Prise de parole du Premier ministre, Michel Barnier, depuis l’INES

Published: Sep 11, 2024 Duration: 00:07:30 Category: News & Politics

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Voilà. Monsieur le Premier ministre, bonjour. Je suis très impressionné par votre nombre et l'intérêt que vous portez à l'énergie solaire. Qu'est-ce que vous vouliez dire aux Français, en venant ici, précisément, aujourd'hui ? Il y a plusieurs choses que signifie cette visite ici, à Technolac et en Savoie. D'abord, rappeler que mes racines sont ici. Je suis un homme de ce pays de Savoie. Je vous l'ai dit, mes parents, mes grands-parents sont enterrés à quelques kilomètres, à Aiguebelle. C'est là que se trouvent mes racines, familiales, personnelles, mes racines politiques. Ça compte. C'est ici qu'on m'a fait la première fois confiance, il y a très, très longtemps. Je n'oublie rien de ça. Mais je suis maintenant le Premier ministre de tous les Français, où qu'ils habitent, où qu'ils soient... ici, bien sûr, en métropole, outre-mer, dans les outre-mer, et puis, les Français de l'étranger, et je serai le Premier ministre de tous, où que les gens habitent, qu'ils habitent dans les campagnes ou dans les villes. Vous pouvez être sûrs de ça. Maintenant, vous êtes dans un site... On a vu des gens formidables, même si on les a vus rapidement. Moi, je les ai revus, ou... parce que je suis venu souvent ici. Depuis 87, on a créé cet institut, avec les élus de Savoie, avec le CEA, avec beaucoup de partenaires. Donc, ce qu'il se passe ici est fondamental. Vous l'avez compris. C'est la chaîne de l'innovation, de l'expertise, de l'intelligence, de la recherche, qui est la clé pour la réindustrialisation de la France, le réarmement industriel, - je fais ces mots miens - le réarmement industriel de la France. Nous devons devenir, rester là où nous le sommes, redevenir là où nous l'avons perdu, notamment dans beaucoup de régions proches d'ici, nous devons redevenir une terre de production industrielle avec des ouvriers, avec des ingénieurs, avec des chercheurs. Nous devons redevenir une terre de production agricole. Il s'agit d'une question de souveraineté. On l'a dit tout à l'heure, avec la question de la souveraineté nationale et de la souveraineté européenne, aussi. Voilà. C'est mon point important. Donc, c'était une visite symbolique pour la Savoie, mais aussi pour moi et pour ce signal que je veux donner de la production. La France doit être une terre de production. Monsieur le Premier ministre, vous avez parlé d'agriculture, de réindustrialisation. Pour cela, il va falloir des ministres. Hier soir, les LR, votre famille politique, ont confirmé sans surprise qu'ils étaient prêts à entrer dans votre gouvernement. Est-ce que vous leur faites confiance ? Seront-ils majoritaires dans le gouvernement que vous nommerez la semaine prochaine ? Bien sûr, qu'il faut des ministres. Mais là aussi, je vais prendre le temps. Je suis un montagnard. C'est un pas après l'autre, en faisant attention où on met les pieds. Donc, je vais constituer le gouvernement la semaine prochaine, avec des ministres sérieux, et un gouvernement qui sera équilibré, représentatif, pluriel. Naturellement, ma famille politique, j'en suis très, très heureux. Je vais aller les retrouver à Annecy, sénateurs et députés... J'ai des relations très amicales et très cordiales avec le président Larcher, avec Laurent Wauquiez, avec Bruno Retailleau et tous les parlementaires qui seront là. Donc il n'y a pas de problème, chacun aura sa place, et puis après, il y aura du travail pour tout le monde, beaucoup de travail, beaucoup de ténacité, beaucoup de courage. Monsieur le Premier ministre, les nommés sont très nombreux à vouloir venir dans votre gouvernement ? Oui, mais ça, c'est un bon signe. Tout le monde n'aura pas une place ? C'est plutôt bon signe, mais chacun a... Il y a une place pour tout le monde au gouvernement, au Parlement, dans le travail que je veux qu'on fasse avec les collectivités locales... Vous êtes ici... Revenons à l'INES. Ça ne vous embête pas trop ? Vous êtes dans un endroit qui n'aurait pas vu le jour sans une intelligence régionale et locale, au départ, entre des élus locaux, des chercheurs, des instituts... L'INES, le CEA et d'autres se mettent ensemble. Tout ne viendra pas de Paris et je veux à tout prix - vous le verrez dans la formation du gouvernement - favoriser le travail en commun avec les collectivités territoriales., quelles qu'elles soient. On a besoin de tout le monde. Ce pays ne doit plus être centralisé comme il l'est aujourd'hui. Il y aura des personnalités de gauche ? Comment ? Dont des personnalités de gauche ? On vous voit avec des gens du bloc central, des LR... Avec des sensibilités, voilà. Après, j'ai ouvert ma porte. J'ai dit que j'étais prêt à recevoir tout le monde et je travaillerai avec tout le monde. J'ai dit dès les premiers mots sur le perron de Matignon que je veux travailler dans le respect du Parlement et de toutes les forces - je dis bien toutes les forces politiques - qui le constituent parce que ces forces politiques, elles représentent des millions de citoyens, des millions de personnes. Et ces millions de personnes, qu'ils aient voté pour l'extrême gauche, le Front populaire ou le Front National... ou le Rassemblement National, ou qu'ils aient voté pour d'autres formations, comme la mienne ou la majorité sortante, sont des gens qui ont voulu dire quelque chose, donc on va écouter tout le monde. Monsieur Barnier, est-ce qu'il y aura des Savoyards dans ce gouvernement ? Mais pourquoi vous êtes pressés comme ça ? Je vous ai dit... Chaque étape... Laissez-moi franchir les étapes une à une. Il y aura un ministre de l'Immigration ? Vous confirmez ? Je ne vous ai pas confirmé ça. J'annoncerai l'architecture du gouvernement au moment où on formera un gouvernement. On va traiter cette question. - Vous cherchez... - On va la traiter... Ne parlez pas trop vite. On va traiter cette question grave, sérieuse, avec de la rigueur et de la ténacité, avec le souci de maîtriser l'immigration. On le fera aussi avec humanité. Vous cherchez des personnes expérimentées qui connaissent leurs dossiers. Il en a plein chez Les Républicains. Est-ce que vous allez pouvoir en faire le cœur de votre gouvernement ? Peut-être des ministères régaliens ? Il y a des gens compétents, expérimentés, dans la famille des Républicains. Il y en a dans d'autres formations politiques, donc il y aura plusieurs cœurs. Est-ce que c'est le compromis le plus difficile de votre carrière à trouver ? Je n'ai pas encore relevé ce défi, je suis en train de le relever, mais... Moi, j'ai l'habitude de... On l'a vu ici, on peut l'avoir vu dans d'autres ministères et à Bruxelles, d'essayer de mettre des gens ensemble qui ne pensent pas toujours la même chose, en mettant au milieu de la table une attitude qui est celle du respect. - Donc il y aura du respect. - Pour vous changer de ces questions gouvernementales, la lettre de garantie pour les JO de 2030, vous la signez quand ? Je vais avoir une réunion dans les jours qui viennent sur cette question avec les élus des régions, des départements, avec le gouvernement, le Mouvement olympique et sportif français. Laissez-moi le temps de regarder des choses. Maintenant, je trouve que c'est une bonne nouvelle, donc on va traiter cette question intelligemment. Vous avez bien compris que... Et je vais vous laisser maintenant... Je ne vais pas faire des commentaires sur les commentaires. Je ne vais pas être un Premier ministre qui fera de l'esbroufe. Je vais dire la vérité. Je vais continuer à agir simplement et je ne serai pas ce Premier ministre qui parle, et je donnerai la priorité à l'action sur la parole.

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