Comment le NFP veut relancer l'économie française - Reportage #cdanslair du 03.09.2024

Published: Sep 03, 2024 Duration: 00:08:42 Category: Entertainment

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E.Coquerel, député LFI, président de la commission des finances à l'Assemblée. Il a menacé hier de débarquer à Bercy pour récupérer les vrais chiffres des comptes publics. Il les a obtenus avec la note dont on parle. Sa recette pour redresser la barre: augmenter les impôts. - Cela fait plusieurs jours qu'il mettait la pression sur Bercy. Hier soir, le chiffre du déficit est enfin tombé. - E.Coquerel: 5,6, c'est plus que les 5,1 pronostiqués. Le gouvernement, malgré une politique de baisse des dépenses publiques, échoue. C'est la politique d'E.Macron qui explique principalement ce qu'on vit. La politique d'offre et de compétitivité qui sévit en Europe, c'est global. Mais les cadeaux fiscaux, les recettes perdues par monsieur Macron, dilapidées depuis 7 ans, ont fait exploser ces déficits. Il est responsable. B.Le Maire aussi car il applique la politique de monsieur Macron. On ne fera pas pire que le gouvernement actuel. Nous proposons d'augmenter les recettes. Pour ce faire, il faut taxer les plus riches, taxer les revenus du capital, faire en sorte que les revenus du travail gagnent mieux. Si vous faites en sorte d'augmenter les salaires, les retraites, vous développez la consommation populaire. Les gens consomment. C'est bon pour l'économie et c'est plus de cotisations et de rentrées fiscales. Si les gens gagnent plus, ils payent plus d'impôts. Ca aura un effet positif sur l'équilibre à moyen terme. Les marchés réagissent économiquement. Ce qui les inquiète, c'est ce qui peut pâtir à la situation économique d'un pays. Le déficit de 5,6, on peut avoir un déficit de 5,6 et avoir une bonne activité économique en France. Regardez les Américains. L'instabilité déclenchée par une dissolution, par des hésitations, ça peut les inquiéter. C'est ce que souhaitent, manifestement, B.Le Maire et T.Cazenave. Dans ce qui m'a été envoyé hier, de dire, "on a prévu un budget, mais il va falloir l'aggraver, rien ne peut être fait d'autre", c'est ce qu'ils souhaitent. Je pense que le Premier ministre choisira d'accepter cette politique. C'est une des raisons pour lesquelles il n'a pas nommé L.Castets. Il sait que nous aurions appliqué une politique radicalement différente. - C.Roux: Votre réaction? - D.Seux: J'ai été frappé par cette phrase. E.Coquerel récuse toute politique de compétitivité. Il dit que la politique de compétitivité, c'est une catastrophe. Dans le monde, tous les pays vivent sur la compétitivité de leur économie. Les entreprises qui vendent de meilleurs produits, moins chers, ou qui sont en concurrence. C'est une conception économique particulière. On a beaucoup dit qu'E.Macron était irresponsable. La situation des finances publiques est liée aussi au fait qu'il y ait eu des boucliers tarifaires. On a protégé les Français en partie des hausses des prix du gaz et de l'électricité. Ca a coûté très cher. Quand E.Coquerel dit que c'est l'austérité qui plombe et qui fait cette situation, ce n'est pas totalement vrai. Est-ce qu'il y a la possibilité de faire des économies sans hausses d'impôts? La réponse est probablement non. Quand on voit que 16 ou 20 milliards manquent, il faudra probablement, et c'est le courant intellectuel qui naît... Parler d'impôt sur les sociétés. On peut parler des prélèvements sur le capital. On peut parler des taxes sur les énergéticiens. On peut parler des superprofits. Il y a des choses qui sont déjà dans les tuyaux depuis 1 ou 2 ans. Ca prendra sans doute de l'ampleur. - C.Roux: Est-ce que le Premier ministre aura une marge de manoeuvre? - C.Barbier: Oui. Il y a une marge de manoeuvre qui sera obligatoire. Il n'aura pas un Parlement à sa botte. Il devra se ménager des marges. Il y a des choix politiques qui peuvent être faits. E.Coquerel nous fait une démonstration rapide du keynésianisme. On augmente les salaires, ça donne de la consommation et des cotisations. A une condition: que les gens ne soient pas chômeurs. Or, à écouter les entreprises, on comprend que selon l'augmentation des salaires, le coût salarial que ça va entraîner pour elles, donc le recul de leur chiffre d'affaires, ça va les mener à licencier. Le keynésianisme, c'est très bien, jusqu'à un certain point. Il peut être atteint rapidement, vu les tensions actuelles. Je ne vois pas un pays au monde où ça marche de manière spectaculaire. Ca a marché dans l'histoire, notamment en Europe... Je crains que ça ne marche plus. Si vous augmentez les salaires, les gens vont se dire: "Je ne consomme pas. J'épargne car j'ai peur d'être au chômage." Les cotisations que vous faites rentrer partent. Elles sont flambées par les dépenses de chômage que vous avez créées. Ce keynésianisme, si joli sur le papier, dans la réalité, il est truffé d'effets pervers et se retournera contre ses instigateurs. - C.Roux: Les expatriés fiscaux... Ca fait partie des propositions qu'il fait. Quel que soit ce Premier ministre, Il aura, de droite ou de gauche, la tentation d'augmenter les impôts? Est-ce qu'il pourra... - G.Macke: Il devra augmenter les impôts! En France, quand on veut redresser les finances publiques, il y a 2 leviers: baisser les dépenses publiques et augmenter les impôts. En France, on sait bien augmenter les impôts. On est plus ou moins champions des prélèvements obligatoires dans le monde. Comme le disait D.Seux, une partie du fait que nous soyons si bien vus des marchés financiers est que l'impôt rentre en France... Nous avons une administration fiscale efficace. C'est ce qui va le plus vite. Dans une situation d'urgence, on appuie, on lève le curseur "hausse d'impôts". Immédiatement, les recettes rentrent. Quand on veut baisser les dépenses... On peut le faire d'une façon un peu bête et méchante, qui va être en partie faite. On peut désindexer un certain nombre de prestations sociales de l'inflation. Mais globalement, si on veut faire les choses un peu intelligemment, c'est forcément plus long. En ce moment, on a besoin d'aller très vite. Il y a ceux qui disent clairement qu'ils veulent les augmenter. - C.Roux: Quels impôts, d'ailleurs? L'impôt sur les sociétés? - G.Macke: Quand on est au Nouveau Front populaire, on va dire qu'on va augmenter les impôts sur le patrimoine, les impôts sur les revenus des plus riches, augmenter énormément les impôts sur les surprofits des entreprises. On dit qu'on va s'attaquer aux niches fiscales, aux aides aux entreprises. Quand on est peut-être plus à droite, on va dire qu'on va régler tout ça avec un demi-point de TVA. Ce n'est pas les mêmes impôts, d'un bord politique à l'autre. On ne le dit pas aussi facilement. C'est également le bilan d'E.Macron auquel on constate. C'était son bilan, d'avoir baissé les impôts et d'avoir une sorte d'Odoxa qui disait "on n'augmente pas les impôts". "Investisseurs de tous pays, sachez-le, nous n'augmentons pas

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