Nouveau Premier ministre : pourquoi c'est si long ? - Reportage #cdanslair du 31.08.2024

Published: Sep 01, 2024 Duration: 00:09:39 Category: Entertainment

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au Parti socialiste. -La photo de famille est quasi-complète. Toute la gauche, à l'exception de J.-L.Mélenchon, réunie derrière un visage, celui de L.Castets. La candidate proposée par le Nouveau Front populaire à Matignon, pourtant écartée par le président mardi dernier. A Blois, elle poursuit sa campagne et rejette le choix du président. -L.Castets: Ce n'était pas les LFI qui posaient problème. Nous avons compris ce que G.Attal avait écrit 2 jours plus tôt. Si je comprends leur position, ils veulent bien accepter que la gauche accède aux responsabilités, mais à une condition, qu'elle cesse d'être la gauche. -Parler d'une même voix, alors que ces derniers jours, à gauche, la liste des prétendants à Matignon s'allonge. K.Bouamrane, S.Royal, P.Moscovici et B.Cazeneuve. Mais ils n'auraient aucun contact avec E.Macron. Comme un air de retour de l'ancien monde. -O.Faure: Nous voulons être conformes au vote des Français et à celles et ceux qui nous ont fait confiance. -Certaines figures du parti voient en B.Cazeneuve un visage familier. -On ne doute pas des engagements de gauche de B.Cazeneuve. Toutes les politiques qu'il a mises en oeuvre ont toujours été au service de la gauche et ancrées dans le réel. -E.Macron espère-t-il former une coalition formée par le centre-gauche? Le chef de l'Etat continue de prendre son temps. Mais son futur choix hérisse déjà. Dans les colonnes du "Figaro", l'ancien président N.Sarkozy s'alarme. "La France est de droite, sans doute comme elle ne l'a jamais été." Une coalition entre E.Macron et la droite n'aurait pas de majorité à l'Assemblée. -E.Ciotti: Je n'ai pas de commentaire à faire. N.Sarkozy a souvent été le porte-parole d'E.Macron. Je regrette qu'il soit réduit à ce rôle. -Ce samedi, dans les Alpes-Maritimes, E.Ciotti célèbre la fondation de son propre mouvement, l'UDR. En référence au parti gaulliste sous G.Pompidou. Le nouvel allié de M.Le Pen juge une coalition contre-nature. -E.Ciotti: C'est dans ce chaos que certains à droite ont voulu un pacte législatif avec E.Macron. Et pourquoi offrir une béquille à un président en fin de règne, massivement rejeté par les Français? -Après plus de 45 jours sans gouvernement, E.Macron a promis d'aller vite dans la nomination d'un nouveau Premier ministre. -A.de Tarlé: André nous demande: "B.Cazeneuve sera-t-il plus qu'un autre l'objet d'un consensus?" Peut-on dire que B.Cazeneuve est l'hypothèse qui tient le plus la corde? -N.Saint-Cricq: Il n'est pas candidat. Du moins, c'est ce qu'il dit. Il y a un mot qui revient à droite, à gauche et du côté du RN: "un homme d'Etat". Il a une ambition personnelle féroce, et veut à tout prix en être. Il a des points faibles. LFI a déjà annoncé qu'ils censureraient. C'est tout ce que LFI déteste: quelqu'un de laïc, qui a pris des positions assez sérieuses et affirmées sur la République et qui n'est pas du tout du côté de certaines tendances gauchistes. Les écologistes ont le passif de la mort de Rémi lors des manifestations du barrage. Le PS pourrait le censurer car pour eux, c'est un traître. Il a quitté le parti en 2022. On avait dit qu'il y aurait un big-bang à Blois, mais il ne s'est rien passé. -A.de Tarlé: B.Cazeneuve est déçu que suite à Blois... -N.Saint-Cricq: Je ne sais pas. Je ne discute pas fréquemment avec lui. Dans l'entourage des gens de gauche qui sont plutôt dans la mouvance des opposants d'O.Faure... O.Faure, c'était 51 % et les autres, 49 %. Le PS est vraiment coupé en deux. Les députés se demandent si on fait sauter le NFP qui va leur arriver. Il y a une nouvelle dissolution? "Ils voteront contre nous." Que va-t-il se passer pour les municipales? C'est inquiétant. Le RN peut être légèrement bienveillant au début, ne pas lui sauter dessus. La droite, il faut voir ce qu'ils proposent. S'il y va, ce n'est pas pour faire de la figuration et pour avoir un gyrophare sur sa voiture. Il est favorable à la suspension de la réforme des retraites. Pas l'abrogation, mais la suppression pour renégocier avec les syndicats. Que va-t-il faire avec le Smic à 1600 euros? La réforme de l'assurance-chômage a déjà été gelée. -A.de Tarlé: Ce serait plutôt sur le terrain économique qu'il pourrait avoir des inflexions à gauche? -N.Saint-Cricq: Bien sûr. Il a bien dit que ce serait une cohabitation. Dire que B.Cazeneuve est une béquille de Macron, non. Il est respecté, mais tout viendra de ce que Macron accepte de lâcher à B.Cazeneuve du lest du côté de la gauche et pas trop pour ne pas perdre la droite, qui considérera que si la réforme des retraites est suspendue, ce sera un drame pour les comptes publics. On verra si le PS est une famille pour quelqu'un qu'ils considèrent comme un traître. Gauche de gouvernement... Même F.Hollande... -A.de Tarlé: Ils sont amis, non? -N.Saint-Cricq: Tout le monde est ami, le PS, c'est une grande famille. Rires. Le contenu sera important. F.Hollande n'est pas en rivalité, mais il y a une petite friction entre les deux. Quand F.Hollande a dit qu'il faudrait que ce soit L.Castets pour voir si ça fonctionne, ce n'est pas du tout la position de B.Cazeneuve. -A.de Tarlé: B.Cazeneuve se retrouve otage du NFP, que l'on dit sous l'influence de J.-L.Mélenchon. -J.Garrigues: C'est un totem pour beaucoup de militants LFI. Ca a une valeur symbolique. J'ai l'impression que beaucoup sont déterminés, et aussi pour des raisons électorales, parce qu'ils savent que si la rupture se fait avec LFI, ils vont y perdre des plumes aux prochaines élections législatives. C'est une certitude. Ils sont au pied du mur avec une personnalité comme B.Cazeneuve. Il me semble que la force de B.Cazeneuve est d'incarner une cohabitation. Ce n'est pas quelqu'un qui fera la politique d'E.Macron. Il a suffisamment de poids, de prestige d'homme d'Etat et de convictions... Il ne se vendra pas. -A.de Tarlé: Il faudrait que ce soit un Premier ministre de cohabitation. Il ne faut pas que ce soit un supplétif de la macronie. -J.Garrigues: 50 % des Français étaient favorables à une destitution du président de la République. Son image s'est beaucoup dégradée dans la séquence actuelle. Ils ne veulent absolument pas d'un supplétif. Ils ont déjà voulu une cohabitation en 2022. On parlait d'une cohabitation. L'opinion publique voulait que face au président de la République, il y ait un Premier ministre qui n'ait pas les mêmes idées.

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