Tenir debout - Mélissa Da Costa - Livre Audio Complet Gratuit

a rendu François si indispensable lui qui est tellement hors d'atteinte c'est peut-être vrai comment peut-on capturer un comédien qui n'est réellement vivant que sur scène dans la grâce de sa propre prestation et parfois à l'apogé de l'orgasme c'est ainsi qu'était François insaisissable multiple un mystère penser à lui dans cette salle d'attente m'est aussi apaisant que douloureux je m' prête à me lever pour faire quelques pas quand j'entends une voix connue dans le couloir je reconnais la silhouette grande fine etlancé une posture désinvolte des cheveux longs comme ceux de François ramenés en arrière un jean clair une chemise blanche sous son trenchcoô Antoine ils se ressemblent tous les deux ils ont souvent joué sur scène ensemble leur similitude leur a parfois donné l'occasion d'être la doublure l'un de l'autre ou d'incarner deux frre voir un père et son fils pourtant la ressemblance s'arrête à leur silhouette Antoine ne dégage pas cette chaleur suave que François trimbale partout avec lui Antoine a quelque chose de commun de rassurant c'est le type sympa fiable sur qui on peut compter si je devais lui associer une couleur je lui donnerai le bleu ou le vert une couleur franche simple on lui fait confiance on l' aime d'embler mais on ne se jetterait pas du 10e étage pour lui François lui serait la couleur orange une couleur chaude perfide tout en nuance et en reflet une couleur qui l'ouvoie si on se colle à lui on s'y brûle et tout à fait volontairement Antoine est dans le couloir en discussion avec un médecin le temps que je me précipite le médecin est reparti je m'agripe à son bras il sent le le savon de Marseille est l'odeur légère d'un déodorant musqué moi je sens la transpiration séchée et l'angoisse Léo il me prend dans ses bras je recule me dégage ce n'est pas le moment vraiment qu'est-ce qu'il a dit il a quelque chose d'égaré au fond des yeux il dit qu'il faut attendre nous n'aurons pas de nouvelles avant de ou 3 He que s'est-il passé on ne m'a pas dit grand-chose JUSE qu'il était à scooter pressé il a refusé la priorité à droite c'était un bus le pronostic vital est allons fumer une clope je ne peux pas l'entendre si on me force à l'entendre alors il me faudra réfléchir sérieusement à la nécessité de rester en vie nous sortons de l'hôpital sans un mot il fait claquer son briquet devant les portes vitrées je suis gelée dans ma tenue de sport trop légère terrifiée aussi mes dents sentrechoc tu n'as pas croisé Isabelle demande-t-il je secoue la tête elle a été prévenue poursuit-il en premier j'imagine il ignore mon ton à serbe vérifie son téléphone je devrais essayer de l'appeler dit-il tu m'attends ici je le regarde s'éloigner je tire sur ma arette pour m'emplir de fumé ne pas penser à Isabelle pour ça aussi je préfère rester dans le dénis je tâonne dans mon sac en toile il ne contient que mon portefeuille et mon téléphone je déverrouille mon smartphone en fond d'écran apparaît une image de François et moi à l'intérieur d'un café parisien épaule contre épaule je souris à l'objectif François non il sourit rarement mais il a une telle intensité dans le regard qu'il fascine quiconque croise son reflet ce soir-là je porte une chemise noire en dentelle qui dévoile les bretelles rouges de mon soutienggorge mon bras tendu prend la photographie François a les deux coudes posés sur la table il porte une chemise grise derrière nous un large miroir joue à nous révéler nos dos celui de François légèrement penché en avant au-dessus de son café le mien cambré au Fran mes reins c'est ainsi que je suis en présence de François sensuelle offerte ouverte pleinement réveillée à la vie s'il s'éteint je n'aurai plus qu'à m'éteindre à mon tour Antoine ne revient pas quelques mètre plus loin il est en conversation téléphonique avec Isabelle il chuchote il la préfère à moi sans doute 9 ans ça forge une amitié je m'en moque du moins c'est ce dont je tend

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