- A.-E.Lemoine: Je sais. - P.Timsit: C'est
pour ça que vous l'avez appelé comme ça? - A.-E.Lemoine: On va essayer
d'organiser une thérapie familiale avec vous 3. Patrick, vous nous aviez révélé
le titre de la pièce en exclusivité. C'est un scoop. Vous pouvez nous en dire plus? La seule chose que l'on voit
de cette pièce, ce sont les selfies que vous prenez avec la troupe,
sur lesquels vous faites toujours la gueule, Patrick. - P.Timsit: Ce n'est pas
le plus gentil de la famille. Il est aigri, haineux. L'aîné, quoi. L'aîné qui a mal vu l'arrivée
du cadet. Il s'est senti un peu démuni. Il allait lui manquer des choses... - A.-E.Lemoine: Sauf que,
ce soir-là, il va devoir faire un choix: continuer à détester
son petit frère ou lui sauver la vie. - P.Timsit: C'est exactement ça. Ce qui est formidable
dans cette pièce... C'est une très bonne pièce. On veut aimer. On est là, S.Benchetrit... On veut aimer et on aime. C'est une unité de lieu. C'est le temps de la vérité
en direct. On assiste
à cette rencontre familiale. - A.-E.Lemoine: C'est gonflé
de demander un service important à un grand frère dont vous savez
qu'il ne peut pas vous blairer. - F.-X.Demaison: A qui d'autre
on peut le demander? Qu'est-ce que c'est que ça? - X.Lacaille: Piment d'Espelette. - F.-X.Demaison: Je ne sais pas si
c'est une famille dysfonctionnelle, mais elle fait penser
à beaucoup de familles. C'est ce qui est formidable
dans ce texte de S.Benchetrit. On rit beaucoup au début
de la pièce et on est saisis par la justesse et l'émotion
qui est universelle, qui nous relie à nos frères
et à nos soeurs. - A.-E.Lemoine: Votre petit frère
a 13 ans de moins que vous. Vous avez tout fait pour lui. Vous
continueriez? - F.-X.Demaison: Je lui ai torché
le cul, oui. - P.Timsit: "Vous pourriez
continuer..." - A.-E.Lemoine: Il est ingrat? - F.-X.Demaison: Non. Il est mignon comme tout. Je
l'adore. - A.-E.Lemoine: Au milieu
de tout ça, il y a Michel, le père de ces 2 affreux. Pas une grande réussite. Il n'est pas commode, ce père. Il préfère se planter devant
la télé. Il veut tout sauf le conflit? - M.Jonasz: Je déteste
les conflits. J'essaie toujours d'arranger,
que les gens que j'aime s'entendent entre eux. Dans cette pièce, il y a ça. Il y a une histoire et même
un suspense qu'on ne peut pas dévoiler ici. Le coeur de la pièce, c'est ça:
les liens entre les membres de cette famille. C'est facile, d'aimer. On se dit qu'on aime forcément
son frère, sa soeur, ses enfants, ses parents. Ce n'est pas si simple. Il y a des non-dits,
des incompréhensions, des conflits, des vérités qui n'ont pas été
exprimées. - F.-X.Demaison: Elles vont l'être. Les spectateurs vont assister
à un moment de vérité. - P.Timsit: C'est ça. Tant mieux pour le public. On a été les premiers à être
un public en lisant la pièce. La mise en scène est au service. Il n'y a pas de gags. C'est très drôle. C'est
de la situation. "Tu veux des chips?" C'est la meilleure vanne,
parce que ça tombe à un moment... Ca tombe au très mauvais moment,
dans un moment de tension extrême. On est dans la vraie vie. On se retrouve tous. Je me suis déjà excusé auprès
de ma soeur. - A.-E.Lemoine: Elle va se sentir
visée. - P.Timsit: C'est ma soeur cadette. Forcément, tout ce qui va être
abordé dans la pièce concerne tous frères et soeurs,
ou tous frères et frères ou toutes soeurs et soeurs. - A.-E.Lemoine: Vous avez fini
avec les combinaisons? - M.Jonasz: Ca nous ramène
à notre histoire familiale. - A.-E.Lemoine: On va en parler,
de vos histoires familiales. Si dans la pièce, Michel dit
qu'il n'a pas complètement réussi ses enfants, Patrick, vous dites
bien pire, surtout au sujet
de votre fils Lazard. Quand votre fils ne rit pas,
vous êtes inquiet? - P.Timsit: Je suis un très bon
père. - A.-E.Lemoine: Vous l'engueulez
parce qu'il ne rit pas. - P.Timsit: Quand il ne rit pas,
oui. Je suis un père de merde là-dessus. On dîne, je rode le spectacle. Je
teste. A un moment, il ne rit pas. Je lui dis: "Il
y a d'autres comiques. Je te prends des places." Il me dit: "Ca fait 45 fois
que tu fais la vanne." - F.-X.Demaison: J'ai fait
longtemps des grimaces à ma fille. Elle vient de terminer sa thérapie. Sur mon dernier spectacle,
je parlais un peu de ma fille. Elle m'a demandé d'arrêter. Elle en avait marre. Je disais souvent que ma fille
appelait tout le monde "frère". La famille est une source
d'inspiration extraordinaire. - A.-E.Lemoine: Vos vies inspirent
aussi vos chansons. - M.Jonasz: La famille a été
une vraie source d'inspiration. La nostalgie de l'enfance,
où on se retrouve autour de la table, on rit, on mange,
on s'aime... Moi, j'ai réussi mes enfants. - A.-E.Lemoine: Dans la pièce! Votre fils est réalisateur. Pardon! - M.Jonasz: Je voudrais juste
rajouter quelque chose par rapport à la pièce. Pour moi, c'est une vraie histoire
d'amour. Il y a un très beau message:
les gens qu'on aime, qui sont près de nous,
on a une espèce d'exigence, comme si on voulait qu'ils soient
comme nous. Mais ce n'est pas ça, l'amour. Il faut prendre l'autre
comme il est. - A.-E.Lemoine: Ca veut dire
que vous les acceptez comme ils sont, les 2? Il y a du boulot! - F.-X.Demaison: Il dit: "On
était des jeunes parents, on était heureux." A chaque fois qu'il dit
ça sur scène, je suis bouleversé. - P.Timsit: Je trouve
que "vous voulez des chips?", c'est mieux, pour choisir un exemple. C'est mature... - M.Bouhafsi: Il y a une histoire
d'amour dans l'histoire d'amour. Avec François-Xavier, c'est
la 3e fois que vous jouez ensemble, la 2e fois que vous jouez son père. Il y a une scène surréaliste
dans la série dans laquelle vous jouez ensemble. - C'est quoi, ce bordel? - Viens! - Mais non? - C'est papa! Je suis là. - C'est qui? - C'est mon père. - Ouvre-moi. - Tu te fous de moi? - Non. C'est vraiment mon père. - Je vais m'occuper de tout ça. - Ca va. - Je ne t'entends pas. Ouvre-moi. Je vais m'occuper de tout. - Doucement, les gars. - M.Bouhafsi: "Poussin", c'est vous
qui avez eu l'idée? - F.-X.Demaison: Oui. - A.-E.Lemoine: Il a une tête de
poussin! - M.Bouhafsi: Plutôt beau gosse. - F.-X.Demaison: Je suis content
d'être venu. On ne me dit pas que je suis
beau gosse dans toutes les émissions. - P.Timsit: Je ne l'aurais pas
pris comme ça, moi, "poussin". - M.Bouhafsi: La télévision, c'est
un peu comme une seconde vie, surtout avec les gens
qu'on apprécie. - M.Jonasz: Les femmes qui jouent
avec nous sont géniales. C.Nadeau est formidable. Elle joue ma femme. - F.-X.Demaison: On a beaucoup
de chance. - P.Timsit: C'est ça aussi,
la grande idée de Samuel. Quand il prend C.Nadeau... On ne la présente pas. C'est le rendez-vous. J'arrive et je prends M.Jonasz
dans mes bras. Ma soeur me dit qu'elle a
tous les vinyles et qu'il faut les faire dédicacer. - M.Jonasz: Amène ta soeur! - A.-E.Lemoine: Vous êtes prêt? - P.Timsit: Oui. - A.-E.Lemoine: Vous avez du mal
à finir vos phrases... - F.-X.Demaison: On répète
toute la journée. On est dans notre bulle depuis
quelques semaines. - P.Timsit: Tout va bien. Ca
va bien se passer. - F.-X.Demaison: On a envie
de jouer. - P.Timsit: C'est la famille, Kate! Kate arrive avec son accent. Elle est américaine. - A.-E.Lemoine: C'est elle qui dit:
"Tu veux des chips?" Vous nous avez donné envie. On a lu le texte,
mais on ne vous a pas vus dans le feu de l'action. C'est à partir du 10 septembre
au Théâtre Edouard VII. - P.Timsit: Dans le feu
de l'action, moi, croyez-moi, c'est quelque chose! - E.Tran Nguyen: Je ne sais pas
si on doit vous croire. On va regarder une image
de ce qui était censé être votre dernier seul-en-scène, au titre évocateur: "Adieu... Peut-être, merci... C'est sûr." - P.Timsit: Mon style d'humour... Vous vous demandez s'il y aura
des vannes sur les handicapés? Il y en aura! Oui! Des vannes sur les Portugais? Il y en aura! Sur les juifs, sûr, il y en aura. Sur les musulmans? On verra... On n'y est pas encore. C'est mes adieux,
mais j'ai une vie après. - E.Tran Nguyen: C'est vos adieux
officiellement. C'était en décembre dernier
à Bordeaux. Les prétendus adieux,
vous avez fait le coup 1000 fois. Dans les 3 dernières années,
vous nous avez juré 4 fois que vous alliez arrêter le one-man. Avant d'y retourner. Il paraîtrait
que vous seriez en train de préparer une tournée d'automne? - P.Timsit: Pas du tout. Pas un one-man-show. - A.-E.Lemoine: Avec des amis? - P.Timsit: Je fais
des parrainages. La drogue, il faut arrêter
par paliers. On arrête, mais on continue un peu,
de moins en moins. - A.-E.Lemoine: C'est compatible
avec la scène? C'est compatible avec la pièce? - P.Timsit: Oui, forcément. Je ne vais pas les planter. Un petit gala, des amis... - A.-E.Lemoine: Est-ce qu'il y aura
François-Xavier et Michel? - P.Timsit: Pas du tout! - A.-E.Lemoine: Vous ne le saviez
pas? Vous l'apprenez en direct? - F.-X.Demaison: Il
y a 2 mauvaises nouvelles. La première, c'est qu'on sera
au théâtre. Patrick sera là tous les soirs. - P.Timsit: On joue 7 fois
par semaine. - A.-E.Lemoine: Où vous casez
cette tournée? - P.Timsit: Ce n'est pas
une tournée. C'est quelque dates de temps
en temps. - M.Bouhafsi: C'est vraiment
terminé? - P.Timsit: En one-man-show, oui. Faites encore un "non" tout triste,
comme ça... Oui, c'est vrai. Regardez ce bonheur
que j'ai sur scène, en pièce, en troupe! Regardez! C.Nadeau, K.Moran...