Mort de Kamilya : l’avocat de la famille dans C à vous - C à Vous - 02/09/2024
Published: Sep 01, 2024
Duration: 00:08:14
Category: Entertainment
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- J.-M.Blanquer: Pour les collèges,
s'assurer que ça se passe pour de vrai,
travailler avec les collectivités... Pour les casiers, par exemple,
c'est déjà toute une affaire. On a fait le collège,
on passe au lycée. Ca me paraît bien. - A.-E.Lemoine: Elle s'appelle
Kamiliya, 7 ans. Elle a été fauchée jeudi
par un chauffard de 19 ans. Elle a succombé
hier à ses blessures. Elle n'est pas décédée aujourd'hui
ni hier, elle est décédée sur la route, c'est ce qu'a déclaré
son père à l'occasion d'un rassemblement silencieux. - On m'a dit
qu'elle n'a pas souffert, c'est le plus important. Même dans sa mort,
elle n'a pas pleuré. Elle n'a pas pleuré pendant 7 ans,
elle n'a pas pleuré quand elle est morte. C'est pour ça aujourd'hui
que je refuse qu'on pleure ou qu'on montre de la tristesse. Juste par respect pour elle. - A.-E.Lemoine: Bonjour. Vous êtes l'avocat des parents
de Kamiliya. On vient d'entendre
de la dignité, de la colère. Un message très engagé
contre la justice sur Facebook... Vous comprenez cette colère? Il ne fallait pas remettre
en liberté conditionnelle? - Me N.Boudi: Bien sûr. Je vous remercie de m'avoir invité
pour porter la parole de ses parents. Ils ont été dignes dans le drame. Dès le soir de l'accident,
l'état de santé de la jeune fille était irréversible. Vous avez des parents
qui sont restés au chevet de leur fille,
ils ont dû prendre une décision douloureuse
avec le corps médical. Au départ, ils n'ont pas pris
la mesure du drame qui se jouait. Ils étaient sous le choc
de voir leur petite fille se faire faucher. Il y a eu cette 1re étape,
la prise de conscience. Ensuite, le papa a annoncé
près de ce passage piéton que la jeune fille était décédée,
qu'elle n'avait pas pleuré. Il y a une émotion particulière
par rapport à la question que vous posez,
s'il faut comprendre... Les émotions et les réactions
des victimes, on ne peut pas se mettre à la place des victimes,
encore moins sur un tel drame. Les accidents de la circulation... La justice prendra le temps
de qualifier les faits. Vous avez une petite fille
qui devait faire sa rentrée scolaire,
qui était accompagnée de son grand frère sur le passage piéton,
elle a été fauchée de manière brutale. Les parents ont le droit
et le devoir d'exprimer les émotions qu'ils ressentent. - A.-E.Lemoine: Pour vous,
il n'était pas nécessaire de maintenir ce motard
en détention? Il était inconnu
des services de police. - Me N.Boudi: C'est ce qu'a décidé
un juge des libertés et de la détention. Il faut rappeler
les grands principes. Bien que les faits soient
particulièrement graves, dans notre droit, toutes les fois
où un drame se produit sur le territoire national,
il y a des tentatives... Je ne parle pas des parents. Les parents sont légitimes
de commenter cela. Il y a des tentatives
de récupération politique, il y en aura
dans toutes les affaires. Moi je suis attentif
aux commentaires et aux réactions qui se font autour de la justice. Les avocats,
nous avons de la modération à avoir vis-à-vis de la justice. Une audience va arriver le 10
septembre. Je me permets de communiquer
la date. La question de savoir si ce jeune
doit rester sous contrôle judiciaire
ou en détention provisoire va se poser à nouveau devant
la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Laissons la justice travailler. La colère des parents
est légitime, normale. Qu'il soit placé en détention
ou pas n'a rien à voir avec leur fille. - E.Tran Nguyen: Il y a eu les mots
du père de Kamiliya, ils font écho avec les propos
de la femme du gendarme tué. - La France a tué mon mari,
le père de mes enfants. La France a tué mon mari
par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance. La France a tué mon mari. Comment? Pourquoi? Pourquoi cet homme multirécidiviste
peut-il évoluer en toute liberté? Quand est-ce que nos législatifs
ouvriront réellement les yeux? - E.Tran Nguyen: La veuve
du gendarme E.Comyn est allée plus loin. Elle a suggéré le rétablissement
de la peine de mort. - Me N.Boudi: On comprend l'émotion
de cette dame qui semble très forte. Des images ont circulé... La justice aura à se prononcer. - E.Tran Nguyen: La justice
est laxiste? - Me N.Boudi: Non. Demandez aux professionnels de la justice, demandez
à tout ceux qui passent devant la justice française, il faut
respecter l'institution judiciaire. Ce sont des mots très forts. La victime a le droit
de s'exprimer. C'est important qu'elle le fasse. C'est important d'accorder
une place importante aux victimes pour qu'elles expriment
leur désarroi et leur colère. Encore plus quand ces faits
sont commis sur la voie publique. C'est un véritable fléau,
les drames qui se sont commis sur la route. Je sais qu'elle a proposé
de revenir sur la peine de mort. - A.-E.Lemoine: Cela a été soutenu
par la droite et l'extrême droite. - Me N.Boudi: Il y a toujours
des tentatives de déstabilisation autour de l'institution judiciaire. Il faut que l'institution
judiciaire résiste. Elle sait résister aux pressions. Henri Leclerc a été
l'un des porte-parole de l'approbation de cette loi. L'émotion est passé. Maintenant, il faut
que les enquêtes se poursuivent, c'est la priorité
pour les victimes. Ca va permettre de les accompagner
dans le deuil. Il faut une réponse judiciaire
et pénale qui soit rapide. - A.-E.Lemoine: Quel est le profil
de ce jeune motard? On a beaucoup parlé
du multirécidiviste qui a refusé d'obtempérer
et a fauché ce gendarme. Quel est le profil du motard? - Me N.Boudi: Je suis moi-même
de Vallauris, c'est ma ville natale. J'étais présent dans cette ville
le jour des faits. J'ai échangé avec les parents
de Kamiliya dès le lendemain, j'ai échangé
avec le tonton de Kamiliya, que je connais bien,
j'ai joué au football avec lui. Il y a un sentiment de colère. Ils viennent de perdre leur fille. Cette douleur, personne ne peut
la décrire... Il semblerait
que ce soit un jeune garçon sans problème, français,
né en France, de parents français. Un jeune comme il en existe
des centaines de milliers sur notre territoire. On n'excuse pas sa conduite. Ce qu'il faut bien comprendre
sur les tentatives de déstabilisation on est sur un profil lambda,
inconnu des services de police. Visiblement, je parle
au conditionnel... La moto était assurée,
il avait son permis de conduire. On est loin du profil
qu'on veut présenter, comme étant celui
de l'individu multirécidiviste, etc. Pourquoi je fais cette observation? Ca va être le mot de la fin. C'est ce que m'a demandé
la famille: pas d'instrumentalisation
de leur drame. C'est leur drame, c'est leur deuil,
c'est leur fille.