Laurent Mauvignier (La festa di compleanno) in conversazione di Maylis de Kerangal

Published: May 30, 2024 Duration: 00:35:09 Category: Education

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bonjour bonjour Laurent mauinet merci d'être avec nous aujourd'hui nous sommes très heureux de pouvoir échanger avec vous sur votre roman qui fait partie parti des cinq finalistes des cinq des cinq romans la shinquina du du prix Grégor von redsori ce roman c'est histoire de la nuit que vous publiez en traduction chez Feltrinelli en Italie c'est un roman qui a été qui a eu un grand retentissement en France quand il est paru en 2020 il a créé beaucoup de beaucoup de discussions beaucoup de beaucoup de débats c était un un aussi un roman qui a a beaucoup conquis conquis les lecteurs et la critique euh il euh il ponctuait à l'époque une œuvre qui était déjà euh déjà très abondante et et et très très puissante je vais citer euh et qui commence une vingtaine d'années plusut tôt par un très beau texte qui s'appelait loin d'ux euh votre premier roman et puis euh je citerai deux deux livres que j'aime particulièrement euh euh dans la foule euh qui est qui est un livre magnifique autour de la de la de l'accident du du du du Ezel et puis et puis Desorme qui est un livre qui s'attachait plus particulièrement à l'histoire et notamment à la à la question algérienne euh je voudrais euh voilà également dire que euh vous avez une place vraiment importante vous êtes une voix importante de de parmi les parmi les auteurs français contemporains et que c'est une voilà que c'est un un plaisir de pouvoir échanger autour d'histoire de la nuit donc histoire au pluriel euh c'est un texte je vais le dire assez rapidement qui est d'une facture euh à la fois singulière et assez extraordinaire c'est un roman qui catalyse plusieurs forces un roman qui est à la fois on pourra dire un roman social un roman qui produit le suspens euh le le le d'un la tension en tout cas qui peut être corrélé à à une notion de de de thriller c'est également ce qu'on pourrait appeler un roman noir j'emploirit pas la forcément la la le terme de polar il me semble pas que ce soit un Pol mais j'aime bien l'idée d'un d'un roman avec cette noirceœur euh et c'est un roman on pourrait commencer par cela euh qui présente d'abord un territoire et moi je trouve que c'est extrêmement fort ce que vous faites dans ce livre c'est-à-dire euh euh vraiment mettre en place un territoire donc laabassé euh le hameau des trois filles seules ces trois maisons et euh cette petite communauté qui vit là dans un dans un endroit dont tout le monde est parti et cette petite communauté composée donc de Christine bergogne sa femme Marion et l'enfant la petite fille Ida qui sont trois euh types euh de de trois personnages trois enfin quatre personnages pardon avec la petite fille bien sûr mais qui représent des des des des mondes sociaux différents et ce qui c'est c'est cette hétérogénéité c'est qui a l'idée qu'on recompose un monde à laabassé et je voudrais que vous présentiez un peu ce ce lieu votre rapport au territoire votre rapport à la à la saisie des espaces avec la la notion de de de toponymie et peut-être aussi puisque c'est une écriture on va en parler qui fait le choix de la complexité de la ramification de l'ampleur euh du rythme enfin c'est une une écriture qui qui qui déroule et et et et se et se déploie de manière extrêmement majestueuse et tendue à la fois ce qui ce qui va pas forcément ensemble euh voilà comment vous via la description et comment vous avez utilisé certains procédés littéraires pour finalement instaurer ce territoire de de manière aussi préignante et et comment vous l'avez composé comment vous avez vous en avez eu l'idée pourquoi vous vous êtes tourné vers ce Amot là alors au départ ce que je peux dire déjà c'est que c'était un c'est un projet de cinéma donc c'est un projet de moyen métrage donc j'avais besoin euh euh je partais d'un l'idée d'un hclos d'un d'une prise de tâche un HL donc j'avais besoin d'un euh de lieux euh déjà qui soit extrêmement précis euh parce que sur un HL évidemment parfois simplement faire passer une personne d'une pièce à l'autre peut faire figure d'événement euh donc donc là j'avais besoin je suis servie de la maison de ma sœur euh qui habite comme ça en en en pleine dans les dans les champs dans dans dans un mot euh alors j'ai modifié les choses selon les besoins que j'avais mais au fur et à mesure j'ai quand même précisé de plus en plus les lieux le lieu devenit presque un un un personnage d'une C manière personnage ouais et et je reprenais un petit peu voilà cette idée qui est qui est connue quoi de de de de de se dire que et souvent par exemple dans des ateliers d'écriture c'est ce qu'on peut essayer de faire avec avec des des des gens qui essaient de d'approcher la pas seulement la fiction mais comment comment bah faire déplacer des gens simplement déplacer quelqu'un faire lever quelqu'un d'une chaise et pour aller ouvrir une porte euh il faut que chacun chaque auteur est toujours à l'esprit que c'est un événement considérable ou et et donc VO tout le travail était un petit peu de des le départ de dessiner des lieux euh qui permettrai euh de produire un effet de saisissement à chaque micro événement sachant qu'il y aurait beaucoup d'attentes il y aurait beaucoup de moments où les gens allent se se regarder un petit peu comme dans un western spaghetti pour le coup donc il il fallait qu'on soit dans le détail et donc dans la précision du lieu pour pour que le lieu puisse donner au personnages la possibilité que chaque mouvement soit chorégraphié d'une certaine manière oui on a vraiment le sentiment qu'on assiste à une en lisant ce livre que l'on entre dans une dans une chorégraphie il y a également des notion des notions de cartographie quasiment euh avec euh la la le positionnement j'allais dire la manière dont vous avez localisé euh ce hameau euh sur un territoire peut-être plus vaste il y a la ville à côté la ville où bergogne justement va faire euh va faire les courses pour euh l'anniversaire de sa de sa femme Marion euh et cette petite ville elle apparaît très bien dans le dans le vous lui donnez une vraie importance euh c'est vraiment un un un autre pôle mais un pôle un peu secondaire qui ne fait finalement que euh acculer accuser pardon l'écart dans lequel tu trouve c'est la présence de la ville et là pour dire à quel point le hameau de La Bassée est écarté hein parce que cette ville n'est pas est une petite ville elle aussi une petite ville pas mal sinistrée euh par voilà les le le désertif en voie désertification un peu économique et cetera et finalement elle elle elle une fois qu'on qu'on est dans cette petite ville on regarde différemment euh le hameau de La Bassée quand on y revient avec bergogne ouais et donc il y a cette notion de de de cartographie il y a une notion de topographie également dans donc encore plus précise comme vous venez de le dire et c'est vrai que euh la les lieux sont extrêmement précis ces trois maisons sont décrites avec un un soin une précision extrême euh ce qui m'a énormément touché euh c'est une occasion pour moi de le dire c'est votre usage votre usage du détail qui fait que le livre accède à une singularité totale et qui est la vôtre le détail étant dans mon esprit toujours ce qui vient euh s'opposer à l'uniformisation des écritures et des imaginaires le lissage de la langue et cetera et c'est vrai que cette somme de détail euh dans lequel on entre immédiatement euh sur le parking de C cette de ce de ce commissariat puis dans la maison de Christine hein dans lequel par lequel on on entre dans le livre euh cette cette prés la présentation de cette femme euh qui a qui a 63 ans qui est ancienne parisienne qui est venue s'installer à la bassé et qui entretient avec ses voisins une relation assez complexe notamment avec avec bergogne avec l'homme de la maison et qui est un peu la tatie de la petite fille d'ailleurs elle l'appelle comme ça c'est-à-dire elle quasiment une position de de de grand-mère donc on entre par cette femme qui est finalement un entre deux qui est une femme qui est venu vivre ici qui n'est pas qui est une orsin en fait hein qui n'est pas ou tout à fait qui est pas représentative du tout des gens du village pas du tout représentative elle est voilà elle est cultivée elle elle a eu une vie d'artiste elle a été elle a eu une vie de galerie et cetera et elle est venue peindre ici c'est un personnage magnifique je je me permets de vous le dire qui d'ailleurs par la la la manière dont vous le dressez au début du livre tellement est assez sidérant dans sa dans son dans sa singularité dans l'extrême précision que vous mettez à la à la singularisé donc il y a cette question des espaces les espaces sont extrêmement décrits une attention mobilier une attention aux objets également hein comme vous êtes aussi vous aviez la vous avez parlé un peu du du du cinéma tout à l'heure le fait de régler quasiment les espaces en instaurant une forme de scène euh de scénographie hein vous parliez de de chorégraphie on se lève on sort la et jusqu'à la dernière page jusqu'au dernier paragraphe on est dans une forme de scénographie couloir embrasure porte et cetera ça c'est extrêmement puissant et c'est ce qui pour moi contribue à tendre tout le livre qui est un livre important de plus de 600 pages et la question des espaces elle est elle est très importante et également sur l'autre j'allais dire euh si on a absiss ordonné évidemment il y a la question du temps qui qui qui se ouais tout à fait c'est un temps extrêmement là aussi complexe pour le coup je trouve que autant l'espace se donne voilà on est en sur un plan d'immanence tout le temps dans votre livre autant le temps lui construit ses étages et sa sédimentation d'abord c'est une date ça commence par être une date celui du de l'anniversaire de Marion qui fête ses 40 ans d'ailleurs c'est le titre italien d'ailleurs le titre le titre du livre en italien n'est pas le même français qu'est-ce que vous avez pensé du titre italien justement le le aniversaire ouais c'est ça au départ c'est au départ c'est les les Anglais et les Américains qui ont qui qui il y a un esprit peut-être plus anglosaxon dans quelque chose de beaucoup plus concret avec l'idé de prendre voilà et les Italiens suivi et un peu partout où il est un petit peu partout traduit du coup il voilà il y a qu'en espagnol ù o il s'appelle ici de la not mais sinon sinon il a alors ce qui est intéressant c'est le c'est peut-être que vous pouvez le dire que c'est histoire de la nuit qui est le titre de votre livre avec un histoire ouais également le titre d'un livre qui est dans votre roman et le livre de de de latite fille ouais et donc pour en revenir à cette question du temps je voudrais que vous vous là que vous exprimiez un petit peu sur la façon dont vous avez euh sédimenter empiler voilà des couches de temps à la fois dans ce territoire dans ces maisons mais également dans les relations entre les personnages ce qui fait que certains sont rattrapés par un passé finalement qui est toujours fluctuant qui est toujours vivant et qui est chargé de violence et et toute cette la violence du territoire la violence des aussi des des des du passé des personnages en tout cas ce que ça charie comme comme vie comme force ça vient finalement se nouer ce soir lors de l'aners de Marion bah là c'est justement c'est quelque chose que le cinéma ne peut pas faire aussi librement aussi avec autant de souplesse qu'un roman je cense pour moi c'est la grande force du roman c'est de c'est quand même la capacité alors évidemment on parle toujours de Prous là-dessus mais mais mais il y a il y a pas il y a Claude Simon quand même et alors c'est c'est c'est c'est c'est ça m'a beaucoup amusé aussi parce que quand le livre est sorti en France euh il y avait entre Stephan King et Claude Simon et puis je vois dans les traductions c'est devenu entre prus et Stephen King ou ou à que alors ça change à chaque fois un petit peu euh mais pour moi évidemment clon était est important eTTH et c'est vrai que le le plus l'espace est précis euh plus les personnages sont précis plus on peut naviguer puis je mettais fixer des contraintes c'est-à-dire par chapitre je Mettis fixer des contraintes de pages et quand évidemment vous avez un personnage qui a un espace qui a très peu de choses à faire mais euh qu' où justement on est dans un détail on va être oui par exemple le paquet cadeau le paquet cadeau là on s'arrête longtemps sur le paquet cadeau euh la façon dont bergogne va euh arranger un peu enrober l'ordinateur qu'il offre à sa femme is voilà et moi j'ai j'ai été extrêmement passionné par la manière dont vous euh vous arrêtez sur la façon dont il va faire le paquet cadeau qui qui est un peu mal foutu mais ou il faut quand même qu'il y ait quelque chose qui s'enrobe et cetera il y a quel il y a quelque chose à la fois de vulnérable de maladroit mais quand même qui signale une attention euh et pour moi c'est un peu le le secret du livre c'est effectivement le fait de s'arrêter euh ouais c'est très important ça pratique de écriture de l'attention moi c'est comme ça que j'appelle de l'hyper atttention à tout c'est très pour moi c'est très important parce que vraiment c'est ça c'est une des forces de la littérature c'est que à partir d'un détail on peut aussi bien développer un plan psychologique par exemple de de de de de ce à quoi pense ce personnage ou ou même d'un reflet de sa maladresse ou ou des questions qui sont les siennes euh mais aussi de de son histoire et du coup commement d' un seul coup là le temps peut entrer euh par l'art détail peut entrer euh dans dans dans le jeu de la construction du livre et peut ouvrir plusieurs plans euh peut ouvrir plusieurs souousterrains on va dire plusieurs strates euh plusieurs tunnels comme ça qui vont nous faire découvrir les personnages au fur et à mesure et sur toute l'étendue du livre par exemple on a au début une vision de Marion qu'on connaît peu au début du livre qu'on va apprendre à connaître au fur et à mesure et tout va s'éclairer au fur et à mesure que que que que que que son histoire euh éclaire le présent mais mais c'est très important que le présent soit précis pour qu'on puisse circuler à l'intérieur vraiment comme comme un comme comme dans un tunnel quoi dans un tunnel qui là va faire entrer le temps mais le temps comme un matériau comme un matériau très très solide et qui donne qui étage de la profondeur enfin je c'est ça se produit c'està-dire que dans dans ce Hau alors c'est pas à proprement parler un livre où qui vous confronte à une matière historique mais plutôt à une matière de temps très long qui qui sédimente sans porter forcément de grandes histoires mais en revanche il y a le temps d'avant mais même le temps immémorial on va dire ouais tout à fait et puis il y a un temps qui qui vient lentement remplir remplir ce périmètre jusqu'à ce jusqu'à cette soirée d'anniversaire où là reviennent des gens qui alors eux arrivent d'un passé qui n'est pas si lointain qui est celui de Mario et pour revenir sur cette question de l'attention je voudrais juste signaler que ce qui m'a ce que j'ai trouvé vraiment très très juste et assez admirable c'est la manière dont vous concluez le livre la dernière phrase qui est si je me sou si je me souviens le le Amot des trois filles seules que auquel où il ne se passe jamais rien mais où il se passe quelque chose pour peu qu'on y prête attention et en fait pour moi tout est dans cette histoire de pour peu qu'on y prête attention et quand vous dites que vous passez d'un scénario à un livre évidemment qu'il s'agissait pas j'imagine de de respecter le scénario mais que vous avez en fait de déplier chaque phrase du scénario vous avez été totalement j'imagine surpris déstabilisé et on a le sentiment que évidemment que là il y a un débordement et qu' il s'agissait pas j'allais dire de de reproduire homothétiquement le scénario mais peut-être vous êtes-vous laissé comp complètement dépassé notamment je pense au personnag de Marion don dont on a le sentiment qu'elle qu'elle prend corp effectivement au cours du livre comme si vous fais connaissance avec elle dans le courant de la narration tout faitou bah moi c'est ce que j'aime dans le roman La Liberté qu' donne parce qu'on passe beaucoup de temps c'est quand même long et l'écriture est longue et ce temps il a quelque chose de de il permet d'aller à des endroits où aucun autre art ne permet d'aller en fait que je respecte le scénario ça c'est très confortable parce que bon j'ai pas j'ai pas trop à m'emmerder avec l'histoire je le vois à peu près je vois comment ça va aller et cetera et puis d'un seul coup il y a un petit trou là je commencer à parler de Marion puis et puis il y a une un bout de phrase qui va me dire ah oui mais quand elle était plus jeune ce jour-là tac elle a elle regardait par la fenêtre et puis et puis elle voyait sa belle famille qui l'a surveillé et se coup je dis mais ça vient d'où ça et et dans un coup ça m'emmène sur un autre chemin et et non pas qui s'agisse de dériver de manière à ce qu'on comprenne rien à la fin mais au contraire tout ça cré une sorte de de de puzzle qui euh qui qui se construit dans le temps et qui nourrit qui donne une épaisseur que euh je trouve que que que seul le roman peut peut toucher de de manière aussi simple en fait et aussi évident c'est-àdire les il y a une façon de de coudre Absolum du du du temps et et et et et des espaces et des personnages des relations entre les personnages et ça moi ça me fascine parce que c'est toujours surprenant quand on le fait j'espère que ça l' pour le lecteur mais en tout cas ça l' en tout cas pour pour pour l'auteur justement les les personnages du livre on on on pourrait en dire et puis on va ça va nous permettre de de de de d'établir un peu l'argument du texte donc c'est les ce sont les 40 ans de Marion qui qui vit à à la bassé avec avec Patrice bergogne qui lui est un un garçon d'une famille un homme d'une famille d'une famille du hameau d'une vieille famille du hameau euh qui est agriculteur euh qui est un être fragile et et et maladroit un un être qui vit dans dans une solitude terrible les les rapports la relation entre lui et et Marion est est une relation extrêmement taiseuse hein ils sont ils vivent un peu côte à côte ils ont du mal à aller l'un vers l'autre euh et d'ailleurs c'est ça fait partie aussi de la beauté de de ce livre c'est de rentrer aussi dans le la boîte crânienne et un peu dans dans le le via le corps hein de de cette de cette homme vous attardez beaucoup sur la description physique de Patrice bergogne et je trouve ça je trouve ça vraiment très beau parce que c'est c'est un être qui se donne comme fruste euh en empêtré aussi dans un dans une espèce de haine de soi c'est c'est son odeur son corps tout ça l'incommode sa femme est très très jolie et et il a toujours le sentiment d'être un peu de pas forcément mériter de vivre avec elle je vais je vais un peu c'est bien pour ça c'est bien pour ça que leur fille à la télévision un moment c'était un petit un petit clin d'œil regarde la BAL et la Bête de de éidemment une façon de de ramener comme ça ces rapports qu'il y a entre compte exactement ouais et c'est vrai que c'est c'est un c'est c'est un un personnage très très attachant et et et donc on on est on est au prise avec avec lui qui est un petit peu la la silhouette dressée de tout temps dans ce hameau Christine donc cette femme peintre est venue bien après il y a a des questions de maison av vendre de maison abandonné enfin on est aussi dans des histoires de un peu notariales au début du texte enfin de de il y a il y a aussi cette menace sourde des lettres des des des des lettres anonymes qui sont envoyées à Christ il y a il y a un mystère mais mais il y a une maison il y a une maison qui est à vendre enfin qui est qui est abandonné et euh et euh et et donc Marion elle est le est une est un personnage que l'on que l'on croise dans une d'abord dans une lutte dans une lutte au travail hein elle elle s'oppose elle travaille dans une imprimerie elle elle bosse sur presse elle ouvrière de presse et puis elle va se elle va se s'opposer à un un patron enfin un petit chef qui l' qui l' harcè pardon enfin qui un harceleur et je trouvais que au fur et à mesure elle aussi on la connaît on la connaît entre eux en creux et et il y a cette petite fille extraordinaire Ida qui fait le lien un petit peu entre ces trois personnages et qui cou un peu tout le livre et qui a cette importance fondamentale à la à la fin mais qui qui est toujours présente devant l'écran de la télévision euh durant tout le durant toute la soirée cette soirée où donc des personnes extérieur rentrent dans la maison et font une sorte de de prise d'otage euh lié à une histoire de de règlement de compte enfin de une histoire ancienne qui qui concerne Marion donc il y a l'irruption de la violence une violence assez terrifiante dans ce dans ce hameau euh qui voilà qui à la nuit tombé des trois frères débarquent et là quelque chose de une espèce de machine s'emb balle réglé absolument à la perfection et je voulais il y a quelque chose que vous avez dit la dernière fois qu'on qu'on s'était parlé vous disiez moi ce qui m'intéresse avec les personnages c'est de les de de de les dessiner un petit peu comme des héros et d'en faire des des de les faire passer de personnage à personne en fait à person est-ce que vous pouz reparler un peu de ça parce que pour le coup le le livre vous disiez très bien cou ensemble les espaces et les temps mais il y a ces personnages en fait qui sont aussi ces points de couture si fort est-ce que vous pouvez revenir un petit peu là sur cette conception des personnages disons mais les TR frères y compris les trois ouais ouais j pensais tout à l'heure quand on parlait de la question des détails il m'est arrivé une fois à Paris par exemple de de voir un jeune couple euh en train de s'embrasser sur un pont avec la il y avait la tour F derrière je regardais l'image et je l'ai regardé et je me disais cette image je peux est impossible dans un roman c'est un cliché total et euh et je dis pourtant cette image elle est réelle ils sont vraiment là quoi comment on pourrait décrire ça euh si je devais écrire cette scène comment je ferais et et par chance en regardant les les l'aspect du jeune homme était était dénoué et je me dis tiens dans de maître il va il va se péter la gueule et euh et je dis mais voilà ce que le détail peut faire et voilà ce que la réalité peut faire il y a toujours cet endroit qui échappe au cliché et donc il faut toujours avoir cet endroit de vigilance comme ça et je trouve que quand on commence un roman ou une fiction en général on commence avec des personnages qui sont toujours un petit peu qui peuvent quasiment plus échapper au au stéréotypes au clichés parce qu'on on a tous c'était euh on est tous des êtres complètement contaminés par la fiction donc c'est quasiment impossible aujourd'hui de de commencer un personnage qui ne soit pas tout de suite un peu un stéréotype euh donc et tout le travail consiste à à déplacer la question du du stéréotype à à aller jusqu'à travailler à faire un personnage et puis une fois qu'on a un personnage qu'on commence à se dire bon là c'est pas trop mal on échappe un petit peu auxiché il faut encore faire un effort supplémentaire et se dire dans ce personnage il y a un humain maintenant il faut aller trouver celui que nous que nous pourrions être nous celui qu'on que notre voisin pourrait être faut trouver maintenant où est l'humain à l'intérieur du person et pour moi c'est vraiment en trois étapes il y a vraiment passer du de l'archétype au personnage et du personnage et ça ça prend un temps considérable les détails par exemple sur ça sont très très utile ou ouais d'ailleurs la je trouve que le c'est c'est ce qui m'a vraiment je dois dire assez étonné asse émerveillé dans dans dans le la manière dont Christine se dresse au début notamment dans la manière dont vous vous peignez ce qu'elle peint en fait vous on rentre dans sa toile et vous vous décrivez ces toiles et à travers cette description on quitte vraiment finalement le le stéréotype on rentre réellement dans dans un dans un personnage qui est en fait une femme peintre enfin voyez on on rentre tout à fait et ce qui est très beau dans ce livre et ça on avait eu l'occasion d'en parler c'est qu'aucun personnage ne correspond à une à une typologie euh c'estàd que les les les clichés sont à la fois saisis et puis totalement déconstruits au cours du texte on on on a pu parler a il y a eu dans les discussions qui ont été très abondante à propos de ce livre qui a fasciné quand même beaucoup de gens à sa à sa sortie euh il y avait cette cette cette question d'un d'un roman social qui raisonnait ou qui s'adressait qui en fait qui essayait de prendre en compte de nouveaux nouvelle typologie en fait de de de français enfin de de gens qui vivent en France c'est-à-dire de regarder un peu ces gens qui sont dans les périphéries des villes euh dans une forme de pauvreté enfin de je plutôt de de précarité matérielle euh assez isolé toujours euh dépendant de la voiture et ça dessinait un peu des vies comme ça comment vous comment vous vous sentiez vous par rapport à ça est-ce que c'était aussi une euh vous avez pu dire la fiction ça ça sert à aller chercher dans le réel tout tout ce qui tout ce qui n'est pas de laffiction justement hein c'est ce que vous vous disiez est-ce que par exemple cette veine là dans cette dans cette idée si on considère aussi que la littérature on va très vite est un art de la représentation est-ce que vous avezu représenter aussi euh cette cette partie de la population ceux qui ne sont on va pas dire les exclus les marginaux mais quand même une population d'entre deux qui a quand même achète un ordinateur peut fêter un anniversaire mais euh euh côtoyer une femme peintre mais mais en même temps euh euh complètement euh euh voilà qui on va dire dans dans un entre deux de dans un entre deux social enfin des des des des types de personnes qu'on a d'ailleurs du mal à caractériser ben en fait c'est parce que c'étaitambition du texte ou c'était pas du tout votre ambition et et que c'est plutôt des des personnages qui sont venus comme ça non moi c'est des personnages qui viennent assez simplement simplement parce que c'est des personnages qui qui correspondent finalement à la vie que je je connais que que que j'ai ou dans ma famille ou ou j'ai ou j'ai toujours eu en fait et donc euh c'est vrai qu'il a il y a quand même un dans l'histoire de la littérature française contemporaine on parle beaucoup maintenant des transfuge de classe et cetera mais mais parce que pendant très longtemps la littérature française a été quand même non pas cantonnée parce que ça serait péjoratif de le dire mais elle s'est faite à elle s'est faite à un certain endroit par un certain type de personne sociologiquement très repéré et et pour aussi un certain type de aujourd'hui on voit bien que ça ça éclate de partout on peut écrire plein de gens de milieux différents écrivent et donc donc les choses se font j'allais dire le périf un petit peu plus naturellement et simplement bien sûr ouais ouais je pense que par exemple pour des gens commena ou d'autres avait François Bon des G comme ça il y avait une volonté politique très très déterminée je pense que pour notre génération à nous c'est plus simple d'une certaine manière plus ouvert et que ça se fait presque plus naturellement je suis toujours surpris moi effectivement par exemple quand on m'a parlé pour ce livre là d'un thriller rural et cetera parce que je je me dis toujours que quand journaliste me demande ça je me dis que ça parle plus du journaliste que du livre en fait voilà parce que je me dis qu' il n'aurait jamais posé la question si ça s'était passé dans dans le 18e ou dans le 17e arrondissement ou je ne sais où il naurait il ne m'aurait jamais demandé pourquoi j'avais écrit un un un un triler citadin donc donc voilà effectivement ça parle plus de de euh après voilà les c'est tou c'est toujours intéressant c'est toujours intéressant pour moi en revanche et ça depuis le début euh je pense que ça a été une deses motivations quand même d'écriture dè le départ je me souviens quand j'étais enfant je me disais que pourrais jamais être écrivain parce que euh parce qu'un écrivain bah n'allait pas au supermarché quoi et que et que ce tout ce mondelà n'existait pas que tout le monde moi dans lequel je vivais des de ltissement en pleine campagne et cetera que ça n'existait pas et et c'était une souffrance ça je me souviens que c'était quelque chose d'une souffrance et je me où je me disais que l'écriture me serait à jamais interdite parce que parce que ce monde là n'existait pas donc il y a je je le vis pas comme quelque chose de politique mais quelque chose de très intime oui et PU et puis une volonté de représenter enfin une volonté en tout en tout cas un goût un un un allant et une et une une puissance à à le faire qui pour moi je voudrais conclure là-dessus euh c'est une littérature que je que je que j'aime aussi parce qu'elle fait aussi le choix de la complexité c'est-à-dire ces personnages effectivement ils sont complexes euh ils sont complexes comme le sont effectivement pour dire comme le sont les humains mais c'est vrai que le le traduire le représenter dans cette phrase que qui que vous avez qui est une phrase très belle qui est à la fois très structurée avec ses ses charpentes ses coutures mais qui qui avance parfois comme un comme un fleuve et puis qui fait venir de la pensée de il y a des digressions qui sont justement plus des des des notations que vous faites qui peuvent être avoir un trait plus sociologique ou alors plus sentiment ment ou alors parfois c'est les les personnages qui prennent la parole en style indirect libre un peu dans les dans les paragraphes cette phrase elle fait le choix de la complexité comme vos personnages et comme cette histoire apparemment simple apparemment justement se dio mais bon c'est c'est des c'est des gens qui viennent se venger un soir il y a un côté de sang froid on est en fait c'est une histoire qui est qui est qui a une profondeur une ép une densité extrêmement extrêmement complexe et cette attention cette complexité pour moi c'est la ça en fait un livre vraiment très important voilà et ben merci de ce compliment c'est vrai voilà je suis très très heureuse que l'on que l'on vous compte parmi les les C finalistes de de ce prix grégore vonor merci beaucoup Laurent binier merci merci à bientôt à bientôt

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