Agnès Pannier-Runacher Face à Michel Taube

après de 2 semaines des élections européennes du 9 juin quelle place tiennent les agriculteurs dans cette campagne un peu folle agès panier relâché ministre délégué à l'agriculture et à la souveraineté alimentaire et l'invité de face à Michel [Musique] tobe renacher bonjour bonjour Michel TOB merci d'avoir accepté de répondre à opinion internationale dans ce nouveau studio mis à disposition par notre partenaire à RKS production et alors ça tombe bien parce je voulais inaugurer ce ce studio avec vous et je vous ai dire pourquoi parce que comme on est à quelques jours semaine de des élection européenne je considère que la campagne électorale des élections européennes a vraiment commencé avec le déclenchement de la crise agricole en début d'année qui a qui a été ponctué notamment salon de l'agriculture tout le monde s'en souvient et vous êtes la ministre délégué à l'agriculture et à la souveraineté alimentaire alors vous trouvez pas qu'on a un peu oublié euh nos amis agriculteurs depuis que qu'il y a eu cette flambée on va dire de de colère agricole quelques mois après en fait je je l'explique par le fait que nous avons agi avec le président de la République et le Premier ministre nous avons pris plus de 70 engagements et ces 70 engagements ont donné lieu à des décrets des mesures des déblocages de de crédit pour répondre point à point cette crise agricole et en particulier sur le sujet européen c'est ce que nous avons porté au niveau du Conseil européen de l'agriculture une simplification de l'application de la politique agricole commune qui était un des éléments qui créait la fronde chez nos agriculteurs d'accord mais quand même bon par exemple dans le débat il y a quelques jours entre Gabriel Atal et Monsieur Bardella on n pas beaucoup parlé de la crise agricole est-ce que vous pensez que ça n'est plus un des enjeux de l'élection du 9 juin à venir ou est-ce que vous pensez quand même que même si on en entend moins parler même si ça bruisse moins ça sera un des enjeux de cette élection je pense que la situation de l'agriculture est un enjeu européen mais les agriculteurs eux ne parlent clairement pas de de se passer de la politique agricole commune ils veulent une politique agricole commune ils veulent rester dans l'Europe et au fond ils ont une vision ambitieuse pour pour l'agriculture européenne et peut-être pour cette raison comme ils sont en adhésion avec ce projet européen le sujet devient moins national et moi je le regrette mais cette campagne qui se fait aujourd'hui elle parle beaucoup de sujets nationaux et pas assez peut-être de ce que nous apporte l'Europe et de pourquoi cette élection est particulière dans l'agenda de nos élections nationales après il y a quand même un eurobashing quand même qui est très important et dans les études d'opinion sur lesqu il faut être très mesuré hein parce que beaucoup de sondages par exemple ne publient pas pas le fait qu'il y a encore 15 à 17 % des Français qui sont indécis et il y a des marches d'erreur importantes mais enfin quand même le rassemblement national notamment reconquête et d'autres qui sont clairement dans un eurobashing ont une audience auprès des agriculteurs donc est-ce que come comment vous interprétez cette aobashing alors même que l'Union européenne est effectivement un des principaux acteurs de la politique agricole française et le principal budget de l'Union européenne comment expliquez-vous cet eurobashing parmi les agriculteurs vous le voyez pas comme ça il y a pas d' robobashing parmi eux alors je vous le redis moi je n'ai pas entendu un agriculteur dire on veut sortir de l'Europe ou on veut sortir de la politique agricole commune par contre il y a deux éléments qui génèent de la colère le premier élément c'est la complexité administrative et comme la politique agricole commune elle a une partie européenne une partie française au fond on met un peu tout dans le même sac et c'est à nous d'aller chercher cette simplification on l'a fait au niveau européen on est en train de le déployer au niveau français avec notamment la loi d'orientation agricole mais ça va prendre encore un petit peu de temps et puis le deuxième élément c'est ce sentiment de concurrence déloyale concurrence déloyale liée au libre échange et parfois cette confusion mais qui est très entretenue par beaucoup d'oppositions qui est de dire les traités de libre échange ce sont les décisions qui font du mal à nos agriculteurs la réalité elle est tout autre le libre échange existe aujourd'hui les marchés sont sont organisés et effectivement un certain nombre de pays étrangers se se sont organisés pour produire plus et rentrer sur le marché européen les traité de libre échange c'est l'endroit justement où on régule le libre échange o on peut mettre des clauses de sauvegarde on peut mettre des clauses miroir qui nous permettent de revendiquer d'avoir les mêmes principes par exemple environnementaux sur les marchandises qui rentrent sur notre marché par rapport au principe que nous appliquons à nos agriculteurs et donc je pense que cette confusion qui est savamment entretenue par beaucoup de de leaders d'opinion qui évidemment cultiv la haine de l'Europe et est très grave parce que personne n'imagine une minute que la France sera plus forte dans une Europe qui soit qui sera plus faible et notamment la France agricole et notamment la France agricole et vous savez moi je pense profondément que les grands gagnants de l'abstention et du vote pour les extrêmes ce sera la Russie ce sera la Chine et j'ose même ce sera les États-Unis c'est-à-dire nos concurrents notamment Agricol nos concurrents géopolitiques et nos concurrents agricoles je pourrais aussi énumérer le Brésil et l'Inde et d'autres puissances émergentes qui effectivement n'ont aucun intérêt à ce que la France soit plus forte dans une Europe plus forte al là je États-Unis concurrent agrico et commercial peut-être pas politique par rapport aux autres pays que vous citiez la Chine notre meilleur allié sur certains dossiers c'est notre concurrent économique sur d'autres dossiers eu revenons un petit peu en France où en est le le projet de loi d'orientation agricole est-ce que c'est la grande loi des 10 ans de de gouvernance Macron la grande loi agricole de l'air Macron qui va qui va aboutir si le processus va jusqu'au bout c'est quoi en quelques mots cette loi alors je le disais on a une réponse à la crise agricole qui tient un peu plus de 70 engagements et cette loi d'orientation agricole elle répond à certains de ces engagements et c'est au fond une brique dans la réponse que nous faisons c'est une brique qui va porter sur c'est pas une porte ou un P entier de la réponse ça n'est qu'une brique notre notre réponse elle se fait en plusieurs temps la loi d'orientation agricole elle va poser une vision elle va notamment reconnaître la souveraineté alimentaire comme un intérêtond et agricole comme un intérêt fondamental de la nation elle va reconnaître l'agriculture comme une activité d'intérêt général majeur ça c'est essentiel et elle va poser les fondements de la transmission de de des domaines agricoles vous savez que un agriculteur sur deux va partir à la retraite et donc tout son objectif est de mieux former les futurs agriculteurs et de de faciliter la transmission des exploitations agricoles et dernier point elle va simplifier un certain nombre de sujets agricoles je vais pas rentrer dans le détail mais les ha la construction de bâtiments d'élevage la construction d'ouvrage de stockage d'eau qui sont aujourd'hui qui prennent beaucoup de temps par rapport aux besoins qu'on peut en avoir d'autres projets législatif vont suivre je pense notamment à un projet sur les phytosanitaires je pense également à un projet sur un enjeu très important qui est le revenu des agriculteurs dans les négociations commerciales que leur transformateurs ont avec la grande distribution et puis il y aura un volet agricole dans le projet loi de financeces 2025 donc vous voyez c'est une réponse multifactorielle surtout ce qui est très important aussi c'est que ces briques elles doivent permettre de mettre l'ensemble du monde agricole autour de la table là on fait les réponses d'urgence les réponses rapide pour se projeter dans le dans le futur et travailler territoire par territoire sur des contrats de territoire qui croisent l'impact du dérèglement climatique et les nouvelles pratiques agricoles juste une question que m'inspire votre votre propos la trésorerie des agriculteurs elle s'est amélioré de ces dernières semaines ces derniers mois ça faisait partie des des revendications d'être beaucoup d'entre eux étaient étouffés et presque au bord de lafixie financière vous parliez de 60 10 engagements est-ce que là il y a eu du concret pour eux oui tout à fait nous avons libéré notamment tous les préfinancements sur le gaz le gazol le GNR ça ça a été libéré dès le mois de février un un plan d'urgence sur la vieticulture également un plan d'urgence sur l'élevage et des mesures de de trésorerie spécifiques que nous avons constru avec les banques il y a les sujets de trésorerie il y a aussi des exploitations qui ont des problèmes je dirais qui sont moins de trésoreries ponctuelles que d'accumulation de dettes et et qui n'arrivent pas à se sortir de ces situations oui d'ailleurs certains sont arrivés à des situations désespérées à des suicides vous avez d'ailleurs je crois un délégué ou l'équivalent des déqu interministériel au au malêtre agricole Olivier damisin et moi j'interviens personnellement auprès d'un d'un certain nombre d'agriculteurs qui m'interpellent parfois sur les réseaux sociaux parfois L de visite parce qu'effectivement ils ont le sentiment d'être pris dans un étau ils ont de la dette contractée au moment de la transmission de leur exploitation ils ont eu une exploitation qui a moins bien tourné que que prévu souvent il y a des événements climatiques qui leur ont fait perdre 1 2 3 ans de de récolte et ils se trouvent dans des situations où ils ne sont plus en situation de demander des rallonges à leur banque et là nous avons un dispositif qui sera prochainement déployé pour traiter spécifiquement ce type de situation et effectivement permettre à ces agriculteurs de pouvoir continuer leur activité vous vous revenez de de vivateek je crois qui on va dire le sommet mondial du numérique et de l'intelligence artificielle version française qu'est allit faire la ministre déléguée l'agriculture la souveraineté alimentaire à vivateek pourquoi c'était important d'y aller c'est très important parce qu' on a souvent une image sépia de l'agriculture on parle de paysan on parle de tradition on parle de terroir tradition terroir tout cela est parfaitement exact mais l'agriculture c'est aujourd'hui une activité qui est extraordinairement innovante nos agriculteurs ont l'habitude d'utiliser l'intelligence artificielle pour piloter leur agriculture pour organiser l'irrigation pour prévoir les moments où ils vont faire les semis et vivateek c'est un endroit où nous allons avoir des solutions de l'agritech l'agritech ça va être les solutions qui vont nous permettre par exemple d'améliorer les outils d'aide à la décision l'utilisation de données satellites l'utilisation de capteur pour réduire l'utilisation de l'eau on voit bien l'intérêt au moment du dérèglement climatique ça va être aussi des des solutions pour diminuer l'utilisation des phytosanitaires tout ce qui est solution de biocontrôle par exemple ou de biostimulant et utilise réduire l'utilisation d'engrais et puis ça va être tout ce qui est robotique et agriculture de de précision euh par exemple des robots qui vont remplacer l'homme sur les activités qui sont les plus pénibles ramasser les fruits en arculture dé Herber dans certaines cultures maréchères l'agriculture c'est moderne l'agriculture c'est extraordinairement moderne c'est passionnant c'est l'innovation sur le vivant c'est probablement ce qui est le plus compliqué mais c'est aussi euh euh beaucoup de d'opportunités qui s'ouvrent les euh spécialistes de l'innovation ont l'habitude de dire que les fondations les les solutions fondées sur le vivant sont celles qui offrent parfois euh le plus de perspec et moi je le vois concrètement dans les solutions proposées par des start-ups de l'agritech tradition et modernité je pense que c'est un un couple qui va très bien pour la France pour les français pour le pour les agriculteurs deux trois petites questions pour terminer qu'est-ce que vous dites à un paysan qui vous dirait je ne vais pas aller voter le 9 juin aux élections européennes je lui dis la même chose que je dis à des jeunes parce que je l'entends beaucoup sur le terrain je leur dis faut jamais laisser d'autres décider pour vous même si votre voix compte parmi beaucoup d'autres voies et la deuxième chose c'est ce que je vous disais à l'instant les grands gagnant de l'abstentionnisme c'est pas les Français c'est pas les Européens c'est aucune personnalité politique européenne ce sont les géants qui aujourd'hui ont tout intérêt à ce que l'Europe soit plus faible c'est la Russie c'est la Chine et c'est d'autres pays euh deux petites questions pour terminer plus personnelles quelle est la la continuité entre vos différentes fonctions gouvernementales vous avez été en charge de l'Industrie la transition énergétique aujourd'hui de l'agriculture et la souité alimentaire c'est quoi la ligne directrice je crois qu'il y a un mot qui qui fait le fil rouge de ces différents portefeuille c'est souveraineté quand j'étais à l'industrie j'ai travaillé à rebâtir une souveraineté industrielle réindustrialiser la France je suis très fière d'avoir derrière le président de la République recréer de l'emploi industriel en France fait en sorte qu'il y ait plus d'usine qui se créent en France que d'usine qui qui se ferme et il faut avoir en tête que c'est très nouveau cela faisait des années je crois que continuement entre 2000 et 2016 la France a détruit l'emploi industriel chaque année à l'exception d'une seule année depuis 2017 le président de la République a créé l'emploi industriel chaque année à l'exception de l'année du covid parce que tout le monde comprendra pourquoi et cette réappropriation de l'industrie en France elle est très importante pas seulement pour des raisons économique mais parce que ce sont aussi des emplois qui payent bien dans des territoires qui ne sont pas des grandes agglomérations les usines c'est dans des territoires périphériques c'est dans des territoires ruraux souvent qui se sentent abandonnés et c'est là où on peut justement lutter aussi contre les extrêmes une dernière question comment fonctionne la parité à la tête du ministère de de l'agriculture euh vous êtes ministre auprès de Marc fenau le ministre de l'agriculture et la souenté alimentaire donc il y a deux ministres en fait comment comment ça se passe entre vous deux et bien on s'est réparti les portefeuilles en s'inspirant aussi de de mon expérience passée et donc sans surprise je pilote tous les aspects d' industriel en lien avec l'agroalimentaire tous les aspects d'innovation évidemment mais également les aspects énergétiques euh ce qui me permet de reprendre des sujets que je portais au ministère de la transition énergétique tout le sujet de la sobriété des intrans les phytosanitaires l'eau les engrais et également les relations commerciales et Galim comme on dit donc en fait des sujets que j'ai porté quand j'étais à ber et il y a l'énergie tout à fait très très bien benah écoutez vous avez employé un mot qui est celui de souveraineté je pense que l'enjeu des élections européennes sera effectivement de quelle souveraineté veut-on une souveraineté que française une souveraineté française et européenne c'est peut-être ça le un des enjeux de cette mais je crois surtout que il y a une comment dire un mythe qui serait que la France serait capable avec ses 67 millions de de d'habitants de citoyens euh d'assumer seul sa souveraineté contre le reste du monde lorsque vous faites des investissement dans le numérique lorsque vous faites des investissements dans la santé lorsque vous faites des investissements même dans l'agriculture et il faut pouvoir déployer des solutions sur des millions de personnes et c'est ce que nous permet l'Europe l'Europe c'est 27 pays qui ont décidé parce qu'il partager des valeurs et une vision commune des choses essentielles de mettre leurs talents ensemble pour rendre chaque État membre indépendant et plus indépendant et plus fort et personne n'a l'intention de dissoudre son identité nationale au sein de l'Europe mais tout le monde est très fier d'être européen en plus de son identité nationale le 9 juin allons voter contrairement que dis certains comme Michel ONF et d'autresqu je ne suis pas d'accord et madame la ministre je vous remercie votons et votons bien merci merci