 millions 500 000 repas distribués gratuitement dans 18 vies en 2019 l'association fondée par Coluche a distribué 133 millions de repas dans 21 centres ouverts dans toute la France et dire combien les choses ne cesse d'aller mieux il se trouve qu'en août 1984 c'était les Jeux Olympiques de Los Angeles et l'image la plus marquante de ces JO fut sans nul doute celle de la Suisse Gabriela andersoncies terminant l'épreuve du marathon titubant à garde totalement déshydratée dans un état second dans un état textuel d'extination totale ses bras et sa tête balance dans tous les sens ça bouche suffocant et ses jambes tellement tétanisées tellement perplus de crampes qu'elles zigzaguaient sur la piste tel un pantin des articuler ne pouvant plus mettre un pied devant l'autre et y parvenant malgré tout à force de courage et de dépassement de soi à force de volonté surtout parce que la volonté de Gabriella Anderson Chase en avait décidé ainsi parce que l'esprit est plus fort que la matière il peut imposer au corps d'aller au bout de ses forces et même au-delà de la souffrance s'il le veut comme on crève un cheval soussoit comme un pas grave un força ou une bête de somme qu'on peut terrasser de travail puisque le corps pour l'esprit n'est qu'un esclave un forçat une bête de somme qu'on peut exploiter à mort retransmises en direct la séquence philo tour du monde la souffrance avait désormais son visage sextasièrent en cœur les journalistes lesquels ne rate jamais l'occasion de diffuser l'injonction de réussite qui est au cœur de nos sociétés marchandes et dont le sport de haut niveau véhicule à la fois le spectacle et l'idéologie Marcel Vittel ses images peu importe il suffit de respirer l'air du temps de baigner dans le jus de l'époque car elle n'obligea pas moins son corps à subir sa loi jusqu'à l'année en tir tout entier le crever sous elle pendant 45 jours l'offrir en holocaustes jusqu'à ce que d'elle il ne reste que sa volonté triomphante la toute-puissance de son esprit sauf que le public ne se leva pas pour applaudir sa performance tandis qu'elle faisait son dernier tour de piste comme s'il faut le cas à Los Angeles le 5 août 1984 lorsque gabria Anderson size entra dans l'enceinte du Mémorial Coliseum et férocement lamentablement interminablement franchi les 400 derniers mètres qu'il a séparé de la ligne d'arrivée la séparer de son rêve et rêve de quoi au juste de quoi ce rêve peut-il être le prix pour s'infliger tant de souffrance le mot sacrifice qui systématiquement revient dans la bouche des sportifs de haut niveau il me cause chaque fois un malaise il est le contraire de l'esprit du jeu donc de la vie Gabriella Anderson chasse a raconté plus tard qu'au moment d'entamer sa dernière ligne droite elle n'avait qu'une idée en tête une seule obsession finir fini et Marcel Pichon alors ne méritait pas les mêmes applaudissements elles dont la volonté d'en finir avec la vie fut non moins flexible forcenée et totalitaire au terme d'un marathon de 45 jours sans manger chaque jour comme un kilomètre de douleur imposées à son corps il fut un temps où le mal l'idée que la société se faisait du mal était une puissance extérieure une force démoniaque qui rôdait et menaçait les individus c'est pourquoi il se livrait à des sacrifices et à des rituels de conjuration se signait en voyant un chat noir puis le diable est devenu une figure intériorisée et l'individu le lieu même du combat entre le bien et le mal Saint-Augustin tourmenté par ses désirs et luttant contre les tentations de la chair marque se tournant de la conscience occidentale ou l'individu est désormais obsédé par ses propres démons qui le déchirent d'une culture de la persécution l'Occident est passé à une culture de la culpabilisation après avoir déplacé le mal au sein du sujet il inauguera un nouveau rapport de l'individu avec lui-même et avec les autres imposa une peur de soi et de ce fait un contrôle de soi tout à fait comment dirais-je comment tout à fait inédit me dit la psychiatre que j'ai contacté pour devenir un être civilisé l'individu intériorise de nombreuses contraintes sous l'effet de l'éducation des règles morales des lois des sanctions etc le problème c'est que ces contraintes intérieures peuvent mettre tellement la pression sur l'individu qu'elle dégénère angoisse fatigue manie trouble de l'humeur dépression quels sont les mots de l'esprit qui se contraint trop à côté cela permet des sociétés moins violentes pacifiées en apparence puisque les individus sont au contrôle la mauvaise nouvelle c'est que la pression intérieure peut prendre des proportions invivables être civilisés cela se paie en termes de souffrance psychique et plus on se civilise plus ces souffrances deviennent incontrôlables et dévastatrices me dit la psychiatre que j'ai contacté on se demande comment le nazisme a pu naître dans une Allemagne qui était à l'époque une des nations les plus civilisées du monde on parle de revanche de la guerre de 14 de problèmes économiques sociaux et politiques on oublie que c'est parce que l'Allemagne avait atteint un degré supérieur de civilisation qu'elle libéral les forces de destruction que sa haute culture avait réprimé c'est au sein des civilisations les plus avancées que le risque de Barbarie est le plus grand vous voici prévenu nous voici tous prévenus raison pour laquelle il existe dans nombre de pays civilisés une tentation pour les régimes autoritaires car ce type de régime exerce des contraintes qui sont essentiellement extérieures ce qui soulage intérieurement les individus d’être responsables d'eux-mêmes ce ne sont plus eux qui s'obligent mais une instance supérieure qui les force pour la psyché la contrainte extérieure est infiniment plus supportable que la contrainte intérieure me dit la psychiatre que j'ai contacté aujourd'hui l'individu est semé de devenir toujours plus civilisé dans tous les compartiments de sa vie sociale mais également privé une fonction de devenir un bon citoyen à supplanter celle d'un bon chrétien les modalités ont changé mais la coercition est la même c'est bien que l'individu doit se surveiller en permanence il doit surveiller son langage surveiller ses pulsions et ses comportements surveiller ses pensées surveiller ses déchets et sa consommation surveiller les autres aussi tout surveiller sauf que c'est trop pour la plupart de gens ils n'en peuvent plus c'est comme si on leur demandait d'adopter en permanence une hyène et ce n'est pas pour rien si des gens déversent leur haine sur Internet ou font des burnout et je ne parle pas de la vogue du développement personnel afin d'en arriver à se sentir bien dans sa peau et dans son époque preuve que c'est loin d'être évident preuve que c'est en réalité très difficile ces comportements témoignent d'un malaise général tout le monde semble assis sur des oursins et de plus rien supporter ni soi-même ni personne nos démocraties marchandes ou la maîtrise de soi se doit d'être toujours plus intériorisé et canalisée vers les seuls marchandises portent en germes des violences envers soi-même ou envers les autres d'autant plus terrifiante qu'elles sont volcaniques c'est le syndrome de la cocotte-minute et c'est peut-être ce qui est arrivé à votre Marcel lorsque l'individu ne parvient plus à réaliser les objectifs de perfection physique et morale que sa famille ou la société lui a assigné il se retourne contre lui et en sanéantissant de façon innommable votre Marcel peut-être considéré comme une figure de la barbarie se déchaînant après avoir été trop longtemps réprimé on croit que la barbarie est un déficit de civilisation mais elle peut venir d'un excès de civilisation les atrocités commises par les empires coloniaux en sont un parfait exemple dites-vous bien que c'est lorsque le bien réalise qu'il ne viendra pas à bout du mal qu'il devient lui-même le mal absolu qu'il devient fanatique vous comprenez je comprenais très bien je comprenais tout soudain je comprenais Marcel et ce qui s'est passé championnat si quelqu'un a une autre explication qu'il se lève ou se taisent à jamais c'est une dernière photo elle n'est pas datée prise au parc de Sceaux elle montre Marcel lorsqu'elle avait 10 ou 11 ans en tout cas c'est elle c'est Marcel enfant en petite robe blanche à manches courtes coiffées à la Jeanne d'Arc c'est celle avec sa mère avec Eugénie Landré enfin la voici la fameuse Eugénie la mère partie sans laisser d'adresses qui abandonna sa fille de 8 ans et on connaît la suite sur la photo qui est un peu floue elles sont toutes les deux assises dans de hautes herbes au loin une rangée d'arbres touffus et manifestement l'été Marcel se tient à genoux et de ses deux bras elle en lasse le coup de sa mère l'embrasse sur la joue tout en fixant l'objectif Eugénie sourit son visage est radieux c'est une jolie femme très jolie même elle porte une robe en tissu satiné de couleur sombre qui laisse ses bras nus elle aussi regarde l'objectif c'est un moment de bonheur un moment heureux par une belle après-midi ensoleillée je comprends que Marcel est gardé cette photo quand elle la regardait elle pouvait voir sa mère lui sourire lui sourire d'un sourire qui j'amène s'effacerait qui disait que sa mère l'aimait et l'aimerait éternellement tandis qu'elle m'aime l'anglais et l'embrasser il avait tout à elle pour toujours sauf que non car la photo n'est pas seulement floue elle jette aussi le trouble c'est dans les corps que ça se passe leur attitude ce qu'ils expriment Marcel se pend au coup de sa mère de ses deux bras l’enlace à viement dans un geste qui l'emprisonne et l'étouffe jusqu'à obliger sa mère à se pencher à subir cette étreinte alors que j'ai mis ne veut pas car on sent qu'elle résiste c'est très visible son corps dément son sourire ou plutôt son sourire est la forme que prend à cet instant son embarras sa répugnance au vrai Eugénie ne fait que consentir à l'étreinte de sa fille tandis que Marcel l'embrasse sur la joue son visage penche de l'autre côté il se réduit cette indissime et c'est très net c'est pourquoi Marcel s'agrippe d'autant plus férocement à elle parce qu'elle sent que sa mère la rejette même si elle le cache et pour la photo fait mine d'être heureuse et aimante le pire c'est le bras gauche de génie il pend le long de son corps inerte en retrait occupé à rien occupé en fait à nos témoigner aucune tendresse à sa fille a surtout ne pas la toucher ce bras il est terrible il dit tout la cruauté et son mensonge dans ce genre de situation le bras de la mer vient naturellement prendre la taille de son enfant venu se jeter à son coup pour une étreinte réciproque et chaleureuse un bonheur partagé pas ici pas Eugénie c'est plus fort qu'elle elle ne peut pas prendre sa fille dans ses bras elle ne peut pas lui donner ce qu'elle veut ce que Marcel embrasse c'est un mur c'est un refus on imagine une fois la photo prise Eugénie se levait vivement et ses cartes au plus vite de sa fille secouer sa robe pour faire tomber les brins d'herbe comme si c'était sa fille elle-même soulagée que ce soit fini heureuse d'être enfin débarrassé de cette gamine pendue à son goût comme un petit singe sa fille qui cherche à l'avoir tout à elle veut la caparer toute entière sans cesser de sourire pour la galerie de sourire afin que nul ne se doute de rien afin de préserver ses apparences car elle ne peut pas faire mieux Eugénie elle n'a qu'une façade de mère à offrir elle n'aime pas sa fille elle n'y arrive pas alors qu'elle le devrait elle ne le sait sans doute que trop mais c'est ainsi elle n'a pas la fibre pauvre Marcel pauvre eg bien sûr une seconde plus tard la photo pourrait vous montrer Eugénie ouvrant Marcel de baiser et l'aimant de tout son cœur mais je n'y crois pas qu'est-ce qui est le pire une mère qui bat sa fille parce qu'elle la déteste ou une mère qui sourit à sa fille pour lui faire croire qu'elle l'aime alors que c'est complètement faux entre une mère avare en sentiment et un père avare avec l'argent Marcel était mal barré dans l'existence définitivement on connaît la suite chacun en pensera ce qu'il veut nous à la bimore on a fait ce qu'on a pu [Applaudissements] leur emploi chrono pierre beau Sonia haber Irène [Applaudissements]

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