Interview Benoît Magimel Fair Play 29 août 2006

comment ça s'est fait en fait bon moi j'avais vu donc squash le premiermétrage de de Lionel et j'ai beaucoup aimé l'écriture en fait j'ai beaucoup aimé les dialogues et ce côté très très custique et en même temps drôle quoi et je trouvais qu'il y avait un aspect je pas burlesque ni ni comique mais je trouvais que c'était voilà c'est très singlant et on on a envie de rire malgré tout quoi c'est terrible et on a envie de rire et moi ça m'a beaucoup fait rire donc j'avais j'avais ça m'a ça m'a donné c'est que le film il a eu une histoire il a il y avait des il y avait il y avait des rôles et et donc Lionel était en train de préparer son film et je crois qu'il avait besoin d'un coup de main donc je lui ai proposé un peu l'idée que j'avais de de de ce personnage et lui dis enfin lui expliquant que c'était un petit peu ce qui m'attirit dans dans ce film c'était ça quoi c'était de pouvoir créer un personnage que j'avais pas eu l'occasion de faire jusqu'à présent et euh et donc voilà donc j'y suis allé un petit peu je me suis engouffré c'est c'est c'est vraiment une une envie qui qui est là depuis longtemps quoi et euh voilà le look je sais pas c'est c'est c'est Jean-Claude quoi c'est comme ça que j'ai imaginé euh Jean cl moi jeai je l'ai construit comme un ringard en fait euh comme un type qui est absolument pas sportif et euh et qui utilise ce moyenlà pour obtenir certaines certaines choses quoi c'est un moyen c'est pas une finme mais c'est un moyen pour lui de voilà comme tous hein ils essaient de de de rester dans la dans le bateau dans le quoi euh mais mais mais voilà je crois que c'est je sais pas je peux pas dire plus quoi c'est une envie euh voilà changer moi j'aime beaucoup à évoluer à re dans des registres différents et j'aime bien essayer j'aime bien essayer je pense que c'est un apprentissage quoi et euh mais c'est une expérience intéressante pour moi parce que ce qui ce qui est bien dans dans ce ton de comédie c'est c'est c'est c'est le rythme c'est une histoire de rythme c'est une histoire de musicalité quoi pour ça que le montage est très important dans ce genre de choses quoi parfois il s'agit d'une seconde à une seconde près il faut faut être très nerveux il faut être très euh h voilà c'est difficile parce que parce que c'est vrai qu'on est tellement c'est c'est comme quand on prend un grand humoriste et qu'on lui fait jouer une tragédie moi je pense que les grands grands humoristes sont des grands tragédiens pense qu'ils ont ça en eux quand on voit Bourville dans le cercle rouge ou même un type qu'on a jamais pu voir mais je pense qu'un mec comme de funesse devit avoir une profondeur et c'est un tragédien dans l'âme le problème c'est que le spectateur à un moment donné se fige et s'habitue à à à à à des personnages qu'ils ont déjà fait donc c'est très difficile pour eux après de comme Peter seller la même façon qui a beaucoup souffert de qui est un grand tragédien je pense un grand shakespearien même et et qui a beaucoup souffert des comédies qu'il avait fait parce que les gens ont beaucoup de mal après à les imaginer dans autre chose et que quand on voit quelqu'un qui vous fait rire à chaque fois que vous vous voyez et que tout d'un coup il est dans un autre registre je pense qu'il y a un petit passage parfois certains acteurs le font enfin on se pose même pas la question mais là en fait on se pose beaucoup cette question en France de des registres moi j'ai toujours lutté contre les étiquettes parce que je pense que un acteur il peut pas tout faire mais il peut faire il peut s'amuser dans des registres différents et l'idée c'est pas de s'enfermer et de rester enfermer et très vite on a envie de vous vous cataloguer et de vous enfermer dans des gens moi j'étais très longtemps estampillé ténébreux mec qui parle pas qui sourit jamais mec tendu parce que les rôles que je faisais j'ai toujours été attiré par des enjeux forts et des des rôles forts et et voilà et et et et pour la comédie c'est c'est quelque chose de très difficile parce que c'est un genre qui est plus difficile que les autres faire pleurer c'est facile entre guillemets il y a des l'émotion c'est quelque chose de particulier mais mais le rire c'est quelque chose qu'onon maîtrise pas qu'on pas contrôler donc c'est pour moi j'ai j'ai beaucoup d'admiration pour ces gens qui font rire parce que c'est quelque chose qui me fascine et je trouve que c'est un exercice qui est très difficile mais mais passionnant pour un acteur parce que quand je parle de de ryth une musicalité voilà c'est une autre approche des choses dans le dialogue dans la façon de de jouer alors on peut jouer en on peut forcer un peu le trait parfois on peut on peut on peut s'amuser prendre du plaisir justement et ça a été le cas sur fair playay c'est c'était vraiment cet envie là mais mais mais encore une fois je pense les anglostions se pose jamais cette question là dans d'res pays on a le droit d'être chanteur danseur photographe et en France on aime bien vous restiez dans vos registres voilà et les gens sont un peu désarçonnés quand ils arrivent pas à vous ranger dans une catégorie donc moi mon plaisir il est d'évolué dans des trucs différents et d'essayer quoi je me dis j'ai un âge où je peux encore me permettre d'essayer des choses de me tromper de faire une expérience de travail et ça a été vraiment le cas sur sur fairplay c'est une sorte de laboratoire voilà d'essai comme ça ce qui me plaisait dans dans d'en fairepl c'était c'était monde du travail avec un côté un peu burlesque un petit peu satirique parfois et avec ses ruptures de ton mais il ve me dire que les gens allaient forcément se retrouver dans dans certaines séquences même si c'est si c'est un peu souligné parfois euh voilà je pense que les gens qui Bent dans une boîte pe peuvent peuvent se retrouver euh en plus c connaît bien son sujet parce qu'il a travaillé dans des entreprises et il sait comment ça se passe donc euh ouais je pensais que c'était intéressant j'étais j'éis en tout cas attiré par les dialogues beaucoup voil une bonne matière non je travaille des acteurs avec qui ça se pass c'était très difficile très compliqué ça m'est arrivé mais j'ai si ouais ça m' arrivé ouais ouais je pensais que j'étais à l'abri pour touchais du bois en me disant que j'avais jamais j'aime pas moi travailler dans le dans les rapports de force travailler dans le conflit c'est quelque chose qui qui m'est désagréable parce que le cinéma c'est faire du cinéma c'est plutôt du bonheur en général et c'est un métier que j'aime et qui est plutôt agréable à faire donc je conçois pas je conçois pas ça alors il y a des gens qui sont des gens torturés qui ont besoin d'aller au conflit pour trouver pour s'exprimer ils ont besoin de ça pour sortir de même certaines choses et je peux respecter il y a des cinéastes qui ont besoin d'être tendus et de mettre une tension sur un plateau mais mettre une tension et travailler dans le conflit c'est des choses différentes mais je peux comprendre qu'un cinéast besoin de ça pour comme moteur en fait donc moi j'aime bien m'adapter un au aux méthodes de travail et et en général je m'adapte ouais à le à leur façon de travailler mais mais c'est jamais très agréable de se retrouver dans ce genre de situation c'est ça que je voulais me demander ça mais ouais ouais ouais mais ça arrive ce qui est difficile c'est vraiment de de se rendre compte que tout d'un coup on fait pas le même film encore une fois c'est arrivé de faire un film où euh ouais à un moment donné on a l'impression qu'on va pas vers la la même chose et ça c'est pas possible c'est là où il faut vraiment être sûr de on peut on peut aimer le film aimer les personnages aimer le réalisateur humainement trouver qu'il a du talent et puis tout d'un coup se rend compte que il a il a une certaine idée du film qui n'est pas celle celle que je peux partager donc voilà c'est c'est genre de décision qu'il faut bien bien réfléchir mais de temps en temps on a envie de se laisser c'est qu'à force d'être prudent on est prudent on fait attention à ses choix mais je suis quelqu'un qui aime bien avoir beaucoup de choses dans un film qui soit réuni mais le réalisateur est quelque chose d'important puis parfois le rôle est peut-être plus important l'envie de faire un rôle plus ralisateur parfois il y a des voilà l'ordre des choses s'inverse un petit peu l'histoire le scénario les personnages les partenaires il des tas de choses comme ça qui viennent en ligne de compte et en fonction de sa vie en fonction de l'humeur du moment on a envie d'aller dans telle ou telle chose moi je sais que mes films sont souvent les choix que je peux faire sont souvent en fonction des des précédents c'està-dire que après avoir fait après avoir fait les chevillers du ciel travailler avec Nicole Garcia c'était un besoin pour moi parce que j'étais allé dans dans un genre de film particulier un film de divertissement où où les personnages nont pas de psychologie c'est un film d'action pure j'avais à ce moment-là besoin de psychologie retravailler des personnages plus profonds voilà si j'avais recommencé un film du même je me Seris ennuyé donc j'ai besoin de changer très vite de choses pour me ressourcer recharger un petit peu mes envies quoi souvent j'ai j'aspire à c'est c'est un métier difficile on vous donne de l'importance énormément vous êtes pas irremplaçable personne n'est irremplaçable mais je trouve qu'on donne parfois trop d'importance et aux acteurs je pense que le cinéma c'est vraiment une équipe je veux pas faire de social mais pour moi on a tous la même importance à un moment donné et je je n'aime pas utiliser on va dire une notoriété à utiliser ça de façon euh com dire c'est enfin il faut pas que ça devienne un moyen pour marcher sur la tête des gens quoi pour moi enfin la vie est déjà suffisamment dur comme ça le cinéma c'est du bonheur encore une fois donc on n pas de raison à de de d'être désagréable ou ou de mais je pense que peut-être de temps en temps on enferme trop les acteurs dans des cocons essaie de trop les protéger du coup ils utilisent ça de mauvaises choses quoi après il se laissent emporter on est que des hommes quoi et et je pense qu'il faut grandir le vrai courage c'est c'est de s'assumer en tant qu'individu en tant qu'anonyme dans la vie de tous les jours et si on commence à confondre sa personnalité publique ce qu'on représente dans son métier euh à des fins personnelles pour se représenter ou exister je pense que c'est une mauvaise direction le jour où il y a plus rien vous faites comment si vous vivez à travers regard des gens euh vous pouvez pas vous euh ouais vous pouvez pas grandir correctement je pense il faut euh ouais il faut être un homme en dehors de tout ça quoi c'est pas donc voilà et de temps en temps on n'est jamais à l'abri des choses mais moi je suis pas contre les les rapports j'aime bien j'aime bien avoir des discussions sur les films j'aime bien ne pas être d'accord je propose des idées tu aimes tuaimes pas et puis à un moment donné on essaie de trouver ce qui anux pour le film moi mon objectif c'est c'est c'est que ce soit le film soit réussi donc c'est de travailler avec mes avec mes partenaires c'est de leur donner une place euh il y a des acteurs de temps en temps qui aiment bien écraser d'autres pour pouvoir exister mais je pense que c'est un mauvais calcul je pense que c'est important que tout le monde soit beau bon sublimer pour que le film soit réussi si ton partenaire est pas bien tu seras pas bien donc c'est c'est c'est c'est important de de penser ça en terme de de groupe quoi d'équipe et et de savoir qu'un faire un film re réalisateur c'est une dose de travail énorme c'est des problèmes du matin au soir il faut régler donc de temps en temps mon travail c'est d'alléger celui du réalisateur pas de lui mettre plus de souci que ça quoi c'est puis de savoir ce qu'on a envie de faire de parler avant euh beaucoup euh se voir mais mais bon il y a on n pas de certitude ce que je veux dire c'est que souvent je dis que les seules certitudes que j'ai c'est d'être dans le doute c'est que chaque film va te ramener des interrogations on se remet en question on n'est jamais sur tout complètement à 100 % de soi on essaye quoi on essaye c'est un métier difficile tu sa plus je le fais plus je trouve que c'est difficile de faire des choix de de de deire de dire un scénario c'est des choses très délicates à un moment donné c'est très abstrait un scénario donc si tu connais pas le travail du metteur en scène si tu sais pas ce qu'il a fait si tu connais pas sa sa façon de faire sa méthode tu tu tu prends un risque tu vas un petit peu à l'aventure et tu sais pas ce que sera le résultat donc mais bon on peut pas aller que vers les certitudes enfin qu'aller avec des gens qui vous qui vous rassure de temps en temps il faut justement j'aime pas j'aime pas le terme prendre des risques j'aime pas ça pour le cinéma je pense que c'est pas une prise de risque en soit mais d'essayer des choses de pas s'arrêter à ce qu'on sait faire ce que j'ai jamais aimé faire c'est faire ce que je savais très bien faire donc de m'enfermer dans un truc que je maîtrise très bien j'aime bien êre déstabiliser essayer des choses qui m'échappe et voilà et puis de temps en temps ouais tu peux avoir tu peux avoir le melon pendant pendant une semaine ou même un jour te trouver très bien et puis l'instant d'après te trouver très mauvais euh je pense qu'il faut un peu d'amour propre pour faire ce métier il faut un peu d'ego il faut des choses comme ça il faut croire en soi c'est important le doute et suscite la création les angoisses les questionnements c'est toujours intéressant il faut quand même un petit peu de d'assurance de temps en temps pour pouvoir faire en fonction des rôles qu'on aborde et et voilà donc c'est ça c'est ça qui évolue en général et moi ce qui ce qui me frappe en tout cas de temps en temps je me rends compte que mon humeur sur certains films sont souvent en fonction des rôles que j'ai à jouer il y a des rôles qui sont très très très ouverts qui me demandent justement de d'être contact des gens et d'être et d'autres qui j'ai envie au contraire d'être beaucoup plus isolé et dans mon coin et pour pour préserver certaines choses sur le film de Nicole Garcia par exemple c'est un personnage qui qui est dans un mal-être j'avais pas envie d'être en contact des gens alors que quand je fais les cheveill du ciel au contraire c'est beaucoup plus léger donc là on on a le plaisir de d'échanger de rigoler de passer un [Musique] moment il y a pas de il y a pas de compétition en général je pense que qu' a des des des des comment on appelle ça des jalousies ça c'est certain parce que plus ça marche pour toi et plus plus on aime on aime on aime te taper dessus j'ai l'impression on naime pas le succès trop on aime pas quand ça marche hein euh et je pense que les acteurs aujourd'hui ceux qui travaillent ceux qui sont là enfin moi je vois avec les les les les quelques acteurs que je côtoie que je connais un peu avec qui je me retrouve sur sur les films parfois on va proposer un tel qui peut pas on va me proposer à moi je à un moment donné on est on est conscient que voilà c'est c'est c'est une histoire de d'être là au moment une histoire d'envie et que je Croisil faut faire confiance à son propre parcours et faire moi je pense qu'on a une étoile il y a des choses qui sont écrites il y a des films que je vais pas faire que je vais refuser et quelqu'un d'autre va l'accepter ça va peut-être marcher ça va peut-être être bien il va peut-être être heureux on a tous notre histoire il faut accepter euh voilà voilà faut accepter les choses et pas et pas regretter mais je ressens pas de choses directes je pense qu'on peut on peut on peut envier des acteurs qui ont touché des beau rôles on peut on peut on peut on peut se dire qu'on aimerait on aurait aimé avoir un rôle aussi beau d'avoir eu la chance de travailler AC tel ou tel metteur en scène mais après c'est son histoire à lui c'est pas la mienne donc ça m'intéresse pas moi de me poser ces questions là je pense qu'on a tous de quoi travailler du moment qu'on bosse qu'on fait des choses qu'on qui qu'on aime il y a pas de raison de se tirer l'amour et et je pense que c'est les gens qui sont autour qui essaient peut-être de de créer ce genre de chos en général moi je rencontre les les acteurs j'aime bien j'aime bien aller au devant des des types que je peux croiser comme ça sur les films pour justement se rencontrer et se parler ouais mais c'est vrai c'est vrai puis s'il y a des cons c'est pas grave il y a des cons ça arrive mais euh on fait pas notre vie avec donc auss il y a a des gens avec qui ça se passe pas pu il y a des gens qu'on peut pas rencontrer comme ça je il faut du temps il des acteurs par exemple on peut pas sur un film tout d'un coup devenir ami forcément ça se fait sur le temps je suis devenu ami avec des acteurs avec qui j' travaillé mais des années plus tard parce qu'il faut jamais forcer les choses les rencontres se font en fonction de ce que chacun traverse dans sa vie et parfois on est disponible parfois pas mais il faut rester indulgent et et garder l'humilité c'est c'est un travail qu'il faut garder tous les jours il y a des acteurs qui ont des succès fulgurants et je pense que c'est surtout à ce momentl qu' faut être fort voilà ça reste que du cinéma ce que je dis souvent c'est la vie de tous les jours qui un vrai un enjeu l'enjeu c'est dehors c'est pas dans une salle obscure c'est là où il faut faire preuve de courage