Voilà. Monsieur le Premier
ministre, bonjour. Je suis très impressionné
par votre nombre et l'intérêt que vous portez
à l'énergie solaire. Qu'est-ce que vous vouliez
dire aux Français, en venant ici, précisément,
aujourd'hui ? Il y a plusieurs choses
que signifie cette visite ici,
à Technolac et en Savoie. D'abord, rappeler
que mes racines sont ici. Je suis un homme
de ce pays de Savoie. Je vous l'ai dit,
mes parents, mes grands-parents
sont enterrés à quelques kilomètres,
à Aiguebelle. C'est là que se trouvent
mes racines, familiales, personnelles, mes racines politiques.
Ça compte. C'est ici qu'on m'a fait
la première fois confiance, il y a très, très longtemps.
Je n'oublie rien de ça. Mais je suis maintenant
le Premier ministre de tous les Français, où qu'ils habitent,
où qu'ils soient... ici, bien sûr, en métropole,
outre-mer, dans les outre-mer, et puis,
les Français de l'étranger, et je serai
le Premier ministre de tous, où que les gens habitent,
qu'ils habitent dans les campagnes
ou dans les villes. Vous pouvez être sûrs de ça. Maintenant,
vous êtes dans un site... On a vu des gens
formidables, même si on les a vus
rapidement. Moi, je les ai revus, ou... parce que je suis venu
souvent ici. Depuis 87,
on a créé cet institut, avec les élus de Savoie,
avec le CEA, avec beaucoup
de partenaires. Donc, ce qu'il se passe ici
est fondamental. Vous l'avez compris. C'est la chaîne
de l'innovation, de l'expertise,
de l'intelligence, de la recherche,
qui est la clé pour la réindustrialisation
de la France, le réarmement industriel, - je fais ces mots miens - le réarmement industriel
de la France. Nous devons devenir,
rester là où nous le sommes, redevenir
là où nous l'avons perdu, notamment dans beaucoup
de régions proches d'ici, nous devons redevenir
une terre de production industrielle
avec des ouvriers, avec des ingénieurs,
avec des chercheurs. Nous devons
redevenir une terre de production agricole. Il s'agit d'une question
de souveraineté. On l'a dit tout à l'heure, avec la question
de la souveraineté nationale et de la souveraineté
européenne, aussi. Voilà.
C'est mon point important. Donc, c'était une visite
symbolique pour la Savoie, mais aussi pour moi
et pour ce signal que je veux donner
de la production. La France doit être
une terre de production. Monsieur
le Premier ministre, vous avez parlé
d'agriculture, de réindustrialisation. Pour cela, il va falloir
des ministres. Hier soir, les LR,
votre famille politique, ont confirmé sans surprise
qu'ils étaient prêts à entrer
dans votre gouvernement. Est-ce que
vous leur faites confiance ? Seront-ils majoritaires
dans le gouvernement que vous nommerez
la semaine prochaine ? Bien sûr,
qu'il faut des ministres. Mais là aussi,
je vais prendre le temps. Je suis un montagnard.
C'est un pas après l'autre, en faisant attention
où on met les pieds. Donc, je vais constituer
le gouvernement la semaine prochaine,
avec des ministres sérieux, et un gouvernement
qui sera équilibré, représentatif, pluriel. Naturellement,
ma famille politique, j'en suis très,
très heureux. Je vais aller les retrouver
à Annecy, sénateurs et députés... J'ai des relations
très amicales et très cordiales
avec le président Larcher, avec Laurent Wauquiez,
avec Bruno Retailleau et tous les parlementaires
qui seront là. Donc il n'y a pas
de problème, chacun aura sa place,
et puis après, il y aura du travail
pour tout le monde, beaucoup de travail, beaucoup de ténacité,
beaucoup de courage. Monsieur le Premier
ministre, les nommés
sont très nombreux à vouloir venir
dans votre gouvernement ? Oui, mais ça,
c'est un bon signe. Tout le monde n'aura pas
une place ? C'est plutôt bon signe,
mais chacun a... Il y a une place
pour tout le monde au gouvernement,
au Parlement, dans le travail que je veux
qu'on fasse avec les collectivités
locales... Vous êtes ici...
Revenons à l'INES. Ça ne vous embête pas trop ? Vous êtes dans un endroit
qui n'aurait pas vu le jour sans une intelligence régionale et locale,
au départ, entre des élus locaux,
des chercheurs, des instituts... L'INES, le CEA et d'autres
se mettent ensemble. Tout ne viendra pas
de Paris et je veux à tout prix
- vous le verrez dans la formation
du gouvernement - favoriser le travail
en commun avec les collectivités
territoriales., quelles qu'elles soient. On a besoin
de tout le monde. Ce pays ne doit plus être centralisé
comme il l'est aujourd'hui. Il y aura des personnalités
de gauche ? Comment ? Dont des personnalités
de gauche ? On vous voit avec des gens
du bloc central, des LR... Avec des sensibilités,
voilà. Après, j'ai ouvert ma porte. J'ai dit que j'étais prêt
à recevoir tout le monde et je travaillerai
avec tout le monde. J'ai dit
dès les premiers mots sur le perron de Matignon que je veux travailler
dans le respect du Parlement
et de toutes les forces - je dis bien toutes
les forces politiques - qui le constituent parce que
ces forces politiques, elles représentent
des millions de citoyens, des millions de personnes. Et ces millions
de personnes, qu'ils aient voté
pour l'extrême gauche, le Front populaire
ou le Front National... ou le Rassemblement
National, ou qu'ils aient voté
pour d'autres formations, comme la mienne ou la majorité sortante, sont des gens qui ont voulu
dire quelque chose, donc on va écouter
tout le monde. Monsieur Barnier,
est-ce qu'il y aura des Savoyards
dans ce gouvernement ? Mais pourquoi
vous êtes pressés comme ça ? Je vous ai dit...
Chaque étape... Laissez-moi franchir
les étapes une à une. Il y aura un ministre
de l'Immigration ? Vous confirmez ? Je ne vous ai pas
confirmé ça. J'annoncerai l'architecture
du gouvernement au moment où on formera
un gouvernement. On va traiter
cette question. - Vous cherchez...
- On va la traiter... Ne parlez pas trop vite. On va traiter cette question
grave, sérieuse, avec de la rigueur
et de la ténacité, avec le souci
de maîtriser l'immigration. On le fera aussi
avec humanité. Vous cherchez
des personnes expérimentées qui connaissent
leurs dossiers. Il en a plein
chez Les Républicains. Est-ce que vous allez
pouvoir en faire le cœur
de votre gouvernement ? Peut-être des ministères
régaliens ? Il y a des gens compétents,
expérimentés, dans la famille
des Républicains. Il y en a dans d'autres
formations politiques, donc il y aura
plusieurs cœurs. Est-ce que c'est
le compromis le plus difficile
de votre carrière à trouver ? Je n'ai pas encore
relevé ce défi, je suis en train
de le relever, mais... Moi, j'ai l'habitude de... On l'a vu ici,
on peut l'avoir vu dans d'autres ministères
et à Bruxelles, d'essayer de mettre
des gens ensemble qui ne pensent pas toujours
la même chose, en mettant
au milieu de la table une attitude
qui est celle du respect. - Donc il y aura du respect.
- Pour vous changer de ces questions
gouvernementales, la lettre de garantie
pour les JO de 2030, vous la signez quand ? Je vais avoir une réunion
dans les jours qui viennent sur cette question
avec les élus des régions, des départements,
avec le gouvernement, le Mouvement olympique
et sportif français. Laissez-moi le temps
de regarder des choses. Maintenant, je trouve que
c'est une bonne nouvelle, donc on va traiter cette question
intelligemment. Vous avez bien compris
que... Et je vais
vous laisser maintenant... Je ne vais pas faire
des commentaires sur les commentaires. Je ne vais pas être
un Premier ministre qui fera de l'esbroufe.
Je vais dire la vérité. Je vais continuer
à agir simplement et je ne serai pas ce Premier ministre
qui parle, et je donnerai la priorité
à l'action sur la parole.