Le prochain maire de Paris
fera ce qu'il veut... - A.-E.Lemoine: Une autre
belle histoire des Jeux. C'était grandiose, noir de monde
et dans son rêve, il devenait à nouveau
champion paralympique de triathlon, comme à Tokyo. Son rêve est devenu réalité
hier matin, sur le pont Alexandre-III,
où tout s'est déroulé comme dans son rêve,
dans un décor majestueux. - C'est parti
pour 750 m de natation. Le King est là,
c'est A.Hanquinquant. Il voulait faire le show. Ca fait 3 ans qu'il attendait
d'être dans les rues de Paris, de montrer que c'est lui,
le patron. C'est ce qu'il est
en train de faire. C'est parti pour Alexis! - La foule scande
le prénom d'Alexis. Le voilà
sur le pont Alexandre-III. Aujourd'hui, c'est le pont
Alexis-II! A.Hanquinquant va s'offrir
le titre paralympique pour la 2e fois consécutive. Ce pont est un porte-bonheur! A.Hanquinquant est
un immense champion! - A.-E.Lemoine: Bonsoir,
A.Hanquinquant. On est ravis de votre présence
pour célébrer 2 événements. Cette médaille d'or,
qui ne quitte plus votre cou... - A.Hanquinquant: Elle le quitte
un peu, elle est très lourde! - A.-E.Lemoine: 2e événement,
le fait que vous ayez maintenant un pont de Paris à votre nom! C'est maintenant
le pont Alexis-Hanquinquant! - A.Hanquinquant: Apparemment. Ca me touche. C'est un grand honneur. - A.-E.Lemoine: Hier, tout s'est
vraiment déroulé comme dans le rêve qui vous tournait dans la tête
depuis 3 ans? - A.Hanquinquant: Stratégiquement,
c'était ce qu'il fallait faire. J'avais établi plusieurs scénarios. Celui d'hier était le bon,
c'était de dominer. - A.-E.Lemoine: A la fin,
un bond... Je ne sais pas si on va le voir. Un bond sur la ligne d'arrivée. Vous lévitez. Il vous restait de la force. Vous auriez pu faire un 2e
triathlon pour le plaisir? - A.Hanquinquant: J'aurais pu avoir
de l'énergie pour continuer cette magnifique course. C'était incroyable. Le cadre du pont Alexandre-III,
avec ces monuments, cette ferveur du public... On sentait l'effort. Aujourd'hui, les quadriceps
ont bien senti l'effort. Hier, j'ai été porté par le public,
j'ai volé. - A.-E.Lemoine: On entend beaucoup
dire que les para-athlètes sont des Superman,
c'est un superlatif qui dérange certains athlètes. Ca vous dérange? - A.Hanquinquant: Non. Un sportif, qu'il soit olympique
ou paralympique, il performe. On peut l'utiliser
pour un olympique ou un paralympique. Personnellement, je ne me sens pas
un Superman. - A.-E.Lemoine: Votre voix
est partie. Elle est partie avant le début
de la compétition. - A.Hanquinquant: Très vite,
avant le la cérémonie d'ouverture. - A.-E.Lemoine: Qui n'a
plus de voix? Y.Noah? - A.Hanquinquant: On a tous perdu. On a profité
de ce moment incroyable. On a investi
la place de la Concorde. On avait tout Paris. - A.-E.Lemoine:
L'un de vos secrets, c'est une prothèse que vous portez,
vous l'utilisez depuis 2017. Elle vous sert pour la course
et le cyclisme. Vous avez été le premier
à la faire. Vous êtes copié, ça change quoi? - A.Hanquinquant: Je suis content
d'avoir apporter ma pierre à l'édifice dans ce sport. A l'époque, chaque paratriathlète
changeait de prothèse. Dans un triathlon, les transitions,
c'est du temps perdu. Il faut aller
le plus vite possible. Je me disais que si j'étais capable
de courir avec les prothèses, je pouvais pédaler avec. Je suis étonné
que personne n'ait eu cette réflexion. Je me suis dit
qu'il fallait gagner du temps sur ces transitions. Comme c'était une bonne idée,
je suis copié. - A.-E.Lemoine: Cette prothèse,
votre fils en parle dans le documentaire. Ca s'appelle "A corps perdus",
c'est toujours disponible. - Vers 4 ans, Enzo a dit à Alexis:
"Papa, quand est-ce que je vais avoir ma prothèse?" On a réussi à intégrer la prothèse
dans la normalité des enfants. Sans le vouloir, c'est chouette,
nos enfants, pour eux, leur papa n'est pas handicapé. La prothèse fait partie
de notre vie. - A.-E.Lemoine: Ca fait partie
des victoires de ces paralympique? - A.Hanquinquant: Bien sûr. Montrez nos différences... On est tous différents. Ma différence, c'est d'avoir
une jambe en carbone. Je fais tout pour gagner. Dans le match de basket à l'écran,
je ne voulais pas les laisser gagner. C'est important. Ces Jeux paralympiques
nous permettent de faire voir la différence. Oui, il y a des sportifs
de haut niveau avec des guides, avec des prothèses. C'est ça aussi, le sport. - A.-E.Lemoine: Il y a une équipe de France en non-voyants. Votre copain, Jules, il a remporté l'or
dans la catégorie PTS2. Son émotion est bouleversante. - J.Ribstein va gagner
son premier titre. Il l'a fait, J.Ribstein. Sa catégorie n'était pas à Tokyo. Il a attendu 3 ans
pour être ici à Paris. Il devient champion paralympique. - Bravo, Jules! - J.Ribstein était sur le toit
du monde, le voilà sur le toit de l'Olympe. - J.Ribstein: 3-4 ans
que je dédie ma vie à Paris. Je n'étais pas sûr de moi. Malheureusement, je suis quelqu'un de très stressé,
très émotif. J'avais peur
que ça me joue des tours. C'est passé. - A.Hanquinquant: C'est passé. - A.-E.Lemoine: Quelle émotion! C'est une victoire collective. - A.Hanquinquant:
On est une très belle équipe de France. On avait de grosses ambitions
sur cette course, moi et Jules, on était favoris. Ce n'est pas facile
d'être attendus. Il faut répondre présents. Jules, je comprends son émotion. C'est quelqu'un
d'une nature stressée. Il a répondu présent,
comme un grand champion. Cette médaille,
il est allé la chercher. Il la mérite amplement. - E.Tran Nguyen: Beaucoup
d'ambition pour tous ces paras. On est déjà à 10 autres médailles
françaises depuis le début des Jeux. C'est autant qu'à Tokyo. Ce titre a été fêté au Club France. La voix enrouée,
ça vient aussi de là. ... ... Cris du public. - E.Tran Nguyen: C'est un truc
de dingue qui se passe tous les soirs. Il y a aussi ces records
d'audiences. Plus de 10 millions
de téléspectateurs hier. La cérémonie d'ouverture a fait
beaucoup plus audiences qu'à Tokyo. Les images
sont toutes plus réjouissantes les unes que les autres. - C'est une ambiance incroyable. On ne demandait que ça. - On a pris des jours de repos
pour venir ici. L'ambiance est géniale. ... - Allez, les Bleus! Allez, les Bleus. - C'est magnifique. C'est énorme. - Si vous avez cours, faites un mot
des parents. Tant pis pour l'école. - E.Tran Nguyen:
Il y avait cette folie pendant les JO. 15 jours sont passés. Puis, la flamme se rallume. Vous vous attendiez à ça? - A.Hanquinquant: Je l'attendais
fortement. On avait vu cet engouement total
lors des Jeux olympiques. Les athlètes paralympiques,
on avait à coeur de faire cette fête avec le public. Cette flamme s'est rallumée
assez vite, symboliquement. C'est exceptionnel de vivre ça. Je n'ai pas croisé
un seul para-athlète qui avait déjà vécu ça. - E.Tran Nguyen: Quelque chose
change? - A.Hanquinquant: Je l'espère. On espère tous que ça ne sera pas
un one shot. On veut que ça perdure. Les médias doivent jouer leur rôle, proposer du parasport à la télé,
les championnats du monde... - A.-E.Lemoine: Ce n'est jamais
diffusé? - A.Hanquinquant: Non. Cherchez, vous n'en trouverez pas. Aujourd'hui, on a la possibilité
de vibrer grâce à ces Jeux paralympiques,
de proposer du parasport. La plupart des gens découvrent
ces disciplines. - A.-E.Lemoine: Il y a
des disciplines extraordinaires, il y a la boccia,
une sorte de pétanque. - A.Hanquinquant: Plein
de disciplines sont méconnues. - J.-F.Copé: Le rugby-fauteuil,
c'est exceptionnel. C'est d'un niveau incroyable. - A.-E.Lemoine: Il faut
que ça dure. Il y a un truc qui va durer, c'est
la "baignabilité" de la Seine. - A.Hanquinquant:
Je vous avais amené un petit présent. Vous l'avez porté? - A.-E.Lemoine: Oui. - A.Hanquinquant: Vous n'avez
plus qu'à faire un plouf dans la Seine. - A.-E.Lemoine: Non! - A.Hanquinquant: Pourquoi? - A.-E.Lemoine: Vous voyez Borat? Ca ne me va pas très bien. Il faut avoir un corps d'athlète. - A.Hanquinquant: La baignabilité,
par contre, c'est très bien. Mettez un maillot de bain
et baignez-vous dans la Seine. - A.-E.Lemoine: Je pensais
que vous aviez oublié. - A.Hanquinquant: C'était un beau
présent.