Les Jeudis MO.CO. Panacée | Antoine Compagnon

avec N libre ce soir nous avons le plaisir d'accueillir Antoine Compagnon pour sa conférence sur budler moderne et antimoderne pour vous présenter en quelques mots Antoine Compagnon vous êtes à l'Académie française vous êtes professeur émérite au Collège de France à la chair de littérature française moderne et contemporaine et vous êtes également historien de la littérature critique pardon je crois que j'étais trop près euh donc avant voilà de d'entamer sur votre conférence je vous précise juste que à la sortie de l'auditorium vous aurez une vente dédicace des livres d'Antoine compagnons qui seront disponibles pour vous voilà je vous laisse la parole Antoine et bonne écoute à demande et bien bonsoir et merci de votre accueil je suis allé voir tout à l'heure l'exposition qui a lieu au moco il y a le premier portrait de baudelire par Émile doi Baudel qui a 20 ans jeune homme euh à côté il y a une citation de Théodore de Banville euh qui a dit un peu après la mort de baudelire que voilà c'était un baudelire jeune riche et heureux je ne sais pas si vous êtes allé voir cette exposition si vous avez lu cette citation évidemment maudel n'a jamais été jeune il l'a été mais il n'a jamais été riche et heureux puisque immédiatement lorsqu'il avait 20 ans il a dépensé tout l'héritage de son père et qu'ensuite pendant toute sa vie il a vécu sous la tutelle d'un notaire qui lui versait très peu d'argent par mois vaudelire est un homme qui a vécu dans la pauvreté toute sa vie dans la misère et qui a été malheureux toute sa vie donc ne nous fions pas trop à ce que disait Théodore de Banville très bonne ami de Baudel puisqu'il est l'un de ceux qui a l'âge de 20 ans a reconnu que était était un grand poète et c'est lui qui a avec l'ami de Baudel aselino euh publier les œuvres complètes de Baudel juste après sa mort en 1867 donc les œuvres complètes de Baudel bon elles étaient pas complètes on les a beaucoup complété depuis mais mais mais l'œuvre de bauder n'est pas tombé dans l'oubli puisqu'il avait quelques amis qui donbanville qui avait reconnu le génie de ce poète mais ils étaient rares alors voilà vous avez vu le premier portrait de Baudel par son ami Émile doroi de 1844 Baudel est né en 1821 donc il avait 23 ans je pense que vous l'avez tous vu au moko sinon vous y allez demain la la première salle où il y av C ce portrait de Baudel est très belle et ça c'est la dernière photographie de baudelire prise en 1800 66 ou 67 Baudel était à ce moment-l à phasic il ne parlait plus depuis le le dans l'église de Namur et le coup qui l'a rendu un AVC mais avec des antécédents syphilitiques et on a là un Baudel qui qui ne parlait plus et qui avait été emmené de la maison de santé où il séjourné pendant les derniers 18 mois de sa vie par son ami Nadar le grand photographe ami et demi on le verra tout à l'heure les rapports de bauder et de Nadar étai compliqués et Nadar avait prendre Baudel à cette maison de santé pour l'emmener chez carja l'autre grand photographe du 19e siècle donc c'est une photo très importante provoqué par Nadar et faite par carja et puis le [Musique] troisème trè fait absolument touchant et troublant c'était la photographie que la mère de baudelire avait conservé jusqu'à sa mort auprès d'elle et cette photo a réapparu il y a seulement quelques années on la connaissait pas jusque je dirais il y a 4 5 ans elle a elle a réapparu dans une vente à Paris elle s'est vendu évidemment très très très cher et c'est elle est unique c'est un tirage unique de cette pause de Baudel vous Baudel qui ne parle plus même c'est une photo qui n'a pas l'air trop triste il y en a une autre un autre tirage du même jour qui est plus triste voilà on reviendra sur la photographie puisque c'est un élément capital de cette relation de Baire avec les temps modernes le monde moderne qui était le sien mais j'is bien commencer avec cetteographieque je veux dire qui me touche beaucoup je reviendrai aux photographies on a 15 photographies de baudeler elles sont toutes très belles alors voici une seconde celle-ci qui m'importe aussi c'est une photographie celle-ci qui a été prise un peu avant à Bruxelles par un autre photographe qui s'appelle Charles nez et c'est une photographie là aussi qui est importante vous voyez qu'elle figure dans le volume des œuvres postumes de Baudel en 1887 et parle de cette photographie dans j'oublie dans quel texte mais contre sain B bonyz heureusement j'ai une mémoire qui défaille mais des amis qui ont plus jeunes qui une meilleure mémoire pr parle de cette photographie et il dit que dans cette photographie il voit le poète éternel avec cette thèse qui a été soutenu par des romantiques qui a été soutenu par bores que c'est toujours le même poète depuis homire qui se réincarne génération après génération et Baudel a été pour nous l'une des incarnations du poète éternel alors voilà cette photo est sans doute moins belle que la précédente que je vous ai montré et vous voyez que c'est c'est je commence par ces images de la consécration de baudelire euh au fond de de sa gloire puisque pour nous Baudel est comment dire le plus grand poète français c'est celui que les les élèves présentent au bac Les Fleurs du Mal tout le monde l'a lu au lycée euh pendant longtemps il y a une rivalité entre Hugo et Baudel et puis c'est Baudel qui a triomphé au 20e siècle de Hugo pendant très longtemps l'avantage de Hugo c'est qu'il avait une œuvre considérable alors que Baudel a une œuvre toute petite puisqu'il a vécu dans la misère et que il avait pas beaucoup le temps de d'écrire puis que c'était un grand procrastinateur pendant longtemps l'avantage était à Hugo et puis il s'est trouvé que Hugo c'est copieux et maintenant on est dans une époque où on a plus le temps de lire où on lit plus beaucoup Hugo ça fait peur Hugo chaque année il a publié autant que baudler pendant toute sa vie ça fait peur Baudel c'est réconfortant parce que c'est une œuvre mince les fleurs du mal c'est court spine de Paris c'est court aujourd'hui on aime les œuvres courtes parce que il faut que il faut aller vite on n plus le temps de lire donc belire c'est bien et puis il y a les fragments mon cœur mis à nu c'est des fragments on aime bien les fragments aujourd'hui on n'aime pas les dissertations on n'aime pas les traités mais les fragments les aphorismes ça marche bien al vous voyez il y a un renversement qui s'est produit entre le le le B de l'air qui était ne l'oubliant pas l'artiste maudit le prototype de l'artiste maudit toute sa vie et pendant encore assez longtemps après sa mort et puis il y a eu un moment de de bascule Baud est devenu oui je dis le pour Prost le poète éternel pour les français à partir des années 20 1920 1930 est devenu une sorte de de représentant le plus haut de la poésie française n'oublions jamais que les Fleurs du Mal ont été condamné lors de leur publication en 1857 pour outrage à la morale publique et que baudler a dû découper six poèmes dans Les Fleurs du mal découpé au ciseau pour continuer de vendre le volume quoi de plus humiliant de plus honteux pour un poète qui concevait que son recueil avait une architecture c'était pas simplement une jutaaposition de poème c'était une œuvre qui avait un plan re condamné à enlever des poèmes et bien c'était tout détruire et les Fleurs du Mal la condamnation des Fleurs du Mal n' n'a été amnistié qu'en 1949 jusqu'en 1949 on nait pas le droit de publier les 6 poèmes condamnés en 1857 si un éditeur l' publiaé il n'était plus poursuivi mais la condamnation pesait toujours alors n'oublions pas ce début très difficile de ce poète et souvenons-nous du premier des euh poèmes de des Fleurs du Mal bénédiction lorsque par un décret des puissances suprêmes le poète apparaît en ce monde ennuyé sa mère épouvantée et pleine de blasphèm crrispe ses points vers Dieu qui la prendent en pitié premier poème sur la malédiction euh et qui est intitulé bénédiction bien sûr mais qui désigne bien cette souffrance du poète et cette ce long chemin que l'œuvre devra parcourir pour être reconnu comme elle l' aujourd'hui signe de cette reconnaissance qui est celle de baudelire ce que je vous dis un peu aujourd'hui c'est ce que je viens d'écrire pour une préface de la 5e édition de l'œuvre de Baudel dans la bibliothèque de la playade Baudel est le seul auteur qui en soit à sa 5e édition dans la bibliothèque de la playéade si on veut établir des record le suivant c'est Molière qui en a tro mais tous les autres n'en sont qu'à la deuxème Victor Hugo racine Corneille Balzac Flaubert sont tous à la 2e édition de la playade comment se fait-il que Baudel en soit à la 5e pourquoi détient-il ce record vous voyez cette canonisation qui est la nôre n'oublions pas que lorsque baudler a eu l'idée idiote de se présenter à l'Académie française en 1862 saintbu a écrit un article où avec beaucoup de dédins et de auteur il décrivait ainsi l'œuvre de Baudel ce singulier kiosque fait en marquetterie d'une originalité concertée et composite qui depuis quelques temps attire les regards à la pointe extrême d'une Kamchatka romantique j'appelle cela la folie baaire ce Kamchatka cette folie baudelire au sens des folies du 18e siècle ces pavillons éloignés dans un parc marqué par l'exotisme c'est une œuvre donc qui est tout à fait euh étrange mal accepté la folie Baudel c'est pas très sympathique d'un poète que baudler respectait et qu'il considérait un peu comme un oncle une sorte de mentor et puis au moment où baudler non pas meurt puisque je vous disais que il y a 18 mois d'apapasie entre ce choc et sa mort juste avant cette euh cet événement Baudel commençait à avoir quelques disciple quelques suiveurs et là il le prenait très mal Baer était un homme sans doute impossible euh à la fois euh voulant publier mais et en même temps ne voulant pas avoir trop de public voulant rester un auteur rare et voilà ce qu'il écrit à sa mère alors que enfin il a un peu de reconnaissance je ne connais rien de plus compromettant que les imitateurs et je n'aime rien tant que d'être seul mais ce n'est pas possible et il paraît que l'école Baudel existe l'école Baudel c'est et barbéor revi Verline malarmée qui dans ces dernières années de la vie de Baudel 1865 commence à euh écrire sur lui à le louer et à être des poètes baudleriens puisque Baudel va être au fond le père de toute la poésie qui suivra en francein parfois on dit les les fleurs du mal c'est la fin de la poésie lyrique le split de Paris c'est un commencement absolu le commencement absolu de la poésie en prose du verre libre et de tout ce qui suivra avec malarmé et rimbau et tout ce qui s'engouffrera après vous voyez la peur de baudelire d'être seul de ne plus être seul oui en même temps vouloir être connu sorte de division de Baudel qui est toujours présente ce qu'il appelle splin et idéal dans Les Fleurs du mal ou extase et horreur donc vouloir être publié vouloir être reconnu et en même temps cette peur de chien cette peur qui a accompagné baudler toute sa vie et en ce moment où il reconnaît qu'il a désormais une descendance alors comment ça s'est passé cette reconnaissance de baudelire au fur et à mesure des des années ben je dirais en sautant quelques étape que la première image de Baudel c'est cette image du Baudel réaliste et il y a un poème des Fleurs du Mal qui est très lié à cette image du Baudel réaliste c'est le c'est une charogne le poème qui décrit ce cadavre d'animal dans les rues de Paris et là vous avez bon j'ai déjà parlé de Nadar qui est une sorte de d'ami et demi hein de baudelire et Nadar lorsque les fleurs du malâ sont publiées en 1857 fait cette caricature où vous voyez baudelire désigné dans les fleurs du malâ ici la signature de Nadar Charles baudler et là la charogne alors baudler a très mal pris cette caricature puis cette caricature insistait précisément sur l'élément dont il sentait bien que c'était ce que le l'on allait reprocher aux Fleurs du Mal cette complaisance dans l'horreur cette complaisance dans le mal cette complaisance dans la déchéance et c'était ce qui le représentait le mieux alors il fallait détruire cette image de ce baudelire très lié au réalisme et ensuite très lié à ce mouvement de la fin du 19e siècle qui est celui de la décadence Baudel ce qui a beaucoup fait du mal à son image dans la fin du siècle c'est identification de Baudel et du mouvement décadent qui apparaît dans les années 1880 qui se réclame de lui et la décadence c'est c'est huissem c'est un rebour et tout ça si vous vous souvenez d'arebour desessins dans hbour A les poèmes un certain nombre de poèmes des Fleurs du malâ qui sont ces poèmes fétiches affichés chez lui donc c'est tout ça qui porte préjudice à baudelire et puis l'image sera renversée par un certain nombre des de défenseurs d'apologistes de Baudel et l'un des premiers c'est c'est Anatole France et ils vont défendre un baudelire classique Baudel deviendra peu à peu l'image même de cette poésie harmonieuse beaucoup des poèmes des Fleurs du Mal les plus harmonieux ont été mis en musique par du parc par forêt par beaucoup d'autres et cette pénétration de baudelire par la musique est une manière de de l'assimiler de le rendre compatible et voici par exemple les vers qu'Anatole France défendait ses bras vaincus jeté comme de veines armes tout servé tout paraî sa fragile beauté et Anatole France disait qu'y a-t-il de plus beau dans toute la poésie contemporaine que cette strophe tableau achevé de voluptueuse lassitude qui a-t-il de plus magnifique dans Alfred devignny lui-même que cette malédiction pleine de piété que le poète jette aux femmes d'anné alors voyez le l'ironie ou le paradoxe c'est que anatle France trouvait que les vers les plus purs de baudelire les plus racignés puisque la comparaison est toujours faite avec racine c'était dans femme d'année le poème qui avait l'un des six poèmes qui avaient été condamnés en 1857 baudler est le plus pur le plus classique le plus racinien lorsqu'il aborde les thèmes les plus impures les plus choquants onetrouvera la même idée chez Prost et ce sont ces vers qui sont donc réhabilité c'est ce que nous avons appris à l'école enfin en tout cas moi ma génération on allait lire plutôt les poèmes les poèmes du souvenir les poèmes de l'idéal correspondance bien sûr parfum exotique tous ces poèmes qui qui qui avaient été mis en musique je dirais et le c'est comme ça que au fond on a pu se mettre à lire à lire Baudel un peu plus général de manière un peu plus général mais euh je dirais que les la comment j'ai envie de dire la dernière incarnation de Baudel celle que bah celle que j'ai connu quand quand j'étais moi-même étudiant lorsque j'avais 20 ans ce n'était plus le Budel réaliste ce n'était plus le Budel décadent ce n'était plus le B racinien de d'Anatole France de Prost ou de Valéri mais il me semble que au fond ma génération les poèmes les plus je crois je crois que chaque génération a ses poèmes dans Les Fleurs du mal pour ma gén les poèmes dans les fleurs du malâ auquel nous nous sommes attachés c'est la la nouvelle section qui s'appelle les tableau parisien et cette section qui n'existait pas en 1857 lorsque le recueil a été condamnéudlers a dit je vais en faire une nouvelle édition nouvelle édition en 1861 avec 35 poèmes nouveaux donc il y en a 6 qui avaient été tiré en 57 nouvelle édition 35 poèmes nouveaux donc c'est un une profonde modification que celle-là et ces 35 poèmes nouveaux notamment figurent dans cette section qui s'appelle tableau parisien donc apparaît de manière majeure le thème de Paris et avec Paris le thème de la modernité hein c'est ça qui apparaît et qui bouleverse le recueil et puis bien sûr le dernier grand poème des Fleurs du Mal le voyage hein donc il y a une profonde transformation du recueil une inflexion tout à fait différente on est très loin du réalisme de la décadence et aussi de l'idéal dans ces tableaux parisiens et ce qui est sans doute aussi le plus le plus étonnant c'est que la plupart de ces de ces poèmes ont été écrits dans une période très très courte qui est 1859 année année prodigieuse d'une nouvelle et intense productivité du poète c'est non seulement l'année des des plus importants des tableaux parisien mais c'est aussi l'année où il écrit le Salon de 1859 n'est-ce pas je me trompe pas en 59 et euh et il écrit aussi le texte un peintre le peintre de la vie moderne sur lequel je vais dire quelques mots dans un instant donc c'est l'année de la grande productivité évidemment ce qui est le plus sélèbre de cette productivité c'est les trois poèmes cassé à Victor Hugo le signe et cette vieillard et les petites vieilles qui est un peu pour moi le sommet de la poésie de Baudel alors bien sûr c'est dédicacé à Hugo mais vous avez compris que les rapports entre Baudel et Hugo sont sont assez compliqués Baudel Baudel c'est comme Nadar il admire Hugo mais il déteste hugoin donc il lui envoie à Hugo ces trois poèmes Hugo lui répond une lettre assez banale assez formelle euh il na rien compris à ce que baudler avait voulu faire et baudler écrit à à poulet malassi son éditeur et euh il lui écrit une lettre pour dire que cette que Victor Hugo lui a écrit une lettre idiote sur ses poèmes et puis en après dans la lettre il y a quelques mots qui sont euh bifés raturé très violemment par Baudel et il dit j'ai effacé quelques mots et il y a quelques années on a réussi moi avec quelqu'un d'autre a déchiffré les mots qui avait écrit et Baud avait écrit il m'emmerde voyez ça nous donne une idée des rapports il lui dédicace les plus beaux poèmes des Fleurs du malâ mais en même temps Victor Hugo l'emmerde par son idéologie politique par son son comment dire son humanisme son socialisme sa charité tout ça ça l'irrite beaucoup alors ces poèmes des de 59 voici ce que Baudel en dit en écrivant un ami nouvelle fleur du mal a tout cassé comme une explosion de gaz chez un vitrier j'y reviendrai sur cette image du gaz mais vous voyez l'idée que bauder a en 1859 qu'il a écrit des poèmes qui qui casse tout alors ça nous fait penser que plus tard rbau dira de Baudel que que baudler c'est c'était bien mais que la forme était trop traditionnelle vous voyez que bauder lui pensait qu'il avait tout cassé et il écrit un autre c'est le premier numéro d'une nouvelle série que je veux tenter et je crains bien d'avoir simplement réussi à dépasser les limites assignées à la poésie mais cette conscience du Baudel de 59 qu'on est au bord d'une sortie de la poésie de la poésie lyrique et il me semble que très emblématique de ce mouvement ce sont les deux derniers vers des des se vieillards hein et mon âme danser danser vieilles gabar s'en m sur une mer monstrueus et sans bord bon ce sont de verr où en effet ni les césures ni les fins de verre ne sont plus respecté par la diction c'est au fond ce qui de plus audacieux dans Les Fleurs du mal que l'on peut trouver à ce moment dans la poésie d'obaudelire je vous dis c'est le moment des grands textes sur la modernité hein ce mot auquel Baudel a donné son sens définitif pour nous même s'il est pas le premier à l'employé un certains avaient déjà employé modernité château brillant emploie une fois le mot euh surtout Gautier Théophile Gautier avait employé le mot dans un certain nombre de ces salons pour parler notamment de la peinture anglaise qu'il considérait comme au 19e siècle au milieu du 19e siècle le pays moderne c'était l'Angleterre l'industrie était là-bas et donc c'était la peinture anglaise qui pour Théophile Gautier représentait la modernité et pour Baudel on le sait par une sorte de paradoxe étrange dans son peintre de la vie moderne l'incarnation de la modernité c'est Constantin guiss que voici par Nadar Nadar n'est jamais très loin de de Baudel Constantin guiss que auquel baudler consacre son peintre de la vie moderne Constantin guiss qui est Constantin guiss c'est un dessinateur et c'est un dessinateur de reportage il a notamment suivi la guerre de Crimé en 1800 autour de 1855 vaudler l'a connu à son retour un peu plus tard et il était illustrateur de guerre pour le illustrité de l' news qui est le premier grand journal illustré qui a été ensuite copié en France par un journal célèbre qui s'appelle l'illustration l'ancêtre de Paris Match et donc c'est tout le monde pense qu'il y a une sorte de paradoxe au fait que Baudel voit dans Constantin guiss le représentant exemplaire de la modernité alors que ce Constantin guiss représente faut-il dire un art plutôt une sorte de comment dire de reporter reporter dessinateur dont les dessins servent à faire des gravures sur bois qui sont publiés dans les journaux donc c'est au fond une technique qui est en voie de disparition le reportage dessiné servant à faire des gravures dans le même temps que Constantin guiss se trouve à suivre la guerre de Crimée et bien il y a le premier reportage photographique sur la guerre de Crimée c'est une date très importante c'est un photographe très célèbre qui s'appelle Roger Fenton qui pour le même journal anglais est en Crimée et lui il prend des photos mais les photos ne sont pas publiées dans le journal les photos servent comme les dessins de Constantin guiss à faire des gravures la photographie en tant que telle n'est pas reproduite dans les journaux mais comme les dessins serent à faire des gravures mais quelques années plus tard il y a plus besoin du dessinateur quelques années plus tard c'est la guerre civile américaine et au moment de la guerre civile américaine et ben il y a plus de Constantin guiss pour faire des dessins pour faire du reportage qui du du dessinateur reporter alors Constantin guiss donc voyez le paradoxe de choisir comme incarnation de la modernité quelqu'un qui n'est pas un peintre quelqu'un qui est un dessinateur et quelqu'un qui est au fond le représentant d'une technique en voie de disparition je vais y revenir parce que ça nous suggère aussi ce rapport très conflictuel de Baud avec la photographie d'où avec Nadar he aimer la photographie et détester la photographie donc si Baudel fait de Constantin guiss le moderne par excellence c'est un peu cela alors Constantin Guis voilà quelques dessins que je vous montre la femme turque au parasol donc c'est ça date de son reportage en Crimée mais en même temps il va à Constantinople aujourd'hui istambbou et il y a un certain nombre de dessins alors ce dessin là je vous j'ai choisi de vous montrer celui-là la femme turque au parasol parce que c'est un dessin que haudler a acheté à Constantin guiss et qu'il a donné à sa mère donc ça aussi ça vient de sa mère euh sa mère qui trouvait pas ça très beau d'ailleurs hein et il y a des lettres où il lui dit il va lui donner autre chose en disant j'espère que ça te plaira plus que cette femme turque au parasol alors paradoxe évidemment pourquoi Baudel a choisi Constantin guiss comme je vous ai dit les baériens se disputent encore aujourd'hui sur cette question est-ce que c'était un choix avec l'esprit de contradiction de bire pourquoi n'a-t-il pas choisi celui-ci que vous con iss par cœur puisque il est ici au musée Fabre ce portrait de baudela par courb alors je m'attendais à le trouver au moco mais vous avez choisi Émile deois qui n'a pas étit déplacé du mosopabre à au moko mais vous pouvez aller le voir demain au musé Favre et ça c'est un baudelire en 1848 l'année où il est lié avec courbé et bien sûr on le retrouve dans l'atelier du peintre de courb où il se trouve là donc c'est fait en 1855 l'atelier du peintre vous voyez baudelire là al là c'est le côté des amis de baudelire ça c'est le côté de l'autre monde euh euh la mort la vie alors on voit aussi là je vous le signale Jeanne Duval la la maîtresse de Baudel que Baudel a demandé aurait demandé à courb de supprimer mais son sa silhouette réapparaît hein dans le dans le tableau alors pourquoi courbé n'est-il pas le peintre de la vie moderne propod de l'air pourquoi est-ce Constantin guiss et pourquoi n'est-ce pas Mané Mané dont pour nous les l'œuvre est aussi beaucoup plus emblématique de la tension de la modernité notamment dans ce tableau qui est souvent représenté comme tenu comme l'emblème de la modernité en peinture la musique au chilerie 1862 voyez Baudel a ass baudler était le meilleur ami de Mané ils allaient tout le temps dans les cafés ils se connaissaient al je vous montre la musique d'huilerie non seulement parce que c'est un tableau qui est oui je disais tenu pour l'emblème même de la modernité mais parce que Baudel il figure aussi voyez ces amis ce sont les amis de Baudel voilà le le Baudel de profil alors tous les personnages sont identifiés hein dans la musique c'est un peu comme dans le tableau de courbé on identifie tous les personnages dans leur rapport à Mané et voilà donc Baudel voilà c'est ça la modernité baudleririenne si vous lisez le les salons de Baudel 45 46 les hommes en noir le noir qui est l'habit du héros moderne le voilà al je vous montre le le l'estampe que que que Mané a tiré de ce profil de baudeler hein c'est le même profil si maintenant vous allez là vous allez le retrouver vous verrez mieux contre l'arbre voilà il est là euh vous le voyez mieux comme ça alors pourquoi a-t-il méconnu euh ces tableaux comme emblème de la modernité euh c'est quelque chose qui nous déconcerte mais en vérité je voudrais vous montrer un Constantin guiss qui nous montre bien quel est le lien des deux peintres voilà un Constantin guiss assez célèbre c'est l'un des plus beaux Constantin guiss promenade au champs-élisé voiture et promeneur dans lequel il me semble que l'on peut voir ce qui rapproche Mané de Constantin guiss ce que Mané a pu parce que tous ces gens se connaissaient c'était un petit milieu regardez voilà ce que Bané c'est au fond un Mané qui est assez proche de Constantin guiss voilà ce Constantin guiss des promenade au Champs-Élysée et voilà aussi des tableaux de Mané qui me semblent finalement très proche de Constantin guiss ce bal masqué à l'Opéra auprès de laquelle auprès duquel je voudrais passer un autre bal masqué à l'Opéra c'est ça la modernité parisienne dans ces années-là auprès duquel ben je voudrais placer voilà un Constantin guiss un dessin de Constantin guiss qui est à Paris au au l'ouvre en dépôt d'orsé et qui est un tableau donc très très intéressant donc cette modernité de Baudel vous le voyez elle est très conflictuelle baudler aime et déteste le monde moderne baudler est le poète du monde moderne et en même temps ce monde moderne il le déteste alors on dit parfois que il y a eu une conversion que cette conversion de baudelire correspond plus ou moins à la révolution de 1848 que jusqu'à 1848 baudler était un homme de progrès en 1848 proche du socialisme et puis après 1851 et le coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte Baudel serait devenu un réactionnaire et que alors à mon avis c'est un petit peu exagéré cette thèse de la conversion de baudelire parce qu'on trouve dès les premiers dès les premiers textes de baudelire on trouve notamment cette affirmation du du pécher originel pour Baudel l'homme a toujours été mauvais l'homme est mauvais en baelire il est mauvais avant 48 et il faut pas attendre 51 baudler dira plus tard le coup d'État m'a dépolitiqué le coup d'État de 1851 mais euh ber croyait déjà au péchés originel avant cela alors baudelire je j'aime bien le qualifier donc de moderne et antimoderne il y a un certain nombre d'années j'avais publié un livre qui s'appelait les antimodernes et baudler était pour moi le prototype de ces modernes qui sont toujours sensible à ce que le progrès implique de regret cette attitude qui est donc à la fois d'être en plein de son temps nul n'a été un homme plus de son temps que Baudel un homme du présent le présent est dans sa poésie et en même temps nul n'a été plus que Baudel capable de réagir contre son temps et réagir contre son temps je dirais qu'il y a euh et je me limiterai à cela trois grandes innovations oui il faut que je me limite à cela d'ailleurs j'irai très vite trois grandes innovations qui sont contemporaines de baudeler qui a adoré et qu'il a détesté passe très vite la première c'est la presse le journal n'existait pas quand Baudel est né le journal avec la publicité avec les feuilletons avec le grand tirage né en 1836 Baudel a 15 ans les premiers grands journaux sont apparaissent et et voici ce qu'en dit Baudel il est impossible de parcourir une une gazette quelconque de n'importe quel jour ou quel mois ou quelle année sans y trouver à chaque ligne les signes de la perversité humaine la plus épouvantable en même temps que les ventrteries les plus surprenantes de probité de bonté de charité et les affirmations les plus effrontées relatives au progrès à la civilisation tout journal de la première ligne à la dernière ligne n'est qu'un tissu d'horreur guerre crime vol impudicité torture crime des Princes crime des nations CRIM des particuliers une ivresse d'atrocité universelle et c'est de ce dégoûtant appéritif que l'homme civilisé accompagne son repas de chaque matin toute en ce monde sur le crime le journal la muraille et le visage de l'homme je ne comprends pas qu'une main puisse toucher un journal sans une convulsion de dégoût on pourrait dire la même chose aujourd'hui euh de la télévision ou d'Internet et en même temps nous en sommes totalement dépend c'est une drogue c'est une drogue et c'est toujours une drogue qui à la fois le remède et le poison et baudler déteste le journal pour lui c'est l'incarnation du mal et c'est le mal qui apparaît c'est le péché originel c'est la représentation du péché original et en même temps baudler ne demande qu'à être publié dans les journaux il persécute les directeurs de journaux pour qu'il publie ses poèmes et voilà le Figaro ù publier en feuilleton le peintre de la vie moderne hein donc vous voyez cette terrible ambivalence euh mais euh je voudrais aller très vite donc je m'intéresse à la deuxè innovation totalement absente à la naissance de baudelire et apparu lorsqu'il était adolescent la photographie dont j'ai déjà un peu parlé le dagéréotype apparaît dans les années 30 1839 la photographie se répand immédiatement la photographie s'est répandue dans Paris dans la France en Europe avec la même rapidité que qu'Internet pour nous c'est un engouement capital et bien Baudel déteste la photographie et en même temps il l'adore la photographie c'est dans le salon de 59 une industrie nouvelle se produisit qui ne contribua pas peu à conf la sotise dans sa foi et a ruiné ce qui pouvait rester divin dans l'esprit français à partir de ce moment la société immonde se rua comme un seul Narcisse pour contempler sa triviale image sur le métal du dagéréotype une folie un fanatisme extraordinaire s'empara de tous ces nouveaux adorateurs du soleil donc la photographie a fait revenir la civilisation à l'âge du paganismein c'est ça que baudler décrit il décrit donc l'horreur de la photographie mais il a comme meilleur ami Nadar et le l'étonnant paradox je vous ai dit c'est que nous avons 15 photographies de Baudel et que ces 15 photographies sont superbes or dans une photographie le photographe n'est responsable que de la moitié l'autre moitié d'une photographie c'est celui qui pose qui a su bien et voilà les photographies par Nadar je vous en montre quelquesunes une de chacun cette photographie par Nadar découverte aussi il y a pas très longtemps qui se trouve au musée d'orsé voyez le bouger de cette photographie par carja le Baudel aux gravures cette photographie de charleny à Bruxelles le Baudel au cigares Baudel avait parfaitement maîtrisé là de la photographie il y a quelques années on a trouvé cette photographieci qui est très intéressante puisque très probablement c'est Baudel qui est là chez carja et vous voyez que Baudel est au fond de tous les côtés c'est une photographie qui est faite chez carja de d'un ami de Baudel arnaudé cette photographie a été trouvée au puce il y a quelques années et il y a un assez grand consensus pour reconnaître ici Baudel et ça nous montre que voyez Baudel espionnant une photographie en train de se faire vous voyez que deux photographies de Baudel par carja où on reconnaît assez bien le baudelir qui est dans le coin ici vous voyez cette ambigué de baudeler avec la photographie et la troisième sur laquelle gai très vite ce troisème bouleversement de la ville Baudel montrant son ambivalence dans la modernité et bien c'est euh la ville la ville qui apparaît avec sa euh la ville n'existe pas hein c'est on a l'habitude de parler du Paris de Osman Baudel est né dans une ville du Moyen-Âge hein rue Hautefeuille une ville qui a été complètement transformée je vous montre le carrefour des écrasés qui est le carrefour de la rue Montmartre du faubour Montmartre et de la rue du faubour Montmartre et boulevard montmar rue boulevard et rue du Faubourg et ce carrefour était appelé le carrefour des écrasés parce que c'est là où il y avait le plus d'accidents de la circulation dans ce Paris moderne c'est là que le poème en prose une perte d'auréole a pu se produire voilà ce Paris le Paris du boulevard avec toutes ces inventions que Baudel a vu apparaître la terrasse de café on on identifie Paris aux terrasses de café mais il y avait pas de terrasse de café avant qu' qu' n'y ait des boulevards et les boulevards datent des années 1850 et vous voyez sur cette représentation de 1867 Paris guide l'Exposition universelle qui a lieu pendant que Baudel meurt le boulevard Montmartre et vous y voyez toutes ces inventions les terrasses les bancs publics le mobilier public la colonne Maurice on est vraiment dans le nouveau Paris et dans ce nouveau Paris pour ceux qui connaissent le splin de Paris beaucoup des poèmes en prose se situent dans ce cadre du nouveau Paris et voilà par exemple la représentation de ce cette Maison Dorée l'un des cafés célèbres du boulevard des italien qui aujourd'hui est une banquein c'est comme ça que les choses évoluent c'est le premier exemple de ce qu'on appelle le façadisme en France lorsque la BNP dans les années 60 10 a voulu détruire le bâtiment elle n'y a pas été autorisée et elle a donc été condamnée à conserver la passade et construire sa banque derrière donc Maison Dorée le plus bel emblème de Paris et bien baudelire a la même je dirais que à la même ambivalence par rapport à la presse la photographie et la ville c'est la modernité qui l'adore dont il dépend et qu'il déteste et voilà un exemple de cette description dans les de du Paris moderne dans le splin de Paris mais il faut vraiment que j'arrête et je peux pas arrêter sans citer de la Croix puisque de la croix qui est aussi à la petite exposition que je viens de voir de la Croix non tout cela reste le héros de baudelire c'est le peintre qui représente pour lui le le moderne la modernité et voici ce dont il dit ce qu'il dit dans salon de 46 pour un pareil homme doué d'un tel courage et d'une telle passion les luttes les plus intéressantes sont celles qu'il a à soutenir contre lui-même les révolutions et les événements les plus curieux se passent sous le ciel du crâne dans le laboratoire étroit et mystérieux du cerveau terminons avec quelques Mané Mané très beau tableau qui représente l'enterrement de Baudel au cimetière du montparnass alors voilà pourquoi Mané n'est-il pas le peintre de la vie moderne j'ai essayé de vous le dire c'est Constantin guiss avec ce rapport très conflictuel à Mané et lorsque Mané est totalement déprimé par le scandale d'Olympia baudler lui écrit on se de vous les plaisanteries vous agacent on ne sait pas vous rendre justice et cetera et cetera croyez-vous que vous soyez le premier homme placé dans ce cas avez-vous plus de génie que château brillant et que Wagner on s'est bien moqué d'eux cependant ils n'en sont pas mort et pour ne pas vous inspirer trop d'orgueil je vous dirai que ces hommes sont des modèles chacun dans son genre et dans un monde très riche et que vous vous n'êtes que le premier dans la décrépitude de votre art on c'est quelque chose qui n'est pas très gentil à dire à un ami qui traverse une période de profonde dépression et que voulez dire Baudel en écrivant am Mané vous n'êtes que le premier dans la déccriépitude de votre art on s'interroge toujours sur le sens que mod vous donner à cette phrase mais je crois qu'on peut y voir justement cette tension entre la modernité la passion de la modernité et puis le refus de la modernité parce que Baudel sait très bien que la modernité s Mané il le sait très bien mais il y résiste puis aussi il y a peut-être quelque chose qui trouve que Mané n'est pas assez courageux voyez ce qu'il dit au début Mané n'affirme pas assez ce qu'il fait il voudrait que Mané soit plus batailleur voilà je j'arrête là mais vous voyez que on a cette image d'un sur quoi je voudrais insister homme moderne par excellence et être moderne par excellence cela veut dire aussi résister à la modernité savoir que tout progrès implique un regret et je crois que c'est l'attitude de baudler notamment face à la presse à la photographie et à la ville et puis à la peinture notamment la peinture de Mané [Applaudissements] merci et et il vous reste un peu de temps pour des questions question comment est-ce que la consommation de hachich ne le perturbe pas dans ses analyses elle peut aussi donner une plus grande lucidité c'est j'ai dit la drogue poison et remède poison et remède oui drogue et et vin du vin et du hachich texte de Baud moderne antimoderne question non en fait oui c'est une question simple mais quand il était à phasic pouvait-il écrire quand baudler est devenu aphasique écrivait-t-il euh non Baudel est paralysé dans sur la photo que je vous ai montré là tout à l'heure la première Baudel ne parle plus et il est paralysé donc non les dernières lettres de Baudel les les quand il a eu ce C ictus saint lunau elles sont dictées puis ensuite il peut plus dicter de lettre non les 18 mois de la fin de la vie de bolaire sont particulièrement malheureux euh bonsoir je m'inscris un peu dans la frivolité de des journaux de de son époque et de la nôtre mais est-ce que vous savez à peu près quel salaire il avait en fait Baudel quel par rapport à maintenant combien gagnait-il ah qu'est-ce combien il gagnait et il côtoyait des gens je me pose cette question aussi des photographes des artistes oui ces gens étaient tous pauvres ou enfin bénéficiaient de leur richesse aussi j'imagine quelque part ou enfin voilà au niveau économique je me permet question si vous si vous prenez la liser la biographie de Baudel par Claude bichois il y a tous les chiffres des revenus de Baudel et donc baaudler a dilapidé la fortune de l'héritage de son père lorsqu'il avait 20 ans lorsqu'il a ou 21 puisque la majorité devait être à 21 21 ans donc il a eu l'héritage de son père et en en un an ou deux euh il a dilapidé cet héritage en achetant des tableaux hein ça c'est il était intéressé enin toute la toute pense qu'on m'a demandé de venir parler parce que Baudel est un critique d'art hein c'est un poète mais aussi un critique d'art qui a écrit sur toute la peinture de son temps et donc c'est c'est en achetant des tableaux trop chers mal conseillés euh trompé par des marchands qu'il a dilapidé sa fortune à la suite de quoi il a été mis sous tutelle donc le notaire en selle lui remettait chaque mois une petite somme et cette somme n'était pas suffisante pour vivre et quand il est mort en vérité il y avait toujours du capital il aurait pu vivre mieux mais il a vécu il a vécu dans la misère qui était ce que ce que le notaire ce que le conseil judiciaire voulait donc c'était un mauvais garçon un mauvais garçon et il a payé mais tous ces amis bon on peut citer un certain nombre de ses amis qui sont devenus des notables vous savez les jeunes poètes de 20 ans souvent ils deviennent des bourgeois de 40 ou de 60 ans et les amis de baudelire euh bon par exemple Arsène housousset à qui le splin de Paris est dédier a été euh le directeur de grands journaux a été le directeur de la Comédie Française donc vous voyez c'est on est on est poête à 20 ans mais on peut être directeur de la Comédie Française à 40 ans c'est ce qui arrive à beaucoup de gens euh et Baudel lui est resté marginal jusqu'au bout il est sa vie Baudel n'a jamais eu de logement jusqu'à sa mort si vous voyez la liste des adresses de Baudel dans Paris elle fait peur excusez-moi je me permets de rebondir mais du coup avec ses contacts par exemple j'allais dire à la mairie de Paris mais c'est pas ça à la comédie française tout ça le fait qu'il qu'il n'est pas un poste c'est c'est quelque chose qui qui qui est volontaire ou est-ce que vous pouvez nous dire un petit mot là-dessus s'il vous plaît baudler était insupportable les directeurs de journaux étaient persécutés par Baudel par exemple le texte dont j'ai parlé un peintre de la vie moderne le pintre de la vie moderne je vous ai dit qu'il avait été écrit en 1859 que c'est l'année de la grande créativité dernière grande créativité de Baudel 1859 mais il n'est publié qu'en 1863 4 ans après et entre 59 et 63 ce texte est passé par mais j'ai calculé je l'ai écrit quelque chose comme entre 15 et 20 journaux différents qui l'ont refusé voez or pour nous ce texte un peintre de la vie moderne est un texte capital du 19e siècle n'oublions pas que ce texte capital a été refusé par une vingtaine de revues et de journaux pendant 4 ans avant finalement que le Figaro le publie je vous ai montré la première page le Figaro n'était pas le Figaro d'aujourd'hui hein c'était pas le même genre céit un petit J Le Figaro mais le Figaro l'a publié en feuilleton et Figaro c'est le journal qui en 1857 avait déclenché le procès de la condamnation des Fleurs du mal c'est dans le Figaro qui avait eu un article qui disait que ce recueil était immoral et qui avait éveillé l'attention du ministère donc tout ça c'est c'est très ça nous paraît très étrange lorsque le pain de la vie moderne est publié dans Le Figaro il y a un petit chapeau du journaliste qui a provoqué la condamnation de baudler pour dire nous publions le feuilleton et baudler a accepté ça c'est un peu fou c'est un peu fou mais tout le monde est contradictoire B voulait que ce texte soit publié il a été publié dans Le Figaro et il existe il existe il a été remarqué il a été remarqué mais seulement une fois publié mais alors oui Baud était un homme qui persécutait les éditeurs et les directeurs de journaux avec sa copie puis il ne publia jamais voilà c'est c'est ça aussi un grand artiste un grand écrivain il doit créer son public mauvais artiste un mauvais écrivain il a du succès immédiat c'est ça j'aime bien rappeler la phrase de Zola qui disait si ça se vend c'est mauvais signe si ça se vend ça veut dire que ça ne se vendra pas plus tard si ça se vend aujourd'hui très rare son les artistes les écrivains qui se vendent aujourd'hui qui se vendront plus tard l' lui et ben alors je j'ai j'ai j'ai j'ai tout de même dit tout à l'heure que certains des jeunes poètes comme Banville avaient reconnu que Baudel était autre chose lorsqu'il avait 20 ans lorsque dans les milieux parisiens de jeunes poètes ils comparaient leur poèmes ils savaient eux certains d'entre eux savaient que Baudel c'était autre chose oui tous ces tableaux pour lesqueles il a dilapidé la la fortune de son père qu'est-ce qu'il en a fait puisqu'il n'avait pas de il n'avait pas de de domicile ces tableau il a pas pu les revendre c'était un grand poète peut-être un mauvais critique il a fait de mauvais de mauvais achats il en a fait de ces tableaux c'est tableau cheté avait 20 ans qu'est-ce qu'il a fait bah il les a revendu mais il s'était fait avoir par un marchand un marchand qui a à l'époque Baudel habitait sur l'île Saint-Louis et au rez-de-chaussée de cet hôtel particulier maintenant avec l'âge j'oublie les noms comment il s'appelle l'hôtel Pimodan donc il est au rez-de-chaussée il y avait un marchand qui s'appelait Arondel et baudler lorsqu'il est mort en 1867 avait encore des dettes euh envers ce marchand à qui il avait acheté des tableaux en 1842 25 ans 25 ans plusôt il était toujours endetté de ces de ses mauvais achats de cette période oui lorsqu'il avait 20 ans il n'était pas un très grand connaisseur de peinture et donc il s'était fait largement Tavoir par la suite lorsque l'on lit lorsqu'on lit le salon de 1845 le salon de 1846 et le Salon de 1859 puisque baudler a publié trois grands salons hein le salon était un genre pourtant on écrivait tous les le salon était donc au l'ouvre et tous les ans il y avait un certain nombre de critiques et de journalistes qui publiaent leur salon au l' on a publié trois quand on lit les trois salons de baudelire Baudel ne se trompait pas dans son jugement par exemple j'ai cité de la croix qui est le héros de baudire d'un bout à l'autre mais étant le grand admirateur de de la Croix Baudel reconnaît la grandeur d'ingre or au 19e siècle il fallait choisir ingre de la Croix le dessin ou la peinture le dessin ou la couleur fallait choisir Baudel dit il y a deux non il dit pardon il dit trois il y a trois grands dessinateurs qui dessinent tous les trois de manière différente c'est dans le salon de 46 ingre de la croix et daier reconnu daier comme dessinateur et comme peintre trèsôt donc il se trompe pas baudler fait l'éloge de Coro Coro parmi tous les paysagistes c'est celui qui retient il y a pas il y a pas de il y a pas de il y a ce choix paradoxal de Constantin guiss mais dans la l'œil de Baudel est un œil tout à fait juste dans cette période son adoration pour Goya à l'exposition là de du moko là vous avez les Les Caprices de Goya euh vous avez un de la Croix précisément et puis vous avez les les salons d'ydro pour bien montrer ce genre du salon dans lequel Baudel s'est éclaircé oui il s'est pas trompé dans ses euh dans ses goûs en peinture bonsoir merci beaucoup de votre présentation et je suis là et une question s'il vous plaît c'est par rapport à ces critiques d'art les a-t-il publié justement dans les journaux ou pas ou alors c'est une bonne question j'ai dit le salon de 1845 et le salon de 1846 sont publiés en plaquette donc c'est des petits volumes petit volumes ça n'a pas été publié dans des journaux en général les salons étaient publiés en feuilleton par exemple le grand auteur des salons on c'est Théophile Gautier Théophile Gautier publiaé tous les gens son salon en feuilleton dans la presse donc chaque semaine il y avait puis ça durait tout tout le printemps puis ensuite ça pouvait être recueilli en volume mais baudler n'avait pas accès à la presse donc les salons de 45 et les salons 46 sont dans un donc ser en plaquette et le salon de 59 est publié lui en feuilleton mais c'est le seul qui soit publié en feuilleton et alors bauder publie par exemple ce qui est un peu comme un salon le le compte-rendu de de la peinture à l'Exposition universelle de 1855 mais le journal interromp après livraison du feuilleton parce que parce que il n'accepte pas le feuilleton suivant qui porte sur ingre justement comme pa n'est pas gentil pour ingre ça s'arrête et pour moi c'est un grand malheur parce que paler a annoncé un feuilleton sur la peinture anglaise et du coup on il aurait voulu parler de la peinture anglaise et je vous ai dit tout à l'heure que la peinture anglaise pour gtier c'était ça la peinture moderne donc on ne saura jamais ce que bauder aurait eu à nous dire de la peinture anglaise parce que ben voilà les journaux n'étaient pas très comment dire pressés de le publier beaucoup des publications de Baudel dans les journaux se sont interrompu avant terme par exemple le splin de Paris j'ai parlé tout à l'heure de son ami arsenousse qui était devenu un homme important directeur de la Comédie Française ENF ça s'appelit administrateur à l'époque puis ensuite qu'il était directeur du quotidien le plus vendu la presse il y avait deux quotidiens siècle et la presse son ami arsous était le le directeur de la presse donc finalement il accepte de publier les poèmes en prose il y a TR feuilletons le 4è n'a jamais été publié nous le connaiss nous en connaissons les épreuves nous avons les épreuves de la 4è livraison qui n'a pas été publi ça c'est souvent mal passé avec les journaux finalement ils accep un feuilleton ça n'allait pas jusquau bout c'est ce qui arriv avec l'exposition 55 c'est ce qui arriv avec le SP de Paris il n'y a pas d'autres questions on vous donne rendez-vous la sortie de l'auditorium pour la vente dédicace et on vous dit à la semaine prochaine pour la conférence de Catherine Millet mais qui aura lieu à la salle Pétrarque donc voilà rendez-vous à la salle Pétrarque directement à 19h merci beaucoup bonne soirée