politologue et chercheur au sice PUF va nous en parler bonjour Bruno bonjour merci d'avoir accepté notre invitation bonjour Bruno on est d'accord il aura fallu plus de 50 jours pour nommer ce premier ministre est-ce que c'est inédit dans cette 5e République oui tout à fait c'est non seulement inédit sur la longueur qu'il a fallu mais c'est inédit sur la scénographie tout ça c'est vous venez de rappeler effectivement tous ces noms il y en a certains qu'on a même carrément oublié tellement la période a été longue compliquée avec un sentiment que Emmanuel Macron était un peu perd lui-même dans le jeu qu'il avait pourtant organisé c'est-à-dire la dissolution et ses conséquences et donc un résultat effectivement hier tout à fait tout à fait inattendu pour beaucoup d'électeurs sans doute alors inattendu vous l'avez dit est-ce que vous trouvez que ce nom-l même si j'ai une petite idée de la réponse en vous écoutant est-ce que ce nom-là vous le trouvez en cohérence avec le résultat des élections législatives auquel on le rappelle quasiment 30 millions de Français ont participé et ont voté non c'est assez décorrélé d'une certaine manière du résultat des élections législatives mais aussi n'oublions jamais des élections européennes parce que tout part au fond des élections européennes de cette victoire écrasante du rassemblement national aux élections européennes des conséquences que ça la la dissolution he Emmanuel Macron qui le soir même annonce la dissolution et puis le premier tour des élections législatives le rassemblement national confirme le deuxième tour c'est le Front républicain qui gagne et puis ça finit par un premier ministre directement issu des républicains donc on a une série un petit peu de paradoxe les républicains sort s de ces élections législatives au fond affaiblie divisé ben ils ont le poste à Matignon le rassemblement national qui avait gagné les Européennes et le premier tour des législatives lui il n'a rien mais il a joué un rôle d'acteur assez clé assez stratégique dans la décision finale la gauche qui a le plus grand nombre de siège de députés le bloc de gauche et bien n'a rien la gauche qui a au fond pas voulu valider un premier ministre de centre gauche comme Bernard casen la gauche qui été un peu ttu voilà se retrouve avec un premier ministre de droite donc on a une s de paradoxe peut-être aussi d'incohérence une question justement pour ces votants qu'est-ce qu'on dit comment on explique à tous ces Français qui pensent que voter ne sert à rien comment on leur dit que c'est faux alors d'abord il y a une majorité de Français importante qui continue de penser que voter quand même c'est meilleur moyen d'expression publique dans les enquêtes qu'on fait au CVIP à sance à peu près 70 % qui disent que voter c'est quand même le moyen le plus important mais c'est vrai qu'il va falloir au 30 % ça reste important quand même oui voilà mais il va falloir se remettre un petit peu de tout ça c'est-à-dire effectivement il y a plein d'électorats qui sortent de la frustrée donc il va falloir que Michel Barnier et bien il mouille pas mal la chemise aussi sur la question démocratique il y a pas que le budget il y a pas que l'Europe il va y avoir aussi beaucoup la question démocratique une question est en Une de l'Union ce matin est-ce que Michel Barnier est l'homme de la situation alors comme vous avez bien fait de venir vous avez vu de la lumière vous êtes ass là je vous la pose est-ce que c'est l'homme de la situation ou pas Michel Barnier on peut lui faire crédit dit il faut pas non plus tout de suite dire qu'il va pas arriver il faut lui faire crédit parce que d'abord Michel bargier d'abord c'est un CV qui est extrêmement impressionnant c'est un parcours Michel Barnier il a commencé très jeune la politique c'est pas faire un jure à son âge de rappeler qu'il a commencé la politique il y a un demi-siècle il a eu le temps il a commencé à 20 ans il a 73 ans il a CV extrêmement prestigieux il a tout fait il a tout eu les responsabilités locales il a été sénateur député ministre commissaire européen il a conduité Macron nétait pas né quand Michel absol absolument il a conduit les négociations du brexit il était jusqu'à hier en charge des nouvelles relations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni mais Michel Barnier c'est aussi c'est aussi on va dire une cohérence idéologique il a toujours été dans cette famille politique du centre droit lui se revendique de la droite gauliss et puis aussi c'est une image c'est un style Barnier de ce point de vuelà c'est vrai qu'il incarne le sérieux la rigueur il a toujours eu cette image de quelqu'un d'extrêmement sérieux et progressivement il a construit une image d'homme d'État donc c'est vrai que de ce point de vue-là ça correspond à une situation qui est une situation de vie politique française qui donne le sentiment d'être un peu dans la confusion dans l'impasse par contre la dimension idéologique il va falloir qu'il qu'on voit est-ce que c'est sa dimension d'homme d'État qui gère une situation compliquée est-ce qu'au contraire c'est Michel Barnier qui vient des républicains il reçoit quand même les républicain son premier geste politique c'est de recevoir les républicains donc voilà quelle est la quelle est la dimension de Michel Barnier qui va d'abord s'ffirmer on ne sait pas et donc justement est-ce qu'on peut dire que Michel Barnier est un premier ministre d'opposition ça va pas être un premier ministre vraiment d'opposition il faudra voir la composition du gouvernement je serais quand même étonné que dans le gouvernement il y a aucun membre des partis de l'ancienne majorité présidentielle aura sans doute des horizons il y aura peut-être des macronistes et c'est ça qui va nous dire si c'est un gouvernement de on va dire de de cohabitation douce coexistence avec le chef de l'État ou si c'est plus dans la é je veux bien qu'on regarde une réaction c'est celle d'Olivier fort le patron du PS qui parle de dénis démocratique un Premier ministre issu du parti qui est arrivé en 4e position nous entrons dans une crise de régime dit-il est-ce qu'il a raison de dire cela ou pas est-ce que vous pensez qu'une crise de régime est en train de s'ouvrir alors crise de régime ça voudrait dire que notre régime de la 5e République serait un peu en train de de s'effondrer on est sans doute pas encore là mais c'est vrai qu' une vraie crise démocratique dans le pays qui ne date pas qui ne date pas de ces dernières semaines évidemment on a quand même été le seul pays européen à connaître quelque chose qui s'est appelé les gilets jaunes on a quand même eu une série on va dire de de de difficultés sur le plan démocratique à un moment donné on disait bah les Français bouent les urnes même donc on voit que la question démocratique he c'est pour ça que je disais tout à l'heure que Michel Barnier bah c'est un gros enjeu pour lui il va falloir aussi sortir par le haut au plan démocratique qu'est-ce que tout ça tout ceci nous dit des difficultés de nos institutions certains pensent qu'il faut passer la représentation proportionnelle à un tour comme ça on aura plus de logique au fond de de barragees républicons cont contre un parti politique le rassemblement national qui pèse des millions de voix aussi voilà donc il y a cette question démocratique il faut il va falloir qu'Emmanuel Macron il va falloir que Michel Barnier explique au pays quel est au fond la la rationalité de cette décision c'est-à-dire à quel projet politique ça correspond ça peut pas être simplement c'était Michel Barnier parce qu'au fond c'était celui qui avait le moins d'opposants pour sa nomination ça doit correspondre à quelque chose de politiquement motivant pour les français et qui nous explique où est-ce qu'on va et alors très rapidement là il y a le premier ministre maintenant la prochaine étape c'est nommer un gouvernement le président a demandé un gouvernement de rassemblement pourquoi de rassemblement et avec qui le chef de l'État depuis le 10 juillet c'était sa lettre aux Français et aux Français appel un gouvernement de rassemblement je crois que juillet il dit qu'il demande au parti politique au fond d'un large rassemblement qui met l'intérêt national au-dessus de l'intérêt partisan donc le chef d'État lui il est dans son couloir il continue lui il pense que cette coalition des centres qu'il appelle de ses vœux depuis 7 ans 8 ans elle va enfin arriver j'ai l'impression que ça va être très très très compliqué parce que rien ne nous dit mais alors absolument rien ne nous dit que la gauche va avoir envie de rentrer dans le jeu merci et bien l'avenir nous le dira merci Bruno cotres